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Submitted on 1 Jan 1947
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Calcul des observations de grandes gerbes
J. Daudin
To cite this version:
étalonnage.
Malgré
tout,
ceci n’est vrai que pour une sourceoccupant
au maximum uncylindre
de 3 cmde diamètre et 5 mm de hauteur.
Enfin,
dans tous les cas, il est certain que laprécision
pourra encore êtreaugmentée
d’unefaçon
trèsappréciable
en utilisant un étalon deradio-thorium de l’ordre de 100 mg et un détecteur de
période plus longue
quel’argent
afin de réduire l’erreurprovenant
de l’évaluation dutemps
decomptage
et d’irradiation.Je tiens à remercier .Joliot-Curie pour l’intérêt
qu’elle
a bien vouluporter
à ce travail et lesnombreux conseils
qu’elle
m’a donnés.-BIBLIOGRAPHIE.
[1] HALBAN, C. R. Acad. Sc., 1930, 206, p. 1170.
[2] Mme M. CURIE, J. de Physique, 1912, 2, p. 795.
[3] Mme JOLIOT-CURIE, Les radioéléments naturels, p. 144. [4] M. RICOUX, J. de Physique, 1937, 8, p. 388.
CALCUL DES OBSERVATIONS DE GRANDES GERBES Par J. DAUDIN.
Laboratoire de l’École Normale
supérieure.
Sommaire. - De nouvelles
expériences avec de nouveaux appareils à compteurs ont été poursuivies
par MM. Maze et Fréon sur la suggestion du Professeur P. Auger. Ces expériences ont amené l’auteur à étendre à de nouveaux montages les calculs dérivés de la loi de fréquence et déjà publiés dans un
précédent article de ce journal (réf. Auger et Daudin). En même temps la marche des calculs est présentée de façon plus générale ainsi que les résultats et plusieurs applications nouvelles, satisfaisantes,
en sont données.
1. Introduction. - Diverses
expériences
(c f .
Daudin
etLoverdo)
ontpermis
d’établir que la fré-quence desgerbes d’Auger
tombant sur une surfaced’observation déterminée avec une densité moyenne, de
trajectoires
comprise
entre d et ~ +da,
est de la formeoù Y est l’indice
intégral,
variable avec l’altitudeet
peut
être avec d’autresfacteurs,
No
unparamètre
variable avec l’altitude et
l’amplitude
desgerbes.
Si lestrajectoires
sontindépendantes,
cequi
est à peuprès
vrai pourvu que les distances mutuelles descompteurs
soient du même ordre degrandeur
et
qu’aucun
écrangerbigène
ne fausse larépartition
au
hasard,
laprobabilité
pourqu’un
compteur
de surface S soit touché est,d’après
PoissonLa
fréquence
aveclaquelle
pcompteurs
de surface sl, si, sp seraient touchés par l’ensemble desgerbes
de densitécomprise
entre zéro et l’infini estS’il y a q
compteurs
en anticoïncidence desurface
s’i,
sf, s~,
il fautmultiplier
sousl’intégrale
par
Posons
isJ
= d,
surface totale descompteurs
enanticoïncidence
7’elle est Ia
fréquence
aveclaquelle
unsystème
de pcompteurs
si sera touché par desgerbes qui
n’actionnent pas q autrescompteurs
desurface
totale (J.2. Observations
préliminaires.
- Cettefor-mule n’est valable que dans les conditions énumérées
ci-dessus : envergure totale du
système
decompteurs
déterminée,
distance entre lescompteurs
du même ordre degrandeur,
altitudedéterminée,
pas de toit notable.En outre la
formule (1)
nousindique
que le nombre total degerbes
devrait êtreinfini
commel’intégrale.
Ce résultat étant
absurde, ¡
ne saurait être constant et doit devenirplus petit
que zéro vers les trèsfaibles
densités. Mais la
figure
1 de l’articled’Auger
etDaudin montre que les côïncidences n’intéressent
qu’une
bande étroite de densités allant de iooo à iou de 100 à i ou même moins. Il
suffit
que variepeu dans un tel intervalle.
Serrons de
plus près
les limites danslesquelles (2)
a un sens. Pour que
l’intégrale
soit finie pour lalimite
supérieure
il suffit ousi o- = o que y > o.
Pour que
l’intégrale
soit finie - pour la limiteinférieure 0 ---+ 0,
comme i --si 6,
leproduit
tend versITsioP,
l’intégrale
tend versCeci a un sens pourvu que 1 ou
encore p > y.
Donc,
deux conditionsDans les
expériences
y estcompris
entre i et 2voisin de
1,5 :
l’intégrale
a donc un sens pourvuqu’on
enregistre
des coïncidences au moins doubles.Dans des conditions 0 Ù y serait
supérieur
à 2, lesgerbes
ne seraientenregistrables qu’en
coïncidencesau moins
triples.
C’est cequi
seproduit
probablement
auxfortes
densités.3.
Intégration.
- Leprincipe
nous en a étéindiqué
par le Dr E. Schatzmann de l’Institutd’Astrophysique.
Il suffit
d’intégrer
deux fois parparties
pour 1 C y 2Les deux
premiers
crochets sont nuls aux deux limites si les conditions I et II sontremplies.
Examinonsl’intégrale
restante.Développons
leproduit
II etmultiplions
pare-6°,
on aura unpolynome d’exponentielles
dontchaque
terme sera de la forme où si est une somme d’un certain nombre desurfaces
si etAl
lecoefficient
del’exponentielle
d’exposant
si+,7.La dérivée seconde de
chaque
terme estSi y
2l’intégrale
a un sens, c’est factorielleExemples d’application.
- a. Soit àcalculer
lescoïncidences doubles entre deux
compteurs
de surface s et S sans anticoïncidences 7 = o. Leproduit
II estLes
exposants
sisont s, S
et S -E- s, lescoeffi-cients Ai sont -- i, -
i et + 1
b. Soit à calculer les coïncidences
pièiiies
entre pcompteurs
identiques
s; qcompteurs
identiques
étant en anticoïncidences a =q . s; sl est i . s
(i
allant de l àp) - Al
est(- I)i.C~)
4. Premières
conséquences. - Si les surfaces
de tous lescompteurs
sontmultipliées
par unfacteur
commun~t,
chaque
terme(si
estmultiplié
par ~
et le nombre des coïncidences par Résultatconnu.
Si en coïncidences
doubles,
les surfaces des deuxcompteurs
sont trèsdifférentes,
parexemple
si sS,
onpeut
remplacer
Au
premier
ordreprès,
le nombre des coïnci-dencesP2
varie commeSi l’un des
compteurs
est trèsgrand,
le nombre des coïncidences doubles varie comme lasurface
dugrand
compteur
à lapuissance
(y
-1),
environ comme la racine carrée de lasurface.
Par
exemple, le dispositi f
desgerbes
de mésons deJanossg
est actionné par uneparticule gerbigène
très
petite surface et le
nombre desgerbes
de mésons associées à la coïncidence d’.uncompteur
éloigné
variera comme la racine carrée de lasurface
de cecompteur (1).
5. Nombre de
trajectoires
sur une surface déterminée. - Le nombre detrajectoires qui
traversent une chambre de Wilson commandée parun
système
decompteurs,
est unegrandeur
inté-ressante.
a. Nombre moyen. -- Pour
une
gerbe
dedensité a,
le nombre moyen de
trajectoires
sur la surface S est S ô.Pour l’ensemble des
gerbes,
c’est la valeur moyenne de Sa.Cette
intégrale
n’a de sens que si dans la condi-tionI,
onremplace
y > o par y > i. Pourintégrer
le
numérateur,
il suffit d’une seuleintégration
parparties
et donc d’une dérivation. Onremplacera
donc y par y - 1, b.
Fréquence
du passage de »trajectoires
sur lasur f ace
S. -- Pour lagerbe
de densitéa,
cette fré-quence est donnée par la formule de PoissonC’est la valeur moyenne de cette
probabilité qui
donne lafréquence
depassage
de vtrajectoires
pour toutes lesgerbes
Il faut évidemment
remplacer
o- par S + 7et y par Y - v
moyennant
quoi,
on trouvera aisément si j > 1On
peut
remplacer
le facteur entre crochetsi
par formule valable aussi pour 1.1 = o
Ce sont, sous une autre
forme,
les résultatsindiqués
auparagraphe
13,
formules(8)
et(9)
parAuger
et
Daudin,
sauf erreurd’impression
(dans k’J
remplacer
SY par(1) Note sur épreuve : l’auteur remercie 1~. Janossy qui lui
a communiqué la copie d’un article aux Procedings of the Royal Society, avant sa parution. Dans ce travail des calculs analogues sont développés mais en vue d’applications
généralement différentes.
6.
Coïncidences
en combinaisons. - Pour accroître lasouplesse
dessystèmes
decompteurs,
on est de
plus
enplus
amené àenregistrer
des coïncidences d’ordre inférieur au nombre decomp-teurs
utilisés,
ensignalant quels
sont lescompteurs
touchés àchaque
coïncidence(Regener, Rogozinsky
et
Auger, etc.),
parexemple,
par deslampes
néon. Parexemple,
àl’École
Normalesupérieure-Maze et Fréon ont construit un
appareil qui
enre,gistre
toutes les coïncidences au moinstriples
entre neuf
compteurs
etpermet
de lire le nombreet la
position
descompteurs
touchés.Ceci pose un nouvel
objet
au calcul : calculerles coïncidences au moins
pièmes
entre rcompteurs
identiques
de surface s.On ne saurait
partir
du nombre de coïnci-dencespièmes
entre pcompteurs
etmultiplier
par le nombre de combinaisons de rcompteurs
p à p car les coïncidences touchantplus
de pcompteurs
intéressentplusieurs
combinaisons de pcompteurs :
pour additionner des
probabilités,
il faut que lescas s’excluent les uns les autres.
En
revanche,
les coïncidencespièrnes
ne touchantaucun autre
compteur (anticoïncidences
des r --- p autrescompteurs)
s’excluent les unes les autres ets’ajoutant
toutes, donnent le nombre de coïnci-dences d’ordre p entre les rcompteurs,
cequ’on
écrira
On pourra de même calculer les coïncidences
d’ordre
p
+ I, ...,jusqu’à
r et enajoutant
connaître le nombre total de coïncidences d’ordreégal
ousupérieur
à p(par exemple,
les coïncidences entre troiscompteurs
aumoins),
cequ’on
écriraD’après (5)
le nombre9t§1
de coïncidencespièmes
prises
entre rcompteurs
On
peut
par un calcul assezcomplexe,
trouverune formule
générale
relativementsimple
pour lescoïncidences d’ordre
égal
ousupérieur
à pL’on
peut,
calculerla
fréquence
relativeavec
laquelle
uncompteur
déterminé est touchédans un tel
montage
actionné par les coïncidencespièmcs
entre r
compteurs.
Lafréquence
aveclaquelle
uncompteur
déterminéparmi
les r, n’est pas touché est7.
Applications numériques. - Appliquons
les formulesindiquées
à descompteurs identiques.
Coïncidences doubles entre 2
compteurs
[for-Coïncidences
triples
entre 3compteurs
[for-mule
(5)
p =3,
q = o ou
(8)
r = p =3]
Coïncidences
quadruples
entre4
compteurs
[for-mule
(5)
p= 4, q = o
ou(8) r = p = 4]
Coïncidences au moins
triples
entre 9compteurs
[formule
(8)
r =g, p ~
3]
Voici un tableau
numérique
pour différentesvaleurs
de y :
Enfin,
lafréquence
relative aveclaquelle
uncompteur
est touché est :pour ioo, 44,6 pour ioo, pour 100
contre ;o pour 100 observe.
On voit
qu’au
niveau de la mer, pour desenver-gures de
quelques
mètres,
l’indice y est très vraisem-blablement woisin de1,6~.
En altitude y doit diminuer
(confirmé
par letravail de Maze et
Fréon) :
donc, l’accroissement des coïncidencesdépend légèrement
dumontage,
les coïncidences doublesaugmentant
moins vite que lestriples,
les coïncidences entre groscompteurs
augmentant
moins vite que les coïncidences entrepetits
compteurs.
Le calcul montre que les coïnci-dences au moinstriples
entre neufcompteurs
enre-gistrées
parl’appareil
Maze-Fréon doivent croître à peuprès
comme les doubles dont la croissance aété observée par le groupe
d’Auger.
En combinantavec les résultats de
Hilberry,
onprévoit
que lescoïncidences observées par Fréon et Maze doivent être
multipliées
environ par 10 à 3 00o m et par 35vers 530o m, soit 10 : h au niveau de la mer, i oo : h
à 300o et 350 : h vers 53oom.
On voit
quel
intérêtprésentent
ces calculs pourla
prévision
desexpériences
degrande
gerbe.
d’un ou
plusieurs
compteurs. -
On sait(voir
Daudin,
Ann. dePhys.,
20,
p.563)
que l’onpeut représenter l’absorption
des rayons degerbe
par un
écran,
comme unesimple
diminution del’efficacité, c’est-à-dire de la surface du
compteur
protégé.
Demême,
au moinsqualitativement,
sil’on
rapproche
deuxcompteurs
onaugmente
le nombre des coïncidences et l’efficacité descompteurs
ou, si l’on veut, leur surface efficace(effet
decorré-lation dans
l’espace).
L’effet de ces variations de surface est très différent suivant le
montage
descompteurs. Supposons
poursimplifier
que deuxcompteurs
de surface s subissent unepetite
variationidentique
de surfaceégale
à As.Plaçons-les
d’abord en coïncidencesdoubles. Il est évident
d’après
leparagraphe
7 que la variation relative des coïncidences seraAssocions un troisième
compteur
de mêmesurface s mais fixe. Un calcul élémentaire montre -que la même variation às des deux
premiers
comp-teurs entraînera une variation destriples
Associons maintenant à ces trois
compteurs
unquatrième
degrande
surface S enanti-coïncidence. Un calcul
d’approximation
montre que le nombre de cestriples
nonquadruples
estde la forme A . s2 . s . SY-3 et que la variation relative
est
donc - -
(deux
des troispetits compteurs
s
seuls
varient).
-
-Les trois
montages
conduisent donc à des variations relatives allant dusimple
au double. Engénéral
onpeut
dire que lespetits
effets sontnoyés
dans lesmontages
exigeant
de fortes densités parce que lesgerbes
très denses saturent lescompteurs.
Ils sontau contraire
exagérés
si l’on exclut lesgerbes
densespar
quelque système
d’anticoïncidence. Ceci est ledéveloppement
de l’observationoriginale
deMaze;
lorsque parmi
les neufcompteurs , on
en considèredeux de
plus
enplus
écartés,
la décohérence esttrès accentuée sur les coïncidences
triples
nonquadruples (anticoïncidences
des six autrescomp-teurs).
D’après
cequi précède
l’effet de ladécohé-rence doit même être
supérieur
à celuiqu’on
obtien-drait en observant les coïncidences doubles entre deuxcompteurs
deplus
enplus
écartés comme l’ont fait autrefoisAuger,
Maze etRobley.
Dernière observation : Autrefois
Auger
et Daudinessayèrent
de déceler les condensations locales encoïncidences
triples
enrapprochant
deuxcompteurs
surtrois,
ilspensaient
faire de cesystème rapproché
un sélecteur de condensations locales. La chambrede Wilson montra par la suite
qu’il
n’en était rien. Cequi
précède
en fournitl’explication :
loind’accentuer l’effet des condensations
locales,
cemontage
les défavorisait en lesnoyant
dans lesgerbes
degrande
densité. Il aurait falluajouter
un
quatrième compteur,
degrande
surface,
enanticoïncidence
(2).
(2) Note : a plus forte raison les essais tentés en coïncidences
quadruples pour étudier la décohérence en écartant deux compteurs sont-ils peu adaptés. Ceci explique peut être l’échec d’une récente expérience de Cocconi.
Manuscrit reçu le 20 octobre
BIBLIOGRAPHIE.
JANOSSY, Communication au Congrès de Cracov ie.
COCCONI, LOVERDO et TONGIORGI, Phys. Rev., 1946, 70, 841
et suivantes.
DAUDIN et LOVERDO, Journ. de Phys. Rad., 1947, 8, 233.
AUGER, EHRENFEST, MAZE, et FRÉON, J. de Phys. et Rad., 1939, p. 39.