HAL Id: jpa-00206349
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Submitted on 1 Jan 1965
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Remarques sur l’absorption optique des métaux du groupe IB pris en couches très minces pour différentes
vitesses de formation
N. Emeric, A. Emeric, R. Philip
To cite this version:
N. Emeric, A. Emeric, R. Philip. Remarques sur l’absorption optique des métaux du groupe IB pris
en couches très minces pour différentes vitesses de formation. Journal de Physique, 1965, 26 (12),
pp.769-775. �10.1051/jphys:019650026012076900�. �jpa-00206349�
769.
REMARQUES
SUR L’ABSORPTIONOPTIQUE
DESMÉTAUX
DU GROUPE IB PRIS EN COUCHESTRÈS
MINCES POURDIFFÉRENTES
VITESSES DE FORMATIONPar Mme N.
EMERIC,
A. EMERIC et R.PHILIP,
Laboratoire de
Physique
C. P. E. M. II, Faculté des Sciences de Marseille.Résumé. - On a étudié, de 2 000 à 12 000 Å (1 à 6 eV)
l’absorption
dequelques
métaux Au, Ag, Cu, pris en couches minces, en fonction de la vitesse de formation.La structure des couches d’argent d’épaisseurs inférieures à 50 Å ne paraît pas être modifiée
lorsque la vitesse de formation devient très faible ; au contraire, pour l’or et le cuivre, des modi-
fications apparaissent et une nouvelle forme d’absorption semble se manifester.
L’évolution des couches varie avec le domaine
spectral
où se produitl’absorption.
Abstract. - The absorption of thin films of Au, Ag, Cu from 2 000 to 12 000 Å (1 to 6 eV) is studied as a function of deposition velocity.
The structure of Ag films, less than 50 Å thick, does not seem to be modified when the deposi-
tion velocity becomes
very small ;
on the other hand, for gold and coper, modifications appearand a new
form ofabsorption
seems to occur.The
layer
evolution varies with thespectral
domain where absorption lies.LE JOURNAL DE PIIYSIOUE TOME 26, DÉCEMBRE 1965,
I.
Introduction.
On sait que les m6taux du groupe- IB de la classificationp6riodique pr6sen- tent, lorsqu’ils
sontpris
en couches tresminces,
une
absorption
anormale dans lapartie
visible duspectre.
Cetteabsorption,
absente dans le cas dumetal
massif,
est fonction de1’epaisseur
descouches : elle se
d6place
vers le rougelorsque 1’6paisseur
crolt.On sait d’autre
part,
tant par des mesures de r6sistivit6 que par l’observation enmicroscopie 6lectronique,
que ces memes couches correspon- dent a un 6tat divise de la matiere. Ledepot
sepr6sente
vraisemblablement sous la forme degrains
dont les dimensions et la forme
dependent
de laquantite de
metaldepose
et des conditions danslesquelles s’effectue
ledepot.
On trouvera dansl’a1"ticle de P. Rouard et P.
Bousquet [1]
et danscelui de H.
Mayer [2]
les donn6es essentielles de ceprobl6me.,-
Nous nous
sommesproposes,
pour les m6tauxcites,
de rechercher l’influence de la vitesse de for- mation sur cette banded’absorption
anormale. Eneffet R.
Philip [3]
a montrel’importance
d’unetelle 6tude en ce
qui
concerne les couchesd’6pais-
seurs
superieures
a 50A
et pour des vitesses com-prises
entre 4Å/s
et0,1 Á/s.
Nous verrons que,dans le cas des
6paisseurs
inférieures a50 Å
6tu- di6esici,
les vitessessusceptibles
d’entrainer des modifications depropri6t6s optiques,
sont beau-coup
plus
faibles.II.
Preparation
et 6tude des couches. - Les couches 6tudi6es sontpreparees
parvaporisation thermique,
lapression
dans1’evaporateur
6tantcomprise
entre 5 X 1.0-8 et 10-7 torr. Pour eviter touteprojection d’impureté
ou de corpsetranger
on
interpose
entre la surface utile du creuset et lesupport
undiaphragme
tel que les electrodes et les bords du creuset nepuissent prendre part
a laformation de la couche. Les
manipulations
n6ces-saires aux mesures se
font,
sans remont6e de pres- ’sion,
a l’aide de passagesmagn6tiques.
Les mesures
optiques
sont r6alis6es en incidencenormale dans un domaine de
longueurs d’onde compris
entre 2 000 et 12 000A (1
a 6eV) grace
aun
montage compose
de lentillesachromatiques
et de miroirs. La source
spectrale
est unelampe quartz-iode ;
lesr6cepteurs
utilises(tubes photo- multiplicateurs
R. C. A. 6903 ou7102)
varientavec la
region spectrale explor6e.
Lors desvapori-
sations tres
lentes,
lesvariations
6ventuelles detemperature
sontreperees
a l’aide d’un thermo-couple place
au meme niveau que lesupport.
Cethermocouple, expose
aurayonnement thermique,
mais
prot6g6
de la metallisation par unefine lamelle, n’a jamais
decele de variation detemperature sup6-
rieure a 30°. On
peut
donc consid6rer que les diffé-rences
obtenues,
en cequi
concerne la structure descouches,
ne sont pasdues
a un effetcalorifique.
Le
support employ6 lors
de ces etudes est unelame
prismatique
enquartz
cristallinpoli
audrap.
Ce
support
ne donne naissance a aucunpheno-
mene
d’"épitaxie ;
en effet les résultats sontparfai-
tement
analogues
a ceux obtenus avec dessupports
en silice ou en verre au borosilicate
[4].
Nouspouvons le consid6rer comme un
support amorphe.
Les mesures du facteur de transmission sont effectuées sous vide imm6diatement
apres
lapr6- paration
des couches. Nous reprenons ensuite lesmesures a intervalles de 24 heures environ : 1o sous
la
pression limite ;
20 sous 10"2 torrenviron ;
30
apres
retour a lapression
limite.Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:019650026012076900
770
III. Résultats
exp6rimentaux.
2013 Les r6sultatsexp6rimentaux présentés
ne concernent que le fac- teur de transmission. Les mesures der6flexion, beaucoup
moinspr6cises
dans nos conditions de mesures, n’ont pas ete effectu6es.On
pourrait
penser que la mesure du seul fac-teur fi entraine une confusion dans la distinction entre
absorption 6nerg6tique
et diffusion. R. Gri-gorovici
et G. Ciobanu[5]
ont r6cemment montre que dans le cas de couchesgranulaires,
et pour un rayon moyen departicules 6gal
a 150A,
la diffu-sion de la lumiere pour l’incidence normale n’est
appreciable
que pour lespetits angles.
En cons6-quence,
d’apres
ces deuxauteurs,
on nes6pare g6n6ralement
pas la lumi6re diffus6e de la lumiere transmise. 11 nousparait
doncraisonnable
d’attri- buer les minimums observes dufacteur
de trans-mission a une
absorption 6nerg6tique
seproduisant
au sein de la couche mince.
Le
rep6rage
des6paisseurs
a ete effectue parpesee
a lamicrobalance ;
les6paisseurs propos6es
ne
peuvent
etre consid6r6es que comme uneesti-
mation
grossiere,
donnant une idee de laquantite
de metal
depose.
Afortiori
1’estimation des vitesses de formation est fortement entach6e d’erreurs etne constitue
qu’un rep6rage
peuprecis.
1. GTUDE
SOUS VIDE. - 1.1. OR. -- Lafigure
1repr6sente
les variations du facteur de trans- mission T en fonction de lalongueur
d’onde pourFIG. 1.
huit couches d’or
preparees
a une vitesse moyenne de0,1 A/s. La plus 6paisse
des couches 6tudi6es a
une « epaisseur massique
» de l’ordre de 80 A.
Aucune difference
n’apparait
avec les mesuresr6alis6es sur des couches
preparees
a une vitesse50 fois
plus grande
et 6tudi6es dans un domainespectral plus
r6duit[6].
Quatre regions apparaissent :
a)
Pour leslongueurs
d’onde inf6rieures à 5 000A,
on observe uneabsorption
notable crois-sant
régulièrement
avecl’épaisseur. D’apres
lesmesures de R.
Philip [3]
dansl’ultraviolet,
et pour des6paisseurs 6quivalentes,
le facteur de trans- mission d6crolt pour une couche donn6ejusque
vers 2 500
A.
b)
Autour de 5 000A
on voitapparaitre
untrou de
transparence,
absent dans le cas des couches tresminces,
et d’autantplus marqu6
que laquantite
de metaldepose
estplus
forte.c)
De 5 000 a 8 500A environ,
on obtient lemaximum
d’absorption
anormale dont laposition
dans le
spectre
varie avec1’epaisseur
de la couche[7], [8].
d)
Dans laregion infrarouge l’absorption
necommence a
apparaitre qu’a partir
d’une certaineepaisseur.
Les couches lesplus
minces y sont trans-parentes,
alors que lesplus épaisses
absorbentpresque autant que dans la
region d’absorption
anormale.
Ces résultats montrent
qu’une
variation del’ordre de 1 a
50,
en cequi
concerne la vitesse deformation,
nechange
pas lespropri6t6s optiques.
II faut donc admettre que la croissance des cristal- lites
composant
la couche mince reste sensiblement la meme dans celarge
domaine. Lesph6nom6nes thermodynamiques qui r6gissent
la formation dudepot
restentidentiques malgr6
unegrande
varia-tion de la
pression du jet
incident.D’autre
part, l’absorption appreciable
duproche infrarouge g6n6ralement
attribu6e aux electronslibres,
montre que des les6paisseurs
moyennes lesgrains
entrent eninteraction,
ou bien que cesgrains
sontdej a
assez gros pourpresenter
unnombre suffisant de niveaux a l’int6rieur de la bande de conduction. En dehors de cette
absorp-
tion par electrons libres une
explication th6orique
du
phenomene
devradistinguer
deux autres modesd’absorption
seproduisant
pour desenergies
diffé-rentes et
s6par6s
par le trou detransparence
a5 000
A.
La
figure
2repr6sente
les variations du facteur de transmission en fonction de lalongueur
d’ondepour huit couches d’or
preparees
a des vitesses sesituant autour de
0,03 A js.
Le domained’6pais-
seurs est sensiblement le meme que pour la
figure
1.Des differences
apparaissent
parrapport
auxcourbes
repr6sent6es
sur lafig. 1.
Un seul domained’absorption
subsiste : il se situe entre 3 000Å
et 4 400
A.
Le minimum du facteur de transmissiondepend
de1’epaisseur
dudepot
et sed6place
versle visible
lorsque
cetteepaisseur augmente.
Le trou de
transparence
observe autour de5 000
A
pour deplus grandes
vitesses dedepot
aentierement
disparu,
ainsi queI’absorption
anor-male
qui
se manifestait dans lapartie
rouge duspectre.
II en est de meme pourl’absorption
par771
FIG. 2.
electrons libres : le
depot
se r6v6letransparent
dèsque la longueur
d’onde atteint le domaine durouge.
11
apparait
donc que les trois modesd’absorption
observes sur les courbes
pr6c6dentes
ne se pro- duisentplus
a l’int6rieur des couches f ormees tres lentement et ont cede laplace
a un autre m6ca- nisme. La structure intime d’un teldepot
nepeut
se concevoir
qu’avec
desgrains
neposs6dant qu’un
nombre r6duit de niveaux
énergétiques,
donc trespetits,
ne subissant pas d’interactions.Signalons
ici la difficult6 d’obtenir des couches tres mincesappartenant
a cette famille(il
ne seproduit aucun depot pendant
lespremi6res
minutesde la
vaporisation)
etl’impossibilit6
d’obtenir des couchesplus épaisses (si
lavaporisation
est pour- suivietrop longtemps
on obtient a nouveau des couches color6esappartenant
a la famillerepre-
sent6e
figure 1).
Au cours desvaporisations
extr6-mement
lentes,
nous assistons donc a unpheno-
mene de retard a la
condensation,
et a une recris-tallisation des
grains
pour uneepaisseur 16g6rement superieure
a 50A [J], [10].
Notons enfin que
malgr6
des variations certaines de la vitesse de formation lors des différents essaisrealises,
nousn’avons jamais
obtenu de courbe r6a- lisant un passageprogressif
entre les deux r6seauxrepr6sent6s
sur lesfigures
1 et 2. Onpeut
doncconclure que la vitesse de formation des couches minces d’or influe de
façon
considerabl e sur leurcomportement optique,
autour d’une vitesse cri-tique comprise
entre0,1
et0,03 A/s.
Cette vitessecritique correspond
vraisemblablement a un chan-gement
de mode de croissance.1.2. ARGENT. - Dans le cadre des faibles
epais-
seurs 6tudi6es
ici,
Richard[8]
a recherche l’influ-ence de ]a vitesse de
projection
sur lespropri6t6s
optiques
pour des valeurssuperieures
a 1A/s.
Nousavons 6tendu notre 6tude au cas de
l’argent
pour essayer de retrouver sur ce metal lephenomene
observe avec l’or. Nous avons
explore
un domainede vitesses
comprises
entre0,3
et0,01 A/s.
Les r6sul-tats relatifs a cette 6tude sont
reportés
sur lafig.
3.On
observe,
a 3 200A,
le trou detransparence caractéristique
deI’argent [3]
et apartir
de 4000 A
environ la zone bien connue
d’absorption
anormale.Des les
grandes longueurs
d’onde duspectre
visibleles couches redeviennent
transparentes.
11 sembledone que nous soyons en
presence
degrains
nesubissant pas
d’interaction,
donc bienséparés.
Lamicroscopie 6lectronique
donne uneimage
certai-nement tres correcte de cette
disposition.
La tota-lit6 des courbes
appartiennent
ici a un memeensemble ;
on ne retrouve pas les deux formes distinctes de courbesqu’on pouvait
observer avecl’or. 11 est d’autre
part
difflclle de r6duire encore la vitesse de formation: la condensation n’a alorsplus
lieu. Les courbes
repr6sent6es
sur lafigure
3ayant d6jh
ete obtenues par de nombreuxauteurs,
nousne nous y attardons pas. Ces résultats n’ont 6t6
rapport6s
ici que dans un but decomparaison
avecceux obtenus pour le cuivre et l’or.
FI G. 3.
La conclusion suivant
laquelle
la structure descouches tres minces
d’Ag
ne serait pas affect6e par la vitesse de formation concorde avec les résultats de Guru Moorti etGasperey [11]
et ceuxde Sennett et Scott
[12]
pour les6paisseurs
inf6-rieures a 50
Å.
772
1.3. CUIVRE. - Le cuivre a 6t6 moins étudié que
l’argent
et l’or A 1’6tat de couches tres minces.Son
oxydation
estrapide,
aussi doit-on led6poser
sous vide tres
pouss6 ;
cette necessite est encoreplus imperative
dans le cas des vitesses r6duites.R.
Payan
et G.Rasigni [13]
ont mis en evidenceIlexistence,
dans lapartie
visible duspectre,
d’unebande
d’absorption
anormaleanalogue
a cellequ’on
trouve pour l’or et
l’argent.
Les couchesqu’ils
ont6tudi6es ont ete obtenues a une vitesse de 5
A/s ;
comme dans le cas des m6taux
precedents
nousavons 6tendu notre 6tude a des vitesses de forma- tion
beaucoup plus
r6duites.La
figure
4repr6sente
les variations du facteur de transmission pour 11 couches de cuivrepr6pa-
r6es a des vitesses voisines de
0,3 Å/s.
Les a6pais-
FIG. 4.
seurs
pes6es
» sontcomprises
entrequelques A
pour les couches lesplus
minces et 50A
environ pour lesplus épaisses. Quatre regions
distinctesapparais-
sent sur cette
figure :
a)
Pour X 5 600Å,
le facteur de transmission est presqueconstant,
ilpr6sente cependant
un16ger
minimum sed6plagant
vers lesgrandes
lon-gueurs d’onde
lorsque 1’epaisseur
croit.L’absorp-
tion dans ce domaine croit
fortement,
pour unelongueur
d’ondedonn6e,
avec1’epaisseur.
b)
Pour 5600 Å
À 6 000A
on observe untrou de
transparence,
absent sur les couches lesplus minces,
et d’autantplus marqu6
que la quan- tit6 de matiered6pos6e
estplus grande.
c)
Pour la fin duspectre
visible on retrouve larégion d’absorption
anormale.d)
Enfinpour X
> 9 000A
il existe uneabsorp-
tion
importante qui apparait
meme pour les tres faibles6paisseurs,
etrejoint rapidement
la bandeprécédente
aveclaquelle
elle se confond.L’absorp-
tion dans
l’infrarouge
6tant vraisemblablement due a Faction des electronslibres,
il faut admettre que lesgrains constituant
les couches sont relativement gros ou bien que les interactions entre cristallites sontimportantes
des lesplus
faibles6paisseurs.
Notons que la concordance entre nos résul- tats et ceux de R.
Payan
et G.Rasigni [13]
(4
000A
X 7 250A ; 6paisseurs
24A)
pour des couches
preparees
a la vitesse de 5Als
montre que dans un tres
large
domaine de vitesses de formationl’ absorption optique
des couches tresminces,
done vraisemblablement leurstructure,
n’est pas modifiée.
La
figure
5repr6sente
les résultats relatifs à7 couches de cuivre
preparees
a des vitesses voi- sines de0,02 A/s.
L’ «epaisseur pesee
» laplus grande correspond
a 80Å
environ.FIG. 5.
.
On observe les memes
regions
que sur lafigure
4.Si on compare en detail ce reseau de courbes au
pr6c6dent,
on observe que pour les vitesses tres lentes :a)
dans laregion
des courteslongueurs d’onde,
un trou de
transparence apparait plus
nettementvers 3 000
A. ;
b)
le trou detransparence
dans lespectre
visibleest
déplacé
vers les courteslongueurs
d’onded’environ 500
A ;
c)
le lieu du maximumd’absorption
anormalepratiquement
confondu avec celui des vitessesrapides
pour les faibles6paisseurs,
sed6place
nette-ment vers le violet
lorsque 1’epaisseur croit ; d)
enfinI’absorption infrarouge
adisparu.
11 semble donc que les couches
préparées à
vitesses tres lentes soient
composees
degrains
nesubissant pas d’interaction.
II ne nous a pas 6t6
possible,
avec d’aussi faibles773
vitesses de
projection,
depr6parer
des couchesplus épaisses appartenant
a cette famille. Au delhde
1’epaisseur signalee
on retombe sur des courbespr6sentant
manifestement lescaractéristiques
descouches
preparees rapidement :
on assiste ici vrai- semblablement a unphenomene
de recristalli- sation[9] analogue
a celui observe pour l’or. De meme que pour ce derniermetal,
il semble quenous soyons en
presence
de deux ensembles decourbes
seulement,
le passage de 1’une a 1’autre famille ser6alisant
defagon
discontinue pour une vitessecritique comprise
entre0,3
et0,02 A/s.
Les résultats relatifs a
1’etude
de l’or et du cuivre semblent conduire aux memes conclusions.a)
Lecomportement optique
des couches tres minces de ces deux m6taux varie defaçon dis-
continue en fonction de la vitesse de formation des
depots.
b)
Les couches f ormees tres lentement doivent etre constituees degrains
trespetits
et sans inter-action.
2.
Évolution
des couches. - L’un des buts de cette 6tude 6tant l’identification des divers modesd’absorption optique
seproduisant
dans lescouches,
il y a tout intérêt a rechercher le maxi-mum d’informations a leur
sujet.
L’étude de l’évo- lution doitpouvoir
nous aider a diff6rencier les divers processusd’absorption, principalement :
oscillations collectives d’electrons a l’int6rieur des
grains,
transitions6lectroniques
entre les diverses bandespermises.
Lors de la remont6e de
pression jusqu’A
10-2 torrenviron,
onpeut
assister a une actionm6canique,
a une recristallisation ou a une action
chimique : adsorption
etattaque proprement
dite. Chacun deces
ph6nom6nes
doit se traduire par une modifi- cation despropri6t6s optiques
dans un sensprecis.
Les mesures effectu6es pour les differentes couches
ne montrent aucune modification
superieure
auxerreurs de mesures
pendant
la dur6e dus6jour
sousvide. La remont6e de
pression jusqu’a
10-2 torraffecte presque toutes les
preparations.
Par contresi la
pression
redevient6gale
a 10-7torr,
on neretrouve pas les
propri6t6s premi6res :
1’evolution- est irreversible. On
peut
done dire que letemps
derearrangement
est inf6rieur autemps
des mesures(1
h1/2 environ)..
"2.1. OR. - Les deux familles de courbes obte-
nues avec l’or 6voluent de
f aqon
tres différente.Les mesures eff ectuees sur des couches
preparees
ades vitesses
6gales
ousuperieures
a0,1 Ajs (fig. 1)
ne
présentent,
en fonction dutemps
oude
la pres-sion,
aucune modification sensible. Ce fait ad6jh
ete
signale [3].
Par contre les couches
preparees
tres lentementsubissent des variations tres
importantes (fig. 6).
On observe une diminution
d’absorption,
avec untres
16ger glissement
enfréquence,
vers les courtes X pour certaines couches. L’extremum du facteur de transmission subit des variationsatteignant
10 à15
%.
Cette evolutionsouligne
encore la difference existant entre les couchespreparees
tr6slentement,
et celles
preparees plus rapidement.
FIG. 6.
2.2. ARGENT. - Le cas de 1’evolution de
l’argent
a
d6ja
ete étudié[14], [7]
dans le visiblejusqu’a
4 000
A.
Trois faitsimportants apparaissent
ici(fig. 7) :
FIG. 7.
a)
le trou detransparence
estplus
absorbantapres
la remont6e depression,
mais sansglisse-
ment en
frequence (courbes
en traitsdiscontinus) ; b)
la banded’absorptiorl
anormale sed6place
vers les
grandes longueurs d’onde ;
c)
le maximumd’absorption
anormale varie dif-774
féremment,
suivantJ’épaisseur
de la couche. Lesdepots
lesplus
minces sont moins absorbantsapres
la remont6e de
pression,
c’est le contrairequi
seproduit
avec lesplus epais.
’2.3. CUIVRE. - Le cuivre 6tant un metal beau- coup
plus
altérable que 1’or etl’argent,
les couches lesplus
minces deviennenttransparentes apres
laremont6e de
pression.
Comme dans le cas de1’argent
la variation du facteur de transmissiondepend
du domainespectral.
Dans le cas des deuxvitesses
6tudi6es, plusieurs points
concordantsapparaissent (fig.
8 et9).
Lors de la remont6e depression :
FIG. 8.
FIG. 9.
a)
le minimum de transmission dans le violets’estompe ;
b)
le trou detransparence
situe entre 5 500 et6 000
A
ne sed6place pratiquement
pas en fr6- quence, et la couche devient encoreplus transpa- rente ;
c)
la banded’absorption
anormale estrepouss6e
vers les
grandes longueurs d’onde ;
d)
cette bandes’élargit après
la remontee depression.
La diminutiond’absorption
de 1’extre-mum est bien moins accentu6e sur les
depots 6pais
que sur les minces. Par contre le
comportement
dans
l’infrarouge
diff6rencie encore les deux familles de courbes. Pour unelongueur
d’ondedonn6e de cette
region spectrale
et pour v =0,3 A/s
Ie facteur de transmission
croit, lorsque
lapression
remonte a 10-2
torr,
tandis que pour v =0,02 A/s
il diminue.
De meme dans la
region violette, I’augmentation
de facteur de transmission est
plus nette,
autourde T = 60
%
parexemple,
pour les couchespr6- par6es
a vitesses tres lentes(fig. 9)
que pour les autres(fig. 8).
Enfin,
lafigure
10repr6sente
les résultats rela- tifs a deux couches de cuivrepreparees
tres lente-ment,
maisplus épaisses
que cellescorrespondant
a la
figure
5. On retrouve comme il a ete ditplus
haut les
caractéristiques
desdepots
eff ectuesrapi-
dement.
FIG. 10.
On voit donc que toutes les
couches, exception
faite des couches d’or
preparees
«rapidement
»,evoluent de
façon
notable lors de leur passage à despressions
voisines de 10-2 torr. Lesph6nom6nes
se
produisant
sur un memedepot
font varier dans des sens différents le facteur de transmission sui- vant le domainespectral
utilisé. Desanalogies apparaissent
entre les trois m6tauxétudiés ;
parexemple
le trou detransparence
deFargent
a3
200 _Å.
et celui du cuivre a 3 000A
6voluent de la memefagon (fig.
7 et9).
Laregion comprise
entre3 000 et 5 000
(fig. 9)
pour le cuivre a un compor- tementanalogue
a celui de 1’or(fig. 6) ;
le maxi-mum
d’absorption
subit desdeplacements
compa- rables dans le cas de1’argent (fig. 7)
et du cuivre(fig.
8 et9).
IV. Conclusion. 2013 Les résultats
exp6rimentaux
présentés
dans cet article montrent que, dans le domaine deslongueurs
d’ondecomprises
entre775
2 000 et 12 000
A,
les m6taux du groupe IB de la classificationp6riodique, pris
en couchesminces, présentent plusieurs
domainesd’absorption.
Cesdomaines sont
s6par6s
dansplusieurs
cas par des trous detransparence, apparaissant
des lesplus
faibles
6paisseurs
dans le cas del’argent.
La vitesse de formation des
depots
s’estrévélée,
dans ce domaine
d’épaisseurs
tres faibles(infe-
rieures 16
plus
souvent a 50A),
etre un facteurd6terminant pour les
propri6t6s optiques,
doncvraisemblablement pour la structure. L’or et le cuivre subissent des modifications certaines
lorsque
la vitesse de
depot
est r6duite aquelques
10-2A/s.
On
peut
penser que les couchespreparees
treslentement sont
beaucoup plus
divisees que lesdepots
couramment obtenus. Par contre1’argent
nesemble pas subir de modifications d6celables par la
mesure du facteur de transmission.
Ces
résultats,
a savoirpropri6t6s
sous vide descouches
préparées
a des vitessesdifférentes,
6volu-tion lors de la remont6e de la
pression,
nepeuvent
pas etre
interprétés
a 1’aide des seuls modesd’absorption classiques.
A la notion d’oscillations collectivesd’électrons,
sous l’action de 1’onde inci-dente,
il fautajouter
celle de transitions inter-bandes. Malgré cela,
lesregions d’absorption
descouches preparees
tres lentement different nota- blement des domainespr6vus
apartir
des cons-tantes
optiques
du metal massif.La notion de bandes
d’énergie permises
ou inter-dites et de densite d’6tats a l’int6rieur des
bandes,
rend
parfaitement compte
desph6nom6nes
obser-v6s : existence d’une
absorption anormale, possi-
bilit6 d’électrons
libres,
transitionsoptiques.
Lesrésultats relatifs a cette
interpretation
ferontl’objet
d’un tr6sprochain
article.Manuscrit regu le 23 juin 1965.
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