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Remarques sur la théorie des propriétés magnétiques des couches minces et des grains fins
Louis Néel
To cite this version:
Louis Néel. Remarques sur la théorie des propriétés magnétiques des couches minces et des grains fins.
J. Phys. Radium, 1956, 17 (3), pp.250-255. �10.1051/jphysrad:01956001703025000�. �jpa-00235352�
250.
REMARQUES
SUR LATHÉORIE
DESPROPRIÉTÉS MAGNÉTIQUES
DES COUCHES MINCES ET DES GRAINS FINS Par Louis
NÉEL.
Summary. 2014 The author shows, first, that in the case of powdered iron, the variation of the coercitive field against the
grains’size,
iscorrectly
interpreted by supposing that the energy spent during a hysteresis cycle is only used for the irreversible production of thesystem of
"walls"(produced
twice in a
cycle
in the region where the resulting magnetisation nears zero). Agreement with theoryis
already
less good for magnetite and becomes very bad for Mn-Bi : for the latter, and generallyfor the substances with only one direction of easy magnetisation, the coercitive field is rather deter- mined
by
the difficulties informing
the nuclei of inversion of the magnetisation. No satisfactorytheory
is now available for these phenomena of "nucleation": serious theoreticalobjections
canbe raised in fact against the
theory proposed by
Kittel.In the second part, the author deals again with the
theory
of the coercitive field of thin conti-nuous layers, and shows that the superficial energy of Bloch’s "walls "has no constant value but increases as soon as the thickness of the wall is not negligible when compared with the thickness
of the layer :
let 0,1 03BC be the thickness of an iron layer, the "wall" energy is 7erg/cm2,
the normalvalue being 1,4 erg-cm2. It is
perhaps
an explanation of the increase of the coercitive field of thinlayers
when their thickness decreases.PHYSIQUE 17, MARS 1956,
1. Introduction. - Différents
recoupements permettent
d’établir que les couchesmagnétiques minces,
c’est-à-dire pour fixer lesidées,
les couchesd’épaisseur
inférieure à 10-5 cm,présentent
selonles circonstances
expérimentales
soit une struc-ture
continue,
soit une structuregranulaire,
etsont
quelquefois
constituées degrains complète-
ment
séparés
les uns desautres,
comme le montrenotamment l’absence
complète
de conductibilitéélectrique. Malheureusement,
très rares sont les casoù on connait exactement cette structure
physique réelle,
cequi
rendpratiquement impossible
toutediscussion
précise
despropriétés magnétiques.
D’autre
part,
en cequi
concerne la théorie despropriétés magnétiques,
etplus spécialement
lathéorie du
champ coercitif,
on s’estgénéralement
borné à assimiler les
propriétés
des couches con-tinues très minces à celles des
grains
très fins alorsqu’il
existe des différences trèsprofondes
entre lesdeux. Il y a certainement un
travail
d’ensemble àreprendre
à cesujet
maisqui dépasserait
le cadrede cet
exposé. Aussi,
nous nous sommes bornés àreprendre
iciquelques points
trèsparticuliers
dela théorie des couches minces et des
grains
fins avecl’idée d’établir
quelques bases de départ
pour une théoriecomplète qu’il paraît prématuré
d’établirmaintenant.
Nous aborderons d’abord l’étude des
grains fins, puis
celle des couches minces.2. La théorie de Kittel du
champ
coercitif desgrains
ans contenantplusieurs
domaines élémen- taires. -Lorsque
les dimensions desgrains
d’unesubstance
ferromagnétique
sont inférieures à unecertaine
limite, qui
est de l’ordre degrandeur
del’épaisseur
desparois
deBloch,
cesgrains
se com-portent
comme des domaines élémentairesuniques
et le
champ
coercitifHe prend
une valeurgénérale-
ment élevée. Ce
champ He dépend
de l’aniso-tropie
desgrains
mais nedépend
pas enprincipe
de leur volume. La théorie en a été
complètement développée
ailleurs[1].
Au
contraire,
à l’étatmassif,
pur et nondéformé,
les
ferromagnétiques possèdent
unchamp
coerci-tif faible. Le
simple
bon senssuggère qu’en
rédui-sant
progressivement
le diamètre d desgrains
d’unepoudre
on doit observer uneaugmentation régu-
lière du
champ coercitif, depuis
la valeur faiblequi
caractérise l’état massif
jusqu’à
la valeur limite élevée relative auxgrains
très fins.Effectivement, l’expérience
montre[2]
queHe
varie en groscomme 1
Id.
Pour
interpréter quantitativement
cephéno- mène,
Kittel proposel’interprétation
suivante :Soit un
grain sphérique
de diamètred,
d’aiman-tation
+ J.,
à l’intérieurduquel
sous l’influence duchamp antagoniste
-He
s’est formée uneparoi
de Bloch
d’épaisseur 8,
assimilable comme le montre lafigure 1,
à une calottesphérique d’épais-
seur 8’ et de diamètre à la base
égal
à p. Pour que cetteparoi
prenne naissance et se propage, il faut quel’énergie
de formation de laparoi, égale
appro- ximativement à7rp2y /4,
où y estégal
àl’énergie superficielle
deparoi,
soitégale
à la somme del’énergie
dans lechamp
extérieurHa
et del’énergie magnétostatique gagnées
à la suite du retourne- ment de l’aimantation à l’intérieur de la calotte.Cette condition s’écrit :
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphysrad:01956001703025000
251 où V est le volume de la
sphère.
En tenantcompte
de la relation
géométrique p2
=4 e d
cette relia-tion s’écrit ;
FIG. 1. - Phase initiale de la formation d’un noyau de renversement dans uns sphère
(d’après
Kittel).après
avoirposé Ho
= 2 y/81s et do = 24
yIl;,
et montre que le
champ
coercitifHe
croît à mesureque le diamètre d du
grain
diminue.FIG. 2. - Comparaison de la formule théorique de Kitte
avec les résultats expérimentaux de Guillaud sur Mn-Bi.
La
figure’2, empruntée à Kittel, permet
de com-parer la formule
théorique 2)
aux résultatsexpé-
rimentaux de Guillaud
[2], après
avoir admisHo ==
20 000 etdo
= 9.10-3 cm tandis que le cal- culthéorique
donneHo
= 40 000 etL’accord est
passable.
Il convient néanmoins de faire certaines réserves
sur la validité de
l’équation 1)
et enparticulier
surl’expression
de la diminution del’énergie magnéto- statique
donnée par le deuxième terme du second membre : l’auteur l’obtient par des considérationsd’analyse
dimensionnelle et considére cetteénergie
comme
proportionnelle
àa/2d.
Selon ce raison-nement,
ellepourrait
tout aussi bien être propor- tionnelle à(8 j2d)ft, n
étantquelconque :
enfait,
comme nous allons le
montrer, n
estégal
à 2.Nous avons en effet autrefois calculé que
l’énergie magnétostatique Wm
d’un telsystème,
pour unevaleur
quelconque
de8,
s’écrirait[4] :
avec la notation :
où
Pn(x)
est lepolynome
deLegendre
d)indice n et OÙ x = 1 -(28 Id). Quand
x est voisin del’unité, Wm
s’écrit :Il est facile de vérifier que la diminution de de
l’énergie magnétostatique
due àl’apparition
d’une
calottesphérique d’épaisseur 8, petite
vis-à-vis
de d,
aimantée en sens inverse du reste de lasphère,
estsimplement égale
à la variationd’énergie provoquée
par le retournement de l’aimantationJ.,
dans un volume
égal
à celui de la calottesphérique
et dans un
champ magnétique égal
auchamp démagnétisant H d = 4/3 J,
dela sphère.
Ce résul-tat très
simple
aurait pu être écrit apriori.
Dans ces
conditions, l’équation 1)
doit s’écrire :_ _
,
ou
Cette formule
montre,
contrairement àl’expé- rience,
que lechamp
coercitif nedépend
pas des dimensions dugrain.
La théorie de Kittel est donc insuffisante. L’accord avecl’expérience
que traduit lafigure
2 est doncpurement
fortuit.3.
Champ
de nueléation etchamp
de propa-gation.
- Al’image
desconceptions qui
ont étédéveloppées
à propos des substancesmassives,
ilparaît
nécessaire d’introduire dans l’étude desgrains
multidomaines deuxchamps critiques :
unchamp
dedépart,
ou mieuxchamp
denucléation, égal
auchamp magnétique
nécessaire pour créer un noyau de renversementd’aimantation,
et unchamp
de
propagation correspondant
au travail àdépen-
ser pour retourner l’aimantation de l’ensemble du
grain.
Lechamp
coercitif estégal
auplus grand
deces deux
champs critiques.
Dans les substances
massives,
telles que lefer,
le nickel et leurs
alliages,
lechamp
de nucléationest
généralement plus petit
que lechamp
de propa-gation
de sorte que lechamp
coercitif estsimple-
ment
égal
à ce dernier. Les théories duchamp
depropagation
sontclassiques
et fournissent des résultats trèsacceptables.
Dans certains cas excep-tionnels,
comme celui des ferro-nickels étirés et tendus étudiés par Sixtus et Tonks[5],
lechamp
denucléation devient
plus grand
que lechamp
depropagation.
Aucune théorie satisfaisante n’en a été donnée : on connaît seulement les conditions sui- vantlesquelles grandit
un noyau de renversementdéjà
formé mais onignore complètement
le mode deformation de tels noyaux.
Dans le cas des
grains,
onignore également
lemode de formation des noyaux de renversement et il n’est rien
possible
de dire sur la théorie des rela- tionsqui
lient les dimensions dugrain
auchamp
denucléation.
Quant
à la théorie duchamp
de propa-gation,
elleprend
dans ce cas unaspect particulier
que nous nous proposons d’examiner maintenant.
4. Le
champ
depropagation
desgrains
multi- domaines. - Au cours de ladescription
d’uncycle d’hystérésis,
ungrain
passe deux fois par un état de momentmagnétique
total nul. Un tel état de moment nulcorrespond
à une certaine subdivi- sion en domaines élémentairesd’énergie
totaleWT,
dont une
partie correspond
àl’énergie
deparois
etl’autre à
l’énergie magnétocristalline
des domaines de fermeture dont l’aimantationspontanée
n’estpas
dirigée
suivant une direction de facile aiman- tation. Si l’on admet que laformation
et la destruc-tion d’une telle structure est un processus irréver-
sible, l’énergie dépensée
au cours de ladescription
d’un
cycle d’hystérésis, qui
est de l’ordre de2HcJs,
doit être utilisée à créer deux fois de suite cette structure et on obtient
l’égalité approximative :
où V est le volume du
grain.
Pour avoir une idée de l’ordre de
grandeur
deWT,
nous supposons avoir affaire à desgrains cubiques
d’arêteD,
d’une substance uniaxe dont l’axe est direction de facile aimantation.Lorsque
FIG. 3. - Subdivision d’un grain cubique en domaines élémentaires, avec un moment magnétique total nul.
son moment
magnétique
total estnul,
legrain
estsubdivisé,
comme le montre lafigure 3,
en domaineslamellaires
d’épaisseur
L aimantésparallèlement
à
l’axe,
fermés sur la face BCFE et la faceopposée
par des domaines
prismatiques
aimantés norma-lement à l’axe. Du
point
de vueclassique, l’énergie
libre du cube
est
donnée parl’expression :
dans
laquelle
lepremier
terme du second membrereprésente l’énergie
deparoi
et le second termel’énergie magnétocristalline
des domainesprisma- tiques
de fermeture.5.
Énergie magnétostatique
desparois
depetites
dimensions. - Enréalité,
cetteexpression
n’est valable que pour des
grains
dont l’arête D est trèsgrande
vis-à-vis del’épaisseur
deparoi.
Il
faut,
eneffet,
tenircompte
de ce que l’aimantationspontanée
tourne à l’intérieur del’épaisseur
deparoi
et faitapparaître
despôles magnétiques
sur la face ABCD du cube et sur laface
opposée.
Cespôles
sontrépartis
avec une den-sité +
7g
et -7g
sur des bandes distantes de L dont lalargeur a
est de l’ordre de la moitié del’épaisseur
deparoi. L’énergie
libre est ainsi aug-mentée : elle est minimale
lorsque
les bandes sontalternativement
positives
etnégatives.
FIG. 4. - Bandes distantes de L et de largeur a portant
alternativement des charges positives et des
charges
négatives.Considérons une série de bandes
parallèles,
delargeur
a,réparties
sur unplan,
à la distance L les unes desautres (fig. 4)
etportant alternati-
vement des densités
magnétiques égales
à+ la
etJ
un calculsimple
montre quel’énergie magnétostatique correspondante
estdonnée,
par cm2 deplan,
parl’expression :
Cette
expression
se’réduit,
pour des bandescontiguës (L
=a),
à :et pour des bandes étroites
(a
«L)
à :Cette
énergie
n’est pasnégligeable.
Considérons parexemple
dans du ferun système
deparois
situées à5u
les unes desautres ;
la formule 6donne,
pour uneparoi
et unelongueur
de 1 cm, uneénergie
de1,5.10-3
erg.253 Comme
l’énergie superficielle
d’uneparoi
de 1800dans le fer est voisine de
1,4 erg /cm 2,
ce résultatindique
que desparois
de10 p.,
delargeur possèdent
une
énergie qui
est en réalité deux foisplus grande
que la valeur
classique
donnée par la formule de Bloch.Dans la théorie
classique
deBloch, l’épaisseur
etl’énergie
d’uneparoi
résultent d’uncompromis
entre
l’énergie d’échange
etl’énergie magnéto- cristalline,
mais le calcul n’est valable en touterigueur
que pour desparois
dont lalargeur
estgrande (une
centaine de fois aumoins)
devantl’épaisseur. Quand
ce n’est pas le cas,lorsqu’il s’agit
parexemple
desparois qui prennent
nais-sance dans un
grain
ou un cristallite de dimension inférieure à 20 u,l’épaisseur
etl’énergie
d’uneparoi
résultentplutôt
d’uncompromis
entrel’énergie d’échange
etl’énergie magnétostatique
définie par la formule
(6).
6. Calcul du
champ
coercitif d’unpetit grain
multidomaine. --Appliquons
ces considérationsau calcul de
l’énergie WT
dugrain cubique
envi-sagé plus
haut et soit a unelongueur qui
soit del’ordre de la moitié de
l’épaisseur,
apriori inconnue,
de la
paroi ; l’énergie
totale du cube s’écrit en pre-mière
approximation :
.Dans cette
expression,
lepremier
terme dusecond membre
représente l’énergie magnéto-
cristalline des domaines
prismatiques
de ferme-ture ;
le second termereprésente l’énergie d’échange
desparois principales exprimées
en fonc-tion de yo,
énergie superficielle
d’uneparoi
infiniecalculée par la formule
classique
deBloch ; enfin,
le dernier terme est
l’énergie magnétostatique correspondant
àl’expression (6) qui
a étésimplifiée
en
remplaçant Lla
par 10 dans lelogarithme qui figure
au secondmembre,
cequi
neconduit jamais
à une
grande
erreur,compte
tenu desgrossières approximations
faitesailleurs.
Nousnégligeons
àl’intérieur des
parois l’énergie magnétocristalline.
Les inconnues a et L se déterminent en écrivant que
WT
est minimum parrapport
à ces deuxvariables. Le calcul est immédiat et donne :
Si cette
énergie
est de l’ordre degrandeur
deD3HcJs,
onpeut
écrire finalement :Le
champ
coercitif d’unpetit grain
multi-domaine varierait ainsi comme la
puissance 2 /3
de l’inverse de son
diamètre,
cequi
cadre assez bienavec les résultats
expérimentaux.
Avec Yo = 1
erg /cm2, K =
105erg /cm3, 7g
= 450 cgs, valeursqui
conviennentpour
lamagnétite,
on trouve pour des diamètres de10 u, 1 u
et0,1 fl
deschamps
coercitifsrespectivement égaux
à20,
90 et 200 oe. Ces valeurs sont deux à trois foisplus petites
que les valeursexpérimen- tales, peut-être
parce que la théorie anégligé l’énergie
de formation des noyaux de renver- sement.Dans le
manganèse-bismuth,
la nucléation doit êtrebeaucoup plus
difficile que dans lamagnétite
car
l’énergie
dechamp démagnétisant est,
relati- .vement à
l’énergie d’anisotropie magnétocristal- line, beaucoup plus
faible que dans lamagnétite ; corrélativement,
on constate que lechamp
coerci-tif calculé suivant des
procédés analogues
à ceuxqui
ont étéexposés plus
haut est dix foisplus petit
que les valeurs
expérimentales
de Guillaud. Aucontraire,
pour lefer,
la théorieprécédente
doits’appliquer
mieux que dans lamagnétite
car l’ai-mantation
spontanée
est trèsgrande : l’énergie
denucléation est
empruntée simplement
àl’énergie
de
champ démagnétisant.
7, Les couches très minces. - Les couches très minces
qui
nous intéressent ici sont celles dontl’épaisseur
est assez faible pour que lechamp
déma-gnétisant
amène enchaque point
l’aimantationspontanée
à êtreparallèle
auplan
de la couche :d’après
un calcul de Kittel[6],
il faut pour cela quel’épaisseur
soit inférieure à 3.10-5 cm. Enréalité,
cetteépaisseur critique
doit être deux à trois foisplus grande
si l’on tientcompte
du faitque
l’énergie superficielle
despetites parois qui peuvent
éventuellement se formerpossède,
commenous l’avons
déjà
fait remarquerplus haut,
unevaleur
plus grande
que la valeurclassique relative
aux
grandes parois.
Dans ces couches très
minces,
l’aimantationspontanée,
en l’absence deperturbations
exté-rieures,
s’oriente dans leplan
de la couche suivant la directiond’énergie
minimale : les deux sens sontpossibles
etcorrespondent
à deuxcatégories
dedomaines élémentaires
séparés
par desparois
à1800, perpendiculaires
auplan
de la couche etparallèles
à .la direction de facile aimantation.Ainsi,
même dans les couches trèsminces,
subsistele mécanisme de variation de l’aimantation par
déplacement
deparoi :
ces couches devraient ainsiprésenter
unchamp.
coercitiffaible, comparable
à celui des substances massives.
8. -
Champ
coercitif depropagation
deparoi
dans les couches très minces. - En
réalité,
ilexiste dans les couches très minces des causes de
perturbations qui
leur sontparticulières
etqui
contribuent -à élever le
champ
coercitif : ils’agit ,
en
particulier
del’épaisseur
de la couchequi
n’estcertainement pas uniforme et
qui
doitprésenter,
à l’échelle de
quelques
dizainesd’angstrôms,
unaspect chaotique.
Supposons
donc que la surface, d’unecouche
mince
d’épaisseur
moyenne Dprésente l’aspect
ondulé de
la figure
5 et soit uneparoi P,
d’abscisseFic.5.
x,
séparant
deux domaines aimantésantiparal-
lèlement normalement.
L’énergie
deparoi Ep
estune fonction de x :
dans
laquelle
poursimplifier
nous supposons quel’amplitude
d’uneperturbation
depériode
2nh estégale
à h.La
paroi,
d’abord située dans unchamp
nul enun minimum de
Ep,
subit sous l’action d’unchamp
H croissant normal au
plan
du tableau une pres- sion sensiblementégale à 2DH Js,
si hID
estpetit :
elle se
déplace
d’abord réversiblementpuis
subit ungrand déplacement
irréversible au moment où lechamp
atteint une valeurcritique
donnéepar :
A a
disparu
de cette formule : lechamp
coercitifest inversement
proportionnel
àl’épaisseur
de lacouche,
dans la mesure oû y est constant.Cette formule n’est valable que si
l’épaisseur
dela
paroi
estpetite
vis-à-vis de h : pour être auto- risé àl’appliquer,
il faut doncqu’il
existe dans lacouche mince des fluctuations
d’épaisseur
au moinsaussi
grandes
quel’épaisseur
deparoi (100 A
pour les couches de fer de 1 000A d’épaisseur).
La constante y
qui figure
dansl’équation
9 n’estpas
égale
àl’énergie superficielle
yo d’uneparoi
infinie. Il faut tenir
compte
despôles magnétiques
créés à l’intérieur de la
paroi
par lacomposante
del’aimantation
spontanée.
En utilisant la méthodequi
a été décriteplus haut,
on trouve que y est lié à Yopar la
formulesuivante,
obtenue enrempla-
çant
dans unesprit
desimplification Lla
par 10dans le
logarithme
del’équation
6 :Avec Yo "==
1,4 erg /cm2 ; J.
= 1 700 cgs ;; .K = 105
ergs /cm3 ;
on trouve que y estégal
à Yo pour D =12 u
environ. La formule n’est donc valablequ’au-dessous
de cette limite. Pour uneépaisseur
D de 10-5 cm, on trouve dans le cas dufer que
l’énergie
deparoi
est voisine de 7erg/cm2,
c’est-à-dire 5
foisplus grande què l’énergie
limite.Corrélativement,
on trouve que a,qui
est del’ordre de
grandeur
de la moitié del’épaisseur
totale de
paroi,
est une fonction de D donnée parl’expression :
Pour D = 10-5 cm, on trouve a =
10-Scm ;
c’estune
épaisseur
10 foisplus
faible que celle desparois
normales de
largeur
infinie.En
remplaçant
y dans la formule 9 par sa valeur tirée de la relation 10 on obtient finalementl’expression :
qui
montre que lechamp
coercitif d’une couche trèsmince,
de surfacechaotique,
varie comme lapuissance 4 /3
de l’inverse del’épaisseur
D.L’appli-
cation
numérique, d’après
les données citéesplus haut,
donne unchamp
coercitif d’environ 200 oepour des couches de 10-5 cm et de 10 oe pour des couches de 10-5 cm
d’épaisseur :
c’est donc pour des valeurs del’épaisseur
D un peusupérieures
à10-5 cm
qu’il
faut s’attendre à uneaugmentation
très notable du
champ
coercitif conformément auxrésultats
expérimentaux.
La formule 12 donned’ailleùrs
deschamps
coercitifs environ deux foisplus grands
que les valeursexpérimentales :
iln’y
a pas à s’en
étonner,
étant données lesapproxi-
mations de la théorie et le fait que les accidents sont
peut-être plus petits
quel’épaisseur
deparoi.
Les
champs
coercitifs très élevés que donne la formule 12lorsque l’épaisseur
est inférieure à 10-5 cm ne sont pasobservables,
car dans cetterégion
l’aimantation résultante nechange plus
designe
pardéplacement
deparoi,
maisplutôt
par rotation de l’aimantationspontanée
dans leplan
de la
couche,
à l’intérieur des domaines élémen- taires : cechamp
coercitif de rotation ne doit pasdépasser
150 à 200 oe dans le cas du fer.DISCUSSION
M. Van Itterbeek. - Peut-on faire une esti- mation sur la manière dont la valeur de
Ha
varieen fonction de la
température
absolue pour le casdes lames
épaisses ?
.Je voudrais faire encore la remarque suivante :
on sait que l’étude des
propriétés ferromagnétiques
au moyen de la variation de la résistance élec-
trique
en fonction duchamp,
estcompliquée.
Cependant
aupoint
de vueexpérimental
on estfrappé
par le fait suivant. On observequ’à partir
d’une certaine
épaisseur
la variation de la résis- tanceélectrique change
designe.
Après
monexposé d’hier,
M. Néel à demandéavec
quelle fréquence le cycle- d’hystérésis avait
255 été décrit. - Je voudrais demander à M. Néel
si sa
question
est enrapport
avec lephénomène
de viscosité.
M. Néel. - Il est
possible
en effet que le tral- nagemagnétique joue
un rôleimportant
dans lespropriétés
des lames minces ou desgrains fins. ,
BIBLIOGRAPHIE
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