Soit ( ) u
nla suite numérique définie sur ` par :
0 1
0
3
n4
n
u
u
+u
⎧⎪
⎨⎪⎩
=
= +
1. a) Montrer que ( ) u
nest majorée par 4.
b) Montrer que ( ) u
nest strictement croissante.
c) En déduire que ( ) u
nconverge et déterminer sa limite.
2. a) Montrer que pour tout entier naturel n, on a :
( )
1
4 1 4
2
nu
n+u
− ≤ −
b) Retrouver le résultat du 1. c).
c) Etudier la convergence de la suite ( ) v
ndéfinie sur ` par :
( )
2
4
n n
v = n − u
Analyse
On a ici affaire à une suite récurrente où un+1 est de la forme f u
( )
n avec f x: 6 3x+4. La question 1. est classique et conduit à établir la convergence de la suite grâce à un théorème majeur du cours. La seconde question est plus délicate et consiste en comparaisons de suites et de suites géométriques …Résolution
Question 1. a)
Nous allons établir un encadrement par récurrence.
Posons :
P
n : « 0≤un<4 ».Initialisation
Comme u0= <0 4 , la propriété
P
0 est vraie.Hérédité
On considère un entier naturel n quelconque fixé et on suppose que
P
n est vraie.On a donc : 0≤un <4.
On en déduit immédiatement : 3 0 4× + ≤3un+ < × + =4 3 4 4 16, soit : 4≤3un+ <4 16. D’où : 2≤ 3un+ <4 4. On a bien : 0≤un+1<4.
La propriété
P
n+1 est donc vraie.Finalement : ∀ ∈n `, 0≤un<4. Donc :
, 4n
n u
∀ ∈` <
Remarque : on a établi : ∀ ∈n `, 0≤un<4. En fait, notre calcul nous permet de conclure que l’on a : u0=0 et ∀ ∈n `*, 0<un<4.
Question 1. b)
Nous nous intéressons à la différence : un+1−un.
Pour tout entier naturel n non nul, on a, la somme un+1+un ne pouvant être nulle (cf. la remarque ci-dessus, u0 est le seul terme nul de la suite et tous les autres sont strictement positifs), on a :
(
1)(
1) ( )( )
21
1
3 4 3 4 3 4
3 4 3 4
n n n n
n n n n n n
n n
n n n n n n
u u u u
u u u u u u
u u
u u u u u u
+ +
+
+
+ − + +
− + + −
− = = =
+ + + + +
D’après la question précédente, le dénominateur un+1+un = 3un+ +4 un est strictement positif. Le signe de la différence un+1−un est donc celui de 3un+ −4 un2.
On a facilement : − +x2 3x+ = − +4
(
x 1)(
x−4)
, d’où :( )( ) ( )( )
3un+ −4 un2= − un+1 un−4 = un+1 4−un .
D’après la question précédente, on a : 4−un>0. Comme un≥ ⇒0 un+ ≥ >1 1 0, on a finalement
(
un+1 4)(
−un)
>0 et donc un+1−un >0.La suite
( )
un n∈` est strictement croissante.Question 1. c)
La suite
( )
un n∈` est strictement croissante et majorée, elle est donc convergente. Notons L sa limite.On a : un+1= f u
( )
n avec f x: 6 3x+4. Or : lim n 1 lim nn u + n u L
→+∞ = →+∞ = .
Par ailleurs, comme la suite
( )
un n∈` est minorée par 0, on a : L≥0. La fonction f étant continue sur \+, on a : nlim un f L( )
→+∞ = .
Ainsi, la limite L vérifie : f L
( )
=L.Pour déterminer L on va donc résoudre le système :
( )
0 f L L L
⎧⎪ =
⎨ ≥
⎪⎩
On a :
( )
( )( )
2
2
3 4
3 4
0
0 0
1 4 0
3 4 0
0 0
4
f L L L L L L
L
L L
L L
L L
L L
L
= ⎧
⎧ + = ⎧ + =
⎪ ⇔⎪ ⇔
⎨ ≥ ⎨ ≥ ⎨ ≥
⎪ ⎪ ⎩
⎩ ⎩
+ − =
⎧ − − = ⎧⎪
⇔⎨⎩ ≥ ⇔⎨⎪⎩ ≥
⇔ =
La suite
( )
un n∈` converge vers 4.Question 2. a)
Pour tout entier naturel n, on a :
( )( ) ( ) ( )
1
4 3 4 4 3 4 16 3 4 3 4
4 4 3 4
4 3 4 4 3 4 4 3 4
n n n n
n n
n n n
u u u u
u u
u u u
+
− + + + − + −
− = − + = = =
+ + + + + +
A la question 1.a), on a vu que l’on avait 3un+ ≥4 2, pour tout entier naturel n.
On en déduit : 4+ 3un+ ≥4 6 et enfin : 1 1 4 3un 4 ≤6
+ + .
Il vient alors : 1
( ) ( ) ( )
3 4 1 1
4 3 4 4
6 2
4 3 4
n
n n n
n
u u u u
+ u
− = − ≤ × − = −
+ + .
Le résultat est ainsi établi.
( )
1
, 4 1 4
n 2 n
n u + u
∀ ∈` − ≤ −
Question 2. b)
D’après la question précédente, on a : 1
( )
, 4 1 4
n 2 n
n u + u
∀ ∈` − ≤ − .
Pour tout n strictement positif, on a alors, classiquement :
(
1)
2(
2) (
0)
1 1 1 1
0 4 4 4 ... 4 4
2 2 2 2
n n
n n n
u u − ⎛ ⎞ u − ⎛ ⎞ u ⎛ ⎞
< − ≤ − ≤⎜ ⎟⎝ ⎠ − ≤ ≤⎜ ⎟⎝ ⎠ − = ⎜ ⎟⎝ ⎠
Il convient, en toute rigueur, d’établir le résultat par récurrence.
Posons :
P
n : « 4 4 12
n
un ⎛ ⎞
− ≤ ⎜ ⎟⎝ ⎠ ».
Initialisation
Comme u0 =0, on a : 4−u0 =4. Par ailleurs :
1 0
4 4 1 4
⎛ ⎞ = × =2
⎜ ⎟⎝ ⎠ . D’où :
0 0
4 4 1
u ⎛ ⎞2
− = ⎜ ⎟⎝ ⎠ . La propriété
P
0 est vraie.Hérédité
On considère un entier naturel n quelconque fixé et on suppose que
P
n est vraie.On a donc : 1
4 4
2
n
un ⎛ ⎞
− ≤ ⎜ ⎟⎝ ⎠ .
D’après la question précédente, on a : 1
( )
4 1 4
n 2 n
u + u
− ≤ − .
On déduit de ces deux inégalités : 1
( )
11 1 1 1
4 4 4 4
2 2 2 2
n n
n n
u u
+
+ ⎛ ⎞ ⎛ ⎞
− ≤ − ≤ × ⎜ ⎟⎝ ⎠ = ⎜ ⎟⎝ ⎠ . La propriété est donc héréditaire.
En définitive, la propriété est vraie pour tout entier naturel n : , 4 4 1
2
n
n un ⎛ ⎞
∀ ∈` − ≤ ⎜ ⎟⎝ ⎠
D’après la question 1.a), il vient alors :
, 0 4 4 1 2
n
n un ⎛ ⎞
∀ ∈` < − ≤ ⎜ ⎟⎝ ⎠
Comme la suite 1 4 2
n
n∈
⎛ ⎛ ⎞ ⎞
⎜ ⎜ ⎟ ⎟
⎜ ⎝ ⎠ ⎟
⎝ ⎠ `
est géométrique de raison 1
]
1; 1[
2∈ − + , on a : 1
lim 4 0
2
n n→+∞
⎡ ⎛ ⎞ =⎤
⎢ ⎜ ⎟⎝ ⎠ ⎥
⎢ ⎥
⎣ ⎦ .
Le théorème des gendarmes nous permet alors de conclure :
( )
lim 4 n 0
n u
→+∞ − =
D’où : lim n 4
n u
→+∞ = . On a ainsi retrouvé le résultat de la question 1.c).
La suite
( )
un n∈` converge vers 4.Question 2. c)
Remarquons d’abord que nous ne pouvons conclure directement puisque l’on a : lim 2
n n
→+∞ = +∞
et, d’après la question précédente : nlim 4
(
un)
0→+∞ − = . Nous avons donc affaire à une forme indéterminée du type « ∞×0 ».
Nous allons raisonner avec n entier naturel non nul (ainsi, vn >0) et allons nous inspirer de la question précédente.
On a :
( ) ( )
( )
2 2 2
1 1 1 1
2
1 4 1 4 1 4
4 4 1 4
n n n n
n n n n
n u
v n u u
v n u n u n u
+ = + −− + =⎛⎜⎝ + ⎞⎟⎠ −− + = +⎛⎜⎝ ⎞⎟⎠ −− + .
On a immédiatement : 1
lim 1 1
n→+∞ n
⎛ + ⎞=
⎜ ⎟
⎝ ⎠ et, la fonction carrée étant continue en 1 :
2
1 2
lim 1 1 1
n→+∞ n
⎛ + ⎞ = =
⎜ ⎟
⎝ ⎠ .
Il existe donc un rang N tel que :
1 2 3
N 1
n 2
n
⎛ ⎞
≥ ⇒ +⎜⎝ ⎟⎠ ≤ .
Pour tout entier naturel n strictement supérieur à N on a alors, en tenant compte du résultat obtenu à la question 2.a) :
2
1 1 4 1 3 1 3
1 4 2 2 4
n n
n n
v u
v n u
+ = +⎛⎜⎝ ⎞⎟⎠ −− + ≤ × =
Soit, vn étant strictement positif : 1 3
n 4 n
v+ ≤ v .
Remarque : nous avons choisi ci-dessus la valeur 3
2 car son produit par 1
2 donne un résultat strictement inférieur à 1. Tout autre valeur strictement positive donnant un produit strictement inférieur à 1 aurait également convenu.
En raisonnant comme à la question précédente (nous ne redonnons pas tous les détails), on obtient :
N N
N 3
4
n
n vn v
⎛ ⎞ −
≥ ⇒ ≤ ⎜ ⎟⎝ ⎠
(La démonstration rigoureuse par récurrence conduit à initier le raisonnement au rang N) On a finalement, en tenant compte du signe de vn :
N N
N 0 3
4
n
n vn v
⎛ ⎞ −
≥ ⇒ ≤ ≤ ⎜ ⎟⎝ ⎠
Comme la suite
N N
N
3 4
n
n n
v
−
∈≥
⎛⎛ ⎞ ⎞
⎜⎜ ⎟ ⎟
⎜⎝ ⎠ ⎟
⎝ ⎠ ` est géométrique de raison 3
]
1; 1[
4∈ − + , on a :
N N
lim 3 0
4
n
n v
−
→+∞
⎡⎛ ⎞ ⎤=
⎢⎜ ⎟⎝ ⎠ ⎥
⎢ ⎥
⎣ ⎦ .
Le théorème des gendarmes nous permet alors de conclure : lim n 0
n v
→+∞ = . La suite