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La chaleur spécifique des liquides et leur constitution

Léon Brillouin

To cite this version:

(2)

LE

JOURNAL

DE

PHYSIQUE

ET

LE

RADIUM

LA CHALEUR

SPÉCIFIQUE

DES

LIQUIDES

ET LEUR CONSTITUTION

Par LÉON BRILLOUIN.

Professeur au

Collège

de France.

Sommaire. 2014 Dans un solide isotrope, on a, pour chaque longueur d’onde, deux ondes transver-sales et une onde longitudinale. Considérons un liquide comme le cas limite d’un solide sans rigidité

(03BB ~ 0 ; 03BC. = 0); les deux ondes transversales deviennent un système de mouvements tourbillonaires

libres; les ondes longitudinales subsistent seules. Pour un liquide monoatomique de N atomes, on a

ainsi 2 N mouvements libres

d’énergie

moyenne ½

kT, cinétique

pure)

et N mouvements de vibrations

longitudinales, d’énergie moyenne kT; cela donne une énergie totale 2 Nk T et une chaleur spécifique à volume constant 2R, intermédiaire entre celle des solides (3 R) et des gaz (3/2 R).

Les liquides monoatomiques réels montrent une chaleur spécifique voisine de 3 R, auprès du point de fusion et descendant à 2R, au point critique. On doit donc admettre une sorte de microstructure cristalline à basse température, l’état liquide idéal ne se réalisant qu’auprès du point critique. Ce fait vient à l’appui d’un point de vue souvent rappelé dans les travaux récents sur les liquides.

SÉRIE

VII. TOME VII. N°

4.

AVRIL

1936.

1. Structure des

liquides

et mécanisme de la fusion. - Toute une série

d’expériences

récentes ont ramené l’attention sur la constitution des

liquides,

problème

fort difficile et mal résolu. On s’était

pendant

longtemps

laissé

guider

par la continuité des états

liquide

et gazeux, et de très nombreux auteurs ont

étudié les

propriétés

des

liquides par

une extension de

la théorie

cinétique

des gaz. Ces méthodes ne donnent

des résultats utiles que pour les

liquides

au

voisinage

du

point

critique.

Lorsqu’on

s’intéresse aux

liquides

à basse

température, auprès

du

point

de

fusion,

il faut raisonner

autrement,

et se

représenter

le

liquide

comme une sorte d’entassement de microcristaux

(1).

Le

problème

de la fusion est étroitement lié à celui de la structure des

liquides.

Mon

père

a

présenté,

à ce

sujet,

des remarques

importantes,

en divers

mémoires,

depuis

1898 ;

il affirme que la fusion est déterminée par

un manque de stabilité du

solide, qui

devient

incapable

de résister à un effort

tangentiel

(1).

(1) Pour la bibliographie sur ce sujet, je renvoie à la thèse de M. MAGAT. Annales de Physique. 9936 ; on se reportera aussi

aux deux intéressantes notes : P. DEBYE. Physik. Z., 1935, t. 36,

p. 100 et i93.

(2) M. BRILLOUIN. Théorie de la fusion...., Ann. de Chim.

et de Phys. 1898, t. 13, p. 264-27~; Théorie thermodynamique des solides ..., An1i. de Physique, ~91~, sér. 9, t. 1, p 433-.t56;

Fusion anisotrope; lubréfiants ideaux, J. Physique, 1920 ; sér. 6,

t, 4. p. 33-38; ce dernier article représente une curieuse

antici-pation de la théorie moderne des lubréfiants.

Cette

hypothèse

est

suggérée

par le fait qu’un solide fond

toujours

à une

température

bien

définie,

en l’ab-sence de tout germe

liquide.

Un retard à la fusion est

tout à fait

exceptionnel;

au contraire un retard à la solidification

(une

surfusion)

est un faitcourant. D’autre

part,

la

rigidité

des solides diminue

toujours

lorsque

la

température s’élève,

certaines formules

empiriques

conduisent à

prévoir ;~.= 0

à la

température

de fusion. La fusion

peut prendre

des caractères très

différents,

suivant la nature de l’instabilité du solide. Considérons

un

cristal, ayant

une direction de

clivage

nette

(mica);

si la résistance au

clivage s’annule,

nous obtenons un

corps

liquide

très

particulier,

avec structure en couches

rigides glissant

les unes sur les

autres;

c’est ce que mon

père prévoyait

en 1920 comme

type

de

lubréfiant;

et les recherches récentes sur les huiles de

graissage

ont entièrement

justifié

cette

prévision.

Passons à un autre cas

extrême,

le solide

isotrope;

il se caractérise par deux coefficients d’élasticité de

Lamé X et

si p.

s’annule,

le solide

isotrope

se trans-forme en un

liquide parfait, puisque le corps

n’offre

plus

aucune résistance aux

glissements;

il ne

peut

plus

propager aucune onde

transversale,

mais

garde

une

compressibilité

finie,

définie par ~,.

Supposons que le

coefficient

étende

progressivement

vers

zéro,

lorsque

T

augmente,

et nous aurons la fusion

pâteuse ;

la fusion

nette,

observée sur les corps purs,

exigerait qu’à

une

(3)

154

certaine

température

le

coefficient p.

tombe brutale-ment à zéro.

Je vais

développer,

dans cet

article,

l’étude d’un tel

liquide

idéal,

en me bornant au cas des corps

mono-atomiques

(gaz

rares, métaux

liquides,

etc.).

En

fait,

nous verrons que cette

conception

d’un

liquide

idéal ne

correspond

pas aux faits

d’expérience,

notamment aux valeurs des chaleurs

spécifiques

des

liquides monoatomiques.

On est donc contraint

d’ad-mettre un

point

de vue intermédiaire : un

liquide,

à basse

température,

serait un réseau cristallin

défini,

mais

présentant

une ou

plusieurs

directions de

plans

de

clivage

infiniment facile. La

distinction,

par

rapport

au

liquide idéal précédent,

est essentielle : nous aurons,

dans de très

petits

domaines,

des structures

cristalli-nes ; ces cristaux résistent à un effort

tangentiel,

si celui-ci s’exerce dans une direction autre que celles de

clivage

infiniment facile. Y

2..igitation thermique

des solides,

rappel

des faits essentiels. - La théorie des solides a

pris

un

aspect,

classique

maintenant,

depuis

les travaux de Born et

Debye.

Considérons un corps monoatomique,

cristallisé en un réseau

solide;

ce cristal

peut

être le

siège

d’ondes

élastiques

de trois

types

différents. Pour

un corps isotrope, ces trois

types correspondent

à une

onde

longitudinale

et deux vibrations transversales

perpendiculaires;

dans un

cristal,

si l’on se donne la

direction de

propagation

de

l’onde,

on a trois directions

de vibrations

possibles, perpendiculaires

entre

elles,

mais

qui

ne sont pas exactement

longitudinales

ou

transversales.

Prenons un volume

V,

en forme de

parallélépipède

rectangle,

d’arêtes

Li, L7, L3,

et

adoptons

snr cette surface limite les conditions «

cycliques

» de

Born ;

les

ondes ainsi définies

sont (1)

ni, n3 entiers

positifs

ou

négatifs.

Dans un

réseau,

la

périodicité de structure intervient pour limiter les

valeurs

possibles

des a1, az, a3, de telle sorte que ce

- 1

vecteur a,, de

longueur x,

reste

compris

à l’intérieur de

I..

a «

prernière

zone » ; le raisonnement e;t

identique à

celni

quêtai

donné pour les ondes T des électrons (’). Cette

première

zone contient A

points (a1,

a2, ce

qui

donne N vibrations de chacun des trois

types;

pour

un corps

isotrope

cela

signifie

N ondes

longitudinales

et ±jV ondes transversales. Les formules

approchées

de

Debye

se retrouvent si l’on suppose : Il que toutes

(’) Cf. p. ex. L. BRILLOUIN, J. de Physique, 1935, t. 6, p.

(2) L. Bpti,Lo-uirî. J. de 1933. t. 4, p. 341 on vérifie facilement que cette limitation à l’intérieur de la première zone

correspond exactement aux résultats indiqués par Born sur

divers types de réseaux et donne la solution générale du

problème.

les ondes d’un certain

type

ont la même vitesse de

propagation

W [p.

ex. pour les ondes

longitudinales

[et

pour les

transversales] ;

et 2° que la surface

polyédrique

limitant la

première

zone

peut

être

rem-placée

par une surface

sphérique

de même volume intérieur

(fig. 1) ;

on définit ainsi une certaine

longieemt

Première zône, pour un réseau Sphère de Debye de même

cristallin cubique centré; ré- volume intérieur que la

seau réciproque cubique à faces première zône.

centrées. Cette première zône a

, , , 1

un volume

intérieur 1.

v

d’ronde limite

la

nzêjne pour les

types

et cieux

fréquences

l£nzites l et pour ondes

longitu-dinal;s et transversales

v étant le volume de la maille

élémentaire,

ou volume

occupé

par un atome dans le solide.

L’énergie

interne du solide sera

représentée

par

deux

fonctions

de

Debye

séparées,

l’une pour ondes

longitudinales,

et l’autre pour ondes transversales

A haute

température, (1)

tend vers la valeUI’ kT et naus obtenons

ce

qui

donne une chaleur

spécifique à

volume constant

c,= 3R,

suivant la

règle

de

Dulong

et Petit.

De ce

résumé,

je

veux seulement retenir un

point

essentiel : le solide

isotrope

cornposé

de N atomes

possède

N vibrations propres du

longitudinal

et

24V du

type

Si

j’insiste

sur ce

poiut,

c’est

qu’il

ne ressort pas

nettement des

exposés

usuels de cette

question. Debye

avait,

dans son mémoire

original,

adopté

une

fréquence

limite v» unique

pour les deux

types

d’ondes,

alors

qu’il

est

beaucoup plus

correct de

prendre

une

longueur

(4)

distinc-tes. Cela ressortait

déjà

des

exposés

originaux

de

Born,

- et

j’ai toujours préféré

ces définitions

(~).

Pour les solides

usuels,

la formule

(3)

à deux termes

ou la formule

unique

de

Debye

sont presque

équiva-tentes,

car les deux vitesses

et

Wll’

des OllÙPS ne

diffèrent pas énormément: mais si

je pense à

un corps

où ces deux vitesses seraient très

différentes,

il est essentiel de

prendre

la formule

(3).

En

particulier,

si

je suppose que le

coefficient p.

tende vers

zéro,

j’aurai :

, ._

Je me

représente

donc un

liquide

«

parfait

» comme

le cas limite d un solide sans

rigidité

--~ 0);

il me

;faut examiner ce que deviennent les 2/V

degrés

de liberté des vibrations transversales.

3.

Agitation thermique

d’un

liquide

idéal.

-Au

paragraphe précédent j’ai adopté

les conditions

cycliques

sur la limite du coxps

solide ;

ces conditions

sont très

commodes,

parce

qu’elles

font

apparaître

des ondes libres

(1) ;

mais elles

sont,

en

fait,

très

artifi-.’Cielles. On obtient un

problème plus

réel,

si l’on

demande,

sur le

parallelépipède

limite,

la nullité du

-déplacement

normal u

et de la

dérivée

ee suivant laSu

normale,

du

déplacement

(2);

la solution est la sui-vante :

m2 ~3 entiers

positifs.

Si le vecteur

A, A2 A3

est dans la direction

b,, b2, b3,

Dn obtient un

système

d’ondes stationnaires

longitudi-nales ;

si au contraire le vecteur

A, , ~ 2, A3

est

perpendi-claire au vecteur

bi,

b2, b3,

les formules

(6)

donnent

un

système

d’ondes stationnaires

transversales ;

les

équations

d’élasticité

indiquent,

dans les deux cas, des

vibrations

sinusoïdales,

de

fréquences.

(1) L. BRILLOUIN. Quantenstrctistik, Springer, Berlin, 1931, p. 261. J’avais à cette époque, considéré seulement un réseau cubique simple; la première zone était aussi cubique; il est aisé de voir que dans le cas général, la première zone a une forme

polyé-drique plus compliquée R. PEIERLs, Annales Iristilut Il. Iloiricaré, 1935, t. 5, p. 192.

(2) Cette méthode avait été utilisée par A. SOMMERFELD, dans

ses leçons de 1913, et je l’ai suivie dans ma Thèse, Ann. de rEcole Normale Sup., sér. 3. 1920, t. 37, p. 360. Les b sont

positifs; ils ne remplissent que 1/8 de la première zone, mais ils sont 8 fois plus denses, ce qui redonne le même nombre N de vibrations propres qu’au paragraphe précédent; on a en

effet

W =

Wl

pour ondes

longitudinales

ou

transver-sales.

Supposons

maintenant,

que p. et

JVtr

tendent vers

zéro;

les

fréquences v

des oscillations transversales

s’annulent : un mouvement du

type transversal,

s’il est

amorcé,

n’éveille aucune force

élastique

qui

s’op-pose à sa

continuation ;

il va donc

persister

et nous

donnera un

système

de

tourbillons,

avec la

répartition

suivante pour les vitesses.

La condition

d’orthogonalité

de b et B

oblige

à

prendre

deux des B d’un

signe

et le troisième de

signe

opposé.

La

figure 2 représente

les mouvements

longi-ml == 4 m2 - 3 m3 0 Ondes stationnaires trans-Ondes stationnaires longitu- versales :

dinales :

ai "

a2’

,

. Centres de dilatation ins-tantanée.

o Centres de compression

instantanée.

Fig. 2.

tudinaux et transversaux pour le cas de deux

dimen-sions

(b3

^

0).

La

figure

3

indique

les mouvements du

type

transversal(8),

c’est-à-dire les tourbillons dans un

volume

Si l’on examine le mouvement

représenté

par

(8),

on constate

qu’il

laisse la densité constante et

pourrait

donc

s’appliquer

à un fluide

incompressible.

En

revanche,

il ne

respecte

pas, à lui seul, les conditions

bien connues en

mécanique

des fluides

p,

pression

ces conditions

(~)

sont d’ailleurs du 21 ordre par

rap-port

aux vitesses.

Je ne désire pas

aborder,

pour le

moment,

le détail de ce

problème

de

tourbillons;

je

veux seulement en

tirer les conclusions au

point

de vue de

l’agitation

thermique

d’un

liquide

idéal = aurons

(5)

156

rnouveneents transversaux deviennent A haute

température,

chacun de ces mouvements

prend

une

1

énergie

cinétique

les vibrations

longi-2

tudinales ont en

plus

une

énergie potentielle

moyenne

1 k

11

au total 2

et nous devons

prévoir

une chaleur

spécifique

à volume constant

au lieu de cv = 3 R = 6 calories pour le solide.

Fig. 3. -

Répartition des vitesses, suivant les formules (8), dans

une cellule de côté

2013~,

L2, -. L3

On y reconnaît des systèmes

y m2 m3

de tourbillons dont le centre est au milieu de chacune des faces perpendiculaires et x3; le dessin suppose B, et R;;

positifs; Bz négatif. Les mouvements se répètent par continuité dans les volumes voisins.

Précisons en

quoi

ce résultat se

distingue

d’hypo-thèses antérieurement

adoptées.

J’ai consacré

déjà

plu-sieurs mémoires à l’étude des

liquides

(1); j’adoptais

alors le

point

de vue

indiqué

par Sommerfeld

(2):

dans

un

fluide,

on veut conserver 3 N

degrés

de

liberté;

or,

il

n’y

a

plus

que des ondes

longitudinales;

on attri-buait donc les 3 N

degrés

de liberté à ces

ondes,

au

lieu de l1’

qui

leur reviennent

naturellement ;

cela conduisait à admettre une

longueur

d’onde limite

/4 4 3

9 l’

plus

courte que dans les

solides,

où l’on a

1/3

3B"

d’après

(2).

(1) L. BRILLOUIN. Thèse,1920, loc. cit. ; Ann. de

Physique,

1921,

t. , p. 88; J. de Physique, 1922, t. 3, p 326-362 ; J. Physique,

1925, t. 6, p. 33’1; 8cientia. 1932, p. 206.

A. SoMMERpELD. Proôle11le der Illeglânge, Vortriige übel die kinetische Theorie, GÕttingen, 1913, Teubner, 1914, p. 126.

Cette

conséquence

m’avait

toujours

paru très

gê-nante : comment

concevoir,

dans le désordre d’un

liquide,

la

possibilité

de voir se propager des ondes

plus

courtes que dans un cristal bien

régulier?

En

outre,

j’avais

l’impression

nette

qu’on

omettait de tenir

compte

de tous les mouvements de

glissement,

qui n’étaient pas contenus dans les oscillations

longi-tudinales.

-Le raisonnement que je donne

aujourd’hui

est

cer-tainement

plus

correct,

et

représente

un passage à la

limite

(~

->-

0)

conduit

rigoureusement.

Les

hypothèses

anciennes, inexactes,

donnaient 3IV

degrés

de liberté de

vibration,

comme dans un

solide,

donc

4.

Liquides

réels et fluide idéal. - Un fluide

idéal, monoatomique,

tel que

je

l’ai

imaginé,

donne-rait une chaleur

spécifique (à

volume

constant)

infé-rieure à ~l~ aux basses

températures

et tendant vers 2R

à

température

élevée. En

effet,

à basse

température,

il faudrait

quantifier

les N oscillateurs

longitudinaux,

ce

qui

donnerait une formule de

Debye ;

quant-aux

2N

tourbillons,

on

pourrait

essayer de les

traiter,

au moins

approximativement,

comme autant de rotateurs

quan-tifiés ;

leur contribution à la chaleur

spécifique partirait

de zéro

T =

0)

pour atteindre R à haute

tempéra-ture ;

la courberésulta,nte aurait

l’aspect représenté

en

trait

plein

sur la

figure

1.

Fig. 4.

Les

liquides

monoatomiques

réels suivent une tout

autre loi : M.

Magat

et Bauer

(1)

ont discuté

quelques

exemples;

He, A, Ne,

Hg,

Cs Leurs résultats sont

ras-semblés sur la

figure

5. La chaleur

spécifique

part,

grosso

modo,

de 3~ au

point

de fusion pour descendre à

~R,

au

point

critique.

La

figure

donne les valeurs en

fonction d’une

température

réduite

U ; 0 =

0

corres-pond

au

point

de fusion et 6 = 1 au

point critique.

Les

points

expérimentaux

relatifs à

A, Ne,

Hg,

Cs se

groupent

très convenablement autour d’une même

courbe ;

pour

l’hélium,

on est à très basse

température,

la chaleur

spécifique

est

beaucoup

plus

faible

(échelle

de

(droite)

et monte peu à peu. Toute théorie

quantique

donnera une chaleur

spécifique

croissante de ce genre.

Puisque

les

liquides

réels fournissent une chaleur

,

spécifique

3

R auprès

du

point

de

fusion,

c’est

qu’à

ces

,

(1) L. BRILLOUIN. Actualités Scientifiques, revue, 1936, t.’1.

n

M. et E. BAUER, Actualités Scientifiques, revue, 1936, t. ~,

(6)

températures

ils se

comportent

encore presque comme

des

solides ;

les tourbillons

du §

3 ne

peuvent

se

pro-duire

librement;

il y a des ondes

tranversales,

au moins

lorsque

la

longueur

d’onde est très

courte,

à

peine

supérieure

à la

longueur

d’onde limite de

Debye,

c’est-à-dire à 2 fois la distance de deux atomes voisins.

Fig. 5.

Ce résultat mérite d’être

souligné,

car il montre la

complexité

de structure des

liquides.

Je crois

qu’on

peut

se

représenter

ceux-ci comme

ayant

une véritable structure cristalline à basse

température,

mais leurs réseaux

posséderaient

une ou

plusieurs

directions de

clivage

infiniment facile. J’ai

fait,

à titre

d’essai,

quel-ques calculs sur des

exemples particuliers simples, qui

m’ont montré que certains édifices cristallins (comme le réseau

cubique

simple, p.

ex.)

sont

capables

de

pré-senter les 3

types

de

vibration,

se

propageant

sous

forme

d’ondes,

tout en

ayant

des

clivages

sans

résis-tance.

Microscopiquement,

ce sont des

solides;

macros-copiquement

ils

apparaîtront liquides.

Il faudrait alors

imaginer que

cette structure

microscopique

disparaî-trait peu à peu, par élévation de la

température,

et

qu’on

arriverait au

point

critique,

au fluide

idéal,

avec

structure intime désordonnée.

Cette

hypothèse

de réseaux cristallins à

clivages

faciles me

paraît

donc à

retenir;

elle manque

actuelle-ment de

support

expérimental

sûr,

c’est

pourquoi

je

ne

juge pas utile de la développer plus

en détail. Les

remarques de

Debye

(1)

sont d’accord avec un tel

point

de vue.

En

résumé,

une étude

systématique

des chaleurs

spéci f iques

des

liquides,

à volume constant, nous

appor-terait des

renseignements précieux

sur la structure des

liquides

réels. Ces

données,

comparées

aux résultats de

l’étude aux rayons

X,

de l’effet

Raman,

et de l’effet

Rayleigh,

permettraient

une discussion

méthodique

très instructive. J’ai

indiqué

dans un article

(1)

et dans une conférence à la Société de

physique

un

point

important

de la structure de l’effet

Rayleigh.

Je tiens à

signaler

aussi deux travaux récents sur ces mêmes

problèmes

(2) :

Prins et Petersen ont discuté très clairement la nature des anneaux observables aux

rayons

X,

lorsqu’on

admet une structure cristalline

microscopique ;

et F. London a traité la

question

de la

stabilité

réciproque

de divers

types

de

réseaux,

pour

un gaz rare comme l’hélium. Il serait

indispensable,

pour éclaircir la

question,

de commencer par les

liqui-des

monoatomiques,

et de passer ensuite aux molécules

les

plus simples’

sinon,

l’on

risque

d’être

submergé

par la

complexité

des faits à

interprêter.

(t) Volume

jubilaire

M. Brillouin, Gauthier-Villars, Paris,1935,

p. 213. Bulletin Sociétê Française de

Physique

1936, p. 15 S.

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