A NNALES DE LA FACULTÉ DES SCIENCES DE T OULOUSE
P. V INCENSINI
Sur certaines questions métriques liées aux congruences stratifiables
Annales de la faculté des sciences de Toulouse 3
esérie, tome 26 (1934), p. 303-319
<http://www.numdam.org/item?id=AFST_1934_3_26__303_0>
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SUR CERTAINES QUESTIONS METRIQUES
LIÉES AUX CONGRUENCES STRATIFIABLES
PAR P. VINCENSINI
INTRODUCTION
Les congruences
stratifiables,
de nature essentiellementprojective,
ont surtoutété
étudiées aupoint
de vueprojectif.
L’étude des
propriétés
de ces congruences a donnélieu,
surtout au cours de cesdernières
années,
à la découverte de nombreux etimportants
résultatsgéométriques.
Pour
l’historique,
et labibliographie
de laquestion, je
renvoie à un Mémoire ’récent de M.
Finikofi(’)
dont les travauxoccupent
unegrande place
dans le déve-loppement
de la théorie.Le
point
de vuemétrique
a étéquelque
peunégligé;
il estcependant possible
dedonner au
problème
de la recherche descouples
de congruences stratifiables un sensmétrique,
et de montrer, par desexemples simples,
comment certaines ques- tions intéressantes de la théorie différentielle ordinaire dessurfaces, peuvent
être rattachées à la considération detypes
déterminés de congruences stratifiables.Envisageons,
dansl’espace
euclidienordinaire,
l’ensemble constitué par unpoint
P et la
portion
d’unplan 03C0
issu de P voisine de P. On a ce que L.Bianchi,
dansses études sur la déformation des surfaces
(et plus particulièrement
desquadriques)
.a
appelé
unefacette
; P est le centre de lafacette, 03C0
sonplan.
Une facette est déterminée par les trois coordonnées
(x,
y,z)
de son centre, et par les cosinus directeurs(X,
Y,Z)
de la normale à sonplan
(1)
S. FINIKOFF. Congruencesstratifiables paraboliques (Mathematische Zeitschrift, 36,
1933,
p.3~4).
-304
Les différentes facettes de
l’espace
forment unemultiplicité
àcinq
dimensions- de coordonnées(x,
y, z, p,q)
.Considérons,
dans lamultiplicité précédente,
unemultiplicité
subordonnée à troisdimensions;
engénéral
il ne sera paspossible
d’ordonner les o03 facettes de cettemultiplicité
suivant les o03 éléments de contact d’une famille de ~1 surfaces S.Lorsque
leproblème
estpossible,
nous dirons avec L. Bianchi que lamultipli--
cité ~3 de facettes
envisagée
eststratifiable.
La recherche des conditions de stratifiabilité conduit àl’intégration
d’uneéquation
aux différentielles totales à deux variablesindépendantes (E);
les conditions cherchées sont les conditions.d’intégrabilité complète
de(E).
Le
problème
de la détermination descouples
de congruencesstratifiables, peut
être
envisagé
comme unprocédé géométrique particulier
d’obtention demultipli-
cités o03 de facettes stratifiables.
A tout
couple
de congruences stratifiablescorrespond
un casd’intégration
com-plète
de(E),
les ~1 surfaces S solutions de(E)
étant les surfacesenveloppées
par les 00’plans,
issus des différents rayons de l’une des congruences,ayant
leurpoint caractéristique
surle
rayoncorrespondant
de l’autre.A tout
couple
de congruences doublement stratifiables liées par une relationdéterminée, correspondent
deux solutions de(E),
fournissant deux familles de.oo’ *
surfaces,
entrelesquelles
lecouple
de congruences considéré établit une relationgéométrique, projective
oumétrique
suivant la nature de la relationimposée
auxcongruences.
Dans deux Notes des Rendiconti clei Lincei
(’),
L. Bianchi a, lepremier, envisagé-
des cas
particuliers métriques.
Dans lapremière Note,
il a déterminé lescouples
decongruences stratifiables
jouissant
de lapropriété
suivante : deux rayons associés..quelconques
1 et r’ de l’un descouples envisagés
sontorthogonaux,
leur perpen- diculaire communepassant
par unpoint
fixe del’espace;
le résultat est trèsremarquable :
: leproblème
estéquivalent
à celui de la recherche dessurfaces applica--
bles sun le
paraboloïde
de révolution réel ouimaginaire.
Dans la deuxième
Note,
les deux rayons associés r et r’ sonttoujours supposés orthogonaux,
mais la condition relative à laperpendiculaire
commune estremplacée
par le fait que l’une des congruences est normale
(la
stratifiabilitéayant
lieu pour la congruence nonnormale);
leproblème
est alorsidentique
à celui de la détermi-nation des
systèmes cycliques
de Ribaucour attachés à une surfaceSo.
.
Si l’on
impose
aucouple
de congruencesenvisagé
dans cette Note la conditionsupplémentaire
d’être doublementstratifiable,
on trouve queSo
doit être à courbure(1)
L. BIANCHI. Sopra una classe dicoppie
di congr.uenze l’ettclineestratificabili (Rend..
. Lincei
(5)
33, sem. 2, p.36g-3~~).~
Sulle
coppie
di congruenze rettilineestralificabili (lbid.,
32, sem. 2. p.52I-53I).
.~totale constante, et l’on est ainsi conduit à une
propriété caractéristique
des surfacesà courbure totale constante. ’
Dans les
exemples qui précèdent,
on apris
commepoint
dedépart
despropriétés métriques
de certaines surfaces associées à ces congruences.L’objet principal
duMémoire actuel, est de montrer
comment,
dans certains cas, depropriétés
pure- mentprojectives
des congruencesstratifiables,
onpeut
faire dériver despropriétés métriques.
La
possibilité
detransformer,
par l’intermédiaire de congruencesstratifiables, des propriétés projectives
enpropriétés métriques,
n’a pas lieu desurprendre;
ilsuffit,
parexemple,
de serappeler
que les congruencesW,
decaractère projectif, jouent
dans la théorie des congruences stratifiables un rôlefondamental,
et que,ces mêmes congruences
W,
sont intimement liées auproblème métrique
de ladéformation infiniment
petite
des surfaces.Les deux
premiers paragraphes
sont consacrés àl’exposition
d’un certain nombre depropriétés
des congruencesstratifiables ;
nous nous sommes surtout attaché à mettre en évidence le rôle d’unification que la notion de réseaux associés que nous avons introduite dans une Note récente desComptes
rendus(’),
estsusceptible
dejouer
dans la théorie.Dans le troisième
paragraphe,
les résultats des deuxpremiers
sontappliqués
àl’étude de certaines suites de transformations de Ribaucour des surfaces
(des réseaux).
Le cas où l’un des réseaux de la suite est un réseau
point,
étudié auparagraphe
4,est
particulièrement
intéressant aupoint
de vuegéométrique. Signalons, parmi
lesquestions qui s’y rattachent,
une démonstration toute naturelle du lien bien connu et siremarquable qui
existe entre les deuximportants problèmes
de la recherche dessystèmes cycliques
normaux à une surface donnée et des surfacesayant
mêmereprésentation sphérique
que la surfacedonnée;
la détermination deréseaux,
admettant des congruencesharmoniques
normalesdépendant
d’un nombre arbi- trairementgrand
deparamètres;
la détermination de certainsquadruples
de réseauxorthogonaux
fournissant descycles
fermés de transformations deRibaucour,
ou dequadrilatères gauches
dont les cotésengendrent
des congruencescycliques.
0)
C. R., t. p. 1565,I. -
Propriétés
des congruences stratifiables avec une congruence donnée.Je
rappelle
iciquelques résultats,
quej’ai
établis dans un Mémoire récent(’),
et.qui
sont à la base de la recherche actuelle.Soit
(K)
une congruencerectiligne quelconque, (K’)
l’une des congruences for- mant avec(K)
uncouple simplement stratifiable;
les rayons de(K)
et de(K’)
secorrespondent biunivoquernent,
et il existe oo!plans
issus du rayon courant de(K’)
touchant leurs
enveloppes respectives
sur le rayoncorrespondant
de(K).
Envisa-geons, dans les différentes congruences
(K’),
les rayonscorrespondant
à un rayon déterminé K de(K);
nous obtenons un ensemble de droitesprésentant
le mêmedegré
degénéralité
que la congruence(K’) [une
fonction arbitraire de deux argu- ments u et v, et trois fonctions arbitraires de l’un des deuxarguments
u ouvJ.
Considérons toutes celles des droites K’
passant
par unpoint quelconque
del’espace;
ces droites cessent d’être concourantes dès que l’on fait décrire à K la congruence(K).
En cherchant à grouper les congruences(K’)
en familles tellesque
les rayons
homologues [correspondant
à un même rayon de(K) ]
d’une mêmefamille soient constamment concourants,
j’ai
été conduit au résultat suivant.Il est
possible
de grouper les congruences(K’) simplement
stratifiables avec(K)
en familles de ~2 congruences
jouissant
despropriétés
suivantes : :Les rayons
homologues
des ~2 congruences dechaque famille
concourent en un Dointm (u v) [u
et v sont lesparamètres
fixant un rayon de(K)].
.Ces rayons
peuvent
être ordonnés enfamilles
defaisceaux plans
de somniet 03C9, lesplans
desfaisceaux formant
à leur tour unfaisceau
donl l’arête décrit l’une descongruences
(K’) simplement stratifiable
avec(K)
de lafamille envisagée.
La connaissance d’une congruence
(K’) simplement
stratifiable avec(K), fournit,
parl’intégration
d’uneéquation
aux dérivéespartielles
du deuxième ordre à unefonction
inconnue , ,
une infinité de familles de congruencessimplement
stra-tifiables avec
(K)
etjouissant
despropriétés qui précèdent.
Définissons
(K), supposée rapportée
à sesdéveloppables-v
= const-.; u = const.,par les
deuxfoyers (x)
et(y) portés
par le rayongénérateur v) (R).
Supposons
connue une congruence(K’) ;
soient(X)
et(Y)
lespoints
où le rayon(u, v)
de(K’)
perce lesplans
focaux du rayoncorrespondant
de(K) ; désignons
par(~)
Fun desplans
issus de K’ touchant sonenveloppe (~)
en unpoint
situé sur(1)
Sur les congruences stratifiables(Journal
deMathématiques
pures etappliquées, I934).
(~)
(x)désigné
les quatre coordonnéeshomogènes
du point(x, , x,)
.K : est déterminé par les trois
points (X), (Y), (Z)
-(x
~-hy),
où À est unefonction connue de u et v,
dépendant
d’une constante arbitraire. En cherchant à déterminer sur K’ unpoint
w -qui
soit le sommet d’un faisceau[de plan (x)]
constitué par des rayonshomologues
de oo’ congruencessimplement
stratifiables avec
(K),
on trouve que ~~ doit salisfaire à une certaineéquation
dudeuxième ordre
(E) [équation ( i g)
du Mémoirecité]
nedépendant
pas de i, .Chaque solution 9
de cetteéquation
définit une famille de ~1 congruences[dont (K’)
faitpartie] ;
les rayonshomologues [correspondant
à un même rayon de(K)]
de ces~1
congruences
sont situés dans un mêmeplan tangent (x)
à(E),
et, dans ceplan,
concourent au
point w
défini ci-dessus.L’équation (E)
nedépendant
pas duparamètre
Aqui
fixe leplan (x)
autour deK’, chaque plan (x) correspondant
à une valeurparticulière de
À coupe 00. con- gruencessimplement
stratifiables avec(K)
suivant un faisceau de rayons homo-logues
de sommet ~,~; ainsi se trouve réalisée laconfiguration
de 00’ congruencessignalée plus
haut.Un cas intéressant est celui où les
développables
de la congruence(K’),
corres-pondent
à celles de(K),
et où lesfoyers
de(K’)
sont situés dans lesplans
focauxhomologues
de(K)
.G. Fubini a montré
(’)
que(K)
et(K’)
sont alors en liaison destratifiabilité,
etqu’en
outre,(K)
estconjuguée
aux oo’ surfaces(E) enveloppées
par lesplans
issusdes rayons de
(K’) [les développables
de(K)
déterminent sur les différentes sur-faces
(S)
des réseauxconjugués].
Les
foyers
de(K’)
sont situés sur lestangentes
de l’unquelconque
de cesréseaux,
de sorte que(K’)
estharmonique
à tous ces réseaux.. M. Fubini a montré que,
réciproquement d’ailleurs,
si lecouple (K), (K’)
estsimplement stratifiable,
et si(K)
estconjuguée
aux surfaces(E), (K’)
est harmo-nique
à ces mêmes surfaces. On dit que les deux congruences(K)
et(K’) forment
un
couple simplement stratifiable conjugué
etharmonique.
. On voit comment on
peut
obtenir de telscouples :
on se donne un réseau arbi- traire(E),
et l’on construit deux congruences(K)
et(K’),
lapremière conjuguée
et.la deuxième
harmonique
au réseau. La détermination effective de(K)
et(K’) dépend de l’intégration des denx équations
deLaplace
bien connues dans cette théorie.,
Étudions,
dans le casparticulier où (K)
et(K’)
forment uncouple simplement
stratifiable
conjugué
etharmonique,
les différentes familles de oo’ congruences stratifiables avec(K),
obtenues àpartir
de(K’)
par la constructionindiquée plus
haut.Soit
(03A3)
l’une des surfacesenveloppées
par les oo’plans
issus des rayons de(’)
G. Su alcune classi di congruenze di rette, e sulletrasformazioni
delle super-ficie R (Annali di Matematica pura ed applicata ; serie lV,
i
(K’);
lesdéveloppables
v =’const., u = const. de(K)
déterminent sur(1)
unréseau
conjugué ; désignons
par R lepoint
où le rayonK(u, v)
coupe(1),
par RU et RV- lestangentes
aux courbes v = const., fi = const. du réseau(R) porté
par
(~~). (X)
et(Y)
étant lespoints
où K’ coupe RU etRV,
choisissons une solu-tion 9
del’équation (E)
dont il a étéquestion ci-dessus,
etenvisageons
lepoint
co =
X - 9 Y;
cepoint
est le sommet d’un faisceau formé par des rayons homo-logues
de o01 congruencessimplement
stratifiables avec(K). Envisageons
l’une(Q)
des congruencesprécédentes
autre que(K’),
et soit 8 son rayon situé dans leplan
RUV. L’une des surfacesenveloppées
par lesplans
issus des rayons de(8)
est évidemment
(03A3).
La congruence
(8)
est doncsimplement stratifiable
avec la congruence(K), laquelle
estconjuguée
à l’une des ~1surfaces enveloppées
par lesplans
issus desrayons de
(0) [donc
à toutes lesautres).
Il résulte alors du théorème de G. Fubini énoncéplus haut,
que(8)
estharmonique
au réseauR(u, n).
Les congruences
(8)
forment donc toutes avec(K)
uncouple conjugué
et har-monique.
En
remplaçant (~)
par l’unequelconque
des oo’ surfacesenveloppées
par lesplans
issus des rayons de(K’),
on obtient l’une desconfigurations
cherchées deoo" congruences
(0).
On voitqu’ici,
toutes ces congruencesforment
avec(K)
ccacouple simplement stratifiable conjugué
etharm.onique..
Le lieu du
point
m où concourent les rayonshomologues
des ~2 congruences(8)
dont il vient d’êtrequestion,
est une certaine surface surlaquelle
les courbes(M, v) correspondant
auxdéveloppables de (K)
tracent un réseauconjugué.
Cela résulte d’un théorème bien connu de Guichard suivant
lequel
lepoint
derencontre des rayons
homologues
de deux congruencesharmoniques
à un mêmeréseau décril un réseau dont les courbes
correspondent
à celles du réseau initial.Les
développables
des ~2 congruences(@) correspondant
toutes aux courbes duréseau 03,
ces congruences sont toutesconjuguées
au réseau.Le réseau
R(u, v) porté
par la surface(~),
et le réseauv),
,jouissent
dela
propriété
suivante : il existe ~1 congruences(8) conjuguées
à 03C9 et harmo-niques
à R. Conformément à une dénominationadoptée
dans la Note desComptes
rendus citée dans
l’introduction,
nous dirons que le réseau 03C9 est associé à R. Dans leparagraphe
suivant nousindiquons
lespropriétés
essentielles des réseaux associés.Il. . ~- Réseaux associés.
Soit
v)
unpoint
décrivant un réseauquelconque
dont les courbesconju- _guées
sont u et v.Désignons
parXi(U, v)
les coordonnées dupoint R,
par(E)
l’équation ponctuelle
deLaplace
du réseau. Le rayonC(u, v)
d’une congruencequelconque harmonique
à R coupe les deuxtangentes
RU et RV du réseau R auxpoints
de coordonnéesrespectives
e étant une solution
quelconque
de(E).
’Considérons deux solutions distinctes
et
et6,
de(E);
elles définissent un fais-ceau de solutions
0,
+?,9~(a
=const.).
On vérifie immédiatement
qu’aux
différentes valeurs de Àcorrespondent
oo’ tcongruences
C, harmoniques
àR,
telles que les rayonshomologues [situés
dans unmême
plan tangent
àR]
concourent en un mêmepoint
m , lesdifférents faisceaux
derayons
homologues
étanthomographiques.
M décrit un réseau associé à
R, qui
est d’ailleurs le réseau leplus général
associé à R.
Nous allons établir une
propriété
des réseaux associés à un réseau donné,qui
nous sera utile
plus
loin.R et 03C9 étant deux réseaux
associés,
soit(K’)
l’une des oo’ congruences harmo-niques
à R etconjuguées
à w.Prenons
un réseauquelconque R,,
autre queR, harmonique
à(K’) [les foyers
de K’ sont sur deuxtangentes conjuguées
de ladroite K ~
RR, joignant
lespoints homologues
des deux réseaux R etR décrit,
comme il est bien connu, une congruence
(K) conjuguée
à chacun des deuxréseaux ;
;.le
couple (K), (K’)
estsimplement
stratifiableconjugué
etharmonique (voir
leparagraphe précédent),
et les surfacesportant
les réseaux R etR,
sont deux dessurfaces
enveloppées
par les oo’plans
issus des rayons de(R’).
On a vu au
paragraphe précédent
que chacun de ces oo’plans
contient un fais-ceau de rayons
homologues
de sommet a de congruencessimplement
stratifiablesavec
(K) [donc harmoniques à R1] : 03C9 est
donc associé à tous les réseaux harmo-niques
aux oo’ congruences(K’).
Nous verrons au
paragraphe
suivant le rôleimportant
quejoue
ce dernier résultat dans l’étude de certaines suites de transformations de Ribaucour des sur-faces ; mais,
a.vant d’allerplus loin,
nousajouterons quelques
nouvelles remarques relatives aux réseaux associés.Soient
R(u, v)
etR’(u, v)
deux réseauxassociés,
RU, RV les deuxtangentes
dupremier
réseau[RU
=première tangente,
RV = deuxièmetangente], R’U’,
les deux
tangentes
du deuxièmeréseau, (X)
et(Y)
lepremier
et le deuxièmeréseau
focal de l’une des congruences
harmoniques
à R etconjuguées
à R’ : X est surRU
aet Y sur RV.
Les deux
plans
focaux du rayon(XY)
de la congruenceenvisagée
sont XYU’et
XYV’. Les o01
plans
XYU’ relatifs aux o01 congruences(XY)
touchent leurs enve-loppes
en unpoint
X situé surRU;
il en résulte que la congruence(R’U’)
eststratifiable avec
(RU),
de même(R’ V’)
est stratifiable avec(RV).
D’autrepart,
les réseaux(X)
et(Y)
sontrespectivement conjugués
aux congruences(RU)
et(RV),
ce
qui
prouve que lescouples
de congruences[RU, R’U’], [RV, R’ V’]
sontsimple-
ment stratifiables
conjugués
etharmoniques.
Quand
deux réseaux secorrespondent
parlignes conjuguées
de tellefaçon
que;les deux
tangentes
de l’un soient en .liaison de stratifiabilité avec lestangentes homologues
del’autre,
nous dironsqu’ils
sontstratifiables;
dans le cas actuel lesdeux réseaux forment un
couple simplement
stratifiableconjugué
etharmonique.
Nous pouvons donc énoncer ce résultat : :
Deux réseaux associés
quelconques ~forment
uncouple simplement stratifiable
conjugué et harrnonique.
, , , : . ,La
réciproque
de cetteproposition
est vraie : :Si deux réseaux
forment
uncouple simplement stratifiable conjugué
etharmonique,
ils sont associés. ~ ’
Soient en effet
R(u, v)
etR’(u, v)
les deuxréseaux;
lapremière tangente
R’v’de R’ formant avec RU un
couple simplement
stratifiàbleconjugué
etharmonique,
’
le
point
R’ est dans leplan
RUV[premier plan
focal de lacongruence RU~ ;
;. celasumt pour
pouvoir
affirmerque
R’ est associé àR,
car, si X est lepoint
de RU oùl’un
quelconque
desplans
issus de R’U’ touche sonenveloppe,
les 00.1, réseaux(X)
sont
conjugués
à(RU)
et. leurs deuxièmestangentes
~R’Xsont harmoniques
à R.Le raisonnement
précédent
met en évidence laproposition suivante,
établieautrement par G. Fubini dans son Mémoire
précédem.ment
cité : ....’ ’Si deux congruences
forment
uncouple simplement stratifiable conjugué
et harrrzo-nique,
il en est de même de leurspièmes transformées de Laplace
.dans le- sens d’unemême variable: .. : . w . : ~ .. : ~ : . ’ . , .. ; . : : : .. : . : " Í
Soient en effet RU et -R’U’ les deux congruences, R et R’ étant
supposés
êtreles
premiers
réseaux focaux de chacuned’elles; désignons
par RV et R’V~ les deuxièmes congruences focales des réseaux R et R’. Parhypothèse
R’ est dans leplan RUV;
le rayonnement fait dans l’établissement de laréciproque
ci-dessusmontre alors que le réseau
(R’)
est associé à(R),
et que parsuite,
RV etR’V’,
transformées de
Laplace
de RU etR’U’,
forment un nouveaucouple simplement
stratifiable
conj ugué
etharmonique.
’ .Il est clair d’ailleurs que l’on a le résultat
analogue
suivant relatif à deux réseauxsimplement
stratifiablesconjugués
etharrnoniques :
:Si fon
effectue,
àpartir
de deux réseauxformant
uncouple simplement fiable conjugué
etharmonique,
un même nombre detransformations
deLaplace
demême sens, on obtient deux nouveaux réseau.x
formant
uncouple analogue.
Réseaux doublement associés. - Si la relation entre deux réseaux associés est
réciproque [chaque
réseau estconjugué
à co’congruences harmoniques
àFautre],
on a un
couple
de réseaux doublement associés._ Eu
égard
à cescouples,
on a lespropositions suivantes, conséquences
immé-diates des
propositions analogues
relatives aux réseauxsimplement associés,
etqu’il
suffit d’énoncer.
’
Les
tangentes homologues
de deux réseaux doublement associésforment
deux cou-ples
de congruences doublementstratifiables conjugués
etharmoniques.
En
appelant couple
doublement stratifiableconjugué
etharmonique
deréseaux,
l’ensemble de deux réseaux dont les
tangentes
vérifient la conditionprécédente,
onpeut
énoncer laréciproque :
:Tout
couple
doublementstratifiable conjugué
etharmonique
de réseaux est uncouple
doublement associé.,
Les réseaux focaux de même rang de tout
couple
de congruences doublement stratifiableconjugué
etharmonique
sont des réseaux doublementassociés,
et l’on~obtient ainsi tous les
couples
de réseaux doublement associés. Ces réseaux sont des réseaux R de Tzilzeïca-Deinoulin... Un même nombre de transformations de
Laplace
de même sens transforment : : Uncouple
de congruences doublementstratifiables conjugué
etharmonique
en un..couple analogue [G. Fubini]
.Un
couple
de réseaux doublementstratifiable conjugué
etharmonique
en uncouple
.analogue.
.Réseaux
conjugués persistants.
-propriétés projectives précédentes
des.réseaux
associés,
nousajouterons
lapropriété métrique suivante,
relative auxréseaux associés aux réseaux
conjugués persistants
dans une déformation continue.de leur surface
support.
Envisageons
une congruence(G),
formée de droites situées dans lesplans
tan-gents
à une surfacequelconque (S), harmonique
à un réseauconjugué
de(S) :
: ilexiste un réseau
v)
de(S)
tel que lesfoyers
du rayon de(G)
situé dans leplan tangent
en R à(S)
soient sur lestangentes
du réseau.Déformons
(S) arbitrairement,
les rayons de(G)
étantsupposés
invariablement liés auxplans tangents correspondants
de(S). (G)
se déformeaussi,
et Ribaucoura montré
qu’au
cours de la déformation(G)
ne cesse d’êtreharmonique
à un réseauconjugué
de(S).
Si l’on suppose que
(S)
est douée d’un réseauconjugué persistant
dans unedéformation
continue,
et que ce réseau estprécisément
le réseauR(ec, v)- envisagé ci-dessus,
on a le résultatimportant,
établi parRibaucour,
etqui
résulte aussi deformules
générales
quej’ai
données dans un Mémoire antérieur(’) :
(G)
ne cesse d’êtreharmonique
à(R)
au cours de ladéformation
continue conser-vant
(R) [les foyers
conservent despositions
invariables sur les rayonsqui
lesportent].
Soit dès lors
R(u, v)
un réseaupersistant
dans une déformationcontinue;
les,
différentes
congruencesharmoniques
à(R),
entraînées dans ladéformation,
restentharmoniques
à(R) ; désignons
parR’(u, V)
un réseauquelconque
associé à(R) ;
les~1 congruences issues de
R’, harmoniques
à(R)
etconjuguées
à(R’),
restentharmoniques
à(R) [et
par suiteconjuguées
à(R’)],
de sortequ’au
cours de ladéformation
(R’)
reste associé à(R) .
.Nous pouvons donc énoncer le résultat suivant :
Si les
points
constituant les deux familles de courbes d’un réseau associé à unréseau
persistant (R),
sontsupposés fixes
dans lesplans tangents correspondants
à(R),
ils ne cessent d’être distribués sur les deuxfamilles
de courbes d’un réseau.associé à
(R)
au cours de ladéformation
continue dont(R)
eslsusceptible.
(1)
Sur ladéformation
de certaines congr~uencesrectilignes
(Annales de la Faculté des Sciences deToulouse, 1932).
III.
- Faisceaux de transformations de Ribaucour.
Soit
R(u, v)
un réseauorthogonal(’);
toutes les congruences(C) harmoniques
à R sont
cycliques
; chacune d’elles définit unetransformation
continue de Riban-cour de la surface R
(du
réseauR),
la transformation étant effectuée par les cercles dusystème cyclique
associé àla congruence [le
cercle associé à un rayonquelconque
a pour axe ce rayon et passe par le
point
Rcorrespondant].
. Considérons un réseau R’ associé à
R,
et les co’ congruencescycliques (C)
har-moniques
à R etconjuguées
à R’. Les rayons de ces oo’ congruencescycliques correspondant
aupoint R(u, v)
de R,forment,
dans leplan tangent (u, v)
duréseau,
un faisceau de sommetR’(u, v)
. Les cercles(u v)
des ~1systèmes cycli-
ques attachés aux congruences
(C) passent
tous par lepoint R;
en outre, leurs axespassant
touspar R’,
ils sont tous situés sur une mêmesphère S (de
centre R’ et derayon
R’ R)
surlaquelle
ils constituent unfaisceau
de cerclestangents.
A
chaque
réseau R’ associé au réseauorthogonal
Rcorrespond
donc un faisceau,de transformations continues
de
Ribaucour de la surfaceR, chaque
transformation du faisceau étant effectuée par les cercles de l’un dessystèmes cycliques
attachésaux ~1 congruences
(C) harmoniques
à R etconjuguées
à R’.Comme nous l’avons fait observer au
paragraphe II,
les différents faisceaux derayons homologues
des oo’ congruences(C)
sonthomographiques;
lesplans (u, p)
des cercles réalisant le faisceau des transformations de Ribaucour définies par ces
oo * congruences, issus de la normale à R au
point (u, v),
, etperpendiculaires aux
.rayons
correspondants
des congruences enquestion,
forment un faisceau restanthomographique
à lui-mêmelorsque ci
et v varient.Il est clair que si l’on connaît deux des transformations du
faisceau,
le faisceau estdéterminé : 0, et 03B82
étant les deux solutions del’équation
deLaplace (E)
dont il ’a été
question
au début duparagraphe
II, définissant les deux congruencescycliques qui
déterminent les deux transformationsconsidérées,
la congruence définissant la transformation laplus générale
du faisceau est déterminée par6i
+À6t [J,
= cons-tante
arbitraire].
Si l’on sait a
priori qu’un
réseau R’ est associé au réseauR,
onpeut
déterminer les oo’ congruencesconjuguées
à R’ etharmoniques
à R définissant l’un des faisceaux de transformations de Ribaucour de R : onconnaît,
eneffet,
danschaque plan’
tangent (u v)
àR,
le sommet R’ du faisceau formé par les rayonshomologues
desoo’ congruences; en
exprimant
que le rayon d’une congruenceharmonique
à R(’) Nous
représenterons
par la même lettre R. le réseau, lepoint
qui le décrit, et la surface qui le porte.situé dans le
plan (u, v)
passe parR’,
on obtient uneéquation
dupremier
ordre en6, formant avec
(E)
unsystème compatible
donnant 0 avec une constante arbi-traire.
Au
point
de vuegéométrique,
la connaissance de trois des oo*systèmes cycli-
ques réalisant le faisceau de transformations entrai ne la connaissance du faisceau
complet.
.
Soient,
eneffet, r, , r2, r
g les cerclesgénérateurs
des troissystèmes cycliques
connus;
1B, r3
sonttangents
à la normale à R aupoint (u, i~),
et situés sur lasphère
S de centre R’précédemment définie; d’après
une remarque faiteplus haut,
lesystème cyclique
réalisant la transformation laplus générale
dufaisceau,
est
décrit,
par l’intersection deE,
avec leplan 7:
issu de la normale à R formantavec les
plans
der, , r2, rs
unrapport anharmonique
constant.R étant un réseau
orthogonal quelconque,
supposons connues deux(donc oc/)
congruences
cycliques (C) harmoniques
à R définissant un réseau R’ associé à R.Envisageons
l’unequelconque
des congruences(C),
elle définit oo’ réseaux ortho-- gonaux, transformés de Ribaucour.deR, portés par les
surfacesorthogonales
auxcercles associés à la congruence. Nous obtenons ainsi une transformation à deux
paramètres T (À, ce)
du réseauR,
lesparamètres
À et exfixant,
lepremier
la con-gruence
(G),
le deuxième le réseau transformé de R au moyen de(C).
Les 001réseaux
R,,
transformés de R parT (À , x)
sont évidemment tous concourants avecR
[admettent
avec R une congruencecyclique (C) harmonique commune].
Nous allons montrer
maintenant,
comment, d’une transformationT(~,
il estpossible
de déduire une transformation des réseauxorthogonaux dépendant
d’autantde constantes arbitraires que l’on veut.
Considérons l’un
quelconque R~
des o02 réseaux transformés de R par la trans- formationT(~, ce)
définieplus haut; R~
estharmonique
à l’une(C)
des o* con-.gruences
cycliques harmoniques
à R etconjuguées
àR’ ;
il résulte donc d’unepropriété
établie auparagraphe
II que R’ est associé àR1
et aux ~2 réseaux analo-gues transformés de R par T
(~ , x) .
Envisageons
le réseauR, ;
on connaît l’un de ses réseaux associés R’ : onpeut donc,
comme on l’a fait observerplus haut,
déterminer les ~1 congruencescycli-
ques
(C,) harmoniques
àRt
etconjuguees
à R’. Considérons l’unequelconque (C,).
de ces congruences, et
transformons,
au moyen de(C,)
par Ja méthode de Ribau-cour,
Rt
en un nouveau réseauorthogonal R~. R~ dépendra
dequatre paramètres,
à savoir : i les
paramètres ).
et « dontdépend Rt’ puis
les deuxparamètres
analo-gues introduits dans le passage de
Rt
àR2. R2
est concourantavec R!,
tout.comme
Ri
avecR,
mais non avec le réseau dedépart
R . ’En
poursuivant
leprocédé
de transformation, on obtient une infinité de réseauxorthogonaux
transformés deR,
le réseau leplus général dépendant
d’autant de constantes arbitraires que l’on veut. Sur les surfacesportant
les différentsréseaux,.
les
lignes
de courbure secorrespondent,
etcorrespondent
toutes au réseauconjugué {ct, v)
de R’.Deux
points
consécutifsquelconques
de la suiteR, R,i, H2.,
..., étant situés surun cercle dont l’axe passe par
R’,
le passage de R àRt’ R~, R3,
..., ne modifiepas la distance des
points homologues
R,RJ’ R2,
..., àR’,
de sorte que lespoints homologues
des différents réseauxtransformés,
sontsitués, quels
que soient u et v,sur une
sphère ~(u, v)
normale à tous les élémentssuperficiels homologues (u, v)
des surfaces
qui portent
les réseaux. Ainsi : :Sur toules les
surfaces transformées
d’unesurface quelconque
R par leprocédé qui
vient d’être décrit(elles dépendent
d’un nombre arbitrairementgrand
de para-mètres)
leslignes
de courbure secorrespondent.
Tout ensemble de
points homologues
sur lesdifférentes surfaces transformées,
estsitué sur une
sphère
E(u v) coupant orthogonalement
toutes lessur faces.
_4 ux
lignes
de courbure desdifférentes surfaces transformées correspond,
sur lasurface
lieu du centre de lasphère
E , un réseauconjugué (le
réseauR’].
Le réseau R’ étant un réseau
quelconque
associé à un réseauorthogonal,
l’étudequi précède
montre que tout réseau de cetteespèce
est associé à une infinité[dépen-
dant d’un nombre arbitrairement
grand
deparamètres]
de réseauxorthogonaux,
constituant une famille
(0)
de réseaux. Les réseaux de la famille(0) peuvent
être ordonnés suivant une infinité[dépendant
aussi d’un nombre arbitrairement tgrand
de
paramètres]
de chaînes de Ribaucour[les
oo’ éléments d’une même chaîne sedéduisant les uns des autres par une
transformation
continue deRibaucour].
Dechaque
élément de 0 sont issues oo’ chaînes deRibaucour,
définies par les oo’ . congruencescycliques conjuguées
à R’ etharmoniques
à l’élémentenvisagé.
Si deux éléments ne sont pas situés sur une même
chaîne,
il n’estgénéralement
pas
possible
de passer de l’un à l’autre par une transformation de Ribaucour.Une étude
plus approfondie
de laconfiguration précédente,
montre que, tout au moins pour lesconfigurations
obtenues enprenant
pour réseau R dedépart
unréseau
point,
le passage esttoujours possible (d’une
infinité defaçons)
par deux transformations de Ribaucour successives.Cette
étude, qui
feral’objet
duparagraphe suivant,
mettra en outre en évidencedes
quadruples remarquables
de réseaux tels que deux réseaux consécutifsquelcon-
ques soient en transformation de Ribaucour.