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Théorèmes de h-cobordisme et s-cobordisme semi-algébriques
Kartoue Mady Demdah
To cite this version:
Kartoue Mady Demdah. Théorèmes de h-cobordisme et s-cobordisme semi-algébriques. Mathéma-
tiques [math]. Université Rennes 1, 2009. Français. �tel-00481951�
N˚ d’Ordre : 3920
TH` ESE
Pr´ esent´ ee
devant l’Universit´ e de Rennes 1 pour obtenir
le grade de Docteur de l’Universit´ e de Rennes 1 Mention Math´ ematiques et Applications
en cotutelle avec l’Universit´ e de Pise par
Demdah Kartoue Mady
Institut de Recherche Math´ ematique de Rennes Ecole Doctorale MATISSE
UFR de Math´ ematiques
TITRE DE LA TH` ESE :
Th´ eor` emes de h-cobordisme et s-cobordisme semi-alg´ ebriques
Soutenue le 23 Juillet 2009 devant la commission d’Examen Composition du jury :
M. RICARDO BENEDETTI Professeur Examinateur M. FABRIZIO BROGLIA Professeur Codirecteur
M. JOSE F. FERNANDO Professeur Examinateur
Mme MARIE-FRANCOISE ROY-
COSTE
Professeur Examinateur
M. MICHEL COSTE Professeur Directeur
Remerciements
Ce travail n’aurait ´ et´ e possible sans les encouragements, les critiques tran- chantes, l’aide comp´ etente et la remarquable patience de mes encadrants : Prof.
Fabrizio Broglia and Prof. Michel Coste. Je ne les remercierai jamais assez.
Je tiens ` a remercier profondement le Prof. Masahiro Shiota qui m’a donn´ e de son temps, son aide, des id´ ees tr` es utiles pour cette th` ese.
J’esprime mes profonds remerciements au Prof. Francesca Aquistapace pour ses suggestions et son aide qui a am´ elior´ e la lisibilit´ e de cette th` ese.
Je remercie le staff du Dipartimento di Matematica di Pisa pour leur sympathie et soutient durant mes ann´ ees de th` ese.
J’exprime ma gratitude a tout le staff de la Tour de maths - D´ epartement des Math´ ematiques de l’Universit´ e de Rennes 1 pour leur gentillesse et support pen- dant mon s´ ejour ` a Rennes.
C’est un r´ eel plaisir pour moi de remercier mes amis : Andreea, Al-hassem, Ana, Luca, Marco, Flavien, Pascale, Fionntan, Diakit´ e, Isaia, Francesca, Jasmin, Otto, Seidou, Sebastien pour les moments agr´ eables pass´ es ensemble et pour leur sou- tien amical.
A toutes les personnes qui, de proche ou de loin, ont contribu´ e ` a la r´ ealisation de ce travail, je suis tr` es reconnaissant.
Je veux enfin remercier mes parents : Koumatei Bont´ e et Dabey Kartoue Mady.
Ils sont tout pour moi, et ` a eux je d´ edie cette th` ese.
Abstract
The h-cobordism theorem is a noted theorem in differential and PL topology.
It has been proved by Stephen Smale and is used in the proof of the generalized Poincar´ e conjecture in dimension greater than four. A generalization of the h- cobordism theorem for possibly non simply connected manifolds is the so called s-cobordism theorem.
In this thesis, we prove semialgebraic and Nash versions of these theorems. That is, starting with semialgebraic or Nash cobordism data, we get a semialgebraic homeomorphism (respectively a Nash diffeomorphism).
The main tools used are semialgebraic triangulation and Nash approximation.
One aspect of the algebraic nature of semialgebraic or Nash objects is that one can measure their complexities. We show h and s-cobordism theorems with a uniform bound on the complexity of the semialgebraic homeomorphism (or Nash diffeomorphism) contained in terms of the complexity of the cobordism data.
Finally we deduce the validity of the semialgebraic and Nash versions of the
cobordism theorems over any real closed field.
R´ esum´ e
Le th´ eor` eme de h-cobordisme est bien connu en topologie diff´ erentielle et PL.
Il a ´ et´ e d´ emontr´ e par Stephen Smale et avec comme cons´ equence la preuve de la conjecture de Poincar´ e en dimension sup´ erieure ` a 4. Une g´ en´ eralisation pour les h-cobordismes possiblement non simplement connexe est appel´ ee th´ eor` eme de s-cobordisme.
Dans cette th` ese, nous d´ emontrons les versions semi-alg´ ebrique et Nash de ces th´ eor` emes. C’est ` a dire, avec des donn´ ees semi-alg´ ebriques ou Nash, nous obte- nons un hom´ eomorphisme semi-alg´ ebrique (respectivement un diff´ eomorphisme Nash).
Les principaux outils intervenant sont la triangulation semi-alg´ ebrique et les ap- proximations Nash. Un aspect de la nature alg´ ebrique des objets semi-alg´ ebriques et Nash est qu’on peut mesurer leurs complexit´ es. Nous montrons les th´ eor` emes de h et s-cobordisme avec borne uniforme sur la complexit´ e de l’hom´ eomorphismes semi-alg´ ebrique (diff´ eomorphisme Nash) voulu, en fonction de complexit´ e des donn´ ees du cobordisme.
Pour finir, nous d´ eduisons la validit´ e de ces th´ eor` emes version semi-alg´ ebrique et
Nash sur tout corps r´ eel clos.
Abstract
Il teorema di h-cobordismo ` e un teorema noto in topologia differenziale e topo- logia PL. Fu dimostrato da Stephen Smale ed impiegato nella dimostrazione della congettura di Poincar´ e in dimensione maggiore di quattro. La generalizzazione del teorema di h-cobordismo per cobordismi possibilmente non semplicemente connessi ` e detta teorema di s-cobordismo.
In questa tesi dimostriamo le versioni semialgebriche e Nash di questi teoremi.
Pi` u precisamente, con i dati semialgebrici (rispettivamente Nash), otteniamo un omeomorfismo semialgebrico (rispettivamente un diffeomorfismo Nash).
I principali strumenti impiegati sono la triangolazione semialgebrica e l’approssi- mazione Nash. ´ E ben noto che si pu` o misurare la complessit` a degli oggetti se- mialgebrici o Nash. L’omeomorfismo semialgebrico ed il diffeomorfismo Nash che costruiamo nella nostra dimostrazione dei teoremi di h ed s-cobordismo hanno limite uniforme sulla loro complessit` a rispetto alla complessit` a dei cobordismi.
Infine, deduciamo la validit` a di questi teoremi nelle versioni semialegbrica e Nash
su qualunque campo reale chiuso.
Table des mati` eres
Introduction . . . . 1 1 Th´ eor` emes de h et s-cobordisme semi-alg´ ebriques et Nash 5 1.1 Vari´ et´ es de Nash et semi-alg´ ebriques . . . . 6 1.2 Quelques rappels de g´ eom´ etrie PL . . . . 7 1.3 Homotopie . . . . 14 1.4 Th´ eor` emes de h et s-cobordisme
diff´ erentiable et PL . . . . 18 1.5 Th´ eor` emes de h-cobordisme
semi-alg´ ebrique et Nash . . . . 19 1.6 Th´ eor` emes de s-cobordisme
semi-alg´ ebrique et Nash . . . . 25 2 Validit´ e des th´ eor` emes de h et s-cobordisme semi-alg´ ebriques et
Nash sur un corps r´ eel clos quelconque 31 2.1 Principe de Transfert de Tarski-Seidenberg . . . . 32 2.2 Extension de quelques propri´ et´ es
topologiques . . . . 33 2.3 Validit´ e du th´ eor` eme de h-cobordisme semi-alg´ ebrique sur un corps
r´ eel clos quelconque . . . . 46 2.4 Validit´ e du th´ eor` eme de h-cobordisme Nash sur un corps r´ eel clos
quelconque . . . . 56 2.5 Validit´ e des th´ eor` emes de s-cobordisme
semi-alg´ ebrique et Nash sur un corps r´ eel clos quelconque . . . . . 61
Bibliographie 65
Introduction
Soit un triplet de vari´ et´ es diff´ erentiables compactes (M, M 0 , M 1 ) tel que le bord de M est la r´ eunion disjointe de M 0 et M 1 . On dit que (M, M 0 , M 1 ) est un cobordisme. Si de plus M 0 et M 1 sont des r´ etractes par d´ eformation de M , on dit que le triplet (M, M 0 , M 1 ) est un h-cobordisme. Le th´ eor` eme de h-cobordisme s’´ enonce comme suit :
Soit (M, M 0 , M 1 ) un h-cobordisme diff´ erentiable simplement connexe.
Si dimM = 6 alors M est diff´ eomorphe ` a M 0 × I, o` u I = [0, 1].
Ce th´ eor` eme a ´ et´ e d´ emontr´ e par Smale en 1961 (cf Smale, S. : “Generalized Poincar´ e’s Conjecture in Dimensions Greater than Four.” Ann. Math. 74, 391- 406, 1961). Ce fut la cl´ e pour d´ ebloquer la conjecture de Poincar´ e en dimension sup´ erieure o` u ´ egale ` a 5, conjecture qui a r´ esist´ e jusqu’a r´ ecemment o` u G. Perelman a d´ emontr´ e le dernier cas de la conjecture en dimension 3 dans les ann´ ees 2002- 2003 (cf. [Pe]).
Dans cet ´ enonc´ e les vari´ et´ es sont diff´ erentiables et compactes, mais il est clair qu’il a du sens aussi pour d’autres cat´ egories de vari´ et´ es, par exemple topologiques ou PL. En fait le mˆ eme th´ eor` eme a ´ et´ e d´ emontr´ e dans les cat´ egories des vari´ et´ es PL et des vari´ et´ es topologiques, et a les mˆ emes cons´ equences que dans le cas diff´ erentiable. Il est vrai que la d´ emonstration du th´ eor` eme de h-cobordisme est bas´ e sur ce qu’on appelle en anglais ”Whitney trick”. Cette astuce ne fonctionne qu’en dimension sup´ erieure ou ´ egale ` a 5 pour le cas diff´ erentiable et le cas PL.
Par contre dans la categorie topologique, cette astuce marche aussi en dimension 4 comme le montre le travail de M. Freedman sur la conjecture de Poincar´ e.
Pour d´ emontrer le th´ eor` eme de h-cobordisme diff´ erentiable, Smale a utilis´ e la m´ ethode de d´ ecomposition en anses. On trouve plus tard une d´ emonstration uti- lisant la th´ eorie de Morse (cf. [M]). Dans la deuxi` eme m´ ethode, on construit une fonction de Morse c’est ` a dire une fonction lisse f : M −→ [0, 1] avec f −1 (0) = M 0 et f −1 (1) = M 1 telle que f ait un nombre fini de points critiques non d´ eg´ en´ er´ es.
En proc´ edant ` a l’´ elimination des points critiques, il est possible de construire une fonction de Morse sur M sans point critique. Ainsi, le flot du gradient de cette fonction donne le diffeomorphisme voulu.
Une g´ en´ eralisation de ce r´ esultat, pour les vari´ et´ es non n´ ecessairement sim-
plement connexes avec la condition suppl´ ementaire que les vari´ et´ es soient simple-
ment homotopes (voir section 1.3) entre elles, est le th´ eor` eme de s-cobordisme.
De mani` ere pr´ ecise :
Soit (M, M 0 , M 1 ) un h-cobordisme diff´ erentiable connexe de dimension
≥ 6. Alors, M et M 0 × I sont diff´ eomorphes si et seulement si M est simplement homotope ` a M 0 et M 1 .
Ce th´ eor` eme a ´ et´ e d´ emontr´ e pour les deux cat´ egories : diff´ erentiable et PL. Pour la cat´ egorie diff´ erentiable, la d´ emonstration est dˆ u ` a Mazur-Barden-Stallings (cf.[K]). On trouve pour la cat´ egorie PL, une demonstration dans [RS]. Les d´ emonstrations, dans les deux cas, ont ´ et´ e faites par la m´ ethode de d´ ecomposition en anses et le calcul de la torsion de Whitehead.
Alors, les questions que cette th` ese se pose sont les suivantes :
1. Est ce que la version semi-alg´ ebrique du th´ eor` eme de h-cobordisme est vrai ? Plus exactement, quand les donn´ ees sont semi-alg´ ebriques, peut on obtenir un hom´ eomorphisme semi-alg´ ebrique ?
2. Si la reponse est positive, est ce qu’on peut donner le mˆ eme th´ eor` eme sur un corps r´ eel clos quelconque ?
3. Mˆ emes questions en ce qui concerne le th´ eor` eme de s-cobordisme.
Or, pour ´ etendre ces r´ esultats, ` a priori deux chemins se pr´ esentent ` a nous de mani` ere naturelle :
– la m´ ethode de d´ ecomposition en anses comme ce fut fait dans le cas PL dans [RS].
– La m´ ethode d’int´ egration de champs de vecteurs en utilisant la th´ eorie de Morse comme ce fut utilis´ e dans [M].
Pour ce qui est de la premi` ere m´ ethode il faudrait r´ e´ ecrire toute cette th´ eorie version semi-alg´ ebrique. Ce qui revient ` a ´ ecrire l’´ equivalent du livre [RS] ver- sion semi-alg´ ebrique. L’int´ egration des champ de vecteurs admet un substitut semi-alg´ ebrique d´ evelopp´ e par Coste et Shiota pour d´ emontrer la version semi- alg´ ebrique du premier Lemme d’isotopie de Thom (cf. [CS1]).
Dans cette th` ese nous ne faisons usage d’aucune des deux m´ ethodes. Nous uti- lisons le th´ eor` eme de triangulation semi-alg´ ebrique pour transferer le r´ esultat du cas PL au cas semi-alg´ erique. Nous avons fait ce travail au premier chapitre, apr` es avoir revis´ e les d´ efinitions et les outils soit PL que semi-alg´ ebriques necessaires.
Nous avons aussi d´ eduit ces mˆ emes th´ eor` emes dans le cas des vari´ et´ es de Nash. Il se trouve qu’il y a une diff´ erence importante entre les variet´ es semi- algebriques de classe C 0 et les variet´ es Nash (c’est ` a dire ` a la fois analytiques et semi-alg´ ebriques) et en effet les arguments sont un peu diff´ erents. Ici, on a utilis´ e le th´ eor` eme d’approximation de Nash pour d´ eduire du cas diff´ erentiable les th´ eor` emes pr´ ecit´ es.
Une fois d´ emontr´ es ces th´ eor` emes pour IR, le passage ` a un corps r´ eel clos quelconque se fait par un proc´ ed´ e typique de ce sujet. Il s’agit de traduire les
´ enonc´ es de ces th´ eor` emes, par exemple “M est une vari´ et´ e simplement connexe”,
en des ´ enonc´ es du premier ordre de la th´ eorie des corps r´ eels clos. A ce point le
principe de Tarski-Seidenberg nous assure que les r´ esultats qui nous int´ eressent
sont vrais comme ils sont vrais pour IR. Le transfert que nous venons de d´ ecrire
se fait dans le second chapitre.
Chapitre 1
Th´ eor` emes de h et s-cobordisme semi-alg´ ebriques et Nash
Introduction
Soit M une vari´ et´ e lisse compacte ayant pour bord deux composantes M 0 et M 1 qui sont toutes deux des r´ etractes par d´ eformation de M . On dit que le triplet (M, M 0 , M 1 ) est un h-cobordisme . Le th´ eor` eme de h-cobordisme dit que si M , M 0 et M 1 sont simplement connexes et dimM ≥ 6, alors M est diff´ eomorphe ` a M 0 ×I o` u I = [0, 1]. Ce th´ eor` eme a ´ et´ e d´ emontr´ e par Stephen Smale en 1961 (cf.[Sm]).
Il a de nombreuse applications dont l’une bien connue est la g´ en´ eralisation de la conjecture de Poincar´ e en dimension sup´ erieur ou ´ egale ` a 5 (cf.[M]). Quelques ann´ ees plus tard, il a ´ et´ e d´ emontr´ e dans le cas PL. La preuve d´ etaill´ ee se trouve dans [RS].
Nous dirons qu’un triplet (M, M 0 , M 1 ) est un h-cobordisme semi-alg´ ebrique si les vari´ et´ es M, M 0 et M 1 sont des vari´ et´ es semi-ag´ ebriques telles que ∂M = M 0 ∪ M 1 , M 0 ∩ M 1 = ∅ et M 0 et M 1 sont des r´ etractes par d´ efomation semi- alg´ ebriques de M. Le th´ eor` eme de h-cobordisme semi-alg´ ebrique dit que si M , M 0 et M 1 sont simplement connexes et dimM ≥ 6, alors M est semi-alg´ ebriquement hom´ eomorphe ` a M 0 × I o` u I = [0, 1]. Pour d´ emontrer ce th´ eor` eme nous utili- sons le th´ eor` eme de triangulation semi-alg´ ebrique. Nous d´ emontrons de mˆ eme ce th´ eor` eme dans le cas des vari´ et´ es de Nash en utilisant le th´ eor` eme d’approxima- tion des applications diff´ erentiables sur les vari´ et´ es de Nash par des applications de Nash.
Une g´ en´ eralisation du th´ eor` eme de h-cobordisme pour le cas non simplement connexe, sous l’hypoth` ese plus forte que les r´ etractions de M sur M 0 et M 1 soient des s-homotopies (voir section 1.3), est app´ el´ ee th´ eor` eme de s-cobordisme. Nous d´ emontrons aussi ce dernier dans le cadre semi-alg´ ebrique et Nash.
Nous rappelons, dans la premi` ere section, les d´ efinitions sur les semi-alg´ e-
briques et les vari´ et´ es de Nash. Dans la deuxi` eme section, nous rappelons quelques
´ el´ ements de la g´ eom´ etrie PL. Nous rappelons dans la troisi` eme section quelques notions ´ el´ ementaires sur l’homotopie. Nous rassemblons dans la section quatre les ´ enonc´ es de th´ eor` emes de h et de s-cobordisme diff´ erentiels et PL. Dans la cin- qui` eme section, nous d´ emontrons les th´ eor` emes de h-cobordisme semi-alg´ ebrique et Nash. Et enfin dans la derni` ere section nous d´ emontrons les th´ eor` emes de s-cobordisme semi-alg´ ebrique et Nash.
1.1 Vari´ et´ es de Nash et semi-alg´ ebriques
Dans cette section, nous rappelons la d´ efinition de vari´ et´ e de Nash que nous utiliserons dans cette th` ese. Avant tout rappelons la d´ efinition de fonction de Nash.
Definition 1.1.1. Soit S un sous-ensemble de IR n .
– L’ensemble S est dit semi-alg´ ebrique s’il admet une repr´ esentation de la forme :
S =
k
[
i=1
{x ∈ IR n |f i (x) = 0, g i
1> 0, ..., g i
ki> 0}
o` u f i , g i
j∈ IR[X 1 ...X n ]
– Une application de classe C r entre deux ensembles semi-alg´ ebriques ou- verts est appel´ ee une application de Nash de classe C r si son graphe est un ensemble semi-alg´ ebrique.
A partir de cette d´ efinition, on peut donner la d´ efinition de vari´ et´ e de Nash calqu´ ee sur la d´ efinition classique de vari´ et´ e diff´ erentiable. Plus pr´ ecisement : Definition 1.1.2. – Un espace topologique M sera appel´ e une vari´ et´ e de
Nash de classe C r de dimension m s’il existe un recouvrement fini {U i } de M , des hom´ eomorphismes φ i : U i −→ IR m tels que
• φ i (U i ∩ U j ) est un ouvert semi-alg´ ebrique de IR m pour tout i et tout j,
• l’application φ j ◦ φ −1 i : φ i (U i ∩ U j ) → φ j (U i ∩ U j ) est une appli- cation de Nash de classe C r pour tout i et j .
– Une fonction f : M → IR, o` u M est une vari´ et´ e C r -Nash, est une fonction de Nash de classe C r si pour tout x ∈ M il existe une carte (U i , φ i ) telle que f ◦ φ −1 i soit de C r -Nash.
– Une vari´ et´ e C r -Nash M sera dite affine s’il existe un plongement C r -Nash de M dans IR n , c’est ` a dire une application C r -Nash f : M → IR n qui soit :
• pour r = 0, un hom´ eomorphisme semi-alg´ ebrique de M sur son image,
• pour r ≥ 1, de rang maximal et un hom´ eomorphisme semi-
alg´ ebrique de M sur son image.
Remark 1.1.3. – Une vari´ et´ e de Nash affine de classe C r est une sous-vari´ et´ e de classe C r de IR n qui est un ensemble semi-alg´ ebrique. Par contre toute sous-vari´ et´ e de classe C r de IR n qui est un sous-ensemble semi-alg´ ebrique n’est, en g´ en´ eral, une sous-vari´ et´ e C r Nash de IR n que pour r > 0 (cf.[S, Proposition I.3.9, p.28]). En effet pour r = 0, il existe des sous-vari´ et´ es C 0 de IR n qui sont semi-alg´ ebriques dans IR n mais n’admettent aucun atlas de Nash cf.[S, Remark V.2.4, p.183].
– Pour r < ∞ toute vari´ et´ e C r Nash admet un plongement dans IR n (cf. [S, Theorem III.1.1, p.142]), cependant pour r = ∞ il existe des vari´ et´ es C ∞ Nash qui ne sont pas affines (cf.[S,§ IV.1, p.155]).
Dans cette th` ese nous entendons par :
- vari´ et´ e semi-alg´ ebrique toute vari´ et´ e C 0 Nash affine, - application semi-alg´ ebrique toute application C 0 Nash.
- vari´ et´ e de Nash (tout court) toute vari´ et´ e C ω Nash affine, - application de Nash (tout court) toute application C ω Nash.
1.2 Quelques rappels de g´ eom´ etrie PL
Definition 1.2.1. Soient A et B deux sous-ensembles de IR n .
– Le joint de A et B, not´ e par A ? B, est d´ efini par le sous-ensemble A ? B = {λa + µb | a ∈ A, b ∈ B; λ, µ ≥ 0 et λ + µ = 1}
B A
AB
Figure 1.1 – joint Si A = {a} on ´ ecrit a ` a la place de {a} : a ? B .
– L’ensemble a ? B est appel´ e cˆ one de sommet a et de base B si chaque point x ∈ a ? B, et x 6= a, s’´ ecrit de mani` ere unique par x = λa + µb avec b ∈ B, λ, µ ≥ 0 et λ + µ = 1.
Sur la premi` ere figure a 1 ? B 1 n’est pas un cˆ one selon notre d´ efinition par
contre la seconde figure a 2 ? B 2 l’est.
a1
B1
a2
B2
Figure 1.2 – cˆ one
– Un sous-ensemble P de IR n est appel´ e poly` edre, si tout point a de P admet un voisinage conique N = a ? L dans P , o` u L est compact. Le cˆ one N est appel´ e une ´ etoile de a dans P , et L est appel´ e un entrelacs de a dans P . – Une application f : P −→ Q entre poly` edres est dite PL (piecewise-linear)
si chaque point a de P admet un voisinage conique N = a ? L dans P tel que f (λa + µx) = λf(a) + µf (x) o` u x ∈ L et λ, µ ≥ 0 et λ + µ = 1.
Lemma 1.2.2. Soient P et Q deux poly` edres. Une application f : P −→ Q est PL si et seulement si son graphe Γ f = {(x, f(x)) ∈ IR n+m : x ∈ P } est un poly` edre.
D´ emonstration. ⇒) Supposons que f soit une application PL. Soit (x, f (x)) ∈ Γ f avec x ∈ P. Il existe un voisinage conique N = x ? L de x dans P tel que : f(λx + µy) = λf (x) + µf (y), y ∈ L, λ ≥ 0, µ ≥ 0, λ + µ = 1 et L compact.
Nous avons Γ f
|Lcompact dans Γ f . Le point (x, f(x)) admet un voisinage conique N 0 = (x, f (x)) ? L 0 ou L 0 = Γ f
|L.
⇐) Supposons que Γ f est un poly` edre. Soit x ∈ P , soit N = (x, f(x)) ? L un voisinage conique de (x, f(x)) ∈ Γ f avec L compact. Alors l’ensemble {z ∈ P | (z, f (z)) ∈ N } est un voisinage conique de x de base L 0 = π(L) o` u π : Γ f −→ P d´ efinie par π(x, f(x)) = x. En fait
(z, f (z)) = λ(x, f(x)) + µ(y, f(y)), (y, f(y)) ∈ L, λ, µ ≥ 0 et λ + µ = 1, donc z ∈ N 0 = x ? L 0 .
Remark 1.2.3. L’hom´ eomorphisme semi-alg´ ebrique donn´ e par une projection centrale n’est pas en g´ en´ eral une application PL. Par exemple dans la situation en figure ci-dessous on a que cette projection centrale admet pour graphe un morceau d’une hyperbole.
D´ emonstration. Mettons tout ceci dans un rep` ere dont l’axe des abscisses coin-
cide avec la droite (A 0 B 0 ). Les points A, B, A 0 , B 0 et P ont pour coordonn´ ees
respectives : (a x , a y ), (b x , b y ), (a 0 x , a 0 y ), (b 0 x , b 0 y ) et (p x , p y ). Posons A t = (1−t)A+tB
un ´ el´ ement du segment [AB] o` u t ∈ [0, 1]. Posons π(A t ) = A 0 s l’image de A t par
A’ B’
A
B P
A A’
B B’
Γ
πFigure 1.3 – projection centrale
la projection centrale π issue du point P du segment [AB] sur le segment [A 0 B 0 ] o` u A 0 s = (1 − s)A 0 + sB 0 et s ∈ [0.1]. Alors A 0 s est sur la demi-droite [P, A t ), c’est
`
a dire A 0 s = rP + (1 − r)A t avec r ≤ 1. La projection consid´ er´ ee peut ˆ etre d´ efinie par : t 7→ s avec s et t v´ erifiant les trois relations pr´ ec´ edentes. Apr` es quelques calculs ´ el´ ementaires on trouve que :
s = at + b ct + d + e o` u
a = p y (b x − a x ) − p x (b y − a y ), b = p y a x − p x a y , c = (b 0 x − a 0 x )(a y − b y ), d = (b 0 x − a 0 x )(p y − a y ),
e = a 0 x a x − b 0 x .
Ce qui d´ emontre bien qu’une projection centrale n’est pas en g´ en´ eral PL.
On note par H m le demi-espace
H m = {(x 1 , ..., x m ) ∈ IR m : x m ≥ 0}.
Definition 1.2.4. – Un poly` edre M est une vari´ et´ e PL sans bord de dimen- sion m si chaque x ∈ M admet dans M un voisinage PL-hom´ eomorphe ` a un ensemble ouvert dans IR m .
– Un poly` edre M est une vari´ et´ e PL ` a bord de dimension m si chaque point de M admet un voisinage PL-hom´ eomorphe ` a un sous-ensemble ouvert de H m . Le bord de la vari´ et´ e M , on note ∂M , est l’ensemble des points de M tels qu’il existe un voisinage ouvert PL U de x dans M et un homeomorphisme PL φ de U vers un ouvert de H m avec φ(x) ∈ φ(U ) ∩ ∂ H m . On montre que
∂M est une sous-vari´ et´ e PL de M.
– Si ∂M = ∅ et M est compacte, la vari´ et´ e M est dite ferm´ ee.
– Si M est une vari´ et´ e PL quelconque, on d´ efinit l’int´ erieur de M , qu’on note IntM , par IntM = M − ∂M .
Dans ce qui suit nous rappelons la notion de complexe simplicial.
Definition 1.2.5. Soient a 0 , ..., a d des points de IR n affinement ind´ ependants c’est ` a dire qu’ils ne sont pas tous contenus dans un sous espace affine de dimen- sion d − 1.
– Le simplexe de sommets a 0 , ..., a d est l’ensemble d´ efini par : [a 0 , ..., a d ] = {x ∈ IR n : ∃λ 0 , ..., λ d ∈ [0, 1]
d
X
i=0
λ i = 1 et x =
d
X
i=0
λ i a i }.
– Le simplexe ouvert correspondant est : ]a 0 , ..., a d [= {x ∈ IR n : ∃λ 0 , ..., λ d ∈]0, 1[
d
X
i=0
λ i = 1 et x =
d
X
i=0
λ i a i }.
– Une face d’un simplexe σ = [a 0 , ..., a d ] est un simplexe τ = [b 0 , ..., b e ] tel que :
{b 0 , ..., b e } ⊂ {a 0 , ..., a d }.
Nous notons par τ < σ le fait que τ est une face de σ.
Definition 1.2.6. Un complexe simplicial K est un ensemble de simplexes v´ erifiant les conditions suivantes :
1. Si σ ∈ K et τ < σ, alors τ ∈ K ;
2. Si τ , σ ∈ K, alors, τ ∩ σ < τ et τ ∩ σ < σ.
L’ensemble |K| = S
σ∈K σ est appel´ e r´ ealisation g´ eom´ etrique du complexe sim- plicial K.
Un complexe simplicial est dit fini s’il admet un nombre fini de simplexes.
Theorem 1.2.7. Tout poly` edre compact est la r´ ealisation g´ eom´ etrique d’un com- plexe simplicial fini.
D´ emonstration. Voir [RS, Theorem 2.11, p.16].
Definition 1.2.8. Soit P un poly` edre et K un complexe simplicial. Si P = |K|, K est dit une triangulation de P .
Definition 1.2.9. Soient K et L deux complexes simpliciaux. Le complexe sim- plicial L est une subdivision simpliciale du complexe simplicial K , si |L| = |K| et chaque simplexe de L est contenu dans un simplexe de K. On note L / K.
Supposons le complexe simplicial K fini. Soit σ un simplexe de K. Notons par ˆ
σ son barycentre. La subdivision barycentrique de K, que nous notons K 0 , est le complexe simplicial fini dont les simplexes sont tous les [ ˆ σ 0 , σ ˆ 1 , ..., σ ˆ d ] tels que σ i
est un simplexe de K, pour i = 0, ..., d, et σ i est une face propre de σ i+1 , pour
i = 0, ..., d − 1.
Definition 1.2.10. Soient K et L deux complexes simpliciaux. Une application f : |K| −→ |L| est dite simpliciale si pour tout simplexe σ dans K, f (σ) ∈ L et f |σ est lin´ eaire.
Definition 1.2.11. Soit π : |K| → |L| une projection centrale qui envoie sim- plexe sur simplexe. L’application π, en restriction aux sommets, est une appli- cation simpliciale. L’application simpliciale π 0 : |K| → |L|, d´ efinie en ´ etendant lin´ eairement π restreinte aux sommets sur chaque simplexe, est appel´ ee projection pseudo-centrale associ´ ee ` a π.
Theorem 1.2.12. Soient K et L deux complexes simpliciaux. Soit f : |K| −→ |L|
une application PL. Alors, il existe des subdivisons simpliciales K 0 / K, L 0 / L telles que f : |K 0 | −→ |L 0 | est simpliciale.
D´ emonstration. Voir [RS, Theorem 2.14, p.17].
Definition 1.2.13. L’´ etoile d’un sommet a relative ` a un complexe simplicial K est l’ensemble de tous les simplexes dans K qui admettent a comme un sommet.
On la note st(a, K). Nous pouvons l’´ ecrire comme suit : st(a, K ) = {τ ∈ K|a < τ }
Remarquons que l’´ etoile d’un sommet relativement ` a un complexe simplicial donn´ e n’est pas n´ ecessairement un complexe simplicial.
L’entrelacs d’un sommet a relatif ` a un complexe simplicial K est l’ensemble de tous les simplexes τ dans K tels que leurs joints a ? τ avec τ des simplexes de K qui n’admettent pas a comme sommet. On note lk(a, K). On peut l’´ ecrire aussi comme suit :
lk(a, K) = {τ ∈ K|a ? τ ∈ K, a / ∈ τ}.
Remark 1.2.14. La r´ ealisation g´ eom´ etrique N = |st(a, K)| (respectivement L = |lk(a, K)|) est une ´ etoile de a (respectivement un entrelacs de a) dans le poly` edre |K | selon la d´ efinition d’´ etoile (respectivement d’entrelacs) donn´ ee tout au d´ ebut de cette section pour d´ efinir un poly` edre.
R´ eciproquement, la d´ efinition d’une ´ etoile (respectivement d’un entrelacs), comme donn´ ee dans la d´ efinition de poly` edre, concorde avec la d´ efinition ci-dessus. En effet, soit P un poly` edre compact et a un point de P . Soit une ´ etoile N = a ? L de a dans P . Triangulons P − (N − L) avec L un sous complexe et ´ etendons ` a N en prenant le cˆ one de L ` a partir de a. Cela nous donne un complexe simplicial K 0 avec |K 0 | = P . Par cons´ equent N = |st(a, K 0 )| et L = |lk(a, K 0 )|.
Lemma 1.2.15. Soit K un complexe simplicial, K 0 C K et a un sommet dans
K. Alors, lk(a, K) est PL hom´ eomorphe ` a lk(a, K 0 ).
D´ emonstration. Soient σ i , i = 1, ..., r les simplexes de lk(a, K 0 ). Posons : σ + i = {(1 − t)a + tb | b ∈ σ i , t ≥ 0}.
Alors M = {σ + i ∩ τ |τ ∈ lk(a, K )} est une subdivision simpliciale de lk(a, K).
La projection centrale, notons π, issue du point a de |lk(a, K 0 )| sur |M |, est un hom´ eomorphisme qui envoie simplexe sur simplexe. Par consequent, elle est un isomorphisme simplicial par restriction aux sommets. Il vient que l’application pseudo-centrale π 0 : |lk(a, K 0 )| −→ |M | associ´ ee a π est un isomorphisme simpli- cial. En particulier π 0 est un hom´ eomorphisme PL. D’o` u le r´ esultat.
Definition 1.2.16. Tout poly` edre PL-hom´ eomorphe ` a I n sera appel´ e n-boule PL. Tout poly` edre PL-hom´ eomorphe ` a ∂I n+1 sera appel´ e n-sph` ere PL.
Theorem 1.2.17. Soit P un poly` edre. Le poly` edre P est une vari´ et´ e PL sans bord de dimension m si et seulement si pour tout x ∈ P un entrelacs de x dans P est une (m − 1)-sph` ere PL.
D´ emonstration. Evident.
Pour clore cette section, nous rappelons bri` evement le concept de voisinage r´ egulier. Nous avons tir´ e cette d´ efinition de [RS, ch.3, p.32] o` u elle est d´ ecrite de mani` ere detaill´ ee.
Definition 1.2.18. Supposons L ⊂ K deux complexes simpliciaux.
– Le complexe simplicial L est dit plein dans K si tout simplexe dans K, qui a tous ses sommets dans L est dans L.
– Le voisinage simplicial de L dans K est d´ efini par
N (L, K) = {σ|σ ∈ K, σ < τ, τ ∩ |L| 6= ∅}.
– Le complementaire simplicial de L dans K est d´ efini par C(L, K) = {σ|σ ∈ K, σ ∩ |L| = ∅}
– Une subdivision K 0 C K obtenue en subdivisant K en d´ ehors de L∪ C(L, K) est appel´ e une d´ eriv´ ee de K pr` es de L. Alors K 0 est obtenu ` a partir de K en subdivisant les simplexes qui rencontrent |L| mais qui ne sont pas dans L.
Supposons que L est plein dans K et K 0 est une d´ eriv´ ee de K pr` es de L.
On appelle N (L, K 0 ) un voisinage d´ eriv´ e de L dans K.
– Supposons maintenant que X ⊂ Y sont deux poly` edres avec X compact,
K une triangulation d’un voisinage de X dans Y avec |L| = X o` u L est
plein dans K , et que K 0 est une d´ eriv´ ee de K pr` es de L. Le poly` edre issu
de la r´ ealisation g´ eom´ etrique N = |N (L, K 0 )| est appel´ e voisinage r´ egulier
de X dans Y.
X
N
Y
Figure 1.4 – Voisinage r´ egulier
Dans le but de rappeler la d´ efinition d’´ equivalence d’homotopie simple, nous rappelons en premier lieu les d´ efinitions de collapse et expansion.
Definition 1.2.19. Soient P et Q deux polyh` edres tels que Q ⊂ P . Soit B n une n-boule PL. Si P = Q ∪ B n et Q ∩ B n = B n−1 avec B n−1 ⊂ ∂B n , on dit que Q est obtenu de P par un collapse ´ el´ ementaire . On le note par P ⇓ Q. On dit aussi qu’il y a une expansion ´ el´ ementaire de Q en P .
On dit que P collapse sur Q et on ´ ecrit P & Q s’il existe une suite de collapses
´ el´ ementaires P = P 0 ⇓ P 1 ⇓ ... ⇓ P m = Q. On dira dans ce cas aussi qu’il y a une expansion de Q en P et on note Q % P
P
Q
Bn
Figure 1.5 – Collapse-expansion ´ el´ ementaire
Definition 1.2.20. Soient Q ⊂ P deux poly` edres. Le poly` edre P est dit simple- ment homotope au poly` edre Q s’il existe une suite de collapses et expansions
P = P 0 & P 1 % P 2 & ... & P n = Q rel Q,
o` u rel Q veut dire que durant les op´ erations de collapses et expansions Q reste
inchang´ e. Nous dirons : P est s-homotope ` a Q.
Nous rappelons le th´ eor` eme qui dit qu’un voisinage r´ egulier d’un poly` edre P compact collapse sur P .
Theorem 1.2.21. Soit M une vari´ et´ e PL et X ⊂ M un poly` edre compact. Soit N un voisinage de X dans M . Si N est un voisinage r´ egulier de X, alors on a N & X.
D´ emonstration. Se d´ eduit de [H, Lemma 2.10, p.55] et [H,Theorem 2.11,p.56].
1.3 Homotopie
Rappelons dans cette section quelques notions d’homotopie que nous utilise- rons dans cette th` ese.
Definition 1.3.1. Soient X et Y deux espaces topologiques. Soient f et g deux applications continues de X vers Y . Les applications f et g sont dites homotopes et on note f ' g, s’il existe une application continue H : X × I −→ Y telle que H 0 = f et H 1 = g o` u H 0 (x) = H(x, 0) et H 1 (x) = H(x, 1) pour tout x ∈ X.
L’application H est appel´ ee homotopie entre les applications f et g.
La relation ”' ” est une relation d’´ equivalence.
Definition 1.3.2. Soient X et Y deux espaces topologiques. Une application f : X −→ Y est dite ´ equivalence d’homotopie s’il existe une application continue g : Y −→ X telle que f ◦ g ' id Y et g ◦ f ' id X .
Soient X et Y deux espaces topologiques tels que X ⊂ Y. L’ensemble X est un r´ etracte par d´ eformation de Y s’il existe une homotopie continue H : Y ×I −→ Y telle que :
– H t | X = id X ∀t ∈ I, – H 0 = id Y , H 1 : Y −→ X.
Il est clair que l’inclusion X , → Y , dans ce cas, est une ´ equivalence d’homotopie.
Definition 1.3.3. Soient f et g deux applications de X −→ Y , o` u X et Y sont des espaces topologiques. Soit Z ⊂ X. La notation f ' g (rel Z ) signifie qu’il existe une homotopie H : X × I −→ Y , avec H 0 = f et H 1 = g, v´ erifiant les conditions suivantes :
– f |
Z= g |
Z,
– H(x, t) = f(x) = g(x) pour tout x ∈ Z
Dans le but de d´ emontrer le Lemme d’approximation de fonctions continues par des fonctions PL, nous rappelons le Lemme qui suit.
Lemma 1.3.4. Soient P 1 , P 2 et P 3 des sous poly` edres du poly` edre P . Soit f : P →
I n une application continue telle que f | P
3est PL. Supposons P 1 ∩ P 2 = ∅. Soit
ε > 0 , il existe une application f 0 : P → I n v´ erifiant les propri´ et´ es suivantes :
1. f 0 | P
1est PL 2. f 0 | P
2∪P
3= f| P
2∪P
33. ||f 0 (x) − f(x)|| < ε pour tout x ∈ P 4. f 0 ' f rel P 2 ∪ P 3 .
D´ emonstration. Soient K 1 , K 2 , K 3 ⊂ K les complexes simpliciaux qui triangula- risent les poly` edres P 1 , P 2 , P 3 ⊂ P tels que K 1 soit plein dans K et que f (σ) soit contenu strictement dans une boule de rayon ε/2 pour tout σ ∈ K. D´ efinissons f 0 : P → I n en posant f 0 (v) = f (v ) pour tout sommet v de K. Alors pour un simplexe σ de K 1 , f |σ 0 est d´ efinie en ´ etendant lin´ eairement la definition de f 0 sur les sommets de σ. Si σ ∩ |K 1 | = ∅, posons f |σ 0 = f |σ . Finalement si σ ∈ K − K 1 , mais avec σ ∩ |K 1 | 6= ∅, on peut poser σ = σ 1 ? σ 2 avec σ 1 ∈ K 1 et σ 2 ∩ |K 1 | = ∅ (puisque K 1 est plein dans K). Alors , d´ efinissons f |σ 0 en ´ etendant lin´ eairement f 0 d´ ej` a d´ efinie sur σ 1 et σ 2 . Il est claire que f |P 0
2
∪P
3= f |P
2∪P
3et f |P 0
1