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Cyrille Dadi. SUR LES EXTENSIONS DES FEUILLETAGES. Géométrie différentielle [math.DG]. UFR maths-info univ. Félixe H.B, 2008. Français. �tel-00875867�
Cyrille DADI
Remerciements 4
Introduction 6
1 Rappels 8
1.1 Généralités sur les feuilletages . . . 8
1.2 Feuilletages et systèmes di¤érentiels . . . 12
1.3 Eléments basiques . . . 13
1.4 Holonomie dune feuille dun feuilletage . . . 15
1.5 Holonomie dune (G,T)-structure transverse . . . 18
1.6 Structures transverses et théorèmes de structure . . . 20
2 Généralités sur les extensions des feuilletages 29 2.1 Dé nitions, construction dextensions de feuilletage . . . 30
2.1.1 Exemples de construction dextension de feuilletage . . . 31
2.2 Extension de feuilletage et holonomie . . . 36
2.2.1 (G,T)-extension dun (G,T)-feuilletage et holonomie . . . 36
2.2.2 Extensions de feuilletage à structure transverse presque pro-duit et holonomie . . . 40
2.3 Extension dun feuilletage riemannien . . . 42
3 Extension dun feuilletage de Lie minimal dune variété compacte 46 3.1 Position du problème . . . 46 3.2 Généralités . . . 47 3.3 Extension dun feuilletage de Lie minimal . . . 54
Perspectives de Recherche 71
A ma mère Marie Thérèse ATEHON A tous mes parents
A la mémoire de mon père Charles Bodji DADI
Je suis heureux dexprimer ma profonde gratitude au Professeur Hassimiou DIALLO. IL a encadré et dirigé mes recherches avec une grande patience et un interêt sou-tenu. Sa disponibilité, ses conseils et sa rigueur mont été dun grand pro t dans la réalisation de ce travail.
Je suis très reconnaissant au Professeur Edmond FEDIDA, Directeur du labora-toire de Mathématiques Fondamentales, pour avoir bien voulu codiriger cette thèse. Sa disponibilité, ses encouragements et ses conseils me furent un constant appui.
Le Professeur Modeste NZI, ma fait lhonneur de présider le jury de cette sou-tenance de thèse, les Professeurs :
- Ibrahim FOFANA,
- Toussaint SOHOU, un des rapporteurs de cette thèse,
celui dy participer. Quils me permettent de leur exprimer ma reconnaissance. Je remercie vivement le Professeur Assohoun ADJE, Directeur de lUFR de Ma-thématiques et Informatique, pour mavoir permis de réaliser ce travail dans de très bonnes conditions.
Je remercie les membres de léquipe du séminaire de géométrie di¤érentielle, plus particulièrement le Professeur Moussa KOUROUMA, pour leurs critiques per-tinentes lors de mes exposés aux séminaires de géométrie di¤érentielle.
Je remercie le Professeur Gozé TAPE, Directeur de lEcole normale superieure (E.N.S) dAbidjan pour avoir permis mon récrutement à lE.N.S pendant la rédaction de cette thèse.
Je suis en n reconnaissant de lintérêt amical et fraternel que mont témoigné Tatiana Yolande KONAN, Docteur Adolphe CODJIA, Julien BOKA, Désiré DADI, Alain DADI, Carlos DADI, Sylvain BODJI, Yves NAKI, Djakaridja BAKAYOKO, Noèl ESSIS, Léa SERI, Omer ZEBALE, Ardles KOUASSI, ainsi que tous ceux et celles que jaime et qui mont aidé par leur présence proche ou lointaine.
La théorie des feuilletages est la généralisation naturelle de la théorie qualitative des équations di¤érentielles. Elle a été initiée par les travaux de H.POINCARE et puis développée plus tard par C.EHRESMANN, G.REEB et plusieurs autres ma-thématiciens. Dans létude dun feuilletage F sur une variété M (nature des feuilles, existence, classi cation, etc. ...), on est amené souvent à considérer les adhérences des feuilles et se demander si elles forment un nouveau feuilletage F0:
Cest ainsi que FEDIDA a montré que si F est un feuilletage de Lie et M compacte alors F0 est un feuilletage simple (donnée par une bration). MOLINO a
généralisé ce résultat aux feuilletages transversalement parallélisables [18]. Dans ces deux cas les feuilles de F0; adhérences des feuilles de F, sont en fait des réunions de
feuilles de F:
Cette situation nous amène naturellement à aborder le problème suivant. Soit F un feuilletage sur une variété M: Existe-t-il sur M un feuilletage F0 tel que ses
feuilles soient des réunions de feuilles de F ? Un tel feuilletage F0; sil existe, mérite
alors le nom dextension de F.
Lobjet de ce mémoire est détudier pour un feuilletage de type donné, lexistence et la nature de ses extensions. Il ne faudrait pas croire que ces extensions existent toujours. En e¤et, CAIRNS a donné dans [4] une obstruction à lexistence dune
extension dun feuilletage riemannien transversalement orientable.
En outre, on montre dans ce mémoire que les informations sur les extensions dun feuilletage de Lie minimal (ie. à feuilles denses) sur une variété compacte de groupe G sont contenues dans ce groupe. En e¤et dans ce cas, il existe une correspondance biunivoque entre les sous-groupes de Lie connexes de G et les extensions de F:
Le mémoire est divisé en trois chapitres :
- Le premier chapitre est consacré aux rappels sur des notions de base de la théorie des feuilletages.
- Le deuxième chapitre est divisé en quatre parties. Dans la première partie on donne quelques méthodes de construction dextensions de feuilletages. Dans la deuxième partie on établit, dans le cas des (G; T )0structures, un lien entre les groupes dholonomie dun feuilletage et de son extension. Dans la troisième partie on montre quun feuilletage à structure transverse bifeuilletée est intersection de deux extensions transverses et que le groupe dholonomie dune feuille du feuille-tage est le produit des groupes dholonomie des feuilles des deux extensions qui la contiennent. Dans la quatrième partie on donne un exemple de feuilletage non riemannien extension dun feuilletage riemannien.
- En n le troisième chapitre contient le résultat essentiel portant sur lexistence et la classi cation des extensions dun feuilletage de Lie minimal sur une variété compacte.
Nous abordons en n les perspectives de recherche dans ce domaine.
Nous signalons pour terminer que lessentiel de ce travail se trouve dans [7] et [8].
Rappels
Les variétés, les applications, les formes di¤érentielles, les champs de vecteurs sont supposés de classe C1: M est une variété di¤érentiable connexe de dimension n = p + q: (M ) lalgèbre de Lie des champs de vecteurs sur M et A0(M ) lanneau
des fonctions sur M .
1.1
Généralités sur les feuilletages
Dé nition 1.1.1. Un feuilletage (M; F) de codimension q sur M est la donnée dun recouvrement ouvert (Ui)i2I de M; de submersion fi : Ui ! T où T est une
variété de dimension q et, pour Ui\ Uj 6= ;, d
0un di¤éomorphisme
Dij : fj(Ui \ Uj) T ! fi(Ui \ Uj) T
satisfaisant :
fi(x) = (Dij E fj)(x) pour tout x 2 Ui \ Uj:
On dit que (Ui; fi; T; Dij)i2I est un cocycle feuilleté.
On notera que la variété T peut être considérée comme une réunion disjointe des fi(Ui) :
Remarque 1.1.2. i) Lentier naturel p = n 0 q est la dimension du feuilletage. ii) Les ouverts Ui sappellent ouverts distingués.
iii) Les composantes connexes des bres des fi; appelees plaques, forment une
base dune topologie pour laquelle les composantes connexes sont appelées les feuilles du feuilletage [14].
iv) Les feuilles dun feuilletage F sur M constituent une partition de M. On notera par Fx la feuille passant par x 2 M:
La relation
xRy () Fx = Fy
pour x 2 M et y 2 M est une relation déquivalence. Lespace quotient M=R = M=F
est appelé lespace des feuilles de F. Exemple 1.1.3. (de feuilletages)
1) Il existe deux feuilletages canoniques sur toute variété M :
- Le feuilletage de dimension 0 ou feuilletage par points. Les feuilles sont les points de la variété.
- Le feuilletage de dimension n, les feuilles sont les composantes connexes de M . 2) Si F est un feuilletage sur M , alors les traces de F sur un ouvert U non vide de M dé nissent sur U un feuilletage de même nature que F, noté FU ou (U; F), et
appelé feuilletage induit par F sur U , ou encore feuilletage restriction de F à U .
3) Soit : M ! T une submersion de M sur une variété T de dimension q. dé nie un feuilletage sur M de codimension q dont les feuilles sont les composantes connexes des bres de . Le feuilletage ainsi dé ni est appelé feuilletage simple.
Un ouvert U de M est dit simple pour un feuilletage F dé nie sur M si FU est
un feuilletage simple.
4) Soit (M1; F1) et (M2; F2) deux feuilletages.
Il existe sur M1 2 M2 un feuilletage dont chaque feuille est le produit cartésien
dune feuille (M1; F1) par une feuille de (M2; F2): On lappelle feuilletage produit
de (M1; F1) par (M2; F2). Il est noté (F1 2 F2; M1 2 M2)
5) Soit (M; F) un feuilletage de codimension q dé ni par le cocycle feuilleté (Ui; fi; T; Dij)i2I:
Si : V ! M est un revêtement de M; les submersions fiE : 01(Ui) ! T
dé nissent un feuilletage sur la variété V appelé feuilletage relevé de F sur V , il est noté 3F et il a la même dimension que F.
6) Soit G un groupe discret de di¤éomorphismes dune variété M opérant pro-prement et librement sur M:
La projection canonique : M ! M=G de M sur la variété quotient M=G est un revêtement.
Si (M; F) est un feuilletage de codimension q invariant par G; il existe un feuilletage F=G de M=G de même nature que (M; F), et un seul, de sorte que si est un di¤éomorphisme dun ouvert U de M sur un ouvert V de M=G on ait (F=G)=V = 3(F
U) : F=G est le feuilletage quotient du feuilletage (M; F) par le
7) Soit f un di¤éomorphisme dune variété M: La variété Mf suspension
de f est le quotient de R 2 M par laction du groupe discret Z engendré par le di¤éomorphisme (t; x) ! (t + 1; f (x)) ; soit
Mf =
R 2 M
(t; x) (t + 1; f (x)):
Dans ces conditions, si F est un feuilletage de codimension q de M invariant par f ; le feuilletage produit R 2 F est invariant par laction de Z et détermine sur Mf un feuilletage Ff de codimension q appelé feuilletage suspension de F
par le di¤éomorphisme f:
8) Soit B une variété, ' une réprésentation de 1(B) dans un groupe de
di¤éo-morphismes de M et : eB ! B le revêtement universel de B:
1(B) opère proprement et librement sur le produit eB 2 M par son action
cano-nique sur eB, et par la réprésentation ' sur le second.
Le quotient de eB 2 M par cette action, est une variété di¤érentielle B' =
e B2M 1(B):
La projection ; détermine une bration p de B' sur B de bre type M: Si
(M; F) est un feuilletage sur M de codimension q invariant par laction de 1(B),
le feuilletage produit eB 2 F passe au quotient en un feuilletage F' de codimension
q sur B' : F' est le feuilletage suspension de F par la réprésentation ':
Dans le cas particulier où (M; F) est le feuilletage par points sur M; F' est appelé
feuilletage suspension de ':
On notera que si U est un ouvert de trivialisation locale de la bration p :B' ! B;
la restriction de F' à p
1.2
Feuilletages et systèmes di¤érentiels
Dé nition 1.2.1. Un système di¤érentiel de classe Cr de dimension p sur une
variété di¤érentiable M, est la donnée en chaque point x 2 M dun sous-espace Px de TxM de dimension p tel que pour tout x0 2 M , il existe un ouvert U de M
contenant x0, X1,..., Xp, p champs de vecteurs sur U linéairement indépendants de
classe Cr engendrant le sous-espace P
y en tout point y de U. On notera
(P) = fX 2 (M )= Xx 2 Px; 8x 2 M g
Dé nition 1.2.2. Soit P un système di¤érentiel de classe Cr et de dimension p
sur M.
Une variété intégrale de P est une sous-variété immergée W de M de dimension p telle que si i : W ! M est limmersion de W dans M alors dix(TxW ) = Px pour
tout x 2 W .
Dé nition 1.2.3. Un système di¤érentiel P de dimension p sur M est dit com-plètement intégrable si pour tout x de M passe une variété intégrale.
Dans ce cas on démontre dans [12] que les sous-variétés intégrales maximales forment une partition de M en sous-variétés connexes de dimension p cest-à-dire un feuilletage de dimension p de M .
Théorème 1.2.4. (Froebénius) [18] Soit P un système di¤érentiel de dimension p et de classe Cr sur M:
Les conditions suivantes sont équivalentes : i) P est complètement intégrable,
iii) pour tout x0 2 M , il existe une carte (U; ') de M contenant x0 et !
1; :::; !q;
(n 0 p) 1-formes di¤érentielles sur U engendrant en tout point x de U; le sous-espace (Px)3 Tx3M telles que si JU = ( ! 2 3 (U;R) = ! = q X i=1 Ci^ !i, Ci 2 3 (U; R) ) alors dJU JU où dJU = fd! = ! 2 JUg :
Remarque 1.2.5. On montre dans [18] quil y a une correspondance biunivoque entre les feuilletages de dimension p et les systèmes di¤érentiels de dimension p complètement intégrables.
On dira quun champ de vecteurs est tangent à un feuilletage F si et seulement si, il est tangent aux feuilles de F en chaque point où il est dé ni. Lensemble des valeurs prises par les champs de vecteurs tangents à F est un sous- bré du bré tangent T M . Il est appélé bré tangent à F. Il est noté T F. Le quotient V (F) = T MT F est le bré transverse du feuilletage F.
1.3
Eléments basiques
F désigne un feuilletage de dimension p sur une variété M et (F ) lensemble des champs de vecteurs tangents au feuilletage F:
Dé nition 1.3.1. Soit f 2 A0(M ).
On dit que f est basique pour le feuilletage F si et seulement si 8X 2 (F ), Xf est identiquement nulle .
Lensemble des fonctions basiques pour le feuilletage F est noté A0
b(M; F ).
On montre dans [18] que les propriétés suivantes sont équivalentes : i) f est basique,
ii) f est constante sur chaque feuille de F,
iii) dans tout ouvert simple distingué, de coordonnées locales (x1; :::; xp; y1; :::; yq) ;
f sexprime comme fonction des seules variables y1;..., yq:
On remarquera en particulier que si F admet une feuille partout dense alors toute fonction basique est constante sur M .
Dé nition 1.3.2. Soit X 2 (M ):
X est dit feuilleté si et seulement si 8Y 2 (F), [X; Y ] 2 (F) .
Lensemble des champs feuilletés est noté L(M; F ); cest une sous-algèbre de Lie de (M):
On montre dans [18] que les propriétés suivantes sont équivalentes : i) X est feuilleté,
ii) si ( 'X
t )jtj<" est le groupe local à un paramètre associé à X au voisinage dun
point arbitraire de M; pour tout t; le di¤éomorphisme local 'X
t laisse invariant F,
iii) dans tout ouvert simple distingué, de coordonnées locales (x1;..., xp; y1;..., yq);
les q dernières composantes de X sexpriment comme fonction des seules variables y1;..., yq:
Remarque 1.3.3. i) Dans tout ouvert simple distingué U; un champ feuilleté X est projetable en un champ de vecteurs sur la variété quotient locale U ;
ii) (F) est un idéal de L(M; F ): On a la suite exacte suivante:
Le quotient `(M; F) = L(M; F)= (F) est appelé lalgèbre de Lie des champs transverses au feuilletage F: On remarquera que cest un sous-ensemble de len-semble de toutes les sections du bré transverse V(F):
Dé nition 1.3.4. Soit B une r-forme di¤érentiable sur M . On dit que B est basique si et seulement si
8 X 2 (F) ; iXB = 0 et iXdB = 0:
On montre dans [18] que les propriétés suivantes sont équivalentes : i) B est basique,
ii) dans tout ouvert simple distingué, de coordonnées locales (x1;..., xp; y1;..., yq);
B sécrit
B = X
i1 <:::<ir
Bi1 :::irdyi1 ^ ::: ^ dyir
où les coe¢cients Bi1 :::ir ne dépendent que des seules variables y1;..., yq:
Notons que si B est une r-forme basique et X1; :::; Xr sont r champs feuilletés,
B (X1; :::; Xr) est une fonction basique.
1.4
Holonomie dune feuille dun feuilletage
Soit F un feuilletage simple sur une variété M dé ni par la submersion
: M ! W de M sur une variété quotient W , T et T0 deux sous-variétés transverses
de F. Si x0 2 T et x0
0 2 T
0 se projettent sur le même point y de W alors il
existe un voisinage ouvert ! de x0 dans T et !
0 de x0
0 dans T
0 telle que la relation
dappartenance à la même feuille dé nit un di¤éomorphisme : ! ! !0 avec
(x0) = x
0
Dé nition 1.4.1. Le di¤éomorphisme : ! ! !0 sappelle <<glissement le long
des feuilles>>.
Soit F un feuilletage sur M non nécessairement simple, F une feuille de F, D : [0; 1] ! F avec D(0) = D(1) = x0 un lacet de base x0 contenu dans F ,
(Ui)i2f0;1;:::;k+1g une famille douverts simples distingués recouvrant le lacet D telle
que Ui\ Ui+1 6= ; et Uk+1 = U0:
Soit également t0 = 0 < t1 < ::: < tk+1 = 1 une subdivision de [0; 1] telle que
D(ti) = xi 2 Ui\ Ui+1 8i 2 f0; 1; :::; kg et 8i 2 f1; 2; :::; k + 1g; D([ti01; ti]) Ui\ F:
D([ti01; ti]) est connexe car D est continu. Doù D([ti01; ti]) est contenu dans une
plaque de F contenue dans Ui: Soit Ti pour i 2 f0; 1; :::; kg une sous-variéte
trans-verse de F passant par xi = D(ti). Le <<glissement le long des feuilles>> dans
les ouverts simples U0, U1,..., Uk+1 nous permet davoir des familles (!i)i2f0;1;:::;k+1g
et (i)i2f1;:::;k+1g telles que !i est un voisinage ouvert de xi dans Ti (on prendra
Tk+1 = T0) et i : !i01 ! !i est un di¤éomorphisme véri ant i(xi01) = xi: De ce
fait, on obtient un di¤éomorphisme
= k+1E k E ::: E 1 : !0 ! !k+1
dun voisinage ouvert de x0 dans T0 dans un voisinage ouvert de x0 dans T0 laissant
invariant x0:
Soit D le germe en x0 de . On établit dans [6] que D ne dépend pas des variétés
transverses et des ouverts simples utilisés. On établit aussi dans [6] que D ne dépend
Si D1 est un autre lacet de base x0 dans F on a
D:D1 = D1 E D:
Comme D ne dépend que de la classe dhomotopie [D], la correspondance [D] ! D dé nit un homomorphisme
x0 : 1(F; x0) ! Dif fx0(T0)
du groupe dhomotopie de la feuille F en x0 dans le groupe des germes en x0 de
di¤éomorphisme locaux de T0 laissant x0 xe.
Dé nition 1.4.2. x
0 sappelle la représentation dholonomie de la feuille F en
x0:
On notera grâce aux théorèmes de stabilité locale et globale que le groupe dholonomie x
0(1(F; x0)) de la feuille F en x0 caractérise le voisinage de la
feuille F .
Théorème 1.4.3. (Stabilité locale) [20] Soit F un feuilletage ayant une feuille com-pacte F .
Si le groupe fondamental de F est ni alors F admet un voisinage A saturé et toute feuille contenue dans A est compacte et admet un groupe fondamental ni. Théorème 1.4.4. (Stabilité globale) [20] Soit (M; F ) un feuilletage de codimension un sur une variété compacte.
Si (M; F ) admet une feuille compacte ayant son groupe fondamental ni alors toute feuille du feuilletage (M; F ) est compacte et a son groupe fondamental ni.
Remarque 1.4.5. Lorsque x
0(1( F; x0) ) = fIdg où Id est lidentité de Dif fx0(T0)
on dit que F est sans holonomie en x0:
Exemple 1.4.6. (de feuilles sans holonomie)
i) Toute feuille dun feuilletage simple est sans holonomie, ii) toute feuille simplement connexe est sans holonomie.
1.5
Holonomie dune (G,T)-structure transverse
Dans cette partie, nous allons rappeler la constrution de la représention dholo-nomie associée à une (G; T )0structure.
Soit G un groupe de di¤éomorphismes dune variété T . On dit que G opère analytiquement sur T si deux di¤éomorphismes appartenant à G sont égaux dès quils coincident sur un ouvert non vide de T:
Dé nition 1.5.1. Soit F un feuilletage sur M:
Supposons quil existe un cocycle feuilleté (Ui; fi; T; Dij)i2I dé nissant F tel que :
i) Les Dij sont des restrictions de di¤éomorphismes de T appartenant à un groupe G:
ii) Le groupe G opère analytiquement sur T:
On dit que F admet une (G,T)0structure transverse.
Nous allons construire la représentation dholonomie de cette (G; T ) 0structure. Soit x0 et x1 deux points de M et c un chemin joignant x0 à x1:
Recouvrons c par des ouverts U0; :::; Uk du cocycle feuilleté (Ui; fi; T; Dij)i2I
Comme G opère analytiquement sur T , nous pouvons noter de la même manière le changement de coordonnées transverses Dij et lunique di¤éomorphisme apparte-nant à G dont il est la restriction, ceci pourvu que Ui \ Uj 6= ;:
On dé nit alors (c) comme la composée des changements de coordonnées trans-verses Dii+1 le long de c :
(c) = D01E D12 E ::: E Dk01k:
Cette expression a bien un sens car chaque Dii+1 est dé ni, puisque Ui\ Ui+1 est
non vide.
En utilisant encore une fois le fait que G agit analytiquement sur T , on véri e aisément que lélément (c) de G ainsi obtenu ne dépend pas du recouvrement choisi et quil ne dépend que de la classe dhomotopie à extrémités xes de c:
En particulier, si lon suppose que x0 = x1, on obtient ainsi une représentation :
: 1(x0, M ) ! G
appelé holonomie ( relative à x0) de la (G, T ) 0structure transverse de F: Son
image est le groupe holonomie ( relative à x0) :
Dans la suite, nous ne préciserons pas le point de base choisi et nous parle-rons simplement de la représentation dholonomie et du groupe dholonomie de la (G, T ) 0structure transverse de F:
1.6
Structures transverses et théorèmes de
struc-ture
Dé nition 1.6.1. Soit F un feuilletage sur M dé ni par le cocycle feuilleté (Ui; fi; T; Dij)i2I:
On appelle structure transverse à F toute structure géométrique sur T inva-riante par les di¤éomorphismes locaux Dij.
Exemple 1.6.2. (de structures transverses)
i) Une (G; T ) 0structure transverse.
ii) Sil existe une orientation sur T invariant par les Dij, on dit que F est un
feuilletage transversalement orientable.
iii) Si T = G est un groupe de Lie connexe et les Dij des restrictions des trans-lations à gauche de G alors, on dit que le feuilletage F est un feuilletage de Lie. On lappelle aussi un G0feuilletage de Lie.
On remarquera quun G0feuilletage de Lie est muni dune (G; G) 0structure transverse.
Un type particulier de feuilletage de Lie sobtient par la construction suivante : Etant donnés H et G deux groupes de Lie simplement connexes, D : H ! G un morphisme de groupes de Lie surjectif et 0 un sous-groupe discret uniforme de H ( i.e. H=0 est compacte ); les images dans H=0 des bres de D sont les feuilles dun G0feuilletage de Lie appelé feuilletage homogène.
En particulier si H = Rn, G = Rp
; pn, D une application linéaire surjective, 0 =Zn; alors le feuilletage homogène correspondant est appelé feuilletage linéaire
du tore Tn:
groupe de Lie et H un sous- groupe fermé de G ) et les Dij sont induits par les translations à gauche de G qui opèrent sur T = G=H; alors on dit que F est un G=H0feuilletage transversalement homogène.
On note également quun tel feuilletage admet une (G; G=H) 0 structure trans-verse.
v) Si T est une variété de dimension q admettant un parallélisme (cest-à-dire quil existe sur T; q champs de vecteurs X1,..., Xq linéairement indépendants) invariant
par les Dij, alors, on dit que F est un feuilletage transversalement parallélisable. vi) Sil existe une métrique riemannienne gT sur T invariant par les Dij, on dit
que F est un feuilletage riemannien. La métrique riemannienne gT est dans ces
conditions appelée métrique transverse du feuilletage riemannien F:
La métrique transverse gT et une identi cation du bré tangent T M à la somme
directe des brés tangent T F et normal V (F) à F permettent de construire une métrique riemannienne g sur M ayant les propriétés suivantes :
1) les sous- brés T F et V (F) sont orthogonaux pour g;
2) pour chaque application fi : Ui ! T et pour chaque point x de Uilapplication
tangente Txfi induit une isométrie de la bre Vx(F) sur lespace tangent Tfi(x)(T ).
Une métrique véri ant les conditions 1) et 2) est dite quasi- brée relativement à F:
Lexistence dune métrique quasi- brée caractérise les feuilletages riemanniens [21].
Notons que pour toute métrique quasi- brée g relativement à un feuilletage rie-mannien F, si Y et Z sont deux champs de vecteurs normaux à F, alors pour tout
champ de vecteurs X tangent à F on a
Xg (Y; Z) = g ([X; Y ] ; Z) + g (Y; [X; Z]) [15]:
De façon générale, tout champ de vecteurs X (tangent ou non à F ) véri ant la relation précédente est appelé champ de Killing pour F. Un tel champ de vecteurs est feuilleté [18]. Le champ transverse associé est appelé champ de Killing transverse pour F.
Pour terminer, remarquons que tout feuilletage de Lie est transversalement pa-rallélisable et tout feuilletage transversalement papa-rallélisable est riemannien.
Nous allons à présent donner quelques résultats essentiels.
La proposition suivante caractérise les métriques quasi- brées. Elle est due à B. REINHART dans [21].
Proposition 1.6.3. Soit F un feuilletage de codimension q dune variété M: Une métrique riemannienne g sur M est quasi- brée relativement à F si quels que soient les champs de vecteurs Y et Z sur un ouvert U de M feuilletés pour la restriction de F à U et normaux à F la fonction g (Y; Z) sur U est basique pour cette restriction.
Le résultat qui suit est démontré dans [22]:
Proposition 1.6.4. Soit F un feuilletage admettant une (G; T ) 0structure trans-verse sur une variété M. Alors il existe un homomorphisme : 1(M ) ! G et
une submersion D; dé nie de fM (revêtement universel de M ) sur un ouvert V de la variété transverse T; equivariante par et dont les composantes connexes des bres sont les feuilles du feuilletage relevé fF = p3F à fM ; p : fM ! M:
D équivariante par signi e que : pour tout D 2 1(M ) et pour tout ex 2 fM ; on
Lapplication D est appelée application développante de la (G; T ) 0structure transverse.
Réciproquement, si lon se donne un homomorphisme : 1(M ) ! G et une
submersion D de fM sur un ouvert de T; équivariante par ; le feuilletage dé ni par D sur fM ; passe au quotient en un feuilletage sur M admettant une (G; T ) 0structure transverse.
Notons que lhomomorphisme dholonomie et le groupe dholonomie de la (G,T ) 0structure transverse de F sont respectivement lhomomorphisme
: 1(M ) ! G et 0 = (1(M )):
En considérant les notations de lexemple 1.6.2. iii), notons que dans le cas par-ticulier dun feuilletage homogène, lhomomorphisme de groupes de Lie
D : H ! G est lapplication développante et la restriction de D à 0 est lhomomor-phisme dholonomie.
Dans les cas particuliers dun feuilletage transversalement homogène et dun G-feuilletage de Lie, la proposition précédente se précise des façons suivantes :
Proposition 1.6.5. [2] Soit F un feuilletage transversalement homogène sur une variété connexe M et modelé sur un espace homogène G=H: eF le relèvement de F à fM : Alors il existe un homomorphisme : 1(M ) ! G et une submersion
D :fM ! G=H équivariante par , telle que :
i) Les feuilles de eF sont les composantes connexes des bres de D, ii) pour tout élément D 2 1(M ) ; le diagramme suivant est commutatif
f M ! G=HD D # # (D) f M ! G=HD :
Ici D : fM ! fM est vue comme automorphisme de revêtement et lélément (D) est le di¤éomorphisme de G=H induit par la translation à gauche sur G associé à (D) :
Proposition 1.6.6. [14] Soit F un G0feuilletage de Lie sur une variété M: Alors il existe :
- un homomorphisme : 1(M ) ! G;
- une submersion D :fM ! G, telle que :
i) Le feuilletage relevé eF de F sur fM est simple et est dé ni par la submersion D.
ii) D est équivariante par .
Une autre proposition donnée par FEDIDA avec les formes di¤érentielles est la suivante :
Proposition 1.6.7. [14] Une structure de G-feuilletage de Lie F sur une variété M est équivalente à la donnée dune 1-forme di¤érentielle ! sur M à valeurs dans lalgèbre de Lie G de G telle que :
1) Pour tout x2 M, lapplication linéaire !x : TxM ! G est surjective ;
2) ! véri e léquation de Maurer-cartan d! +1
2[!; !] = 0;
3) deux 1-forme ! et !0 véri ant ces propriétés sont liées par la relation
!0 = ad
g(!) ; pour un certain g 2 G:
En particulier si G est le groupe abélien Rn; le feuilletage F est dé ni par une famille de 1-forme fermées !1; :::; !n linéairement indépendantes en chaque point. Si
Théorème 1.6.8. [14] (structure des feuilletages de Lie) Soit F un G-feuilletage de Lie sur une variété connexe et compacte M: Alors on a :
i) Lapplication développante D de F est une bration localement triviale de fM sur le groupe de Lie G,
ii) les adhérences des feuilles de F sont les bres dune bration localement triviale D : M ! G=H où H = 0 est ladhérence dans G du groupe dholonomie 0 = (1(M )),
iii) le diagramme suivant est commutatif f
M !D G
# #
M !D G=H ;
iv) dans chaque bre de la bration D; le feuilletage induit par F est un
He0 feuilletage de Lie à feuilles denses, où He est la composante connexe dans H de
lélément neutre e de G:
Un autre cas particulier de (G; T ) 0structure transverse est obtenu lorsque G est un groupe disométries dune variété riemannienne T: Ce type de (G; T ) 0structure transverse est appelé (G; T ) 0structure riemannienne transverse. Pour ce cas particulier, on a le résultat suivant dû à EHRESMANN ( non publié ) et démontré dans [22]:
Théorème 1.6.9. Soit F un feuilletage admettant une (G; T ) 0structure rieman-nienne transverse sur une variété compacte M: Alors la variété riemanrieman-nienne T est complète et lapplication développante D est une bration localement triviale de fM sur T .
Le théorème de structure des feuilletages transversalement parallélisables a été démontré par MOLINO [18], il précise la rélation existant entre les feuilletages trans-versallement parallélisables et les feuilletages de Lie.
Théorème 1.6.10. (structure des feuilletages tranversalement parallélisables) Soit F un feuilletage transversalement parallélisable sur une variété compacte connexe M:
On a :
i) Toutes les feuilles de F sont di¤éomorphes.
ii) Les adhérences des feuilles de F sont les bres dune bration localement triviale : M ! W où W est une variété compacte connexe.
iii) Il existe un groupe de Lie simplement connexe G tel que F induit sur chaque adhérence des feuilles de F un G-feuilletage de Lie.
On notera :
i) sappelle la bration basique de F, la variété W est la variété basique de F. Le groupe de Lie G est un invariant du feuilletage F ; pour cette raison, on dit que G est le groupe structural de F et lalgèbre de Lie G de G est lalgèbre de Lie structurale de F,
ii) si F est un G-feuilletage de Lie sur une variété M compacte connexe alors F est transversalement parallélisable et la variété basique W = G=H :
Dans la suite de ce paragraphe, (M; F) désigne un feuilletage riemannien de codimension q sur une variété compacte connexe M:
Un repère orthonormé transverse de (M; F) en un point x de M est une base orthonormée de lespace transverse Vx(F) ; que lon regardera comme un
isomor-phisme linéaire zx :R q
On note M\lensemble des repères orthonormés transverses aux di¤érents points
de M et p\ : M\ ! M , la projection qui à un repère orthonormé transverse en un
point x fait correspondre x: p\ : M\ ! M est un bré principal de base M et de
groupe structural le groupe orthogonal O(q;R): M\ est appelé bré des repères
orthonormés transverses du feuilletage (M; F).
Notons que le feuilletage riemannien (M; F) se relève sur M\:
Désignons par F\ le feuilletage relevé de (M; F) sur M\:
Proposition 1.6.11. [18] i) F\est invariant par les translations à droite de O(q; R);
ii) F\ a la même dimension que F,
iii) les feuilles de F\ se projettent par p\ sur les feuilles de F et sont pour la
projection p\ des revêtements des feuilles de F.
Le théorème qui suit précise la rélation existant entre les feuilletages riemanniens et les feuilletages transversallement parallélisables [18].
Théorème 1.6.12. Soit F un feuilletage riemannien de codimension q sur une variété compacte et connexe M :
i) Le feuilletage relevé F\ dans M\ est transversalement parllélisable,
ii) les adhérences de ses feuilles sont les bres dune bration localement triviale de M\ sur une variété W: Sur chaque bre de cette bration, F\ induit un
G0feuilletage de Lie où G est lalgèbre de Lie structurale de F\.
G sappelle aussi lalgèbre de Lie structurale du feuilletage riemannien F. Le lien entre lalgèbre de Lie structurale dun feuilletage riemannien et les adhé-rences de ses feuilles est précisé par la proposition qui suit.
Proposition 1.6.13. [15] Soit (M; F) un feuilletage riemannien transversalement orientable sur une variété compacte et connexe.
Les adhérences des feuilles de (M; F) correspondent à un système di¤érentiel P sur M tel que P
T F peut être engendré localement par des champs de Killing transverses
Z1; :::; Zr pour (M; F) ayant les propriétés suivantes :
i) Z1; :::; Zr commutent avec les champs feuilletés transverses.
ii) Z1; :::; Zr engendrent librement une algèbre de Lie isomorphe à lalgèbre de
Lie structurale G de (M; F).
Rappelons, pour terminer cette partie :
- quune algèbre de Lie G est dite résoluble si et seulement sil existe une suite strictement décroissante didéaux (Ji)i0 de G avec J0 = G; Jn = f0g telle que JJi+1i
soit commutative,
- quun groupe G est dit résoluble si son algèbre de Lie est résoluble,
- quun groupe G est dit virtuellement résoluble sil contient un sous-groupe résoluble G0 dindice ni (i:e. G=G0 est un ensemble ni).
Et le théorème suivant dù à A. HAEFLIGER [16] nous sera utile pour la suite.
Théorème 1.6.14. Un feuilletage riemannien à feuilles denses sur une variété riemannienne complète M à groupe fondamental 1(M ) virtuellement résoluble est
transversalement homogène.
On notera quun feuilletage transversalement homogène nest pas forcement rie-mannien. En e¤et, pour que la (G; G=H) 0structure transverse dun feuilletage transversalement homogène soit riemannienne, il faut et il su¢t quil existe sur G une métrique invariante à gauche qui soit aussi invariante à droite par H.
Généralités sur les extensions des
feuilletages
On cherche à étudier lexistence et la nature des extensions dun feuilletage de structure transverse donnée.
Ici , nous nous bornerons à
1) donner quelques méthodes de construction dextensions de feuilletages, 2) établir, dans le cas des (G; T )0structures transverse, un lien entre les groupes dholonomie dun feuilletage et de son extension,
3) montrer quun feuilletage à structure transverse bifeuilletée est intersection de deux extensions transverses et que le groupe dholonomie dune feuille du feuille-tage est le produit des groupes dholonomie des feuilles des deux extensions qui la contiennent,
4) donner un exemple de feuilletage non riemannien extension dun feuilletage riemannien.
Dans tout ce qui suit, si nécessaire la variété et les feuilletages considérés seront pris orientables.
2.1
Dé nitions, construction dextensions de
feuille-tage
Dé nition 2.1.1. Une extension d0un feuilletage (M; F) de codimension q est
un feuilletage (M; F0) de codimension q0 tel que 0 < q0 < q et les feuilles de (M; F0)
sont des réunions de feuilles de (M; F) (on notera F F0).
Une extension (M; F0) d0un feuilletage sera dite riemannienne, (resp., de Lie,
tranversalement homogène, linéaire) si (M; F0) est un feuilletage riemannien, (resp.,
de Lie, tranversalement homogène, linéaire). Une (G0; T0)0extension d0un feuilletage
admettant une (G; T )0structure transverse est une extension de ce feuilletage munie dune (G0; T0)0structure transverse.
Dans la suite, pour simpli er un feuilletage admettant une (G; T )0structure transverse sera appelé (G; T )0feuilletage.
Remarque 2.1.2. On montre dans [11] que si (M; F0) est une extension simple
dun feuilletage simple (M; F) et si (M; F) et (M; F0) sont dé nis respectivement
par les submersions : M ! T et 0 : M ! T0; alors il existe une submersion
: T ! T0 telle que 0 = E :
On dira que la submersion est une liaison entre le feuilletage (M; F) et son feuilletage extension (M; F0) :
Dé nition 2.1.3. Soient G et G0 deux groupes de Lie, 0 un sous-groupe de G, et
une submersion de G sur G0. On dira que est un 00morphisme si pour tout
(D; g) 2 0 2 G, on a :
(D:g) = (D):(g)
Dans ce qui suit on donne des exemples de construction dextensions de feuille-tage.
2.1.1
Exemples de construction dextension de feuilletage
Proposition 2.1.4. Etant donné un feuilletage (M ,F) de variété transverse modèle T , soit T0 une variété de dimension q>0. Si les di¤éomorphismes locaux de
transi-tion de F préservent les bres d0une submersion de T sur T0; alors le feuilletage F
admet une extension de codimension q et de variété modèle transverse T0:
Démonstration. Soit (Ui)i2I un recouvrement de M formé douverts distingués pour
F de sorte que la structure de feuilletage F soit dé nie par le cocycle (Ui; T; fi; gij)i2I
et considérons la famille des submersions f0
i = E fi. En remarquant que pour
Ui \ Uj 6= ;; T gji(KerT jfi(Ui\Uj)) = KerT jfj(Ui\Uj); on note alors que les
dif-féormorphismes locaux de transition gij préservent les bres des restrictions de la
submersion aux ouverts fi(Ui\Uj); par conséquent chaque gij dé nit un
di¤éomor-phismes g0
ij de fj0(Ui\Uj) sur fi0(Ui\Uj) de sorte quon a pour tous i; j; gji0 E = Egji.
Le diagramme commutatif suivant :
Ui\ Uj fi ! fi(Ui\ Uj) ! f0 i(Ui \ Uj) IdUi\Uj # #gji #gji0 Ui\ Uj fj ! fj(Ui\ Uj) ! f0 j(Ui\ Uj)
permet de voir que 0Ui; T0; fi0; gij0
1
i2I est un cocycle dé nissant un feuilletage F 0
extension du feuilletage F.
Exemple 2.1.5. (de construction dextension de feuilletage)
1) Si T et T0 sont des groupes de Lie, F un feuilletage de Lie et sil existe un
morphisme surjectif de groupes de T sur T0, alors il existe une extension de Lie
F0 de F:
2) Si F est un G=H0 feuilletage transversalement homogène et si H0 est un
sous-groupe de Lie fermé de G contenant H alors linclusion H H0 dé nit une
submersion canonique de G=H sur G=H0 et F admet alors une G=H00extension
transversalement homogène.
3) Si F est un G0feuilletage de Lie sur une variété M , alors à tout sous-groupe fermé (resp. sous-groupe normal) propre de G correspond une extension transversa-lement homogène (resp. de Lie ) de F.
4) Si F est un G0feuilletage de Lie d0une variété compacte, à feuilles ni fermées
ni denses, on sait par le théorème de structure des feuilletages de Lie [14], que les adhérences des feuilles de F forment un feuilletage simple. Ce feuilletage des adhérences est alors une extension transversalement homogène de F.
5) Soit F un (G; T )0feuilletage sur une variété M , avec T = T12 T2 et
G = G1 2 G2 où chaque Gi est un groupe de di¤éomorphismes de Ti opérant
ana-lytiquement sur Ti , i = 1; 2. Si D est une développante de F sur le revêtement
universel fM de M , alors le feuilletage simple dé ni par priE D passe au quotient et
dé nit un (Gi; Ti)0extension de F.
6) Ici, nous construisons un exemple concret de (G0; T0)0feuilletage extension
d0un (G; T )0feuilletage. Avec les résultats du paragraphe suivant on pourra établir
En sinspirant de la construction du ot de Morse-Smale [5], considérons la variété compacteS2p+2q2 S1 obtenue comme le quotient deR2p+2q+10 f0g par lhomothétie
h de rapport 2. Le groupe 1(S
2p+2q 2 S1) est cyclique. Soit c
0 un générateur de
1(S
2p+2q2S1) qui agit surR2p+2q+10f0g par lhomothétie h et soit la représentation
de 1(S
2p+2q 2 S1) dans le groupe des similitudes Sim(Cq) de Cq qui à c
0 associe
lhomothétie de rapport 2. En écrivant R2p+2q+1 sous la forme Cp 2 Cq2 R et en
considérant la restriction D à R2p+2q+10 f0g de la projection pr
2 de Cp 2 Cq 2 R
sur Cq, D est une submersion h- équivariante. Elle dé nit donc sur S2p+2q 2 S1 un
feuilletage F de codimension 2q qui est un (Sim(Cq), Cq)0feuilletage transverse ;
ce feuilletage a une seule feuille compacte isomorphe à S2p 2 S1 si p 6= 0, et deux
feuilles compactes si p = 0 (ot de Morse-Smale).
Si nous supposons que q > 2, et si q0 est un entier tel que q > q0 1 alors, comme
toute application linéaire L deCq surCq0
commute avec lhomothétie de rapport 2 , le feuilletage simple sur R2p+2q+10 f0g dé ni par L E D où L est surjective, permet
par passage au quotient, dobtenir sur S2p+2q 2 S1 une (Sim(Cq0
), Cq0
)0feuilletage F0 extension du (Sim(Cq),Cq)0feuilletage précédent.
7) Cet exemple nous permettra au paragraphe 2.3 de donner un exemple dex-tension non riemannienne dun feuilletage de Lie non minimal.
Soit R nAR
2
le groupe de Lie (résoluble) obtenu en mettant sur lespace R3 =R 2 R2 le produit
(t; u) (t0; u0) =t + t0; Atu0+ u
où A est un automorphisme unimodulaire (A 2 SL (2;Z)) à coe¢cients entiers du plan R2 ayant pour valeurs propres et 1
signi e que la trace trA9 2 (par exemple lautomorphisme dAnosov 0 B @ 1 1 1 2 1 C A): Si v1 et v2 sont les vecteurs propres associés respectivement à et
1
; lalgèbre
de Lie du groupe de Lie R nAR
2
est engendrée par les champs de vecteurs
X = 1 log @ @t; Y = t v1; Z = 0t v2
avec les crochets :
[X; Y ] = Y ; [X; Z] = 0Z; [Y ; Z] = 0:
Z nAZ
2
est un sous-groupe discret uniforme deR nAR
2
ayant pour quotient la variété compacte T3
A appelé tore hyperbolique de dimension 3.
Le sous-groupe à un paramètre engendré par Y cest-à-dire la direction propre engendrée par v1 est un sous-groupe fermé et normal deRnAR
2
ayant pour quotient le groupe a¢ne Af f+(R) des transformations a¢nes croissantes de la droite réelle.
Af f+(R) = R3
+n R est identi é au groupe de Lie obtenu en considérant sur R3+2 R;
la loi de groupe
(t; x) (t0; x0) = (tt0; tx0+ x) :
Le ot engendré par v1 est invariant par laction de Z nAZ 2
: On en déduit que v1 détermine sur T
3
A un ot 1 de groupe Af f
+(R); appelé ot propre du tore
hyperbolique T3
A dé ni par :
La direction propre engendrée par v2 détermine également surT
3
A un ot 2
de groupe Af f+(R); appelé ot propre du tore hyperbolique T3
A dé ni par 1:
Soit F un des deux ots propres du tore hyperbolique T3
relevé sur le rêvetement universel fT3
A =R nAR
2
deT3
A; ce ot est un feuilletage de
Lie homogène [5]. Il en résulte que sa développante D est un morphisme de groupes. Ainsi, le diagramme suivant
f T3 A D 0! Af f+(R) = R3 +n R pr2 0! R = Af fR+3(R) + # T3 A
montre que la submersion pr2E D dé ni une extension de fF sur fTA3 .
Soit D 2 1(T3A) = Z nAZ2 et x 2 fTA3: On a
pr2E D (D.x) = pr2(D (D) :D (x)) :
Comme Af fR+3(R)
+ est lespace a¢ne R considéré comme espace homogène du
groupe Af f+(R) des transformations a¢nes croissantes de la droite réelle par le
sous-groupe R3
+ des homothéties ayant lorigine pour centre, laction à gauche de
D (D) sur Af f+(R) passe au quotient. Ainsi,
8D 2 1(T3A) et 8x 2 fTA3; pr2E D (D.x) = D (D) :pr2E D (x) :
Il résulte de léquivariante de pr2E D par rapport au morphisme de groupes de
Lie D que le feuilletage dé ni par pr2E D sur fTA3 passe au quotient en une extension
8) Soit F0 une extension dun feuilletage F sur une variété M , B une variété, '
une réprésentation de 1(B) dans un groupe de di¤éomorphismes de M préservant
les feuilletages F et F0: Alors sur la variété suspension B
'; le feuilletage suspension
F0
' de F
0 est une extension de la suspension F
' de F. En e¤et, si U est un ouvert
de trivialisation locale de la bration p :B' ! B; les restrictions respectives de F'
et F0
' à p
01(U ) sont respectivement di¤éomorphes à U 2 F et U 2 F0.
En particulier F' et F
0
' sont des extensions du feuilletage suspension de '.
2.2
Extension de feuilletage et holonomie
Nous allons étudier les rapports entre les extensions dun feuilletage et lholono-mie dans les cas particuliers suivants.
2.2.1
(G,T)-extension dun (G,T)-feuilletage et holonomie
La proposition suivante établit un lien entre un (G; T )0feuilletage et une de ses (G0; T0)0extensions quelconques et généralise le résultat obtenu dans [9] sur les
drapeaux de feuilletages de Lie.
Proposition 2.2.1. Soient M une variété compacte et connexe, (M; F) un (G; T ) 0feuilletage, de groupe dholonomie 0.
Si (M; F0) est un (G0; T0)0feuilletage extension de (M; F) de groupe dholonomie
00, alors il existe un homomorphisme de groupes de 0 dans G0 telle que 00= (0).
En particulier si F0 est une G00extension de Lie d0un G0feuilletage de Lie F,
se prolonge en un 0-morphisme de groupes de Lie de G sur G0 ( en un morphisme
de groupes lorsque F est à feuilles denses.) tel que si D et D0 sont les applications
Démonstration. Puisque F et F sont respectivement un (G; T )0feuilletage et un (G0; T0)0feuilletage, soientfF et fF0 leurs relèvements sur le revêtement universel fM
de M ; on sait quil existe des représentations de 1(M ) dans G et 0 de 1(M )
dans G0, une submersions D de fM sur un ouvert V de T , - équivariante dé nissant
fF, et une submersion D0 de fM sur un ouvert V0 de T0, 0- équivariante dé nissant
f
F0. Comme les deux feuilletages relevés sur fM de ces deux feuilletages sont des
feuilletages simples et que F0 est une extension de F, alors eF fF0 et il existe donc
une submersion de V sur V0 telle que D0= E D. Remarquons que léquivariance
de D et D0 implique pour tout s 2 1(M )
(s)(V ) = V et 0(s)(V0) = V0:
Soit v 2 V . Puisque D est surjective on a
(0(s) E )(v) = (0(s) E )(D(ex)) = 0(s)( E D(ex)) = 0(s)D0(ex) = D0(sex) = ( E D)(sex) = ((s):D(ex)) = ( E (s))(D(ex)) = ( E (s))(v);
ce qui implique que : (*) pour tout s 2 1(M ),
0(s) E = E (s):
Soit D 2 0 , et soit s 2 1(M ) tel que D= (s) , alors lélément D0=0(s) ne dépend
que de D. En e¤et si D= (s)=(r), puisque lapplication considérée est surjective, pour tout t0 2 V0, on a
0(s)(t0) = 0(s)((t)) = ( E (s))(t) = ( E (r))(t) = (0(r) E )(t) = 0(r)(t0)
Ce qui montre que 0(s)
=V0=0(r)=V0. Comme laction de G0 est analytique sur T0
alors 0(s)=0(r). Lapplication de 0dans G0 qui à D= (s) associe D0= 0(s) ainsi
dé nie, véri e la relation
0 = E
Puisque est dé nie sur 0= ( 1(M )) et puisque et 0 sont des morphismes de
groupes, alors la relation 0 = E permet de voir que est nécessairement un
morphisme de groupes et que
00 = (0)
Dans le cas où F et F0sont des feuilletages de Lie, en identi ant un élément dun
groupe de Lie avec la translation à gauche quil dé nit, on a G=T , G0=T0. En plus
lapplication considérée est ici une submersion de G sur G0 de sorte quavec (*) on
a :
( **) pour tout g2 G et pour tout D 2 0, (D:g) = (D):(g)
( ( (e))01.D0, ( (e))010(e)), on peut toujours supposer que envoie lélément
neutre e de G sur lélément neutre de G0, il vient, en prenant g=e dans la relation
précédente, que pour tout D 2 0, (D) = (D). Ceci montre que prolonge sur G tout entier et en réécrivant (**) on a : pour tout g 2 G et pour tout D 2 0,
(D:g) = (D):(g);
i:e: est un 00morphisme.
En plus, si F est à feuilles denses, alors 0 est une partie dense de G [14], comme la restriction de à 0est un morphisme de groupes, il suit par continuité, que est tout simplement un morphisme de groupes de G sur G0.
Remarque 2.2.2. Réciproquement la donnée d0un G0feuilletage de Lie F de groupe
d0holonomie 0 sur une variété M (non nécessairement compacte) et d0un 00morphisme
de G sur un groupe de Lie G0 détermine sur M un G00feuilletage de Lie extension
de F, obtenu par passage au quotient du feuilletage simple dé ni par la submersion D0=ED où D est une développante de F sur le revêtement universel fM de M .
Exemple 2.2.3. (de calcul de groupe dholonomie dune (G0,T0) 0 extension)
Calculons le groupe dholonomie de la (Sim(Cq0
), Cq0
)0extension F0 du
(Sim(Cq),Cq) 0feuilletage F de lexemple 2.1.5.
Soit L :Cq ! Cq0
lapplication linéaire surjective assurant la liaison entre F et F0; 0 et 00 les groupes dholonomie respectifs de F et de F0, h
2 et h 0 2 les homothéties respectives de rapport 2 de Cq etCq0: On a Cq = KerL 8Cq0
et puisque suivant cette décompostion L = pr2; il résulte de (*) que pour tout D 2 0
le diagramme suivant est commutatif
KerL 8Cq0 pr2 ! Cq0 D # # KerL 8Cq0 pr2 ! Cq0 (D) :
Comme 0 = 8hn2; n 2 Z9, alors tout élément de 0 préserve la décompostion précé-dente de Cq: Par conséquent il résulte de la commutativité du diagramme précédent
que 8 n 2 Z; 0hn21= h02n: Ainsi, 00 = (0) =8h0n 2 ; n 2Z 9 :
2.2.2
Extensions de feuilletage à structure transverse presque
produit et holonomie
Dé nition 2.2.4. Une variété N de dimension q = q0 + q00; où q0 > 0 et q00 > 0
est appelée variété bifeuilletée ou variété presque produit de type (q0; q00) si
son bré tangent est somme directe de deux sous- brés intégrables de dimensions respectives q0 et q00.
Théorème 2.2.5. Soit F un feuilletage sur M admettant pour variété transverse une variété bifeuilletée de type (q0; q00), alors F admet deux extensions transverses
F0 et F00 de codimension respective q0 et q00 telles que
1) F0\ F00 = F;
2) le groupe dholonomie dune feuille de F est le produit direct des groupes dholonomie des feuilles de F0 et de F00 qui la contiennent.
Démonstration. Soit T la variété bifeuilletée transverse modèle de F. Alors la struc-ture de variété de T peut être obtenue par un atlas de cartes produit
' : V 0! V12 V2, où V; V1; V2 sont des ouverts respectifs de T; T1; T2; et les Ti
étant les variétés transverses modèles des feuilletages de la variété bifeuilletée T: Si : W 0! W1 2 W2 est une seconde carte produit telle que V \ W 6= ;, alors le
di¤éomorphisme de changement de cartes est de la forme `1 2 `2: Ainsi quitte à
réduire les ouverts distingués de F, on peut considérer un recouvrement (Ui)i2I de
M formé douverts distingués pour F de sorte que
1) la structure de feuilletage F soit dé nie par le cocycle (Ui; T; fi; gij)i2I et
2) si Ui \ Uj 6= ;, fi(Ui \ Uj) soit isomorphe au moyen dun isomorphisme de
variétés produit à un produit dun ouvert de T1, par un ouvert de T2;
3) gij = gij1 2 g2ij:
Dans ces conditions les cocycles0Ui; Ts; fis = prsE fi; gsij
1
i2I ; s = 1; 2 dé nissent
bien deux feuilletages transverses extensions de F, de feuilletage intersection F. On établit la deuxième partie du théorème en suivant pas à pas la construction classique de groupe dholonomie dune feuille [18], et cela en utisant des isormor-phismes locaux de transition pour F de la forme 3) ci-dessus, puisque la dé nition de la réprésentation dholonomie dune feuille ne dépend, ni du recouvrement, ni des variétés transverses choisis. Dans ces conditions, il apparait clairement quon a la deuxième partie du théorème et il en résulte que si le groupe dholonomie dune feuille de F est triviale ( par exemple si cette feuille est simplement connexe) alors les feuilles des extensions qui la contiennent sont dholonomie triviale.
Remarque 2.2.6. Si le feuilletage F est riemannien, alors les feuilletages trans-verses F0 et F00 sont aussi riemanniens. En particulier si le feuilletage riemannien
2.3
Extension dun feuilletage riemannien
Soit (M; F0) une extension dun feuilletage (M; F) :
En se référant à la remarque 2.1.2, il est clair quil existe un recouvrement (Ui)i2I
de M formé douverts distingués à la fois pour (M; F) et (M; F0) de sorte que ces
deux feuilletages soient dé nis respectivement par les cocycles (Ui; fi; T; Dij)i2I et
(Ui; f
0
i = i E fi; T
0; D0
ij)i2I où i est une liaison entre le feuilletage (Ui; F) et son
feuilletage extension (Ui; F
0) :
En tenant compte de ce qui précède on a la proposition suivante :
Proposition 2.3.1. Si F est riemannien, alors F0 est riemannien si et seulement
si pour tout i 2 I; i est une submersion riemannienne.
Démonstration. Soit, T la variété transverse modèle du feuilletage riemannien F, h la métrique riemannienne de T dé nissant F:
- Supposons que F0 soit un feuilletage riemannien:
Il existe sur M une métrique g quasi- brée pour les feuilletages riemanniens F et F0: Il en résulte que
(T F)? =(T F)?\ T F08 (T F0)?:
Soit i 2 I et x 2 Ui; comme Txfi : (TxF)
? ! T
fi(x)(T ) est une isométrie [21],
alors Tfi(x)(T ) = Txfi (TxF)?\ TxF0 8Txfi (TxF0)? et Txfi (TxF)?\ TxF0 ? = Txfi (TxF0)? :
Doù il résulte de :
i) La commutativité du diagramme suivant
TxM Txfi ! Tfi(x)(T ) Id(TxM) # #Tfi (x)i TxM Txfi0 ! Tf0 i(x)(T 0) ; ii) Txfi0 : (TxF 0)? ! T f0 i(x)(T
0) est une isométrie [21] ,
iii) T M = T F8 (T F)? = T F8(T F)?\ T F08 (T F0)? que KerTfi(x)i = Txfi (TxF)?\ TxF0 et Tfi(x)= KerTfi (x)i ? : Txfi (TxF0)? ! Tf0 i(x)(T
0) est une isométrie. Ainsi,
i est
une submersion riemannienne.
- Supposons que pour tout i 2 I; i soit une submersion riemannienne.
Il existe sur chaque f0
i(Ui) une métrique h
0
i qui est la métrique projetée par i
de la métrique transverse de F.
La variété transverse modèle T0 du feuilletage F0, est par constrution, la somme
disjointe des f0
i(Ui) : Il en résulte que la somme disjointe des métriques h
0
i dé nissent
sur T0 une métrique h0:
Soit i; j 2 I tels que Ui\ Uj 6= ;: On a le diagramme commutatif suivant :
Ui \ Uj fi ! fi(Ui\ Uj) i ! f0 i(Ui\ Uj) IdU i\Uj # #D ji #D 0 ji Ui \ Uj fj ! fj(Ui \ Uj) j ! f0 j(Ui \ Uj) :
Comme D0
ji E i = j E Dji; et que Dij est une isométrie locale, alors
T D ji(KerT i) = KerT j et T D ji (KerT i)? = (KerT j)?:
Il résulte de cela que le diagramme ci-dessous est commutatif
(KerT i)? T i ! T (f0 i(Ui\ Uj)) T D ji # #T D 0 ji (KerT j)? T j ! T 0f0 j(Ui\ Uj)1: Par conséquent T D0
ji est une isométrie. Ainsi, F
0 est un feuilletage riemannien.
Cette proposition va nous permettre de donner un exemple de feuilletage non riemannien extension dun feuilletage de Lie non minimal.
Dans la suite Af f (Rq) = GL(q;R) n Rq désigne le groupe de Lie obtenu en
mettant sur lespace GL(q;R) 2 Rq le produit
(g; u)g0; u0=gg0; gu0+ u:
On remarquera que lespace homogène Af f (RGL(q;R)q) est lespace a¢ne Rq:
Soit G un groupe de Lie muni de sa structure métrique invariante à gauche, H un sous-groupe de Lie fermé de G: Pour que la projection canonique : G ! G=H soit une submersion riemannienne, il faut et il su¢t que les actions à droite des éléments de H soient des isométries.
H = GL(q;R) qui sont des isométries de Af f (Rq) sont des éléments du groupe
orthogonal O(q;R) et que O (q; R) GL(q; R), alors la submersion
: Af f (Rq) = GL(q;R) n Rq 0! Af f (Rq)
GL(q;R) = R
q
ne peut être riemannienne. Il en résulte que le feuilletage horizontal du bré principal trivial
GL(q;R) ,! Af f (Rq) = GL(q;R) n Rq 0! Af f (R
q)
GL(q;R) = R
q
est un feuilletage non riemannien pour toute valeur de q 1:
Considérons maintenant lextension transversalement homogène dun ot propre du tore hyperbolique T3
A de lexemple 2.1.5. 7).
Le feuilletage horizontal du bré principal trivial
Af f+(R) = R3 +n R pr2 0! R = Af f +(R) R3 +
nest pas riemannien. Par conséquent le feuilletage dé ni par la submersion pr2E D
est un feuilletage non riemannien sur fT3
A. Comme il est invariant par laction de
1(T3A) = Z nAZ2; alors lextension transverslement homogène dun ot propre
du tore hyperboliqueT3
Ade lexemple 2.1.5. 7) nest pas riemannienne. Et on a ainsi
lexemple cherché.
Ceci étant, on pourrait tout de même se poser la question de savoir, si lex-tension dun feuilletage riemannien minimal dune variété compacte et connexe est riemannienne. Dans le prochain chapitre, on examine la question dans le cas dune extension dun feuilletage Lie minimal dune variété compacte et connexe.
Extension dun feuilletage de Lie
minimal dune variété compacte
3.1
Position du problème
Le théorème de structure de FEDIDA montre que létude dun feuilletage de Lie dune variété compacte et connexe se ramène modulo à une bration, à létude dun feuilletage de Lie minimal (i:e. à feuilles denses) [14].
Il sagit ici, étant donné un G-feuilletage de Lie minimal (M; F) dune variété compacte et connexe, détudier lexistence et la nature de ses extensions. Les in-formations, quon obtiendrait, pourraient nous donner une obstruction à lexistence dune extension dun feuilletage de Lie.
Les résultats obtenus font apparaître clairement que le groupe de Lie G contient toutes les informations concernant lexistence et la nature des extensions de (M; F).
De façon précise, on montre [8] que :
- il y a une correspondance biunivoque entre les sous-algèbres de Lie de G =Lie (G) (ou si lon préfère entre les sous-groupes de Lie connexes de G) et les extensions de F;
- une extension de F est un HG0feuilletage (voir def inition) transversalement riemannien, à bré normal trivial, dé ni par une 1-forme vectorielle à valeurs dans
G H.
Ce qui permet dobtenir une caractérisation et par suite une classi cation des extensions de F:
Une extension F0dun feuilletage de Lie minimal (M; F) dune variété compacte
et connexe est transversalement homogène (resp: de Lie) si et seulement si le sous-groupe de Lie connexe correspondant est fermé (resp: normal).
Il en résulte que :
- toute extension dun feuilletage de Lie (resp: d0un f euilletage lineaire) mini-mal du tore est un feuilletage de Lie (resp: un feuilletage lineaire) et
- si un feuilletage de Lie dune variété compacte est dense dans une de ses ex-tensions alors cette extension est un G
H0feuilletage transversalement riemannien, à
bré normal trivial.
3.2
Généralités
Notation 3.2.1. Dans ce qui suit G est une algèbre de Lie de dimension q; de groupe de Lie connexe et simplement connexe G; H une sous- algèbre de Lie de G de codimension q0; 0e
1; :::; eq
1
une base de lalgèbre de Lie G telle que eq0
+1; :::; eq
soit une base de H; on pose 2ei; ej
3 = q P k=i Kijkek , les K k
de G. Ainsi si ! est une 1-forme sur une variété M à valeurs dans G; relativement à cette base, on a ! = Pq
i=1
!iA e
i quon note encore ! = (!
1; :::; !q) ; par exemple si
est la 1-forme canonique de G; on écrira =
q P i=1 iA ei où = 0 1; :::; q1: Précisons pour la suite quun sous-groupe de Lie étant vu comme un sous-groupe immergé dun groupe de Lie, nest alors ni nécessairement plongé, ni nécessaire-ment fermé.
La notion de HG0feuilletage, que nous allons dé nir maintenant, a été introduite par El KACIMI, G. GUASP et M. NICOLAU dans [13]:
Observons avant tout que si ! = (!1; :::; !q) dans la base 0e
1; :::; eq 1 précédente, d! + 1 2[!; !] = 0; et que ! 1; :::; !q0
sont linéairement indépendantes en tout point de M alors le système di¤érentiel !1 = ::: = !q0
= 0 dé nit un feuilletage F de codimension q0: En e¤et, la condition de Maurer Cartan d! +1
2 [!; !] = 0 implique que 8k 2 f1; :::; qg ; d!k = 01 2 q X i;j=1 Kijk!i^ !j (3) :
Comme H est une sous-algèbre de Lie de G de base eq0 +1; :::; eq
, les constantes de structure Kijk de G sont nulles pour k q0 et i; j q0+ 1: Ainsi, il résulte de (3) que
8k q0; d!k= 01 2 q0 X i=1 q X j=1 Kijk!i^ !j0 1 2 q X i=q0+1 q0 X j=1 Kijk!i^ !j:
Par conséquent, si J désigne lidéal de 3 (M;R) engendré par les 1-formes !1; :::; !q0
; on a dJ J : Ce qui assure grâce au théorème de FROBENIUS que le système di¤érentiel !1 = ::: = !q0
Dé nition 3.2.2. Le feuilletage F ainsi dé ni est appelé un G
H0feuilletage dé ni
par la 1-forme !:
Si la 1-forme ! est la 1-forme de Fédida dé nissant un feuilletage de Lie F!; on
dira que F est le G
H0feuilletage associé au feuilletage de Lie F!:
On notera que si M = G; alors =01; :::; q1dé nit un G
H-feuilletage FG;H dont
les feuilles sont les classes à gauche de H:
On notera également que si le sous-groupe H est fermé, ce G
H0feuilletage est
un feuilletage transversalement homogène qui nest pas forcément riemannien. Par exemple pour G = Af f (Rq) = GL(q;R)nRq; le feuilletage horizontal F
Af f (Rq);GL(q;R)
du bré principal trivial
GL(q;R) ,! Af f (Rq) = GL(q;R) n Rq 0! Af f (Rq)
GL(q;R) = R
q
nest pas riemannien.
Dé nition 3.2.3. Soient N une variété di¤érentielle, (N; F0) un feuilletage sur N .
Une application di¤érentielle ' : M ! N est dite transverse pour (N; F0) si et
seulement si pour tout x 2 M;
T'(x)N = Tx' (TxM ) + T'(x)F0 :
On notera que si (N; F0) est un G
H0feuilletage sur N dé ni par une 1-forme B
et si ' : M ! N est une application di¤érentielle transverse pour (N; F0) ; alors
C = '3B dé ni sur M un G
H0feuilletage F noté '3F0:
En sinspirant de la démonstration du théorème de relèvement dun G0feuilletage de Lie ou dun feuilletage transversalement homogène dans ([2]; [14]) et en tenant
compte des notations précédentes; on établit la proposition qui suit :
Proposition 3.2.4. Soit F un HG0feuilletage sur une variété M; dé ni par une 1-forme ! et soit eF = 3F le feuilletage relevé de F sur le revêtement universel
: fM ! M: Alors, il existe une application di¤érentiable D : fM ! G transverse pour FG;H et un homomorphisme : 1(M ) ! G telles que :
(i) D est équivariant par , et (ii) 3! = D3; i.e. eF = D3F
G;H:
On dira que D est une application développante sur fM du HG0feuilletage F:
Démonstration. Pour tout g 2 G; notons par Lg ( resp. Rg ) la translation à gauche
( resp. à droite ) de G associée à g:
Soient p1 : M 2 G ! M et p2 : M 2 G ! G les projections de M 2 G sur M et
sur G respectivement. Posons B = p31! 0 p32 et A = adgE B cest à dire A (X) (x; g) = adg(B (X) (x; g)) = d (Lg) E d (Rg01) (B (X) (x; g)) pour tout (x; g) 2 M 2 G et X 2 X (M 2 G) : A est une 1-forme sur M 2 G à valeurs dans G.
Dans toute la suite M 2 G est considéré comme un bré principal où laction de G est une action à gauche.
Montrons que A est une 1-forme de connexion plate sur M 2 G.
1) Soit X3 le champ fondamental sur M 2 G engendré par X 2 G: On a
A (X3) = adg0p31! (X3) 0 p32 (X3)1 = adg 0 0p3 2 (X 3)1 = adg(0 (dp2(X 3))) = adg 0(dp2(X 3)) g :
M 2 G étant considéré comme un bré principal où laction de G est une action à gauche, alors dp2(X
3) est un champ de vecteurs invariant à droite sur G et on a
(dp2(X3))
g = 0d (Rg) (X) [19]: Il en résulte que
A (X3) = adg( (d (Rg) (X)))
= d (Lg) E d (Rg01) E d (Lg01) E d (Rg) (X) :
Or d (Lg) et d (Ra) commutent pour tout g 2 G et tout a 2 G; donc A (X3) = X:
2) Soit a 2 G: On a (La)3A = (La)3(adgE B) = adagE (La)3B = adaE adgE 0 (La)3 0 p31!10 (La)3 0 p3211 = adaE adgE ((p1 E La) 3 ! 0 (p2 E La) 3 ) :