HAL Id: jpa-00207203
https://hal.archives-ouvertes.fr/jpa-00207203
Submitted on 1 Jan 1972
HAL
is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entific research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers.
L’archive ouverte pluridisciplinaire
HAL, estdestinée au dépôt et à la diffusion de documents scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, émanant des établissements d’enseignement et de recherche français ou étrangers, des laboratoires publics ou privés.
Caractérisation optique et électrique de couches minces cristallines de tellurure de plomb
N. Piccioli, J.M. Besson, M. Balkanski
To cite this version:
N. Piccioli, J.M. Besson, M. Balkanski. Caractérisation optique et électrique de couches minces cristallines de tellurure de plomb. Journal de Physique, 1972, 33 (1), pp.119-124.
�10.1051/jphys:01972003301011900�. �jpa-00207203�
CARACTÉRISATION OPTIQUE ET ÉLECTRIQUE DE COUCHES MINCES
CRISTALLINES DE TELLURURE DE PLOMB
N.
PICCIOLI,
J. M. BESSON et M. BALKANSKI Laboratoire dePhysique
des Solides(*)
de l’Université de Paris VIe9, quai Saint-Bernard,
Paris Ve(Reçu
le 28 mai1971,
révisé le Il août1971)
Résumé. 2014 Les propriétés électriques et optiques de couches minces de PbTe déposées sous vide
sont étudiées et comparées à celles du cristal massif. Certaines méthodes électriques et optiques, prises isolément, ont pu donner des résultats inexacts. En comparant nos mesures
galvanomagné-
tiques à la dispersion infrarouge et en reliant entre elles par les relations de Kramers-Krönig les couples de constantes optiques observées, nous montrons qu’il est possible de caractériser de façon plus sûre les couches minces de PbTe, ou d’autres semiconducteurs.Abstract. 2014 Electrical and optical properties of vacuum deposited PbTe layers have been studied and compared to bulk crystal properties. Some optical and electrical methods, used independently
have
previously
given inaccurate results. A comparison of our galvanomagnetic measurements with infrared data, and a check of the compatibility of optical constant through Kramers-Krônig analysis give us more reliable methods of characterization for layers of PbTe and other semi- conductors.Classification Physics Abstracts :
16.00, 16.23
1. Introduction. - Le Tellurure de
Plomb, PbTe, appartient
à la famille descomposés
IV-VI. Ilpossède
la structure cristalline du NaCI avec un
paramètre
a =
6,45 A.
C’est un semiconducteurdirect,
de bandeinterdite faible située en bord de zone dans les direc- tions
(111) (EG
=0,3
eV à 300oK)
et où les surfacesd’énergie
constante sont desdemi-ellipsoïdes déformés, allongés
suivant les huit directionséquivalentes (111)
de
l’espace réciproque.
Les masses effectives de valence et de conduction sont environ :en bas de bande et à 4 OK.
L’indice de réfraction aux
énergies comprises
entrecelle de la bande interdite et celle des vibrations de réseau est très élevé : n N
6,
à 77 OK. Le coefficientd’absorption près
de la transition fondamentale est mal connu et peu étudié pour l’instant. Ilcomprend
une
partie parabolique
aux fortesénergies
et se terminepar une
partie exponentielle
au-dessous de la bande interdite[1].
Le frontd’absorption
sedéplace
vers lesfortes
énergies, quand
latempérature
augmente, sui-vant la variation de la bande interdite
qui
estLe Tellurure de Plomb
possède,
comme les séléniureet sulfure de Plomb des
propriétés photoélectroniques remarquables (luminescence,
effet laser parinjection
de porteurs, effets
photovoltaïque
etphotoconducteur).
Ces processus ont été observés
depuis longtemps,
surtout la
photodétection
de couches activées. Par contre, lapréparation
et la caractérisation de couches minces non activéespossédant
lesqualités
du cristalmassif n’ont pas été autant étudiées.
Le but de ce travail est de proposer une série de méthodes de caractérisation des couches minces de PbTe dont les
propriétés
sontanalogues
à celles ducristal massif. Il est montré aussi comment certaines méthodes
électriques
etoptiques
souvent utiliséespeuvent
donner, isolément,
des résultats inexacts etcomment il est
possible
de les vérifier.Nous ne
parlerons
ici que brièvement des méthodes depréparation, qui
sontexposées plus
en détailailleurs
[3].
Puis nous examinerons les méthodes de caractérisation pour les couchesobtenues,
pour lespropriétés géométriques
etcristallines,
lespropriétés électriques, puis
lespropriétés optiques.
II.
Préparation
et caractérisation des couches min-ces. - Les couches minces de PbTe sont obtenues par
évaporation
flash du matériaumassif,
sous unvide meilleur que
10-6
torr.Le
dispositif d’évaporation
estclassique ; cependant
deux modifications ont été
apportées :
d’une part unsystème
de cache-tournantqui, pendant l’évaporation,
vient masquer la moitié des substrats de sorte
qu’il
est
possible
de réaliser des couches mincesd’épaisseurs
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01972003301011900
120
différentes sous les mêmes conditions
expérimentales ;
d’autre part, à l’intérieur du conduit
qui
permet à lapoudre
d’arriver sur lanacelle,
nous avons introduitune
tige
à mouvement de « va-et-vient » afin d’éviter la formation d’un bouchon à l’extrémité du conduit.L’orientation
préférentielle
de croissance des sels de Plomb est(100).
C’estpourquoi
nous prenonscomme supports des
plaquettes
de NaCI clivées dontles
plans
declivage
sont aussi suivant(1, 0, 0).
Nousavons
également
utilisé comme supports, desplaquettes
de NaCI
poli
suivant(1, 0, 0)
et desplaquettes
de verrepyrex. Ces supports sont chauffés et un
thermocouple
de
régulation
permet de fixer latempérature.
Lesmeilleurs résultats ont été obtenus pour une
tempéra-
ture de substrat de 300°C et une vitesse
d’évaporation
de 500
A/mn.
Les couches de
chalcogénures
dePlomb,
PbTe enparticulier,
ont été étudiéesabondamment,
en vue de leursapplications
pour laphotodétection.
Il a étémontré
[4]
quel’augmentation
derésistivité,
très désirable pour cesapplications,
était due à des bar-rières de
potentiel
auxjoints
degrain, qui
permettent d’atteindre des résistivités apparentessupérieures
à 1 kQà
température ordinaire,
surtoutaprès
activation parl’oxygène.
Il est derègle, d’ailleurs,
que cette activa- tion aitlieu,
à undegré variable,
pour toutes les couchesfabriquées
sansprécautions spéciales
etexposées
àl’oxygène.
Lepoint important
estqu’alors
l’effet Hallne donne même pas un ordre de
grandeur
pour le nombre de porteurs du matériau(ex. : 1016 cm-3)
comme nous le montrons ici. D’autre part, il est certain que les
propriétés
des couches varient en fonc- tion del’épaisseur (couches d’inversion, qualité épi- taxique
variable avecl’épaisseur
- couchesd’oxyde
en
surface).
Ainsi les mesuresoptiques,
enparticulier
les mesures de
transmittance,
peuvent donner des résultatsimpossibles
àinterpréter
si on faitl’hypo-
thèse de matériau
homogène.
Enfin laprésence
deprécipités (de
Plomb enparticulier)
auxjoints
degrains
peut être indétectable par des mesures électri- ques sur desépaisseurs
aussifaibles,
alorsqu’elle
affectera de
façon
sensible les processusphotoélectro- niques (effet laser,
efi’etphotovoltaïque).
Deplus,
cesimperfections
affecteront la valeur du coefficientd’absorption
aux faiblesénergies
dephotons
et don-neront une valeur fausse de la forme du spectre d’àb-
sorption.
C’estpourquoi
nous avons caractérisé les couches par trois séries de mesures :-
Diagramme
de Laue en retour et mesured’épais-
seur par
microscopie
interférentielle.-
Comparaison
des valeurs de n(nombre
de por-teurs),
et lÀ(mobilité)
obtenues par effet Hall encontinu et par la
dispersion infrarouge.
- Mesures de la
qualité optique
par des mesuresd’interférences et vérification de la
compatibilité
desconstantes
optiques
par l’inversion deKramers-Krônig.
Certaines de ces mesures ont été
déjà
utilisées pour la caractérisation des couches minces de sels dePlomb,
mais,
à notreconnaissance,
les valeurs d’effet Hall etles mesures de transmission
optique
n’avaient pas été discutéesjusqu’ici.
Bien que ce type de mesures soit tout à fait
classique,
certains
points
doivent êtrenotés,
touchant les dia-grammes de Laue et les mesures
d’épaisseur
des cou-ches minces de sels de Plomb :
Les
diagrammes
de Laue par réflexion sont relevéssur la
couche,
et sur son support de NaCl pour per- mettre lacomparaison.
Ilsindiquent
undépôt quasi épitaxique
selon lesplans (100)
de NaCl. Par contreles
diagrammes
des couchesdéposées
sur support vitreux(pyrex)
sontcaractéristiques
de microcristauxpartiellement
désorientés(raies
deDebye-Sherrer).
Les mesures
d’épaisseur
ont été faites par la méthode de la « marche d’escalier » avec unmicroscope
inter-férentiel Nachet. Le
profil d’épaisseur
en fonction de laposition
et des conditionsd’évaporation
a été relevéaprès
avoirévaporé
une couche d’or dequelques
microns
d’épaisseur
sur l’échantillon et le substrat.Notons que cette
précaution
n’est pas inutile même si lesfranges
d’interférences sont visibles sansévapora-
tion. En
effet,
PbTe estdispersif
dans larégion
duvisible,
où se fait la mesure, et la différence dephase
entre les rayons incidents et les rayons réfléchis directement sur la couche et sur le substrat introduit
une erreur sur la mesure
d’épaisseur.
Après
ces mesures, les couches sont isolées de leur substrat(NaCI
dissous dansl’eau)
etreportées
surune
grille
de Nickel àlarges
mailles(125 p)
dont lecoefficient de transmission est de
80 %
dans l’infra-rouge. Cette
opération
estindispensable
car les coef-ficients de
température
du substrat et de la couche sont différents et les contraintes internesentraînent,
àbasse
température,
une erreurqui
peut atteindre 5%
sur la valeur de la bande interdite
[5].
La détermination du nombre de porteurs et de leur mobilité est un
point particulièrement
délicat dans lecas des couches minces. En
effet,
dans les sels dePlomb,
enparticulier,
les constantes de HallRH parti-
culièrement élevées sont souvent associées à des conductivités apparentes anormalement basses par
comparaison
avec le matériau massif. Ces anomaliesse retrouvent soit dans les couches
activées,
volontai-rement ou non, soit dans les couches mal
cristallisées,
à cause des conditions de
température
ou de la naturedu support. Nous discutons ici ce deuxième cas.
L’effet Hall mesuré sur une couche
déposée
surNaCI
clivé,
donne àtempérature ambiante,
une valeurde mobilité de l’ordre de 500
cm2/V.
s. et un nombrede porteurs allant de p = 1018 à 2 x
101$/cm3 ;
c’estl’ordre de
grandeur
obtenu sur les monocristaux. Sur des couchesdéposées
sur verre onobtient,
àtempéra-
ture
ordinaire,
une mobilité de l’ordre de 35cm2/V.
s.et un nombre de porteurs apparent de l’ordre de 5 x
101’/cm3 ;
lediagramme
deRayons
X montreque ces couches sont mal cristallisées. Il est
possible
de rendre compte
quantitativement
de cette différenceen utilisant un modèle
simple proposé
par Bube[6].
Il considère une couche constituée de
polycristaux
carrés de côté
11,
de résistivité pi, et de mobilité y,,séparés
par des intervalles(joints
degrains
par exem-ple) d’épaisseur l2,
de résistivité P2 et de mobilité p2.Posant :
il établit les relations suivantes pour a et b
petits
devant
1,
cequi
est unehypothèse
raisonnable :nH le nombre de porteurs apparent déduit de la
mesure de la constante de
Hall, RH ; lH la
mobilitéapparente ; K
=Ill/ 112
le rapport des mobilités.Dans le cas de couches mal cristallisées où des cristallites sont
séparés
par desprécipités,
ou desrégions amorphes,
il est certain que pi » 1l2. Pourcas des couches
déposées
sur verre, on aalors, d’après (1) et (2) :
La
présence
derégions perturbées
relativement étroites entre les cristallites de la couche suffit donc à fausser entièrement les évaluations de n et de Il. Il faut noter que dansl’exemple numérique pris ici,
les valeurs den1/nH
etYl/YH
sont relativement faibles.Il est courant
[4],
dans des couches « activées » où laséparation
des cristallites est due à des couchesd’oxyde
et aux zones d’inversionqui
enrésultent,
d’atteindre des valeursbeaucoup plus
élevées del’ordre de
10+3
parexemple.
Ceci veut dire que lamesure de « constantes de Hall » sur du matériau de haute résistivité apparente, ne donne en aucune
façon
un ordre de
grandeur
pour le nombre de porteurs pourun matériau de forte résistance. Il est donc
indispen- sable,
pour caractériser correctement descouches,
de vérifier ces mesures par une méthodeindépendante.
Cette vérification a été faite par la mesure de la dis-
persion infrarouge
des porteurs libres.III. Etude
optique
des couches minces.- 1)
DÉTER-MINATION EXPÉRIMENTALE DES CONSTANTES OPTIQUES.
- Les mesures
optiques
sur les couches décritessur
paragraphes précédents
ont été faites avec unspectromètre
type S. V.Coderg,
danslequel
toutle
trajet optique
est sous videprimaire,
sauf laplatine
de travail
(cryostat
etéchantillon) qui
est sous videsecondaire meilleur que
10-6
torr. Le cryostat utilisépour les mesures à basse
température (azote
et héliumliquides)
estreprésenté
sur lafigure
1. Ce cryostat à deuxpositions
permet des mesures de transmissionou de réflexion par rapport à une
référence, qui
est,FIG. 1. - Schéma du cryostat utilisé pour les expériences à
basses températures. Un système mécanique fait monter ou
descendre l’ensemble portant l’échantillon, positionnant ainsi
devant le faisceau optique soit la référence, soit le cristal.
pour les mesures de
transmission,
unegrille
de Nickelidentique
à cellequi
supporte lacouche,
et pour laréflexion,
uneplaquette
d’acierinoxydable poli.
La
température
des couches est très sensiblement différente de celle du cryostat et même de celle duporte-échantillon
de cuivre. Une série de mesurespréliminaires
a été faite avec deuxthermocouples (Or-Cobalt ; Cuivre),
l’un soudé en B(Fig. 2)
sur leporte-échantillon,
l’autre soudé enA,
au centre de la couche. La différence detempérature TA - TB
est ensuiteajoutée
à latempérature
enB, qui
peut être mesurée en permanencependant
les mesuresoptiques.
En tenant compte des erreurs et des variations d’une
expérience
àl’autre,
latempérature
moyenne des échantillons est, selon lesliquides cryogéniques,
TA
= 85 oK ± 3 oK pour l’azoteliquide TA
= 25 oK ± 3 OK pour l’héliumliquide .
Dans ces conditions
expérimentales,
deux séries de mesures ont été faites : la mesure directe de l’indice de réfraction par lepointé
des extréma d’interférences et la mesure simultanée de l’indice de réfraction n et122
FIG. 2. - Mesure et contrôle de la température : Trou T, : emplacement de la couche ; Trou T2 : référence ; Point B : emplacement du thermocouple pendant la mesure de la trans- mission ; Point A : Thermocouple au centre de l’échantillon.
du coefficient
d’absorption
a par la méthode des deuxtransmittances,
lapremière
série servant de vérifica- tion pour les valeurs de n obtenues dans la deuxième.La mesure directe de l’indice par les maxima d’inter- férences est faite en transmission et en
réflexion,
dans la
région
où l’atténuation est assez faible pour que l’onpuisse
encore utiliser les relations d’inter- férencesimples [3].
Dans ces
conditions,
l’erreur sur la détermination de l’indice en valeur absolue est de2,5 %.
Si l’onramène toutes les courbes d’indice à la même
valeur,
c’est-à-dire si onsupprime
l’erreur sur la mesure del’épaisseur,
l’incertitude sur la variation de l’indice auvoisinage
del’énergie
de la bandeinterdite,
est de 1%.
A
partir
de la mesure de transmittance de deux couchesd’épaisseurs différentes,
on peut déterminer descouples
de valeurs des constantesoptiques
parexemple
n, indice de réfraction et a coefficient d’ab-sorption.
Nous avons trouvéplus prati que
de calculerles transmissions
correspondant
àchaque couple (n, a)
pour des valeurs différentes del’épaisseur,
etde les comparer aux valeurs
expérimentales
de latransmission T. Pour
cela,
un programme Fortrana été établi pour
l’équation
de M.Czerny [7] qui
donne la transmittance des lames à faces
parallèles.
n = indice de
réfraction,
k = coefficientd’extinction,
d =
épaisseur
de la couchemince,
=longueur
d’onde de la radiation
monorhnomatique,
a = 4nklâ,
le coefficient
d’absorption.
L’incertitude sur a est de 3
%
et sur n de 5%.
La
figure
3représente
les spectres de l’indice de réfraction aux troistempératures
de mesure 295,OK85 oK et 25 oR.
FIG. 3. - Variation de l’indice de réfraction avec le nombre d’ondes, pour T = 295 °K, 85 OK et 25 °K. Les courbes ont été obtenues à partir des spectres de transmission et de réflexion de
couches d’épaisseurs variant entre 0,7 u et 1,85 Il.
2)
INTERPRÉTATION DES MESURES OPTIQUES. - La variation des constantesoptiques
dues aux porteursest souvent
représentée
correctement par la formulesimple
de Drude-Zener et nous avons tout d’abord vérifié que cette relation rend compte correctement àtempérature ordinaire,
despropriétés
du matériaumassif.
Soit e,
lapartie
réelle de la constantediélectrique
due aux transitions de haute
énergie (porteurs
libreset
phonons exclus),
la constantediélectrique
totale est, pour un nombre d’onde v 2 000cm - 1 :
Aepl(v) :
contribution des porteurslibres, Ae,(v) :
contribution des vibrations de réseau.
Ces contributions
s’écrivent, respectivement :
avec :
(relation
deLyddane-Sachs-Teller)
et :vTO : nombre d’onde du mode normal transverse
optique ;
vLO : nombre d’onde du mode normallongitudinal optique ;
T : constante d’amortissement du T. 0. encm -1 ;
eo : constantediélectrique
bassefréquence ;
N : nombre de porteurs libres encm- 3 ;
,M* : masse effective de
conductivité ;
y : constante d’amortissement des porteurs libres encm-1.
D’après (5)
et(6),
où T, y et VTO sontnégligeables,
étant donné le domaine de variation de
on peut écrire
(4)
sous la forme :Dans tout le domaine étudié
(Â
35g),
k2 estpetit
devantn2 qui
est de l’ordre de 30. On a ainsi :On vérifie
expérimentalement (Fig. 4)
que la variationde n2
en fonction de  2 est unedroite,
cequi
confirme la validité de la relation de Drude-Zener dans le casprésent.
FIG. 4. - Variation du carré de l’indice de réfraction de PbTe en
fonction du carré de la longueur d’onde, T = 295 OK. La courbe est obtenue à partir d’échantillons d’épaisseurs différentes.
Pour A > 15 g, n2 suit une loi linéaire en fonction de Â2. L’extra-
polation de la droite à A = 0 donne une valeur de
On peut alors déterminer la valeur de vp et donc de
Nlm* (éq. 8) d’après
les valeurs connues de m* auniveau de Fermi en fonction du
dopage [8].
L’ordon-née à
l’origine de n2 (À 2)
donne d’autre part Bi.Avec
on obtient :
avec :
Les mêmes mesures à 25 OK et 85 OK donnent un
coefficient de
température
pour e, de :ce
qui
coïncide avec les valeurs deZemel,
Jensen etSchoolar
[10].
Ces mesures et cette discussion établissent donc la validité de nos mesures d’effet Hall à toutes
tempé-
ratures.
Le deuxième
point qui
reste à discuter est laqualité optique
des échantillons. Eneffet,
des couches min- ces, même decaractéristiques électriques (effet Hall, résistivité) analogues
à celles du cristalmassif peuvent présenter
deux types de défautsoptiques :
- des
inclusions,
ou desprécipités,
opaques ou diffusants.- des couches de surface de nature différente de la masse, pour leurs constantes
optiques.
Le
premier
type de défauts influe surtout sur la transmittance absolue des couches aux maxima d’interférence. On voit sur lafigure
5 le spectre infra-FIG. 5. - Spectres de transmission optique de couches minces de PbTe de différentes épaisseurs, décollées de leur support, T = 295 OK. La largeur de la bande interdite est de 2 570 cm-’.
rouge de couches minces : la transmission moyenne des couches du côté des
grandes longueurs
d’ondeest celle que l’on peut calculer à
partir
des valeursconnues de l’indice du monocristal. Ceci n’est pas vrai pour les couches mal
cristallisées, déposées
surverre. Cette
qualité optique
se conserve pour les couchesséparées
de leur support(Fig. 6).
On peutFIG. 6. - Comparaison de deux spectres de transmission correspondant à la même couche mince de PbTe d’épaisseur égale à 3,1 u. - La courbe en traits tirés est celle de la couche
déposée sur NaCI clivé ; - La courbe en trait plein est celle
de la couche décollée. Le 100 % a été corrigé pour chacune des couches.
124
remarquer sur cette
figure
que lesfranges
d’inter-férence ne sont pas
déplacées
entre les deux spectreset que la transmission
(corrigée
pour lesubstrat)
est
identique.
Ceci confirme que les contraintes sont faibles àtempérature ordinaire,
cequi
avaitdéjà
étéavancé par d’autres auteurs
[10].
La vérification de
l’homogénéité optique
des cou-ches minces dans le sens de
l’épaisseur
estbeaucoup plus
délicate et il ne suffit pas, engénéral,
de vérifier que lescouples
de constantesoptiques
déduits dedeux séries de mesures pour des
épaisseurs
différentes sontidentiques.
Une méthode indiscutable est de montrer que les
couples
de constantesoptiques
obtenuesvérifient,
FIG. 7. - Variation de l’indice de réfraction en fonction du nombre d’ondes v. Les ronds noirs correspondent aux valeurs théoriques de n obtenues par inversion de Kramers-Krônig à partir d’une forme du coefficient d’absorption qui contient une partie exponentielle pour les basses énergies (v 2 600 cm-’) La courbe est rajustée pour les hautes énergies (v > 2 600 cm-l)
avec celle obtenue à partir d’une expression pour le coefficient
d’absorption du type
La comparaison est faite avec les valeurs expérimentales de n représentées par la courbe en trait plein sur la figure.
sur tout le spectre, les relations de
dispersion
deKramers-Krônig.
Nous avons donc calculé la varia- tion d’indice due aux transitions interbandes dans larégion
del’absorption
fondamentale(entre
1 500 et3 000
cm-1) d’après
les valeurs du coefficientd’absorp-
tion observé. Puis ces valeurs ont été
comparées
auxvaleurs d’indice mesurées directement. Pour le calcul
de n,
le coefficientd’absorption ocv) (a
été mesuré directement dans larégion
1 500 à 3 000cm-1, puis extrapolé
vers les hautesénergies
avec la formequi
donne le meilleur accord dans larégion explorée.
La correction d’indice a été évaluée pour An « no, par la méthode
indiquée
par F. Stern[11].
no est l’indice du matériau dû aux oscillateursd’énergie supérieure
à celle de la bande interdite. On l’obtienten
extrapolant
dansl’infrarouge
la courbe d’indice mesurée dans l’ultraviolet et le visible.La
figure
7 montre l’accord entre l’indice mesuré(courbe
en traitplein)
et les valeurs calculéesd’après
les mesures de a. On obtient un accord à
0,5 % près.
Ceci nous permet de conclure à un matériau
homogène
pour les
caractéristiques optiques,
dans larégion
étudiée.
IV. Conclusion. - Comme il a été dit
plus haut,
les couchesdéposées
dechalcogénures
dePlomb,
PbTe en
particulier, présentent
un intérêtcertain,
tant du
point
de vue des étudesfondamentales,
étantdonné les difficultés de
préparation
de cristaux min-ces, que du
point
de vue de l’élaboration dedispositifs
émetteurs ou
récepteurs
pourl’optoélectronique.
Dans ce
travail,
nous avons montréqu’il
estpossi-
ble de les
préparer
defaçon
correcte pour que leurspropriétés optiques
etélectriques reproduisent
cellesdes monocristaux. Les méthodes de caractérisation que nous proposons ici ne sont pas réservées d’ailleurs à cette classe de
semiconducteurs, particulièrement
en ce
qui
concerne lacritique
des mesures d’effet Hallou de constantes
optiques
sur couches minces. Mais aumoins en ce
qui
concerne PbTe il semble sûr que les couches minces que nous avonspréparées possèdent
toutes les
propriétés optiques
etélectriques
du cristalmassif.
Bibliographie [1] PRAKASH (V.), Technical Report H. P. 13. Harvard
University, Juin 1967.
[2] DALVEN (R.), Infrared Physics, 1969, 9, 141.
[3] PICCIOLI (N.), Thèse 3e Cycle, Faculté des Sciences de
Paris, Février 1971.
[4] YASUOKA (Y.), SEKI (T.) et WADA (M.), Japan Jour-
nal of Appl. Phys., 1968, 7, 1186.
[5] ZEMEL (J. N.), J. Physique, Colloque C 4,1968, Suppl.
au n° 11-12, 9.
[6] BUBE (R. H.), Appl. Phys. Lett., 1968, 13, 136.
[7] CZERNYZ (M.), Phys., 1930, 65, 600.
[8] DIXON (J. R.) et RIEDL (H. R.), Phys. Rev., 1965, 138A, 873.
[9] BYLANDER (E. G.) et Moss (M.), Sol. Stat. Com., 1966,4,51.
[10] ZEMEL (J. N.), JENSEN (J. D.) et SCHOOLAR (R. B.), Phys. Rev., 1965, 140A, 330.
[11] STERN (F.), Phys. Rev., 1964, 133A, 1653.