A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
N ICOLAS P OUYANNE
Une résolution en singularités toriques simpliciales des singularités-quotient de dimension trois
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 6
esérie, tome 1, n
o3 (1992), p. 363-398
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1992_6_1_3_363_0>
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363
Une résolution
ensingularités toriques simpliciales
des singularités-quotient de dimension trois(*)
NICOLAS
POUYANNE(1)
Annales de la Faculté des Sciences de Toulouse Vol. I, n° 3, 1992
RÉSUMÉ. -
Étant
donné un sous-groupe fini G du groupe linéaire d’un espace vectoriel complexe V de dimension trois, on construit une variété algébrique quasi-projective XG dont les singularités sont toriques simpliciales, et un morphisme propre et birationnel fV/G
quiest un isomorphisme au-dessus du lieu lisse de
V/G.
On précise comment calculer les singularités de XG en fonction des sous-groupes d’isotropie de G ; enfin, on présente les tables des configurations de tous les sous-groupes finis primitifs dePGL(3, ~).
On donne en appendice la classification,en dimension trois, des quotients par des groupes abéliens qui ont des singularités canoniques, et de toutes les singularités-quotient terminales.
ABSTRACT. - Given a finite subgroup G of the linear group of a com-
plex 3-dimensional vector space V, we build a quasi-projective algebraic variety XG whose singularities are all simplicial toric, and a proper bi- rational morphism f XG -
V/G
which is an isomorphism above the regular locus ofV/G.
We explain how one can calculate the singularitiesof XG in terms of isotropy subgroups of G; at last, we present tables of configurations of all primitive finite subgroups of
PGL(3, ~)
in the complex projective plane. We give in an appendix the classification of three-dimensional quotients by abelian finite groups with canonical sin-gularities, and of all three-dimensional terminal quotient-singularities.
Introduction
L’objet
de ce travail s’inscrit dans l’étude locale desquotients
de varié-tés
algébriques complexes
lisses de dimension trois par des groupes finisd’automorphismes,
c’est-à-dire desquotients C3/G
où G est un sous-groupe fini deGL(3, C).
~ *~ Reçu le 13 novembre 1992
~) Ecole Normale Supérieure de Lyon, 46 allée d’Italie, 69364 Lyon Cedex 07
(France)
Le cas de la dimension deux a été
largement
étudié(Du Val,
Brieskorn etbeaucoup
d’autresencore)
en relation avec lagéométrie
de ladésingulari-
sation minimale des
quotients
de2
par les sous-groupes finis deGL(2, ),
et la notion de
singularité
rationnelle.Le cas de la dimension trois est moins bien connu, en
particulier
parce que la notion de résolution minimale est moins biencomprise. Cependant,
elle trouve un
regain
d’intérêt vu lesprogrès
récents dans la classification birationnelle des variétésalgébriques
de dimension trois.En
s’inspirant
audépart
d’une idée de Brieskorn[B],
on décrit pourchaque quotient
une variétéalgébrique quasi-projective XG n’ayant
que des
singularités toriques simpliciales,
et unmorphisme
propre et bira- tionnelf
:XG
-qui
soit unisomorphisme
au-dessus du lieu despoints
lisses de(3 1 G (théorème
de la section2).
On ditqu’une
variété aune
singularité torique simpliciale
en unpoint lorsque
son germeanalytique
en ce
point
estisomorphe
au germe àl’origine
d’une variététorique
affinedont le cône des sous-groupes à un
paramètre (ou
le cône descaractères)
estengendré
par unsimplexe
de dimension maximale. L’intérêt d’un tel modèle réside dans lasimplicité
de tellessingularités, qui
ont unedescription
com-binatoire bien connue, et dont on sait
explicitement
calculer des modèles àsingularités canoniques
ou terminales[R]
et pardésingularisations (par exemple [KKMS]
ou[D]).
La méthode
employée
est la suivante. Dans le casgénéral (celui
desgroupes dont les orbites dans ont toutes au moins
quatre points),
on éclate d’abord
l’origine
deC3, puis
les transformées strictes des droites de~3
dont les groupesd’isotropie
ne sont pas abéliens. Lequotient
de lavariété
quasi-projective
ainsi obtenue par l’action induite du grouperépond
au
problème.
La section 1 rassemble des résultats connus et
fréquemment
utilisés ici concernant l’action d’un groupe finid’automorphismes
sur une variétéquasi- projective
lisse. La section 2 établit le modèle(XG , ,f )
tandis que la section 3indique
comment calculer sessingularités. Enfin,
ens’appuyant
sur uneclassification des sous-groupes finis de par
Miller,
Blichfeldtet Dickson
[MBD],
on calcule à la section 4 les sous-groupesd’isotropie
de l’action de ces groupes sur
étape indispensable
au calcul dessingularités
du modèle décrit. Dans unappendice autonome,
on montrecomment déduire les
singularités-quotient
terminales de dimension trois de l’étude des variétéstoriques simpliciales.
Dans tout ce
texte,
unesingularité-quotient
de dimension n est un germeanalytique
àl’origine
del’espace V/G
des orbites d’un espace vectorielcomplexe V
de dimension n sous l’action naturelle d’un sous-groupe fini deGL(n, ~).
1. Action d’un groupe fini
d’automorphismes
surune variété
quasi-projective
lisse1.1. Variété
quotient
Les
propositions
suivantes sont bien connues.PROPOSITION 1. - Soient X une variété
algébrique quasi-projective
lisseet G un groupe
fini d’automorphismes
de X.L ’espace
des orbitesX/G
estmuni d’une structure de variété
algébrique quasi-projective,
et lemorphisme canonique
X --~X/G
estfini.
Dans la situation de cette
proposition,
on notera xl’image
dansX/G
detout élément x de
X,
etl’espace tangent
à X en x. On notera aussiGa.
le grouped’isotropie {g
E G| gx
=x}
de x.PROPOSITION 2. - Pour tout
point (fermé)
x deX,
, l’action deG~
surX induit une action de
G~
sur , et les germesanalytiques (X/G
etsont
isomorphes.
Élément
de preuve. - La conclusion étantlocale,
onpeut
supposer que X est affine( G
estfini). Alors,
l’action deG~
sur Xpermet
de définirun
Gx-morphisme
X ~ TxX et leGr-diagramme
commutatifci-dessous,
dans
lequel
les flèches horizontales sont desmorphismes
étales en x et cerespectivement, envoyant x
sur 0 et 2C sur0 respectivement.
Pour
plus
deprécisions,
voirRemarque.
- Si un groupe Gagit
sur deux variétésalgébriques
X etY,
un
morphisme G-équivariant
X --~ Y sera ditG-morphisme.
Onparlera
demême de
G-diagramme commutatif
et de G-suite exactelorsque
tous lesmorphismes
serontéquivariants.
1.2 Lieu
singulier
d’unesingularité-quotient
de dimension trois Soient V un espace vectorielcomplexe
de dimensiontrois,
G un sous-groupe fini de
GL(V)
--~ lasurjection canonique.
Onappelle origine
deV/G l’image
par x del’origine
de V.Le théorème de
Chevalley [Ch]
affirme queV/G
est lisse si et seulementsi G est
engendré
par sespseudo-réflexions (une pseudo-réflexion
est unélément de
GL(V)
admettant 1 pour valeur propre demultiplicité deux).
Un tel groupe sera dit de
réflexions
On en déduit à l’aide de laproposition 2, ci-dessus,
que lespoints singuliers
deV/G
sont lesimages
par x despoints
deV dont les groupes
d’isotropie
ne sont pas des groupes de réflexions. Le lieusingulier
deV/G
- s’il n’est pas réduit àl’origine
- est donc une réunionde courbes rationnelles
passant
parl’origine
deV/G,
lisses(car normales)
et
disjointes
hors de celle-ci. Enoutre,
si xE V B ~0~,
le germeanalytique
est
isomorphe
à unproduit local ((
x(0,0))
où W est unplan complexe
et F un sous-groupe fini(isomorphe
àGx)
de . Lasingularité
que l’on cherche à mieuxcomprendre
est celle del’origine
deV/ G.
Remarque.
- Un sous-groupe deGL(V)
est ditpetit lorsqu’il
ne con-tient aucune
pseudo-réflexion.
Le germeanalytique
deV/G
àl’origine
estisomorphe
au germeanalytique
àl’origine
d’unquotient Y’/G’,
oùV’
est unespace vectoriel
complexe
de dimension trois etG’
unpetit
sous-groupe fini deisomorphe
auquotient
de G par le sous-groupe Hengendré
parses
pseudo-réflexions [Pr].
Eneffet, V/G
est(algébriquement) isomorphe
à~ / ( G/ H )
le sous-groupe H de G estdistingué
et est lisse(Chevalley).
1.3
Isotropie
abélienne et variététorique simpliciale
On
appelle
variététorique affine
toute variété affineX03C3
=Spec M],
où M est un réseau et 0" un cône
polyédral
de M~)~ Q. Lorsque 0"
estengendré
par unsimplexe
de M de dimensionmaximale, Xu
est ditevariété
torique simpliciale.
On ditqu’une
variétéalgébrique quasi-projective
a en un
point (fermé)
x unesingularité torique (resp.
unesingularité torique
simpliciale)
si son germeanalytique
en x estisomorphe
au germeanalytique
à
l’origine
d’une variététorique
affine(resp. simpliciale).
Il est bien connu
( cf.
parexemple [KKMS]
oul’appendice) qu’une
variétéalgébrique
affine est une variététorique simpliciale
si et seulement si c’estune variété
quotient V/G,
où V est un espace vectorielcomplexe,
et G unsous-groupe abélien fini de
GL(V ).
D’autrepart,
il estprouvé
dans[Pr]
quedeux
petits
sous-groupes finis deGL(V)
définissent dessingularités-quotient isomorphes
si et seulement s’ils sontconjugués. D’après
laproposition
2 ci-dessus,
on en déduit le lemme suivant.LEMME . Soit X une variété
algébrique quasi-projective complexe lisse,
x unpoint (fermé)
deX,
, et G un groupefini d’automorphismes
deX. .
Alors, X/G
a en ~ unesingularité torique simpliciale
si et seulementsi le
quotient
du grouped’isotropie G~
par le sous-groupeengendré
par sespseudo-réflexions (dans
est abélien.Remarque.
- Soit X =Spec (A)
une variététorique
affine nonsimpli-
ciale.
Alors,
le germeanalytique
àl’origine
de X n’est pasisomorphe
à unesingularité-quotient.
En
effet,
le groupe des classes de diviseursC(A)
contient des éléments d’ordre infini(il
est de torsion si et seulement si X est une variététorique simpliciale) et,
en notantA
lecomplété
de A àl’origine, l’homomorphisme canonique
1 :C(A) -
estinjectif [Bk,
p.215].
D’autre
part,
si G est unsous-groupe
fini deGL(n ,
,C), si S est
lecomplété
de S = ...,Xn]
etSG l’algèbre
des invariants deS
sousl’action de
G, le
groupeC(SG)
est de torsion(si
I est un idéalpremier de
hauteur un de
SG et,
sif
est ungénérateur
de l’idéalprincipal I ’ S
deS,
alors ~ est
engendré
parf).
.2. Construction du modèle à
singularités toriques
Dans toute cette
section,
Vdésigne
un espace vectorielcomplexe
dedimension
trois,
G unpetit
sous-groupe fini deGL(V ),
V lavariété-quotient V/G
et x : : V -; V lasurjection canonique.
2.1 Action sur l’éclaté de
l’origine
de VSoit :
Bo - V
l’éclatement del’origine
de V. On note E sa fibreexceptionnelle (E == P(~)) )
et ~ :Bo - E
laprojection
faisant deBo
unfibré en droites sur E
(c’est
le fibréL’action de G sur V induit une action de G sur
Bo
et définit la variétéquasi-projective Bo
=Bo/G.
On note xo :Bo - Bo
lasurjection canonique,
E
l’image
deEpar
03C00 et 03C30 :B0 ~ V
lemorphisme
propre et birationnel induit. La situation est résumée dans lediagramme
commutatif ci-dessous.La restriction de cro à
Bo B E
est unisomorphisme
sur VB ~0~.
DÉFINITION . - Un
sous-groupe deGL(V)
est dit réductiblelorsqu’il
stabilise un sous-espace propre de V. .
Sinon,
il est dit irréductible. .PROPOSITION 1. - Le germe
analytique
en toutpoint
deBo
est isomor-phe
à unesingularité-quotient
par un sous-groupe réductible deGL(V) .
.Preuve. - Soit x E
Bo. L’application tangente
induit laGx-suite
exacted’espaces
vectorielscomplexes
0 -~
d~
-~TxBo
--~ -~ 0 :dx
est une droite deTxB0,
stable sous l’action de On conclut à l’aide de laproposition
2 duparagraphe
1.1.LEMME . Soit E l’ensemble des
points
de E dontl’image
par ~ra est sur latransformée
stricte d’une courbe depoints singuliers
de il.Alors,
pour tout x E EB ~,
le grouped’isotropie G~
estcyclique.
Preuve. 2014
L’homomorphisme
de groupesC*, qui
à toutélément de
Gx
associe sa restriction à la droiteGx-stable dx,
estinjectif
sia?
E E B E (on
noteque ~
est l’ensemble despoints
de E sur la transformée stricte par (To des droites de V dont lespoints
ont uneisotropie
nontriviale).
.PROPOSITION 2. - Les
points
de E enlesquels Bo
a unesingularité qui
n’est pas
torique
sont en nombrefini.
Ce sont lesimages
par ~p despoints
de E dont le groupe
d’isotropie
n’est pas abélien.Preuve . - L’ensemble £ du lemme est
fini ;
lapremière partie
de l’asser- tion en résultegrâce
au lemme duparagraphe
1.3. Si x EE,
lespseudo-
réflexions de l’action de
Gx
surTxBo
sont les homothéties de l’action deG sur V
(regarder
l’action deGx
sur si l’on doute encore, lire le courtparagraphe 3.1).
Ellesengendrent
donc un sous-groupe central deG~.
Ainsi, Gx
est abélien si et seulement si sonquotient
par le sous-groupe en-gendré
par sespseudo-réflexions
l’est. On conclut à l’aide de la remarque duparagraphe
1.2.La fibre
exceptionnelle
de To est lequotient
deP(V) ~
par l’actioninduite de G. C’est une surface normale
rationnelle,
engénéral singulière.
Remarques
1. Si V a une
singularité isolée,
le lemme montre que lessingularités
de
Bo
sont toutes desquotients
par des groupescycliques.
La variétéXG
=Bo
et lemorphisme
birationnelf
=: Bo --~
Vrépondent
auproblème posé.
2. Il se
peut
que, même si V n’a pas desingularité isolée, Bo
soit un modèle conforme à nos attentes. C’est le cas, parexemple,
pour les sous-groupesimprimitifs{*~
finis deGL(V),
dont l’action sur une orbiteà trois
points
dansIP(V)
induit unhomomorphisme surjectif
de G surle groupe des
permutations paires
de ces troispoints.
Eneffet,
on vérifiequ’alors
les groupesd’isotropie
sont abéliens. G estconjugué
à unproduit
semi-direct interne entre un groupe fini de matricesdiagonales
et le groupe
engendré
par3. Soit e3 = Soit G le groupe
engendré
parLe groupe
d’isotropie
de x est G tout entier etBo
a en1ro(x)
un germeanalytique isomorphe
à celui de V àl’origine (la
section 3présente
uneméthode de calcul des
singularités
deBo ) .
~ *~ Un sous-groupe fini de
GL(V)
est dit imprimitif lorsqu’il admet dansIP(Y)
uneorbite à trois points, et que toutes ses orbites y ont au moins trois points.
Cet
exemple
montre que le passage auquotient
de l’éclaté del’origine
par l’action induite n’améliore pas nécessairement lessingularités
de V dans lecas où G est réductible.
2.2 Action d’un groupe réductible sur l’éclaté d’une droite stable On suppose que G est
réductible,
c’est-à-direqu’il
stabilise une droite dde V et
(donc)
unsupplémentaire
W de d dans V. Soit 0" d V l’écla- tement de la droite d. L’action de G sur V induit une action surBd
etpermet
de définir la variétéquasi-projective Bd
=Bd/G;
on noteBd
lasurjection canonique.
Cela fournit lediagramme
commutatif suivant :Le
morphisme
fi est propre et birationnel. Sa restriction à est unisomorphisme
surV B
.PROPOSITION . Les
singularités
deBd
sonttoriques simpliciales.
Preuve. Si x E il est sur la transformée stricte par ad d’une
unique
droite de Wpassant
parl’origine
de W.Alors, Gx
stabilise leplan
W et la dite droite de W il est abélien.
D’autre
part, Bd
estG-isomorphe
auproduit
de d par l’éclaté del’origine
de W. On note w2 la
composée
de la deuxièmeprojection
de ceproduit
etde la
projection
sur la fibreexceptionnelle
de ce dernier éclatement.Pour tout x E
Bd,
le grouped’isotropie Gx
est abélien comme sous-groupe du groupe abélien On conclut à l’aide du lemme duparagraphe
1.3.Remarques
1. Le diviseur
exceptionnel ~d -1 t ~(d ) ~
est lequotient
de d x parl’action induite de G. C’est une surface normale et
rationnelle,
engénéral singulière.
2. Soient e3 = G le groupe
engendré
parV =
(3,
d la droite C .(1, 0, 0)
et x lepoint
de03C3-1d (0) sur la transfor-
mée stricte de la droite
~~(0,1, 0).
Le grouped’isotropie
de z est G toutentier et
Bd
a enun
germeanalytique isomorphe
à celui de V àl’origine (la
section 3présente
une méthode de calcul dessingularités
de
Bd).
Cet
exemple
montre que le passage auquotient
de l’éclaté d’unedroite stable par l’action induite n’améliore pas nécessairement les
singularités
de V dans le cas où G est abélien.3. Selon le vocabulaire de
[KKMS]
et de[D], Bd
estquasi-lisse
et sansauto-intersection
(l’ouvert
de Zariski définissant unplongement
toroï-dal dans
Bd
est engénéral,
c’est-à-dire si G estpetit
et nonabélien,
le
complémentaire
dansBd
decinq
surfaces rationnelles normales ir-réductibles).
2.3 Construction dans le cas
général
On ne suppose
plus
G réductible. Comme dans leparagraphe 2.1,
soit: l’éclatement de
l’origine
deV, E
sa fibreexceptionnelle,
et~ :
Bo - E
laprojection
du fibré en droitesBo.
Soit H l’ensemble
(fini)
despoints
de E dont le grouped’isotropie
n’estpas abélien. Soit r : : ~’ --; E l’éclatement de centre
H,
et T : : X -->Bo
lerelevé de cet éclatement le
long
du fibré ~, selon lediagramme
cartésienL’éclatement r étant centré en une réunion
d’orbites,
il induit une action de G sur~T,
,qui
définit la variétéquasi-projective X
=X / G.
On note: X -~ X la
surjection canonique,
T : X --~Bo
lemorphisme
propre et birationnelinduit,
~p = o-o o T lacomposée
des éclatements ro etT,
et~p
= 0"0 o T. On obtient lediagramme
commutatif suivant.~,
propre etbirationnel,
est unisomorphisme
au-dessus du lieu lisse de V.DÉFINITIONS .
Soient X(resp. X’ )
une variétéalgébrique complexe,
F
(resp. F’ )
unfermé
de ZarÍski de X(resp. X’~.
Onappelle morphisme
local
analytique (X, F)
--~(X’, F’)
la donnée :i)
d’un ouvertanalytique
U(resp. U’~
de X(resp.
contenant F(resp.
.F’~
ii)
d’uneapplication holomorphe f
: U -U’
telle quef (F)
=F’.
.Si
f
estbiholomorphe,
onparle d’isomorphisme
localanalytique
. On dit que les ouverts U etU’
réalisent lemorphisme
localanalytique.
Considérons le
diagramme
commutatif suivant :En
chaque point
du diviseurexceptionnel
deT,
la situation locale est celle duparagraphe
2.2 en le sens suivant.PROPOSITION . Soit w soit
d~,
=~-1 (w~
lafibre
deBo
au-dessusde w, et
DW
= lacomposante
irréductible du diviseurexceptionnel
de T dont
l’image
par T passe par (.03C9,). . Soitl’unique (à conjugaison
près~
sous-groupe réductible etpetit
deGL(V)
tel que les germesanalytiques (Bo ; w)
et, 0)
soientisomorphes;
on note d la droiteR03C9-stable
deV,
et D diviseurexceptionnel
de :Bd
~ V(notations
duparagraphe ,~.,~~.
On note Al’image
de tout sous-ensemble A deBo (resp.
deX ~
dansBp (resp.
X~.
Alors, (X
, est localementanalytiquement isomorphe
à ,D),
et on a le
diagramme commutatif
entremorphisme
locauxanalytiques
Preuve
i) Soit lW l’image
inverse de w par l’éclatement r : : Y -;E;
soient Wle
supplémentaire ~-stable
de d dansV,
et 1 la fibreexceptionnelle
del’éclatement W - W de
l’origine
de W. . On a lediagramme
commutatifentre
morphismes
locauxanalytiques
suivant :ii)
Les variétés V ^_-’ d xW,
x W et X sont des fibrés en droites de basesrespectives W, E,
W et Y. Lesprojections
de ces fibrés induisentle
diagramme
commutatif entremorphismes
locauxanalytiques
ci-dessous.iii)
La droite d étantR",,-stable,
onpeut
trouver des ouverts réalisant lesquatre morphismes
de ce dernierdiagramme, qui respectent
les actionsrespectives
deRw
etG~.
On en déduit lediagramme
commutatif entremorphismes
locauxanalytiques
suivant :iv ) Enfin,
l’action propre et discontinue de G sur Epermet
d’assurer l’exis- tence d’unisomorphisme
localanalytique
entre(X, DJ)
et(X/G~ ,
COROLLAIRE . Les
singularités
de X sonttoriques simpliciales.
Preuve. -. En les
points
du diviseurexceptionnel
deT,
laproposition
ci-dessus le prouve. Les groupes
d’isotropie
despoints
de X hors du diviseurexceptionnel
de T sontabéliens ;
on conclut à l’aide du lemme duparagraphe
1.3.Remarques
1. On
peut
montrer directement que les groupesd’isotropie
despoints
de X sur le diviseur
exceptionnel
de T sontabéliens,
cequi
suffit àprouver le corollaire. La
proposition
fournit enplus
le calculexplicite
des
singularités
de X.2. Pour tout w soit
FW
= L’éclatement T: X -~ Bo
induit un
morphisme algébrique (X ~
-X,
étale en tous lespoints
del’image
inverse deDw
.3. Les
composantes
irréductiblesDW
du diviseurexceptionnel
: X -~V sont des surfaces normales
rationnelles,
engénéral singulières.
2.4
Conclusion;
obtention du modèleUn
petit
sous-groupe fini G deGL(V )
étantdonné,
cequi
suit est ladescription
d’un modèlebirationnel, f
dont lessingularités
soient
toriques simpliciales.
. Si G est
abélien, V
est une variététorique simpliciale;
on poseX~
= Vet
f
= id.. Si G est réductible et non
abélien,
on éclatel’unique
droite G-stabled ;
on pose alors
XG
=Bd
etf
=~d (notations
duparagraphe 2.2).
. Enfin si G est
irréductible,
on éclatel’origine
V. On note encore 0l’ensemble des
points
de la fibreexceptionnelle
de cet éclatement dont le grouped’isotropie
n’est pas abélien :* si
Bo
a dessingularités toriques simpliciales (i.e.
si H =0),
onpose
XG
=Bo
etf
= ~o(notations
duparagraphe 2.1 ) ;
*
sinon,
soit X -~Bo
l’éclatement des fibres du fibréBo
au-dessusdes
points de Q;
on pose alorsXG
= X etf
== ’P(notations
duparagraphe 2.3).
THÉORÈME . f
etXG
étant ainsidéfinis,
lessingularités
deXG
sonttoriques simpliciales
etf,
, propre etbirationnel,
est unisomorphisme
au-dessus du lieu
singulier
de V .3. Calcul des
singularités
du modèle toroidalSoient V =
~3
et G un sous-groupe fini de matrices unitaires deGL(3, ~~
(tout
sous-groupe fini deGL(V)
estconjugué
à un telG,
et deux groupesconjugués
définissent desvariétés-quotient isomorphes).
Là encore,lorsqu’il n’y
aguère d’ambiguïté,
on note X lequotient
de toute G-variété X par l’action de G.3.1
Singularités
duquotient
de l’éclaté del’origine
Soient encore
: Bo
-~ ~ l’éclatement del’origine
deV,
et E sa fibreexceptionnelle.
. Les
singularités
duquotient Bo
hors de la fibre de 0"0: Bo
--; V sontcelles de V hors de
l’origine.
Elles sont décrites à la section 1 : ce sont lessingularités-quotient
par les groupesd’isotropie
de l’action de Gsur V.
. Pour tout
point z
deE,
lasingularité
deBo
en x est décrite par l’action deGx
surl’espace tangent TxB0,
c’est-à-dire par laGx-suite
exacte0 ~
dz
->TxB0
-TX E
~ 0.Quitte
àconjuguer G,
onpeut
supposer que z est sur la transformée stricte de la droite ~ ’(1,0,0)
de V.Alors,
le groupe
d’isotropie Gx
est l’ensemble des matricesde
G,
et lasingularité
deBo
en x est lasingularité-quotient
de V par le groupeRemarque.
- La fibreexceptionnelle
E de ~o estisomorphe
auquotient
de
~’ 2 ( ~ )
par l’action induite de G. Son germeanalytique
en lepoint x
ci-dessus estisomorphe
à lasingularité-quotient
de~2
par le groupe3.2
Singularités
duquotient
de l’éclaté d’une droite stableOn suppose que G est réductible et
petit . Quitte
à leconjuguer
à nouveau,on suppose
qu’il
stabilise la droite d = ~ ~( 1, 0, 0 )
de V et sonsupplémentai-
re
orthogonal
W. Soient encore: Bd -~
V l’éclatement de la droited,
etD ’-_" ~ x son diviseur
exceptionnel.
. Les
singularités
deBd
hors du diviseurexceptionnel
D de 0" d: Bd --~
Vsont celles de V hors de
l’image
de d dans V(notations
du para-graphe 2.2).
. On note p : deuxième
projection
de D vu commeproduit
de dpar 03B3 =
03C3d-1(0) ~ IP(W).
Soit x E D.Quitte
àconjuguer
G encore unefois,
on suppose que x est sur la transformée stricte par de la droite~ ~
(0,1,0)
de V. Dans cesconditions,
le grouped’isotropie
est lesous-groupe des matrices
diagonales
deG ; si x ~ ~y, l’isotropie Gx
estle sous-groupe des matrices de dont le
premier
élémentdiagonal
est 1. Les actions
respectives
deGx
sur d et sur la transformée stricte montrent que le germeanalytique
deBd
en x estisomorphe
àla
singularité-quotient
par le groupe(on
a unGx-isomorphisme d
x03C3*d(W) Bd
et uneGx-suite
exacte-~Tp~~)y-->0).
Notations. - On note F le sous-groupe des éléments de G dont la restriction à W est une homothétie et
Gi
le sous-groupe des éléments de G dont la restriction à d est triviale. Enfin si c est une courbe deBd,
on notec son
image
parLEMME . Pour tout x E
D,
le groupeG~
estengendré
par sespseudo- réflexions si,
et seulementsi, Gx
= r r1G1.
.Preuve. - G étant
petit,
seuls les éléments de F r1Gl
fournissent despseudo-réflexions
deG~.
On
suppose jusque
la fin duparagraphe
3.2 que G n’est pas abélien(c’est
le cas
qui
nous intéresseici).
G,
comme groupe fini non abéliend’automorphismes de l’ ==
détermine trois orbites
exceptionnelles
sur y.L’image
d’une telle orbite dansBd
seraappelée point exceptionnel.
Pour tout x de y, on noted~
et w~ les courbes(isomorphes
àC)
de D etrespectivement
définies par :est la courbe irréductible de
Bd passant
par x dontl’image
par est une droite de W. .PROPOSITION
i)
Hors dessept
courbes, w~
où x est unpoint exceptionnel, Bd
est lisse.
ii)
Lespoints exceptionnels
sont despoints singuliers
deBd.
Les
points
nonexceptionnels
de ~y sont despoints
nonsinguliers
deBd si,
et seulementsi,
FÇ Gl.
Leur réunion est un lieud’équi- singularité
deBd
.iv )
Soit ~ unpoint exceptionnel
deBd
Les courbesd~ B
et wxB
sont des lieux
d’équi-singularité
deBd.
Enoutre, d~ Ç Sing(Bd)
siet seulement si
Gl
nG~ g
rÇ Sing(Bd)
si et seulement si 1 estune racine de x pour un élément non trivial de G.
Preuve
i) Bd B
D estisomorphe à V B d,
donc lisse hors des où x est unpoint exceptionnel (toute
courbe depoints singuliers
deV B
d a pour transformée stricte par 03C3d une wx, où x estexceptionnel).
Si x E
D B
y, alorsGx
=Gi
n D’autrepart, p(x)
estexceptionnel
si et seulement si F. On conclut à l’aide du lemme.
ii)
Si x estexceptionnel,
r est strictement inclus dans Donc0393~G1
et le résultat se déduit du lemme.
iii)
Soit x nonexceptionnel.
AlorsGa.
= F. Là encore, c’est le lemmequi
intervient.iv)
V y E{a*}, Gy
=Gi
fl D’où lapremière équivalence grâce
aulemme. La seconde se lit
déjà
en termes de l’action de G sur V.Remarques
1. F est un groupe
cyclique (l’homomorphisme
de groupesest
injectif puisque
G estpetit).
2. Les courbes
y,
où x estexceptionnel,
sont lisses et ration-nelles
(seule y
estprojective).
Leurs intersections deux à deux sont transverses et résumées dans legraphe
ci-dessous.3. Le diviseur
exceptionnel
D de fi estisomorphe
auquotient
de d xpar l’action induite de G. Il est lisse hors des trois
points
excep- tionnels etprésente
en lepoint
x ci-dessus unesingularité isomorphe
à la
singularité-quotient
deC2
par le groupe3.3
Singularités
du modèleXa
Il reste à traiter le cas où G est irréductible et où
Bo
n’a pas que dessingularités toriques.
Laproposition
duparagraphe
2.3 montre que ce calculse ramène au
paragraphe
3.2 ci-dessus enchaque point
de~o -1 ( 0 )
oùBo a
une
singularité
nontorique.
3.4 Un
exemple
Dans tout ce
paragraphe,
on notera[a, b, c]
la matricediagonale
dont leséléments
diagonaux
sont a, b et c. Soit G le sous-groupe des rotationsqui
préservent
un icosaèdrerégulier de R3,
vu comme sous-groupe deS U ( 3, ~ ~
.~ L’action naturelle de G sur
IR3
détermine trois orbitesexceptionnelles
a,
f, s
danscorrespondant
aux milieux desarètes,
centresdes faces et sommets de l’icosaèdre. Cela est encore vrai sur
V,
etles groupes
d’isotropie correspondants
sontcycliques, conjugués
auxgroupes
engendrés par [1,
en,],
où en = et où nvaut
2,
3 et 5respectivement.
On en déduit que V a trois courbes depoints singuliers
c~,c f
et cs dont on trouvera un résumé de laposition
ensembliste dans lafigure
3(ces
courbes étantséparées
par l’éclatement on lesreprésente
secoupant transversalement).
Enn’importe quel point
deCa B ~0~ (resp. cf B ~0~, CS B ~0~),
V a doncune
singularité isomorphe
à lasingularité-quotient
de V par le groupecyclique engendré
par[1,
en,en-1 ],
où n = 2(resp. n
=3, n
=5).
~ On
appelle homologie
tout élément deGL(V) ayant
une valeur propre demultiplicité deux,
etpôle
de G touteimage
dansIP(V)
d’un vecteurpropre d’un élément non trivial de G. Les
homologies
de G sontexactement ses éléments d’ordre
deux,
et sont donc toutesconjuguées (G
estisomorphe
au groupe despermutations paires
àcinq éléments).
Leurs droites de
pôles
doubles ont pourimage
dans E une courbe cde
points singuliers
deBo.
Deplus,
toutpoint
de l’orbite a est fixépar deux
homologies
dont les droites depôles
doubles sont distinctes.Le
point
Xa de Ecorrespondant
àl’image
de a dansBo
est donc unpoint
double de c. D’autrepart,
lespoints
desorbites f
et s sont despôles
doublesd’homologies
deG,
rotations d’ordre deux et d’axes ad hocorthogonaux
aux droites associées : lesimages x f
et Xs def
et sdans
Bo
sont aussi deuxpoints
de c.En
plus
des orbites a,f
et s "réelles ",
G détermine deux orbitesexceptionnelles :
lespôles
non réels des rotations d’ordre trois etcinq.
Les ordres de leurs groupes
d’isotropie
sontimpairs :
leursimages
x3et x 5 dans E sont hors de c.
On trouvera dans la
figure
3 un résumé despositions
ensemblistes descomposantes
irréductibles du lieusingulier
deBo
et de la fibreexceptionnelle
E.En tout
point
de c hors de za,xf
et xs,Bo
a unesingularité isomorphe
à lasingularité-quotient
de V par le groupecyclique
en-gendré par [1, -1, -1 ~ .
En za,Bo
a unesingularité isomorphe
à lasingularité-quotient
de V par le groupe abélien(isomorphe
à( 71 / 27l ) 2 )
engendré par [1, -1, -1] et [-1, -1, 1]. En x3 (resp. x 5 ), Bo
a unesingularité isomorphe
à lasingularité-quotient
de V par le groupe cy-clique engendré
par( en, en, en-2 ~,
où n = 3(resp.
n =5).
Toutes les
singularités
ci-dessus sonttoriques simpliciales.
En re-vanche,
ce n’est pas le cas dessingularités
deBo en xf et
enx f, Bp
a unesingularité isomorphe
à lasingularité-quotient
de V par legroupe
G~ (isomorphe
au groupe despermutations
à troiséléments) engendré
paren xs,
Bo
a unesingularité isomorphe
à lasingularité-quotient
de Vpar le groupe
Gs (isomorphe
au groupe diédral d’ordredix) engendré
par
~ Il reste donc à étudier les
singularités
duquotient
de l’éclaté de la droite stable par ces deux derniers groupes.* Cas de l’orbite
f.
En conservant les notations duparagaphe 2.3, Gi
est le groupe
engendré
paret F est trivial. On calcule aisément les trois orbites
exceptionnelles
del’action sur i. On résume dans la
figure
2 lespositions
ensemblistes du diviseurexceptionnel
D de de la transformée stricte de W et descomposantes
irréductibles du lieusingulier
deBdlG f.
En tout
point
de(resp.
en toutpoint
de enx2), Bd/Gf
aune
singularité isomorphe
à lasingularité-quotient
de V par le groupecyclique engendré
par* Cas de l’orbite s. On obtient un résultat
analogue :
mêmefigure,
avecles
singularités
suivantes.En tout
point
de(resp.
en toutpoint
de enx2), Bd/Gs
aune
singularité isomorphe
à lasingularité-quotient
de V par le groupecyclique engendré
parOn résume dans la