A NNALES DE L ’I. H. P., SECTION A
B ERNARD L ÉAUTÉ
Singularités, sources de quelques métriques stationnaires
Annales de l’I. H. P., section A, tome 15, n
o3 (1971), p. 243-273
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p. 243
Singularités,
sources
de quelques métriques stationnaires
Bernard LÉAUTÉ
Laboratoire de Mécanique Analytique, Faculté des Sciences de Paris.
Ann. Inst. Henri Poincaré, Vol. XV, n° 3, 1971,
Section A :
Physique théorique.
RÉSUMÉ.
- L’objet
de cettepublication
est l’étude dessingularités
desmétriques
deReissner-Nordstrôm, Newman-Unti-Tamburino,
Kerr ensuivant la méthode que L. Bel a élaboré à propos de la
métrique
de Schwarz- schild. Dans chacun des deuxpremiers
cas nous mettrons en évidenceune
singularité ponctuelle,
support des sources deschamps gravitation-
nel et
électrique,
pour la solution de R. N. Dans le troisième cas, celui de lamétrique
de Kerr caractérisée par deuxparamètres m
et a, lasingu-
larité sera
ponctuelle
ou linéaire suivantque m
> 1ou 2014
1. Nousa a
poursuivons
l’étude seulementlorsque m
> 1 et nous verrons alors quea
le
point singulier apparait
être lesupport
de deux distributions mathé-matiques ;
lapremière
mettant en évidencel’aspect
massif de la source, la secondetraduisant, semble-t-il,
une rotationintrinsèque
de cette source.SUMMARY. - The
object
of this paper is thestudy
ofsingularities
ofReissner-Nordstrôm, Newman-Unti-Tamburino,
Kerr metricsby
follow-ing
the method worked outby
L. Bel about Schwarzschild metric. In each of the two first cases we shall exhibit aponctual singularity,
wherethe sources of the
gravitationnal
and electricfields,
for Reissner-Nord- strôm’ssolution,
are localized. In the third case, that of Kerr’s metric which is characterizedby
two parameters m and a, thesingularity
willbe
ponctual
or linearaccording as É5
> 1or 2014
1. We shall achievea a
the
study only when 2014
> 1 and then we shall see that thesingular point
a
is the support of two mathematical
distributions;
the first one characte-rizing
the massive aspect of the source, the second one seems to show an intrinsic rotation of that source.INTRODUCTION
Dans une
publication
récente sur lasingularité
de Schwarzschild[1],
L. Bel
(~) développait
un nouveaupoint
de vue, selonlequel
cettesingula-
rité
pouvait
être réduite à unpoint agissant
comme source de la solution extérieure. Cetteprocédure,
contrairement à celle del’extension,
main-tient le caractère
globalement statique
de lamétrique
et élimine toutespéculation
à proposd’objets
« effondrés » à travers lasingularité
deSchwarzschild.
L’un des traits
importants
du travailprécité
est le rôleprivilégié
dévoluà la
métrique
conforme à lamétrique quotient,
déduite de lamétrique
deSchwarzschild. Cette considération conduit à penser que les
singularités
de certaines
métriques, statiques
oustationnaires, pourraient
être étudiéesselon une
procédure
semblable à celledéveloppée
dans lapublication [1].
Nous
envisageons, précisément
de cepoint
de vue, l’étude desmétriques
suivantes :
-
Reissner-Nordstrôm,
solutionstatique
àsymétrie sphérique
deséquations
d’Einstein-Maxwell[2].
- N. U. T. solution stationnaire à
symétrie
axiale deNewman, Unti,
Tamburino
[3].
- Enfin
Kerr, également
solution stationnaire àsymétrie
axiale[4].
On verra que dans les deux
premiers
cas on aboutit à mettre en évidenceune
singularité ponctuelle
porteuse des sources : masse,charge,
de lasolution extérieure. Dans le cas de la
métrique
deKerr,
caractérisée par deuxparamètres
m et a, lasingularité
pourra seprésenter
sous formem m m
ponctuelle
ou linéaire suivant la valeur durapport - , - > 1 ou - 1.
a a a
Lorsque m
>1,
on tentera depréciser
la structure des sourcesportées
a
e) Une deuxième étude de L. BEL, dans le même esprit que [1) et portant sur la métrique
de Curzon, sera bientôt publiée.
SINGULARITÉS, SOURCES DE QUELQUES MÉTRIQUES STATIONNAIRES 245
par le
point singulier ;
on le fera en mettant en évidence des distributionsmathématiques permettant
de caractériser lesparamètres m
et a.Outre la mise en évidence et la caractérisation des
singularités,
la décom-position,
desmétriques d’espace-temps précitées
enmétrique d’espace
et en
champ
degravitation
associés(8, ~),
fera ressortir lesanalogies
etles différences entre
elles ;
parexemple,
on constatera que lesmétriques d’espace
déduites des solutions de Schwarzschild et de N. U. T. sont formellementidentiques,
leschamps
degravitation
associésétant,
eux,différents.
Tels sont, brièvement
énoncés,
lesprincipaux
thèmesqui
vont êtreenvisagés
etdéveloppés
maintenant.I.
SINGULARITÉ
ET SOURCESDE LA
MÉTRIQUE
DEREISSNER-NORDSTRÔM
11.
Métrique d’espace-temps, métrique d’espace
de R-N.111. Cette
solution, statique
àsymétrie sphérique,
deséquations
d’Einstein Maxwell peut être écrite sous la forme suivante :
on a
posé :
Dans ce
système
de coordonnées la seule composante non nulle duchamp électromagnétique
est :elle dérive du
potentiel 1> (il s’agit,
enfait,
de laquatrième
composante duquadripotentiel
(Pour alléger
l’écriture nous poserons, dans toute cetteétude,
G et c =1).
On constaterait facilement que les fonctions t, x~ = r sin 0 cos ~,
x2 - r sin 0 sin ~, x3 - r cos 0 sont
harmoniques,
de ce fait les coordon- nées[t,
r,0, ;p]
peuvent êtreappelées
«polaires harmoniques
». Notonsque l’on obtiendrait la
métrique
de Reissner-Nordstrôm sous sa formela
plus fréquemment
citée[2]
en effectuant sur(1-1)
lechangement
decoordonnées :
Considérons le coefficient
goo : si
m et q sont tels que m241tq2,
goo reste designe
constant sur tout l’intervalle des valeurs de r :[0, oo[ ;
si au contraire47r~~,
goo s’annule enchangeant
designe
pour :Pour cette valeur r = ex il
apparait
unesingularité
du « type Schwarzschild » c’est-à-dire telle que : goo s’annule alors que, parailleurs,
les composantes du tenseur de Riemann restent tout à faitrégulières.
Dans cette étudenous
envisageons
bienentendu,
le cas où4nq2
et notonsqu’alors
les coordonnées
[t, x~]
ne sont admissibles que pour r > (X.112. Partant de
(1-1)
il serait facile d’obtenir lamétrique quotient ds2, puis
lamétrique
conforme à celle-ci : ds2 =~2dS2
que nousadoptons
commemétrique d’espace ~ 3’
sonexpression
est la suivante :Cette
métrique
est formellementidentique
à celle déduite de lamétrique
de Schwarzschild
(2) [1] ;
les raisonnements effectués à son propos valent donc encore, bornons-nous à endégager
les élémentsprincipaux.
On définit d’abord un espace
métrique V 3 (d*)
par la sous-variété ouverteV3
deR3,
despoints
x tels que r > ce, munie de la distance d* :x2)
ensemble des chemins différentiables par morceauxjoignant
xi à x2. La considération de suites de
Cauchy
depoints
deV!
permet deconstater le caractère
incomplet
de cet espace. Ces suites sont de deuxcatégories :
(1)
suites x~ tellesqu’il
existe une valeur k telle que, pour n> k,
on aitrn > a > ce ; ces suites convergent vers des
points
deV!.
(2)
suites x~ telles que pour tout s > 0 il existe un entier n tel que rn - ex e ;ces suites ne convergent pas mais elles sont
équivalentes,
la classed’équi-
valence
qui
en résulte détermine donc unpoint unique
xo.L’espace V 3’
le
complété
deV;,
contient donc un seulpoint
additionnel xo tel qued(x, xo)
= r - ex(x
(~) Cette constatation met en évidence le fait que les coordonnées Xi sont harmoniques.
SINGULARITÉS, SOURCES DE QUELQUES MÉTRIQUES STATIONNAIRES 247
113.
L’espace métrique complet V 3(d)
peut être muni d’une structure différentiableprolongeant
celle deV~.
Pour la suite de notreétude,
ilnous suffit de définir une carte locale
(U, D) :
U étant une boule ouvertecentrée sur xo,
d(x, x)
b et 03A6 unhoméomorphisme
de U sur la bouleeuclidienne de centre 0. Nous définissons 03A6 par :
.
12.
Singularité
de lamétrique
et des
champs gravitationnel
etélectrostatique.
121. Dans le
voisinage
del’origine
xo onemploie
les coordonnées u,0,
lamétrique d’espace (1-5)
s’écrit :Les composantes, non
identiquement nulles,
du tenseur de Riemann rap-portées
aucorepère :
s’écrivent :
On constate
qu’eJles
tendent vers l’infini avec u -0,
ceci montre que lepoint
xo estsingulier
pour la structure riemannienne deV 3.
122. Considérons maintenant les
champs gravitationnel
et électro-statique.
Suivant ici uneterminologie explicitée
dans le casdu
vide[5]
et
qui présente
aussi un intérêt dans des casplus généraux,
on écrit lechamp
degravitation
sous la forme :avec :
Les composantes de
i, rapportées
aucorepère (1-9),
s’écrivent :celles du
champ électrique Ê, Ei == F;o
Nous verrons, par l’étude ultérieure de
l’équation
duchamp électrique, qu’il
est naturel d’associer àË
une inductionélectrique Ô
définie par :et dont les composantes
explicites
sont :Observons que les composantes du
champ gravitationnel S
et de l’inductionélectrique
D sontsingulières
pour u =0,
c’est-à-dire en xo.13.
Équations
deschamps.
Sources de la solution extérieure.131.
ÉQUATIONS
DES CHAMPSÉLECTRIQUE
ET GRAVITATIONNEL1311.
Envisageons
d’abord lechamp électrique régi
par leséquations
de Maxwell :
d’où l’intérêt d’introduire
(1-15) :
obtenant
ainsi,
surV 3 :
Cette
équation
de conservation donne lieu au théorème de Gauss et per- met, ainsi que nous le verrons, de caractériser la source duchamp électrique.
1312.
Étudions
maintenant lechamp gravitationnel.
Selon des consi-dérations bien connues
[6]
leséquations
d’Einstein :SINGULARITÉS, SOURCES DE QUELQUES MÉTRIQUES STATIONNAIRES 249
se
ramènent,
dans le casprésent,
à unsystème
de trois groupesd’équa- tions ;
l’une d’elless’écrit,
dans le cadre dusystème
d’unités choisi :Compte
tenu del’expression générale
deil est bien facile
d’obtenir Il
etd’expliciter (1-18) :
Le second membre de cette relation peut être mis sous forme de div d’où il
résulte,
en mettant enévidence (1-11)
etÔ (1-16),
la formulation sui- vante :où 03A6 est le
potentiel
définien (1-4).
On peut poser :
’
et écrire :
Seconde relation de conservation concernant,
celle-ci,
lechamp
de gra- vitation modifié par laprésence
duchamp électrique.
132. CARACTÉRISATION DES SOURCES
1321. Formule
générale.
Nous considérons les relations
(1-17), (1-20)
et nous nous proposons de les définir au sens de la théorie des distributions[7].
Un vecteur
h (D
ou.~),
dont les composantes sont des fonctions loca- lementsommables,
définit surV 3
un vecteur distribution :if élément de volume défini à
partir
du ds2. On peut maintenant écriresoit :
où
B(B)
est une boule ouverte de centre xo et de rayon B.Cette
expression
peut être transformée comme suit :Le second terme du second membre est nul en raison du caractère conser-
vatif de
fi,
lepremier
terme peut être transformé en uneintégrale
de sur-face par la formule de
Stokes ;
en raison de la condition de supportde f,
on obtient :
S2(8)
frontière deB(8).
Nous allons
appliquer
cette formule auxchamps
D et Jf.1322. Source du
champ électrique.
Rappelons
les composantes(1-16)
deD’ :
L’on
intègre
sur la surface u = B. La fonction d’essaif
peut êtredévelop- pée
auvoisinage
del’origine
xo :La formule
(1-22)
est utilisée sans aucunedifficulté,
le résultat est :où
c5xo
est lesymbole
de la « fonction de Dirac », c’est-à-dire de la mesureformée d’une masse + 1 au
point
xo[7].
1322. Source du
champ gravitationnel.
Les composantes du vecteur
~
défini en(1-19),
se déduisent facile-ment de
(1-13)
et de(1-16) ;
elles valent :SINGULARITÉS, SOURCES DE QUELQUES MÉTRIQUES STATIONNAIRES 251 La formule
(1-22) s’applique,
de même queprécédemment,
et il vient :Les relations
(1-23)
et(1-24)
fontapparaître
lesquantités symboliques : qbxo
et -m03B4x0
comme sources deschamps électrostatique
etgravitationnel.
14.
Commentaires,
extension et limite de la méthode.141. Nous avons vu
précédemment
comment la méthode élaborée par L. Bel pour l’étude de lasingularité
de Schwarzschildpouvait
êtreadaptée
au cas de lamétrique
deReissner-Nordstrôm ;
uneanalyse
dumême type
pourrait
être menée à propos de la solutionstatique
àsymétrie sphérique représentative
duchamp gravitationnel couplé
avec unchamp
scalaire sans masse, obtenue par A. I.
Janis,
E. T. Newman et J. Wini-cour
[8]. Indiquons
brièvementquelques
aspectscaractéristiques
de ce cas.442. La solution des
équations d’Einstein, correspondant
à ce cas,peut être
explicitée
par la donnée des éléments suivants :(a)
lamétrique d’espace V3 :
(b)
lechamp
degravitation
dérivant dupotentiel
U :(c)
lechamp
scalaire :Les
potentiels
U et 03A6 satisfont auxéquations :
ils
dépendent
des deux constantes m etA ;
laquantité
s’écrivant :où x est la constante de
couplage
relative auchamp
scalaire C.On observera que la
métrique d’espace,
écrite en coordonnéespolaires harmoniques,
revêt la même forme que dans les casprécédents
et, selonla
procédure déjà décrite,
conduit donc à unesingularité ponctuelle
xo.Les
équations (1-28)
définies au sens des distributions permettent de caractériser les sources duchamp gravitationnel
et duchamp
scalaire :On voit ainsi que la source du
champ gravitationnel
estmbxo
et celle duchamp
scalaireAmbxQ.
143. Les
développements précédents
ont faitapparaitre
desanalogies précises
entre les divers casenvisagés.
Onretiendra,
enparticulier,
que lesmétriques d’espace,
relatives aux solutions : duvide,
avecchamp
élec-trostatique,
avecchamp
scalaire sans masse, peuvent toutess’écrire,
en coordonnéespolaires harmoniques,
sous la forme suivante :elles ne diffèrent que par la
signification
duparamètre
(t.Il
importe
depréciser
quel’expression (1-31),
valable pour un certain nombre de cas, n’a pas un caractèregénéral ; l’exemple
duchamp
scalaireavec masse le montre
[9].
Sans nousappesantir
sur l’étude de ce cas, indi-quons
cependant
que leséquations, qui
lerégissent,
peuvent être commo- dément écrites dans le cadre de lamétrique d’espace
suivante :Et
quelques
calculsélémentaires,
portant sur lesystème d’équations pré- citées,
montrentqu’il
est exclu que lamétrique (1-32)
revète la forme(1-31).
II.
MÉTRIQUE
DENEWMAN,
UNTI ET TAMBURINO21.
Métrique d’espace-temps. Métrique d’espace
de N. U. T.211. La
métrique
de N. U. T.[3]
est une solution stationnaire àsymétrie
axiale des
équations
d’Einstein duvide,
sonexpression
est la suivante :avec
SINGULARITÉS, SOURCES DE QUELQUES MÉTRIQUES STATIONNAIRES 253
Rappelons quelques propriétés
de cettemétrique :
a)
L’annulation de b conduit à lamétrique
de Schwarzschild.b)
Elle tendasymptotiquement
vers lamétrique
de Minkowski pourr - oo ; pour constater cette
propriété
il est nécessaire d’utiliser deux cartes locales[10].
Effectuons le
changement
de coordonnées suivant :la
métrique prend
la forme :valable pour le domaine défini comme suit :
On passe à une seconde carte par la relation :
la
métrique
s’écrit alors :le domaine étant cette fois :
Le demi-axe z ~ 0 est exclu du
premier domaine,
z ~ 0 dusecond ;
maisen
envisageant
les deux cartes toutes les directions sont considérées et lapropriété
annoncéeapparaît
bien.c) Remarquons
encore que les composantes du tenseur deRiemann, rapportées
à la cobase orthonormée déduite de(2-1) s’expriment
commesuit :
avec
On voit
qu’elles
sonttoujours
bornées et tendent vers 0 pour r - oo.Revenons à
l’expression (2-1)
de lamétrique
de N. U. T. on constate que le coefficient :s’annule pour la valeur ro = m +
m2
+b2 ;
selon les indications don- nées en 1 cettesingularité apparaît
être du « type Schwarzschild », la coordonnée r n’est admissible que pour r > ro.212. La
métrique d’espace V 3,
déduite de(2-1),
s’écrit :Effectuons le
changement
de coordonnée :on obtient :
Cette
expression
est la même queprécédemment (1-5) ;
ce fait et larelation
[5] :
. manifestement
satisfaite,
permettent de dire que lesystème
de coordonnées[t, x‘],
admissible seulement pour r > oc, estharmonique.
213.
Compte
tenu des considérationsprécédentes,
il est tout à faitclair que nous sommes ramenés à l’étude décrite en
(1-2)
et,naturellement,
à la même conclusion :
l’espace métrique
associé àV 3,
est incom-plet
et soncomplété V 3(d)
contient seulement unpoint
additionnel xo tel qued(xo, x)
= F - ce.SINGULARITÉS, SOURCES DE QUELQUES MÉTRIQUES STATIONNAIRES 255
22.
Singularité
de lamétrique
et duchamp gravitationnel.
221. On
pourrait
icireprendre
l’alinéa121,
noter que lamétrique (2-7)
peut être écrite :et constater que les
composantes
du tenseur de Riemann deVg (1-10) présentent
unesingularité pour
u = 0 c’est-à-dire en xo.222. Considérons maintenant le
champ gravitationnel ;
dans le cadredu formalisme
employé [5]
ou[11] la description
duchamp
degravitation
stationnaire s’effectue à l’aide du vecteur
~, déjà
introduit en(1-11),
etdu tenseur défini comme suit :
et
auquel,
pardualité,
on associe levecteur ~ :
Rappelons
encore la définition du vecteurh :
Les
composantes
de cesquantités, rapportées
aucorepère
orthonormédéduit de
(2-9)
etindiqué
en(1-9),
valent :On constate que ces
expressions
sontsingulières
en xo.23.
Équations
duchamp.
Source du
champ gravitationnel
de N. U. T.231.
ÉQUATIONS
DU CHAMPDans le cas d’un espace-temps
stationnaire,
leséquations
d’Einsteindu vide peuvent être écrites
complètement
dans le formalismedéveloppé
en
[5], [11],
citons lesquatre premières :
Grâce au
vecteur 11 (2-12)
on a lesexpressions équivalentes :
Ces formules de conservation vont fournir le moyen de caractériser les
sources.
232. CARACTÉRISATION DES SOURCES
Nous avons
précisé
à l’alinéa 1321 la méthode et donné en(1-22)
uneformule que nous
appliquons
ici auvecteur (2-12)
satisfaisant(2-18).
Les composantes de hi sont localement sommables dans tout ouvert excluant
l’origine,
elle définissent un vecteur-distribution et l’on a :Le calcul effectif du second membre de
(2-20)
se fait sansdifficulté ;
on uti- lisel’expression
descomposantes (2-16),
celle de lamétrique (2-9) ;
lafonction
f
estdéveloppée,
commeprécédemment,
auvoisinage
de l’ori-gine
xo. Le résultatobtenu,
au terme ducalcul,
est :Cette relation caractérise la source du
champ gravitationnel
de N. U. T.écrite
symboliquement :
La formule
(2-19)
conduit aussi à définir unedistribution ;
laprocédure complète
seraexplicitée
dans une étudeultérieure,
notons seulementqu’une
source du type
bbxo
est mise en évidence.SINGULARITÉS, SOURCES DE QUELQUES MÉTRIQUES STATIONNAIRES 257
24. Commentaires :
symétries
etinterprétation
de lamétrique
de N. U. T.241.
L’analyse précédente
faitapparaître
que lamétrique d’espace- temps
de N. U. T.qui,
deprime abord, présente
lasymétrie axiale,
conduità une
métrique d’espace (2-9)
et à unchamp
degravitation
associé(2-14), (2-15),
pourvus de lasymétrie sphérique.
Selon notrepoint
de vue,on peut donc dire que la
métrique
de N. U. T. est une solution stationnaire àsymétrie sphérique
deséquations
d’Einstein du vide.Indiquons qu’une
conclusion semblable
apparaît
dans unepublication
de C. W. Misner[IO]
où,
enparticulier,
est étudié le groupeG4
des transformationsisométriques
de la variété de N. U. T.
242. Procédant par
analogie
avecl’électro-magnétisme classique,
M. Demianski et E. T. Newman
[12]
ontsuggéré l’interprétation
suivantedes
paramètres
m et b : m, la masse, estl’analogue
de lacharge électrique e
alors
que b
seraitl’analogue gravitationnel
d’unhypothétique monopole magnétique
q. Le résultat(2-21),
la structure duchamp (2-15) (surtout comparée
avec le cas suivant de lamétrique
deKerr),
les considérations de l’alinéaprécédent
nous incitent à retenir cetteinterprétation ;
notreétude permettant, de
plus,
de fixer la localisation des sources.III.
MÉTRIQUE
DE KERR31.
Métrique d’espace-temps
de Kerr :écriture, propriétés.
311. La
métrique
de Kerr[4],
solution stationnaire àsymétrie
axialedes
équations d’Einstein,
s’écrit :avec
Rappelons quelques propriétés
de cettemétrique,
utiles pour la suite :a)
L’annulation de la constante a conduit à lamétrique
de Schwarzschildsous sa forme habituelle.
ANN. INST. poiNcARÉ, A-XV-3 1 g
b)
Les composantes du tenseur de courbure sont obtenues par combi- naisons linéaires des deuxexpressions
suivantes :Elles s’annulent
identiquement quand
m = 0.c)
Cette constatation permet depréciser
lasignification
des coordon- nées r,0,
~p, par rapport aux coordonnées cartésiennes x, y, z ; pour m =0,
la courburedisparaît,
lamétrique (3-1)
devient donc minkowskienne et l’on obtient les relations :et aussi le lien avec les coordonnées
polaires (?, 8, ~p
_(~) :
Les surfaces
correspondant
à des valeurs constantes de r et de 0 sont, res-pectivement,
desellipsoïdes
et deshyperboloïdes
de révolution homo-focaux ;
laligne
desfoyers
étant la circonférence r définie par :L’interprétation
descoordonnées, indiquées
pour mnulle,
sera admise aussi pour m # 0(3).
d)
Notons enfin que, sur la circonférencer,
les composantes du tenseur de courbure déduites de(3-2)
deviennent infinies.312. La surface
singulière correspondant
à goo =0, analogue,
dansle cas de
Kerr,
de lasingularité
deSchwarzschild,
est déterminée parl’équa-
tion :
Plus
généralement
on étudie les surfaceséquipotentielles
surlesquelles
- goo
prend
une valeur constante notéeç2,
Divers cas se
présentent,
selon les valeursrespectives
desparamètres
m (3) Le système de coordonnées [t, x, y, z] ne constitue pas un système de coordonnées harmoniques comme cela était le cas en 1 et II.SINGULARITÉS, SOURCES DE QUELQUES MÉTRIQUES STATIONNAIRES 259
et a, nous devrons examiner successivement les
cas : m
>1, 2014
1 eta a
m
enfin le cas limite - = 1.
a
L’allure des
courbes,
traces de ces surfaces sur unplan axial,
seraprécisée ultérieurement ;
notonsdéjà
que toutesprésentent
uneligne anguleuse
liée à la discontinuité sur la circonférence r
(3-5).
32.
Étude
del’espace V~. Espace métrique
associéV3 ~a~.
321. Partant de la
métrique d’espace-temps
de Kerr(3-1),
on déterminefacilement la
métrique d’espace Vg qui
s’écrit :Suivant la
procédure déjà utilisée,
on définit un espacemétrique V3(d*)
comme la sous-variété ouverte des
points
x deR3
tels que :et munie de la distance d* :
1(xi, x2)
ensemble deschemins,
différentiables par morceaux,joignant
xi à x2.
L’espace V 3(d*)
estineomplet
mais soncomplété V 3(d)
contient : soit unpoint additionnel,
soit uneligne
additionnelle suivantque m
> 1ou m
1a a
(Dans
le eas limite m = a, laligne
est réduite à unpoint).
-Pour aboutir à ce résultat il est nécessaire
d’envisager
des suites deCauchy
de
points
xn deV!(d*);
elles peuvent être de deuxtypes :
(1)
Une suitex"(rn, 8n,
est dupremier
type s’il existe un entier k tel que pour tout entier n > k on ait :q nombre réel
quelconque.
Toute suite de ce type converge vers un
point
x eV~.
(2)
Une suiteOn’ qJn)
est du second type siquel
que soit 8 >0,
il existe un entier n tel que :Pour étudier ces suites
(2)
il fautdistinguer
entre les deux casprécités.
Indiquons
l’allure de la courbesingulière,
trace sur unplan
axial de la surfacesingulière
goo =0 ;
en raison dessymétries
on peut se borner àun
croquis
couvrant unquart
deplan.
A l’intérieur de ce cas il y a encore deux
possibilités :
Envisageons
deux suites du type(2): en,
etx:n(r’m, ~~),
onva montrer que la distance
d*(xn, x~)
peut être rendue arbitrairementpetite,
prouvant ainsil’équivalence
des suites deCauchy
x~ etx~ ;
ce résul-tat valant pour tout
couple
de suites de type(2)
on est conduit à définirun
point unique
xo,représentatif
de la classed’équivalence.
Pour établir cette
proposition
on va évaluer la distanced*(xn, x:n)
ensuivant le circuit :
x; appartient
à la surface(~) :
x;
etxm appartiennent
à la surface(~) ;
lfJn -_SINGULARITÉS, SOURCES DE QUELQUES MÉTRIQUES STATIONNAIRES 261
a)
On peut borner la distance en calculant lalongueur
desdeux arcs de
méridien,
de la surface(~), correspondant
auxangles
~ et omettant les détails du calcul on aboutit à :où
et
Précisons que
l’intégrale (3-10)
existe effectivement et est bien bornée.b)
Lespoints xp
etx;
sontjoints
par laligne d’équation
0 EEOn
= cte ;nous avons vu à l’alinéa 311
qu’il s’agit
d’un arcd’hyperbole.
On évalued*(x:,
en calculant lalongueur
de cette courbecomprise
entre lessurfaces
(çn)
et(~),
soit :et supposant, par
exemple :
on peut
majorer
comme suit :où
c)
Enfin lespoints x;
etx~,
de la surface~~m),
sontjoints
par un arc du méridien déterminé parl’angle ~ ;
on obtient la contributionsuivante,
semblable à
a) :
où
Appliquant
auxexpressions (3-10), (3-11) (3-12) l’inégalité triangulaire,
on obtient :
où ~
= 03BE’m
=Sup (çm 03BE’m)
et K =Sup (Kt, K2, K3).
L’inégalité (3-13)
prouve bien que la distanced*(xm x~)
peut être renduearbitrairement
petite
et ainsi le résultat annoncé est atteint.d) Remarque.
- A propos desexpressions (3-10), (3-12),
nous avonsprécisé
la détermination der(6),
cellecorrespondant
à la nappe extérieure des surfaces(~p),
tendant vers la surfacesingulière
goo = 0(fig. 1,
1bis),
fut
indiquée ;
ilimporte
de noter que le résultat reste tout aussi valable si l’onemploie
l’autredétermination,
soit :Il en résulte seulement
quelques
modifications minimes dans la formu- lation.323.
2014
1. Précisons l’allure de la surfacesingulière
goo = 0 :a
On va encore
envisager
les suites du second type définies à l’alinéa 321et l’on se propose de montrer que les suites caractérisées par un même
angle
de méridien rp sont
équivalentes
et que l’ensemble des classesd’équivalence
SINGULARITÉS, SOURCES DE QUELQUES MÉTRIQUES STATIONNAIRES 263
ainsi définies
forme,
en un sensqui
seraprécisé,
une circonférence de lon- gueur :Le raisonnement à mener ici recoupe
largement
leprécédent,
le circuitemprunté
est lemême ; précisons
seulement l’évaluation de la distanced*(xn, xp)
où la différence avec le casprécédent
est sensible.Le circuit Xn -+
x;
estdécomposé
comme suit :Tous ces
points appartiennent
à la surface(~);
lespoints
an etbn
sontsitués sur le
parallèle, qualifié
deligne
decrète,
où la coordonnée 0présente
son minimum de
valeur,
soit :Cette
ligne (4)
peut encore être caractérisée commesuit,
en utilisant(3-4) :
Indiquons
maintenant lesmajorations
des distances.(ai)
L’examen despositions
relatives despoints
constituant le circuit~ ~ ~
montre clairement que l’on a :Et,
defaçon
semblable à(3-10),
on obtient :On se convaint facilement que cette
intégrale
converge, enparticulier
àla borne
en
fixée par(3-14).
(a2) Évaluons
la distance despoints an
etbn,
on aboutit à :(4) En raison de la symétrie on a une ligne de crète qui correspond à On et une autre à7T-0,.
On
applique l’inégalité triangulaire
aux divers éléments du circuit et, compte tenu des relations(3-15), (3-16), (3-11), (3-12),
l’on est conduit à :où B =
Sup (çn, ~~)
et K =Sup (K~, K2, K3).
Pour qJn =
~pm
= cp il est clair que :et c’est une
partie
du résultat énoncé au début de cet alinéa. Justifions maintenant le reste de cetteproposition.
Pour cefaire,
considérons l’ensem- ble despoints appartenant
à deux classesd’équivalence
distinctes xo etxô,
caractérisées par leursangles
de méridien cp ety/ ;
la suite des lon- gueursLn
des courbes tracées sur la surface(çn),
pour relier toutcouple
de
points
x~ E xo etx~,
EXo
de cettesurface,
peut être minorée comme suit :Le second membre de cette
inégalité
estl’expression
de lalongueur
dela
ligne
de crète reliant lespoints an
E xo etb"
Ex~
de la surface(çn)’
Mani-festement cette
ligne
est unegéodésique
pour lamétrique (3-7)
et sa lon-gueur s’obtient
facilement,
elle vaut :(Cette expression figure
au second membre de(3-16)).
La suite des nombresç,,)
est une suite décroissante convergente,lorsque
n - 00-
0,
on obtient la valeur limiteL(a - b) qui
est :Si l’on considère la réunion de toutes les classes
d’équivalence
on obtientdonc une circonférence de
longueur
2xa 1 -m2 a2);
ce nombre est, ensomme, la borne
inférieure, pour
- 0 deslongueurs
de toutes lescourbes
fermées,
entourant l’axe desymétrie zz’,
tracées sur les surfaces(~nl
de la suite.
SINGULARITÉS, SOURCES DE QUELQUES MÉTRIQUES STATIONNAIRES 265
Remarque. - Précisons,
à propos desexpressions (3-15), (3-11), (3-12), qu’à
la différence du casprécédent m
>1,
il peut fort bien se fairequ’il
a
y ait lieu
d’employer
une détermination de r dans telle formule et l’autre dans telle autre formulesi,
parexemple,
lespoints
x~ etx~
se trouventdisposés
de part et d’autre de laligne
de crête.324. m = a.
Indiquons
dans ce cas, limite des deuxprécédents,
l’allure de la surfacesingulière
goo = 0 :La circonférence obtenue en 323. se trouve réduite à un
point singulier,
comme en 322.
325. De
façon analogue
au cas de Schwarzschild et auxexemples pré-
cédents on peut utiliser la distance d comme coordonnée
radiale ;
on pose :(3-18) hm.n-’ . d* 00 (Xh xn) --_ d~x 1, x~)
= "’La
métrique possédant
lasymétrie axiale,
udépend
des coordonnées r et 6 dupoint
x 1. Observons que dans lecas m
> 1 la définition(3-18)
a
ne recèle aucune
ambiguité,
alors que dans lecas m 1,
nous devonsa
ajouter
que lepoint x~,
classed’équivalence
des suitesx~
de type(2),
doitêtre caractérisé par un même
angle
cp que lepoint 0, ~).
Bien que
l’expression
de upuisse, théoriquement,
être déduite de celle de lamétrique (3-7),
ce calcul n’a ici aucune utilité car la suite du texte montrera que l’on peut sedispenser d’expliciter
u.326.
L’espace V 3(d) complet,
parconstruction,
peut être muni d’unestructure différentiable
compatible
avec celle deV!.
Définissons seulementune carte locale
(U, C) ;
U étant une boule ouverte centrée sur xo,d(xo, x)
bet 03A6 un
homéomorphisme
de U sur la boule euclidienne de centre0 ;
03A6 est défini par :où u =
u(r, 8),
u =u(r, 0)
suivant l’alinéa325.,
le lien entre(r, O)
et(r, 9)
figurent
en(3-4).
Lepoint
xo,représentatif
de la surfacesingulière ç
=0, correspond
à u = 0.Bien entendu il est clair que les considérations
précédentes
etparticu-
lièrement la définition de
l’homéomorphisme 03A6 (3-19),
ne valent que dans lecas 2014
>1 ;
la détermination r+ décrivant la nappe extérieure desa pp
surfaces goo = 0
(fig. 1,
1bis)
étant utilisée.Dans la suite on se restreindra à l’étude du
cas -
> 1 et à l’utilisationde la détermination r+. a
33.
Singularité
de lamétrique
et duchamp gravitationnel
331. On utilisera dans le
voisinage
del’origine
Xo lesystème
de coor-données
(u, 0, p),
lamétrique d’espace V3
s’écrit alors :où r est défini comme fonction de u et 03B8 par inversion de la fonction u :
SINGULARITÉS, SOURCES DE QUELQUES MÉTRIQUES STATIONNAIRES 267
A
l’expression (3-20)
de lamétrique
se trouve associée celle de la cobase orthonormée :Les composantes, non
identiquement nulles,
du tenseur de Riemanns’écrivent,
par rapport à cette cobase :On constate
qu’elles
sontsingulières
pourp2 -
2mr --_03C1203BE2 = 0,
c’est- à-dire aupoint
xo.332. On considère maintenant le
champ gravitationnel
et l’oncalcule,
à propos de la solution de
Kerr,
lesquantités gjij, hi
définies à l’alinéa 222.On obtient la suite
d’expressions :
Ces composantes,
rapportées
aucorepère (3-21),
sontsingulières
pourç
= 0 c’est-à-dire en xo.Il