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Santé et environnement, un tandem éducatif prometteur

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Academic year: 2022

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Working Paper

Reference

Santé et environnement, un tandem éducatif prometteur

HAYOZ ETTER, Claire, BALSIGER, Jörg

Abstract

Travail de mémoire de CAS DD post 2015. Comment favoriser un travail inter-thématique entre la promotion de la santé et l'éducation à l'environnement dans le cadre intégratif proposé par l'éducation en vue d'un développement durable? Analyse de contexte, argumentaire et préparatifs d'un dossier de ressources pour le corps enseignant et autres acteurs professionnels en Suisse romande.

HAYOZ ETTER, Claire, BALSIGER, Jörg. Santé et environnement, un tandem éducatif prometteur. 2017, 59 p.

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:101516

Disclaimer: layout of this document may differ from the published version.

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ECOLE

Projet capstone CAS DD post 2015

Santé et environnement,

un tandem éducatif prometteur

Étudiante:

Claire Hayoz Etter Professeur:

Jörg Balsiger

30 septembre 2017

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Table des matières

1 Projet et contexte 4

1.1 Introduction à la problématique . . . 4

1.1.1 Questions au départ du projet . . . 4

1.1.2 Contexte professionnel . . . 5

1.1.3 Hypothèses . . . 5

1.2 Définition du projet . . . 6

1.3 L’école, lieu d’apprentissage, de vie et de travail . . . 7

2 Agenda 2030, santé et environnement 9 2.1 Education au développement durable . . . 9

2.2 L’objectif 4.7 et les autres ODD . . . 10

2.3 Contexte suisse . . . 13

2.4 Tandem santé et environnement favorable à l’Agenda 2030 . . . 13

2.5 Une durabilité forte . . . 14

2.6 Santé, environnement et économie . . . 15

3 Définitions 17 3.1 Environnement . . . 17

3.2 Education à l’environnement . . . 17

3.3 Santé . . . 18

3.4 Promotion de la santé . . . 18

4 Santé et environnement 19 4.1 Des déterminants sociaux de la santé aux facteurs environnementaux . . . 19

4.2 Santé environnementale . . . 20

4.3 Limites planétaires et santé . . . 22

4.4 Le besoin de nature . . . 23

5 Un travail inter-thématique santé et environnement 25 5.1 Priorités nationales . . . 25

5.1.1 Priorités nationales en santé . . . 25

5.1.2 Champs thématiques de l’éducation à l’environnement . . . 26

5.1.3 Priorités environnementales en Suisse . . . 27

5.2 Points forts des acteurs spécialisés . . . 27

5.3 Potentialités d’un travail interthématique santé et environnement . . . 28

5.4 Choix de priorités thématiques pour le dossier : climat et santé . . . 29

6 Projet de dossier pour le Réseau d’écoles21 31 6.1 Introduction . . . 31

6.2 Pourquoi ? . . . 31 6.3 Liens avec l’éducation en vue d’un développement durable, l’Agenda 2030 . 33

(5)

6.4 Liens aux plans d’étude . . . 34

6.5 Comment ? . . . 35

6.5.1 Se préparer . . . 37

6.5.2 En s’inspirant de pratiques d’écoles . . . 38

6.5.3 A l’aide de ressources pédagogiques . . . 39

6.5.4 Avec des acteurs extrascolaires . . . 43

6.6 Pour aller plus loin . . . 44

7 Plan d’action et de diffusion, risques et chances 46 7.1 Proposition d’animation pour multiplicateurs . . . 46

7.2 Plan d’actions possibles/chances et risques . . . 47

8 Conclusions 51

9 Références 59

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"L’arbre qui tombe fait plus de bruit que la forêt qui pousse"

Ce jeune rouge-queue croisé au soir sur mon bord de fenêtre contient toute l’interrogation de ma position dans l’univers. Entre le vert mouvant de mon environnement et le gris sécurisant de mon confortable logis en bordure de ville, j’hésite à prendre mon envol.

Frémissant dans ses ailes encore duveteuses, pétillant de curiosité et de joie de vivre, et pourtant déjà prudent sur la route à choisir, humble face aux défis de notre monde civilisé.

Qui suis-je pour mener le bal ? Quelle est cette forêt prometteuse ?

Ce travail patient, parfois laborieux, toujours stimulant, a modelé mon intérieur, a brouillé mes évidences, a donné des ailes à mes motivations tant professionnelles que personnelles.

J’écoute la forêt dans et avec laquelle je pousse.

Merci à...

éducation21 pour l’ouverture et le soutien à la formation

Adrian Etter, Nicole Fromment, Pierre Gigon, Sabine Muster, Barbara Schäfli, Florian Suter, Sandra Wilhelm, Beatrix Winistörfer et toute l’équipe du CAS pour les réflexions stimulantes et les échanges

Blaise Etter pour son appui et habileté pour la mise en page

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1 Projet et contexte

1.1 Introduction à la problématique

Malgré les rapports alarmants et leur large diffusion à propos de la détérioration des conditions environnementales, le citoyen suisse n’en ressent pas habituellement les im- pacts dans sa vie quotidienne. Face à la complexité des facteurs mis en cause il peut se sentir impuissant voire insignifiant. Par ailleurs l’image positive de la Suisse active avec succès dans le recyclage et le triage des déchets, cache l’ampleur des impacts de notre consommation dans d’autres pays. Sur le plan de la santé, l’augmentation des maladies non transmissibles et des troubles psychiques ont pris le devant de la scène. Les progrès extraordinaires de la médecine et les efforts de prévention ne suffisent pas à enrayer cette augmentation. De plus en plus souvent les pollutions diverses de notre environnement sont mises en cause. Que faire pour améliorer la santé des êtres humains tout en préservant et améliorant celle de l’environnement ? Quelle est la part possible de l’éducation, de l’école en particulier ?

1.1.1 Questions au départ du projet

Comment l’école peut-elle ne pas décourager les enfants et jeunes face à la complexité des défis environnementaux actuels ? Comment peut-elle encourager chacun-e à partici- per concrètement à respecter les limites planétaires ?

Au-delà des savoirs et de la compréhension des changements climatiques, dans le cadre de l’éducation au développement durable (EDD), comment faciliter l’acquisition de com- pétences qui permettraient d’être créatifs et novateurs par rapport à ces défis ?

En quoi l’augmentation des pathologies tant physiques que psychiques de l’être humain est-elle liée aux pollutions et dégradations de la qualité de l’alimentation, de l’eau, de l’air et de la qualité générale de l’environnement ?

Les nouvelles technologies et leurs utilisations tant obligées que récréatives sont présentes partout, dans les familles comme à l’école et au travail. N’éloignent-elles pas les enfants, les jeunes de leur environnement naturel ? Quelles conséquences cela a-t-il sur leur santé ? Y a-t-il du sens et si oui, comment augmenter la prise de conscience des liens entre santé et environnement ?

Les écoles vivent des changements importants (nouveau plans d’étude, restriction de res- sources, augmentation des tâches administratives, évaluation de qualité, etc.) et la re- cherche sur l’état de santé des enseignants nous rend attentif aux risque de surcharge et d’épuisement professionnel. Comment dans ce contexte, veiller à ce que le concept de l’EDD ne soit pas perçu comme trop complexe, compliqué ou lourd ? Quelles pistes pé- dagogiques proposer au corps enseignant qui permettent de tricoter ensemble de manière

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sensée, originale et motivante par exemple les thèmes de la santé et de l’environnement ? 1.1.2 Contexte professionnel

Dans le cadre des objectifs suisses pour la première décennie de l’EDD, la fondation édu- cation21 a été créée sur demande des offices fédéraux et de la CDIP. Fondée en 2013, elle est le fruit de la fusion entre les 2 anciennes fondations Education à l’environnement (FEE) et Education et développement (FED). Le concept EDD y est proposé comme inté- grateur, prenant sous un même toit l’éducation à l’environnement, aux interdépendances mondiales, la citoyenneté et les droits humains, la promotion de la santé, l’éducation à l’économie, etc. Ces« diverses éducations à»font partie des objectifs des plans d’études, mais n’ayant pas un caractère obligatoire, elles sont traitées de façon très inégale d’une école ou d’une classe à l’autre. Comment encourager les acteurs éducatifs à s’approprier ce cadre EDD ? Dans quelles mesures une réflexion/un approfondissement inter-thématique pourrait offrir des pistes novatrices et motivantes, qui ne surchargent pas l’école mais mettent en valeur ce qui est déjà pratiqué et renforce une vision systémique des entrées thématiques ?

En 2017, le Réseau suisse d’écoles en santé, promu et coordonné avec succès par la fonda- tion RADIX fête ses 20 ans d’existence. En Suisse c’est le plus grand réseau d’écoles, avec plus de 1800 écoles membres et 20 cantons qui ont mis en place un réseau cantonal d’écoles en santé avec des ressources variant d’un canton à l’autre. Dans la foulée de la création de la fondation éducation21, plusieurs offices fédéraux avec Promotion Santé suisse et la CDIP (Conférence des directions de l’instruction publique) ont demandé le développement de ce réseau vers un réseau d’écoles EDD. Après 3 ans d’intenses coopérations entre les fondations RADIX et éducation21 pour préparer cette ouverture, ce Réseau est devenu depuis mars 2017, le Réseau d’écoles21-Réseau suisse d’écoles en santé et durables. La coordination nationale du Réseau est passée sous la responsabilité d’éducation21, tandis que les coordinations régionales et les prestations du Réseau sont assurées par la coopé- ration entre RADIX et éducation21. Si la santé a depuis longtemps pris en compte la dimension citoyenne dans ses approches, elle n’a que très peu approfondi les liens entre santé et environnement. Quelles ressources concrètes et utilisables pour les écoles seraient à promouvoir et à développer pour une approche intégrant les dimensions de la santé et de l’environnement ?

1.1.3 Hypothèses

Une de mes hypothèses est d’explorer si et comment la découverte et l’expérience de la nature peuvent augmenter la prise de conscience de ses bienfaits pour la santé des enfants et des jeunes tout au long de leur croissance. Comme le dit Leonardo Boff dans la revue Comundo (p.4)1, « La connaissance ne suffit pas. . . une éducation qui nous permette

1. http://assets.comundo.org.ranger.iway.ch/downloads/co_marz_2017_internet_1.pdf, consulté septembre 2017

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de ressentir notre lien à la nature et aux autres est nécessaire. . . . Il est urgent de nous réinventer en tant qu’êtres humains, dans le sens d’instaurer une nouvelle manière d’ha- biter la planète. ». Prendre soin de soi-même et des autres est un leitmotiv dans toutes les activités de promotion de la santé et des préventions, mais pour assurer le bien-être des êtres humains ici et ailleurs il est aussi essentiel de prendre soin de la planète, et au quotidien de son environnement naturel.

L’autre hypothèse est que la mise en relation de l’expérience et du vécu de son propre corps (la perception intime/intériorisée de la santé physique, psychique, sociale et spi- rituelle) avec l’expérience et le vécu avec son environnement naturel, pourrait favoriser la sensibilité et la motivation à prendre soin des 2 systèmes. Favoriser la perception de notre corps comme un écosystème faisant partie et en relation d’interdépendance avec la planète et ses écosystèmes. Explorer si et comment la santé pourrait être un levier mo- tivant et positif pour contribuer à la prévention des risques pour la santé tant humaine qu’environnementale.

A l’image de la biodiversité des écosystèmes élément fondateur et essentiel de l’envi- ronnement, gageons qu’une « biodiversité » de solutions est nécessaire pour freiner la détérioration des conditions environnementales et respecter les limites planétaires et de même favoriser la santé globale de la population.

1.2 Définition du projet

« Santé et environnement, un tandem éducatif prometteur », tel est le titre de mon pro- jet capstone qui cherche à favoriser un travail inter-thématique entre la promotion de la santé et l’éducation à l’environnement, dans le cadre intégratif proposé par l’éducation en vue d’un développement durable (EDD). Ce travail est conçu dans une réflexion et approfondissement dans le cadre de mon engagement professionnel à la fondation édu- cation21, centre national de compétences et de prestations pour l’EDD dans les écoles obligatoires et secondaires II, y compris écoles professionnelles. Si le public-cible est bien à terme tous les enfants et jeunes en Suisse, notre travail s’adresse particulièrement aux multiplicateurs, actifs au quotidien des écoles.

Setting de recherche/projet : l’école

Public cible : les multiplicateurs : les enseignants et tous les adultes dans et autour du setting école, professionnels dans l’école comme acteurs extrascolaires, familles, com- munes, etc...

Public cible final : les enfants et les jeunes dans le système scolaire en Suisse romande (école obligatoire et secondaires II, y compris écoles professionnelles)

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But global : Favoriser un travail inter-thématique entre la promotion de la santé et l’éducation à l’environnement, dans le cadre intégratif proposé par l’EDD.

Objectifs spécifiques :

1. Développer un argumentaire pour montrer les liens réciproques entre santé humaine et environnement (nature). Mettre en valeur la découverte et l’expérience de la nature, la prise de conscience de ses bienfaits pour la santé des enfants et des jeunes tout au long de leur croissance.

2. Inventorier les sous-thématiques actuelles prioritaires entre santé et environnement qui se prêtent aisément à une approche intégrée dans le cadre scolaire (dans le sens des objectifs de l’Agenda 2030, et notamment les changements climatiques et la biodiversité, ainsi que dans le sens des priorités nationales de santé et prévention).

3. Repérer et collectionner quelques ressources innovantes (projets, offres d’acteurs extrascolaires ou matériel pédagogique) qui abordent les sous-thématiques inven- toriées dans l’objectif 2 et sont ou ont été déjà pratiquées dans ou avec des écoles.

4. Préparer un dossier thématique«santé et environnement»pour le site internet du Réseau d’écoles21, Réseau d’écoles en santé et durables, à disposition en priorité des écoles membres et des coordinateur-trice-s des réseaux cantonaux.

Matériel et méthodes :

— Lectures et recherche références et littérature

— Consultations sites internet

— Observation presse écrite

— Modules du CAS DD post 2015

— Interviews avec 3 spécialistes

— Echanges et feedback avec entourage et collègues professionnels

— Expertise et ressources de la fondation éducation21

— Expertise et compétences professionnelles personnelles

1.3 L’école, lieu d’apprentissage, de vie et de travail

L’école est bien plus qu’un lieu d’enseignement de disciplines et thématiques plus ou moins complexes. Autant dans les démarches de promotion de la santé, d’éducation à l’environ- nement et d’une manière plus globale d’éducation en vue d’un développement durable (EDD), l’école est à considérer comme un lieu d’apprentissage, de vie et de travail. Les compétences de participation, d’empowerment, d’équité des chances et de pensée systé- mique ainsi que les capacités de créativité, d’imaginer un avenir soutenable et de prendre soin de soi, des autres et de l’environnement sont au centre de ces approches. L’UNESCO met en évidence l’apprentissage communautaire pour le développement durable (DD)2 :

2. http://uil.unesco.org/fr/alphabetisation-competences-base/engagement-communaute/

lapprentissage-communautaire-developpement, consulté juillet 2017

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« Les communautés locales ont un rôle indispensable à jouer pour aider les populations à apprendre et à développer leurs compétences, et pour la réalisation de sociétés impliquées, inclusives et durables ». Dans ce sens l’école est une communauté locale où le potentiel d’expérimentation, de test, de mise en pratique joue un rôle important pour qu’enfants et jeunes découvrent et vivent avec tout leur corps, tête et émotions de nouvelles expé- riences et formes de partages et s’interroge sur leur consommation et celle de notre société.

Comment, par le biais de quels projets, activités, engagements ?

Créer des ponts , tisser des liens est stimulant et ouvre des champs d’exploration passio- nants. Le défi au final sera à la fois de pouvoir proposer et transmettre aux multiplicateurs des outils et ressources utiles et faciles d’accès et en même temps que ces outils répondent à leurs besoins dans leur rôle professionnel spécifique tout en éveillant leur curiosité et motivation à les utiliser.

Figure 1 – Une école en santé et durable

http://www.reseau-ecoles21.ch/sites/default/files/docs/fr/perspectives_

ecoles_en_sante_et_durables_reseau_decoles21.pdf, consulté septembre 2017

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2 Agenda 2030, santé et environnement

2.1 Education au développement durable

L’éducation tient un rôle indispensable et central dans les processus de transformation de nos sociétés vers un développement durable (DD). Les multiples sommets internationaux pour le DD l’ont affirmé et souligné au fil des années. Voici quelques morceaux choisis dans l’histoire récente :

Le rapport Bruntland, dans le chapitre 3.2 (p.78-79)3 « Elargir les objec- tifs de l’éducation » illustre à la fois la prise en compte dans l’enseignement du principe de précaution face à notre environnement et l’importance des attitudes du corps enseignant pour cette prise en compte :«Un enseignement devrait porter sur l’environnement et être intégré aux autres disciplines du programme officiel à tous les niveaux en vue de développer un sentiment de responsabilité à l’égard de l’environnement et d’enseigner aux étudiants comment surveiller celui-ci, le pro- téger et l’améliorer. » « Un moment critique pour intervenir se situe pendant la formation de l’enseignant. Les attitudes des enseignants seront décisives pour faire mieux comprendre l’environnement et ses rapports avec domaine, les institutions multilatérales et bilatérales doivent apporter leur soutien à la mise au point du programme pertinent dans les établissements de formation des enseignants, à la préparation des aides pédagogiques et autres activités analogues.»

— Lechapitre 364 del’Agenda21, plan d’action pour le 21ème siècle adopté à Rio de Janeiro au Sommet de la Terre en 1992, s’intitulePromotion de l’éducation, de la sensibilisation du public et de la formation. « Education, sensibilisation du public et formation sont liées à pratiquement tous les domaines d’Action 21 et encore plus étroitement à ceux qui ont trait à la satisfaction des besoins de base, au renforcement des capacités, aux données et informations, à la science et au rôle des principaux groupes.»

— En 2002, au sommet de Johannesburg (Rio + 10) l’assemblée générale de l’ONU affirme de manière forte le rôle de l’éducation en proclamant les années 2005 à 2014 « Décennie mondiale de l’éducation en vue d’un développement durable ».

— Préparé et approuvé par l’UNESCO en 2013, le Programme d’action global conçu pour assurer le suivi de la Décennie vise à contribuer de manière concrète et tangible aux agendas du développement et de l’éducation post-2015, au moment où la communauté internationale est en train d’élaborer un nouvel ensemble d’objectifs de développement durable.

— En septembre 2015, Le Programme de développement durable à l’horizon 2030est adopté par l’ONU avec les 17 objectifs de développement durable (ODD) de l’agenda 2030. « L’Éducation en vue du développement durable(EDD)

3. http://www.stephanedefis.com/arch/brundtland.pdf, consulté juillet 2017

4. http://www.un.org/french/ga/special/sids/agenda21/action36.htm, consulté juillet 2017

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est reconnue comme un élément clé de l’éducation de qualité et comme un cataly- seur essentiel du développement durable. Les Objectifs de développement durable (ODD) adoptés par la communauté mondiale reconnaissent l’importance de l’édu- cation pour la réalisation de leurs cibles d’ici à 2030. La cible 4.7 de l’ODD 4 sur l’éducation porte spécifiquement sur l’EDD et ses approches associées. » cité par l’UNESCO5.

L’UNESCO, en tant qu’institution spécialisée des Nations Unies pour l’éducation, est chargée de diriger et de coordonner avec ses partenaires l’agenda Éducation 2030. Un nouveau dossier d’information6 est publié en février 2017 : Le Programme d’action global pour l’EDD- Créer une impulsion par une action coordonnée au niveau mondial. Il est complété par unefeuille de routeet par lesobjectifs d’apprentissage pour l’EDD.

Le Programme d’action global pour l’EDD met l’accent sur cinq domaines d’action prio- ritaires7, cités sur lapage web8 d’éducation21 :

1. Renforcer les politiques

2. Intégrer les pratiques durables dans les environnements d’éducation et de formation (approches institutionnelles globales)

3. Renforcer les capacités des éducateurs et des formateurs 4. Mobiliser les jeunes et leur donner des moyens d’action

5. Encourager les communautés locales et les municipalités à élaborer des programmes communautaires sur l’EDD.

Le domaine prioritaire 29 (feuille de route p.18)«Transformer les environnements d’ap- prentissage et de formation»l’affirme : l’EDD va bien au-delà des grands discours, l’EDD c’est la pratique du développement durable.«La transformation des environnements d’ap- prentissage et de formation n’équivaut pas simplement à une gestion plus durable des ins- tallations mais plutôt à une transformation de l’éthique et de la structure de gouvernance de l’ensemble de l’institution ».

2.2 L’objectif 4.7 et les autres ODD

En éducation formelle, l’école a un potentiel de mise en liens et de contributions réci- proques entre les différents ODD, comme le montre l’illustration ci-dessous.

5. http://fr.unesco.org/pag, consulté juillet 2017 6. http://fr.unesco.org/pag, consulté juillet 2017

7. http://fr.unesco.org/pag/domaines-action-prioritaires, consulté juillet 2017

8. http://www.education21.ch/fr/edd/l-edd-au-niveau-international, consulté juillet 2017 9. http://unesdoc.unesco.org/images/0023/002305/230514f.pdf, consulté juillet 2017

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ECOLE

Figure2 – Figure 1

http://www.teachsdgs.org/, consulté juillet 2017

Dans ce projet capstone, l’ODD 4.7 est au centre en tant que concept intégrateur, per- mettant de tisser des liens entres les thématiques de la santé et de l’environnement, en se basant sur une vision commune, des compétences et des principes pédagogiques cohérents et complémentaires.

LesODD10 directement en lien et influencables dans une prise en compte interthématique santé-environnement sont ainsi :

4.7 D’ici à 2030, faire en sorte que tous les élèves acquièrent les connaissances et compétences nécessaires pour promouvoir le développement durable, notamment par l’éducation en faveur du développement et de modes de vie durables, des droits de l’homme, de l’égalité des sexes, de la promotion d’une culture de paix et de non- violence, de la citoyenneté mondiale et de l’appréciation de la diversité culturelle et de la contribution de la culture au développement durable

3.4 D’ici à 2030, réduire d’un tiers, par la prévention et le traitement, le taux de mortalité prématurée due à des maladies non transmissibles et promouvoir la santé

10. https://www.eda.admin.ch/agenda2030/fr/home/agenda-2030/die-17-ziele-fuer-eine-nachhaltige-entwicklung.

html, consulté septembre 2017

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mentale et le bien-être

3.5 Renforcer la prévention et le traitement de l’abus de substances psychoactives, notamment de stupéfiants et d’alcool

13.3 Améliorer l’éducation, la sensibilisation et les capacités individuelles et institution- nelles en ce qui concerne l’adaptation aux changements climatiques, l’atténuation de leurs effets et la réduction de leur impact et les systèmes d’alerte rapide

15.5 Prendre d’urgence des mesures énergiques pour réduire la dégradation du milieu naturel, mettre un terme à l’appauvrissement de la biodiversité et, d’ici à 2020, protéger les espèces menacées et prévenir leur extinction

D’autres ODD sont aussi indirectement liés : 5.1 Egalité (accès aux métiers, éducation) 5.2 Egalité entre les sexes (prévention violence)

12.8 Consommation responsable (consommations, styles de vie durables, éducation ci- toyenne)

16.7 Justice et paix (participation, inclusion, droits humains, citoyenneté) 17.17 Partenariat pour les ODD (partenariat public/privé, société civile) De manière illustrée :

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2.3 Contexte suisse

En Suisse l’EDD est ancrée dans les plans d’étude régionaux. Sans être une discipline obligatoire, elle a une portée interdisciplinaire et interthématique d’importance. Dans les représentations du grand public comme du corps enseignant, l’EDD est souvent confondue avec écologie ou engagement pour l’environnement (climat, gestion des déchets, énergie, etc.). Les nouvelles définition et représentation des ODD permet dès à présent d’évoluer vers une représentation plus systémique, engageant à la collaboration entre acteurs d’ho- rizons multiples. Le potentiel de synergies et contributions réciproques entre les diverses entrées thématiques telles que promotion de la santé, citoyenneté, droits humains, envi- ronnement, discriminations, etc. commence d’être mis en évidence, mais a été jusqu’ici insuffisamment élaboré. Une certaine concurrence entre acteurs (ressources à disposition diminuant), la peur de dilution ou d’affaiblissement de la thématique ( priorités nouvelles, manque de temps et d’espace pour l’approfondissement d’une thématique spécifique) et le manque de temps ou de volonté nécessaires pour comprendre les différentes manières de travailler des uns et des autres, ont été de possibles freins. Il est essentiel que les ouvertures et avancées proposées par l’Agenda 2030 prennent de plus en plus forme et consistance dans les écoles suisses.

En ce sens, l’ouverture du Réseau suisse des écoles en santé à l’éducation en vue d’un développement durable (Réseau d’écoles21 depuis mars 2017) offre des opportunités pour travailler à tous les ODD, et à tisser des liens entre eux, et entre acteurs différents.

D’autres réseaux d’écoles (santé, environnement, citoyenneté) de par le monde orientent leurs objectifs vers l’Agenda 2030, l’expérience en Suisse du plus grand réseau dans le milieu éducatif sert et servira à développer des outils et des bonnes pratiques utiles et inspirantes en Suisse et pour d’autres pays.

Les écoles ont affaire au quotidien avec des thèmes de la santé. Un élève mal dans sa peau, en proie à des difficultés physiques, psychiques ou sociales est toujours un défi pour les directions et équipes enseignantes. Impossible d’enseigner sans se soucier du bien-être des élèves comme des enseignants et d’autres acteurs scolaires. De plus la santé publique (représentée par l’Office fédéral de santé publique, OFSP) impose des mesures de prévention selon des priorités définies par le nombre de personnes atteintes et les conséquences financières multiples associées. Depuis que l’école existe, la société a utilisé l’école comme terrain d’éducation à la santé et à l’hygiène des enfants et par ricochet de terrain d’éducation populaire. L’EDD peut favoriser l’élargissement des thèmes de la prévention et de la promotion de la santé grâce à une compréhension plus systémique des facteurs d’influence sur la santé.

2.4 Tandem santé et environnement favorable à l’Agenda 2030

Ainsi si EDD et éducation à l’environnement sont encore souvent confondues, la prise en compte simultanée de la santé (en tant que thématique connue et pratiquée par une

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majorité d’écoles) et de l’environnement (en tant que discipline proche des sciences et d’autres activités hors de l’école) offre un bon potentiel pour que l’école contribue aux objectifs de l’Agenda 2030 nommés ci-dessus.

2.5 Une durabilité forte

Ces synergies nouvelles sont à développer dans le sens d’une durablité dite forte. Il s’agit d’aller plus loin que des intentions socio-politiques ou économiques, il s’agit de remettre l’environnement au centre des préoccupations. Que les écoles soient de vrais terrains d’édu- cation pour apprendre à respecter les limites de la planète, à consommer de manière pré- cautionneuse, à prendre soin de tous les écosystèmes que ce soit celui de leur propre corps, ceux de leur environnement naturel, ici ou ailleurs, aujourd’hui et pour les générations futures.

En ce sens la position nationale en éducation à l’environnement est totalement d’actualité et demande à être mieux connue et divulguée dans les écoles (éditée par la FUB - REE, 2011, version adaptée 2016 à consulter11.

« Ce modèle de la durabilité forte montre l’emboîtement des 3 systèmes économique, social et environnemental et leurs interactions dans le temps et dans l’espace. Contraire- ment au modèle fréquemment présenté des trois cercles qui place l’économie, la société et l’environnement sur un même niveau, ce modèle montre trois sous–systèmes, qui s’em- boîtent les uns dans les autres et interagissent entre eux. Le système économique est un sous–système de la société humaine ( système social ), à son tour sous–système du sys- tème environnemental. Sans écosystèmes, pas de société et sans société pas d’économie.

Le modèle représente également les multiples implications temporelles et spatiales des processus économiques, sociaux et écologiques. »

11. http://www.education21.ch/sites/default/files/uploads/pdf_fr/positionspapier_FR_

DEF.pdf, consulté juillet 2017

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Figure3 – Schéma de la durabilité forte

http://www.education21.ch/sites/default/files/uploads/pdf_fr/

positionspapier_FR_DEF.pdf, consulté juillet 2017

2.6 Santé, environnement et économie

En se référant aux 3 cercles du DD, il apparaît que dans le cadre du projet, 2 dimensions ressortent avec évidence, au détriment de la 3ème : l’économie. Toutefois dans les activités en promotion de la santé comme en éducation à l’environnement cet axe même s’il n’est pas habituellement prioritaire, est pris en compte.

En promotion de la santé la prise de conscience de l’influence des déterminants so- ciaux sur la santé intègre l’objectif de « Lutter contre les inégalités dans la répartition du pouvoir, de l’argent et des ressources12 ». A l’école cela se concrétise par le biais de la prévention de l’endettement par exemple, mais aussi par l’attention à proposer des programmes ou activités qui renforcent d’abord les personnes fragilisées de par leur envi- ronnement socio-économique. Plutôt que de renforcer les chances pour les personnes les plus favorisées en augmentant encore leurs savoirs et compétences, il s’agit de proposer des programmes ou activités qui renforcent l’estime de soi et la confiance dans le pouvoir d’agir des moins bien lotis, des moins performants dans le système scolaire. C’est ainsi que la promotion de la santé s’est un peu éloignée des disciplines scolaires pour proposer des approches globales, dites de setting, favorisant l’empowerment de tous et la promotion d’un climat scolaire sain et agréable et des compétences psychosociales. Ces approches globales sont un terreau facilitateur pour l’EDD.

12. http://www.who.int/social_determinants/thecommission/finalreport/closethegap_how/

fr/index2.html, consulté juillet 2017

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L’éducation à l’environnement (EE) s’est engagée depuis bien des années dans le sens in- tégratif de l’axe économique et environnemental, comme précisé dans la position nationale des acteurs en EE L’éducation à l’environnement aujourd’hui-éléments-clés13: «Chacun de nous est à la fois élément et bâtisseur de la société et de l’économie et dépend, pour ce faire, du bon fonctionnement des écosystèmes. Le respect de l’être humain, de la nature et des ressources naturelles est au centre des préoccupations de l’éducation à l’environ- nement, qui l’aborde dans un contexte d’intérêts divergents entre l’individu et la société, entre l’économie et l’écologie, et cherche à renforcer la compréhension des interactions de notre système terrestre. »

Le rôle et les valeurs du citoyen-consommateur dans un environnement local semblent être les points centraux pour imaginer l’école en tant que laboratoire vivant offrant l’opportu- nité de vivre concrètement une économie durable. Une action collective et collaborative qui participe non seulement à un but commun mais au bien commun, est possible à l’école.

Dans ce sens l’approche participative du« living lab» est très inspirante. Elle est définie par le European Network for Living Lab (ENOLL)14 comme « une forme d’expérimen- tation dans un contexte réel où les usagers et producteurs vont co-créer des innovations

».Comment l’école en tant que communauté locale, peut-elle proposer des expérimentations positives abordant santé et environnement sous l’angle économique ? Quelles expérimen- tations, mises en pratique permettent aux enfants et jeunes de découvrir et vivre avec tout leur corps, tête et émotions de nouvelles formes d’économie, d’échanges et de s’interroger activement et de manière innovative sur leurs consommations et celles de notre société ? Je n’aurai par contre pas le temps d’approfondir cette question dans le cadre de ce travail.

13. http://www.education21.ch/sites/default/files/uploads/pdf_fr/edd/

dossiers-approches/Position_nationale_EE_flyer.pdf, consulté juillet 2017 14. http://www.openlivinglabs.eu/node/1429, consulté juillet 2017

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3 Définitions

3.1 Environnement

Selon le dictionnaire du Larousse15 , l’environnement est «l’ensemble des éléments (bio- tiques ou abiotiques) qui entourent un individu ou une espèce et dont certains contribuent directement à subvenir à ses besoins »16.

Et selon le Grand Robert17, l’environnement est « l’ensemble des conditions naturelles (physiques, chimiques, biologiques) et culturelles (sociologiques) susceptibles d’agir sur les organismes vivants et les activités humaines »18.

Les organisations actives en environnement en Suisse réunies en 2 réseaux (FUB et REE) proposent ces Définitions de FUB - REE, (2011, version adaptée 2016, p.14) :

« Environnement

Terme systémique qui définit tout ce qui se trouve en dehors des limites d’un système, mais qui se trouve en interaction avec celui–ci. Sans précision, ce terme désigne dans le texte l’environnement bio–physique.

Environnement culturel

L’environnement culturel désigne l’ensemble de l’environnement créé par l’Homme ( in- frastructure, art, paysages culturels, etc...).

Environnement social

L’environnement social inclut les autres êtres humains, les règles et normes sociétales, les relations politiques, l’économie, etc... »

3.2 Education à l’environnement

Définitions de FUB - REE , 2011, version adaptée 2016, p.5

«L’éducation à l’environnement se préoccupe de la relation entre l’Homme et l’environne- ment. Elle met l’accent sur la volonté d’agir de l’être humain et sur sa capacité à traiter les ressources naturelles avec respect, dans un contexte de conflits d’intérêts entre l’individu et la société, entre l’économie et l’écologie. En ce sens, l’éducation à l’environnement doit favoriser la perception et l’expérience personnelle et doter l’apprenant d’outils pour gérer

15. http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/environnement/30155?q=

environnement#30067http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/environnement/30155?

q=environnement, consulté juillet 2017

16. https://fr.wikipedia.org/wiki/Environnement#cite_note-larousse-1,consulté juillet 2017 17. https://fr.wikipedia.org/wiki/Environnement, consulté juillet 2017

18. https://fr.wikipedia.org/wiki/Environnement#cite_note-2, consulté juillet 2017

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des situations contradictoires. Une approche globale et contextualisée de l’apprentissage, des expériences vécues dans et avec la nature, l’acquisition de connaissances, la formula- tion de pistes d’actions, la construction active de son propre espace de vie constituent des éléments centraux de l’éducation à l’environnement.

L’éducation à l’environnement est à la fois le processus et l’aboutissement d’un développe- ment conscient et inconscient de compétences qui permettent à l’être humain de gérer les exigences de la vie sur un plan personnel comme collectif et d’endosser une responsabilité partagée envers son environnement social, naturel et construit. L’éducation à l’environne- ment met l’accent sur le maintien des écosystèmes. Elle contribue de manière essentielle à une éducation en vue du développement durable. »

3.3 Santé

Définie par l’OMS19en 1946,«La santé est un état de bien-être complet physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. »

3.4 Promotion de la santé

Définie en 1986 dans lacharte d’Ottawa20:«La promotion de la santé a pour but de don- ner aux individus davantage de maîtrise de leur propre santé et davantage de moyens de l’améliorer. Pour parvenir à un état de complet bien-être physique, mental et social, l’indi- vidu, ou le groupe, doit pouvoir identifier et réaliser ses ambitions, satisfaire ses besoins et évoluer avec son milieu ou s’y adapter. La santé est donc perçue comme une ressource de la vie quotidienne, et non comme le but de la vie ; c’est un concept positif mettant l’accent sur les ressources sociales et personnelles, et sur les capacités physiques. . . La bonne santé est une ressource majeure pour le développement social, économique et individuel et une importante dimension de la qualité de la vie. Divers facteurs politiques, économiques, sociaux, culturels, environnementaux, comportementaux et biologiques peuvent tous la favoriser ou, au contraire, lui porter atteinte. »

5 domaines prioritaires d’action sont proposés : élaboration de politiques pour la santé, création de milieux favorables, renforcement de l’action communautaire, acquisition d’ap- titudes individuelles, réorientation des services de santé.

19. http://www.who.int/suggestions/faq/fr/, consulté septembre 2017

20. http://www.euro.who.int/__data/assets/pdf_file/0003/129675/Ottawa_Charter_F.pdf, consulté juillet 2017

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4 Santé et environnement

4.1 Des déterminants sociaux de la santé aux facteurs environ- nementaux

La création de milieux favorables à la santé était déjà priorisée en 1986 par la Charte d’Ottawa, quelques mois avant la parution du rapport Bruntland. Pourtant ce n’est qu’en 2008 que l’organisation mondiale de la santé (OMS) déclare l’influence des déterminants sociaux21, y compris l’influence de l’environnement sur la santé comme éléments priori- taires sur lesquels agir pour combler le fossé des inégalités de santé en une génération.

Les déterminants de la santé se réfèrent aux nombreux facteurs qui affectent la santé des individus et des communautés. Les déterminants de la santé incluent comme illustré ci-dessous, l’environnement socio-économique, l’environnement physique, ainsi que les ca- ractéristiques individuelles de la personne et ses comportements personnels et/ou liés à son réseau social.

Condition de vie et de travail

Facteurs liés au sexe, à l’âge et à la

constitution

Chômage Eau et installation

sanitaire Service de santé

Logement Milieu

de travail

Education

Agriculture et pro- duction nourriturede

Figure 4 – Les facteurs qui influent sur notre santé source : Dahlgren & Whitehead, 1991

Bien que ce sont prioritairement les facteurs de l’environnement social qui ont été souli- gnés par la recherche, depuis quelques années les rapports entresanté et environnement22

21. http://www.who.int/social_determinants/fr/, consulté 2017

22. http://www.who.int/globalchange/environment/fr/, consulté juillet 2017

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sont de plus en plus mis en évidence au niveau international.Agir sur le changement cli- matique, c’est protéger la santé23, message-clé de la journée internationale pour la santé en 2008. Les rapports se succèdent mettant en évidence les nouveaux risques pour la santé, les collaborations s’intensifient au niveau international et national.

Selon 2 nouveaux rapports de l’OMS24, plus d’un quart des décès d’enfants de moins de 5 ans est attribuable à la pollution de l’environnement (news du 6.03.2017). Le 15 no- vembre 2016 à Marrakech25, « les ministres et les hauts responsables pour la santé et l’environnement se sont engagés à réduire le nombre annuel de décès dus à la pollution de l’environnement, 12,6 millions actuellement. Dans le cadre de la COP22, l’OMS rassem- blera les acteurs de la santé, du climat et de l’environnement pour partager les réponses déjà en place face à cette menace et pour envisager les opportunités d’une action sanitaire plus ambitieuse. »

Les récents développements d’une seule santé pour les humains, les animaux et les écosys- tèmes sont un signal fort des changements en cours dans la prise de conscience des limites planétaires et des liens avec la santé. Ceci est bien présenté dans le dossier de laRevue Durable, n57, 201626:«Puisque l’être humain appartient à part entière au règne animal et aux écosystèmes, cela veut dire que la santé des plantes et des autres animaux, des sols et de l’air, des rivières et des fleuves, des plaines et des montagnes, des mers et des océans influence sa propre santé. Salir le monde, c’est corrompre son physique et sa psychologie.

»

4.2 Santé environnementale

Selon la définition de l’OMS – Conférence d’Helsinki – 1994 : «La santé environnemen- tale comprend les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de la vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, chimiques, biologiques, sociaux, psychosociaux et esthétiques de notre environnement.

Elle concerne également la politique et les pratiques de gestion, de résorption, de contrôle et de prévention des facteurs environnementaux susceptibles d’affecter la santé des géné- rations actuelles et futures»

L’OMS présente les différents problématiques sous Santé publique et environnement27 : changements climatiques, champs électromagnétiques, pollution de l’air (intérieur et exté- rieur), sécurité des substances chimiques, radiations ionisantes, rayonnements ultraviolet,

23. http://www.who.int/globalchange/publications/key_messages/fr/, consulté juillet 2017 24. http://www.who.int/mediacentre/news/releases/2017/pollution-child-death/fr/, consulté juillet 2017

25. http://www.who.int/globalchange/fr/, consulté juillet 2017

26. https://www.larevuedurable.com/fr/themes/1054-n57-une-seule-sante-pour-les-humains-les-animaux-et-les-ecosystemes-version-electronique.

html, consulté juillet 2017

27. http://www.who.int/phe/health_topics/en/, consulté juillet 2017

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eau, etc...

« Plus simplement, la santé environnementale est la prise en compte de l’impact des polluants sur la santé, qu’il soit locaux ou globaux. Par exemple, la qualité de l’air est considéré sous l’aspect de l’air intérieur jusqu’à l’aspect planétaire avec les conséquences du réchauffement climatique. En travaillant à réduire les expositions environnementales et ses conséquences, la santé environnementale s’inscrit principalement dans le champ de prévention primaire28. »

Les liens entre environnement et santé des êtres humains avec les principales pathologies sont très bien présentés dans une infographie29 proposée par l’OMS, dont un extrait ci- dessous :

La santé environnementale n’est pas encore un module de formation établi pour les pro- fessionnels de la santé en Suisse. Implicitement dans cette définition de la santé environ- nementale, la santé de l’être humain semble compter plus que celle de la « santé » de l’environnement, les mesures développées cherchant d’abord à protéger les hommes. Pour

28. https://ifsenformations.fr/sante-environnement/quest-ce-que-la-sante/, consulté juillet 2017

29. http://www.who.int/quantifying_ehimpacts/publications/PHE-prevention-diseases-infographic-FR.

pdf?ua=1, consulté juillet 2017

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exemple, prenons l’augmentation croissante des problèmes de santé dus à la pollution chimique de la chaine alimentaire. La perception et la communication dans les médias de ces problèmes ont augmenté passablement ces dernières années. Ce qui peut expliquer la mode de plus en plus perceptible de l’engouement pour les aliments bio. Les consom- mateurs préoccupés en priorité par leur propre santé et celle de leurs enfants et famille vont acheter des aliments bio venant des 4 coins du monde. C’est typiquement une atti- tude anthropo-centrée justifiée par la prévention des risques de cancers, diabète, etc. Au nom de la santé de l’être humain (en Suisse notamment), la pollution atmosphérique est augmentée (transport, émission de gaz à effets de serre), l’extraction d’énergies fossiles (carburant) se poursuit malgré sa raréfaction, et peut-être même que l’accessibilité à une nourriture saine pour la population des régions productrices n’est pas assurée.

Si certaines pathologies sont mises en lien avec la dégradation de l’environnement, d’autres telles que la santé psychique, les consommations à risque et addictions par exemple le sont beaucoup moins. Une prise en compte des facteurs environnementaux ouvrira d’autres pistes de prévention. La mise en évidence du Syndrôme de manque de nature30 basée sur les recherches et parutions de l’auteur américain Richard Louv, par le Réseau français Ecole et nature en est un bon exemple.

Ainsi il sera très utile de considérer les prochains développements autour de la santé en- vironnementale et de la prévention de ses risques avec l’approche éducative proposée par l’EDD. Il serait contreproductif à mes yeux d’imposer de nouvelles priorités de préven- tion liées à la santé environnementale sur le modèle de l’éducation à la santé basée sur l’information et la peur. Pratiquée dans les écoles dès les années 70, et de loin pas encore disparue, l’éducation à la santé a pour focus le changement de comportement individuel motivé par une augmentation du savoir et des connaissances, tout en utilisant des pra- tiques pédagogiques interactives. La promotion de la santé telle que pratiquée dès 1986 sur le modèle de la charte d’Ottawa, a modifié profondément ces pratiques : prise en compte des savoirs, savoirs faire et savoirs être ; empowerment au niveau individuel et collectif ; compétences psychosociales ; mesures de prévention structurelles et comportementales.

4.3 Limites planétaires et santé

Les neuf limites planétaires définissant un«espace d’opération sécuritaire»pour l’huma- nité, cf Steffen et coll. Planetary boundaries : Guiding human development on a changing planet. Science publié en ligne le 15 janvier 2015 31 sont : les changements climatiques, l’intégrité de la biosphère (érosion de la biodiversité et dérèglement des écosystèmes), la transformation des terres, l’acidification des océans, l’utilisation de l’eau douce, les

30. http://reseauecoleetnature.org/fiche-ressource/le-syndrome-du-manque-de-nature-10-07-2013.

html,consulté juillet 2017

31. http://science.sciencemag.org/content/early/2015/01/14/science.1259855, consulté juillet 2017

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flux biogéochimiques (azote, phosphore), l’appauvrissement de l’ozone stratosphérique, la croissance des aérosols atmosphériques et la dissémination de nouvelles substances (pol- lution chimique). Toutes ces limites ont une influence sur la santé humaine. Par contre toutes ne sont pas étudiées ni connues suffisamment à ce jour. L’émergence de nouvelles (ou ré-émergeantes) pathologies attirent l’attention sur certaines de ces limites plus que sur d’autres, parmi elles : les maladies infectieuses virales et bactériennes, la résistance aux antibiotiques, les allergies, l’asthme, la baisse de fertilité, les cancers. Micropolluants, pesticides, champs électromagnétiques, perturbateurs endocriniens, radon, etc. sont de plus en plus à la une des médias. Pour autant la chaîne de causalité est multifactorielle et certains facteurs déterminants pour la santé sont encore bien peu connus, à l’exemple de l’empoisonnement des écosystèmes par la chimie.

4.4 Le besoin de nature

Comme le dit si bien Louis Espinassous dans«Besoin de nature »:«A l’aube du 21ème siècle, médecins, neuroscientifiques, éthologues, psychologues et psychiatres démontrent que l’accès à la nature est une nécessité vitale pour la santé physique et psychique, et le plein épanouissement de chacun. Et ceci quels que soient l’âge, l’autonomie et le milieu de vie : enfants, adultes et personnes du quatrième âge, personnes valides et handicapées, citadins et ruraux, habitants de maisons individuelles et d’immeubles. »

Michel Maxime Egger dans Ecopsychologie affirme :« A force d’hypertrophie du mental, d’urbanisation, d’accélération du temps, de soumission aux lois du marché et de connexion technologique, l’homme contemporain s’est déconnecté de la toile de la vie. Il a oublié qu’il appartient à la Terre. Il est devenu un individu «hors-sol», coupé de la nature qu’il voit comme une réalité extérieure et avec laquelle il entretient des relations instrumentales

». Cette situation récente dans l’histoire de l’humanité pourrait bien être la cause de multiples pathologies : stress, addictions, crises d’angoisse, syndromes dépressifs, obésité, etc. Des recherches de plus en plus nombreuses le confirment et de nouvelles formes de thérapie, de développement personnel ainsi que des mouvements communautaires et éco- logiques se multiplient pour recréer ce lien avec la nature.

Ainsi les enfants et les jeunes sont devenus à l’image des adultes les entourant, de grands consommateurs de nouvelles technologies, vêtements, fast food, etc . Remplir son quoti- dien d’activités et de stimulations semble être un remède facile face à l’ennui, face aux questions sur le sens de la vie et ne facilite pas pour autant l’imagination et la curiosité.

L’expérience, le besoin de nature est nécessaire à l’enfant et permet de répondre posi- tivement aux besoins tant de santé physique (mouvement, sens, alimentation, rythmes, etc.) que de santé psychique (appartenance, liberté, créativité, etc.) ou émotionnelle et spirituelle (exploration, ressenti, expérience du calme, rencontre d’autres êtres vivants, etc...).

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Ce sujet passionnant serait à lui seul l’objet d’un travail ou de recherche supplémentaire, mais je me contente de faire référence aux pédagogues par la nature et auteurs à ce sujet.

Sarah Wauquiez dans les « Les enfants des bois »32 propose les connaissances de base et des pistes pour sortir dans la nature et soutenir le développement des petits enfants en nature. Verena Shatanek et Michael Huppertz dans « Achtsamkeit in der Natur »33 pro- pose après des bases théoriques, 84 exercices pour façonner l’attention, peut-être mieux traduite par attention consciente, si utile pour la santé psychique et pour la concentration, l’apprentissage. A ce jour en Suisse la littérature à ce sujet est plus riche et nombreuse en langue allemande. Je nommerais aussi l’ouvrage«Umweltbildung Plus»34 paru en 2015, qui propose des briques pour une éducation en vue d’un développement durable. Formi- dables propositions d’activités pédagogiques, prêtes à l’emploi, qui suivent le rythme des saisons, et permettent l’attention à la nature comme à ses propres émotions. Les acteurs extrascolaires sont aussi nombreux à favoriser cette expérience de la nature, qui comme le présente la fondation Silviva sur sa page web35 peut être positive pour la santé, pour l’apprentissage et pour un développement durable :

« Il est efficace d’être dehors et en contact régulier avec un environnement naturel, parce que de telles expériences :

• renforcent la confiance en soi et le bien-être social

• influencent positivement les capacités motrices, créatives et cognitives

• sont holistiques et riches en contenu et en sens

• augmentent la résistance et la résilience

• ont un impact positif sur le développement de l’enfant

• favorisent la confiance en soi, la concentration et l’aptitude à coopérer

• offrent un terrain d’apprentissage en situation réelle

• contribuent à créer des communautés basées sur l’équité, la démocratie et la dura- bilité. »

En Suisse la majorité des familles habitent en milieu urbain ou semi urbain. Beaucoup d’écoles n’ont pas un accès direct à une forêt, une rivière, un pré, une colline ou un étang.

Il sera nécessaire de porter attention à tous les éléments naturels qu’offrent ces milieux de vie : arbre, haie, parc, gouille, jardin, pot de fleurs, friche, toit vert, talus, etc...

32. http://globaleducation.ch/globaleducation_fr/pages/MA/MA_displaySelection.php, consulté septembre 2017

33. http://globaleducation.ch/globaleducation_de/pages/MA/MA_displaySelection.php, consulté septembre 2017

34. http://globaleducation.ch/globaleducation_de/pages/MA/MA_displaySelection.php, consulté septembre 2017

35. www.silviva-fr.ch/education-a-l-environnement/la-nature-en-tant-que-lieu-d-apprentissage, consulté septembre 2017

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5 Un travail inter-thématique santé et environnement

Après 7 mois d’approfondissements lors des modules du CAS, de lectures, d’interviews, de rencontres et découvertes, c’est toute une arborescence de pensées et de chemins possibles qui se dessinent ou renforcent mon engagement tant professionnel que personnel. Avant de passer au développement concret du projet de dossier, voici d’abord la liste des thèmes habituellement abordés en santé et environnement puis, de manière un peu caricaturale, une synthèse des points forts des pratiques de l’éducation à l’environnement et de la pro- motion de la santé. Ces points forts sont des ressources sur lesquelles il est possible de créer des points de rencontre entre les 2 thématiques, particulièrement pour les multipli- cateurs déjà ouverts à l’EDD. Sont ensuite précisées les lignes de force et potentialités, à nouveau de manière condensée, qu’ouvrent cette prise en compte inter-thématique entre santé et environnement.

5.1 Priorités nationales

5.1.1 Priorités nationales en santé

Les problèmes et coûts de santé publique déterminent les stratégies et priorités des pro- grammes nationaux de prévention et de promotion de la santé.

Les thèmes prioritaires pour la promotion de la santé et les préventions en milieu scolaire sont coordonnés au niveau national par l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), puis opérationnalisés par les cantons. Ils suivent en grande partie les priorités de l’OMS, mais sont adaptés au contexte socio-économique de notre pays. Ce sont les thèmes de la nou- velle stratégie des Maladies non transmissibles (MNT, 2017) stratégie MNT 36 (à savoir les maladies chroniques des voies respiratoires, les cancers, le diabète, les maladies cardio- vasculaires et les maladies musculo-squelettiques). La vision de la stratégie est : «Plus de personnes restent en bonne santé ou bénéficient d’une qualité de vie élevée en dépit d’une maladie chronique. Moins de personnes souffrent de maladies non transmissibles évitables ou décèdent prématurément. Quel que soit leur statut socio-économique, les personnes sont encouragées à adopter des styles de vie sains dans un environnement favorable à la santé. ». Fondée sur le partenariat, la stratégie MNT reprend le modèle des déterminants de la santé qui inclue les conditions environnementales, mais aucun objectif spécifique à l’environnement naturel n’est proposé pour les écoles. Il semblerait que la volonté straté- gique et politique soit d’avantage préoccupée par la maitrise des coûts de la santé que par une vision prudente à long terme du maintien de bonnes conditions environnementales pour la santé de notre génération et des suivantes.

36. https://www.bag.admin.ch/bag/fr/home/themen/strategien-politik/

nationale-gesundheitsstrategien/strategie-nicht-uebertragbare-krankheiten.html, consulté juillet 2017

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Au-delà du nouveau plan MNT, les thèmes habituels de la prévention et promotion de la santé en milieu scolaire sont : l’alimentation et l’activité physique, le tabac, l’alcool, le cannabis et autres drogues, les nouveaux médias (cyberharcèlement, sexting, etc.), et la santé sexuelle (maladies sexuellement transmissibles, contraception, violences). La vio- lence est un thème transversal à plusieurs des thèmes cités, depuis de nombreuses années les écoles abordent ce thème sous l’angle du climat scolaire et de gestion des conflits par le biais des compétences psycho-sociales. Le thème de la santé psychique est nouvellement priorisé, unestratégie nationale37est en voie d’élaboration. Les enquêtes épidémiologiques le confirment : 10% des enfants et jeunes souffrent d’un trouble psychique (état dépres- sif, états anxieux, burn out, suicide, etc.). Des mesures vont être mises en place pour la promotion de la santé psychique dans les écoles38. Les enseignants ne sont pas épargnés, stress et burn out sont fréquents. Unealliance pour la santé psychique39des professionnels de l’école a été créée en 2012 pour améliorer la prise de conscience de tous les acteurs et favoriser une intervention et détection précoce.

En résumé les thèmes actuels de prévention dans les écoles : alimentation et mouvement, violences, tabac, alcool, addictions, détection et intervention précoce, nou- veaux médias, santé psychique, santé sexuelle.

5.1.2 Champs thématiques de l’éducation à l’environnement

(d’aprèsPosition nationale en éducation à l’environnement40 (FUB - REE, 2011, version adaptée 2016)

Ressources naturelles :sol, eau, biodiversité, air

Changements environnementaux :atteinte à la santé, pollution de l’eau, change- ments climatiques

Gestion durable des ressources naturelles :territoire, énergie, déchets, matières premières

Consommation, modes de vie :mobilité, loisirs, travail, habitat, alimentation

37. https://www.bag.admin.ch/bag/fr/home/themen/mensch-gesundheit/

psychische-gesundheit/themenschwerpunkte-im-bereich-psychische-gesundheit.html, consulté juillet 2017

38. http://www.spectra-online.ch/fr/spectra/themes/promotion-de-la-sante-psychique-dans-les-ecoles-622-10.

html, consulté juillet 2017

39. https://www.radix.ch/Ecoles-en-sante/Sante-des-professionnels-de-lecole/PzQx6/, consulté juillet 2017

40. http://www.education21.ch/fr/edd/dossiers-approches-pedagogiques

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Valeur de la nature, contact avec la nature :valeur intrinsèque des êtres vivants, expérience concrète dans et avec la nature, art

Systèmes complexes :relativité, pensée systémique, suivi du processus, gestion de l’imprévu

Systèmes sociaux :groupes de pairs, organisations, état, communes

Paysage : développement régional, zônes protégées, urbanisation, écosystèmes Economie, technologie :conception produit, production, transport, mondialisation

5.1.3 Priorités environnementales en Suisse

Selon l’étude commandée par l’OFEV « Limites et empreintes environnementales de la Suisse dérivées des limites planétaires »(20) ,« il peut être recommandé de fixer comme premières priorités le Changement climatique, l’Acidification des océans, la Perte de la biodiversité ainsi que les Pertes d’azote. . . . L’Anthropisation de la couverture du sol et les Pertes de phosphore sont des priorités de deuxième rang. . . . .L’Augmentation des aérosols atmosphériques, l’Utilisation de l’eau douce et la Pollution chimique sont des priorités de rang trois.».

5.2 Points forts des acteurs spécialisés

En éducation à l’environnement :

— Exploration et mise en pratique des liens entre nature et être humain. Découvertes encouragées hors des salles de classe, objectifs des plans d’étude travaillés en nature (forêt, parc naturel, rivière, ferme, montagne, etc.).

— Principe de précaution. Les thèmes sont abordés de manière à agir avec responsa- bilité et respect envers la nature (déchets, énergies, consommations, climat, etc.).

— Participation concrète et collective. Marge de manœuvre et exploration pratiques sont priorisées au niveau individuel et collectif. Renforcement de l’efficacité de soi et de l’action citoyenne.

— Développement physique et émotionnel mis en relation avec développement cogni- tif, affectif et social.

En promotion de la santé :

— Empowerment. Importance d’une approche de l’école comme lieu de vie où chacun-e a sa place, peut participer et exercer ses talents, devenir compétent-e et autonome.

— Egalité des chances. Les plus fragilisés sont pris en compte. Des mesures et activités sont proposées de manière à les intégrer au mieux, à leur donner un maximum de chances pour grandir en harmonie et se former.

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— Préventions. Importance d’agir avec attention pour un développement harmonieux aujourd’hui et pour les années futures. Mesures pour augmenter la prise de res- ponsabilité individuelle et mesures de prévention structurelle (lois, règles, poli- tiques,...).

— Attention et compréhension de son corps, perception des besoins et des manières d’y répondre. La santé est perçue comme un équilibre subtil entre la relation à soi, aux autres et dans sa tête et ses ressentis.

5.3 Potentialités d’un travail interthématique santé et environ- nement

Une prise en compte interthématique santé et environnement dans l’éducation et l’en- seignement a pour but d’augmenter les capacités et compétences des élèves à agir avec respect envers leur propre santé, envers la santé des autres êtres humains, envers les res- sources limitées de l’environnement, ici et ailleurs, aujourd’hui et pour le futur. Ci-dessous les grands lignes de force et potentialités qu’ouvre un tel travail, avec entre parenthèses quelques liens pour le terrain :

• Compréhension de notre corps comme écosystème complexe faisant partie de la planète avec ses écosystèmes multiples. Savoirs en systèmes et explorations, découvertes des interdépendances. Apprendre sur les systèmes vivants et les cycles de vie. Développement d’une attitude humble face aux mystères de la vie sur terre. (Sciences, disciplines, découvertes de cycles de vie, de trajet d’objets, aliments, ...).

• Questionnement autour la place de l’homme dans l’univers, ses cultures et modes de consommation, d’échange et de production. Discussion sur lesvaleursde la société de consommation, développement de l’esprit critique face à notre économie, nos modes, cultures, productions, manières de répondre à nos besoins.

Comprendre les liens et interdépendances entre comportements humains et état de l’environnement. (débats philosophiques, découvertes interculturelles, différences, ...)

• Renforcement et place aux liens des être humains avec la nature (sauvage, cultivé ou en ville). Perception et ressenti intériorisé favorable à sa santé psychique et physique. Expérimentations, créativité, sortir de la classe. Prendre soin de soi, de son environnement, répondre aux besoins en interdépendance.Reconnaître le besoin de nature. Vivre, ressentir avec tous ses sens les liens d’interdépendance.

(apprendre dehors de la classe, contact avec nature ou éléments naturels proches de l’école, ...)

• Développement d’une attitude respectueuse envers soi-même, les autres et l’envi- ronnement. Principes de précaution, de prévention se rejoignent et se ren- forcent. Au niveau comportemental (attitudes personnelles) et au niveau collectif

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(attitudes communautaires, engagements, etc.). Attention à ne pas reproduire les défauts de l’éducation à la santé par prescriptions, ce n’est pas parce que l’on sait que l’on change ! S’engager, se sentir concerné pour répondre à nos besoins en interdépendance avec son environnement en en respectant les limites et la durabi- lité (régénérations des systèmes, utilisation précautionneuse, en regard des besoins du futur, etc.). Prendre soin de soi, des autres et de son environnement va de pair et est bon pour tous les systèmes. (approche globale, pratiques d’activités, projets concrets, jardins d’école, ...)

• Favoriser l’empowerment de tous dans son milieu de vie, l’optimisme. Ren- forcer son estime de soi et efficacité pour ensemble agir et influencer notre déve- loppement et la santé de nous-mêmes comme de notre planète. Actions citoyennes communautaires sur les lieux de vie. Chacun a sa place avec ses talents et ses res- sources. Résilience, capacité d’agir, de contribuer à un monde meilleur se concré- tise, donne du sens par rapport aux défis planétaires. (plaisir à pratiquer, innover, découvrir, se sentir plus compétent et motivé à agir dans son cercle d’influence, ...)

Ancrage et utilité pour les plans d’étude. Les bases, valeurs, objectifs sont déjà dans le curriculum pour la santé comme pour l’environnement. La prise en compte interthématique favorise les capacités transversales, la compréhen- sion des interdépendances. Mises en pratiques de la pluri ou interdisciplinarité.

Les appliquer d’une manière motivante peut faire effet de boule de neige. (objectifs tant disciplinaires que de formation générale)

5.4 Choix de priorités thématiques pour le dossier : climat et santé

Les thèmes santé et environnement abordés actuellement dans les écoles sont nombreux.

Ils sont facilement mis en lien avec les objectifs du plan d’étude romand (PER41) pour les écoles obligatoires (Disciplines et Formation générale). Tous les thèmes peuvent être bien sûr travaillés sous un angle interthématique et contribuer à leurs objectifs spécifiques réciproquement. Pour répondre à mes questions du début de projet, pour rester dans l’esprit des objectifs ODD de l’Agenda 2030 et pour rendre concret un travail interthé- matique santé et environnement dans un dossier à disposition des multiplicateurs, je vais me focaliser sur deux objectifs de l’Agenda 2030 :

— ODD 13.3 Climat-améliorer éducation et sensibilisation aux changements clima- tiques

— ODD 3.4 Santé- prévention des maladies non transmissibles et promotion de santé mentale et bien-être

A ce stade de rédaction de projet, je réalise combien l’éducation à l’environnement a inspiré et influencé les ressources créées pour l’EDD, et ceci particulièrement à la fondation

41. https://www.plandetudes.ch/, consulté août 2017

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