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ÉTUDE DE LA CONDUCTION ÉLECTRIQUE
DES COUCHES MÉTALLIQUES MINCES EN HAUTE FRÉQUENCE
Par Mlle OFFRET et M. B. VODAR,
Laboratoire des Hautes Pressions, Bellevue (S.-et-O.) (France).
Summary. 2014 The electrical resistance of thin films evaporated
onglass decreases with increas-
ing frequencies ; the variation is
moreimportant at very low temperatures. This effect is account-
ed for the. existence of capacities between aggregates.
This measures at high frequencies can give informations about metallic conduction within
grains, while measurements with direct current inform about the work fonction of electrons.
LE JOURNAL
DEPHYSIQUE
ETLE RADIUM TOME 17, MARS 1955,
Pour essayer d’expliquer la conduction en cou- rant continu dans les couches métalliques minces
on a fait intervenir la résistance des barrières inter-
granulaires (ou interatomiques) [1], [2], [3], [4], [5].
Mais le rôle exact joué par ces barrières est encore
sujet à discussion.
D’autre part, les semi-conducteurs complexes
ont une dispersion de la constante diélectrique et
de la conductivité, dispersion qui a été attribuée
aux capacités intergranulaires et qu’on appelle parfois effet Maxwell-Wagner [6], [7].
Pour les couches photoconductrices moyenne-
ment minces de semiconducteurs tels que PbS,
Chasmar [8] a montré que la conductivité croît
avec la fréquence et a expliqué cette observation par le court-circuit capacitif des résistances inter-
granulaires. Rittner et Grace [9] ont indiqué le
rôle de la capacité répartie (capacité d’une ligne repliée sur elle-même) qui intervient fortement pour diminuer la résistance apparente mesurée et
ils ont estimé l’action de cette capacité selon la
théorie de Howe ; Humphrey, Lummis et Scanlon [10] pour les films de Pbs et Te concluent qu’il
faut que les capacités intergranulaires inter-
viennent quand même dans les propriétés en HF
de certains films. Broudy et Levinstein [11] modi-
fient la théorie de Howe et étudient non seulement des semiconducteurs mais aussi des films métal-
liques. Leur conclusion est que la théorie de Howe remaniée suffit à expliquer les propriétés HF des
films normaux c’est-à-dire parfaitement uniformes ;
les films macroscopiquement non uniformes pré-
sentent des capacités réparties supplémentaires
donnant une variation plus rapide de la résistance
avec la fréquence ; selon ces auteurs, il n’est pas nécessaire de faire intervenir les capacités inter- granulaires dans l’interprétation de leurs résultats.
L’effet des capacités intergranulaires des films
minces n’est autre que l’effet Maxwell-Wagner des
semiconducteurs complexes bien que les auteurs ci-dessus ne le désignent pas sous ce nom.
Nos recherches commencées en 1953 ont abouti à
quelques résultats préliminaires [12] se rapportant
uniquement à nos résistances habituelles (couche
de platine évaporée sous vide sur un bâtonnet
de verre de 3 mm de dbmètre, bâtonnet qui est
ensuite scellé sous vide dans une petite enveloppe
de verre ; largeur du dépôt : 1 mm, longueur
variant de 1 cm à quelques cm.). La plupart des
mesures ont été faites à 1 Mhz et à 30 Mhz à l’aide d’un Conductance meter Boonton qui est spécia-
lement prévu pour la détermination des conduc- tances faibles ; la méthode est une méthode de substitution (après avoir établi la résonance on
remplace la résistance inconnue par une résistance
étalonnée). On a également utilisé un pont en double T General Radio jusqu’à 10 Mhz pour les résistances pas trop élevées. Quelques mesures ont
été faites (à température normale seulement) sur
le Qmètre Boonton jusqu’à 200 Mhz. Les valeurs données représentent la partie résistive de l’impé-
dance du conducteur. Pour les mesures aux basses
températures on a tenu compte de l’impédance de
la ligne coaxiale de connection qui pouvait avoir jusqu’à 20 cm de long ; toutefois ces corrections sont assez incertaines. Mais elle sont négligeables
à 1 Mhz de sorte que les résultats relatifs à cette
fréquence ou aux fréquences inférieures sont précis.
Pour les mesures aux basses températures, la résis-
tance dans son ampoule vidée était simplement plongée dans un vase de Dewar. Des précautions
ont été prises pour éviter l’humidité ou le givre sur
les connections. Les pertes HF dans le verre inter- viennent également [13] ; l’emploi d’ampoules en quartz serait préférable ; la résistance équivalente
des ampoules et du bâtonnet support en verre est
de l’ordre de 1010 ohms à 1 Mhz à température
ordinaire (verre MO). On est surtout limité par l’humidité adsorbée sur le verre à température ordinaire ou par les pertes dans les lignes pour les
mesures à basse température. Pour les résistances
auxquelles nous nous sommes limités, l’erreur
totale à 1 Mhz ne dépasse pas + 10 %.
Un exemple des résultats est représenté figure 1.
Dans cet exemple on voit que non seulement la résistance R est diminuée mais que le signe même
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01956001703023700
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du coefficients de température a changé en HF et
est devenu positif.
FIG. 1.
R
=f (T). Résistance
enplatine
sursupport pyrex.
Sur les figures suivantes on a porté en pointillé
la variation de .R due aux capacités réparties d’un
film uniforme basée sur les courbes de Levinstein
FIG. 2.
Résistance en platine sur support Mo T
=293° K.
FIG. 3.
R
=f (N). Résistance A
enplatine
sursupport pyrex.
(effet Howe remanié). On voit que cet effet reste
généralement nettement inférieur aux variations observées, surtout aux basses températures.
D’autre part en première approximation les courbes expérimentales ne changent pas beaucoup avec le spécimen de résistance étudié ni avec sa longueur.
FIG. 4.
294M R
=f(N). Résistance
enplatine sur support verre Mo.
FIG. 5.
193M R = f (N). Résistance
enplatine sur support verre Mo.
L’effet de non uniformité macroscopique fortuite
des couches ne paraît donc pas être l’élément déter-
minant ; d’ailleurs d’autres études antérieures [1]
sur les mêmes types de couches avaient montré
que de telles non uniformités sur des couches éva-
porées dans des conditions géométriques conve-
nables ne jouent pas un rôle important (par exemple, on obtient la même énergie d’activation
en CC quelle que soit la longueur de la couche et la
direction suivant laquelle on mesure la conduction
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et des discontinuités dans la pente de log R(1 fT)
se manifestent dans les rares cas où la couche
comporte des régions de nature différentes). D’ail-
leurs dans la référence [11] on constate sans l’expliquer le fait que les variations en fonction de la fréquence, de la résistance des films dits
«anor- maux » ou
«non uniformes » ne dépendent pas
beaucoup de leur forme géométrique. L’effet dû
aux capacités réparties (Howe) est représentable
par une courbe universelle RNRcc en fonction de
R ccN, N étant la fréquence dans cette représen-
tation la variation est assez lente en fonction de N.
FiG. 6.
R
=f (T). Résistance 90a
enplatine sur support verre Mo.
Par contre, l’effet Maxwell-Wagner est représen-
table par des relations analogues mathémati- quement aux formules de dispersion de Debye, soit
selon r6l
.