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SUR LA TORSION DANS LA COHOMOLOGIE DES VARI ETES DE SHIMURA DE
KOTTWITZ-HARRIS-TAYLOR
Pascal Boyer
To cite this version:
Pascal Boyer. SUR LA TORSION DANS LA COHOMOLOGIE DES VARI ETES DE SHIMURA
DE KOTTWITZ-HARRIS-TAYLOR. Journal de l’Institut de Mathématiques de Jussieu, 2016. �hal-
01137273v2�
VARI´ ET´ ES DE SHIMURA DE KOTTWITZ-HARRIS-TAYLOR
par Pascal Boyer
R´ esum´ e. — Lorsque le niveau en l d’une vari´ et´ e de Shimura de Kottwitz-Harris-Taylor n’est pas maximal, sa cohomologie ` a coefficients dans un Z
l-syst` eme local n’est en g´ en´ eral pas libre. Afin d’obtenir des ´ enonc´ es d’annulation de la torsion, on localise en un id´ eal maximal m de l’alg` ebre de Hecke. Nous prouvons alors un ´ enonc´ e d’annulation de la torsion de ces localis´ es, reposant soit sur m directement, soit sur la repr´ esentation galoisienne ρ
mqui lui est associ´ ee. En ce qui concerne la torsion, dans un cadre bien moins g´ en´ eral que [6], nous obtenons de mˆ eme que la torsion ne fournit pas de nouveaux syst` emes de param` etres de Satake, en prouvant que toute classe de torsion se rel` eve dans la partie libre de la cohomologie d’une vari´ et´ e d’Igusa.
Abstract (Torsion in the cohomology of Kottwitz-Harris-Taylor Shimura varieties) When the level at l of a Shimura variety of Kottwitz-Harris-Taylor is not maximal, its cohomology with coefficients in a Z
l-local system isn’t in general torsion free. In order to prove torsion freeness results of the cohomology, we localize at a maximal ideal m of the Hecke algebra. We then prove a result of torsion freeness resting either on m itself or on the Galois representation ρ
massociated to it. Concerning the torsion, in a rather restricted case than [6], we prove that the torsion doesn’t give new Satake parameters systems by showing that each torsion cohomology class can be raised in the free part of the cohomology of a Igusa variety.
Introduction
Dans [12], K.-W. Lan et J. Suh prouvent un r´ esultat tr` es g´ en´ eral sur l’absence de torsion dans la cohomologie d’une vari´ et´ e de Shimura PEL compacte ` a valeur dans un Z
l-syst` eme local. Pour obtenir un r´ esultat aussi g´ en´ eral, les donn´ ees doivent v´ erifier un certain nombre d’hypoth` eses
— sur le syst` eme local qui est suppos´ e tr` es r´ egulier au sens de la d´ efinition 7.18 de [12],
Classification math´ ematique par sujets (2010). — 11F70, 11F80, 11F85, 11G18, 20C08.
Mots clefs. — classes de cohomologie de torsion, vari´ et´ e de Shimura, faisceau pervers, repr´ esentation
automorphe.
— sur l qui doit ˆ etre bon au sens de la d´ efinition 2.3 de [12] et donc suffisamment grand relativement au poids du syst` eme local consid´ er´ e et
— sur le niveau en l suppos´ e maximal, i.e. la vari´ et´ e de Shimura est non ramifi´ ee en l.
Ces hypoth` eses sont loin d’ˆ etre superflues comme pourra le noter le lecteur en consid´ erant, par exemple, un niveau qui est un pro-l-sous-groupe d’Iwahori en l, et un syst` eme local r´ egulier V
Zl,ξ
tel que V
Fl,ξ
poss` ede des vecteurs invariants par le sous-groupe des matrices unipotentes triangulaires sup´ erieures. Alors
— d’une part la cohomologie de V
Zl,ξ
⊗
Zl
Q
lest concentr´ ee en degr´ e m´ edian et donc son H
0est nul ;
— d’autre part le H
0de V
Zl,ξ
⊗
Zl
F
lcorrespond aux vecteurs invariants sous le pro-l-sous groupe d’Iwahori en l qui est donc non nul.
De ces deux faits, on en d´ eduit que la torsion du H
1est non nulle. En ce qui concerne le syst` eme local trivial, consid´ erons la suite exacte
0 → H
1G, H
0(X, F
l)
−→ H
1(Y, F
l) −→ H
1(X, F
l)
Go` u X → Y est un revˆ etement galoisien de groupe de Galois G, que l’on applique dans le cas o` u
— X est une vari´ et´ e de Shimura g´ eom´ etriquement connexe de sorte que H
0(X, F
l) ' F
l,
— G est de la forme ( Z /l Z )
eet
— H
1(Y, Q
l) est nul.
Ainsi comme H
1( Z /l Z )
e, F
lest non nul, on en d´ eduit que la torsion de H
2(Y, Z
l) est non nulle. L’exemple le plus simple pour obtenir ces conditions consiste ` a prendre une vari´ et´ e de Shimura de Kottwitz-Harris-Taylor pour U (2, 1) et deux niveaux interm´ ediaires pour que G soit de la forme voulue, cf. [14] th´ eor` eme 3.4.
A la vue de ces exemples, il semble clair que si on veut une annulation de la torsion ` lorsque le niveau en l augmente, il est raisonnable de localiser la cohomologie en un id´ eal maximal m de l’alg` ebre de Hecke agissant sur la cohomologie. D’apr` es [13], est associ´ ee ` a tel m une F
l-repr´ esentation galoisienne ρ
met on cherche des conditions sur m ou sur ρ
m, pour que la localisation de la cohomologie en m soit sans torsion. Des r´ esultats dans ce sens sont obtenus dans [7], via la th´ eorie de Hodge l-adique de la fibre sp´ eciale en l de la vari´ et´ e de Shimura dans le cas o` u celle-ci est de Kottwitz-Harris-Taylor.
Dans ce travail on s’int´ eresse ` a la mˆ eme question mais ` a partir de l’´ etude de la cohomo- logie de la fibre sp´ eciale en une place au dessus de p 6= l en utilisant les calculs explicites de [3]. On montre alors deux cas d’annulation de la torsion dans la cohomologie d’une vari´ et´ e de Shimura de Kottwitz-Harris-Taylor X
Ide niveau I et de dimension relative d − 1, ` a coefficients dans un syst` eme local V
ξ,Zl
associ´ e ` a une repr´ esentation irr´ eductible alg´ ebrique ξ, selon que la condition porte, th´ eor` eme 4.7, sur les param` etres de Satake modulo l, i.e.
sur m directement, ou, th´ eor` eme 4.18, sur la repr´ esentation galoisienne ρ
massoci´ ee.
Th´ eor` eme A Supposons qu’il existe une place v non ramifi´ ee pour les donn´ ees, cf. la
notation 4.1, telle que le multi-ensemble des param` etres de Satake modulo l en v associ´ e
`
a m ne contient aucun sous-multi-ensemble de la forme {α, q
vα} o` u q
vest le cardinal du corps r´ esiduel en v . Alors pour tout i, les localis´ es H
i(X
I,¯η, V
ξ,Zl
)
msont sans torsion.
Th´ eor` eme B Supposons qu’il existe un sous-corps k ⊂ F
ltel que SL
n(k) ⊂ ρ
m(G
F) ⊂ F
×lGL
n(k). Alors si l ≥ d + 2, les localis´ es H
i(X
I,¯η, V
ξ,Zl
)
msont sans torsion pour tout i.
Remarque : le th´ eor` eme B est l’une des formes que peut prendre le th´ eor` eme 4.18 qui utilise une hypoth` ese tir´ ee de [7] et qui est aussi v´ erifi´ ee si ρ
mest induit d’un caract` ere du groupe de Galois d’une extension K/F galoisienne cyclique.
En ce qui concerne la torsion, nous obtenons deux types de contraintes pour son exis- tence :
— son apparition dans le localis´ e en m du i-` eme groupe de cohomologie, implique des restrictions sur le multi-ensemble des param` etres de Satake modulo l en toute place non ramifi´ ee, cf. la proposition 4.10.
— Si on consid` ere le plus petit groupe de cohomologie o` u le localis´ e en m n’est pas libre, alors pour une sous-repr´ esentation galoisienne irr´ eductible de cette torsion, l’action du Frobenius en toute place non ramifi´ ee n’admet pas beaucoup de valeurs propres distinctes, cf. la proposition 4.14. En particulier si on cherche des repr´ esentations galoisiennes irr´ eductibles sans valeur propre multiple pour l’action des Frobenius, leur dimension est major´ ee explicitement, cf. le corollaire 4.15, selon le principe que plus on s’´ eloigne du degr´ e m´ edian, plus la majoration est contraignante.
— Dans un cadre beaucoup plus simple que celui de [6], on montre que, pour tout m apparaissant dans la cohomologie, le syst` eme de param` etres de Satake associ´ e est la r´ eduction modulo l d’un syst` eme apparaissant dans la partie libre de la cohomologie d’une vari´ et´ e d’Igusa sur une strate de Newton. Dans l’esprit de [13], on peut alors associer, d’apr` es [9], ` a un tel syst` eme, une repr´ esentation galoisienne dont la r´ eduction modulo l est telle qu’aux places non ramifi´ ees, les frobenius annulent le polynˆ ome de Hecke associ´ e ` a m, cf. le th´ eor` eme 4.16. Cependant on notera bien que comme dans [6] et contrairement ` a [13], on n’obtient rien de nouveau.
Pour l’essentiel, les arguments reposent sur les calculs explicites de [3] des groupes de cohomologie des strates de Newton ; ces r´ esultats sont rappel´ es au §3.
Les r´ esultats de ce papier et notamment le th´ eor` eme 4.7 devraient, ` a l’instar du corollaire 3.5.1 de [7], permettre de prouver la partie poids de Serre de la conjecture de [10] pour U (d − 1, 1), tout comme [7] le fait pour U (2, 1). Il faudrait pour ce faire g´ en´ eraliser les r´ esultats de [8].
L’auteur remercie vivement Benoˆıt Stroh pour nos nombreuses discussions et en parti- culier pour les exemples de classes de cohomologie de torsion ´ evoqu´ ees dans l’introduction.
Enfin je remercie le rapporteur anonyme qui a permis de corriger coquilles, mal-dits et erreurs de la version initialement soumise.
Table des mati` eres
Introduction. . . . 1
1. G´ eom´ etrie de quelques vari´ et´ es de Shimura unitaires . . . . 4
2. Repr´ esentations automorphes cohomologiques. . . . 6
3. Rappels sur la Q
l-cohomologie d’apr` es [3]. . . . 9
4. Localisation de la cohomologie. . . 12
R´ ef´ erences. . . 19
1. G´ eom´ etrie de quelques vari´ et´ es de Shimura unitaires
Dans la suite l et p d´ esigneront deux nombres premiers distincts. Soit F = F
+E un corps CM avec E/ Q quadratique imaginaire, dont on fixe un plongement r´ eel τ : F
+, → R . Pour v une place de F , on notera
— F
vle compl´ et´ e du localis´ e de F en v,
— O
vl’anneau des entiers de F
v,
— $
vune uniformisante et
— q
vle cardinal du corps r´ esiduel κ(v) = O
v/($
v).
1.1. Hypoth` ese. — On supposera dans la suite que l est non ramifi´ e dans E.
Soit B une alg` ebre ` a division centrale sur F de dimension d
2telle qu’en toute place x de F , B
xest soit d´ ecompos´ ee soit une alg` ebre ` a division et on suppose B munie d’une involution de seconde esp` ece ∗ telle que ∗
|Fest la conjugaison complexe c. Pour β ∈ B
∗=−1, on note ]
βl’involution x 7→ x
]β= βx
∗β
−1et G/ Q le groupe de similitudes, not´ e G
τdans [9], d´ efini pour toute Q -alg` ebre R par
G(R) ' {(λ, g) ∈ R
×× (B
op⊗
QR)
×tel que gg
]β= λ}
avec B
op= B ⊗
F,cF . Si x est une place de Q d´ ecompos´ ee x = yy
cdans E alors G( Q
x) ' (B
yop)
×× Q
×x' Q
×x× Y
zi
(B
zopi
)
×,
o` u, en identifiant les places de F
+au dessus de x avec les places de F au dessus de y, x = Q
iz
idans F
+.
1.2. Notation. — Pour x une place de Q d´ ecompos´ ee dans E et z une place de F
+au dessus de x, on notera G(F
z) le facteur (B
zop)
×de G( Q
x) et G( A
z) pour G( A ) auquel on ˆ
ote le facteur (B
zop)
×. De mˆ eme pour T un ensemble de places de Q et x ∈ T , on notera T − {z} pour d´ esigner la r´ eunion des places de T distinctes de x avec les places de F , autres que z, au dessus de x.
Dans [9], les auteurs justifient l’existence d’un G comme ci-dessus tel qu’en outre :
— si x est une place de Q qui n’est pas d´ ecompos´ ee dans E alors G( Q
x) est quasi- d´ eploy´ e ;
— les invariants de G( R ) sont (1, d − 1) pour le plongement τ et (0, d) pour les autres.
On fixe ` a pr´ esent un nombre premier p = uu
cd´ ecompos´ e dans E tel qu’il existe une place v de F au dessus de u avec
(B
vop)
×' GL
d(F
v).
On note v = v
1, v
2, · · · , v
rles places de F au dessus de u. Pour tout m = (m
1, · · · , m
r) ∈ Z
r≥0, on pose
m
v= (0, m
2, · · · , m
r), et pour tout sous-groupe compact U
pde G( A
∞,p), on note
U
v(m) = U
p× Z
×p×
r
Y
i=1
Ker O
×Bvi
−→ (O
Bvi/P
vmii
)
×, ainsi que
U
v(m) = U
v(m
v).
1.3. Notation. — On note Spl l’ensemble des places v de F telles que p
v:= v
|Qest d´ ecompos´ e dans E et distinct de l, avec
G( Q
pv) ' Q
×pv× GL
d(F
v) ×
r
Y
i=2
(B
vopi
)
×, o` u p
v= v. Q
ri=2v
idans F
+.
1.4. Notation. — Pour v ∈ Spl, on note I
vl’ensemble des sous-groupes compacts ouverts
assez petits
(1)de G( A
∞), de la forme U
v(m). Pour I = U
v(m) ∈ I
v, on note
— I
v= U
v(m),
— n(I) := m
1, et
— Spl(I) l’ensemble des places w ∈ Spl telles que I est maximal en w.
1.5. D´ efinition. — Pour U
v(m)
assez petit
, soit X
Uv(m)/ Spec O
vla vari´ et´ e de Shi- mura dite de Kottwitz-Harris-Taylor associ´ ee ` a G
construite dans [9].
Remarque : X
Uv(m)est un sch´ ema projectif sur Spec O
vtel que quand U
pet m varient, les X
Uv(m)forment un syst` eme projectif dont les morphismes de transition sont finis et plats.
Quand m
1= m
01alors X
Uv(m)−→ X
Uv(m0)est ´ etale. Par ailleurs le syst` eme projectif
X
Uv(m)Up,m
est naturellement muni d’une action de G( A
∞) × Z telle que l’action d’un ´ el´ ement w
vdu groupe de Weil W
vde F
vest donn´ ee par celle de − deg(w
v) ∈ Z , o` u deg = val ◦ Art
−1o` u Art
−1: W
vab' F
v×est l’isomorphisme d’Artin qui envoie les Frobenius g´ eom´ etriques sur les uniformisantes.
1. tel qu’il existe une place x pour laquelle la projection de U
v(m) sur G( Q
x) ne contienne aucun
´
el´ ement d’ordre fini autre que l’identit´ e, cf. [9] bas de la page 90
Notons A la vari´ et´ e ab´ elienne universelle sur X
Iv,¯svpuis G := diag(1, 0, · · · , 0).A[v
∞] le groupe de Barsotti-Tate de dimension 1 associ´ e.
1.6. Notations. — (cf. [2] §1.3) Pour I ∈ I
v, on note :
— X
I,svla fibre sp´ eciale de X
Ien v et X
I,¯sv:= X
I,sv× Spec ¯ F
pla fibre sp´ eciale g´ eom´ etrique.
— Pour tout 1 ≤ h ≤ d, X
I,¯≥hsv(resp. X
I,¯=hsv) d´ esigne la strate ferm´ ee (resp. ouverte) de Newton de hauteur h, i.e. le sous-sch´ ema dont la partie connexe du groupe de Barsotti-Tate en chacun de ses points g´ eom´ etriques est de rang ≥ h (resp. ´ egal ` a h).
1.7. Notations. — Pour tout 1 ≤ h < d, nous utiliserons les notations suivantes : i
h+1: X
I,¯≥h+1sv, → X
I,¯≥hsv, j
≥h: X
I,¯=hsv, → X
I,¯≥hsv.
Remarque : par la suite, lors de l’introduction de nouvelles notations relativement ` a des inclusions g´ eom´ etriques, nous conserverons la convention qu’une lettre i (resp. j ) d´ esigne une inclusion ferm´ ee (resp. ouverte).
Rappelons que L := (Lie G)
∨est un fibr´ e en droite ample sur X
Iv,¯sv.
1.8. Th´ eor` eme. — (cf. [11]) Pour tout 1 ≤ h ≤ d, il existe un invariant de Hasse g´ en´ eralis´ e
H
h∈ H
0(X
I≥hv,¯sv, L
(ph−1))
qui est inversible sur X
I=hv,¯svet poss` ede un z´ ero simple sur X
I≥h+1v,¯sv. Remarque : en particulier X
I=hv,¯svest affine et r´ eguli` ere.
Pour tout 1 ≤ h < d, les strates X
I,¯=hsvsont g´ eom´ etriquement induites sous l’action du parabolique P
h,d(F
v) au sens o` u il existe un sous-sch´ ema ferm´ e X
I,¯=hsv,1muni d’une action par correspondances de G( A
∞,v) × GL
d−h(F
v) × Z tel que :
X
I=h,s¯v' X
I,¯=hsv,1×
Ph,d(Ov/($n(I)v ))
GL
d(O
v/($
n(I)v)).
1.9. Notation. — On note X
I,¯≥hsv,1l’adh´ erence de X
I,¯=hsv,1dans X
I,¯≥hsvet j
1≥h: X
I,¯=hsv,1, → X
I,¯≥hsv,1.
2. Repr´ esentations automorphes cohomologiques
Avant de parler de repr´ esentations automorphes, rappelons quelques notations sur les repr´ esentations admissibles de GL
nsur un corps local K. Pour P = M N un parabo- lique standard de GL
nde L´ evi M et de radical unipotent N , on note δ
P: P (K ) → Q
×ll’application d´ efinie par
δ
P(h) = | det(ad(h)
|Lie N)|
−1.
Pour (π
1, V
1) et (π
2, V
2) des repr´ esentations de respectivement GL
n1(K) et GL
n2(K), et P
n1,n2le parabolique standard de GL
n1+n2de Levi M = GL
n1×GL
n2et de radical unipotent N ,
π
1× π
2d´ esigne l’induite parabolique normalis´ ee de P
n1,n2(K ) ` a GL
n1+n2(K) de π
1⊗ π
2c’est ` a dire l’espace des fonctions f : GL
n1+n2(K) → V
1⊗ V
2telles que
f (nmg) = δ
−1/2Pn1,n2
(m)(π
1⊗ π
2)(m)
f(g)
, ∀n ∈ N, ∀m ∈ M, ∀g ∈ GL
n1+n2(K ).
Rappelons qu’une repr´ esentation π de GL
n(K ) est dite cuspidale si elle n’est pas un sous- quotient d’une induite parabolique propre.
2.1. Notation. — Soient g un diviseur de d = sg et π une repr´ esentation cuspidale irr´ eductible de GL
g(K). L’unique quotient (resp. sous-repr´ esentation) irr´ eductible de π{
1−s2} × π{
3−s2} × · · · × π{
s−12} est not´ e St
s(π) (resp. Speh
s(π)).
Remarque : du point de vue galoisien, via la correspondance de Langlands locale, la repr´ esentation Speh
s(π) correspond ` a la somme directe σ(
1−s2)⊕· · ·⊕σ(
s−12) o` u σ correspond
`
a π. Plus g´ en´ eralement pour π une repr´ esentation irr´ eductible quelconque de GL
g(K) as- soci´ ee ` a σ par la correspondance de Langlands locale, on notera Speh
s(π) la repr´ esentation de GL
sg(K) associ´ ee, par la correspondance de Langlands locale, ` a σ(
1−s2) ⊕ · · · ⊕ σ(
s−12).
Rappelons, cf. [9] p.97, la param´ etrisation des repr´ esentations alg´ ebriques irr´ eductibles de G sur ¯ Q
l. Fixons pour ce faire un plongement σ
0: E , → Q ¯
let notons Φ l’ensemble des plongements σ : F , → Q ¯
ldont la restriction ` a E est σ
0.
Fait : Il existe une bijection explicite entre les repr´ esentations alg´ ebriques irr´ eductibles ξ de G sur ¯ Q
let les (d + 1)-uplets a
0, ( − → a
σ)
σ∈Φo` u a
0∈ Z et pour tout σ ∈ Φ, on a
−
→ a
σ= (a
σ,1≤ · · · ≤ a
σ,d).
Soit K ⊂ Q ¯
l, une extension finie de Q
ltelle que la repr´ esentation ι
−1◦ ξ de plus haut poids a
0, ( − → a
σ)
σ∈Φ, soit d´ efinie sur K ; notons W
ξ,Kl’espace de cette repr´ esentation et W
ξ,Oun r´ eseau stable sous l’action du sous-groupe compact maximal G( Z
l), o` u O d´ esigne l’anneau des entiers de K.
Remarque : si on suppose que ξ est l-petit, i.e. que pour tout σ ∈ Φ et pour tout 1 ≤ i <
j ≤ n, on a 0 ≤ a
τ,j− a
τ,i< l, alors un tel r´ eseau stable est unique ` a homoth´ etie pr` es.
Notons λ une uniformisante de O et soit pour n ≥ 1, un sous-groupe distingu´ e I
n∈ I
vde I ∈ I
v, compact ouvert agissant trivialement sur W
ξ,O/λn:= W
ξ,O⊗
OO/λ
n. On note alors V
ξ,O/λnle faisceau sur X
Idont les sections sur un ouvert ´ etale T −→ X
Isont les fonctions
f : π
0X
In×
XIT −→ W
ξ,O/λntelles que pour tout k ∈ I et C ∈ π
0X
In×
XIT , on a la relation f (Ck) = k
−1f (C).
2.2. Notation. — On pose alors V
ξ,O= lim
←n
V
ξ,O/λnet V
ξ,K= V
ξ,O⊗
OK.
On utilisera aussi la notation V
ξ,Z¯let V
ξ,Q¯lpour les versions sur Z ¯
let Q ¯
lrespectivement.
Remarque : rappelons que la repr´ esentation ξ est dite r´ eguli` ere si son param` etre
a
0, ( − → a
σ)
σ∈Φest tel que pour tout σ ∈ Φ, on a a
σ,1< · · · < a
σ,d.
On fixe ` a pr´ esent une C -repr´ esentation irr´ eductible alg´ ebrique de dimension finie ξ de G.
2.3. D´ efinition. — Une C -repr´ esentation irr´ eductible Π
∞de G( A
∞) est dite ξ- cohomologique s’il existe un entier i tel que
H
i((Lie G( R )) ⊗
RC , U
τ, Π
∞⊗ ξ
∨) 6= (0)
o` u U
τest un sous-groupe compact modulo le centre de G( R ), maximal, cf. [9] p.92. On no- tera d
iξ(Π
∞) la dimension de ce groupe de cohomologie. Une ¯ Q
l-repr´ esentation irr´ eductible Π
∞de G( A
∞) sera dit automorphe ξ-cohomologique s’il existe une C -repr´ esentation ξ- cohomologique Π
∞de G( A
∞) telle que ι
lΠ
∞⊗ Π
∞est une C -repr´ esentation automorphe de G( A ).
2.4. Notation. — Pour Π une repr´ esentation irr´ eductible admissible de G( A ), on note m(Π) sa multiplicit´ e dans l’espace des formes automorphes.
Pour Π une repr´ esentation automorphe irr´ eductible admissible cohomologique de G( A ), rappelons, cf. par exemple le lemme 3.2 de [5], que pour x une place de Q d´ ecompos´ ee x = yy
cdans E et z une place de F au dessus de y telle que, avec la notation 1.2, G(F
z) := (B
zop)
×' GL
d(F
z), la composante locale Π
z, au sens de 1.2, est de la forme Speh
s(π
z) pour π
zune repr´ esentation irr´ eductible non d´ eg´ en´ er´ ee et s un entier ≥ 1 qui ne d´ epend que de Π et non de la place z comme ci-dessus.
2.5. D´ efinition. — L’entier s ci-avant est appel´ e la profondeur de d´ eg´ en´ erescence de Π.
Remarque : on rappelle qu’un telle repr´ esentation Π est dite temp´ er´ ee si sa profondeur de d´ eg´ en´ erescence s est ´ egale ` a 1.
2.6. Notation. — Les d
iξ(Π
∞) sont nuls si |d − 1 − i| ≥ s ou si d − 1 − i ≡ s mod 2.
Sinon ils sont tous ´ egaux, on note d
ξ(Π
∞) la valeur commune non nulle des d
iξ(Π
∞).
3. Rappels sur la Q
l-cohomologie d’apr` es [3]
Dans ce paragraphe v d´ esigne une place de F telle que p
v:= v
|Qest d´ ecompos´ e dans E distinct de l et G( Q
pv) ' Q
×pv× GL
d(F
v) × Q
ri=2(B
vopi)
×, o` u p
v= v. Q
ri=2v
idans F
+. 3.1. Notation. — Pour 1 ≤ h ≤ d, on note I
v(h) l’ensemble des sous-groupes compacts ouverts de la forme
U
v(m, h) := U
v(m
v) × I
h0 0 K
v(m
1)
!
,
o` u K
v(m
1) = Ker GL
d−h(O
v) −→ GL
d−h(O
v/($
mv 1)) . La notation [H
i(h, ξ)] (resp.
[H
!i(h, ξ)]) d´ esignera l’image de lim
−→I∈Iv(h)
H
i(X
I,¯≥hsv,1, V
ξ,Q¯l[d − h]) resp. lim
−→I∈Iv(h)
H
i(X
I,¯≥hsv,1, j
1,!≥hV
ξ,Q¯l[d − h])
dans le groupe de Grothendieck Groth(v, h) des repr´ esentations admissibles de G( A
∞) × GL
d−h(F
v) × Z .
Remarques :
(i) comme tous les compacts de I
v(resp. I
v(h)) contiennent le facteur Z
×pv, les repr´ esentations Π qui vont intervenir par la suite, dans les diff´ erents groupes de cohomologie, devront toutes v´ erifier que leur composante Π
pv,0sur le facteur de similitude Q
×pv, est telle (Π
pv,0)
|Z×pv
= 1.
(ii) L’action de σ ∈ W
vsur ces GL
h(F
v)× Z -modules est donn´ ee par celle de − deg σ ∈ Z compos´ ee avec celle de Π
pv,0(Art
−1(σ)).
(iii) Par ailleurs, on munit ces espaces d’une action de GL
h(F
v) via le morphisme val ◦ det : GL
h(F
v) −→ Z
et enfin une action de P
h,d(F
v) via son facteur de L´ evi GL
h(F
v) × GL
d−h(F
v), i.e. en faisant agir trivialement son radical unipotent.
Pour I
0∈ I
v(h) qui est maximal en v , i.e. m
1= 0, on a H
i(X
I≥h0,¯sv, V
ξ,Ql
) =
lim
→I∈Iv(h)
H
i(X
I,¯≥hsv,1, V
ξ,Q¯l)
I0(3.2) ainsi que
H
i(X
I≥h0,¯sv, j
!≥hV
ξ,Ql
) =
lim
→I∈Iv(h)
H
i(X
I,¯=hsv,1, j
1,!≥hV
ξ,Q¯l)
I0. (3.3)
3.4. Notation. — Pour Π
∞,vune repr´ esentation irr´ eductible de G( A
∞,v), on notera
Groth(h){Π
∞,v} le sous-groupe facteur direct de Groth(v, h) engendr´ e par les irr´ eductibles
de la forme Π
∞,v⊗ π
v,et⊗ ζ o` u π
v,et(resp. ζ) est une repr´ esentation irr´ eductible quelconque de GL
d−h(F
v) (resp. de Z ). On notera alors
[H
i(h, ξ)]{Π
∞,v} la projection de [H
i(h, ξ)] sur ce facteur direct.
On ´ ecrit
[H
i(h, ξ)]{Π
∞,v} = Π
∞,v⊗
X
Ψv,ξ
m
Ψv,ζ(Π
∞,v)Ψ
v⊗ ζ
,
o` u Ψ
v(resp. ξ) d´ ecrit l’ensemble des repr´ esentations admissibles de GL
h(F
v), (resp. de Z que l’on voit comme une repr´ esentation non ramifi´ ee de W
v).
3.5. Proposition. — Pour P l’ensemble des nombres premiers de Z et I = ⊗
q∈PI
q∈ I
vmaximal en v , dans le groupe de Grothendieck des repr´ esentations de l’alg` ebre de Hecke
⊗
q∈PQ
l[I
q\G( Q
q)/I
q], on a avec les notations pr´ ec´ edentes [H
d−h+i(X
I,¯≥hsv, V
ξ,Ql
)] = X
Π∞,v
(Π
∞,v)
I∞,v⊗
X
Ψv,ξ
m
Ψv,ζ(Π
∞,v) Speh
hζ × Ψ
vGLd(Ov)
. D´ emonstration. — Le r´ esultat d´ ecoule directement de (3.2) avec la description de l’action de GL
d(F
v), et du fait que, d’apr` es [3], la d´ ecomposition de lim
→I∈Iv
H
i(X
I,¯≥hsv,1, V
ξ,Q¯l) selon ses Π
∞,v-composantes est semi-simple.
Remarque : on a une ´ egalit´ e du mˆ eme style pour la cohomologie ` a support compact H
i(X
I,¯≥hsv
, j
!≥hV
ξ,Ql
).
Les r´ esultats suivants se d´ eduisent directement, dans le cas de la repr´ esentation triviale, de la description des groupes de cohomologie des extensions interm´ ediaires (resp. par z´ ero) des syst` emes locaux d’Harris-Taylor donn´ es aux §3 (resp. §5) de [3]. Le lecteur pourra trouver utile, la r´ e´ ecriture de ces r´ esultats dans [5].
3.6. Proposition. — Soit Π une repr´ esentation automorphe irr´ eductible ξ-cohomologique temp´ er´ ee. Pour tout h = 1, · · · , d et pour tout i 6= 0,
[H
i(h, ξ)]{Π
∞,v} et [H
!i(h, ξ)]{Π
∞,v} sont nuls.
D´ emonstration. — Le r´ esultat pour H
i(h, ξ) est un cas particulier de la proposition
(2)3.6 de [5] pour le syst` eme local constant, i.e. π
vest la repr´ esentation triviale, et s = 1. Pour la cohomologie ` a support compact, on peut soit ´ evoquer la proposition 3.12 de [5], soit utiliser la description, d’apr` es le corollaire 5.4.1 de [2], de cette extension par z´ ero en termes des syst` emes locaux sur les strates de Newton d’indices h
0≥ h.
2. laquelle d´ ecoule directement de la proposition 3.6.1 de [3]
3.7. Proposition. — Soit Π une repr´ esentation automorphe irr´ eductible ξ-cohomologique non temp´ er´ ee de profondeur de d´ eg´ en´ erescence s > 1 au sens de la d´ efinition 2.5. Alors
(i) pour tout h > s, les [H
!i(h, ξ)]{Π
∞,v} sont nuls pour tout i ; (ii) pour tout h 6= s, [H
!0(h, ξ)]{Π
∞,v} est nul.
D´ emonstration. — Le r´ esultat est donn´ e ` a la proposition
(3)3.12 de [5] en prenant t = 1.
En particulier pour (ii), le r´ esultat d´ ecoule du fait que, avec les notations de loc. cit., n
s,1(h, 0) est non nul si et seulement si h = s.
Remarque : dans loc. cit. on montre plus pr´ ecis´ ement que [H
!i(h, ξ)]{Π
∞,v} 6= (0) si et seulement si i = s − h ≥ 0.
3.8. Notation. — Soit U
G(Π
∞,v) l’ensemble des repr´ esentations irr´ eductibles auto- morphes Π
0de G( A ) telles que (Π
0)
∞,v' Π
∞,v.
Remarque : d’apr` es le corollaire VI.2.2 de [9], la composante locale Π
0vd’un Π
0∈ U
G(Π
∞,v) ne d´ epend pas de Π
0tel que d
ξ(Π
0∞) 6= 0, cf. le corollaire VI.2.2 de [9].
On suppose pour la fin de ce paragraphe que Π est une repr´ esentation automorphe irr´ eductible ξ-cohomologique temp´ er´ ee dont la composante locale en v est
Π
v' St
t1(π
v,1) × · · · × St
tu(π
v,u),
o` u pour i = 1, · · · , u, π
v,iest une repr´ esentation irr´ eductible cuspidale de GL
gi(F
v).
3.9. Proposition. — Avec les notations et les hypoth` eses pr´ ec´ edentes concernant Π,
— [H
0(h, ξ)]{Π
∞,v} est nulle sauf si tous les π
v,ipour i = 1, · · · , u sont des caract` eres.
— Dans le cas o` u pour tout i = 1, · · · , u, π
v,iest un caract` ere de F
v×que l’on note χ
v,i, on les ordonne de fa¸ con que les r premiers correspondent aux non ramifi´ es. On a alors dans Groth(h){Π
∞,v}, l’´ egalit´ e
[H
0(h, ξ)]{Π
∞,v} =
] Ker
1( Q , G) d
X
Π0∈UG(Π∞,v)
m(Π
0)d
ξ(Π
0∞)
X
1≤k≤r: tk=h
Π
(k)v⊗ χ
v,kΞ
d−h2o` u
— Ker
1( Q , G) est le sous-ensemble de H
1( Q , G) constitu´ e des ´ el´ ements qui de- viennent triviaux dans H
1( Q
p0, G) pour toute place p
0de Q ,
— Π
(k)v:= St
t1(χ
v,1) × · · · × St
tk−1(χ
v,k−1) × St
tk+1(χ
v,k+1) × · · · × St
tu(χ
v,u) et
— Ξ :
12Z −→ Z
×lest d´ efini par Ξ(
12) = q
1
v2
.
D´ emonstration. — Il s’agit ` a nouveau de la proposition 3.6 de [5] avec s = 1 et π
vla repr´ esentation triviale de F
v×: avec les notation de loc. cit., R
πk,v(1, t
k)(h, 0) disparait i.e.
c’est la repr´ esentation triviale de GL
0(F
v).
3. laquelle d´ ecoule directement des calculs de [3] §5
Remarque : ` a partir de ces descriptions cohomologiques en niveau infini, on retrouve leurs versions en niveau fini, et maximal en v , en utilisant la proposition 3.5. En particulier dans la formule de la proposition, on prend les invariants sous I de Π
∞,v⊗
Π
(k)v× Speh
h(χ
v,k)
.
4. Localisation de la cohomologie 4.1. Notation. — Pour I un niveau fini, soit
T
I:= Z
lh T
w,i: w ∈ Spl(I) et i = 1, · · · , d i ,
l’alg` ebre de Hecke associ´ ee ` a Spl(I), o` u T
w,iest la fonction caract´ eristique de GL
d(O
w) diag(
i
z }| {
$
w, · · · , $
w,
d−i
z }| {
1, · · · , 1)GL
d(O
w) ⊂ GL
d(F
w).
Le r´ esultat suivant tir´ e de [7] est la relation d’Eichler-Shimura d´ emontr´ ee par Wedhorn dans [15], dans le cadre de nos vari´ et´ es de Shimura de Kottwitz-Harris-Taylor.
4.2. Th´ eor` eme. — (cf. [7] 3.3.1) Pour tout w ∈ Spl(I), l’action de
d
X
i=0
(−1)
iq
i(i−1)
w 2
T
w,iFrob
d−iwsur chacun des H
j(X
I,¯η, V
ξ,Zl
) est nulle.
Dans la suite, on fixe une place v ∈ Spl, un id´ eal I ∈ I
vtel que I = I
v(4)ainsi qu’un id´ eal maximal m de T
Ide corps r´ esiduel F
ltel qu’il existe un entier 1 ≤ h ≤ d et i ∈ Z tels que
H
i(X
I,¯≥hsv, V
ξ,Zl
)
m6= (0). (4.3)
Pour tout w ∈ Spl(I), on note P
m,w(X) :=
d
X
i=0
(−1)
iq
i(i−1)
w 2
T
w,iX
d−i∈ F
l[X]
le polynˆ ome de Hecke associ´ e ` a m et
S
m(w) := n λ ∈ T
I/m ' F
ltel que P
m,w(λ) = 0 o , le multi-ensemble des param` etres de Satake modulo l en w associ´ es ` a m.
Remarque : on rappelle qu’un multi-ensemble est un couple (A, m) o` u A est un ensemble appel´ e le support et m : A −→ N
∗∪ {+∞} est la multiplicit´ e au sens o` u a ∈ A apparait m(a) fois dans le multi-ensemble (A, m). On dira qu’un multi-ensemble (A, m) est contenu dans (A
0, m
0) si et seulement si A ⊂ A
0et pour tout a ∈ A, on a m(a) ≤ m
0(a).
4. En particulier, on a v ∈ Spl(I).
Avec les notations pr´ ec´ edentes, l’image T
w,ide T
w,idans T
I/m s’´ ecrit T
w,i= q
i(1−i)
w 2
σ
i(λ
1, · · · , λ
d)
o` u S
m(w) = {λ
1, · · · , λ
d} et σ
id´ esigne la i-` eme fonction sym´ etrique ´ el´ ementaire.
4.4. Notation. — On notera alors m
∨l’id´ eal maximal de T
Id´ efini par T
w,i∈ T
I7→ q
i(1−i)
w 2
σ
i(λ
−11, · · · , λ
−1d) ∈ F
l. 4.5. D´ efinition. — On d´ efinit
l
m(w; α) := max
s tel que {α, q
wα, · · · , q
ws−1α} ⊂ S
m(w)
et
l
m(w) := max
α∈Sm(w)
l
m(w; α).
Remarque : dans la d´ efinition pr´ ec´ edente, {α, q
wα, · · · , q
s−1wα} est consid´ er´ e comme un multi-ensemble et l’inclusion associ´ ee est relative aux multi-ensembles. En particulier si q
w≡ 1 mod l, alors l
m(w; α) est simplement la multiplicit´ e de α dans S
m(w).
4.6. Lemme. — Avec les notations pr´ ec´ edentes, s’il existe i avec H
i(X
I,¯≥hsv, V
ξ,Zl
)
m⊗
Zl
Q
l6= (0) resp. H
i(X
I,¯≥hsv, j
!≥hV
ξ,Zl
)
m⊗
Zl
Q
l6= (0), alors l
m(v) ≥ h.
D´ emonstration. — Rappelons que l’action du facteur GL
h(F
v) du L´ evi P
h,d(F
v) sur lim
→I∈Iv
H
i(X
I,¯≥hsv,1
, V
ξ,Q¯l) (resp. lim
→I∈Iv
H
i(X
I,¯=hsv,1
, j
1,!≥hV
ξ,Q¯l)) se factorise par val ◦ det : GL
h(F
v) −→
Z de sorte que le r´ esultat d´ ecoule via (3.2) (resp. de (3.3)) de la proposition 3.5, en re- marquant que les param` etres de Satake des invariants sous GL
h(F
v) de la repr´ esentation triviale Speh
h(1
v) sont {q
1−h
v2
, q
3−h
v2
, · · · , q
h−1
v2
}.
4.7. Th´ eor` eme. — Si l
m(v ) = 1 alors pour toute repr´ esentation alg´ ebrique ξ, la locali- sation H
i(X
I,¯η, V
ξ,Zl
)
men m de la cohomologie de V
ξ,Zl
est nulle pour i 6= d − 1 et sans torsion, pour i = d − 1.
Remarque : dans l’´ enonc´ e pr´ ec´ edent, il faut voir la place v comme une place auxiliaire au sens o` u, pour I fix´ e, d` es qu’il existe v ∈ Spl(I) avec I = I
v∈ I
vtelle que l
m(v) = 1, alors la localisation de la cohomologie est sans torsion concentr´ ee en degr´ e m´ edian.
D´ emonstration. — Nous allons montrer par r´ ecurrence sur h de d ` a 2 que les H
i(X
I,¯≥hsv, V
ξ,Zl
)
msont nuls : d’apr` es le lemme pr´ ec´ edent c’est d´ ej` a vrai pour les parties libres, il ne reste donc plus qu’` a consid´ erer la torsion de ces groupes. Pour h = d, les H
i(X
I,¯≥dsv, V
ξ,Zl
) sont
nuls pour i 6= 0 et sans torsion pour i = 0, le r´ esultat d´ ecoule donc du lemme pr´ ec´ edent.
Supposons le r´ esultat acquis jusqu’au rang h + 1 et traitons le cas de h ≥ 2. Consid´ erons la suite exacte courte de faisceaux pervers sans torsion
(5)0 → i
h+1,∗V
ξ,Zl,|XI,¯≥h+1sv
[d − h − 1] −→ j
!≥hj
≥h,∗V
ξ,Zl,|XI,¯≥hsv
[d − h] −→ V
ξ,Zl,|XI,¯≥hsv
[d − h] → 0.
Il r´ esulte du th´ eor` eme d’Artin, cf. par exemple le th´ eor` eme 4.1.1 de [1] et, donc, de l’affinit´ e des strates X
I,¯=hsvd’apr` es le th´ eor` eme 1.8, que les H
i(X
I,¯≥hsv, j
!≥hj
≥h,∗V
ξ,Zl,|XI,¯≥hsv
[d − h]) sont nuls pour i < 0 et sans torsion pour i = 0, de sorte que pour i > 0, on a
0 → H
−i−1(X
I,¯≥hsv
, V
ξ,Zl
[d − h]) −→ H
−i(X
I,¯≥h+1sv
, V
ξ,Zl
[d − h − 1]) → 0, (4.8) et pour i = 0,
0 → H
−1(X
I,¯≥hsv, V
ξ,Zl
[d − h]) −→ H
0(X
I,¯≥h+1sv, V
ξ,Zl
[d − h − 1]) −→
H
0(X
I,¯≥hsv, j
!≥hj
≥h,∗V
ξ,Zl
[d − h]) −→ H
0(X
I,¯≥hsv, V
ξ,Zl
[d − h]) → · · · (4.9) Ainsi apr` es localisation en m et en utilisant l’hypoth` ese de r´ ecurrence, on obtient que les H
i(X
I,¯≥hsv, V
ξ,Zl
[d − h])
msont nuls pour i < 0 et sans torsion pour i = 0. En utilisant que la propri´ et´ e l
m(v) = 1 est invariante par dualit´ e, i.e.
l
m(v ) = 1 ⇔ l
m∨(v) = 1,
on en d´ eduit alors par application de la dualit´ e de Verdier que les H
i(X
I,¯≥hsv, V
ξ,Zl
[d − h])
msont nuls pour i 6= 0 et sans torsion pour i = 0. On est ainsi ramener sur Q
len degr´ e m´ edian o` u le r´ esultat d´ ecoule du lemme pr´ ec´ edent.
Les mˆ emes arguments appliqu´ es au cas h = 1, nous donnent que les H
i(X
I,¯sv, V
ξ,Zl
)
msont nuls pour i 6= d − 1 et sans torsion pour i = d − 1. Le th´ eor` eme de changement de base lisse fournit H
i(X
I,¯η, V
ξ,Zl
) ' H
i(X
I,¯≥1sv
, V
ξ,Zl
), d’o` u le r´ esultat.
Une analyse plus fine de la preuve pr´ ec´ edente permet d’obtenir la pr´ ecision suivante.
4.10. Proposition. — Soit i ≥ 0 tel que la torsion de H
−i(X
I,¯η, V
ξ,Zl
[d − 1])
mest non nulle. On a alors l
m(v ) ≥ i + 2.
Remarque : l’in´ egalit´ e ´ evidente l
m(v ) ≤ d, nous donne en particulier que la torsion de H
0(X
I,¯η, V
ξ,Zl
)
mest nulle ; on peut donc comprendre l’´ enonc´ e pr´ ec´ edent comme une g´ en´ eralisation de ce fait ´ el´ ementaire.
D´ emonstration. — Notons r = l
m(v). En reprenant la preuve du th´ eor` eme pr´ ec´ edent, on obtient que les H
i(X
I,¯≥hsv, V
ξ,Zl
[d − h])
msont nuls pour tout i (resp. i 6= 0 et sans torsion pour i = 0) tant que h > r (resp. pour h = r). Montrons ` a pr´ esent par r´ ecurrence sur h de r ` a 1 que les H
−i(X
I,¯≥hsv, V
ξ,Zl
[d− h])
msont nuls pour i > r − h et sans torsion pour i = r − h.
5. Les strates X
I,¯≥hsv