HAL Id: jpa-00208480
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Submitted on 1 Jan 1976
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Effets des chocs multiples sur la diffusion de la lumière dans l’argon, le méthane, l’azote et l’éthylène gazeux
J. Berrue, A. Chave, B. Dumon, M. Thibeau
To cite this version:
J. Berrue, A. Chave, B. Dumon, M. Thibeau. Effets des chocs multiples sur la diffusion de la lumière dans l’argon, le méthane, l’azote et l’éthylène gazeux. Journal de Physique, 1976, 37 (7-8), pp.845-854.
�10.1051/jphys:01976003707-8084500�. �jpa-00208480�
845
EFFETS DES CHOCS MULTIPLES SUR LA DIFFUSION DE LA LUMIÈRE
DANS L’ARGON,
LEMÉTHANE, L’AZOTE ET L’ÉTHYLÈNE GAZEUX
J.
BERRUE,
A.CHAVE,
B. DUMON et M. THIBEAUL.E.I.M.D.L.,
Faculté desSciences,
49045Angers Cedex,
France(Reçu
le 22 décembre1975,
révisé le23 fevrier 1976, accepté
le 1 er mars1976)
Résumé. 2014 On étudie la diffusion de la lumière par des gaz comprimés jusqu’à 200 bar, en fonction
de la densité. Dans le cas des molécules isotropes, on met en évidence les effets des collisions triples et
d’ordre supérieur. On montre que ces effets sont correctement décrits par les calculs d’Alder et coll.
en dynamique moléculaire. Pour les molécules anisotropes, nous avons pu séparer la contribution de l’anisotropie propre et de l’anisotropie collisionnelle à la diffusion dépolarisée. Les hyperpolari-
sabilités collisionnelles sont principalement dues aux effets de champ de longue portée.
Abstract. 2014 We have studied the scattering of
light
in these gases up to 200 atm. In the case ofisotropic
molecules, one sees évidence oftriple
and higher order collisions. We show that these effects are correctly described by the moleculardynamics
calculations of Alder and co-workers.In the case of
anisotropic
molecules, we have been able to separate the effects of intrinsic anisotropyfrom that induced by collisions. The collision induced
polarizabilities
seem to bemainly
due to longrange local field effects.
LE JOURNAL DE PHYSIQUE TOME 37, JUILLET-AOLJT 1976,
Classification Physics Abstracts
2.246 - 6.150
1. Mkthodes
experimentales.
- Un faisceau lineai- rementpolarise
horizontalement(polarisation
not6eh)
traverse un gaz sous
pression (Fig. 1).
On observe lalumiere diffusee a
angle droit,
leplan
de diffusion etant horizontal. Une lame demi-onde escamotable permet de rendre cettepolarisation
verticale(v).
Unphoto- multiplicateur,
monte derriere un barillet portant unFIG. 1. - Montage experimental.
jeu
depolariseurs orient6s,
permet de mesurer lesintensites diffus6s de
polarisation
horizontale(H),
ou verticale not6e
(V).
On mesure ainsi les intensitespolarisées Vv
etdépolarisées Hh, Vh
etH,.
Différentes difficult6s ont du etre r6solues pour mesurer cesintensit6s.
Malgre
l’utilisation d’un materiauapproprie : puropsil
Arecuit,
et d’un montagem6canique soign6,
les fen8tres de la cuve introduisent sous
pression
unedepolarisation, qui
superposent aux intensitesdepo-
laris6es
faibles,
l’intensit6Vv beaucoup plus
intense.Hh
estbeaucoup
moinsaffect6,
par cettesuperposition,
que
Hv
etVv.
On d6finit comme taux dedepolarisation
le rapport
Ce
point
et 1’ensemble despoints experimentaux
sontdiscutes en detail en
[1 ].
La direction de diffusion n’est pas exactement de
90°,
par suite de 1’inclinaison des rayons
diffus6s,
si8m
estl’inclinaison maximum des rayons sur
1’axe,
on montreque cette ouverture introduit une
depolarisation parasite
de l’ordre de8m/4.
On limite au maximumcette
depolarisation
en introduisant dans la branche de diffusion une lentilleL1
dont lefoyer
est confonduavec la fenêtre de sortie
qui diaphragme
le faisceaudiffuse : On peut ainsi collecter les rayons diffuses par
un
grand
volume sans augmenter l’inclinaison des rayons. Une lentilleL2 conjugue
cette fen8tre et unArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01976003707-8084500
diaphragme
a iris situe devant lephotomultiplicateur qui
permet de limiter8m.
De
plus,
les reflexionsparasites m6langent
lesintensites
Hh
etVv.
Ainsi enpression nulle,
pourl’argon,
on determine un taux dedepolarisation
qo de8,9
’x 10-4(la
contribution des rayons inclines est de4,3
x10-4).
Cettedepolarisation
introduite par le montage estind6pendante
de lapression.
La lumiere
parasite HlJo
estimportante,
bien que reduite a son minimum par unjeu
dediaphragmes appropri6
et une filtration du gaz(filtres Millipore).
Elle
repr6sente
unepart importante
de l’intensit6Hh
mesur6e a la
pression atmospherique.
Par la
suite,
les intensitesHh
que nous donnerons seront les intensitesexperimentales Hhexp corrig6es
de la lumiere
parasite
et desdepolarisations
intro-duites par
1’expression :
1.1 PRINCIPAUX RESULTATS EXPERIMENTAUX. - LeS valeurs de
Hh, Vv, Hhl V,
sontpresentees
pour les 4 gaz etudies sur lesfigures 2,
3 et 4 en fonction de ladensite
exprimee
enAmagat
Sur le tableau
suivant,
nouspr6sentons
la valeur sodue 11
apression
nullecompar6e
aux valeurs tir6es destravaux de J.
Bridge
et D.Buckingham [2]
et[10];
R. Rudder et R. Bach
[3] ;
C. Watson et L. Rowell[4] ;
A. Massoulier
[5]
et[6] ;
J. P. Geindre et coll.[7] ;
Dintzis F. R. and Stein R. S.
[8] ;
Gucker F. T. etcoll.
[9].
Pour
l’argon,
les mesures absolues du taux dedépo-
larisation des auteurs
[2-5] indiquent
que q estprati-
quement nul a densite nulle. Ceci est un
argument
en faveur de notre d6marche. Nous avons considere qocomme 6tant
d’origine
instrumentale et l’avons 6t6 à toutes les valeurs mesur6es de ’1.Fm. 2. - Variation de l’intensit6 Hh des divers gaz en fonction
de p.
FIG. 3. - Evolution de l’intensit6 polarisee V,.
Pour le
méthane,
la valeur enpression
nullepeut 8tre attribuee au Raman de vibration-rotation.
Elle est
comparable
a celle obtenue par C. Watson et L. Rowell(0,3
x10-3),
mais assez diff6rente de celle847
FIG. 4. - Etude du taux de depolarisation des diff6rents gaz,
avec la densite.
de R. Rudder et Bach et de A. Massoulier
(0,13
x10- 3
et
0,1
x10-3). L’explication probable
est que Rudder et Bachop6raient
a 6 943A
et que leurphotomulti- plicateur
devaitperdre beaucoup
de sensibilite pour leRaman,
alors que A. Massouliers’efforeait
desupprimer
le Raman a l’aide de filtresoptiques.
Pour
l’azote,
la valeur àl’origine
semble faible par rapport a l’ensemble des donn6es de la litt6rature(0,99
±0,03). 10-2.
Cette valeurintegre
la diffusion Raman de vibration-rotation.Pour
I’ éthylène,
la valeur àl’origine
est :Cette valeur
integre
aussi la vibration-rotation.La
plus grande
cause d’erreur est due a la difficulte d’etalonner lerapport
des intensites excitatrices pour lespolarisations
verticales et horizontales. Cette erreurintroduit une correction relative constante sur toutes les valeurs
de il
et nepr6sente
pas un caractere drama-tique
pour 1’etude des variations de n. La forte d6croissance de lacourbe q
pourC2H4
vient du fait que dans les conditionsoperatoires (t
=40 °C,
P 62atm),
on resteproche
dupoint critique (tc
=9,9 oC, Pc
=50,5 atm),
lacompressibilite
dugaz est
forte,
traduisant la tendance a la formationd’agr6gats
rayonnant enphase
et augmentantVv.
Pour les autres gaz, on a
op6r6,i
21 °C.Chaque
mesureest en fait la moyenne de dix mesures.
1.2 COMPARAISON AVEC LES CALCULS NEGLIGEANT
LES HYPERPOLARISABELITTS COLLISIONNELLES. - On suppose
qu’une
molecule souspression
conserve sontenseur de
polarisabilit6.
Soit rm(Fig. 5),
laposition
d’une molecule m, de moment
um,
k le vecteur d’onde.La
prise
en consideration desphenomenes
d’inter-f6rences entre les diverses molecules conduit a
1’expres-
sion :
Les indices inferieurs h et v
indiquent
lapolarisation
de 1’excitation. On effectue alors les calculs suivants :
- on lie les coefficients tels que
al’2 d la polarisa-
bilit6 moyenne a et a
1’anisotropie b
de lamolecule ;
- on fait une
statistique
sur l’orientation d’ensemble du milieu et on ecrit la non-correlation des orientations des molecules6loign6es (kr
nonpetit) ;
- on 6crit que toutes les molecules sont
6qui-
valentes entre elles et
6quivalentes
a une moleculeparticuliere
a ;- on utilise
1’expression
de Lorentz pour lechamp local ;
- on tient compte des fluctuations de densite pour
expliquer
les interferences sur la diffusionVv.
Les formules
(2)
deviennent :avec
urn est un vecteur unitaire
dirige
suivant l’axe de la molecule.n est l’indice de refraction.
P2
est unpolynome
deLegendre
d’ordre 2 :, R constante des gaz
parfaits, T tempera-
ture
absolue,
V volumemolaire,
xTcompressibilite
isotherme.
> indique
une moyenne sur tous les etats microsco-piques representant
un meme etatmacroscopique.
Nous utiliserons une
hypothese suppl6mentaire (not6e hypothese A).
11n’y
a pas de correlation entre les orientations des molecules même voisines. Des calculs dedynamique
moleculaire montrent que cettehypothese
n’est pas valable pour 1’azote a 1’etatliquide (Quentrec [13], Cheung
et Powles[14])
enrevanche a 1’etat gazeux dilue ceci semble assez
justifi6. Keijser,
R. A. J. a etudie[15] 1’elargissement
de la raie
Rayleigh d6polaris6e (AJ
=0)
et des raiesRaman de
rotation,
dans diff6rents gaz, a despressions allant jusqu’,i
100 atm. Les61argissements
mesurablesau
Fabry-Perot
restent faibles traduisant le peu d’efficacit6 des chocs aupoint
de vue reorientation.Wright,
R. B. etWang,
H. C.[16]
ont montre que dans le gazcarbonique dense,
le spectre Raman de bassefrequence pouvait
sedecrire
comme lasuperposition
d’un spectre rotationnel pur
comparable
a celui du gaz dilu6 et d’un spectre du auxhyperpolarisabilites
collisionnelles. Le fait de retrouver le spectre rotation- nel pur a haute densite traduit aussi la faiblesse des r6orientations.
Dans ces
conditions, Zan prend
la forme :On en deduit :
Soit en introduisant la
depolarisation
apression
nulle
(pour
F =1)
ou
Ce
r6sultat,
6tabli pour une molecule ayant un axe desym6trie optique,
s’6tend a tous les cas engene-
ralisant la definition de 6.
Ce taux de
depolarisation
est note fine’ pourindiquer
que le calcul
ignore
la contribution deshyperpolarisa-
bilit6s collisionnelles. Pour verifier cette
th6orie,
nousavons trace
(Fig. 6)
qui
doit etreindependant
de la densite selon(6).
A laprecision
des mesures(et
enparticulier
des mesures depression)
ce rapport semble constant. 11 ne sera donc paspossible
de mettre en evidence les effets colli-sionnels sur
Vv.
Sur lafigure
7 on a trace le taux dedépolarisation 17
pourl’argon
et le methane. Selon1’expression (6)
il devrait etre nul au Raman vibra- tionnelpres.
Les valeursmesurees,
de 1’ordre de10- 3,
peuvent etre attribuees aux effets collisionnels.
FIG. 6. - Etude avec la densite de VIRAP (equation (6’)).
FIG. 7. - Variation du taux de depolarisation du methane et de
1’argon.
849
Sur les
figures
8 et9,
on aporté ’1
et ’1nc pour l’azote et1’ethylene ;
on voit que ladifférence ’1 -
n nc est aussi de l’ordre de10-3
et traduit les effets collisionnels.Sur le
plan
descalculs,
ceci montrequ’il
fautsoigner
le calcul de
Hh
et y introduire les effets collisionnels alorsqu’il
n’est pasn6cessaire
d’introduire ces effets dans le calcul deV,.
FIG. 8. - Variation de n et de fine en fonction de p : cas de l’azote.
FIG. 9. - TI et TIne: cas de 1’ethylene.
1. 3 ETUDE DE LA DEPOLARISATION EN FONCTION DE LA DENSITE. - Nous venons de montrer que la
d6pola-
risation etait
plus
forte que celle calculee enn6gligeant
les
hyperpolarisabilit6s
collisionnelles.Quand
desmolecules entrent en
collision,
elles forment desagr6-
gats dont lapolarisabilit6
n’estplus
la somme despolarisabilit6s
individuelles. Si on partage cettepolarisabilit6
entre les elements deI’agr6gat,
lesformules
(3)
restentvalables,
6’ incluant lapolarisa-
bilit6 propre et
I’hyperpolarisabilit6
collisionnelle.Nous avons vu
qu’il
n’etaitpratiquement
pas n6ces- saire de recalculerVv.
Cas des molécules
isotropes.
- on peut 8tre attribu6 a lapresence
devoisins p
et sera note6’P,
nous suppo-serons que le mecanisme de
perturbation
est binaire.La formule
(3)
peut seg6n6raliser
en red6finissantZan
A tres basse
densite,
lescouples
aq et mp sontdisposes
au hasard sauf si aq et mpdesignent
le memecouple (a = m, q = p ou a = q, m = p).
On en deduit alors :
ou 2
6,r ,(r) repr6sente
ladependance
del’anisotropie
collisionnelle du
couple
avec la distance r de seselements, g(r)
est la fonction de distributionradiale,
v la densit6
numerique.
A tres basse densite :
et cette
expression
devient :avec :
A une densite
quelconque,
il faut apporter diverses corrections a cetteexpression
,-
g(r)
n’estplus egale
a p ; ceci introduit une cor-rection L :
- F n’est
plus 6gale
al,unit6,
il est calculable avec1’equation
d’6tat.- Les differents
couples
aq et mp tendent a secorreler et il
apparait
un facteur d’interférence portantsur 1’emission des
couples qui
peut etreexprim6
par le terme 1:On en deduit :
a tres basse densite : L = I = F =
1,
et on retrouve(9).
Dans
l’argon
et lemethane,
le termeI joue
un roletres
important
dans la non-linearite deq(p) (Fig. 7).
On peut d6duire que la theorie des
couples indepen-
dants n’est valable que dans un domaine de densite inferieur a
quelques
dizainesd’amagats
pour ces gaz.L reste un facteur voisin de un et nous nous contente-
rons de 1’estimer sommairement de la
faqon
suivante :on
prend
pourpotentiel,
unpotentiel
desphere rigide ;
on utilise la valeur de
g(r)
estimee aux densites mode- rees et onprend
pourbc
sonexpression
en theorieD.I.D.
on en deduit :
ou 6o est le diam6tre
mol6culaire, Vo
le volume molaire dans les conditionsnormales,
N le nombre d’Avo-gadro.
Le calcul de I a ete effectue par diff6rents auteurs suivant diff6rentes m6thodes.
Thibeau,
M. et coll. ontrepr6sent6
les fluctuations dans les milieux a 1’aide demodeles,
modele lacunaire[17],
modele de cage[18].
Dans le
premier
modele nous supposeronsqu’il
nereste
plus
de lacunes a la densite po. Le facteur I traduit lasym6trisation
de 1’environnement avec la densite croissante. Le milieu est totalementsymetrique (I
=0)
a la densite po et on trouve :Ce resultat a ete 6tabli en theorie
D.I.D.,
mais le resultat serait le meme dans tout autre type d’interac-tion,
a condition que ce modele conserve un sensphysique,
c’est-a-dire pour des interactions deportee
suffisamment
longue.
En theorieD.I.D., Alder,
B. J.et coll.
[19]
ont calcule ce rapport : ,utilisant la
dynamique
moleculaire. Lespredictions
de ces calculs
apparaissent
sur .lafigure
10. On aadopte
pour po la valeur de la densite a 1’etatliquide.
On voit
qu’a
bassedensit6,
le modeleprévoit
desfacteurs d’interferences trop
grands, ce qui test globplo-
ment du au fait
qu’on
n’introduit pas de correlation entre lespeuplements
aux noeuds du reseau dont 1’edificepresente
des lacunes : Onexag6re
ainsi lesfluctuations
possibles
donc l’intensit6 diffus6e. Dansl’analyse num6rique,
on apartiellement rattrap6
cetexces,
enchoisissant,
pour decrirel’etat
gazeux, unevaleur de po
exag6r6ment
basse(densite
a 1’6tatliquide).
FIG. 10. - Facteur d’interference selon Alder et Thibeau.
Mc
Tague et
coll.[20], Ralph
etGray [21]
et Gel-bart
[22]
ontpropose
desdeveloppements
limites enterme du viriel de
Hh :
dont ils ont determine les deux
premiers
termes. Nesachant pas dans
quel
domaine de densite un teldeveloppement
estjustifi6,
nous n’avons pas testesur nos mesures la validite de ces
calculs,
pensant le faire ult6rieurement sur des mesures faites a tres basse densite.Cas des molécules
anisotropes. ,
Nous supposons que l’on peut superposer sans le faireinterferer,
les rayonnements lies auxanisotropies
collisionnelles etnon collisionnelles. En theorie D.I.D. le calcul du taux de
depolarisation
a ete fait parTrappeniers
et coll.[23].
Ils
supposaient qu’il n’y
avait pas de correlation entreorientations
etpositions
mol6culaires. Ils mettent enevidence
cette
absence d’interferences. Si onn6glige
851
les corrections
apportees
aV,
par leshyperpolarisa-
bilit6s
collisionnelles,
on obtient alors(avec (3)
et(6)) :
(Zan)c, indiquant
la contribution collisionnelle aZ,
peut se mettre sous la forme :L et 1 etant definis en
(10)
et(11),
on en deduit :of
Aeon.
est defini à(9).
On en deduit :
avec :
1.4 ANALYSE NUMERIQUE. - Nous en donnons ici
une version
sch6matique :
Les valeurs de
RTXtlV
ont été calcul6es àpartir
descoefficients du viriel
[24], [25], [26].
Nous avions àanalyser
les donn6es suivantes :X et Y etant definis selon
(21 ).
On a cherch6
VO, Hho,
qo par une methode demoindre carr6. Pour tenir compte du fait que X et Y
dependent
faiblement de ilo par le termeG,
on reitereplusieurs
fois le calcul. On a fait cesanalyses
dansdiff6rents domaines de
densite, chaque
domaine etatitcaracterise par la meme valeur initiale
(mesure
a ladensite la
plus basse),
et une valeur finale diff6rento notee p. Les valeurs ainsi d6termin6es deHho, V,.,
no,en fonction de p, ont ete
repr6sent6es graphiquement (par exemple figure
14 pourn0)’
Elles nedependent
que tres faiblement du domaine de densite. On
adopte
alors une valeur
unique
de "0’H, et VO,
que nousappellerons il’, Hhb et Vv6,
cequi
permet de fixer defaqon unique Vv, Hh (1)
etX,
Y(21).
On etudiealors,
par une methode de moindre
carr6,
la valeur deAcolL :
Les resultats sont
reportes
pour troistypes
de th6o- ries : interferences calcul6es selon Alder et coll.[19],
selon Thibeau et coll.
[17]
pas d’interf6rences. Ceci modifie la valeur de Yqui integre
le facteur I. Dansune bonne theorie
Aeon.
doitapparaitre
constant.A tres basse densite toutes les theories donnent le meme resultat
(I
=1).
Les valeurs deAeon.
sontport6es
sur lesfigures
11 et 12 pour Ar etCH4.
FIG. 11. - Etude avec la densite de Acollisionnel : cas de l’argon.
FIG. 12. - Acoll. : cas du methane.
On voit que les resultats les
plus
satisfaisants sont obtenus avec la theorie d’Alder etcoll.,
toutes les theories redonnant les memes resultats a basse densite(I
=1). Aeou.
6tant d6fini pour des collisionsbinaires,
c’est sa valeur
extrapol6e
a basse densitequi importe (not6e Acoll.)
et estreportee
sur le tableau suivant :Pour les molecules
anisotropes, figure 13,
seul le calcul d’Alder et coll. a eteutilise,
laprecision
n’6tantpas suffisante pour tester les différentes theories.
La theorie de
Trappeniers
et coll.[23] n6glige
lesph6-
nomenes d’interference. Utilisant la formule de Alder
et coll. et les valeurs de
q’ et
deAcoll.,
nous avonscalcul6 une valeur de
Hh
not6eHhc
par la relation :La moyenne de la valeur absolue de 1’6cart relatif moyen entre les valeurs calcul6es
(21)
et mesurees(1)
de
Hh
n’excede pas1,2 %
pour les différents gaz. Cet accord est tres satisfaisant. Pourinterpreter
la valeurde
Acoll., il
faut d6crire1’anisotropie
collisionnelle dansun choc binaire. On est alors en
presence
de deux types de theories.L’une,
theorieD.I.D.,
attribue l’aniso-tropie
aux fluctuations dechamp local; 1’autre,
theorie
E.O.,
aux distorsions6lectroniques
par colli- sions. La theorie D.I.D. futd6velopp6e
par Yvon[27]
FIG. 13. - Aeou. : cas de l’ethylene et de 1’azote.
des 1937.
L’emploi
des lasers et desystemes
de detec-tion tres sensibles rendant
possible
des mesurespr6cises relanra
l’int6ret de ces etudes et fit rechercher des solutionsnumeriques
auxexpressions
de Yvon(voir
parexemple [28]).
La theorie E.O. fut
developpee,
al’origine,
en ana-logie
avec desspectres
de translationInfrarouge
dansles gaz rares, par de nombreux auteurs
(voir
parexemple [29]) qui representerent I’anisotropie
colli-sionnelle par différentes
expressions :
Les
anisotropies
sont liees a des interactions fortes dont laportee
estbeaucoup plus
faible.Nous allons comparer ces resultats
exp6rimentaux
avec des
predictions
de la theorie D.I.D. Dans cette theorie[13],
la valeur deA,,,.,,. (9),
not6eAD. J.D., a
6t6calcul6e en utilisant le
potentiel
de Lennard-Jones( WLJ) et
la fonctionHn( y)
d6finis et tabul6s parBuckingham
etPople [30] :
- J est le diametre de L.J.
minimum du L.J.
Pour
1’argon,
nous avons calcul6AD.I.D.
avec lepotentiel simplifi6
de Maitland et Smith.Pour les molecules
anisotropes
cette formule estpratiquement (erreur
relative2,8 no)
valable si ad6signe
lapolarisabilit6
moyenne. Nous avonsadopt6
pour
potentiel
deL.J.,
celui dont les termes permettent derepresenter
au mieux les coefficients du viriel[31].
Pour
1’argon,
nous avonsnum6riquement
calcul6Aeon. (9).
Les valeurs de lapolarisabilit6
aont
etetir6es de
[33].
On en deduit les valeurs suivantes deAloii,
etA D, I. D.
853
Ces resultats sont a
rapprocher
de ceux obtenus selon differentes m6thodes : par diff6rents auteurs pour1’argon
et lemethane,
Dans cette etude nous avons obtenu pour
l’argon
une valeur
plus
6lev6e que celle obtenue par les autres auteurs. Ceci vientprobablement
d’uneanalyse plus
serr6e des
phenomenes
d’interferences(Fig.
13 et14).
En
particulier,
dans le travail[17]
Thibeau et coll.sous-estimaient les
ph6nom6nes
d’interferences et, pour des resultatsexp6rimentaux voisins,
trouvaientdes valeurs différentes de
Aeon.. L’analyse
des momentsdu
spectre
apermis (voir
parexemple
les travaux deMc Tague
et coll.[20],
Lallemand[36]
etShelton, et
Tabisz[37]),
de proposer uneexpression
debc(r) qui
tienne compte des effets D.I.D. et
E.O.;
ils posent :Pour
1’argon
ces auteursproposent
pourf (r)
desexpressions
de la forme Be-b’
ouBlrm. Reprenant
lesexpressions
donn6es par McTague
et LallemandFIG. 14. - Etude avec la densite de flo.
on trouve des valeurs de
Aeon.
de l’ordre de 1 x10- 5 qui
semblent un peu faibles(Acoll.
=(1,2
±0,1).10-5).
2. Conclusions. - Plusieurs resultats sont obtenus par ce travail :
- 11 est
possible
d’etudier1’anisotropie
colli-sionnelle des molecules
anisotropes.
Une etude du meme type a d’ailleurs ete faite surCO2
aupoint critique
parTrappeniers
et coll.[38].
Ils mettent enevidence la diffusion
multiple,
c’est-a-dire les termes treslongue portee
de l’interaction D.I.D. dont les contributions aux fluctuations dechamp
sont icinegligeables.
- Pour
CH4,
les resultats sont en bon accord avecla theorie D.I.D. Cette conclusion est confirm6e par les etudes
spectrales
de Barochi et McTague [39].
Avec ces auteurs et avec
Sung
Chun An[40] qui
atravaiII6 des
liquides,
on peut penser que lapartie
centrale du
spectre
serait essentiellement due auxeffets
D.I.D.,
et les ailes lointaines aux effetsE.O.;
la
partie
centraletransportant
leplus d’energie,
le tauxde
depolarisation
serait essentiellement du aux effets D.I.D. Pourl’argon,
il semble bien que les effets E.O.soient sensibles. Ceci est
beaucoup plus
evident avecd’autres types de molecules
(voir
parexemple
lestravaux de Triki et coll.
[41]
et de Watson et Rowell[4]).
11 faut
cependant
remarquerqu’une
theorieplus rigoureuse
des fluctuationsde champ
reste aelaborer,
certaines
simplifications
de la theorie D.I.D. sontinacceptables :
enparticulier
lechamp
cree par un atome sur son voisin estspatialement rapidement variable,
les correctionscorrespondantes
sontignorees
bien
qu’elles puissent
8tre consid6rables[42]. Quoi qu’il
ensoit,
seul un calculquantique
peutd6passer
lesapproximations
D.I.D. ou E.O. Desprogres impor-
tants ont 6t6 faits r6cemment
[43].
- Les collisions d’ordre eleve sont bien
repr6sen-
t6es dans un gaz a densite mod6r6e par les calculs de
dynamique
moleculaire d’Alder et coll.[19],
le modelelacunaire de Thibeau
[17]
etant moins satisfaisant.A 1’etat
liquide,
les etudes deSung Chung
An[40]
etPierrot (1)
surAr, Kr, CH4, CF4
etC(CH3)4
montrent(’) Perrot, M., communication privee.
que le modele
[17]
semble donner de meilleurs resultats(en adoptant
pour po la densite a 1’etatsolide,
cequi
est
satisfaisant).
Ce meilleur accord serait du a lasimplicite
du calcul dans le cas du modele lacunaire.Remerciements. - Nous remercions M.
Massat,
H.de l’aide
qu’il
nous a fournie dans laconception
de1’appareillage
et M.Lallemand,
P. pour nous avoirpermis
d’effectuer des essaispr6litninaires
dans sonlaboratoire.
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