A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
G. L E D ENMAT
Contribution à l’étude des solutions radiatives approchées des équations d’Einstein à partir d’une base non minkowskienne
Annales de l’I. H. P., section A, tome 10, n
o4 (1969), p. 445-464
<http://www.numdam.org/item?id=AIHPA_1969__10_4_445_0>
© Gauthier-Villars, 1969, tous droits réservés.
L’accès aux archives de la revue « Annales de l’I. H. P., section A » implique l’accord avec les conditions générales d’utilisation (http://www.numdam.
org/conditions). Toute utilisation commerciale ou impression systématique est constitutive d’une infraction pénale. Toute copie ou impression de ce fichier doit contenir la présente mention de copyright.
Article numérisé dans le cadre du programme Numérisation de documents anciens mathématiques
http://www.numdam.org/
445
Contribution à l’étude des solutions radiatives
approchées des équations d’Einstein
à partir d’une base
nonminkowskienne
G. LE DENMAT
Laboratoire de Physique Théorique associé au C. N. R. S., Institut Henri Poincaré, Paris
Vol. X, n° 4, 1969 Physique théorique.
SUMMARY. -
Approximated
radiative solutions of Einstein’sequations
are examinated with metrics the form of
which point
out termsas déviations of the
metric
tensor from a non-minkowskianbackground
o
When this
investigation
is based on metrics defined modulo a transfor- mation of the conformal group, we examine the case whereg/lV
isconformally
o
flat;
aphysical interpretation
of this situation isproposed according
tothe
C-equivalence Principe.
NOTATIONS Indice grec = 0, 1, 2, 3.
Indice latin = 1, 2, 3.
Suv,
tenseur d’Einstein.= (+, -, -, -)-
La dérivation ordinaire est indiquée par une virgule.
La dérivation covariante est indiquée par i7, p, ou i7 suivant que la métrique est,
o
respectivement, ou
446 G. LE DENMAT
q 2 : laplacien relatif à la métrique tridimensionnelle
gj.
V 2 :
laplacien relatif à la métrique tridimensionnelleg ij.
V 2 : laplacien relatif à la métrique tridimensionnelle
g0ij.
~2M :
laplacien relatif à la métrique tridimensionnelleToute quantité et tout symbole relatifs à la métrique
g...
sont surlignés.Toute quantité et tout symbole relatifs à la
métrique g 03BD
portent l’indice 0.Kj,
seconde forme fondamentale des hypersurfaces XO = const. ;gij
est la métriqueinterne d’une telle hypersurface et
K. = 2014 ~
gj,o(Ko; =
0).f (r) =
Oj 2014 ) : r~
il existe une constante A telle que, pour r assezgrand,
onait 1 f{r)
rpour t quelconque (ex ~ 0).
ex est la plus grande valeur de x telle que lim
r-À reste
plus petiter oo
que l’infini.
oscillatoire
désigne des fonctions, telle
sin kr r2, dont
les intégrales et les dérivéesoscillatoire
désigne des fonctions, telle f (r) =20142014,
dont les intégrales et les dérivéesr°‘ ra
successives sont du même ordre
en 1
que la fonction elle-même.r
INTRODUCTION
L’étude des solutions radiatives
approchées
deséquations
d’Einstein= 0 se fait habituellement sous les
hypothèses
d’unchamp gravitation-
nel faible et d’un
comportement
euclidien à l’infini del’espace-temps;
cette étude est fondée sur les
analogies
avec les théories detype linéaire,
telle la théorieélectromagnétique.
L’approximation
linéaire et lesapproximations
d’ordresupérieur
sontétudiées à
partir
dedéveloppements asymptotiques
soit descomposantes
du tenseur decourbure,
soit descomposantes
du tenseurmétrique;
dansce dernier cas, on utilise des
développements suivant -
où r est une distancede
type spatial. Lorsqu’on
introduit leshypothèses,
directement issues del’analogie électromagnétique, h v en -
eten - également,
lesdévelop- pements
usuels de lamétrique
sont de la forme gJlV = fJpv +hJlv
mettanten évidence les écarts de la
métrique
parrapport
à la base minkow- skienne.Les résultats obtenus laissent subsister certaines difficultés
d’interprétation, principalement lorsqu’on
examine lecomportement asymptotique
dessolutions radiatives dans une direction du genre espace. C’est ainsi que
l’équation Soo = 0,
écrite sur unehypersurface
du genre espacex0 =
constante, faitapparaître
dans lamétrique
des termes en20142014
dontl’interprétation
demeure peu convaincante. Ilpeut
être intéressant d’exa- miner brièvement dansquelle
mesure unepartie
de ces difficultésprovient
des
conceptions
linéairesplus
ou moinsexplicites
dans les méthodesemployées (première partie).
Dans la deuxième
partie,
la recherche d’une solution radiativeapprochée
des
équations Su,,
= 0 sur un domaine non borné estentreprise
enpostulant
l’existence de
métriques
dont la forme met en évidence des termes dutype
oscillatoire représentant
les écarts de lamétrique complète
parrapport
à unemétrique
de base gJlV apriori
non minkowskienne.o
On est alors conduit
(troisième partie)
àpostuler
le caractère confor- mémentplat
de cettemétrique
de baseL’interprétation physique
deo
cette
hypothèse
estenvisagée
dans le cadre duprincipe
de laC-équivalence
tel
qu’il
a été formulé par S.Kichenassamy.
Dans cebut,
il a parupossible
de considérer les
métriques
de la forme gJlV = +huv,
définiesmodulo une transformation du groupe conforme et de ramener le
problème posé
à la détermination du facteur conformeC(r)
dans le cas duchamp g ravitati onnel en 1 r jusqu’à
l’infinispatial.
La
quatrième partie
propose uneinterprétation
des résultatsobtenus,
en conformité avec la
C-équivalence.
1. RAPPEL SUR LES
MÉTHODES
USUELLESL’étude du
champ gravitationnel radiatif,
dans le cas d’une distributionénergétique
isolée(TJlv
= 0 à l’extérieur d’un tube d’universspatialement borné),
s’effectuegénéralement
sous leshypothèses
suivantes(Cf. Einstein, Fock, Trautmann, Deser, Arnowitt, Misner...).
a )
CHAMP FAIBLEIl existe des
systèmes
de coordonnéescorrespondant
à lamétrique
où
/ï ~~,
habituellementh ~‘ ,, ~ O(-).
448 G. LE DENMAT
b ~
CONDITIONS AUX LIMITES. Les
hypothèses physiques
admises(espace asymptotiquement plat,
ana-logie EM, propagation
d’ondes exclusivementsortantes...) suggèrent
decompléter (1-1)
par des conditions sur lecomportement
duchamp
auxlimites,
parexemple
ou encore, en prenant des conditions
généralisant
la condition de radiationde Sommerfeld
(ce qui correspond
àl’hypothèse
des ondessortantes) [14],
où
k -
utemps retardé,
r « distance-luminosité )) définiepar = o.
c)
CONDITIONS DE COORDONNÉESEn l’absence de coordonnées
privilégiées,
on réduit l’ensemble dessystèmes
de coordonnéespermis
à l’ensemble de ceux satisfaisant auxconditions de
coordonnées, lesquelles
détruisent la covariancegénérale (i.
e.apportent
des restrictions sur lafaçon
dont sontdisposées,
dansV 4’
les
hypersurfaces const.).
Ces conditionsn’entraînent,
contrairementaux
précédentes,
aucune restriction sur lespropriétés physiques
del’espace- temps et jouent
un rôle assez semblable aux conditionsde jauge
del’Électro- magnétisme.
Précisémentl’analogie
EM conduit souvent à poser ces conditions sous la forme de conditions d’harmonicité ou d’harmonicitéasymptotique [14]
telles queLe
plus
souvent l’ensemble des conditions ci-dessus énoncées sont discutées concurremment.Compte
tenu de lafaçon
dont elles sont iciprésentées,
il convient d’examiner la
compatibilité
de(1-1), (1-2)
et(1-3).
On sait que le
champ gravitationnel
sur unehypersurface
du genre espaceplongée
dansV4
est déterminé par lescomposantes purement spatiales
gij de lamétrique
deV4
et par la seconde forme fondamentaleKij.
Si l’on écrit alorsl’équation Soo
= 0 sur unehypersurface a,
const.(Soo =
0quel
que soit
x°,
lesystème
deséquations
d’Einstein étant eninvolution),
elleprend
la forme connue[lfl.
où K =
K:
et3R
=3gij 3Rij
est la courbure scalaire de o-(3gij,
inversede gij relativement à
gi J ;
dans toute la suite on le noteraEn
explicitant 3 R
enfonction
desrt
et de leurs dérivéespremières
eten tenant
compte
des conditions( 1-1 ), (1-2), (1-3),
un calculsimple permet
de mettrel’équation (1-4)
sous la forme1.
La résolution de
(1-5), équation
dutype Poisson,
montre que, pour r tendant versl’infini,
le terme endivergence (où Dh = 0 r2 1
fournit bien
une contributionen r 1 ;
il en est demême
pour les termes en0(1 r3+03B2n).
Parcontre,
les termescubiques
sontresponsables
d’une contri-bution en
ln r,
en contradiction avec(1-1).
r
Par
suite,
leséquations
d’Einstein nepossèdent
pas, sur un domainespatialement
nonborné,
de solutions radiativescompatibles
avecSoo =
0sous les conditions
(1-1), (1-2)
et(1-3) qui,
considérées dans leurensemble,
se révèlent donc
inadéquates
sur un tel domaine.On
peut
alorsenvisager
de modifier certaines de ces conditions.Le théorème du front d’onde.
Une modification de ces conditions a été
proposée
parArnowitt,
Deseret Misner dans leur « théorème du front d’onde »
[2], [3], [5], [12].
La condi-tion
(1-1)
estconservée,
tandis que les conditions aux limites et les conditions de coordonnées sont discutéesconjointement.
Selon cequi précède,
pour que h resteen 1 r q uand r
tend versl’infini,
ilapparaît
que lecomportement
en -
de nepeut
être maintenujusqu’à
l’infinispatial quand
lapartie
droite
p(r)
del’équation (1-6)
est définiepositive.
Sip(r)
estasymptotique-
450 G. LE DENMAT
ment
positive,
c’est-à-dire sip(r)
> 0 pour r >R,
où R est aussigrand
que l’on veut mais
fini,
lecomportement
depeut
êtreen 1 r
pour r Ret doit être
modifié,
doncperdre
son caractèreradiatif,
pour r > R. En d’autres termes, on est conduit àenvisager
l’existence d’un rayon R variable au-delàduquel
lescomposantes
de lamétrique qui
décrivent la radiation tendent vers zéroplus
viteque 1 . Physiquement,
celasignifie
que l’onimpose
aux solutions
compatibles
avecSoo
= 0 sur un domaine non borné lacondition
d’un front
d’onde limitant la zoned’onde, quand
on suit une direc-tion du genre espace, et
garantissant
ainsi quel’énergie gravitationnelle
dans la zone d’onde est finie.
Mathématiquement,
cepoint
de vueexige
de nouvellesconditions
de coordonnéescapables
d’assurer la convergence desintégrales
dans larégion asymptotique (R, oo)
lors de la résolution del’équation (1-5).
Detelles conditions ont été établies sous la forme du théorème du front d’onde :
Dans un espace
asymptotiquement plat
oùh ~ " ~ 0 r 1 , il
existe
toujours
descoordonnées { x03BD } préservant
cette conditionasymptotique
telles que, sur
chaque hypersurface x° -
const., on ait, pour r tendant versl’infini,
ou
En outre, dans tout
repère défini
par unetransformation
de coordonnées de laforme
x’~ = XV +çV(x),
avecç:~ ’"
’O(l0153) Îr )
où ce s 1 et ~- lim 00 = 0où À > 0 pour p = 1 et À a 0 pour p =
0,
on aM
Selon
l’analyse
liée auformalisme canonique (!),
ces termeshf5,k
etIh’
(parties
transverses à tracenulle)
décriventprécisément
la radiationgravi-
t
tationnelle. La
partie longitudinale
dehij
et lapartie
transverse11~
denij peuvent
resteren r 1 quand
r tend versl’infini ;
elles décrivent des « ondes de coordonnées ».En
conclusion,
« l’existence dufront
d’ondesignifie
que l’on atoujours
à faire à des
systèmes gravitationnels isolés,
même s’ilsrayonnent.
On
peut toujours
seplacer
à l’infinispatial
et examiner de telssystèmes
à
partir
del’extérieur,
c’est-à-dire àpartir
del’espace plat,
parrapport auquel
ne se manifeste aucun effet non-Newtonien tel que laproduction
d’ondesgravitationnelles
»(The
wave fronttheorem, chap. Ier).
,Nous avons donné un bref aperçu sur des méthodes directement
inspirées
par
l’analogie électromagnétique,
et sur les tentatives faites pour lever certaines difficultés relatives aucomportement asymptotique
des solutionsradiatives
compatibles
avecl’équation Soo =
0.Spécifiquement,
ces recher-ches visent les solutions pour
lesquelles
lamétrique
et ses dérivées ne tendentasymptotiquement
vers leurs valeurs minkowskiennes pasplus
viteque -
dans une direction du genre espace. Comme telles ces recherches concernent les
métriques
de la forme + avech/lv ’" 0(- ).
Notons que lechoix de
en -
n’assure uneénergie
finiequand
r tend versl’infini,
quesi l’on entend «
énergie »
au sens linéaire du terme,quelle
que soitl’approxi-
mation considérée.
Par
ailleurs,
cette forme desentraîne, lorsqu’on explicite l’équation Soo
=0, l’apparition
dulaplacien
ordinaire(partie gauche
del’équa-
tion
(1-5)).
Celaplacien opère
sur lepotentiel;
si l’on veutgarder
son sensphysique
à cetteéquation,
il convient parconséquent d’interpréter
sapartie
droite comme une densitéd’énergie gravitationnelle.
On résout(1) Les auteurs cités utilisent la décomposition orthogonale d’un tenseur symétrique (six composantes indépendantes) en termes de coordonnées cartésiennes :
~.
=~1
-{-tl
= 0 et
t~
+ dans la partie transverset~,
la partie à trace nulleest mise en évidence
part = t.. avec tttij,j
= 0 ettttii
= 0 et = 0.452 G. LE DENMAT
ainsi
l’équation Soo
=0,
sous sa forme(1-5),
relativement à lamétrique
llij(présence
dulaplacien ordinaire)
et non relativement à gij, bien que la densitéd’énergie gravitationnelle
ne soit pas strictementégale
à zéro.L’emploi
de lamétrique
minkowskienne enprésence
d’unchamp gravi-
tationnel non nul nous écarte de l’un des traits
spécifiques
de la RelativitéGénérale,
à savoir que lamétrique
est variable enchaque point
del’espace- temps.
En tout état de cause, le
problème présent
fournit des motifsparticuliers
d’examiner la validité de
l’approximation faite,
En eElletsi,
dans le cadre de la théorie
complète,
on étudie lechamp gravitationnel
radiatif et son
comportement asymptotique,
il faut tenircompte
de ses effets linéaires et nonlinéaires,
tout à la fois.Lorsqu’on
faitl’approximation
cela entraîne que, pour rassez
grand,
onnéglige
la contribution de «l’énergie gravitationnelle »
à la
métrique,
et,partant,
les effets non linéaires. Or leséquations
dechamp,
en
particulier l’équation Soo
=0,
montrent que la contribution de ceseffets est,
asymptotiquement, plus importante
que celle des effets linéaires.Donc,
dans le cas duchamp gravitationnel
radiatifen - jusqu’à
l’infinispatial, l’approximation
considéréeparaît
difficilementrecevable;
enfait,
elle semble restreindre le
problème,
dès que r est assezgrand,
à l’étuded’un
champ
linéaire dans un espace euclidien.Il ressort de ce
qui précède
que les conditions(1-1)
nous maintiennent dans uneperspective
linéaire. Ellestraduisent,
certes, leshypothèses
ini-tiales d’un espace
asymptotiquement plat,
mais il faut remarquer que, euégard
auxcaractéristiques
non linéaires duchamp gravitationnel,
un espaceplat
à l’infini estsimplement
tel que son tenseur de courbure satisfait la relation~Ra~ya~ ~
= 0. Il demeure doncpossible d’envisager
la modifi- cation des conditions(1-1).
2.
INTRODUCTION
D’UNEMÉTRIQUE
DE BASENON MINKOWSKIENNE
Si,
selon les conditions(1-1)
et(1-2),
on a à la foiset
0) - ),
il est clair que les contiennent nécessairement des termes du type201420142014201420142014,
, mais peuventégalement
contenir des termes dutype
ÉQUATIONS
oscillatoire (oc
>1)
et dutype (j9 1).
Seuls les termes=
20142014201420142014 présentent
lecomportement caractenstique
des termes radiatifs. Ils se manifestent parrapport
à une basequi,
de touteévidence,
n’est pas nécessairement minkowskienne mais
plus généralement asympto- tiquement minkowskienne.
Désignant
cettemétrique
de base par onpeut,
sansprésumer
de sao
forme,
la définir parLa condition
(1-1)
seprésente
comme un casparticulier
de(2-1);
elle sup- pose que l’on se limite àl’emploi
dedéveloppements
de lamétrique g,~
analytiques en - .
Or il estmathématiquement possible
que lesdéveloppe-
ments de
gJlV comportent
aussi des termes,préservant
la conditionnon
analytiques en r , 1
termesqu’il n’y
a pas deraison phy-
sique
d’écarter apriori.
On se propose de substituer à la condition usuelle
(1-1)
la nouvellecondi-
tion
(2-1)
où gJlV est seulementsupposée
detype hyperbolique
normal eto
suffisamment
différentiable;
son inversegJlV
est défini par =03B403BD03C3.
o oo
L’introduction
de cettemétrique
de basegJlV
permet d’écrire lesrpl’
o sous la forme
où
tpy
est un tenseursymétrique qui
secomporte asymptotiquement
commepuis
de définir le tenseur de courburePar
suite,
leséquations R,
= 0 s’écriventR~ = 2014 lpv,
oùs’exprime
o
à l’aide des de ses dérivées covariantes
relativement
àg,v.
Par lào
se trouve
posé
leproblème
de la détermination des en d’autres termeso
(et
c’estl’aspect
que nousretiendrons),
il convient de résoudre leséquations
454 G. LE DENMAT
de
champ
relativement à lamétrique
g/LV. Enparticulier,
lesopérateurs
o
utilisés dans les calculs
(qui, ici,
ne concerneront que la contrainteSoo = 0) devront,
en touterigueur,
être définis relativement à g/LV.o
L’hypothèse
d’unemétrique
de base non minkowskienne doit être mainte- nant confrontée avec leproblème
de la recherche d’une solution radiativeapprochée
deséquations
d’Einstein telle que soncomportement asympto- tique
soitcompatible
avecl’équation
de contrainteSoo
= 0 sur un domainespatialement
non borné. Nous nouslimitons,
dans cettepartie,
àdégager
les
aspects
essentiels d’une telle étude.Les considérations
précédentes permettent
de reformuler leshypothèses
initiales
a), b), c)
de lapartie
1 de lafaçon
suivante :avec
Remarquons qu’en b’ )
etc’ )
on se borne àreprendre
les conditions(1-2)
et
(1-3);
l’intérêt dec’) n’est, ici,
que desimplifier
notablement les calculs.Sous ces
hypothèses, l’équation Soo
=0,
écrite sur unehypersurface
du genre espace const.,
prend
la forme3R ’" 0(1 r2)
.Puisque
l’ons’intéresse essentiellement au
comportement asymptotique
des on nerestreindra pas la
généralité
duproblème
enprenant,
pour les dérivées parrapport
autemps
descomposantes spatiales
gij des une conditionlégèrement plus
forte queb’ ),
à savoirgj,o
=°0).
Cecipermet
d’écrireSoo =
0 sous la formeAprès
avoirexplicité
la courbure scalaire del’hypersurface
const.sous la forme
ÉQUATIONS 455
avec
gi’,
inverse de relativement à g~ - etDu Of-~ ;
on obtient pourV
/
(2-2), l’équation
où l’on a
posé
Désignons
parM(gpq, gpq,S)
le dernier terme del’équation précédente
o 0
(partie droite) ;
nous considérons cetteéquation
écrite moduloM(g pq’ gpq,S)
o 0
et résolvons
donc,
enpremière approximation,
Ce
qui
donneoù fo -
const. et oùp(r) désigne
lapartie
droite de(2-3), G(r, r’)
étant la~ o
fonction de Green associée à
l’opérateur i7 .
o
On aura une estimation convenable du
comportement maximal
def
en
remplaçant G(r, r’)
par la fonction de Greenminkowskienne,
dont elleo
diffère peu pour r assez
grand [1].
Dans ces
conditions,
nous avons obtenuavec
= const.Du fait des
hypothèses simplificatrices introduites,
l’étudeprécédente
doit être considérée comme une tentative en vue de
dégager
certains traitscaractéristiques
ducomportement asymptotique possible
des Il resteraito
entre autres, à évaluer le
comportement asymptotique
du termeM(gpq,
o 0
et de
préciser
sa contribution dans la solution del’équation (2-2). Toutefois,
muni dès lors des indications fournies par
(2-4),
ilparaît opportun
d’exa-ANN. INST. POINCARÉ, A-X-4 30
456 G. LE DENMAT
miner le cas où la
métrique
de base non minkowskienne est conformémentplate,
cas dontl’interprétation physique
sembleacceptable (intégrant,
en
particulier,
laprésence
des termes en3. EMPLOI DE
MÉTRIQUES DÉFINIES
MODULOUNE
TRANSFORMATION
DU GROUPE CONFORMENous référant à
(2-4),
il estpossible
depostuler
l’existence d’unemétrique
de base gllv, non
minkowskienne,
paro
sans avoir à
distinguer,
danshJlv "" partie oscillatoire
etpartie
nonoscillatoire,
distinctionqui
était apriori
nécessaire pour autant que l’on nep ouvait prévoir
laprésence
du terme enln r r .
On sait que dans les conditions usuelles
(1-1),
lamétrique
fondée sur lesdéveloppements asymptotiques en 1 r
est définie modulo une transformation de Lorentz avec la conditionh 03BD
« Dans les nouvelles conditions(3-1),
on supposera conformément
plate,
g/lV =03A6-4~ 03BD
et lamétrique
com-o 0
plète
g /lV sera caractérisée àpartir
de laproposition
suivante :Si (
est unsystème
de coordonnéesdéfini
sur un domaine D non néces-sairement borné et
correspondant
à lamétrique
+hu,,
oùh/lv«
l’ensemble des
systèmes
de coordonnéesadmissibles ~
sur D est l’ensembledes
systèmes
de coordonnéescorrespondant
auxmétriques définies
moduloune
transformation
du groupeconforme, préservant
la conditionhu,,
(~, facteur conforme).
Ainsi,
nousemploierons
desmétriques
de la formeOn traite alors de
l’équation Soo =
0 sous leshypothèses
suivantes :a") g/LV
définie par(3-2)
aveco(-)
etb") g.... - 0 1
c")
coordonnéesasymptotiquement harmoniques (cf. c’)
de lapartie 2).
Concernant
l’hypothèse b"),
on constate que la détermination du facteur conforme doitpréserver 0 1 .
Dans le but de clarifier noscalculs,
nous admettrons pour les
composantes spatiales
de lamétrique,
queAlors,
surl’hypersurface
J, const.,l’équation Soo =
0s’écrit,
comme ci-dessus
La
métrique
interne de 7,peut
s’écrireLa courbure scalaire
3R
relative àgij
et la courbure scalaire3R
relative àg ij = r~ ~~
+Àij
sont liées par la relation connue[4]
Il
s’agit d’exprimer 3R.
On neperd
rien engénéralité
si l’on admet que le facteur C est défini à une constanteprès,
et si on le recherche sous la forme~(r) _
+F(r),
oùOo =
const., et oùF(r)
tend vers 0quand r
tend versl’infini. Dans ces conditions
(respect.
se comporteasymptotique-
ment comme
hij (respect.
On trouvealors,
pour3R, l’expression
Finalement
l’équation Soo
= 0s’écrit,
sur u,458 G. LE DENMAT On aura
c’est-à-dire,
conformément auxhypothèses,
si
Cette
équation permet
dedéterminer
lecomportement asymptotique
dufacteur
0;
le résultat obtenu(~)
estCe résultat ne fait pas
apparaître
de termesen r 1 ;
ceci est en accord avecl’hypothèse h/lv ’" 0{ - ) où, ici, fi urent
à la foispartie
oscillatoire etpartie
non oscillatoire.
Remarque.
- Le résultat(3-4) permet
decalculer 3g ~ :
:o
qui
est àrapprocher
de(2-4).
Parailleurs,
avec gp;v= I>-4(r)l1pv,
onpeut
o
évaluer le terme
M(gpq,
dansl’équation
issue de(2-2) ;
on constateo 0
que son
comportement asymptotique apporte,
dans la solution de cetteéquation,
une contributionqui
estprécisément
ent
.4.
INTERPRÉTATION
DANS LE CADRE DE LA
C-ÉQUIVALENCE
Les conclusions des
parties précédentes
2 et 3 tendent à prouver que, dans l’étude des solutions radiativescompatibles
avecl’équation
de contrainte(1) Voir Annexe.
Soo
=0, l’approximation
initiale minkowskiennepeut
être utilement rem-placée
par uneapproximation
non minkowskienne. Lamétrique
minkow- skienne 17pv peut enparticulier
êtreremplacée
par lamétrique
confor-mément
plate,
à savoir gxv = , 1 + de telleo r
sorte que la
métrique complète
s’écrit + avec0 r 1 ,
quel
que soitx°, aussi
loin que l’on aille vers l’infinispatial r
tend verszéro moins vite
que 1 q uand r
tend versl’infini).
En vue de leur
interprétation possible,
ces conclusionsappellent quelques
remarques. On sait que dans les conditions usuelles
(1-1),
le choix de labase minkowskienne
sous-entend,
en conformité avec lePrincipe
del’Équi-
valence
forte,
quel’espace
de base parrapport auquel
se manifestent les écartshpv
de lamétrique complète
estrapporté
à unsystème
d’inertie.Si l’on maintient ce
point
de vue, il est clair que nos résultats fontapparaître
des écarts
~ 03BD en 2014
et nonplus
seulementen -,
cequi implique
que,sur un
domaine
nonborné, l’énergie
du cas linéaire serait infinie. On est ainsi conduit àl’hypothèse
d’un espace de base muni d’unemétrique
nonminkowskienne et
qui,
parsuite,
n’estplus rapporté
à unsystème
d’inertie.
Cette
hypothèse peut
êtreenvisagée
dans le cadre duPrincipe
de laC-équi-
valence énoncé par S.
Kichenassamy [9].
LaC-équivalence exprime
que lastructure riemannienne et la Relativité Restreinte ne sont
compatibles, localement,
que defaçon approchée.
Elle met en évidence le faitqu’en
unpoint
A de la variété riemannienneV4,
l’identification del’espace
riemannienavec
l’espace
de Minkowski osculateur n’estjustifiée
que modulo des termes d’ordresupérieur
à deux en dx’’.Désignons
pards l’intervalle élémentaire
correspondant
à lamétrique riemannienne,
doncen
présence
dechamp gravitationnel (gpv, métrique riemannienne),
ds l’intervalle élémentaire
correspondant
à lamétrique minkowskienne,
donc en l’absence de
champ gravitationnel métrique
minkow-skienne).
On
peut,
par unchangement
decoordonnées,
obtenir aupoint
Al’éga-
lité
(gpv)A
=mais,
sur unerégion
infinimentpetite
entourant A(dxV
effec-460 G. LE DENMAT
tivement
mesurables),
ceci n’entraîne pasl’égalité
strictedsÂ
=ds2.
Enréalité,
on a, defaçon rigoureuse
où
~3
est au moins d’ordre 3 en dx".Pour tenir compte de ces termes
03C83,
laC-équivalence exprime
que,lorsque
les dx03BD ne sont pas infiniment
petits,
etds2
sontproportionnels :
où le facteur de
proportionnalité AA dépend
duchamp gravitationnel présent
au
point
A.En
conséquence,
sil’espace
osculateur aupoint
A deV4
est assimilé àun
système
d’inertie(donc,
est identifiable àl’espace
de la Relativité Res-treinte,
=~ 03BD),
son identification sur unerégion
infinimentpetite
avecl’espace
riemannien nepeut
se faire que si celui-ci estrapporté
à unrepère pseudo-inertial
dont les étalons delongueur
et de durée sont, de par laprésence
duchamp gravitationnel,
différents de ceux dusystème
d’inertie.La relation
(4-1) postule précisément
que ces étalons sontproportionnels
à ceux du
système
d’inertie.L’interprétation physique
d’un tenseur défini aupoint
A est alors obtenueen considérant la
métrique
osculatrice en A à lamétrique
riemanniennecomme conforme à la
métrique
:Le facteur A varie avec le
point
A et traduit la modification ducomportement
desappareils
standardquand
on passe d’unpoint
deV4
à un autre. Ilapparaît
donc lié à lajauge
locale. Parailleurs, puisqu’il peut
exister une infinité demétriques
osculatrices en A à lamétrique riemannienne,
ce facteurdemeure indéterminé au
point A,
cequi
estphysiquement
satisfaisant euégard
au caractère arbitraire de lajauge
locale. Il convient de remarquer que si sa valeur en unpoint Ao
est effectivementarbitraire,
ses valeurs end’autres
points
deV4 dépendent
du choix de sa valeur enAo ;
on voit ainsique la
C-équivalence
rend lajauge
relative.Nous
plaçant
dansl’optique
de laC-équivalence,
nous constatons, si l’on se réfère à(3-1),
que les écartshJlv
de lamétrique complète
gJlV se mani- festent par rapport à un espace de base muni d’unemétrique ds2
=o 0
variable en
chaque point.
Cet espace de base conserve donc un caractèreriemannien. On peut l’identifier en un
point
àl’espace
minkowskien oscu-lateur ;
or, nous venons de voir que, sur unerégion
infinimentpetite
entourantle
point considéré,
cette identification ne peut se faire en touterigueur qu’en rapportant l’espace
riemannien(ici l’espace
debase)
à unsystème
de réfé-rence muni d’étalons
différant,
du fait duchamp gravitationnel présent,
de ceux d’unsystème
d’inertie.C’est
précisément
cequ’exprime
la relation trouvée en(3-4) qui permet
d’écrireoù
03A6(r) ~
1traduit, lorsqu’un champ gravitationnel en -
estprésent,
la différence decomportement
desappareils
standard selon que l’on est enprésence
de cechamp (J~)
ou en l’absence de cechamp (~),
o
ainsi bien entendu que la modification de ce
comportement
suivant r.En d’autres termes, les écarts
0(1 r)
de lamétrique gp.v
=se manifestent par
rapport
à un espace de base dont la structure, loin dessources
matérielles,
est déterminée par la distributiond’énergie gravita-
tionnelle
rayonnée
par lechamp gravitationnel en -.
462 G. LE DENMAT
ANNEXE
L’équation (3-3) s’écrit
On procède par itérations :
Examinons 1 FI - Fo 1
:D’où
en désignant par
G(r,
r’) la fonction de Green associée à l’opérateurp 2.
Posons
G(r,
r’) =GM(r,
y-Q + a(r)b(r’), où a(r) et b(r) sont définies et continues sur le domaine d’intégration. Il vientOn
aura 1 FI - Fo
= 0 et l’on pourra arrêter l’itération dès le premier tour, sisoit
en ne retenant que la partie principale du numérateur.
Donc a(r) se comporte asymptotiquement comme
O(-)
pour b(r) ~ 0(1). (Pour rgrand,
G(r, r’) est proche deGM(r,
rr), ce qui impose, dansl’inégalité | a(r) | A, r
que A 1).Dans ces conditions, on peut déterminer Fo par la relation (A-l). La partie principale
de Fo(r) se comporte comme
Pour une fonction
l’intégrale ~0(1 03B1 )dv
a le comportement asymptotiqueB~7 J B~/
(A’ = 4rA où A provient de
Oj 2014 ),
cf. « Notations »).Ici (ce = 2, 3), nous obtenons
Finalement, en posant
Co
+ k’ = 1, on obtient le résultat (1) annoncé (3-4).(1) Les calculs qui précèdent s’inspirent d’une méthode itérative proposée par Guy, Sales, Brami et Joly [7] [8].
[1] ARAKI, Ann. Phys., t. 7, 1959, p. 456.
[2] ARNOWITT, Asymptotic coordinate conditions, wave front theorem. Conférence Intern.
de Varsovie, 1964.
[3] ARNOWITT, DESER et MISNER, The dynamics of General Relativity. Gravitation,
L. Witten, 1962; The wave front theorem, chap. I (preprint).
[4] CHOQUET-BRUHAT, The Cauchy problem. Gravitation, L. Witten, 1962.
[5] DESER, Méthode canonique en Relativité Générale, 1965 (polycopié).
[6] FocK, The theory of space, time and gravitation, 1959; Sur les équations de mouvement
et les conditions pour les coordonnées. Colloque de Royaumont, 1959; Einsteinian statics in conformal space. Recent developments in General Relativity, Varsovie,
1962.
[7] GUY, SALÈS, BRAMI et JOLY, C. R. Acad. Sc. Paris, t. 265, 1967, p. 109-111.
[8] GUY, SALÈS et JOLY, Sur une méthode itérative de résolution de certaines équations intégrales. Journ. de Phys., t. 26, 1965, p. 335-338.
[9] KICHENASSAMY, Ann. Inst. Henri Poincaré, A, vol. 1, n° 2, 1964; Ann. Inst. Henri Poincaré, A, vol. 4, n° 2, 1966; C. R. Acad. Sc. Paris, t. 263, 1966, p. 705-707;
Remarks on the present state of General Relativity. Symposia on theoretical physics, vol. 5, Plenum Press, 1967.
[10] LICHNEROWICZ, Propagateurs et commutateurs en Relativité Générale. Inst. des Hautes Études Scientifiques, publ. mathém., n° 10, 1961.
[11] LICHNEROWICZ et FOURÈS-BRUHAT, Problèmes mathématiques en Relativité. Recent developments in G. R., Varsovie, 1962.
464 G. LE DENMAT
[12] MISNER, Waves, Newtonian fields and coordinate functions. Conf. Intern. de
Varsovie,
1964.
[13] TONNELAT, Radiation gravitationnelle et mouvement des sources. Paris, 1967.
[14] TRAUTMANN, Bull. Acad. Polonaise des Sc., vol. 6, n° 6, 1958; Conservation laws in G. R. Gravitation, L. Witten, 1962.
[15] SACHS, Gravitational radiation. Relativity Groups and Topology, École d’été des Houches, 1963.
[16] SCHOUTEN, Ricci Calculus. Springer, Berlin, 1954.
Manuscrit reçu le 27 mars 1969.