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SUR LA TORSION DANS LA COHOMOLOGIE DES VARI ETES DE SHIMURA DE KOTTWITZ-HARRIS-TAYLOR

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(1)

HAL Id: hal-01137273

https://hal.archives-ouvertes.fr/hal-01137273v2

Submitted on 31 Oct 2016

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SUR LA TORSION DANS LA COHOMOLOGIE DES VARI ETES DE SHIMURA DE

KOTTWITZ-HARRIS-TAYLOR

Pascal Boyer

To cite this version:

Pascal Boyer. SUR LA TORSION DANS LA COHOMOLOGIE DES VARI ETES DE SHIMURA

DE KOTTWITZ-HARRIS-TAYLOR. Journal de l’Institut de Mathématiques de Jussieu, 2016. �hal-

01137273v2�

(2)

VARI´ ET´ ES DE SHIMURA DE KOTTWITZ-HARRIS-TAYLOR

par Pascal Boyer

esum´ e. — Lorsque le niveau en l d’une vari´ et´ e de Shimura de Kottwitz-Harris-Taylor n’est pas maximal, sa cohomologie ` a coefficients dans un Z

l

-syst` eme local n’est en g´ en´ eral pas libre. Afin d’obtenir des ´ enonc´ es d’annulation de la torsion, on localise en un id´ eal maximal m de l’alg` ebre de Hecke. Nous prouvons alors un ´ enonc´ e d’annulation de la torsion de ces localis´ es, reposant soit sur m directement, soit sur la repr´ esentation galoisienne ρ

m

qui lui est associ´ ee. En ce qui concerne la torsion, dans un cadre bien moins g´ en´ eral que [6], nous obtenons de mˆ eme que la torsion ne fournit pas de nouveaux syst` emes de param` etres de Satake, en prouvant que toute classe de torsion se rel` eve dans la partie libre de la cohomologie d’une vari´ et´ e d’Igusa.

Abstract (Torsion in the cohomology of Kottwitz-Harris-Taylor Shimura varieties) When the level at l of a Shimura variety of Kottwitz-Harris-Taylor is not maximal, its cohomology with coefficients in a Z

l

-local system isn’t in general torsion free. In order to prove torsion freeness results of the cohomology, we localize at a maximal ideal m of the Hecke algebra. We then prove a result of torsion freeness resting either on m itself or on the Galois representation ρ

m

associated to it. Concerning the torsion, in a rather restricted case than [6], we prove that the torsion doesn’t give new Satake parameters systems by showing that each torsion cohomology class can be raised in the free part of the cohomology of a Igusa variety.

Introduction

Dans [12], K.-W. Lan et J. Suh prouvent un r´ esultat tr` es g´ en´ eral sur l’absence de torsion dans la cohomologie d’une vari´ et´ e de Shimura PEL compacte ` a valeur dans un Z

l

-syst` eme local. Pour obtenir un r´ esultat aussi g´ en´ eral, les donn´ ees doivent v´ erifier un certain nombre d’hypoth` eses

— sur le syst` eme local qui est suppos´ e tr` es r´ egulier au sens de la d´ efinition 7.18 de [12],

Classification math´ ematique par sujets (2010). — 11F70, 11F80, 11F85, 11G18, 20C08.

Mots clefs. — classes de cohomologie de torsion, vari´ et´ e de Shimura, faisceau pervers, repr´ esentation

automorphe.

(3)

— sur l qui doit ˆ etre bon au sens de la d´ efinition 2.3 de [12] et donc suffisamment grand relativement au poids du syst` eme local consid´ er´ e et

— sur le niveau en l suppos´ e maximal, i.e. la vari´ et´ e de Shimura est non ramifi´ ee en l.

Ces hypoth` eses sont loin d’ˆ etre superflues comme pourra le noter le lecteur en consid´ erant, par exemple, un niveau qui est un pro-l-sous-groupe d’Iwahori en l, et un syst` eme local r´ egulier V

Zl

tel que V

Fl

poss` ede des vecteurs invariants par le sous-groupe des matrices unipotentes triangulaires sup´ erieures. Alors

— d’une part la cohomologie de V

Zl

Zl

Q

l

est concentr´ ee en degr´ e m´ edian et donc son H

0

est nul ;

— d’autre part le H

0

de V

Zl

Zl

F

l

correspond aux vecteurs invariants sous le pro-l-sous groupe d’Iwahori en l qui est donc non nul.

De ces deux faits, on en d´ eduit que la torsion du H

1

est non nulle. En ce qui concerne le syst` eme local trivial, consid´ erons la suite exacte

0 → H

1

G, H

0

(X, F

l

)

−→ H

1

(Y, F

l

) −→ H

1

(X, F

l

)

G

o` u XY est un revˆ etement galoisien de groupe de Galois G, que l’on applique dans le cas o` u

X est une vari´ et´ e de Shimura g´ eom´ etriquement connexe de sorte que H

0

(X, F

l

) ' F

l

,

G est de la forme ( Z /l Z )

e

et

H

1

(Y, Q

l

) est nul.

Ainsi comme H

1

( Z /l Z )

e

, F

l

est non nul, on en d´ eduit que la torsion de H

2

(Y, Z

l

) est non nulle. L’exemple le plus simple pour obtenir ces conditions consiste ` a prendre une vari´ et´ e de Shimura de Kottwitz-Harris-Taylor pour U (2, 1) et deux niveaux interm´ ediaires pour que G soit de la forme voulue, cf. [14] th´ eor` eme 3.4.

A la vue de ces exemples, il semble clair que si on veut une annulation de la torsion ` lorsque le niveau en l augmente, il est raisonnable de localiser la cohomologie en un id´ eal maximal m de l’alg` ebre de Hecke agissant sur la cohomologie. D’apr` es [13], est associ´ ee ` a tel m une F

l

-repr´ esentation galoisienne ρ

m

et on cherche des conditions sur m ou sur ρ

m

, pour que la localisation de la cohomologie en m soit sans torsion. Des r´ esultats dans ce sens sont obtenus dans [7], via la th´ eorie de Hodge l-adique de la fibre sp´ eciale en l de la vari´ et´ e de Shimura dans le cas o` u celle-ci est de Kottwitz-Harris-Taylor.

Dans ce travail on s’int´ eresse ` a la mˆ eme question mais ` a partir de l’´ etude de la cohomo- logie de la fibre sp´ eciale en une place au dessus de p 6= l en utilisant les calculs explicites de [3]. On montre alors deux cas d’annulation de la torsion dans la cohomologie d’une vari´ et´ e de Shimura de Kottwitz-Harris-Taylor X

I

de niveau I et de dimension relative d − 1, ` a coefficients dans un syst` eme local V

ξ,

Zl

associ´ e ` a une repr´ esentation irr´ eductible alg´ ebrique ξ, selon que la condition porte, th´ eor` eme 4.7, sur les param` etres de Satake modulo l, i.e.

sur m directement, ou, th´ eor` eme 4.18, sur la repr´ esentation galoisienne ρ

m

associ´ ee.

Th´ eor` eme A Supposons qu’il existe une place v non ramifi´ ee pour les donn´ ees, cf. la

notation 4.1, telle que le multi-ensemble des param` etres de Satake modulo l en v associ´ e

(4)

`

a m ne contient aucun sous-multi-ensemble de la forme {α, q

v

α} o` u q

v

est le cardinal du corps r´ esiduel en v . Alors pour tout i, les localis´ es H

i

(X

I,¯η

, V

ξ,

Zl

)

m

sont sans torsion.

Th´ eor` eme B Supposons qu’il existe un sous-corps k ⊂ F

l

tel que SL

n

(k) ⊂ ρ

m

(G

F

) ⊂ F

×l

GL

n

(k). Alors si ld + 2, les localis´ es H

i

(X

I,¯η

, V

ξ,

Zl

)

m

sont sans torsion pour tout i.

Remarque : le th´ eor` eme B est l’une des formes que peut prendre le th´ eor` eme 4.18 qui utilise une hypoth` ese tir´ ee de [7] et qui est aussi v´ erifi´ ee si ρ

m

est induit d’un caract` ere du groupe de Galois d’une extension K/F galoisienne cyclique.

En ce qui concerne la torsion, nous obtenons deux types de contraintes pour son exis- tence :

— son apparition dans le localis´ e en m du i-` eme groupe de cohomologie, implique des restrictions sur le multi-ensemble des param` etres de Satake modulo l en toute place non ramifi´ ee, cf. la proposition 4.10.

— Si on consid` ere le plus petit groupe de cohomologie o` u le localis´ e en m n’est pas libre, alors pour une sous-repr´ esentation galoisienne irr´ eductible de cette torsion, l’action du Frobenius en toute place non ramifi´ ee n’admet pas beaucoup de valeurs propres distinctes, cf. la proposition 4.14. En particulier si on cherche des repr´ esentations galoisiennes irr´ eductibles sans valeur propre multiple pour l’action des Frobenius, leur dimension est major´ ee explicitement, cf. le corollaire 4.15, selon le principe que plus on s’´ eloigne du degr´ e m´ edian, plus la majoration est contraignante.

— Dans un cadre beaucoup plus simple que celui de [6], on montre que, pour tout m apparaissant dans la cohomologie, le syst` eme de param` etres de Satake associ´ e est la r´ eduction modulo l d’un syst` eme apparaissant dans la partie libre de la cohomologie d’une vari´ et´ e d’Igusa sur une strate de Newton. Dans l’esprit de [13], on peut alors associer, d’apr` es [9], ` a un tel syst` eme, une repr´ esentation galoisienne dont la r´ eduction modulo l est telle qu’aux places non ramifi´ ees, les frobenius annulent le polynˆ ome de Hecke associ´ e ` a m, cf. le th´ eor` eme 4.16. Cependant on notera bien que comme dans [6] et contrairement ` a [13], on n’obtient rien de nouveau.

Pour l’essentiel, les arguments reposent sur les calculs explicites de [3] des groupes de cohomologie des strates de Newton ; ces r´ esultats sont rappel´ es au §3.

Les r´ esultats de ce papier et notamment le th´ eor` eme 4.7 devraient, ` a l’instar du corollaire 3.5.1 de [7], permettre de prouver la partie poids de Serre de la conjecture de [10] pour U (d − 1, 1), tout comme [7] le fait pour U (2, 1). Il faudrait pour ce faire g´ en´ eraliser les r´ esultats de [8].

L’auteur remercie vivement Benoˆıt Stroh pour nos nombreuses discussions et en parti- culier pour les exemples de classes de cohomologie de torsion ´ evoqu´ ees dans l’introduction.

Enfin je remercie le rapporteur anonyme qui a permis de corriger coquilles, mal-dits et erreurs de la version initialement soumise.

Table des mati` eres

Introduction. . . . 1

1. G´ eom´ etrie de quelques vari´ et´ es de Shimura unitaires . . . . 4

(5)

2. Repr´ esentations automorphes cohomologiques. . . . 6

3. Rappels sur la Q

l

-cohomologie d’apr` es [3]. . . . 9

4. Localisation de la cohomologie. . . 12

R´ ef´ erences. . . 19

1. G´ eom´ etrie de quelques vari´ et´ es de Shimura unitaires

Dans la suite l et p d´ esigneront deux nombres premiers distincts. Soit F = F

+

E un corps CM avec E/ Q quadratique imaginaire, dont on fixe un plongement r´ eel τ : F

+

, → R . Pour v une place de F , on notera

F

v

le compl´ et´ e du localis´ e de F en v,

— O

v

l’anneau des entiers de F

v

,

$

v

une uniformisante et

q

v

le cardinal du corps r´ esiduel κ(v) = O

v

/($

v

).

1.1. Hypoth` ese. — On supposera dans la suite que l est non ramifi´ e dans E.

Soit B une alg` ebre ` a division centrale sur F de dimension d

2

telle qu’en toute place x de F , B

x

est soit d´ ecompos´ ee soit une alg` ebre ` a division et on suppose B munie d’une involution de seconde esp` ece ∗ telle que ∗

|F

est la conjugaison complexe c. Pour βB

∗=−1

, on note ]

β

l’involution x 7→ x

]β

= βx

β

−1

et G/ Q le groupe de similitudes, not´ e G

τ

dans [9], d´ efini pour toute Q -alg` ebre R par

G(R) ' {(λ, g) ∈ R

×

× (B

op

Q

R)

×

tel que gg

]β

= λ}

avec B

op

= B

F,c

F . Si x est une place de Q d´ ecompos´ ee x = yy

c

dans E alors G( Q

x

) ' (B

yop

)

×

× Q

×x

' Q

×x

× Y

zi

(B

zop

i

)

×

,

o` u, en identifiant les places de F

+

au dessus de x avec les places de F au dessus de y, x = Q

i

z

i

dans F

+

.

1.2. Notation. — Pour x une place de Q ecompos´ ee dans E et z une place de F

+

au dessus de x, on notera G(F

z

) le facteur (B

zop

)

×

de G( Q

x

) et G( A

z

) pour G( A ) auquel on ˆ

ote le facteur (B

zop

)

×

. De mˆ eme pour T un ensemble de places de Q et xT , on notera T − {z} pour d´ esigner la r´ eunion des places de T distinctes de x avec les places de F , autres que z, au dessus de x.

Dans [9], les auteurs justifient l’existence d’un G comme ci-dessus tel qu’en outre :

— si x est une place de Q qui n’est pas d´ ecompos´ ee dans E alors G( Q

x

) est quasi- d´ eploy´ e ;

— les invariants de G( R ) sont (1, d − 1) pour le plongement τ et (0, d) pour les autres.

(6)

On fixe ` a pr´ esent un nombre premier p = uu

c

d´ ecompos´ e dans E tel qu’il existe une place v de F au dessus de u avec

(B

vop

)

×

' GL

d

(F

v

).

On note v = v

1

, v

2

, · · · , v

r

les places de F au dessus de u. Pour tout m = (m

1

, · · · , m

r

) ∈ Z

r≥0

, on pose

m

v

= (0, m

2

, · · · , m

r

), et pour tout sous-groupe compact U

p

de G( A

∞,p

), on note

U

v

(m) = U

p

× Z

×p

×

r

Y

i=1

Ker O

×B

vi

−→ (O

Bvi

/P

vmi

i

)

×

, ainsi que

U

v

(m) = U

v

(m

v

).

1.3. Notation. — On note Spl l’ensemble des places v de F telles que p

v

:= v

|Q

est ecompos´ e dans E et distinct de l, avec

G( Q

pv

) ' Q

×pv

× GL

d

(F

v

) ×

r

Y

i=2

(B

vop

i

)

×

, o` u p

v

= v. Q

ri=2

v

i

dans F

+

.

1.4. Notation. — Pour v ∈ Spl, on note I

v

l’ensemble des sous-groupes compacts ouverts

assez petits

(1)

de G( A

), de la forme U

v

(m). Pour I = U

v

(m) ∈ I

v

, on note

I

v

= U

v

(m),

n(I) := m

1

, et

Spl(I) l’ensemble des places w ∈ Spl telles que I est maximal en w.

1.5. D´ efinition. — Pour U

v

(m)

assez petit

, soit X

Uv(m)

/ Spec O

v

la vari´ et´ e de Shi- mura dite de Kottwitz-Harris-Taylor associ´ ee ` a G

construite dans [9].

Remarque : X

Uv(m)

est un sch´ ema projectif sur Spec O

v

tel que quand U

p

et m varient, les X

Uv(m)

forment un syst` eme projectif dont les morphismes de transition sont finis et plats.

Quand m

1

= m

01

alors X

Uv(m)

−→ X

Uv(m0)

est ´ etale. Par ailleurs le syst` eme projectif

X

Uv(m)

Up,m

est naturellement muni d’une action de G( A

) × Z telle que l’action d’un ´ el´ ement w

v

du groupe de Weil W

v

de F

v

est donn´ ee par celle de − deg(w

v

) ∈ Z , o` u deg = val ◦ Art

−1

o` u Art

−1

: W

vab

' F

v×

est l’isomorphisme d’Artin qui envoie les Frobenius g´ eom´ etriques sur les uniformisantes.

1. tel qu’il existe une place x pour laquelle la projection de U

v

(m) sur G( Q

x

) ne contienne aucun

´

el´ ement d’ordre fini autre que l’identit´ e, cf. [9] bas de la page 90

(7)

Notons A la vari´ et´ e ab´ elienne universelle sur X

Ivsv

puis G := diag(1, 0, · · · , 0).A[v

] le groupe de Barsotti-Tate de dimension 1 associ´ e.

1.6. Notations. — (cf. [2] §1.3) Pour I ∈ I

v

, on note :

X

I,sv

la fibre sp´ eciale de X

I

en v et X

I,¯sv

:= X

I,sv

× Spec ¯ F

p

la fibre sp´ eciale eom´ etrique.

— Pour tout 1 ≤ hd, X

I,¯≥hsv

(resp. X

I,¯=hsv

) d´ esigne la strate ferm´ ee (resp. ouverte) de Newton de hauteur h, i.e. le sous-sch´ ema dont la partie connexe du groupe de Barsotti-Tate en chacun de ses points g´ eom´ etriques est de rangh (resp. ´ egal ` a h).

1.7. Notations. — Pour tout 1 ≤ h < d, nous utiliserons les notations suivantes : i

h+1

: X

I,¯≥h+1sv

,X

I,¯≥hsv

, j

≥h

: X

I,¯=hsv

,X

I,¯≥hsv

.

Remarque : par la suite, lors de l’introduction de nouvelles notations relativement ` a des inclusions g´ eom´ etriques, nous conserverons la convention qu’une lettre i (resp. j ) d´ esigne une inclusion ferm´ ee (resp. ouverte).

Rappelons que L := (Lie G)

est un fibr´ e en droite ample sur X

Ivsv

.

1.8. Th´ eor` eme. — (cf. [11]) Pour tout 1 ≤ hd, il existe un invariant de Hasse en´ eralis´ e

H

h

H

0

(X

I≥hv,¯sv

, L

(ph−1)

)

qui est inversible sur X

I=hv,¯sv

et poss` ede un z´ ero simple sur X

I≥h+1v,¯sv

. Remarque : en particulier X

I=hv,¯sv

est affine et r´ eguli` ere.

Pour tout 1 ≤ h < d, les strates X

I,¯=hsv

sont g´ eom´ etriquement induites sous l’action du parabolique P

h,d

(F

v

) au sens o` u il existe un sous-sch´ ema ferm´ e X

I,¯=hsv,1

muni d’une action par correspondances de G( A

∞,v

) × GL

d−h

(F

v

) × Z tel que :

X

I=h,s¯v

' X

I,¯=hsv,1

×

P

h,d(Ov/($n(I)v ))

GL

d

(O

v

/($

n(I)v

)).

1.9. Notation. — On note X

I,¯≥hsv,1

l’adh´ erence de X

I,¯=hsv,1

dans X

I,¯≥hsv

et j

1≥h

: X

I,¯=hsv,1

,X

I,¯≥hsv,1

.

2. Repr´ esentations automorphes cohomologiques

Avant de parler de repr´ esentations automorphes, rappelons quelques notations sur les repr´ esentations admissibles de GL

n

sur un corps local K. Pour P = M N un parabo- lique standard de GL

n

de L´ evi M et de radical unipotent N , on note δ

P

: P (K ) → Q

×l

l’application d´ efinie par

δ

P

(h) = | det(ad(h)

|Lie N

)|

−1

.

(8)

Pour (π

1

, V

1

) et (π

2

, V

2

) des repr´ esentations de respectivement GL

n1

(K) et GL

n2

(K), et P

n1,n2

le parabolique standard de GL

n1+n2

de Levi M = GL

n1

×GL

n2

et de radical unipotent N ,

π

1

× π

2

d´ esigne l’induite parabolique normalis´ ee de P

n1,n2

(K ) ` a GL

n1+n2

(K) de π

1

π

2

c’est ` a dire l’espace des fonctions f : GL

n1+n2

(K) → V

1

V

2

telles que

f (nmg) = δ

−1/2Pn

1,n2

(m)(π

1

π

2

)(m)

f(g)

, ∀n ∈ N, ∀m ∈ M, ∀g ∈ GL

n1+n2

(K ).

Rappelons qu’une repr´ esentation π de GL

n

(K ) est dite cuspidale si elle n’est pas un sous- quotient d’une induite parabolique propre.

2.1. Notation. — Soient g un diviseur de d = sg et π une repr´ esentation cuspidale irr´ eductible de GL

g

(K). L’unique quotient (resp. sous-repr´ esentation) irr´ eductible de π{

1−s2

} × π{

3−s2

} × · · · × π{

s−12

} est not´ e St

s

(π) (resp. Speh

s

(π)).

Remarque : du point de vue galoisien, via la correspondance de Langlands locale, la repr´ esentation Speh

s

(π) correspond ` a la somme directe σ(

1−s2

)⊕· · ·⊕σ(

s−12

) o` u σ correspond

`

a π. Plus g´ en´ eralement pour π une repr´ esentation irr´ eductible quelconque de GL

g

(K) as- soci´ ee ` a σ par la correspondance de Langlands locale, on notera Speh

s

(π) la repr´ esentation de GL

sg

(K) associ´ ee, par la correspondance de Langlands locale, ` a σ(

1−s2

) ⊕ · · · ⊕ σ(

s−12

).

Rappelons, cf. [9] p.97, la param´ etrisation des repr´ esentations alg´ ebriques irr´ eductibles de G sur ¯ Q

l

. Fixons pour ce faire un plongement σ

0

: E , → Q ¯

l

et notons Φ l’ensemble des plongements σ : F , → Q ¯

l

dont la restriction ` a E est σ

0

.

Fait : Il existe une bijection explicite entre les repr´ esentations alg´ ebriques irr´ eductibles ξ de G sur ¯ Q

l

et les (d + 1)-uplets a

0

, ( − → a

σ

)

σ∈Φ

o` u a

0

∈ Z et pour tout σ ∈ Φ, on a

a

σ

= (a

σ,1

≤ · · · ≤ a

σ,d

).

Soit K ⊂ Q ¯

l

, une extension finie de Q

l

telle que la repr´ esentation ι

−1

ξ de plus haut poids a

0

, ( − → a

σ

)

σ∈Φ

, soit d´ efinie sur K ; notons W

ξ,K

l’espace de cette repr´ esentation et W

ξ,O

un r´ eseau stable sous l’action du sous-groupe compact maximal G( Z

l

), o` u O d´ esigne l’anneau des entiers de K.

Remarque : si on suppose que ξ est l-petit, i.e. que pour tout σ ∈ Φ et pour tout 1 ≤ i <

jn, on a 0a

τ,j

a

τ,i

< l, alors un tel r´ eseau stable est unique ` a homoth´ etie pr` es.

Notons λ une uniformisante de O et soit pour n ≥ 1, un sous-groupe distingu´ e I

n

∈ I

v

de I ∈ I

v

, compact ouvert agissant trivialement sur W

ξ,O/λn

:= W

ξ,O

O

O/λ

n

. On note alors V

ξ,O/λn

le faisceau sur X

I

dont les sections sur un ouvert ´ etale T −→ X

I

sont les fonctions

f : π

0

X

In

×

XI

T −→ W

ξ,O/λn

telles que pour tout kI et Cπ

0

X

In

×

XI

T , on a la relation f (Ck) = k

−1

f (C).

(9)

2.2. Notation. — On pose alors V

ξ,O

= lim

n

V

ξ,O/λn

et V

ξ,K

= V

ξ,O

O

K.

On utilisera aussi la notation V

ξ,l

et V

ξ,l

pour les versions sur Z ¯

l

et Q ¯

l

respectivement.

Remarque : rappelons que la repr´ esentation ξ est dite eguli` ere si son param` etre

a

0

, ( − → a

σ

)

σ∈Φ

est tel que pour tout σ ∈ Φ, on a a

σ,1

< · · · < a

σ,d

.

On fixe ` a pr´ esent une C -repr´ esentation irr´ eductible alg´ ebrique de dimension finie ξ de G.

2.3. D´ efinition. — Une C -repr´ esentation irr´ eductible Π

de G( A

) est dite ξ- cohomologique s’il existe un entier i tel que

H

i

((Lie G( R )) ⊗

R

C , U

τ

, Π

ξ

) 6= (0)

o` u U

τ

est un sous-groupe compact modulo le centre de G( R ), maximal, cf. [9] p.92. On no- tera d

iξ

) la dimension de ce groupe de cohomologie. Une ¯ Q

l

-repr´ esentation irr´ eductible Π

de G( A

) sera dit automorphe ξ-cohomologique s’il existe une C -repr´ esentation ξ- cohomologique Π

de G( A

) telle que ι

l

Π

⊗ Π

est une C -repr´ esentation automorphe de G( A ).

2.4. Notation. — Pour Π une repr´ esentation irr´ eductible admissible de G( A ), on note m(Π) sa multiplicit´ e dans l’espace des formes automorphes.

Pour Π une repr´ esentation automorphe irr´ eductible admissible cohomologique de G( A ), rappelons, cf. par exemple le lemme 3.2 de [5], que pour x une place de Q d´ ecompos´ ee x = yy

c

dans E et z une place de F au dessus de y telle que, avec la notation 1.2, G(F

z

) := (B

zop

)

×

' GL

d

(F

z

), la composante locale Π

z

, au sens de 1.2, est de la forme Speh

s

z

) pour π

z

une repr´ esentation irr´ eductible non d´ eg´ en´ er´ ee et s un entier ≥ 1 qui ne d´ epend que de Π et non de la place z comme ci-dessus.

2.5. D´ efinition. — L’entier s ci-avant est appel´ e la profondeur de d´ eg´ en´ erescence de Π.

Remarque : on rappelle qu’un telle repr´ esentation Π est dite temp´ er´ ee si sa profondeur de d´ eg´ en´ erescence s est ´ egale ` a 1.

2.6. Notation. — Les d

iξ

) sont nuls si |d − 1 − i| ≥ s ou si d − 1 − is mod 2.

Sinon ils sont tous ´ egaux, on note d

ξ

) la valeur commune non nulle des d

iξ

).

(10)

3. Rappels sur la Q

l

-cohomologie d’apr` es [3]

Dans ce paragraphe v d´ esigne une place de F telle que p

v

:= v

|Q

est d´ ecompos´ e dans E distinct de l et G( Q

pv

) ' Q

×pv

× GL

d

(F

v

) × Q

ri=2

(B

vopi

)

×

, o` u p

v

= v. Q

ri=2

v

i

dans F

+

. 3.1. Notation. — Pour 1 ≤ hd, on note I

v

(h) l’ensemble des sous-groupes compacts ouverts de la forme

U

v

(m, h) := U

v

(m

v

) × I

h

0 0 K

v

(m

1

)

!

,

o` u K

v

(m

1

) = Ker GL

d−h

(O

v

) −→ GL

d−h

(O

v

/($

mv 1

)) . La notation [H

i

(h, ξ)] (resp.

[H

!i

(h, ξ)]) d´ esignera l’image de lim

−→

I∈Iv(h)

H

i

(X

I,¯≥hsv,1

, V

ξ,l

[d − h]) resp. lim

−→

I∈Iv(h)

H

i

(X

I,¯≥hsv,1

, j

1,!≥h

V

ξ,l

[d − h])

dans le groupe de Grothendieck Groth(v, h) des repr´ esentations admissibles de G( A

) × GL

d−h

(F

v

) × Z .

Remarques :

(i) comme tous les compacts de I

v

(resp. I

v

(h)) contiennent le facteur Z

×pv

, les repr´ esentations Π qui vont intervenir par la suite, dans les diff´ erents groupes de cohomologie, devront toutes v´ erifier que leur composante Π

pv,0

sur le facteur de similitude Q

×pv

, est telle (Π

pv,0

)

|

Z×pv

= 1.

(ii) L’action de σW

v

sur ces GL

h

(F

v

)× Z -modules est donn´ ee par celle de − deg σ ∈ Z compos´ ee avec celle de Π

pv,0

(Art

−1

(σ)).

(iii) Par ailleurs, on munit ces espaces d’une action de GL

h

(F

v

) via le morphisme val ◦ det : GL

h

(F

v

) −→ Z

et enfin une action de P

h,d

(F

v

) via son facteur de L´ evi GL

h

(F

v

) × GL

d−h

(F

v

), i.e. en faisant agir trivialement son radical unipotent.

Pour I

0

∈ I

v

(h) qui est maximal en v , i.e. m

1

= 0, on a H

i

(X

I≥h0sv

, V

ξ,

Ql

) =

lim

I∈Iv(h)

H

i

(X

I,¯≥hsv,1

, V

ξ,l

)

I0

(3.2) ainsi que

H

i

(X

I≥h0sv

, j

!≥h

V

ξ,

Ql

) =

lim

I∈Iv(h)

H

i

(X

I,¯=hsv,1

, j

1,!≥h

V

ξ,l

)

I0

. (3.3)

3.4. Notation. — Pour Π

∞,v

une repr´ esentation irr´ eductible de G( A

∞,v

), on notera

Groth(h){Π

∞,v

} le sous-groupe facteur direct de Groth(v, h) engendr´ e par les irr´ eductibles

(11)

de la forme Π

∞,v

π

v,et

ζ o` u π

v,et

(resp. ζ) est une repr´ esentation irr´ eductible quelconque de GL

d−h

(F

v

) (resp. de Z ). On notera alors

[H

i

(h, ξ)]{Π

∞,v

} la projection de [H

i

(h, ξ)] sur ce facteur direct.

On ´ ecrit

[H

i

(h, ξ)]{Π

∞,v

} = Π

∞,v

X

Ψv

m

Ψv

∞,v

v

ζ

,

o` u Ψ

v

(resp. ξ) d´ ecrit l’ensemble des repr´ esentations admissibles de GL

h

(F

v

), (resp. de Z que l’on voit comme une repr´ esentation non ramifi´ ee de W

v

).

3.5. Proposition. — Pour P l’ensemble des nombres premiers de Z et I = ⊗

q∈P

I

q

∈ I

v

maximal en v , dans le groupe de Grothendieck des repr´ esentations de l’alg` ebre de Hecke

q∈P

Q

l

[I

q

\G( Q

q

)/I

q

], on a avec les notations pr´ ec´ edentes [H

d−h+i

(X

I,¯≥hsv

, V

ξ,Q

l

)] = X

Π∞,v

∞,v

)

I∞,v

X

Ψv

m

Ψv

∞,v

) Speh

h

ζ × Ψ

v

GLd(Ov)

. emonstration. — Le r´ esultat d´ ecoule directement de (3.2) avec la description de l’action de GL

d

(F

v

), et du fait que, d’apr` es [3], la d´ ecomposition de lim

I∈Iv

H

i

(X

I,¯≥hsv,1

, V

ξ,l

) selon ses Π

∞,v

-composantes est semi-simple.

Remarque : on a une ´ egalit´ e du mˆ eme style pour la cohomologie ` a support compact H

i

(X

I,¯≥hs

v

, j

!≥h

V

ξ,

Ql

).

Les r´ esultats suivants se d´ eduisent directement, dans le cas de la repr´ esentation triviale, de la description des groupes de cohomologie des extensions interm´ ediaires (resp. par z´ ero) des syst` emes locaux d’Harris-Taylor donn´ es aux §3 (resp. §5) de [3]. Le lecteur pourra trouver utile, la r´ e´ ecriture de ces r´ esultats dans [5].

3.6. Proposition. — Soit Π une repr´ esentation automorphe irr´ eductible ξ-cohomologique temp´ er´ ee. Pour tout h = 1, · · · , d et pour tout i 6= 0,

[H

i

(h, ξ)]{Π

∞,v

} et [H

!i

(h, ξ)]{Π

∞,v

} sont nuls.

emonstration. — Le r´ esultat pour H

i

(h, ξ) est un cas particulier de la proposition

(2)

3.6 de [5] pour le syst` eme local constant, i.e. π

v

est la repr´ esentation triviale, et s = 1. Pour la cohomologie ` a support compact, on peut soit ´ evoquer la proposition 3.12 de [5], soit utiliser la description, d’apr` es le corollaire 5.4.1 de [2], de cette extension par z´ ero en termes des syst` emes locaux sur les strates de Newton d’indices h

0

h.

2. laquelle d´ ecoule directement de la proposition 3.6.1 de [3]

(12)

3.7. Proposition. — Soit Π une repr´ esentation automorphe irr´ eductible ξ-cohomologique non temp´ er´ ee de profondeur de d´ eg´ en´ erescence s > 1 au sens de la d´ efinition 2.5. Alors

(i) pour tout h > s, les [H

!i

(h, ξ)]{Π

∞,v

} sont nuls pour tout i ; (ii) pour tout h 6= s, [H

!0

(h, ξ)]{Π

∞,v

} est nul.

emonstration. — Le r´ esultat est donn´ e ` a la proposition

(3)

3.12 de [5] en prenant t = 1.

En particulier pour (ii), le r´ esultat d´ ecoule du fait que, avec les notations de loc. cit., n

s,1

(h, 0) est non nul si et seulement si h = s.

Remarque : dans loc. cit. on montre plus pr´ ecis´ ement que [H

!i

(h, ξ)]{Π

∞,v

} 6= (0) si et seulement si i = sh ≥ 0.

3.8. Notation. — Soit U

G

∞,v

) l’ensemble des repr´ esentations irr´ eductibles auto- morphes Π

0

de G( A ) telles que

0

)

∞,v

' Π

∞,v

.

Remarque : d’apr` es le corollaire VI.2.2 de [9], la composante locale Π

0v

d’un Π

0

∈ U

G

∞,v

) ne d´ epend pas de Π

0

tel que d

ξ

0

) 6= 0, cf. le corollaire VI.2.2 de [9].

On suppose pour la fin de ce paragraphe que Π est une repr´ esentation automorphe irr´ eductible ξ-cohomologique temp´ er´ ee dont la composante locale en v est

Π

v

' St

t1

v,1

) × · · · × St

tu

v,u

),

o` u pour i = 1, · · · , u, π

v,i

est une repr´ esentation irr´ eductible cuspidale de GL

gi

(F

v

).

3.9. Proposition. — Avec les notations et les hypoth` eses pr´ ec´ edentes concernant Π,

[H

0

(h, ξ)]{Π

∞,v

} est nulle sauf si tous les π

v,i

pour i = 1, · · · , u sont des caract` eres.

— Dans le cas o` u pour tout i = 1, · · · , u, π

v,i

est un caract` ere de F

v×

que l’on note χ

v,i

, on les ordonne de fa¸ con que les r premiers correspondent aux non ramifi´ es. On a alors dans Groth(h){Π

∞,v

}, l’´ egalit´ e

[H

0

(h, ξ)]{Π

∞,v

} =

] Ker

1

( Q , G) d

X

Π0∈UG∞,v)

m(Π

0

)d

ξ

0

)

X

1≤k≤r: tk=h

Π

(k)v

χ

v,k

Ξ

d−h2

o` u

Ker

1

( Q , G) est le sous-ensemble de H

1

( Q , G) constitu´ e des ´ el´ ements qui de- viennent triviaux dans H

1

( Q

p0

, G) pour toute place p

0

de Q ,

Π

(k)v

:= St

t1

v,1

) × · · · × St

tk−1

v,k−1

) × St

tk+1

v,k+1

) × · · · × St

tu

v,u

) et

Ξ :

12

Z −→ Z

×l

est d´ efini par Ξ(

12

) = q

1

v2

.

emonstration. — Il s’agit ` a nouveau de la proposition 3.6 de [5] avec s = 1 et π

v

la repr´ esentation triviale de F

v×

: avec les notation de loc. cit., R

πk,v

(1, t

k

)(h, 0) disparait i.e.

c’est la repr´ esentation triviale de GL

0

(F

v

).

3. laquelle d´ ecoule directement des calculs de [3] §5

(13)

Remarque : ` a partir de ces descriptions cohomologiques en niveau infini, on retrouve leurs versions en niveau fini, et maximal en v , en utilisant la proposition 3.5. En particulier dans la formule de la proposition, on prend les invariants sous I de Π

∞,v

Π

(k)v

× Speh

h

v,k

)

.

4. Localisation de la cohomologie 4.1. Notation. — Pour I un niveau fini, soit

T

I

:= Z

l

h T

w,i

: w ∈ Spl(I) et i = 1, · · · , d i ,

l’alg` ebre de Hecke associ´ ee ` a Spl(I), o` u T

w,i

est la fonction caract´ eristique de GL

d

(O

w

) diag(

i

z }| {

$

w

, · · · , $

w

,

d−i

z }| {

1, · · · , 1)GL

d

(O

w

) ⊂ GL

d

(F

w

).

Le r´ esultat suivant tir´ e de [7] est la relation d’Eichler-Shimura d´ emontr´ ee par Wedhorn dans [15], dans le cadre de nos vari´ et´ es de Shimura de Kottwitz-Harris-Taylor.

4.2. Th´ eor` eme. — (cf. [7] 3.3.1) Pour tout w ∈ Spl(I), l’action de

d

X

i=0

(−1)

i

q

i(i−1)

w 2

T

w,i

Frob

d−iw

sur chacun des H

j

(X

I,¯η

, V

ξ,

Zl

) est nulle.

Dans la suite, on fixe une place v ∈ Spl, un id´ eal I ∈ I

v

tel que I = I

v(4)

ainsi qu’un id´ eal maximal m de T

I

de corps r´ esiduel F

l

tel qu’il existe un entier 1 ≤ hd et i ∈ Z tels que

H

i

(X

I,¯≥hsv

, V

ξ,

Zl

)

m

6= (0). (4.3)

Pour tout w ∈ Spl(I), on note P

m,w

(X) :=

d

X

i=0

(−1)

i

q

i(i−1)

w 2

T

w,i

X

d−i

∈ F

l

[X]

le polynˆ ome de Hecke associ´ e ` a m et

S

m

(w) := n λ ∈ T

I

/m ' F

l

tel que P

m,w

(λ) = 0 o , le multi-ensemble des param` etres de Satake modulo l en w associ´ es ` a m.

Remarque : on rappelle qu’un multi-ensemble est un couple (A, m) o` u A est un ensemble appel´ e le support et m : A −→ N

∪ {+∞} est la multiplicit´ e au sens o` u aA apparait m(a) fois dans le multi-ensemble (A, m). On dira qu’un multi-ensemble (A, m) est contenu dans (A

0

, m

0

) si et seulement si AA

0

et pour tout aA, on a m(a)m

0

(a).

4. En particulier, on a v ∈ Spl(I).

(14)

Avec les notations pr´ ec´ edentes, l’image T

w,i

de T

w,i

dans T

I

/m s’´ ecrit T

w,i

= q

i(1−i)

w 2

σ

i

1

, · · · , λ

d

)

o` u S

m

(w) = {λ

1

, · · · , λ

d

} et σ

i

d´ esigne la i-` eme fonction sym´ etrique ´ el´ ementaire.

4.4. Notation. — On notera alors m

l’id´ eal maximal de T

I

efini par T

w,i

∈ T

I

7→ q

i(1−i)

w 2

σ

i

−11

, · · · , λ

−1d

) ∈ F

l

. 4.5. D´ efinition. — On d´ efinit

l

m

(w; α) := max

s tel que {α, q

w

α, · · · , q

ws−1

α} ⊂ S

m

(w)

et

l

m

(w) := max

α∈Sm(w)

l

m

(w; α).

Remarque : dans la d´ efinition pr´ ec´ edente, {α, q

w

α, · · · , q

s−1w

α} est consid´ er´ e comme un multi-ensemble et l’inclusion associ´ ee est relative aux multi-ensembles. En particulier si q

w

≡ 1 mod l, alors l

m

(w; α) est simplement la multiplicit´ e de α dans S

m

(w).

4.6. Lemme. — Avec les notations pr´ ec´ edentes, s’il existe i avec H

i

(X

I,¯≥hsv

, V

ξ,

Zl

)

m

Zl

Q

l

6= (0) resp. H

i

(X

I,¯≥hsv

, j

!≥h

V

ξ,

Zl

)

m

Zl

Q

l

6= (0), alors l

m

(v) ≥ h.

emonstration. — Rappelons que l’action du facteur GL

h

(F

v

) du L´ evi P

h,d

(F

v

) sur lim

I∈Iv

H

i

(X

I,¯≥hs

v,1

, V

ξ,l

) (resp. lim

I∈Iv

H

i

(X

I,¯=hs

v,1

, j

1,!≥h

V

ξ,l

)) se factorise par val ◦ det : GL

h

(F

v

) −→

Z de sorte que le r´ esultat d´ ecoule via (3.2) (resp. de (3.3)) de la proposition 3.5, en re- marquant que les param` etres de Satake des invariants sous GL

h

(F

v

) de la repr´ esentation triviale Speh

h

(1

v

) sont {q

1−h

v2

, q

3−h

v2

, · · · , q

h−1

v2

}.

4.7. Th´ eor` eme. — Si l

m

(v ) = 1 alors pour toute repr´ esentation alg´ ebrique ξ, la locali- sation H

i

(X

I,¯η

, V

ξ,

Zl

)

m

en m de la cohomologie de V

ξ,

Zl

est nulle pour i 6= d − 1 et sans torsion, pour i = d − 1.

Remarque : dans l’´ enonc´ e pr´ ec´ edent, il faut voir la place v comme une place auxiliaire au sens o` u, pour I fix´ e, d` es qu’il existe v ∈ Spl(I) avec I = I

v

∈ I

v

telle que l

m

(v) = 1, alors la localisation de la cohomologie est sans torsion concentr´ ee en degr´ e m´ edian.

emonstration. — Nous allons montrer par r´ ecurrence sur h de d ` a 2 que les H

i

(X

I,¯≥hsv

, V

ξ,

Zl

)

m

sont nuls : d’apr` es le lemme pr´ ec´ edent c’est d´ ej` a vrai pour les parties libres, il ne reste donc plus qu’` a consid´ erer la torsion de ces groupes. Pour h = d, les H

i

(X

I,¯≥dsv

, V

ξ,

Zl

) sont

nuls pour i 6= 0 et sans torsion pour i = 0, le r´ esultat d´ ecoule donc du lemme pr´ ec´ edent.

(15)

Supposons le r´ esultat acquis jusqu’au rang h + 1 et traitons le cas de h ≥ 2. Consid´ erons la suite exacte courte de faisceaux pervers sans torsion

(5)

0 → i

h+1,∗

V

ξ,

Zl,|XI,¯≥h+1sv

[d − h − 1] −→ j

!≥h

j

≥h,∗

V

ξ,

Zl,|XI,¯≥hsv

[d − h] −→ V

ξ,

Zl,|XI,¯≥hsv

[d − h] → 0.

Il r´ esulte du th´ eor` eme d’Artin, cf. par exemple le th´ eor` eme 4.1.1 de [1] et, donc, de l’affinit´ e des strates X

I,¯=hsv

d’apr` es le th´ eor` eme 1.8, que les H

i

(X

I,¯≥hsv

, j

!≥h

j

≥h,∗

V

ξ,

Zl,|XI,¯≥hsv

[d − h]) sont nuls pour i < 0 et sans torsion pour i = 0, de sorte que pour i > 0, on a

0 → H

−i−1

(X

I,¯≥hs

v

, V

ξ,Z

l

[d − h]) −→ H

−i

(X

I,¯≥h+1s

v

, V

ξ,Z

l

[d − h − 1]) → 0, (4.8) et pour i = 0,

0 → H

−1

(X

I,¯≥hsv

, V

ξ,

Zl

[d − h]) −→ H

0

(X

I,¯≥h+1sv

, V

ξ,

Zl

[d − h − 1]) −→

H

0

(X

I,¯≥hsv

, j

!≥h

j

≥h,∗

V

ξ,

Zl

[d − h]) −→ H

0

(X

I,¯≥hsv

, V

ξ,

Zl

[d − h]) → · · · (4.9) Ainsi apr` es localisation en m et en utilisant l’hypoth` ese de r´ ecurrence, on obtient que les H

i

(X

I,¯≥hsv

, V

ξ,

Zl

[d − h])

m

sont nuls pour i < 0 et sans torsion pour i = 0. En utilisant que la propri´ et´ e l

m

(v) = 1 est invariante par dualit´ e, i.e.

l

m

(v ) = 1 ⇔ l

m

(v) = 1,

on en d´ eduit alors par application de la dualit´ e de Verdier que les H

i

(X

I,¯≥hsv

, V

ξ,

Zl

[d − h])

m

sont nuls pour i 6= 0 et sans torsion pour i = 0. On est ainsi ramener sur Q

l

en degr´ e m´ edian o` u le r´ esultat d´ ecoule du lemme pr´ ec´ edent.

Les mˆ emes arguments appliqu´ es au cas h = 1, nous donnent que les H

i

(X

I,¯sv

, V

ξ,Z

l

)

m

sont nuls pour i 6= d − 1 et sans torsion pour i = d − 1. Le th´ eor` eme de changement de base lisse fournit H

i

(X

I,¯η

, V

ξ,Z

l

) ' H

i

(X

I,¯≥1s

v

, V

ξ,Z

l

), d’o` u le r´ esultat.

Une analyse plus fine de la preuve pr´ ec´ edente permet d’obtenir la pr´ ecision suivante.

4.10. Proposition. — Soit i ≥ 0 tel que la torsion de H

−i

(X

I,¯η

, V

ξ,

Zl

[d − 1])

m

est non nulle. On a alors l

m

(v ) ≥ i + 2.

Remarque : l’in´ egalit´ e ´ evidente l

m

(v ) ≤ d, nous donne en particulier que la torsion de H

0

(X

I,¯η

, V

ξ,

Zl

)

m

est nulle ; on peut donc comprendre l’´ enonc´ e pr´ ec´ edent comme une g´ en´ eralisation de ce fait ´ el´ ementaire.

emonstration. — Notons r = l

m

(v). En reprenant la preuve du th´ eor` eme pr´ ec´ edent, on obtient que les H

i

(X

I,¯≥hsv

, V

ξ,

Zl

[d − h])

m

sont nuls pour tout i (resp. i 6= 0 et sans torsion pour i = 0) tant que h > r (resp. pour h = r). Montrons ` a pr´ esent par r´ ecurrence sur h de r ` a 1 que les H

−i

(X

I,¯≥hsv

, V

ξ,

Zl

[d− h])

m

sont nuls pour i > rh et sans torsion pour i = rh.

5. Les strates X

I,¯≥hs

v

´ etant lisses et j

≥h

´ etant affine, les trois termes de la suite exacte sont pervers et

sont libres au sens de la th´ eorie de torsion naturelle issue de la structure Z

l

-lin´ eaire, cf. [4] §1.1-1.3.

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Ce sont les représentations qui donnent des faisceaux dont la cohomologie peut être découpée par des correspondances algébriques dans la cohomologie de la variété

cette cohomologie lorsque l’on coupe la variété par une sous-variété de codimension un transverse au feuilletage.. (ii) Calculer certains groupes de cohomologie

On peut également voir que, les concentrations de NO 2 mesurées pendant la période du 3 au 19 juin sont à la hausse par rapport à la période du 4 mai au 2 juin

Graphe 2.1 : concentrations moyennes de dioxyde d’azote (NO 2 ) mesurées pendant la période de référence (mai 2017-2019) ainsi que pendant la période de déconfinement (4 mai 2020

[r]

– On d´ eduit formellement de la proposition une structure de cat´ egorie de mod` eles sur la cat´ egorie sAlg k /A des k-alg` ebres simpliciales au-dessus d’une alg` ebre A, dont