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Étude de la conduction électrique des couches métalliques minces en haute fréquence

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(1)

237.

ÉTUDE DE LA CONDUCTION ÉLECTRIQUE

DES COUCHES MÉTALLIQUES MINCES EN HAUTE FRÉQUENCE

Par Mlle OFFRET et M. B. VODAR,

Laboratoire des Hautes Pressions, Bellevue (S.-et-O.) (France).

Summary. 2014 The electrical resistance of thin films evaporated

on

glass decreases with increas-

ing frequencies ; the variation is

more

important at very low temperatures. This effect is account-

ed for the. existence of capacities between aggregates.

This measures at high frequencies can give informations about metallic conduction within

grains, while measurements with direct current inform about the work fonction of electrons.

LE JOURNAL

DE

PHYSIQUE

ET

LE RADIUM TOME 17, MARS 1955,

Pour essayer d’expliquer la conduction en cou- rant continu dans les couches métalliques minces

on a fait intervenir la résistance des barrières inter-

granulaires (ou interatomiques) [1], [2], [3], [4], [5].

Mais le rôle exact joué par ces barrières est encore

sujet à discussion.

D’autre part, les semi-conducteurs complexes

ont une dispersion de la constante diélectrique et

de la conductivité, dispersion qui a été attribuée

aux capacités intergranulaires et qu’on appelle parfois effet Maxwell-Wagner [6], [7].

Pour les couches photoconductrices moyenne-

ment minces de semiconducteurs tels que PbS,

Chasmar [8] a montré que la conductivité croît

avec la fréquence et a expliqué cette observation par le court-circuit capacitif des résistances inter-

granulaires. Rittner et Grace [9] ont indiqué le

rôle de la capacité répartie (capacité d’une ligne repliée sur elle-même) qui intervient fortement pour diminuer la résistance apparente mesurée et

ils ont estimé l’action de cette capacité selon la

théorie de Howe ; Humphrey, Lummis et Scanlon [10] pour les films de Pbs et Te concluent qu’il

faut que les capacités intergranulaires inter-

viennent quand même dans les propriétés en HF

de certains films. Broudy et Levinstein [11] modi-

fient la théorie de Howe et étudient non seulement des semiconducteurs mais aussi des films métal-

liques. Leur conclusion est que la théorie de Howe remaniée suffit à expliquer les propriétés HF des

films normaux c’est-à-dire parfaitement uniformes ;

les films macroscopiquement non uniformes pré-

sentent des capacités réparties supplémentaires

donnant une variation plus rapide de la résistance

avec la fréquence ; selon ces auteurs, il n’est pas nécessaire de faire intervenir les capacités inter- granulaires dans l’interprétation de leurs résultats.

L’effet des capacités intergranulaires des films

minces n’est autre que l’effet Maxwell-Wagner des

semiconducteurs complexes bien que les auteurs ci-dessus ne le désignent pas sous ce nom.

Nos recherches commencées en 1953 ont abouti à

quelques résultats préliminaires [12] se rapportant

uniquement à nos résistances habituelles (couche

de platine évaporée sous vide sur un bâtonnet

de verre de 3 mm de dbmètre, bâtonnet qui est

ensuite scellé sous vide dans une petite enveloppe

de verre ; largeur du dépôt : 1 mm, longueur

variant de 1 cm à quelques cm.). La plupart des

mesures ont été faites à 1 Mhz et à 30 Mhz à l’aide d’un Conductance meter Boonton qui est spécia-

lement prévu pour la détermination des conduc- tances faibles ; la méthode est une méthode de substitution (après avoir établi la résonance on

remplace la résistance inconnue par une résistance

étalonnée). On a également utilisé un pont en double T General Radio jusqu’à 10 Mhz pour les résistances pas trop élevées. Quelques mesures ont

été faites (à température normale seulement) sur

le Qmètre Boonton jusqu’à 200 Mhz. Les valeurs données représentent la partie résistive de l’impé-

dance du conducteur. Pour les mesures aux basses

températures on a tenu compte de l’impédance de

la ligne coaxiale de connection qui pouvait avoir jusqu’à 20 cm de long ; toutefois ces corrections sont assez incertaines. Mais elle sont négligeables

à 1 Mhz de sorte que les résultats relatifs à cette

fréquence ou aux fréquences inférieures sont précis.

Pour les mesures aux basses températures, la résis-

tance dans son ampoule vidée était simplement plongée dans un vase de Dewar. Des précautions

ont été prises pour éviter l’humidité ou le givre sur

les connections. Les pertes HF dans le verre inter- viennent également [13] ; l’emploi d’ampoules en quartz serait préférable ; la résistance équivalente

des ampoules et du bâtonnet support en verre est

de l’ordre de 1010 ohms à 1 Mhz à température

ordinaire (verre MO). On est surtout limité par l’humidité adsorbée sur le verre à température ordinaire ou par les pertes dans les lignes pour les

mesures à basse température. Pour les résistances

auxquelles nous nous sommes limités, l’erreur

totale à 1 Mhz ne dépasse pas + 10 %.

Un exemple des résultats est représenté figure 1.

Dans cet exemple on voit que non seulement la résistance R est diminuée mais que le signe même

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01956001703023700

(2)

238

du coefficients de température a changé en HF et

est devenu positif.

FIG. 1.

R

=

f (T). Résistance

en

platine

sur

support pyrex.

Sur les figures suivantes on a porté en pointillé

la variation de .R due aux capacités réparties d’un

film uniforme basée sur les courbes de Levinstein

FIG. 2.

Résistance en platine sur support Mo T

=

293° K.

FIG. 3.

R

=

f (N). Résistance A

en

platine

sur

support pyrex.

(effet Howe remanié). On voit que cet effet reste

généralement nettement inférieur aux variations observées, surtout aux basses températures.

D’autre part en première approximation les courbes expérimentales ne changent pas beaucoup avec le spécimen de résistance étudié ni avec sa longueur.

FIG. 4.

294M R

=

f(N). Résistance

en

platine sur support verre Mo.

FIG. 5.

193M R = f (N). Résistance

en

platine sur support verre Mo.

L’effet de non uniformité macroscopique fortuite

des couches ne paraît donc pas être l’élément déter-

minant ; d’ailleurs d’autres études antérieures [1]

sur les mêmes types de couches avaient montré

que de telles non uniformités sur des couches éva-

porées dans des conditions géométriques conve-

nables ne jouent pas un rôle important (par exemple, on obtient la même énergie d’activation

en CC quelle que soit la longueur de la couche et la

direction suivant laquelle on mesure la conduction

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239

et des discontinuités dans la pente de log R(1 fT)

se manifestent dans les rares cas où la couche

comporte des régions de nature différentes). D’ail-

leurs dans la référence [11] on constate sans l’expliquer le fait que les variations en fonction de la fréquence, de la résistance des films dits

«

anor- maux » ou

«

non uniformes » ne dépendent pas

beaucoup de leur forme géométrique. L’effet dû

aux capacités réparties (Howe) est représentable

par une courbe universelle RNRcc en fonction de

R ccN, N étant la fréquence dans cette représen-

tation la variation est assez lente en fonction de N.

FiG. 6.

R

=

f (T). Résistance 90a

en

platine sur support verre Mo.

Par contre, l’effet Maxwell-Wagner est représen-

table par des relations analogues mathémati- quement aux formules de dispersion de Debye, soit

selon r6l

.

pour la résistivité série pN de particules conduc- trices (P2 épaisseur 1 séparées par des barrières pi épaisseur X) peu conductrices. Si Xp1 » P2 on a :

dans le cas où les constantes diélectriques el et S2 sont égales : ci

=

S2

= S’

On voit sur ces expressions extrêmement sim-

plifiées que

T

croît quand pl croît c’est-à-dire quand

la température décroît. L’effet Maxwell-Wagner

doit donc devenir plus important aux basses tem- pératures si l’on admet que pi est une résistance déterminée par l’excitation thermique des électrons au-dessus des barrières intergranulaires. On cons-

tate en outre que cet effet doit croître rapidement

avec la fréquence dans une certaine gamme de f ré- quences, contrairement à l’effet Howe.

Sur les courbes présentées on constate en effet

que la variation avec la fréquence est la plus importante à la température du point triple

de H2. Pour mettre nettement en évidence l’effet

Maxwell-Wagner dans les couches métalliques minces, il semble qu’il faut opérer soit à fréquence

très élevée, soit à très basse température. Il se peut

que les fréquences de la référence [11] n’aient pas été suffisantes, les mesures ayant été limitées à la températures ordinaire.

Aux fréquences suffisamment élevées on peut espérer atteindre un palier correspondant à la

mise en court-circuit des résistances intergranu-

laires (valeur de poo # P2 avec les hypothèses ci- dessus). Un tel palier a déjà été atteint pour les semiconducteurs complexes massifs [7]. Dans les

couches métalliques minces la valeur ainsi obtenue pour p2 serait d’un grand intérêt théorique car elle

donnerait des renseignements directs sur la conduc-

tion dans un cristal métallique soit très mince soit même composé d’un très petit nombre d’atomes

(cristal petit dans toutes ses dimensions).

Si aucune énergie d’activation n’est nécessaire pour la propagation des électrons à l’intérieur d’un

agrégat de la couche, la variation avec la tempé-

rature de p2 devrait être celle des métaux corrigés

selon Sondheimer, des facteurs dus à la limitation du libre parcours. Mais l’agrégat monocristallin très mince ou très petit peut présenter une énergie

d’activation due, soit au fait que la conduction est limitée à deux dimensions, soit au fait qu’il

contient un petit nombre d’atomes (niveaux ne

formant pas encore une bande continue) ; dans ce

cas, les. mesures en haute fréquence donneraient des renseignements sur cette énergie d’activation

intragranulaire intéressant directement la théorie de la conduction métallique, alors que la conducti- bilité en courant continu des couches granulaires

très minces est plutôt en relation avec le travail de

sortie des électrons des métaux.

DISCUSSION

M. Vodar.

-

Il est intéressant de mesurer les

pertes. Cette méthode peut donner un autre moyen pour obtenir l’énergie d’activation comme le fait M. Freymann en ce moment dans les solides mas-

sifs. Mais il est très difficile de réduire les pertes parasites ; il faut travailler sur du quartz.

M. Blanc-Lapierre.

-

Comment avez-vous

mesuré la résistance ?

M. Vodar.

-

Avec un conductancemètre, par

la méthode de substitution..

M. Nifontoff.

-

Est-ce que vous pensez que cette méthode peut mener à la mesure des capa- cités intergrains, ce qui serait intéressant ?

M. Vodar.

-

C’est probable.

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BIBLIOGRAPHIE

[1] MOSTOVETCH (N.) et VODAR (B.), Semiconducting Mate- rials, p. 260. Édit. H. K. Henisch, Butterworths Publ.

[2] MOSTOVETCH (N.), Ann. Physique, Paris, 8, 61.

[3] FELDMAN (Ch.), Ann. Physique, Paris (sous presse).

[4] Travaux de BLANC-LAPIERRE, PERROT (M.), et collaborateurs.

[5] Travaux de VAN ITTERBEEK et collaborateurs.

[6] KOOPS (E. G.), Phys. Rev., 1951, 83,121.

[7] KAMIYOSHI (K.), Phys. Rev., 1951, 84, 374.

[8] CHASMAR (R. P.), Nature, 1948, 161, 281.

[9] RITTNER (E. S.) et GRACE (F.), Phys. Rev., 1952, 86, 955.

[10] HUMPHREY (J. N.), LUMMIS (F. L.) et SCANLON (W. W.), Phys. Rev., 1953, 90, 111.

[11] BROUDY (R.) et LEVINSTEIN (H.), Phys. Rev., 1954, 94, 285 et 290.

[12] OFFRET (Mlle S.), et VODAR (R.), C. R. Acad. Sc., 1954, 239, 1027.

[13] Voir par

ex.

STANWORTH (J. E.), Physical Properties

of Glass, p. 137. Clarendon Press, Oxford, 1950.

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