1.6 Structures transverses et théorèmes de structure
2.1.1 Exemples de construction dextension de feuilletage
Proposition 2.1.4. Etant donné un feuilletage (M ,F) de variété transverse modèle T , soit T0 une variété de dimension q>0. Si les di¤éomorphismes locaux de transi-tion de F préservent les bres d0une submersion de T sur T0; alors le feuilletage F admet une extension de codimension q et de variété modèle transverse T0:
Démonstration. Soit (Ui)i2I un recouvrement de M formé douverts distingués pour F de sorte que la structure de feuilletage F soit dé nie par le cocycle (Ui; T; fi; gij)i2I et considérons la famille des submersions f0
i = E fi. En remarquant que pour Ui \ Uj 6= ;; T gji(KerT jfi(Ui\Uj)) = KerT jfj(Ui\Uj); on note alors que les dif-féormorphismes locaux de transition gij préservent les bres des restrictions de la submersion aux ouverts fi(Ui\Uj); par conséquent chaque gij dé nit un di¤éomor-phismes g0
ij de f0
j(Ui\Uj) sur f0
i(Ui\Uj) de sorte quon a pour tous i; j; g0
jiE = Egji. Le diagramme commutatif suivant :
Ui\ Uj fi ! fi(Ui\ Uj) ! f 0 i(Ui \ Uj) IdUi\Uj # #gji #gji0 Ui\ Uj ! ffj j(Ui\ Uj) ! f 0 j(Ui\ Uj)
permet de voir que 0
Ui; T0; f0 i; g0
ij
1
i2I est un cocycle dé nissant un feuilletage F0
extension du feuilletage F.
Exemple 2.1.5. (de construction dextension de feuilletage)
1) Si T et T0 sont des groupes de Lie, F un feuilletage de Lie et sil existe un morphisme surjectif de groupes de T sur T0, alors il existe une extension de Lie F0 de F:
2) Si F est un G=H0 feuilletage transversalement homogène et si H0 est un sous-groupe de Lie fermé de G contenant H alors linclusion H H0 dé nit une submersion canonique de G=H sur G=H0 et F admet alors une G=H00extension transversalement homogène.
3) Si F est un G0feuilletage de Lie sur une variété M , alors à tout sous-groupe fermé (resp. sous-groupe normal) propre de G correspond une extension transversa-lement homogène (resp. de Lie ) de F.
4) Si F est un G0feuilletage de Lie d0une variété compacte, à feuilles ni fermées ni denses, on sait par le théorème de structure des feuilletages de Lie [14], que les adhérences des feuilles de F forment un feuilletage simple. Ce feuilletage des adhérences est alors une extension transversalement homogène de F.
5) Soit F un (G; T )0feuilletage sur une variété M , avec T = T12 T2 et
G = G1 2 G2 où chaque Gi est un groupe de di¤éomorphismes de Ti opérant ana-lytiquement sur Ti , i = 1; 2. Si D est une développante de F sur le revêtement universel fM de M , alors le feuilletage simple dé ni par priE D passe au quotient et dé nit un (Gi; Ti)0extension de F.
6) Ici, nous construisons un exemple concret de (G0; T0)0feuilletage extension d0un (G; T )0feuilletage. Avec les résultats du paragraphe suivant on pourra établir un lien entre les groupes dholonomie de ces (G; T )0structures transverses.
En sinspirant de la construction du ot de Morse-Smale [5], considérons la variété compacteS2p+2q2 S1 obtenue comme le quotient deR2p+2q+10 f0g par lhomothétie h de rapport 2. Le groupe 1(S2p+2q 2 S1) est cyclique. Soit c0 un générateur de 1(S2p+2q2S1) qui agit surR2p+2q+10f0g par lhomothétie h et soit la représentation de 1(S2p+2q 2 S1) dans le groupe des similitudes Sim(Cq) de Cq qui à c0 associe lhomothétie de rapport 2. En écrivant R2p+2q+1 sous la forme Cp 2 Cq2 R et en considérant la restriction D à R2p+2q+10 f0g de la projection pr2 de Cp 2 Cq 2 R sur Cq, D est une submersion h- équivariante. Elle dé nit donc sur S2p+2q 2 S1 un feuilletage F de codimension 2q qui est un (Sim(Cq), Cq)0feuilletage transverse ; ce feuilletage a une seule feuille compacte isomorphe à S2p 2 S1 si p 6= 0, et deux feuilles compactes si p = 0 (ot de Morse-Smale).
Si nous supposons que q > 2, et si q0 est un entier tel que q > q0 1 alors, comme toute application linéaire L deCq surCq0
commute avec lhomothétie de rapport 2 , le feuilletage simple sur R2p+2q+10 f0g dé ni par L E D où L est surjective, permet par passage au quotient, dobtenir sur S2p+2q 2 S1 une (Sim(Cq0
), Cq0
)0feuilletage F0 extension du (Sim(Cq),Cq)0feuilletage précédent.
7) Cet exemple nous permettra au paragraphe 2.3 de donner un exemple dex-tension non riemannienne dun feuilletage de Lie non minimal.
Soit R nAR2 le groupe de Lie (résoluble) obtenu en mettant sur lespace R3 =R 2 R2 le produit
(t; u) (t0; u0) =
t + t0; Atu0+ u
où A est un automorphisme unimodulaire (A 2 SL (2;Z)) à coe¢cients entiers du plan R2 ayant pour valeurs propres et 1
signi e que la trace trA9 2 (par exemple lautomorphisme dAnosov 0 B @ 1 1 1 2 1 C A): Si v1 et v2 sont les vecteurs propres associés respectivement à et 1; lalgèbre de Lie du groupe de Lie R nAR2 est engendrée par les champs de vecteurs
X = 1 log @ @t; Y = t v1; Z = 0tv2
avec les crochets :
[X; Y ] = Y ; [X; Z] = 0Z; [Y ; Z] = 0:
Z nAZ2 est un sous-groupe discret uniforme deR nAR2 ayant pour quotient la variété compacte T3
A appelé tore hyperbolique de dimension 3.
Le sous-groupe à un paramètre engendré par Y cest-à-dire la direction propre engendrée par v1 est un sous-groupe fermé et normal deRnAR2 ayant pour quotient le groupe a¢ne Af f+(R) des transformations a¢nes croissantes de la droite réelle. Af f+(R) = R3
+n R est identi é au groupe de Lie obtenu en considérant sur R3 +2 R; la loi de groupe
(t; x) (t0; x0) = (tt0; tx0+ x) :
Le ot engendré par v1 est invariant par laction de Z nAZ2: On en déduit que v1 détermine sur T3
A un ot 1 de groupe Af f+(R); appelé ot propre du tore hyperbolique T3
A dé ni par :
La direction propre engendrée par v2 détermine également surT3
A un ot 2 de groupe Af f+(R); appelé ot propre du tore hyperbolique T3
A dé ni par 1 : Soit F un des deux ots propres du tore hyperbolique T3
relevé sur le rêvetement universel fT3
A =R nAR2 deT3
A; ce ot est un feuilletage de Lie homogène [5]. Il en résulte que sa développante D est un morphisme de groupes. Ainsi, le diagramme suivant
f T3 A D 0! Af f+(R) = R3 +n R 0! R pr2 = Af fR+3(R) + # T3 A
montre que la submersion pr2E D dé ni une extension de fF sur fT3 A . Soit D 2 1(T3 A) = Z nAZ2 et x 2 fT3 A: On a pr2E D (D.x) = pr2(D (D) :D (x)) : Comme Af fR+3(R)
+ est lespace a¢ne R considéré comme espace homogène du groupe Af f+(R) des transformations a¢nes croissantes de la droite réelle par le sous-groupe R3
+ des homothéties ayant lorigine pour centre, laction à gauche de D (D) sur Af f+(R) passe au quotient. Ainsi,
8D 2 1(T3A) et 8x 2 fT3
A; pr2E D (D.x) = D (D) :pr2E D (x) :
Il résulte de léquivariante de pr2E D par rapport au morphisme de groupes de Lie D que le feuilletage dé ni par pr2E D sur fT3
A passe au quotient en une extension transverslement homogène de F.
8) Soit F0 une extension dun feuilletage F sur une variété M , B une variété, ' une réprésentation de 1(B) dans un groupe de di¤éomorphismes de M préservant les feuilletages F et F0: Alors sur la variété suspension B'; le feuilletage suspension F0
' de F0 est une extension de la suspension F' de F. En e¤et, si U est un ouvert de trivialisation locale de la bration p :B' ! B; les restrictions respectives de F' et F0
' à p01(U ) sont respectivement di¤éomorphes à U 2 F et U 2 F0. En particulier F' et F0
' sont des extensions du feuilletage suspension de '.