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Submitted on 1 Jan 1883
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Expériences sur l’aurore boréale en Laponie
S. Lemström
To cite this version:
S. Lemström. Expériences sur l’aurore boréale en Laponie. J. Phys. Theor. Appl., 1883, 2 (1),
pp.315-317. �10.1051/jphystap:018830020031501�. �jpa-00238106�
315
diminuer la durée de
l’interruption;
mais que, tant que cette duréene
dépasse
pasle ~
de lapériode,
les résultats diffèrent très peu deceux
qu’on
obtiendrait dansl’hypothèse
d’une durée nulle.EXPÉRIENCES SUR L’AURORE BORÉALE EN LAPONIE ;
PAR M. S.
LEMSTRÖM
(1).Parmi les formes presque innombrables qiie
prend
l’aurore bo-réale, il y
en a unequi
offre un intérêtspécial
pourjuger
de sonorigine.
Cettefor me, qui
fut observéependant l’expédition polaire
suédoise de
1868,
consiste en flammes faibles ou en une lueurphosphorescente qu’on aperçoit
dans lesrégions polaires
autourdes
objets élevés, principalement
autour des sommets des mon-tagnes.
Partant de la
supposition
que 1 aurorepolaire
engénéral,
et par- ticulièremPntlephénomène
enfluestion, qui
en est unevariété,
estcausé par des courants
électriques
dansl’atmosphère,
nous con-struisîmes
(novembre r 8 ~ 1~
sur le sommet duI.Jt10S1na Braara,
environi ~o’n
au-dessus du lacd’Enare,
unappareil COI111JOSE’
de nombreusespointes
fines en fil de cuivreplacées
en couronne sur une surface de 2d@l eu unies en anneau par un fil decuivre ;
cette couronne futpla-
cée au sommet d’un
long poteau.
De celui-ci un fil de cuivre isolé conduisait à ungalvanomètre qui était placé
à une distance d’environ,4~
dans une chalnbre aupresbytère d’Enare;
un autre fil de cuivre conduisait dugalvanomètre
à uneplaque
enplatine
enfouie dans le sol. Aussitôt que le circuit futétaûli,
legalvanonlètre
donna unefaible
déviation ;
le soir dujour
ou1 appareil
avait étéconstruit,
le27 novembre
1 ~ ~ 1,
se montrait une aurorepolair e qui
commençapar un
seul
j~ayot2 droit au-dessus du LUOSl11avaara. Ce ra-~on futanalysé
au moyen duspectroscope
et donna la raiejaune
verdàtreordinaire,
mais nous nepÙn1es
constater si le rayon se trouvait en,- ---- --- - ----
( 1 ) Voir Ai-chives des Sciences physiq ues et naturelles de Genève, ~8~ ~, ~ 1 87~’
1875 et 18i3, où l’auteur a publié diverses Communications sur le mème sujet.
La Note que nous publions est l’extrait d’un Mémoire plus étendu, publié dans
les l~fémoi~°es de l’Acaclémie des ,Sciences de Saint-Pétersbourg, mars 1883.
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphystap:018830020031501
316
réalité sur le sommet ou derrière la
montagne. Cependant, d’après
les observations que
je
vais exposer, il lne semblequ’il n’y
a pas de doute que le rayon n’ait étéproduit
parl’appareil.
De nouvelles
expériences
on pu êtreentreprises
à l’occasion del’expédition polaire
finlandaise de 1882. Sur le sommet leplus
élevé
d’oratuntari, près
deSodanlijlà (lat. 6709-l, long. 9--,o13’,3
est de
Greenii>ich ,
et à548m
environ au-dessus du niveau de lamer)
fut
placé
unappareil
d’écoulement formé d’un fil de cuivre nu(2mm
dediamètre),
muni àchaque
demi-mètre depointes
en laiton.Le fil de cuivre formait des
spires
en carreau, oùchaque
tour setrouvait à la distance de ii- du
suivant,
et le tout étaitsupporté,
avec les
pointes
enl’air,
par despoteaux
de2n~, 5o
dehauteur,
munis d’isolateurs.
L’appareil occupait
une surface d’environgoomq.
Un fil de cuivre isolé conduisait du bout intérieur du fil sur des
perches
munies d’isolateursjusqu’au pied
de la montagne, où était construite une cabane de rameaux; ici le fil sejoignait
à ungalvanomètre
et dugalvanomètre
un autre fil conduisait à uneplaque
de zinc enfouie dans la terre, ouplutôt
dans un filet d’eau.La hau teur de
l’appareil
au-dessus de laplaque
de zinc était d’en- viron i 8o".Depuis
le 5 décembre 8$ 2 oùl’appareil
futachevé,
on aperçut
généralement
le soir et la nuit unelumzère jaz~~2e
blan-cliti
entourait le som2met, tandisqu’on
nevoyait
aucunelumière sur un sommet voisin. La lumière était
flamboyante,
c’est-à-dire d’une intensité variable et
toujours
très mobile. Examinée trois fois à4km
du sommet avec unspectroscope
deWrede,
cettelumière donna un faible
spectre
continu de D àF,
surlequel
onpouvait
observer la raie de l’aurorepolaire (~. - ~ 5f~g)
d’une inten- sité faible et variable. Legalvanomètre marquait toujours
un cou-rant
positif
del’appareil
àpointes
vers la terre. Il étaitcependant impossible
de faire des séries d’observations delongue durée,
parce que le
givre
sedéposait rapidement
enquantité
énorme surles
fils,
les isolateurs et lespoteaux,
cequi
rendrait l’isolementdéfectueux;
le filqui
descendait de lamontagne
serompit
mêmesous le
poids.
Pourchaque expérience,
il fallait donc d’abord exa-miner et
réparer
le fil avant de commencer les observations. Latempérature, qui
était leplus
souvent à- 3o,,,
rendait aussi lesexpériences
trèspénibles.
Sur le
Pietarintunturi, près
de K~~Itala(!at. ~8"32~5; long.
317
27° 17’, 3)
fut construit unappar eil
d’écoulementanalogue,
maisdivisé en deux
parties,
defaçon
que lapartie
intérieureoccupait
une surface de 80rnq et la
partie
extérieure 390-q.L’arrangement
était le même
qu’au
sommets del’Oratuntuni,
et la hauteur del’appareil
àpointes
au-dessus de laplaque
de zinc dans la terreétait aussi la même. Le 2g décembre se montra au-dessus
de l’ap- pareil
un l’C~~’072 d’aurorepolaire,
haut d’environ 1 20m, dont Iciposition
ait-dessits del’appareil
d’écolllen2ent fut constatée deplusieurs points différents,
situés sous unangle
d’environgo°
dansle
plan horizontal;
iln’y
a donc pas de doute que le rayon nese trouvât au-dessus de
J’appareil.
Les mesures
galvanométriques
faites au Pietarintunturi établis-sent que la déviation moyenne
augmente
avec la surface del’ap- pareil
àpointes.
Si l’on admetqu’elle
croîtproportionnellement
àcette
surface,
cequi
n’est pascertain,
mais assezprobable,
et si l’oncompare les courants obtenus au Pietarintunturi et à
FOratunturi,
on reconnaît
qu’à
surfaceégale
del’appareil
àpointes
lespremiers
sont à peu
près
trois foisplus
considérables. Le Pietarintunturi estplus
haut quel’Oratunturi,
mais il estprobable
que laprincipale
cause de l’accroissewient observé est que la
première
de ces deuxmontagnes est située à une latitude
plus
haute et se trouve, parconséquent, plus près
de la ceinture maximum des aurores po- laires.Voici les conclusions
principales
queje
tire de cesexpériences:
i° L’aurore
polaire
est zcz2phenolnène électrique:
on n’avaitjusqu’ici
fourni aucune preuve directe àl’appui
de cetteopinion ;
2° les
expériences
citéesprouvent
que l’allrorepolaire
petit êtreprocluite
dans la nature en facilitant l’écoulen1ent de l’électricitéatmosphérique
vers la terre. Naturellement les résultats des efforts humains restenttoujours petits
encomparaison
desphénomènes grandioses
de la naturemême,
mais leursignification
n’en est pas pour cela moinsprécise,
ni les conclusionsqu’on
en tire moinsinstructives ;
31 les recherches relatives à l’aurorepolaire,
diri-gées jusqu’ici
en vue d’observer et de décrire la lumièreéphémère qui
laconstitue, doivent,
dès àprésent,
avoir pour butprincipal
l’étude des forces électromotrices ou des cour ants
électriques qui
la