DM de MPSI2
Devoir non surveill´ e
Probl` eme – Centre du commutant d’un endomorphisme diagonalisable
1. E d´esignera un R-espace vectoriel de dimension finie n∈N∗, etuet v d´esigneront des endomorphismes deE. La composition◦ dansL(E) sera not´ee multiplicativement, de sorte queu◦v pourra s’´ecrireuv.
2. ´Etant donn´e des sous-espaces vectorielsE1, . . . , EpdeE, on dit que ces sous-espaces sont ensomme directe si
ψ : E1× · · · ×Ep → E
(x1, . . . , xp) 7→ x1+· · ·+xp
est injective. On dit alors que la sommeE1+· · ·+En estdirecte, et on peut la noter E1⊕ · · · ⊕En. Si E =E1⊕ · · · ⊕Ep, alors L(E) est isomorphe `a L(E1, E)× · · · × L(Ep, E), en associant `a v ∈ L(E) le p-uplet (v1, . . . , vp) de ses restrictions respectives (au d´epart) `a E1, . . . , Ep(inutile de le prouver).
3. Pour toute partie non videU deL(E), on appelle centre deU et on noteC(U) l’ensemble des endomor- phismes de Equi commutent avec tous les ´el´ements de U,i.e.:
C(U) ={v∈ L(E),∀u∈U, uv=vu}.
On appellecommutant deuet on noteC(u) l’ensemble des endomorphismes deE qui commutent avecu (c’est donc le centre de{u}).
4. SiP=Pd
k=0akXk∈R[X] (o`u (ak)k∈[[0,d]]∈Rd+1), on noteP(u) l’endomorphisme
d
X
k=0
akuk.
Par exemple, on a (5 + 2X+ 4X3)(u) = 5IdE+ 2u+ 4u3et ((X−1)(X−3))(u) = (u−IdE)(u−3IdE).
5. On noteR[u] ={P(u), P ∈ R[X]}. On peut observer queR[u] est le plus petit sous-anneau (au sens de l’inclusion) deL(E) poss´edantu(inutile de le montrer).
6. Soitλ∈R. On dit queλest unevaleur propre deusiu−λIdE n’est pas injectif,i.e.Ker(u−λIdE) n’est pas r´eduit au vecteur nul. Ce noyau est appel´esous-espace propreassoci´e `aλ(et `au), et not´eEλ(u). Les
´
el´ementsnon nuls deEλ(u) sont appel´esvecteurs propres deuassoci´es `a la valeur propreλ.
7. On dit queuestdiagonalisable s’il existe une base deE constitu´ee de vecteurs propres pour u,i.e.Eest somme des sous-espaces propres pouru.On admet1 que cette somme est n´ecessairement directe.
1. Ceux qui ont fini le DS peuvent s’amuser `a le prouver.
Partie A – Pr´ eliminaires
A.1 SoitU une partie non vide deL(E). V´erifier queC(U) est un sous-espace vectoriel et un sous-anneau deL(E), de dimension (en tant qu’espace vectoriel) sup´erieure ou ´egale `a 1.
A.2
a V´erifier queC(u) contientR[u].
bSoitλune valeur propre deu, et soitv∈ C(u). V´erifier queEλ(u) est stable parv.
Partie B – Centre de L(E)
B.1On suppose que tout vecteur non nul deE est vecteur propre deu. Montrer queuest une homoth´etie, i.e.u∈RIdE.
B.2SoitU la partie de L(E) form´ee des projecteurs deE et v∈ C(U). On se donne un vecteur non nul e deE et un suppl´ementaireGdeF = Vect(e). En consid´erant le projecteurpsurF parall`element `aG, montrer queeest vecteur propre dev. En d´eduire quevest une homoth´etie, puis donnerC(U).
B.3Que vautC(L(E)) ?
Partie C – Commutant d’un endomorphisme diagonalisable
Dans cette partie, nous supposons queu∈ L(E) est diagonalisable, et nous notonsλ1, . . . , λp les diff´erentes valeurs propres deu,E1, . . . , Eples sous-espaces propres correspondants, et, pour touti∈[[1, p]],ri= dim(Ei).
Puisqueuest diagonalisable, on an=P
i∈[[1,p]]ri.
C.1Soitv∈ L(E). Montrer quev∈ C(u) si et seulement si pour touti∈[[1, p]],Ei est stable parv.
C.2
a En d´eduire que dim(C(u)) =Pp i=1r2i.
bMontrer que dim(C(u))>n, et que cette in´egalit´e est une ´egalit´e si et seulement siuadmetnvaleurs propres distinctes.
C.3Soitπ=Qp
k=1(X−λk).
a Montrer queπ(u) = 0.
Indication : on pourra montrer queπ(u) est nul sur chaque sous-espace propre associ´e `a u.
bEn d´eduire queR[u] = Vect(uk)k∈[[0,p−1]].
c Soit x un vecteur propre pour une valeur propre λ de u, P = Pd
k=0akXk ∈ R[X]. V´erifier que P(u)(x) =P(λ)x.
dMontrer que (uk)k∈[[0,p−1]] est libre, puis en d´eduire que dimR[u] =p.
C.4Montrer queC(u) =R[u] si et seulement siuadmetnvaleurs propres distinctes.
Partie D – Centre du commutant d’un endomorphisme diagonalisable
On conserve les notations de la partie pr´ec´edente. On noteC2(u) l’espace vectoriel C(C(u)).
D.1V´erifier queR[u]⊂ C2(u)⊂ C(u).
D.2PourvdansC2(u) etidans [[1, p]], on notevil’endomorphisme deEiinduit parv,i.e.vi=v|E|Ei
i. Montrer quevi∈ C(L(Ei)). En d´eduire qu’il existe un r´eelµi tel que vi=µiIdEi.
D.3Montrer qu’il existe un uniqueQ∈Rp−1[X] tel que :∀i∈[[1, p]], Q(λi) =µi. D.4Montrer :C2(u) =R[u].