HAL Id: jpa-00237477
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Submitted on 1 Jan 1878
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Chaleur spécifique et chaleur latente de fusion du platine
J. Violle
To cite this version:
J. Violle. Chaleur spécifique et chaleur latente de fusion du platine. J. Phys. Theor. Appl., 1878, 7
(1), pp.69-78. �10.1051/jphystap:01878007006900�. �jpa-00237477�
69
CHALEUR SPÉCIFIQUE ET CHALEUR LATENTE DE FUSION DU PLATINE ;
PAR M. J. VIOLLE.
1. La chaleur
spécifique
duplatine
a été mesurée à i oo,8oo,
100o et I 200°, sur du métal bien pur, dû à l’extrême
obligeance
de 31. H. Sainte-Claire Deville.
La chaleur
spécifique
moyenne entre zéro et800°,
déterminéeavec
l’appareil classique
de M.Regnault,
a été trouvéeo,0323.
Pour avoir la chaleur
spécifique
moyenne entre zéro et800°,
ona introduit dans un même moufle horizontal le réservoir de por- celaine d’un thermomètre à air de M.
Deville,
et un vase en bis-cuit contenant la masse de
platine
soumise àI’expérience ;
le moufleétait chauffé au gaz dans un fourneau à double
enveloppe, système
Perrot.
Lorsque
latempérature
de toutl’appareil
était devenue bienstationnaire,
on enlevait le vase contenant leplatine,
on re-tirait le métal et on le
plongeait rapidement
dans uneéprouvette
en
platine placée,
l’orifice enhaut,
au milieu de l’eau du calori- mètre : on fermaitl’éprouvette
avec unpetit
couvercle enplatine.
Quand
leplatine
s’était refroidi au-dessous de I00°(c’est-à-dire
au bout de douze à
quinze minutes),
on renversaitl’éprouvette
avecl’agitateur,
de manière à assurerl’équilibre
detempérature
entre leplatine
et l’eau du calorimètre.L’équilibre
n’était finalement atteintqu’après
untemps
assezlong :
aussi avait-on eu soin d’installer le calorimètre dans une enceinte àtempérature
constante, sur le mo-dèle de celle
qu’a adoptée
M. Berthelot. La correction de refroi- dissement se faisait suivant la méthodeindiquée
par M.Regnault
et
développée
par M. Pfaundler. Soient v et v’ les vitesses de refroi- dissement du calorimètre avant etaprès l’expérience ;
soient 3 latempérature
au moment dumélange
et~1, .3-2,
~3, ..., ~n la série destempératures
observéesjusqu’à
ce que le refroidissement deviennerégulier,
étant parconséquent
lapremière température
àpartir
de
laquelle
on ait !:t11. -~n+1
=~n+12013~n+2
==~n+2 2013 ~n+3=
... = V’.Pendant une
minute quelconque
del’expérience,
le refroidissement du calorimètre estJ. dc Phrs., t. VII. (Mars 1878.)
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:01878007006900
70
a et x étant tous les deux inconnus.
JBlais,
si l’ondésigne
par~-p,
~-(p-1),...,~-1
lestempératures
observées ayantl’expérience
que l’on pose
et que l’on pose de méme pour la suite des
températures
notéesaprès l’expérience
on aura
d’où
et par
conséquent
ce
qui donne,
pour les minutes successivesaprès
lemélange,
Et par suinte
où )
:3-,.désigne
la somme de toutes lestempératures
observées de~n-1.
Appliquons
cette méthode aux nombres trouvés dansl’expé-
71
rience II du
4 janvier 1877 :
On voit que
ù
La correction est alors
72
Mais
Telle est la variation de
température
ducalorimètre ;
en la multi-pliant
par la masse en eau del’instrument, I344gr,
I g, on a la quan- tité de chaleur cédée par lepoids 423gr, I4
deplatine
se refroidis-santdeT
à t ( 1 ) .
Pour mesurer la
température T,
on a laissé le ballon de porce- laine librement ouvert à l’air secpendant
toute la durée du chauf-f’age ;
ceballon, qui jaugeait 275cC
àzéro,
étaitdonc,
au momentoù l’on a
pris
leplatine, plein
d’air à lapression atmosphérique 730mm,9
et à latempérature
T. Par unjeu
convenable du robinetsupérieur
dumanomètre,
on a alorssupprimé
la communicationavec
l’atrnosph.ére ; pendant
lerefroidissement,
on a maintenu le volume du gaz constant;l’lnalement,
on aplongé
le ballon dans de l’eau àI60,5
et mesuré lapression
du gaz ramené au volume initial. On a ainsi les deux états suivants d’une même masse de gaz, en tenantcompte
d’un volume 3cc(tubes
decommunication, partie supérieure
dumanomètre) qui
est resté à latempérature
du laboratoire.
(1) La température de l’enceinte, mesur ée au thermomètre plongeant dans l’eau de cette enceinte, était 150,5; la formule x = 03C4201303BD
’1:, -’:
donne 150,1.v -v
(2) MM. H. Sainte-Claire Deville et Troost ont montré (Comptes rendus, t. LIX, p. 162) qu’avec un ballon de porcelaine (et sans doute aussi avec un ballon en verre), il faut
tonir compte d’une double variation de volume : i° la variation passagère représentée
par VokT,k étant le coefticient de dilatation de la matière du ballon, coefficient va-
riabla avec la température et qu’ils ont mesuré jusqu’à 1500°; 2° une variation per- manente qui persiste après que le ballon est revenu à la température ordinaire. Cette deuxième variation, toutefois, devient insensible avec les ballons de Josse quand on
73
bn peut
donc écrireU.sOLl
Il n’est pas inutile de remarquer que la méthode suivie pour dé- terminer les
températures permet
dans toute l’étendue desexpé-
riences des mesures exactes à moins de il
près,
tout en laissantl’avantage
de ne pas exposer leballon, lorsqu’il
esttrès-chaud,
à desexcès de
pression capables
de le déformer. Pour évaluer la varia- tion detempérature
ôTcorrespondant
à une variation depression
donnée
03B4h,
onpeut négliger
dansl’équation
duproblème
les termesde correction
qui
n’influent pas sensiblement sur laquantité
à éva-luer ;
on a alorssimplement,
enappelant
II lapression atmosphé- rique,
Il lapression
finale et a le coefficient de dilatation del’air,
à
I ooo°,
H étant760mm,
Ia est à peuprès 18omm;
on a alorsMais les lectures au manomètre se font avec un cathétomètre donnant le
io
demillimètre; toutefois,
comme lapression
atmo-opère plusieurs fois de suite à une même température, tant qu’on n’approche pas trop
du point auquel le ballon a été cuit. Ainsi j’ai observé les volumes suivants d’un même ballon après sept ch3ufIes aux températures indiquées :
74
sphérique
nepeut
être exactement connuequ’au -L 1 0 de millimètre,
les
pressions
doivent êtreregardées
comme mesuréesà £
de mil-limètre et par
conséquent
lestempératures
auo°, 655 près.
L’expérience
IIdu 4 janvier 1877
conduitainsi,
pour la chaleurspécifique
moyenne duplatine,
entre zéro et787°,
au nombre0,0364.
Une autreexpérience,
1 du mêmejour, donne,
entre zéroet
7800, 0,0366.
On a donc0,0365
pour la chaleurspécifique
moyenne du
platine
entre zéro et7840.
La chaleur
spécifique
moyenne entre zéro et i ooo° a été obtenueexactement de la même manière. On a toutefois introduit un chan- gement
important
dans unepartie
desexpériences.
Pour éviterl’incertitude
qui
existetoujours
sur une correction de refroidisse- ment,quand
même cette correction est faible( elle
nedépassait
paso°,3
pour un excès due 1 i à12°),
on asupprimé,
dans certainesexpériences, l’éprouvette
deplatine
euplongé
directement lepla-
tine chaud dans l’eau. Il serait
impossible d’opérer
ainsi à 3oo ou4ooo,
parcequ’il
seproduirait
unequantité
très-notable de vapeur.A. r ooo° et
au-dessus,
on n’a au contraire aucundégagement
devapeur : le
platine
incandescent traverse l’eau sans envaporiser
unequantité appréciable
et,lorsqu’il
est au fond ducalorimètre.,
onpeut facilement,
par uneagitation convenable,
éviter tout accident.Mais le
temps
nécessaire pour atteindre latempérature
station-naire se trouve alors réduit de
quinze
ouvingt
minutes à une frac-tion de
minute,
cequi supprime
à peuprès complètement
toutecorrection de refroidissement. Les résultats de douze
expériences faiues,
les troispremières
par l’ancienneméthode,
les autres par immersion duplatine
dans l’eau ducalorimètre,
ont été :(Ton
o,o3j7
pour la chaleurspécifique
moyenne duplaLine
entrezéro et I000°.
En
reirplaçant
le four Perrot par un autre four à double enve-loppe,
chauffe à l’aide d’un chalumeauSchloesing,
on a pu fixer etmesurer des
températures
voisines de 12000. Ce four à chalumeauSchl0153sing,
construit comme lepremier,
par 31.wiesmegg,
donne73 même facilement des
températures très-supérieures à i 9-ool,
maisdont la mesure n’a pas encore pu être effectuée. Dans les
expé-
riences à 800 et 1000°, les
températures,
mesurées au manomètredu thermomètre à
air,
étaientobtenues,
commeje
l’aiexpliqué plus haut,
en ralnenant le gaz, toutcompte
fait des variations de volume du ballon deporcelaine,
au même volume au commen-cement et à la fin de
l’expérience,
et notant la variation de pres-sion ;
dans lesexpériences actuelles,
on aopéré
et par variation depression
et par variation devolume;
latempérauure
a donc étémesurée
chaque
fois de deux manières différentes.’10ici,
parexemple,
les nombres relevés le4
août1877.
Pendantle
chaunage,
l’air secqui remplissait
d’abord le ballon à latrempé-
rature
17°,4
et sous lapression 744mm ,4
s’est dilaté souspression
constante, de manière à
remplir le,ballon
et la branche fermée du manomètrejusqu’à
la division526,35,
cequi
donne les deux états successifs de la même masse de gaz.On a donc
d’oii
Les mesures
qui
caractérisent le deuxième état étantrelevées,
on a ouvert le robinet
supérieur
du manomètre à l’air sec, on averse du mercure de manière à atteindre la
partie supérieure
dela branche fermée : le niveau étant alors le même dans les deux
branches,
on asupprimé
la communication avecl’atmosphère
etopéré
à volumevariable,
comme il a été ditplus
haut. On a ainsiobtenu les mesures suivantes :
76
ce
qui
donned’où
on a
donc, d’après
ces deux mesures,L’échauffement observé au calorimètre
ayant
été14°,33 (cor-
rection faite du refroidissement
qui
intervient pouro°, 16),
on endéduit,
pour la chaleurspécifique
moyenne entre zéro etII93°,5, 0,0389.
On a trouvé de méme :o,o388
àII68°,
cettetempérature
étant donnée par les deux mesures 1171 etII65;
o,o388
àII6S°,
cettetempérature
étant donnéepar les
deuxmesures
II69
et 1166.Ainsi la chaleur
spécifique
moyenne entre zéro etl 1770
est0,0388.
Toutes ces mesures se résument fidèlement en là formule sui- vante,
qui peut
donc être considérée comme donnant la chaleurspécifique
moyenne duplatine
entre zéro et tjusqu’à
12000 :On en déduit
On a ainsi les données nécessaires pour la mesure exacte, par
une
simple expérience calorimétrique,
de toutetempérature
com-prise
entre zéro et I200°.La chaleur
spécifique
vraie dulatine
p à tdegrés,
,dQ dt,
dt est, dansles mêmes
limites,
77
ce
qui
donneII. On a mesuré la
quantité
de chaleur cédée par Igr deplatine
solide du
point
de fusion à zéro. A ceteffet,
on fondait une cer-taine
quantité
deplatine,
onplongeait
dans leplatine
fondu un fildu même métal contourné en
spirale,
et, au moment on la surfacedu bain se
solidifiait,
on enlevait à l’aide de ce fil une rosette deplatine
solide que l’onimmergeait
dans l’eau du calorimètre. Aveccinq
rosettes,pesant respectivement
on a successivemen t observé les échauffements suivants de l’eau du
calorimètre.,
pour 1 gr deplatine :
moyenne
La masse en eau du calorimètre étant ici
Io52gr,524,
on a74", 73
pour la
quantité
de chaleur cédée par Igr deplatine
dupoint
def’usion à
i 5°, température
moyenne duliquide calorimétrique
dansces
expériences ;
et, parsuite,
laquantité
de chaleur cédée par 1 gr déplatine
solide dupoint
de fusion à zéro estSi l’on admet que la chaleur
spécifique
duplatine
estreprésentée jusqu’au point
de fusion par la formule linéaire donnéeplus haut,
il en
résulte,
pour latempér ature de fusion
duplatine,
mais l’accroissement de la chaleur
spécifique
duplatine
avec latempérature
s’accélère sans doute auvoisinage
dupoint
defusion,
le
platine
passant par l’étatpàteux
avant de devenirliquide ;
la78
température
vraie defusion,
autantqu’il
estpermis
alorsde parler
d’une
température
defusion,
doit donc êtrequelque
peu infé- rieure au nombre ainsi obtenu.III. En coulant dans
l’éprouvette
deplatine
du calorimètre un certainpoids
deplatine
fondu etpris
aussiprès
quepossible
dupoint
defusion,
onpeut
mesurer la chaleur totale defusion
dumétal,
c’est-à-dire laquantité
de chaleur nécessaire pour trans- former 1 gr deplatine à
zéro enplatine liquide
à latempérature
même de fusion : avec des
poids
de
platine fondu,
on a observé successivement les écliauffements suivants de l’eau ducalorimètre,
pour ig’ deplatine,
moyenne
La masse en eau du calorimètre
étant,
dans cesexpériences 1345gr,42, on a
pour la chaleur totale de fusion duplatine,
àpartir
de17°, température
moyenne de l’eau ducalorimètre IOIu,85,
et, parsuite,
pour la chaleur totale de fusion àpartir
de zéro
Si l’on en retranche la
quantité
de chaleur q nécessaire pourporter
1 gr de
platine à
latempérature
defusion,
on a la chaleur latente defusion
IV. Le
point
de fusion del’argent,
déterminé au cours de cesrecherche,
sur un échantillond’argent
purqu’a
bien voulu mepréparer
M.Lory,
a été trouvé954°, température
sensiblement inférieure à celle que l’on admet ordinairementd’aprés Pouillet,
I000°,
mais bien v oisine du nombre96o"
donné par M. EdmondBecquerel (Annales
de Chitî-iie 1 et dePhysique,
3esérie,
t.LXVIII,
p.