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Les grandes gerbes de l’air
P. Auger, J. Daudin
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ETLE RADIUM
LES GRANDES GERBES DE L’AIR
Par P. AUGER et J. DAUDIN.
Laboratoire de
physique
del’École
NormaleSupérieure.
Sommaire. -
On propose de traiter les grandes gerbes de l’atmosphère comme des chocs d’Hoffmann
intéressant toute l’aire contrôlée par les compteurs et de mettre en évidence la loi de fréquence des gerbes d’après le nombre de leurs trajectoires. En supposant l’indépendance relative des trajectoires
les unes par rapport aux autres, il est possible de calculer, avec une précision convenable, tous les résultats expérimentaux obtenus tant avec des montages variés de compteurs qu’avec une chambre de Wilson. Comme les chocs d’Hoffmann et d’accord avec certaines considérations théoriques, les
gerbes de l’air enregistrées sur une aire de 10 m2 suivent une loi de
fréquence
qui a la forme d’une fonction de puissance. L’exposant de cette loi de puissance décroît lentement lorsqu’on s’élève dansl’atmosphère comme celui des chocs d’Hoffmann, mais est légèrement différent. Les conséquences sont :
a. que le rayonnement de grandes gerbes peut jouer dans le rayonnement total un rôle notable;
b. que les condensations locales (quoique existantes) ne jouent pas de rôle décisif. Dans un travail
ultérieur, on montrera comment cette méthode permet d’analyser le rayonnement pénétrant et de
grande énergie.
SÉRIE VIIi . - TOME VI. ~T° 9. SEPTEMBRE
19>J-1. Introduction. - Les
grandes
gerbes
de l’airsont actuellement dans toute la
Physique
corpuscu-laire le
phénomène qui
implique
lesplus
grandes
énergies.
C’est cequi
fait leur intérêtparticulier.
Malheureusement,
l’interprétation
des diversrésul-tats
expérimentaux
estparticulièrement pénible
et aléatoire. Les
grandes gerbes
sontd’énergie
trèsvariable,
d’inclinaison très variable et lesappareils
peuvent
être situés dans des zones très variables dela
gerbe.
Lorsqu’on
veut reconstruire les résultatsexpérimentaux
àpartir
de la théorie descascades,
ondoit,
comme l’ont faitHilberry
etRossi,
exécuter troisintégrations compliquées.
Or,
rien ne prouve que lepoint
dedépart
descalculs,
c’est-à-dire la théorie deBethe-Heitler,
soitbien valable
jusqu’aux
énergies
énormes desparti-cules
primaires.
Etsi,
en fin decompte,
on trouveun accord
passable
entre le calcul etl’expérience,
il est difficile d’en conclure à la validité du schéma des cascadesphotoélectriques.
Il est difficile de prouver que des processus de cascades différents neproduiraient
pas les mêmes effets.En
fait,
depuis
le travail initiald’Au~er
etMaze,
on sait que
l’absorption
dans leplomb
destrajec-toires de
grandes
gerbes
esttrop
faible. Rossi etHilberry
ont trouvé unpouvoir
pénétrant trop
fortdans
l’atmosphère.
Enfin,
certainesgerbes
ne sont sûrement pas dutype
Bethe-Heitler mais du.type
nucléaire;
enoutre,
il existe desparticules
péné-trantes dans lesgrandes gerbes
observées aux comp-teurs parAuger
et à la chambre de Wilson par Daudin.2. Loi de
fréquence
desgerbes
de l’air.-Il
paraît
donc inutile de chercher àinterpréter
tota-lement lesgrandes
gerbes
àpartir
de -la théorieactuelle des cascades.
Pourtant,
il est nécessaire depouvoir
coordonner les résultatsexpérimentaux
d’une manière
quelconque.
La
première
tentative(Auger
etcollaborateurs)
(1),
s’est
appuyée
sur la notion de densité moyenne destrajectoires,
définie par lerapport
des coïncidencestriples
aux coïncidences doubles. Ces auteurs ont(1) Volr JAUGER, 1I~~L, EHItL~;~’ES1 el FREUX, J. de
Phy-sique, 1 yijg, 10, p. i 9.
supposé
que lesgrandes
gerbes
différaient assez peu d’untype
moyen dont lestrajectoires
seraientréparties
au hasard suivant la loi de Poisson autourd’une densité moyenne. Cette
notion
utile pourdébrouiller les
premiers
résultats,
s’est révélée insuf-fisante. La théorie etl’expérience
ont montré très vite que lesgerbes
sontréparties
dans un domainede densité immense. Les
compteurs comptent
toutes lesgerbes
trèsdenses,
mais deviennentrapidement
insensibles auxgerbes
peu denses. Toutsystème
decompteurs
est sensible à une bande de densités dontl’extension vers les faibles valeurs
dépend
de lasurface et du nombre des
compteurs.
La notion de densité moyenne est donc dénuée de tout sensobjectif
puisqu’elle
varie avec les conditionsexpérimen-tales
(2).
Il faut donc
distinguer
soigneusement
entre lesgerbes
de l’air tombant sur la zone d’observation et lesgerbes
effectivementenregistrées
par les comp-teurs. Lesgerbes
qui
tombent sur la zoned’obser-vation doivent se
répartir
suivant une loi defré-quence. On sait que les chocs d’Hoffmann
d’ampli-tude
supérieure
à S seproduisent
avec une fré-quenceproportionnelle
àS-~’,
p étant unexposant
numérique.
Onpeut
penser
que lesgerbes
de l’airprésentant
dans la zone d’observation une densitémoyenne de
trajectoires supérieure
à S(S
trajec-toires par unité desurface)
varient en nombrecomme
S-(,
y étant unexposant
numérique.
En
simplifiant
quelque
peu la théorie descas-cades,
on aboutit au même résultat. Il suffit desupposer pour cela : -.
a. que les rayons
primaires d’énergie supérieure
à E varient en nombre comme
E-x;
b. que le nombre N des
trajectoires
secondairesaprès
la traversée d’uneépaisseur
donnée 1 dematière varie comme N
(t)
E~
où E estl’énergie
primaire
et
unexposant
numérique.
Cettesimpli-fication est
acceptable
pour un domained’épaisseur
variant de i à 2 unités de radiation et un domaine
d’énergies
variant de i à 100(pour
lesénergies
électroniques primaires
de l’ordre de 1013eV) ;
c. que la densité locale des
trajectoires
varie avecla distance r au centre de la
gerbe
commeN. f
(r),
c’ est-à-dire que la structure
géométrique
de lagerbe
estpratiquement indépendante
du nombre Nde
trajectoires,
cequi
n’est vraiment inexact quepour les rares
trajectoires
degrande énergie.
Dans ces conditions assez
raisonnables,
on montreque les variables se
séparent
dans lesintégrations
et que la
fréquence
desgerbes
de densitésupérieure
à a dans le domaine d’observation est de la formeoù y a la
valeur 0-"
(2) Voir DAUDIN, C. R. Acad. Sc,, ~ 1943, 216, p. 483..
Cette loi est bien de la même forme que
celle
qui
régit
les chocs d’Hoffmann.Si elle se vérifie par
l’expérience,
elle ne prouvepas la validité universelle des processus
Bethe-Heitler,
maissimplement
la validité de la formule demulti-plication
N (1). EP.
..3. Les fluctuations locales. -
Disposons
descompteurs
sur l’aire étudiée. Avecquelle fréquence
les
gerbes
vont-elles actionner cescompteurs ?
Ladensité moyenne des
trajectoires
d’unegerbe
surl’aire E étant
Ô,
quelle
est laprobabilité
pour que lecompteur
de surface S soit actionné ?Le seul cas
simple
est celui de Poisson : celui oùles
trajectoires
sont distribués au hasard. Fort heureusement la théorie de la diffusionélastique
simultanémentdéveloppée
par de nombreuxauteurs,
montre que la diffusion moyenne est de l’ordre
de 100 m et est
purement
individuelle;
à l’échelledes distances de
quelques
mètres,
lestrajectoires
sont doncpratiquement indépendantes
les unes des autres.Certes, les
gerbes
secondaires tendent à créer uneassociation,
ungroupement
detrajectoires
enpaquets
et donc des fluctuàtionsplus
fortes que celles dePoisson. Ces condensations locales
avaient,
toutd’abord,
semblépouvoir
rendrecompte
des clichés Wilson très fournis. Mais la diffusionélastique
est bientrop
forte pour leurpermettre
d’avoir uneexistence durable. De
plus, l’expérience
ne confirme pas l’existence depaquets
aussi serrés. Ungroupe
de deuxcompteurs,
rapprôchés
à 10 cm l’un del’autre
(un
troisième étant àquelques mètres)
devrait être un sélecteur de telles condensationsétroites. En
fait,
lorsqu’on déplace
cegroupe
parrapport
à une chambre deWilson,
on n’observeaucune variation
significative
du nombre moyen detrajectoires
par cliché ni du nombre de clichés très fournis. Aussi faut-il abandonner les tentativesanciennes,
cherchant à rendrecompte
desphéno-mènes au moyen de telles condensations de faible
étendue
(3).
Il ne s’ensuit pas que la
répartition des trajectoires
soit
rigoureusement
unerépartition
de Poisson, mais elle doit s’enéloigner
peu engénéral.
Pour lesgerbes
extrêmementfournies,
les fluctuations sont sansimportance puisque
lescompteurs
sont actionnés de toutefaçon.
Elles ne font alors queperturber
faiblement la loi de
fréquence.
Dans ces
conditions,
laprobabilité
pour que )tra-jectoires frappent
lecompteur
de surface S estla
probabilité
pour que lecompteur
soit touché(3) Voir D~uDI~r, Thèses de doctorat, Paris, 194’~ p. 42.
Ann. de Physique, 194~’ -
est,
commel’avait
admisAuger,
’
4. Variation du nombre de coïncidences avec la surface et le nombre des
compteurs. -
LaFig. i. - Calcul
graphique de la fréquence des coïncidences doubles et triples (s, ~ 0,8).
Les abscisses sont les logarithmes népériens de la densité des trajectoires (nombre moyen par
compteurs),
.
?==Z(3).
Les ordonnées sont, à un facteur arbitraire près,
Ces fonctions sont telles que 4h~ (p).dp mesure le nombre de gerbes enregistrées en coïncidences nièmcs, de densité
comprise entre e? et e*+d9. Les aires sous-tendues par les
courbes ( 1 ) (coïncidences doubles) et (2) (coïncidences
tri-ples), mesurent, à un facteur arbitraire constant près, la
fréquence
des coïncidences doubles et triples.fréquence
des coïncidencesenregistrées
entre ncomp-teurs
identiques
de surface S est doncl’intégrale
dont l’élément différentiel est leproduit
de la fré-quence différentielle desgerbes
dedensité 6
par laprobabilité d’enregistrement
Cette formule fondamentale donne
immédia-tement la variation des coïncidences avec la surface
des
compteurs.
Prenons ncompteurs
de surface 1. SLe nombre des coïncidences varie donc comme la
puissance
y de la surface descompteurs.
Cette variation est
indépendante
dumontage.
Lerapport
des coïncidencestriples
aux coïncidencesdoubles ne
dépend
que de la surface relative descompteurs
et non de la densité moyenne destrajec-toires.
Les fonctions
Pn
(S)
peuvent
êtrecalculées
graphi-quement.
La fonctionintégrante
estreprésentée
parles courbes 1 et 2 sur la
figure
pour les coïncidences doubles ettriples.
On voit que le troisièmecompteur
n’arrête pas lesgerbes
denses,
mais il arrête ungrand
nombre degerbes
peu densesqui
avaient,
par
hasard,
touché les deuxpremiers.
Il est
possible
par
une méthodesimple
due àSchatzmann
d’intégrer
lesPn
(S).
Il suffit dedéve-lopper
lesproduits,
deséparer
les diversesintégrales
et de les
intégrer
àpartir
d’une limite inférieure infinimentpetite.
Les deux
compteurs
de baseayant,
dans nosexpériences,
la mêmesurface,
onprend
cette surface pour unité et les surfaces des troisième etquatrième
compteurs
sont mesurées dans cette unité(SI,
s4).
On met en évidence les fonctionsF~1~~
définies comme suit :5. Réserves
préliminaires.
- La~loi
defré-quence et les formules ci-dessus ont une
portée
limitée et ne sauraient avoir de valeur
physique
générale :
10 Si la loi des fluctuations locales s’écartait
trop
d’une loi de Poisson aux densités faibles et moyennes,tous nos calculs seraient faussés. En
particulier,
lorsqu’on
écarte lescompteurs
deplus
enplus,
le nombre de coïncidences diminue parce que la distance descompteurs
n’estnégligeable
parrapport
auxdimensions de la
gerbe
qu’en première
approxima-tion. De cette
variation
nos calculs sontincapables
de rendrecompte.
validité
absolue,
car toutes lesintégrales /à-l’
dô sont infiniesquel
que soit y.L’exposant
y n’est donc pas une véritable cons-tante et doit forcément diminuer vers les très faiblesdensités.
Cependant,
si cette variation est très lenteet si dans le domaine des densités
enregistrées
parles
compteurs
ellepeut
être considérée commefaible,
la loi en à-i’gardera
la valeur d’une loilocale,
empirique
mais exacte.La
figure représentant
les courbesPn
(S)
montre,
par
exemple,
que pour y =2,~
le domaine de densitésintéressé par les coïncidences doubles ne s’étend
guère
au-dessous de Itrajectoire
pour 100compteurs.
La bande intéressée par les coïncidences
triples
etquadruples
est encoreplus
étroite. Pour des ytrop
voisins de3,
la bande intéressée par les coïncidences doubles s’étend très loin et la valeur de y ne sauraitplus
être considérée comme constante.En
fait,
on a une indication assez favorable pour l’altitude de 2 ooo m àlaquelle
cesexpériences
ont été faites. Onpeut
avoir une idée de la valeur de ypour les très fortes
densités,
au moyen de lastatis-tique
des clichés fournis(4).
Enfait,
il semble que la valeur de y valable pour les fortes densités soit la même que cellequi
est déterminée indirectementau moyen du
rapport
des coïncidencestriples
aux doubles. Cette dernière valeur de y serapporte
surtout aux densités faibles et moyennes. On
peut
estimer que y ne varie pas autour de sa valeur
moyenne de
plus
de o, 2 dans le domaine des densitésintéressant nos
expériences.
Cela suffit pour per-mettre des calculsgrossiers.
Ces réserves
f aites, l’objectif
de notre travail est dedéterminer une loi de
fréquence approchée,
valable dans certaines conditionsexpérimentales, qui
n’aura pasplus
deportée
générale
que la loi def réquence
des chocsd’Hoff¡nann,
maispermettra
de débrouiller de nombreuxrésultats
expérimentaux.
6.
Disposition
desexpériences.
- Lesexpé-riences
préliminaires
avaient été faites à Paris. Elles avaient conduit à uneinterprétation
erronnéequi
estexposée
dans un travail ancien. En1942, à
.
l’Argentière
( o0o
m),
aulaboratoire
de M.Leprince-Ringuet,
de nouvellesexpériences
avaient conduit àla théorie
exposée
ci-dessus. Enig43)
au col duLautaret
(~,06o
m),
au cours d’une missionorganisée
par M.
Leprince-Ringuet,
desexpériences plus
étendues ont été faites pour vérifier cette théorie.
Ces
expériences
ont été faites simultanément avec lescompteurs
deGeiger
et Muller et avec la chambre de Wilson.Comme les
premières expériences d’Auger
et deses
collaborateurs,
elles ont visé à comparersysté-(1) Voir DAUDIN, C. R. Acad. Sc., 1944 (sous presse) pré-sentée en mai ig’4.
’
matiquement
les coïncidencesdoubles,
triples
etquadruples
sur une base d’environ 3 m. On aenre-gistré
simultanément lestriples
et lesdoubles,
lesquadruples
et lestriples.
C’est,
en somme, la méthodedes anticoïncidences.
Il a suffi pour cela de brancher deux ou trois
comp-teurs en coïncidences sur un
premier
sélecteurMaze,
de
prélever
unepartie
du choc résultant entre laplaque
de lamélangeuse
et lagrille
dutyratron
(au
moyen d’unecapacité
de10 cl)
et d’actionnerainsi un
étage
d’un deuxième sélecteur Maze surlequel
étaitégalement
branché le troisième ou lequatrième
compteur.
Lepremier
sélecteurcomptait
les coïncidences doubles ou
triples,
le deuxième les coïncidencestriples
ouquadruples.
Fig. 2. - Circuit déclenchant la détente. ’
E, électro de commande Wilson; R;, résistance o,5 ~; C, ca-pacité o,25 [J.?; RI, iésistance variable 2000 w; T, tyraton
du sélecteur. ’
La chambre fonctionnait à
chaque
coïncidence surle
premier
sélecteur. Unepetite lampe
ànéon,
placée
devant la chambre s’allumait
lorsque
le deuxième sélecteur était actionné en mêmetemps.
Il est évident que ceci raccourcit de moitié la durée desexpé-riences et fournit en même
temps
unestatistique
directe des clichés doubles non
triples
et destriples
non
quadruples.
Le
système
de commande estreprésenté
sur lafigure
2.L’impulsion négative
sur laplaque
dutyratron
est transmise par l’intermédiaire d’unecapacité
deo,25
vi
et d’une résistance variablede I 000 Q environ au
pôle positif
de l’électro de commande. Durant le faibletemps
propre de cecircuit
(environ
2/Ioooe
seseconde),
l’armature del’électro a le
temps
de décoller.Ceci
permet
defatiguer
peu letyratron
(un
simple
tyratron
àargon T
100)
et de lui faire en mêmetemps
actionnerle numérateur.
Ainsi,
durant le mêmetemps,
onenregistrait
lafréquence
des coïncidencesdoubles,
celle des coïnci-dencestriples
et l’onprenait
des clichés commandéspar les coïncidences doubles dont on
savait,
à lalecture,
s’ils étaient dus à desgerbes
actionnant aussi le troisièmecompteur.
Demême,
pour lestriples
etles
quadruples.
Cet
appareillage exigeait
de nombreusesvérifi-cations
qui
ont été faites en coursd’expérience
àplusieurs reprises.
Parexemple,
on a vérifié lefonction-nement du
premier
numérateur,
le déclenchementrégulier
de la détente àchaque
coïncidence,
enfin l’absence d’inductionparasite
de lapart
des circuitsélectriques
manoeuvrant la chambre de Wilson.Quelques. films
ont dû êtrepartiellement
écartés par suite d’un déclenchementparasite
du deuxième sélec-teur.Autrement,
les vérifications onttoujours
donné de bons résultats. Dans lapremière
séried’expériences
faites avec lescompteurs
nus, les résultatsnumé-riques
ne sont pas absolument cohérents entre eux,cependant
les désaccords restent à la limite des erreursprobables.
Dans la deuxième séried’expé-riences où l’on
enregistrait
les coïncidences entrecompteurs protégés
par duplomb, expériences
beau-coup
plus
délicates,
car les coïncidences étaient trèsrares, la cohérence des résultats est
parfaite
etsouligne
le fonctionnementrégulier
de toutl’appa-reillage.
Lapremière
séried’expériences
a duré imois,
la chambre de Wilson. ne fonctionnant que lejour.
La deuxième série a duré trois semaines lachambre fonctionnant
jour
et nuit(sans
surveil-lance).
Dans ces troissemaines,
la chambre deWilson a été en état de marche effective et correcte
pendant 7i
pour 10o dutemps.
7. Valeur de y. - Les
fréquences
des coïnci-dences doubles ettriples
ont été déterminées pardifférents membres du groupe de collaborateurs
d’Auger
à diverses altitudes pour troiscompteurs
identiques (Tableau
1).
TABLEAU I. - Variations des corncide nces avec l’ccltitude.L’exposant
de la loi defréquence
diminue enaltitude comme celui des chocs d’Hoffmann. C’est
une indication favorable.
Fig. 3. - Variation avec l’altitude des coïncidences.
1. Variation ohservée par Hilberny (logarithmique).
II. Variation des coïncidences doubles observée par les
collaborateurs cl’Au~er (logarithmique).
, .
III. Variation en valeur vraie du rapport "
triples
(groupedoubles " ’ a’Auger).
Au Lautaret
(206o m),
parextrapolation
y =1,5
environ. La
figure
3donne,
en fonction de l’écran d’eauéquivalent
àl’atmosphère,
la variationloga-rithmique
du nombre de coïncidences doubles observée parHilberry
et,
enoutre,
en valeurvraie,
le
rapport
des coïncidencestriples
aux coïncidencesdoubles. On voit que ces courbes sont à peu
près
rectilignes
dans la basseatmosphère,
les abscissesétant,
non lesaltitudes,
mais lesécrans.
atmosphé-riques.
Cecisignifie qu’il n’y
a sans doute pasd’absorption
par letemps
comme pour les mésons. Aucontraire,
l’absorption
devient deplus
enplus
rapide
dans la basseatmosphère, l’importance
rela-tive desgerbes
denses diminuant sensiblement.Comme il a été
indiqué
dans un travailantérieur,
ce résultat est en contradiction avec la théorie des cascades selon
laquelle
lesgerbes
sont d’autantplus
vite absorbées
qu’elles
sont moins denses. Ils’explique
simplement puisque
desparticules
pénétrantes
et peugerbigènes participent
à lagerbe (5).
8. Détermination de la surface des
compteurs.
- Les difl’lciles circonstances deguerre n’ont pas
permis d’employer,
dans cesexpériences,
descomp-teurs standard
(Philips)
à rendement connu et très élevé(S=I 15
cm~).
C’estparticulièrement
regrettable
pour ce
genre
d’expérience
où la surface descompteurs
joue
un rôle décisif. On a utilisé descompteurs
deMaze dont il a été nécessaire de déterminer la sur-face. Il
est
extrêmementavantageux
de la déter-(5) Voir DUDIIT, Thèses de doctorat, Paris, 1942, p. 59. Ann. de Physique, 1943. - AUGER, RIAzE et ROBLEY, C. R.238
miner sur des
compteurs
montés dans les conditions mêmes où ils seront utilisés. Il suffit decompter
lescoïncidences doubles verticales entre deux
compteurs
(fin.
4).
Ensupposant
qu’il n’y
ait pas degerbes
Fig. fi. - Mesure de la surface des
compteurs.
latérales,
da
etdh
étant les diamètresrespectifs
(x~et
(Xo,
lesangles
désignés,
lenombre
des coïncidencesest
proportionnel
àsi la variation du nombre de
trajectoires
avec l’incli-naison sur la verticale est en cos2 oc.Pour éliminer
pratiquement
lesgerbes
del’air,
on
peut
couvrir b de 8 cm deplomb.
On
place,
en aet b,
successivement descompteurs
standard(Philips)
et lescompteurs
Maze utilisés. Connaissant les donnéesgéométriques
da, db,
oc, et
C(’o,
on en
peut
déduire le rendement descompteurs
Maze.Pour les deux
compteurs
de baseidentiques,
on
trouve,
en deuxexpériences,
80~- ~
pour o0 et78
± 6 pour i oo d’unepart
et68 m 7
pour 100et ; 8
± 6 pour 1 ou. Une autreexpérience
du mêmetype
donne 85 ± 5 pour 100. Sauf une, ces mesures sont concordantes et l’on apris
comme valeur durendement 80 pour 100. Le troisième
compteur
étaitun compteur
Philips
standard(c),
lequatrième
uncompteur
Maze(d)
de surface relative connuegéométriquement.
Les surfaces des
compteurs
sont donc : i, pour lesdeux
compteurs
debase, o,63
±o,o3
pour letroi-sième
compteur
c eto,8
pour lequatrième compteur
d. Enextrapolant
au moyen de la courbe3,
on trouveque les coïncidences doubles entre deux
compteurs
standard doivent être à 206o m, 15 ±o,5
à l’heure.D’après
la formule(4),
on devraobserver,
entie les deuxcompteurs
Maze aet b,
En
fait,
lesexpériences
donnent33,35 + o,5
coïn-cidences doubles dont
4,95
+ 0,25
fortuites,
soit28,/) ±
0,75.
L’accord est satisfaisant et constitueune vérification
approchée
de la loi de variationen SY avec la surface des
compteurs.
On apris,
comme valeur définitive de la surface du troisième
compteur,
la valeuro,66
qui
donne exactement le nombre decoïncidences
doubles observées.9.
Expériences
avec lescompteurs,. -
Desenregistrements
ont étépoursuivis
au début sanschambre de
Wilson,
puis
la nuit sans chambre deWilson et le
jour
avec la chambre de Wilson. On aobtenu les résultats
consignés
au Tableau II. -TABLEAU II. -Fréquence
des coïncidences au Lautaret.Sauf une série de mesures
(doubles
ettriples)
tous ces résultats sont bien concordants entre eux. La raison de l’écarttrop
fortenregistré
sur la série cest
inconnue;
cependant,
il est trèsprobable
que latension était un peu faible sur les
compteurs.
Étant
donné le bon accord de toutes les autres mesures,
Les coïncidences
triples
etquadruples
fortuitessont tout à fait
négligeables.
La mesure des doublesfortuites se faisait selon une méthode
indiquée
par Fréonqui
consiste à retardersystématiquement
les chocs dus à un des deuxcompteurs (au
moyen d’une résistance de 12 MQ reliant deuxétages
duséiec-teur).
Cette méthode estsimple.
Malheureusement,
elle aurait demandé un contrôle
plus
poussé
qui
aété
impossible
dans les conditions sommaires de notre travail. Ilparaît probable
que le nombre des fortuites estquelque
peu surestimé.Dans ces
conditions,
lesrapports
entre les diffé-rentesfréquences
sont :Les valeurs
théoriques
de ces deuxrapports
sont 28 et 62 pour oo.Dans le cas oû le troisième
compteur
est lecompteur
d,
L’accord est satisfaisant. On remarquera
qu’il
n’y
aqu’un paramètre
arbitraire : ~y.z
10. La chambre de Wilson comme
compteur.
-
Remarquons
tout d’abord que le nombre desclichés
triples
est de 29 -~- 2 pour 10o du nombre totaldes clichés
pris
en coïncidences doubles et devrait êtreégal
aurapport
des coïncidences donné par les sélec-teurs(25
± i pour100).
L’écart est assez fortet,
sans
doute,
non entièrement fortuit. Il a étéimpos-sible a
posteriori
d’en découvrir la cause. Lerapport
des clichésquadruples
aux clichéstriples
est57
±: 4
pour 100 contre 60 -!- 2 pour’10o
pour lerapport
des coïncidences lues aux numérateurs.Ici l’écart est très admissible.
TABLEAU III. - Clichés sans
trajectoire
(S
= 0, 7).Il est tout d’abord
possible
de considérer la chambrecomme un
compteur,
c’est-à-dire d’étudier le nombredes clichés sans
trajectoires pris
en coïncidencesdoubles,
triples
etquadruples.
Il faut tenircompte
de laprésence
possible
detrajectoires
fortuites. Laprobabilité
pourqu’un
cliché ne contienne pas detrajectoire
fortuite est4~
pour 100(mesurée
direc-tement).
Lesprobabilités
calculées sont àmultiplier
.par
o,~5.
Lacomparaison
entre la théorie et l’expé-rience est faite au Tableau III pour une surface dela chambre S =
o,~. Ces résultats ne sont pas
indépendants
desprécédents.
Entout,
cinq
résultatsindépendants
et deuxparamètres
arbitraires S et y. En conclusion. - Cesexpériences
poursuivies
avec
compteurs
ou encore en utilisant la chambrecomme
compteur
sont,
aux erreursd’expérience
près,
en accordcomplet
avec les résultats calculés.11.
Analyse
desgrandes gerbes
au moyen dela chambre de Wilson. - La chambre de Wilson
fournit,
surchaque gerbe,
desrenseignements
beau-coup
plus
détaillés que lescompteurs.
Cependant,
la
comparaison
del’expérience
avec la théorie estplus
délicate pourplusieurs
raisons.a. Durant le
temps
d’efficacité de lachambre,
il passe des
trajectoires
fortuites,
qui
nepeuvent,
à la
lecture,
êtredistinguées
destrajectoires
de lagerbe.
b. Les
parois
de lachambre,
tout en étant minces ,(partout
moins de 2 unités de la théorieet,
enmoyenne, moins de i
unité)
sontbeaucoup
plus
épaisses
que celles descompteurs
et sont lesiège
de
gerbes
secondairesperturbant
larépartition
puisqu’elles
accentuent lacorrélation,
legroupement
des
trajectoires.
c. La chambre de Wilson a une forme entièrement différente de celles des
compteurs;
sa section horizon-tale est de 70em2,
ses deux sections verticalesprinci-pales
sont de 120 et 50o cm2. Suivant l’inclinaisondes
gerbes,
elleleur
offrira donc une surface trèsvariable.
Cet inconvénient est le
plus
grave; il s’ensuit :io
qu’il
estimpossible
d’évaluer,
apriori,
la surface de la chambre maisqu’on
devra la déterminer par lesexpériences
même(a
posteriori),
cequi
introduitun
paramètre
arbitraire;
z~ que larépartition
expé-rimentale des clichés ne saurait coïncider avec une
répartition
théorique
calculée àpartir
d’une surfaceunique.
L’effet de cettedispersion
des surfaces seraCes difflcultés n’ôtent pas leur valeur aux
expé-riences,
parce que l’étude à la chambre de Wilsonétant
plus
détaillée,
les erreursstatistiques
sontbeaucoup
pius importantes qu’avec
lescompteurs.
Ceci
étant,
nous avons commeobjectif :
calculer,
apriori,
laproportion
des clichéscomportant
o, i,2, n
trajectoires,
commandés par les différentsmon-tages
decompteurs
et comparer avec les résultatsexpérimentaux.
12. Lecfture des clichés. - Les clichés ont été lus deux fois et réexaminés
quand
il y avait désaccordentre les deux lectures. Il y a une certaine
indétermi-nation,
car lestrajectoires trop
anciennes ettrop
diffuses sont éliminées au
jugé.
Le nombre detrajec-toires douteuses a été
indiqué
pourchaque
cliché.Dans ce
nombre,
sont incluses lestrajectoires
fines etpostérieures
à la détente.L’expérience
a montréque la
statistique
étroite(douteuses
noncomprises),
théoriquement préférable
à lastatistique large
(dou-teuses
comprises),
parcequ’elle comprend
un moinsgrand
nombre detrajectoires
fortuites(récentes
outrop
anciennes),
ne diminue le nombre detrajectoires
fortuites que de 25 pour ioo ; on a
adopté
lastatis-tique large qui
estplus
sûre et nerisque
pasd’éli-miner des
trajectoires
commandées.On a noté les
gerbes
produites
dans lesparois
de lachambre,
on les adécomptées
du nombre total detrajectoires
et attribuées pour le tiers ou la moitié à des électrons. Ils’agit
d’unecorrection,
endéfi-nitive assez faible et certainement
incomplète.
Dans lesparois,
des électrons sontarrêtés,
d’autresélec-trons isolés sont créés par des
photons;
ceci est sansimportance
etéquivaut
à unelégère
modification dela surface de la chambre.
Les
trajectoires
fortuites sont évidemmentindé-pendantes
du mode de commande de lachambre,
on en détermine donc la
répartition
enprenant
ungrand
nombre de clichés au hasardrépartis
sur toutela durée des
expériences (Tableau
IV).
TABLEAU l~’. - Clichés
au hasard
(7 l ’3).
On voit que la
répartition expérimentale
coïncide assez bien avec celle calculéed’après
la formule dePoisson et le nombre moyen
o,85.
Elle estsensi-blement
plus
étalée,
cequi
est dû à la fois auxgerbes
et à ladispersion
de la surface de la chambre avecl’inclinaison
(on
n’a pas déduit ici lesgerbes
de laparoi
dont l’effet est inférieur aux erreursstatis-tiques).
13. Calcul du nombre de
trajectoires
et de larépartition
des clichés. - Le nombremoyen de
trajectoires
sur une surface S pour lesgerbes
enre-gistrées
en coïncidence nièmes est évidemmentL’intégrale
du numérateur se calcule comme celledu
dénominateur;
il suffit deremplacer y
par 1; -1
dans les F2
(u)
et k par k’_ { _
i - il
De
même,
le nombre moyen de clichéscom-portant v trajectoires
pris
en coïncidences niè-,sest
L’intégrale
du numérateur se déduit desPn
enremplaçant
y par y 2013 ~ u par u-~-
S dans les Fx(u)
et k par:-,,
Pour comparer avec
l’expérience,
il faudra :a. se souvenir que les clichés doubles purs
con-tiennent une certaine
proportion (connue)
de clichésfortuits dont les
propriétés statistiques
sont connues;b.
ajouter
au nombre moyen detrajectoires
commandées,
le nombre moyen detrajectoires
fortuites;
c. se souvenir que les clichés à 1,
3,
~~., 5
combi-naisons de
trajectoires
fortuites et commandées. Defaçon
précise,
enappiïquant
les théorèmes desprobabilités
totales etcomposées :
14. Nombre moyen de
trajectoires ;
surface de la chambre. -La
première quantité
à atteindre par le calcul est le nombre moyen detrajectoires
parcliché.
Les calculs donnent les résultats suivants
(Ta-bleau
V).
Il n’a pas été
indiqué
d’erreur : les erreurs sont certainementplus importantes
que cellesprévues
par la loi de Poisson car lestrajectoires
ne sont pasindépendantes
les unes des autres. Parexemple,
l’absence éventuelle d’un cliché de 1 50
trajectoires (on
en acompté
jusqu’à
200)
diminuerait de 10 pour 100 le total destrajectoires
en coïncidencesquadruples.
Or,
le nombre de ces clichés très fournis étant trèspetit
(il
en existe 2 sur I8oo clichéscommandés)
est soumis à d’énormes fluctuationsstatistiques.
TABLEAU ~’. - Nombre de
trajectoires
par cliché(S
= i).En
fait,
les écarts entreexpérience
et théorie sont de cet ordre degrandeur.
Cependant,
ilsprésentent
un certain caractèresystématique
qui
est en relation avec l’indétermination de surface.Dans la
suite,
onprendra
commevaleur
de la surface de la chambre la valeur I. Cette valeur est différente de celle obtenue en considérant les clichés sanstrajectoires.
Ce fait estégalement
enrapport
avec l’indétermination de surface.15.
Répartition
desclichés,
expériences
et calculs. -- Cette surface étantchoisie,
il estpossible
de comparer lesrépartitions expérimentales
et cal-culées(Tableau
VI).
On voit :
a. que les calculs sont bien fondés et
représentent
correctement un ensemble considérable de résultats(rappelons
que les seulsparamètres
arbitrairessont y et S surface de la
chambre);
b. que la
répartition expérimentale
des clichés estsensiblement
plus dispersée
que larépartition
théo-rique.
Enfait,
tandis que le nombre des clichés sanstrajectoires correspond
à une surface de o,~, lenombre des clichés très fournis
correspond
à unesurface de
16. Indétermination de la surface de la charribre. - La chambre de Wilson
présente
auxgerbes
(supposées
constituées detrajectoires
rigou-reusement
parallèles)
une surfacequi
varie de 70 cm2 pour la directionverticale,
à 55o cm2 pour certainesdirections horizontales. En
fait,
la valeursupérieure
de la surface de la chambre
(pour
desgerbes
à est43 o
cm2 environ.On
peut, grossièrement,
se rendrecompte
deseffets de cette indétermination en
supposant
une loi ’defréquence simple
pour lesgerbes
d’inclinaisondonnée. Par
exemple,
on a calculé l’effet d’une loide
fréquence
telle que les surfacescomprises
entre S et S-~--
dS soientégalement probables
entre deux limitesSo
etS,
ou encore telle que laprobabilité
d’une surfaceS,
S +dS, S
varie comme(S -
Sl)
dSà
partir
d’une surface minimaS°.
Cette deuxièmerépartition
estplus physique puisque
les surfaces lesplus probables
sont les surfaces lesplus
faibles(gerbes
verticales).
On calcule la
fréquence
moyenne des clichés sanstrajectoires
po( S)
àpartir
de la loi defréquence
dessurfaces et de la variation de P°
(S)
avec Sdéve-loppée
en série deTaylor.
Dans les deux cas, les résultats sont très voisins
et dans le deuxième cas, ils ont la forme suivante :
(les
termessupérieurs
s’annulent dans la sériesemi-convergente)
-T.B.BLEAU ,1. -
Répartition
des clicltés le nOlnbre detrajectoires.
~S étant le tiers de l’intervalle de variation des
surfaces.
est le nombre des clichés sans
trajectoire
calculé à
partir
de la surface moyenne. AS est del’ordre de 0,7,
P°(S)
estégal,
comme on le voitd’après
la définitionmême,
(S)
et donc toutcalculé. On
trouve,
pour lescorrections,
les valeurssuivantes
(Tableau
VII).
TABLEAU VII. -
Effet
de l’indéterrnination desurface
le nonibie de clichés sanstrajectoire.
On voit que lès corrections sont
plus
faibles quel’écart
expérimental,
mais varient avec lemontage
exactement dans le sensprévu.
Il est
probable
que la correction calculée a étésous-estimée. D’une
part,
si lestrajectoires trop
inclinéespassant
sur les bords de la chambre ont unfaible parcours et
peuvent
êtreomises,
lestrajec-toires horizontales de faible
énergie
peuvent
êtremoins bien éliminées. D’autre
part,
lescompteurs
étantdirigés
perpendiculairement
à lachambre,
pour une
gerbe
à450,
la chambreprésente
unesurface de
43o cm2,
mais lescompteurs
n’offrentqu’une
surface réduite de 25 pour 100. Lerapport
de la surface de la chambre à celle descompteurs
est doncplus
élevéqu’il
neparaît.
L’effet de la
dispersion
individuelle destrajec-toires en direction est difficile à évaluer. Il se
pour-rait
qu’il
fût sensiblementplus
fort que l’effet étudié pour lesgerbes
peu denses. Ilest,
eneffet,
certainque la loi de
répartition
destrajectoires
individuelles favorise moins la verticale que la loi derépartition
desgerbes
dans leur ensemble.Il semble que la
dispersion
desgerbes
et destrajec-toires en direction
puisse
rendrecompte
au moins de la moitié des écarts entre le calcul etl’expérience.
17.Statistique
des clichés très fournis. -On aindiqué,
dans un travailantérieur,
qu’en
dehorsde toute
hypothèse,
lesgerbes
si fournies que tous lescompteurs
soient sûrementtouchés,
présentent
une loi derépartition
directement accessible àn’arrêtent aucune
gerbe
donnantplus
de I Gtrajec-toires dans la chambre et n’arrêtent que io à
1 5 pour 100 de celles
qui
comportent
de 8 à 16trajec-toires. On
peut
supposer que larépartition
desclichés de
plus
de 16trajectoires
est larépartition
vraie,
tandis que celle des clichés entre 8 et 16 s’écarte de 25 pour 100 environ de larépartition
vraie.Fig. 5.-Répartitian des cüchés à grand nombre de trajectoires.
Courbe I. Répartition théorique à une translation près suivait l’axe des ordonnées (y ~ I,5).
Courbe II. 8. répartition expérimentale, gerbes non déduites.
Courbe III. 0 répartition expérimentale, gerbes secondaires déduites.
Courbe + répartition expérimentale des clichés très fournis, obtenus avec un montage de grande gerbe, mais
compteurs couverts de plomb (~ à 8 cm). Les traits
verti-caux indiquent les erreurs probables pour les diverses
ordonnées.
Cependant,
lacomparaison
avec la loi defréquence
n’est pas tout à fait immédiate. Eneffet,
d’unepart
l’expérience
donne larépartition
en fonction de la variable discontinue jqui
n’est pasidentique
àô,
d’autre
part,
il y a destrajectoires
fortuites. Ilfaut donc
prendre
les formulesindiquées
aupara-graphe
13.A la
limite,
lesexpressions
sesimplifient
etSur la
figure 5
on areprésenté
lesrépartitions
intégrales
expérimentales
et calculées. Il y a unelarge
indétermination sur la valeur y, de l’ordrede o,2 à
o,3,
mais la valeur moyenneparaît
ètrecomprise
entre2,5
et 2, y.lOn
areprésenté,
enoutre,
la mêmerépartition
des clichés très fournis pour lemontage
2(gerbes
de l’air àgrand
pouvoir pénétrant).
On voitqu’elle
est exactement
parallèle.
En
fait,
il est peuprobable
que les correctionssoient bien évaluées. La correction due à l’indéter-mination de surface est
théoriquement
nulle,
lescompteurs
n’ayant
plus
d’effet sélectif etagirait
en sens contraire. D’autrepart,
pour lesgerbes
trèsdenses,
les fluctuations sontprobablement,
àl’occasion,
plus
fortes que celles de Poisson.18.
Remarques. - 2~8
clichéstriples
ont étéenregistrés
sur le deuxièmesélecteur,
mais déclenchés par des coïncidences doubles. Ilsprésentent g88
tra-jectoires
soit une moyenne de 2,7trajectoires
commandées,
la même moyenne queles
clichéstriples
à commande directe. Enoutre,
ilscomportent
I g pour 100 de clichés sans
trajectoires
comme les clichés à commande directe. Il y alà
une indication selonlaquelle
lesystème
d’enregistrement
par lalampe
à néon a bienfonctionné,
bien que lafréquence
des clichéstriples
soit anormale.En
outre,
sur les376
clichésquadruples,
13g
ont étépris,
lequatrième
compteur
étant sur la chambreet
237
lequatrième
compteur
étant loin de la chambre. Les nombres moyens(totaux)
detrajec-toires sont de 5 dans le
premier
cas et5,4
dans lesecond. Ces
pourcentages
de clichés sanstrajec-toires
sont i/i.
pour r oo dans lepremier
cas et I 1 pour z oo dans le second. Lesécarts, fortuits,
sont en sens inverse de ceux que l’on attendrait si les condensations locales
jouaient
un rôle notable.Discussion.
19.
Résultats,
structure desgrandes gerbes.
-Ainsi,
toutes lesexpériences
faites sur une basedéterminée avec des
compteurs,
la chambre deWilson ou la chambre d’ionisation
s’interprètent
assez correctement : en
première approximation,
lesgrandes gerbes
doivent être considérées commedes chocs d’Hoffmann de l’air et sont
réparties
suivant une loi de
fréquence,
qui
est exactement lamême.
Il existait une certaine hésitation sur la