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Gestion des collections, action culturelle en secteur jeunesse et valorisation d’un pôle ressources contes et littérature orale : stage à la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action

Gestion des collections, action culturelle en secteur jeunesse et valorisation d’un pôle ressources contes et littérature orale

Stage à la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou

Bruneau Louison

2018-2019

Master 2 Sciences de l’Information et des Bibliothèques Spécialité Gestion des Bibliothèques et Médiathèques

Sous la direction de Mme Alibert Florence

Membres du jury ALIBERT Florence | Maîtresse de conférences en Humanités Numériques, Directrice du Master 2 Sciences de l’Information et des Bibliothèques, Conservatrice des bibliothèques BODIN Pauline | Bibliothécaire à la médiathèque de Beaucouzé

Soutenu publiquement le :

09 septembre 2019

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action

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REME RC IEM ENTS

Je tiens à remercier Brigitte Michaud, responsable de la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou, pour sa confiance et son accueil. Je remercie également chaleureusement, Julie Labbé et Marie Le Friec, adjointes du patrimoine, pour leur temps et leur soutien et avec qui j’ai pu très facilement collaborer dans mes différentes missions. Ajoutons les agents municipaux, notamment Céline Duquoc, responsable du pôle culture et patrimoine ainsi que la totalité des bénévoles de la bibliothèque, pour leur gentillesse et leur chaleur. Tous m’ont très bien accueillie et acceptée, je me suis vite sentie à ma place et il a été très agréable de travailler dans ce cadre, propice à l’évolution.

J’adresse aussi mes remerciements à Mme Florence Alibert, directrice du Master 2 Sciences de l’Information et des Bibliothèques, pour son suivi lors de ces dernières années d’études mais aussi pour sa patience et sa compréhension.

Enfin, je remercie tous ceux qui, de près ou de loin, ont joué un rôle dans le bon déroulement de mon stage ; les partenaires comme le BiblioPôle ou la Bibliothèque Anglophone avec qui j’ai pu travailler.

Un grand merci, également, à mes proches pour leur temps précieux et leurs encouragements lors de la rédaction.

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Sommaire

LISTE DES SIGLES ET DES ABREVIATIONS INTRODUCTION

LA STRUCTURE D'ACCUEIL

1. Historique et évolution de la bibliothèque 1.1. Des petits débuts qui mènent à un gros projet 1.2. La culture pour tous, un accès universel 1.2.1. Quelle population à Beaufort-en-Anjou ? 1.2.2. Un projet culturel bien défini

a) La charte des bibliothèques par le Conseil supérieur des bibliothèques b) Le manifeste de l’UNESCO pour la bibliothèque publique

c) Les missions fondamentales à Beaufort-en-Anjou 1.2.3. Une équipe vivante et soudée

2. Un équipement culturel de proximité accessible à tous 2.1. Un équipement culturel et des espaces accessibles

2.1.1. Une bibliothèque rurale troisième lieu ?

2.2. Un fond diversifié pour répondre aux besoins du public

2.2.1. Des axes de développement des collections définis en fonction du public 2.2.2. Action culturelle, un programme pour tous les âges

a) Pour les adultes b) Pour les enfants

2.2.3. Des partenariats essentiels 2.2.4. Le réseau

a) La médiathèque de la Ménitré b) La médiathèque de Mazé

c) L’extension du réseau dans le futur ?

3. Des missions quotidiennes à la bibliothèque 3.1. Service public

3.1.1. Des horaires d’ouverture restreints 3.1.2. Permanence à la banque de prêts/retours 3.1.3. Le classement et le rangement

3.1.4. Des missions ponctuelles

a) L’organisation de la braderie

b) La réorganisation du rayon bandes dessinées adultes c) Accueil de l’IME

d) Préparation des sacs surprises estivaux et des sélections thématiques pour les centres de loisirs

3.2. Quelques chiffres significatifs DYNAMISER LE SERVICE JEUNESSE 1. Gestion du fonds

1.1. Le circuit du livre 1.1.1. Les acquisitions 1.1.2. Le catalogage

a) Le bulletinage 1.1.3. L’équipement 1.1.4. Le désherbage

1.2. Des acteurs extérieurs

1.2.1. Le partenariat avec la bibliothèque anglophone 1.2.2. La participation au comité du BiblioPôle

2. Action culturelle

2.1. Les animations scolaires imaginées 2.1.1. Cabanes de rêve

2.1.2. Les cinq sens 2.1.3. La chasse au trésor

2.2. De nouvelles animations scolaires avec leur mise en pratique

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action 2.2.1. Le thème du policier

2.2.2. Les petites bêtes 2.2.3. Les émotions

2.3. Des animations jeunesse, hors du cadre scolaire 2.3.1. Les racontines

2.3.2. L’après-midi jeux vidéo

2.4. Une manifestation ponctuelle et nationale 2.4.1. L’initiation au yoga

2.4.2. L’atelier attrape-rêves

GESTION D’UN POLE RESSOURCES CONTES ET LITTERATURE ORALE 1. Définition du genre du conte

1.1. Des premiers contes écrits italien

1.1.1. Les Piacevoli Notti de Giovanni Francesco Straparola (Les nuits facétieuses, Venise, 1550)

1.1.2. Cunto de li Cunti, bientôt intitulé le Pentamerone de Giambattista Basile (Naples, 1634- 1636)

1.2. La naissance des contes littéraires 1.2.1. Charles Perrault

a) Son œuvre b) Ses inspirations c) Son style particulier 1.2.2. Hans Christian Andersen

a) Un conteur moderniste ? 1.2.3. Jacob et Wilhelm Grimm

a) Pérenniser une identité nationale b) Des débuts laborieux

c) Du travail littéraire au scientifique 1.3. Les collectes à travers l’Europe

1.3.1. En Norvège 1.3.2. En Russie

1.4. La classification Aarne-Thompson-Uther 1.5. L’adaptation française de Paul Delarue 1.6. Les différents types de contes

1.6.1. Les contes d’animaux 1.6.2. Les contes traditionnels

1.6.3. Les contes facéties et anecdotes

1.7. Le classement des contes : l’exemple de la médiathèque de Bagnolet 2. Raconter en bibliothèque, le rôle du conte

2.1. Un contexte historique

2.2. Intérêt du contage en bibliothèque 2.3. Aujourd’hui en France

3. Le pôle ressources contes et littérature orale de Beaufort-en-Anjou 3.1. Le partenariat avec le BiblioPôle

3.2. Quel classement à Beaufort-en-Anjou ? 3.3. Mise en pratique

3.3.1. Des animations 3.3.2. Des formations

3.3.3. Le catalogage des nouveautés albums du BiblioPôle 3.3.4. Le dépouillement du fonds

4. La journée du conte 4.1. Communication

4.2. Supports de médiation CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE ANNEXES

TABLE DES MATIERES

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action TABLE DES ANNEXES

TABLE DES TABLEAUX

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Liste des sigles et des abréviations

ABF : Association des bibliothécaires de France

ADBS : Association des professionnels de l’information et de la documentation ALSH : Accueil de loisirs sans hébergement

ATSEM : Agent territorial spécialisé des écoles maternelles ATU : Classification Aarne-Thompson-Uther

BBF : Bulletin des bibliothèques de France BnF : Bibliothèque nationale de France CAS : Centre d’animation sociale

CCAS : Centre communal d’action sociale CD : Compact disc

CNL : Centre national du livre

CNLJ : Centre national de la littérature pour la jeunesse CSB : Conseil supérieur des bibliothèques

DL : Dépôt légal

DRAC : Direction régionale des affaires culturelles DVD : Digital versatile disc

ENSSIB : École nationale supérieure des sciences de l'information et des bibliothèques EHPAD : Etablissement hébergeant des personnes âgées dépendantes

EPCI : Etablissements publics de coopération intercommunale IME : Institut médico-éducatif

INSEE : Institut national de la statistique et des études économiques MCC : Ministère de la culture et de la communication

ONU : Organisation des nations unies

PCDM4 : Principes de classement des documents musicaux PH : Potentiel hydrogène

RAM : Relais d’assistantes maternelles

RAMEAU : Répertoire d'autorité-matière encyclopédique et alphabétique unifié RFID : Radio frequency identification

SIGB : Système intégré de gestion de bibliothèque

SMICTOM : Syndicat mixte intercommunal pour la collecte et le traitement des ordures ménagères

TAP : Temps d’activité périscolaire

UFCV : Union française des centres de vacances et de loisirs

UNESCO : L'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture VOD : Vidéo à la demande (video on demand)

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Introduction

Dans le cadre de ma deuxième année du Master Sciences de l’Information et des Bibliothèques, j’ai réalisé un stage de quatre mois à la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou. Ce rapport vient clôturer ma scolarité, m’apportant une expérience complémentaire avant de me lancer dans le monde professionnel.

J’ai vite été intéressée par la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou, étant une toute nouvelle structure, moderne et dynamique. Ayant déjà vécu plusieurs expériences dans le monde des bibliothèques, je voulais découvrir une nouvelle organisation. En effet, j’ai déjà des expériences en bibliothèque de quartier, en bibliothèque de milieu hospitalier ainsi qu’en bibliothèque universitaire qui m’ont d’ailleurs permis d’apprécier réellement le monde des bibliothèques et de le connaître davantage. Travailler dans cette structure s’inscrivait dans la lignée de mes différentes expériences, étant à l’aise avec le fait d’accueillir tous types d’usagers, étant capable de gérer quotidiennement le service public et voulant découvrir de nouvelles pratiques. Dans l’idéal, je me destine davantage à la section jeunesse, l’idée de partager la culture me motivant particulièrement, j’aimerais transmettre l’envie et la passion pour la lecture. Le cadre rural de Beaufort-en-Anjou et la nouvelle structure contemporaine me paraissait un bon cadre de travail, plaisant et épanouissant. Ajoutons à cela le secteur jeunesse qui manquait de personnel et la spécialisation de la bibliothèque en contes et littérature orale, un point m’intriguant et me passionnant particulièrement. En effet, je me suis découvert un vif intérêt pour le genre du conte et la littérature orale, le conte trouvant sa source dans l’oralité et étant adaptable à tous les âges avec la psychologie et les symboliques. Pour la jeunesse, c’est notamment le cas grâce aux répétitions (comme dans les comptines), à la simplification des personnages, des actions et des sentiments. De plus, je trouve que l’oralité est une des vraies natures du métier de bibliothécaire, l’enjeu étant de faire vivre aux enfants des rencontres susceptibles de donner de la saveur à toute une vie.

Dans le cadre de ce stage, ensuite prolongé par un contrat de remplacement d’un mois, je me suis épanouie et enrichie dans l’exercice de missions diverses et changeantes. J’ai ainsi été chargée de contribuer à la vie de la bibliothèque en m’occupant des tâches quotidiennes propres au service public, dans lesquelles on m’a vite fait confiance. La majorité de mon stage portait sur le circuit du livre et l’action culturelle et il a très vite été orienté particulièrement sur le secteur jeunesse, la demande étant importante. De ce fait, mes missions ont été divisées en deux parties. L’une étant la participation à l’organisation et la promotion du secteur jeunesse, entre gestion des collections, accueils scolaires et animations, l’autre étant la valorisation du pôle ressources contes et littérature orale passant par un enrichissement grâce au catalogage et dépouillement d’ouvrages ainsi que par un travail de médiation autour du fonds. J’ai vite été responsabilisée, mes collègues m’autonomisant et me confiant une partie de leur travail,

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action notamment pour le secteur jeunesse où j’ai joué un rôle important. Initialement, j’aurais dû m’occuper d’une partie du volet numérique, mais cette mission a été abandonnée au profit des autres à approfondir. Notons que la bibliothèque réclame à la municipalité un personnel supplémentaire pour la gestion du secteur jeunesse, mais dans un contexte global actuel de réduction des budgets, les services culturels ne sont pas considérés comme prioritaires, n’étant pas enrichissant financièrement.

Dans ce rapport d’expérience, j’ai voulu mêler la théorie et la pratique, constituant la charnière entre ma formation académique et l’insertion professionnelle. J’ai essayé de replacer ce stage dans un contexte professionnel plus global. Ma problématique, lors de ce stage, a alors été la suivante : en tenant compte du contexte actuel, comment s’organisent la gestion et la promotion d’un secteur jeunesse tout en valorisant un pôle ressources contes et littérature orale ?

La première partie du rapport sera consacrée à la structure d’accueil, la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou, son histoire, son évolution, ses services proposés, ses missions ainsi que le rôle capital du travail en partenariat. Ensuite, la deuxième partie du rapport évoquera le service jeunesse, de la gestion des collections à l’action culturelle, pour finir avec l’organisation du pôle ressources contes et littérature orale où sera défini le genre et le rôle du conte. Dans cette troisième partie, sera présenté le pôle ressources contes et littérature orale de la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou et la journée du conte qui en découle.

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La structure d'accueil

1. Historique et évolution de la bibliothèque

1.1. Des petits débuts qui mènent à un gros projet

C’est en 1991, que la bibliothèque municipale de Beaufort-en-Vallée est créée. Gérée par une association, elle s’installe dans les locaux disponibles à l’étage de la mairie. En 1996, la municipalité en a repris la gestion, lui assurant un développement régulier et la professionnalisation d’un agent. L’accueil de la population y est très satisfaisant. Cependant, le manque d’accessibilité devient un sujet auquel l’équipe municipale se consacre. Le projet bibliothèque est alors inscrit dans le programme de la majorité municipale.

En 2010, une première étude est demandée pour expertiser les lieux susceptibles d’accueillir la bibliothèque. Plusieurs sites sont analysés et en 2012, la place de la République est choisie pour la construction d’un équipement neuf qui ouvrira officiellement le 16 mai 2017.

Dans le cadre de cette évolution physique, les missions de la bibliothèque ont elles aussi été redéfinies dans ce projet. Quatre grands axes se sont dégagés :

- le besoin d’un accès pour tous à la culture et à l’information - l’attention à porter aux nouvelles technologies de l’information - l’intérêt porté aux contes et à la création orale

- la nécessité de prévoir l’intégration de la bibliothèque dans un réseau intercommunal.

1.2. La culture pour tous, un accès universel

1.2.1. Quelle population à Beaufort-en-Anjou ?

Beaufort-en-Anjou est situé à la limite de la zone d’influence des agglomérations angevines et saumuroises, à 25 km de chacune des deux villes. C’est un bassin de population en croissance constante et son rajeunissement est une caractéristique de cette démographie positive. La pyramide des âges, équilibrée, et la diversité des profils socioculturels font de la ville un foyer de population varié.

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action La population active est majoritairement constituée d’ouvriers, d’employés et de professions intermédiaires et la part des cadres ainsi que des agriculteurs1 est inférieure à la moyenne départementale2.

Si l’on compare les statistiques communales et départementales réalisées par l’INSEE3, depuis une dizaine d’années, à Beaufort-en-Anjou, les ouvriers constituent encore la catégorie active la plus représentée (avec une proportion supérieure à la moyenne départementale) mais la progression rapide des employés et professions intermédiaires transforment le paysage socio- culturel. Les catégories cadres s’accroissent tout en restant inférieures en proportion à la moyenne départementale. Notons que la part des retraités ne cesse d’augmenter, étant la catégorie socioprofessionnelle la plus représentée avec près de 35 % mais que le nombre de demandeurs d’emploi reste plutôt stable. Le pourcentage des foyers imposables a fortement augmenté mais pour autant, le revenu imposable moyen et les revenus moyens des ménages imposés restent inférieurs aux moyennes équivalentes du canton et du département.

Cela témoigne d’une diversité de la population et c’est cette nouvelle mixité sociale que la bibliothèque doit prendre en compte dans la constitution de ses collections et dans son offre de médiation.

1.2.2. Un projet culturel bien défini

La municipalité de Beaufort-en-Anjou voulait un projet de bibliothèque accessible à tous : physiquement par la gestion des espaces, culturellement par le choix du développement des fonds et par la présentation des collections. Le projet prônait un endroit de rencontre et de vie publique de tout âge.

Mais avant de nous intéresser à ce projet spécifique, appuyons-nous sur les quelques textes de référence qui régissent les bibliothèques, le personnel municipal de Beaufort-en-Anjou s’en étant inspiré.

a) La charte des bibliothèques par le Conseil supérieur des bibliothèques

Dans la charte des bibliothèques, adoptée en 1991 par le conseil supérieur des bibliothèques, nous retrouvons les idées fondamentales de ce projet culturel.

Créé en 1989, le conseil supérieur des bibliothèques exerçait le rôle de représentant des bibliothèques et préconisait des recommandations pour ces dernières. Ce conseil a

1 INSEE, Dossier complet de la commune de Beaufort-en-Anjou, 2016, disponible sur : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=COM-49021, [consulté le 12/03/19].

2 INSEE, Dossier complet du département du Maine-et-Loire, 2016, disponible sur : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=DEP-49, [consulté le 12/03/19].

3 Ibid., notes 1 et 2.

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action progressivement disparu depuis les années 2000, les mandats des membres n’ayant pas été renouvelés ou remplacés. Dans le but d’amener à l’élaboration d’une loi sur les bibliothèques, le conseil supérieur a travaillé sur une charte des bibliothèques. C’est un document signé, qui définit grâce à ses vingt-sept articles, le rôle, les enjeux et les moyens mais sans obligation.

Ainsi, dès le premier article est exprimé que « tout citoyen doit pouvoir, tout au long de sa vie, accéder librement aux livres et aux autres sources documentaires »4. Les articles deux, trois et quatre s’inscrivent dans la continuité de cette idée en déclarant que la bibliothèque est un des lieux importants pour l’exercice de la démocratie, puisqu’elle participe à la diffusion du savoir et cela doit se faire de manière égalitaire5. L’article quatre souligne l’idée que les bibliothèques

« doivent rendre leurs collections accessibles par tous les moyens appropriés »6. De plus, dans l’article sept, on peut lire que les collections doivent être représentatives du pluralisme : « Elles doivent répondre aux intérêts de tous les membres de la collectivité à desservir et de tous les courants d’opinion, dans le respect de la Constitution et des lois ».

De ce fait, la charte des bibliothèques offre une base aux bibliothèques en indiquant les conduites à adopter et notamment en matière d’accueil égalitaire en se basant sur un cadre législatif avec des lois.

b) Le manifeste de l’UNESCO pour la bibliothèque publique

L’UNESCO, soit l’ONU pour l'éducation, la science et la culture a réalisé ce texte dans le but de souligner le fait que les bibliothèques publiques sont des lieux déterminants pour promouvoir la paix et faire évoluer l’esprit en l’enrichissant. Adopté en novembre 1994, ce manifeste n’a pas de valeur légale sur le territoire français, intégrant des notions spécifiques non reconnues en France, il est néanmoins vecteur des valeurs, des objectifs et des devoirs d’une bibliothèque.

Cet écrit donne aux bibliothèques une orientation, des missions, et des normes à considérer. Par exemple, on trouve dans le premier article de ce manifeste « La bibliothèque publique, porte locale d'accès à la connaissance, remplit les conditions fondamentales nécessaires à l'apprentissage à tous les âges de la vie, à la prise de décision en toute indépendance et au développement culturel des individus et des groupes sociaux »7. Le manifeste insiste alors sur l’égalité des usagers à avoir un accès aux mêmes supports, aux mêmes documents et donc aux mêmes savoirs.

4 CSB, Charte des bibliothèques, Paris, 7 novembre 1991, disponible sur : www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/1096-charte-des-bibliotheques.pdf,

[consulté le 21/03/19].

5 Ibid., Article 3.

6 Ibid., Article 4.

7 UNESCO, Manifeste sur la bibliothèque publique, Paris, 29 novembre 1994, disponible sur : http://www.unesco.org/webworld/libraries/manifestos/libraman_fr.html, [consulté le

21/03/19].

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action c) Les missions fondamentales à Beaufort-en-Anjou

La municipalité de Beaufort-en-Anjou s’est appuyée sur cette charte pour elle-même créer son projet culturel. La bibliothèque étant un des premiers services culturels de proximité, elle combine plusieurs fonctions essentielles à destination des habitants. Ses missions fondamentales sont multiples. D’abord, c’est le lieu de la diffusion du livre et des documents associés. En effet, chacun peut venir consulter ou emprunter un livre, un document pour son plaisir, sa curiosité ou par nécessité scolaire ou professionnelle. Ensuite, c’est le lieu de la mémoire, de la transmission, du savoir et cela se matérialise par le fonds documentaire qu’elle conserve et met à disposition du public, la bibliothèque est naturellement un lieu de ressources, de transmission du savoir, d’étude et de recherche. C’est aussi le lieu de l’information : de plus en plus de nos jours, la bibliothèque est un lieu identifié d’accès à l’information, que ce soit par le biais des ouvrages spécialisés, des documentaires mais également par l’accès à la presse écrite et aux ressources internet. C’est en outre le lieu de la diffusion de la culture, la bibliothèque étant un établissement culturel en connexion avec la vie de son territoire ; elle est un lieu de croisement des cultures, de découverte, de sensibilisation à des formes artistiques différentes (littéraires, musicales, visuelles, cinématographiques…). Enfin, c’est le lieu de la formation du citoyen puisqu’elle est un lieu d’échange, de socialisation et de rencontres intergénérationnelles.

1.2.3. Une équipe vivante et soudée

Avant son déménagement, la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou comptait deux personnels à temps plein. D’abord, la responsable de la structure, Brigitte Michaud puis une bibliothécaire, Marie Le Friec. Hiérarchiquement, elles se réfèrent à Céline Duquoc, responsable du pôle culture et patrimoine à la mairie.

Avec la construction de la nouvelle bibliothèque, de nouveaux projets sont nés comme la constitution d’un pôle ressources contes et littérature orale ainsi qu’une réorientation des collections vers le multimédia et le numérique avec notamment la proposition de nouveaux supports. Pour assurer ces nouveaux axes de développement, une nouvelle bibliothécaire a été recrutée, Julie Labbé.

Ainsi, Brigitte Michaud s’occupe dorénavant des collections adultes, Marie Le Friec des collections jeunesse et du pôle ressources contes et littérature orale, tandis que Julie Labbé est responsable du secteur multimédia (musique, cinéma) et numérique. Aujourd’hui, la bibliothèque réclame un poste supplémentaire pour décharger Marie Le Friec mais la municipalité exprime des réticences dues au financement.

Heureusement, elles peuvent toutes les trois compter sur une équipe dynamique d’une quarantaine de bénévoles. Ces derniers sont organisés par groupes ; un groupe équipement qui gère l’équipement et la réparation des livres, CD et DVD avec du plastique adhésif et souple, qui

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action crée des pochettes ponctuellement et qui distribue des affiches dans les commerces pour communiquer sur les événements. Un groupe accueil qui effectue le service public par système de permanence ; les prêts et retours, les réservations et prolongations, le nettoyage des documents et le rangement. Ils peuvent en outre renseigner les lecteurs selon leurs appétences particulières mais cela reste facultatif. Enfin, un groupe de lecteurs et conteurs, s’occupant des Racontines, des Dir’Lire et des balades littéraires.

N’existant pas de définition juridique du bénévolat, celle communément utilisée vient d’un avis du Conseil économique et Social du 24 février 1993 : « toute personne qui s'engage librement pour mener une action non salariée en direction d'autrui, en dehors de son temps professionnel et familial ». Cette définition, reprise par la plupart des chartes du bénévolat, souligne l’idée qu’un bénévole ne remplace pas un professionnel. Certes, les bénévoles ont une place nécessaire dans les bibliothèques, mais tout ne doit pas reposer sur eux. Ils doivent être considérés comme des aides supplémentaires à la bibliothèque plutôt que des remplacements d’agents. Etant présents sur simple volonté, donnant de leur temps et de leur main d’œuvre gratuitement, ils sont libres et les tâches ne doivent pas leur être imposées comme l’expose Nelly Vingtdeux dans un article du BBF : « il est important que l’activité des bénévoles s’insère dans une gestion ordonnée, que les tâches qui leur sont confiées leur soient adaptées : l’efficacité de leur pratique entretient leur motivation. Le sentiment de leur inutilité ou de leur inefficacité est leur pire ennemi »8. Il faut savoir prendre en compte leurs intérêts et préférences, rester à l’écoute tout en les encadrant fermement. Leur aide doit être un ajout qualitatif à la bibliothèque plutôt qu’une nécessité.

Pourtant, la réalité est ailleurs, la totalité du travail des bénévoles de la bibliothèque de Beaufort- en-Anjou représentant l’équivalent d’un poste et demi d’un professionnel…

2. Un équipement culturel de proximité accessible à tous

2.1. Un équipement culturel et des espaces accessibles

La bibliothèque de plain-pied propose des espaces publics identifiés, accueillants, accessibles physiquement à tous (personnes à mobilité réduite, personnes âgées, parents avec jeunes enfants…) et aménagés afin de mettre en valeur et faciliter la consultation sur place des documents. Le croisement des publics se traduit par une circulation aisée dans les différentes

8 VINGTDEUX Nelly, « Bénévoles et volontaires de l'offre de lecture en milieu rural, BBF, 2003, n° 2, p. 61.

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action parties de la bibliothèque. Le peu de cloisonnement permet de moduler les espaces, qui sont toujours clairement définis et signalés pour que le public se repère facilement. Les passerelles entre les différents publics, âges et types de documents, sont favorisées par la proximité des espaces et l’invitation à consulter sur place. Un confort de lecture est à noter en outre avec la présence des places assises qui ponctuent les rayonnages et les tables à disposition.

En outre, la bibliothèque n’est pas disposée et cloisonnée traditionnellement, avec des espaces uniquement définis selon les âges et les publics, mais plutôt selon les besoins et dans un objectif de déambulation plus libre. Les collections s’organisent selon quatre espaces DIRE9 : Découvrir, Imaginer, Raconter, Echanger. Les premières lettres de chaque espace forment le mot DIRE qui met en avant la spécificité de la bibliothèque : l’oralité :

- L’espace « Découvrir » comporte la musique, le cinéma, les documentaires et le pôle ressources numériques. (Adulte et jeunesse)

- L’espace « Imaginer » comprend les romans, les bandes dessinées, les albums.

- L’espace « Raconter » qui valorise les contes, la littérature orale, le théâtre et la poésie.

(Adulte et jeunesse)

- L’espace « Echanger » qui permet de rendre les documents, d’enregistrer les prêts et de consulter la presse. La salle d’animation accueille des spectacles, des débats et permet de lire ou travailler dans le calme. (Adulte et jeunesse)

2.1.1. Une bibliothèque rurale troisième lieu ?

Avec ses espaces neutres et très spacieux, ainsi que son souci d’universalité, la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou pourrait s’inscrire dans les bibliothèques troisième lieu de milieu rural.

Dans l’article « Les Bibliothèques troisième lieu »10 Mathilde Servet définit le troisième lieu comme un endroit d’échange et de rencontres où tous les individus sont sur un même pied d’égalité. Lieu accueillant souvent des habitués, il se caractérise par son confort et sa commodité.

La bibliothèque est un lieu ouvert, appelant la curiosité et l’éveil intellectuel. Elle conclut en expliquant que « Ces établissements hybrides s’entendent comme des lieux de vie […] et dépassent le périmètre traditionnellement imparti à la bibliothèque »11.

Notons que dans le cadre rural, à l’inverse du milieu citadin, les bibliothèques sont fréquemment l’unique point culturel de la commune. Elles bénéficient, depuis 1973, d’un taux croissant d’inscriptions12, preuve de leur intérêt. Louis Burle, en 2012, dans un article du BBF intitulé « La

9 Voir Annexe 1.

10 SERVET Mathilde, « Les Bibliothèques troisième lieu », Bulletin des bibliothèques de France, 2010, n° 4, pp. 57-63.

11 SERVET Mathilde, « Les Bibliothèques troisième lieu », BBF, 2010, n° 4, p. 63.

12 BURLE Louis, « La Bibliothèque rurale, un lieu de vie nécessaire », BBF, 2012, n° 2, p.29.

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action bibliothèque rurale, un lieu de vie nécessaire », affirme que la bibliothèque rurale a autant, sinon plus, un rôle fondamental à jouer dans les campagnes que dans les villes : « Ces bibliothèques ne sont pas des placards à livres, mais comme on l’a écrit, des lieux de petites dimensions, accueillant un public nombreux et souvent très demandeur ». Les bibliothèques rurales sont finalement des lieux culturels de proximité qui incarnent le territoire dans lequel elles s’établissent.

Ainsi, les bibliothèques troisième lieu, tout comme les bibliothèques de milieu rural, partagent des enjeux fondamentaux similaires ; donner un accès privilégié à la culture, développer la lecture publique et s’imposer comme un lieu de vie.

Amandine Jacquet réaffirme l’intérêt de ces lieux en expliquant13 que les bibliothèques permettent de pallier les inégalités territoriales et de reconnecter la population d’abord avec un lieu culturel attractif mais aussi entre elles : « la bibliothèque troisième lieu est avant tout un projet politique, ancré dans les problématiques de cohésion sociale ».

2.2. Un fond diversifié pour répondre aux besoins du public

Les acquisitions sont réalisées dans l'idée de collections qualitatives, objectives et respectant la notion de pluralisme. L'idée que tout public doit pouvoir trouver une offre documentaire diversifiée est primordiale14. Pour cela, les achats doivent être réalisés dans un souci de continuité des fonds et s'adapter aux différentes générations. Ajoutons à cela l'objectif de fidéliser de nouveaux publics (adolescents en particulier) et l'idée d'une logique des thématiques et actions annuelles : chaque action développée fera l’objet d’une acquisition (par exemple : sur un thème spécifique, un auteur, une période historique…).

Le libre-accès aux documents est important, cela passant évidemment par l'accès direct c'est- à-dire que tous les documents sont empruntables, y compris ceux en réserve, sur simple demande. De même, le retour peut se faire librement grâce à une boîte présente à l'extérieur de la bibliothèque qui permet de réaliser des retours en dehors des heures d'ouverture.

2.2.1. Des axes de développement des collections définis en fonction du public

13 JACQUET Amandine (dir.), « La bibliothèque troisième lieu en milieu rural », Bibliothèques troisième lieu, ABF, CSB, 2015.

14 « Les collections des bibliothèques des collectivités publiques doivent être représentatives, chacune à son niveau ou dans sa spécialité, de l’ensemble des connaissances, des courants d’opinion et des productions éditoriales », CSB, Charte des bibliothèques, Paris, 7 novembre 1991, disponible sur : www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/1096-charte-des- bibliotheques.pdf, [consulté le 21/03/19].

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action Tout d'abord, une attention particulière est apportée à la mise en valeur du fonds littéraire pour adultes en confortant le pôle littérature étrangère contemporaine, en diversifiant le lectorat par un choix judicieux des acquisitions et en proposant notamment des nouveautés ou des thèmes d’actualité. Cela passe évidemment par le croisement de supports (musicaux, vidéos, numériques) pour fortifier l’accès au savoir.

Après l'aménagement dans le nouveau bâtiment, le développement d’un fonds spécifique contes et littérature orale fut un point fondamental, le BiblioPôle ayant réalisé un dépôt de documents pour créer les bases de la construction du pôle ressources. Cela a été, au fil du temps, enrichi de nouvelles acquisitions où la création contemporaine trouve sa place. Ce fonds de la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou est spécifique et complémentaire à la spécialisation en bandes dessinées de la médiathèque « la Bulle » à Mazé, située seulement à quelques kilomètres.

Ajoutons à cela le développement de ressources numériques qui intéressent principalement deux publics : le public jeune et le public séniors. L'offre numérique consiste en la possibilité d'accéder au service Arte VOD, Univers Ciné, Toutapprendre.com, DiMusic et Munki. Ces technologies de l'information permettent le visionnage de films, l’apprentissage de sujets divers et variés (du code de la route à la langue anglaise), l’écoute et la découverte de musique pour petits et grands.

Enfin, à la suite des demandes des lecteurs, a été créé un fonds musique et cinéma, passant par l'acquisition de documents physiques (CD et DVD) et téléchargements de musiques ou films en numériques.

2.2.2. Action culturelle, un programme pour tous les âges

Les animations dans une médiathèque invitent à la curiosité, à l'émerveillement, au questionnement. De plus, elles font connaître les collections par l'intermédiaire d'opérations. La bibliothèque organise des animations pour tous les publics, scolaires et familles, enfants comme adultes, petits et grands, personnes âgées autonomes ou isolées.

De ce fait, pour répondre à cette demande, la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou a décidé, lors de la conception de la nouvelle bibliothèque, la création d’une salle d’animation spécifique, à l’écart de la bibliothèque, permettant le meilleur déroulement des activités, la salle étant insonorisée et ayant une capacité d’accueil d’une quarantaine de personnes. Cette salle est aussi une zone silence, elle est ouverte lorsqu’il il n’y a pas d’animations. Les usagers peuvent venir pour lire et travailler au calme, notamment les collégiens qui viennent en groupe pour des exposés.

a) Pour les adultes

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action

Les animations sont diverses et variées15 et changent en fonction des périodes de l’année.

Elles sont ouvertes à tous, et existent notamment dans l’intention d’attirer des publics non- inscrits avec « l’idée de faire vivre le lieu »16 au-delà des collections. Pourtant, les participants aux animations sont le plus souvent déjà usagers de la bibliothèque comme l’a démontré Bertrand Calenge dans une de ces enquêtes sur les publics17. Il s’agit donc souvent de dynamiser les collections plutôt que d’attirer de nouveaux publics. « Mais, à la différence des collections qui engagent l’image du lieu en priorité pour ceux qui franchissent le seuil de la bibliothèque, les actions culturelles donnent lieu à information vers l’extérieur, à médiatisation18 », et en cela elles se maintiennent et intéressent.

Ainsi, à la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou on retrouve des activités attendues comme le club des lecteurs qui débat sur ses coups de cœurs, des rencontres avec des intervenants comme récemment l’autrice de Beaufort-en-Anjou, Laure Manel. Sont également proposées des projections cinématographiques dans le cadre de partenariats, des expositions… En parallèle, des actions hors-les-murs ont aussi été élaborées comme par exemple des lectures à voix haute et contes au centre d’animation sociale ainsi qu’à l’EHPAD où interviennent des conteurs à deux reprises durant l’année dans le cadre des balades littéraires, lectures à voix haute mises en musique et lumière. A terme, ce service pourrait être proposé à une population à mobilité réduite à domicile.

b) Pour les enfants

Concernant la jeunesse, la fréquentation des animations a évolué, le public n’étant plus seulement constitué d’inscrits. « Les bibliothécaires jeunesse ont déployé une grande inventivité lors des accueils de groupes d’enfants et d’adolescents pour aiguiser leur curiosité, développer le goût, l’appétence pour les livres. […] Ces animations visent à sensibiliser et à toucher de nouveaux lecteurs sur le temps scolaire ou périscolaire »19, les partenariats jouant un très grand rôle. En effet, utilisé comme vitrine, un partenariat avec une école, par exemple, permet à l’enfant, fréquentant régulièrement la bibliothèque dans ce cadre scolaire, de s’accoutumer au lieu. La famille, potentiellement non-usagère de la bibliothèque découvrira le lieu par le biais de

15 Voir Annexe 2.

16 POISSENOT Claude, « Publics des animations et images des bibliothèques », BBF, 2011, n° 5, p. 87.

17 CALENGE Bertrand, Quel est le public des manifestations culturelles ?, 2005, disponible sur : https://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/1077-les-publics-des-

manifestations-culturelles-a-la-bibliotheque-municipale-de-lyon.pdf, [consulté le 09/04/19].

18 POISSENOT Claude, « Publics des animations et images des bibliothèques », BBF, 2011, n° 5, p. 92.

19 RINDZUNSKI Isabelle, « 10 animations lecture en bibliothèque jeunesse », BBF, 2008, n° 2, p. 94.

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action son enfant, qu’elle aura inscrit, l’école ayant fait le lien entre les deux. Il en est de même pour les centres de loisirs, les maisons familiales ou tout autre institution gérant la jeunesse.

Ainsi, outre les accueils scolaires, la bibliothèque propose ponctuellement des heures du conte ; et cela pour deux tranches d’âge ; les 0-3 ans ainsi que les 4-10 ans, des ateliers d’écritures et d’arts créatifs, des spectacles d’arts vivants en lien avec les contes ainsi que d’autres activités aléatoires comme des jeux vidéo ou la venue d’intervenants comme cela a été le cas dans le cadre de mon stage avec une initiation au beatbox par L.O.S, premier champion de beatbox en France.

Les animations scolaires mises en place en début d’année scolaire sont élaborées en collaboration avec les enseignants en fin d’année scolaire précédente. La bibliothèque et les écoles partagent des objectifs communs : découvertes culturelles, ouverture vers l'autre, ouverture vers d'autres cultures. Leur perception de la lecture diffère en revanche puisque l’école accorde la priorité à l’analyse du texte tandis que la bibliothèque valorise la lecture plaisir, la sensibilisation au monde. Plusieurs grands principes se détachent alors pour chaque accueil scolaire. D’abord, le fait que l’action soit en lien avec le thème annuel, ensuite, la sensibilisation au livre, au cinéma et à la musique en lien avec les associations culturelles et les structures locales, l’initiation à la recherche pour les primaires et découverte des auteurs ainsi que des genres et enfin, l’organisation du prix littéraire du cycle 3, le prix LivrElu20.

2.2.3. Des partenariats essentiels

Depuis 1980 le monde des bibliothèques s’est ouvert, les tutelles menant une politique de coopération. Les partenariats se sont peu à peu développés, pour finalement devenir aujourd’hui essentiels pour la vie locale d’une bibliothèque, comme le souligne Dominique Arot dans un article du BBF : « Les institutions culturelles et éducatives et celles et ceux qui les animent […] ne peuvent remplir leurs objectifs qu’en développant un tissu dense de relations »21. Un partenariat est une association entre deux intervenants dans le but d’atteindre un objectif commun défini préalablement, « la réussite du partenariat repose d’abord sur leur connaissance réciproque, condition du travail en commun »22. L’on peut distinguer deux sortes de partenariats ; la coopération dans un travail commun et l’association à un organisme extérieur pour faire bénéficier ses usagers de services inédits.

20 Depuis dix ans, la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou propose aux classes de CE2, CM1 et CM2 de participer au prix LivrElu, prix littéraire jeunesse. Les élèves découvrent une sélection variée d’ouvrages et désignent leur livre préféré à la fin de l’année scolaire.

21 AROT Dominique, « Les Partenariats des bibliothèques », BBF, 2003, n° 6, p. 114.

22 ALIX Yves, « Bibliothèques et associations », BBF, 2005, n° 2, p. 91.

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action Annie Aubert, dans un article du BBF, insiste sur l’idée d’un projet commun nécessaire pour le développement de la structure, mais il faut le concrétiser par la signature d’une convention, fixant et régissant la coopération : « Réussir un partenariat, c’est intégrer la politique de lecture publique à une politique plus globale, c’est travailler plus efficacement avec des publics nouveaux, c’est rationaliser et rentabiliser le fonctionnement de l’établissement. […] Définir les objectifs par une convention. Celle-ci spécifie les intentions des partenaires signataires, qui fixent pour chaque action des objectifs à atteindre, propose des critères d’évaluation, établit un plan de financement ».23

La bibliothèque en tant que structure culturelle de proximité travaille en relais avec les acteurs culturels du territoire. Elle peut être moteur ou partenaire d’actions culturelles communales et intercommunales. Afin d’élargir et de toucher tous les publics, elle travaille en lien avec différents établissements.

Concernant la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou, pour le secteur adulte, les partenaires sont divers et variés. Nous pouvons évoquer l’EHPAD et la résidence séniors de Beaufort-en-Anjou où sont organisés une fois par mois, dans chacune des structures, des lectures à voix haute par le groupe bénévole des Dir’Liseurs ainsi qu’un prêt de livres sur la base d’un échange bimestriel.

Ajoutons à cela l’association « Les tortues blondes » qui gère la mise en lumière et en sons des balades littéraires.

Pour les services multimédias et numérique, l’association beaufortaise « Repair Café » vient animer chaque premier samedi du mois un atelier informatique, visant à combler les lacunes informatiques des usagers de la bibliothèque. Il est intéressant d’évoquer en outre l’association

« Grand Ecran » qui gère le cinéma de Beaufort-en-Anjou et avec qui sont organisées des projections de films en partenariat. Généralement, le film et la venue éventuelle d’intervenants sont programmés par la bibliothèque. De son côté, « Grand Ecran » se charge de la projection dans le cinéma ainsi que du coût des droits de projection si c’est une séance payante. A l’inverse, si c'est une séance gratuite, c'est la bibliothèque qui paye les droits de projection. Le partenariat est notamment réalisé lors de la soirée retour du festival Premiers Plans, un autre des partenaires, le cinéma projetant au printemps un court-métrage et un long-métrage primés lors de la dernière édition du festival. Ce travail commun est poursuivi lors du Mois du Film Documentaire, en novembre, avec la projection d'un film documentaire et la venue d'un intervenant, l’association « Images en Bibliothèques » assurant la coordination de ce mois. De plus, la bibliothèque organise des soirées courts-métrages pour adolescents et adultes ou des matinées courts-métrages pour enfants en lien avec l'agence du court-métrage : il est possible de visionner sur leur site des courts-métrages avant de les programmer, ils peuvent proposer

23 AUBERT Annie, « Pratiquer le partenariat pour participer à la vie locale », BBF, 2000, n° 5, pp. 86-88.

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action des sélections thématiques et des courts-métrages sur DVD, ils font également le lien pour régler les droits de projection.

Concernant le service jeunesse, les partenariats sont nombreux. D’abord, sur l’échelle communale, il y a les écoles de Beaufort-en-Anjou ; l’école maternelle et primaire du Château, le groupe scolaire de la Vallée, l’école privée de la Source Eau Vive, le collège Molière ainsi que l’IME. Ajoutons le relais d’assistants maternels et la halte-garderie « Les Gaiminous », l’accueil de loisirs de Brion aux Bois d’Anjou, géré par la ville de Beaufort-en-Anjou qui bénéficie de prêts de livres et d’accueils des enfants pendant les vacances scolaires ainsi que le CCAS pour les jeunes qui très ponctuellement jouit d’une séance de lecture d’albums. Enfin, le musée Joseph Denais et l’école de musique, autres services culturels de la ville, sont des partenariats communaux durables. A l’échelle départementale, remarquons les partenariats avec la bibliothèque anglophone d’Angers qui prête des livres à deux reprises durant l’année et qui peut intervenir ponctuellement pour des animations bilingues ainsi qu’avec le service de la culture du département de Maine-et-Loire. Ce dernier réside par la participation à un itinéraire d’éducation artistique et culturelle « Il était une fois un conte » à destination des collèges, qui associe le BiblioPôle, la collégiale Saint-Martin, la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou, le festival de conte

« Curieux Racontages » et le service culture du département.

Pour le pôle contes et littérature orale, un partenariat a été monté avec l’association « Atelier du Rempart » ; la bibliothèque accueille l’atelier de pratique du conte mené par Claire Guillermin une fois par mois et au printemps, la prestation des participants est présentée à la bibliothèque dans le cadre des Dir’Lire. Le BiblioPôle joue un rôle primordial, étant le second acteur dans la mise en place et la dynamisation de ce fonds, dans le cadre de son partenariat plus global avec la bibliothèque.

Concernant l’entièreté des services de la bibliothèque, des partenariats plus lointains mais évidents sont à souligner avec l’éducation nationale, la DRAC, le MCC avec notamment La nuit de la Lecture ainsi que le CNL dans le cadre de Partir en Livre. Notons, en outre les différents services municipaux de la commune qui travaillent étroitement en lien avec tous les services de la bibliothèque ainsi que le SMICTOM24 qui acquiert des ouvrages sensibilisant au recyclage, au développement durable et propose des animations ponctuelles. L’UFCV est en partenariat avec la bibliothèque et gère des expositions et des ateliers d’arts créatifs.

2.2.4. Le réseau

S’inscrire dans un réseau de lecture publique est primordial pour prétendre à l’intégralité de ses services. Martine Poulain souligne cette idée dans un de ses articles : « Les bibliothèques

24 Voir Annexe 3.

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action doivent concilier l’exigence d’universalité du savoir et la nécessité de services de proximité. Il est illusoire de penser que chacune des 10 000 bibliothèques existant en France pourrait être une bibliothèque à part entière. Ce serait une « logique folle ». La réponse est bien entendu dans la mise en place de réseaux »25. Cette mutualisation est soutenue par les associations professionnelles qui prônent la mise en réseau et portent les projets, notamment avec la Commission Bibliothèques en Réseaux26, apportant une véritable reconnaissance.

Un réseau de lecture publique a pour objectif de contribuer à la culture, à l’éducation et à la formation en assurant l’égalité d’accès de tous à la lecture et aux ressources documentaires. Il met à la disposition des habitants un choix de livres, d’abonnements, de documents sonores, audiovisuels et de ressources numériques et met en place des animations. Il permet la consultation sur place et l’emprunt à domicile. Il participe à la vie culturelle, sociale et éducative des communes du réseau. Une mise en réseau rend optimaux les services à la population en matière de lecture publique.

Avec une communauté de communes d’environ 15 000 habitants et une croissance des villages similaires à celui de Beaufort-en-Anjou, le bassin de population de ce territoire est en augmentation constante, caractérisé par les apports en population jeunes et jeunes adultes. Le territoire se prête alors à une unité, permettant cohérence, lien et mutualisation.

a) La médiathèque de la Ménitré

Depuis le 1er février 2018, les communes de La Ménitré et de Beaufort-en-Anjou ont décidé de mettre en place une coopération entre leurs bibliothèques afin de renforcer le développement de la lecture publique ; c’est la naissance d’un réseau27. La médiathèque de la Ménitré est gérée par l’association LirenLoire et une professionnelle des bibliothèques est employée, à mi-temps, pour s’occuper de l’action culturelle. Les deux bibliothèques étant gérées par des professionnels, cette coopération a pour objectif de faire bénéficier leurs habitants de services supplémentaires et complémentaires. Cette modernisation du service s’inscrit dans une démarche de solidarité et de mutualisation des moyens et ne retire rien à l’indépendance et à la proximité de chaque structure. Dans un premier temps, c’est la création d’un portail documentaire commun qui a été mis en place. Le lecteur, en faisant une recherche sur le catalogue dans le portail, peut avoir les résultats de la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou et ceux de la Ménitré. Il y a donc eu un travail d’harmonisation des codifications en amont (code activité des exemplaires, sections, genres,

25 POULAIN Martine, « Bibliothèques et réseaux », BBF, 1995, n° 5, p. 78.

26 « Constitué de représentant des groupes régionaux de l'ABF, la commission Bibliothèques en réseau traite du fonctionnement en réseau et de la coopération en matière de bibliothèque aux échelles communale, intercommunale, départementale, régionale et nationale », disponible sur : https://www.abf.asso.fr/4/161/626/ABF/commission-bibliotheques-en-reseau, [consulté le 25/04/19].

27 Voir Annexe 4.

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action types de document…). Dans un second temps, une fusion des catalogues a été opérée, le lecteur peut emprunter et réserver des documents dans les deux bibliothèques, une carte unique a été proposée dans ce sens. Enfin, très récemment, une navette reliant les deux bibliothèques a été mise en place, cela permettant d’emprunter et réserver des documents à la Ménitré, de les rendre à Beaufort-en-Anjou et réciproquement. Depuis le 05 juillet, toutes les deux semaines, deux caisses de vingt-cinq livres maximum sont récupérées par La Poste dans chacune des deux bibliothèques et redistribuées dans celle concernée. J’ai participé au lancement de ce nouveau service, communiquant aux lecteurs, contribuant aux traitements des documents et étant chargée de la gestion du transport des caisses avec le partenaire.

b) La médiathèque de Mazé

La bibliothèque « La Bulle » à Mazé, commune voisine située seulement à six kilomètres, a ouvert ses portes en septembre 2012. Sa taille et son action culturelle sont très développées.

À sa création, la communauté de communes a pris partiellement la compétence culture étendue ultérieurement à la création et animation d’un réseau des bibliothèques. Dans l’idée que ce réseau se développerait dans un avenir proche, la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou s’est préparée à sa réalisation en développant une offre complémentaire à celle de Mazé et en s’inscrivant dans une dynamique de réseau et une mutualisation des moyens. Mais, les deux municipalités ont une approche différente des objectifs culturels, leur relation n’étant pas au beau fixe, un projet de réseau entre les deux bibliothèques est aujourd’hui suspendu par les municipalités. Les deux médiathèques se contentent alors de ne pas empiéter sur leurs travaux, en essayant d’organiser au mieux leurs temps forts en fonction du programme culturel de chacune. Elles travaillent tout de même en partenariat notamment avec Itinéraire Bis dans le cadre de l’Entente Vallée.

c) L’extension du réseau dans le futur ?

Initialement, il existait la communauté de communes Baugé-en-Anjou, elle avait la compétence culture et gérait alors les liens entre les bibliothèques. En janvier 2017, cette communauté de communes s’est élargie, fusionnant avec celle de Beaufort-en-Anjou et avec les communes de Noyant-Villages et La Pellerine, créant Beaugeois-Vallée. À la suite de ce regroupement, il a été décidé la création de l’Entente Vallée, un accord de partenariat entre Beaufort-en-Anjou, La Ménitré, Les Bois d’Anjou et Mazé-Milon, facilitant la gestion, notamment de la compétence culture. Concernant les bibliothèques de l’Entente, l’idée initiale était la création d’un réseau, mais la commune de Mazé a émis quelques réticences. Elles travaillent tout de même ensemble avec le temps fort Itinéraire Bis.

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action Quatre sites de l’Entente sont dotés de bibliothèque à gestion associative : Brion, Fontaine Guérin, St Georges du Bois28 et Gée. Le personnel de la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou souhaiterai apporter son soutien et travailler avec ces structures, ces dernières pourraient profiter du professionnalisme de la structure de Beaufort-en-Anjou pour se déployer plus largement. Cependant, le manque de temps et de personnel ne rend pas ce projet réalisable pour le moment.

3. Des missions quotidiennes à la bibliothèque 3.1. Service public

3.1.1. Des horaires d’ouverture restreints

Avec ses quatorze heures d’ouverture au public hebdomadaires, la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou se distingue par sa relative petite amplitude d’horaires d’ouverture. En 2014 la moyenne nationale se situait à quatorze heures hebdomadaires29, mais cette amplitude est à mettre en concordance avec le nombre d’habitants par commune. Selon l’Observatoire de la lecture publique du MCC, en 2015, le nombre d’heures moyen d’ouverture pour les bibliothèques des communes supérieur à deux milles habitants était de vingt heures par semaine. En incluant les communes de moins de deux milles habitants, on obtient les quatorze heures hebdomadaires30. En 2015, la commune de Beaufort-en-Anjou comptait plus de 7000 habitants31, avec plutôt une forte croissance démographique. Lorsque l’on replace cette commune par rapport aux moyennes nationales, on observe que l’amplitude horaire d’ouverture n’est pas idéale par rapport au nombre d’habitants sur la commune. Notons que le personnel de la bibliothèque est totalement conscient de ce manque et aimerait palier cette lacune, mais cela

28 Formant maintenant la commune des Bois d’Anjou

29 « Le temps d’ouverture moyen dans les bibliothèques est de 14 heures hebdomadaires. Ce chiffre, établi à partir des données de l’ensemble du réseau, est stable depuis 2010 », MCC, Bibliothèques municipales données d'activité 2014, 2016, p. 21., disponible sur http://www.culture.gouv.fr/Thematiques/Livre-et-Lecture/Bibliotheques/Observatoire-de-la- lecture-publique/Syntheses-annuelles/Synthese-des-donnees-d-activite-des-bibliotheques- municipales-et-intercommunales/Bibliotheques-municipales-Donnees-d-activite-2014, [consulté le 02/05/19].

30 MCC, Voyage au pays des bibliothèques, lire aujourd'hui, lire demain, 2018, p. 40., disponible sur : http://www.culture.gouv.fr/Espace-documentation/Rapports/Voyage-au-pays-des- bibliotheques.-Lire-aujourd-hui-lire-demain, [consulté le 02/05/19].

31 INSEE, Dossier complet de la commune de Beaufort-en-Anjou, 2016, disponible sur : https://www.insee.fr/fr/statistiques/2011101?geo=COM-49021, [consulté le 12/03/19].

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action nécessiterait l’embauche d’une nouvelle personne, les trois bibliothécaires actuelles ne pouvant pas assurer plus qu’elles ne proposent déjà. La municipalité s’oriente doucement dans ce sens, mais pour eux, cela ne représente pas encore un enjeu essentiel.

3.1.2. Permanence à la banque de prêts/retours

Ma présence aux prêts et retours a été quotidienne lors de chaque ouverture au public, mes collègues me laissant progressivement l’entière responsabilité de la banque d’accueil. Ainsi, j’étais chaque fois chargée de la gestion des bénévoles, les conseillant, les aidant et les rassurant dans leurs tâches. Cela dépendant chaque fois de l’autonomie des bénévoles présents, j’étais généralement placée aux prêts, pouvant surveiller d’un œil les retours. S’ils témoignaient d’une autonomie et d’une aisance particulière, cela me permettait d’effectuer le rangement des chariots résultant des retours, les bénévoles n’étant pas tous à l’aise avec cette mission ou commettant des erreurs ponctuellement.

Remarquons que la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou n’est pas équipée de la RFID, le personnel devant scanner le code barre de chaque document, grâce à une douchette, pour accéder à sa fiche exemplaire. Concernant les retours, la bibliothèque de Beaufort-en-Anjou mène une politique assez singulière que j’ai rarement rencontrée ; le nettoyage des livres.

Systématiquement, à chaque retour, le document est nettoyé à l’aide d’un produit spécifique avec un PH neutre et d’un chiffon. Que le document soit équipé d’une couverture adhésive ou souple, que ce soit un livre, un CD ou bien un DVD, c’est le même procédé qui est appliqué, hormis pour les revues qui ne sont pas pérennes. Les intérêts sont multiples ; dans un article du BBF abordant le nettoyage du livre, on peut lire que « Une opération de sauvetage tant des collections que des locaux est longue et lourde en temps, en moyens et en personnel : donc mieux vaut prévenir que guérir… »32. La raison première serait évidemment la conservation, un document entretenu régulièrement résiste davantage dans le temps, son usure étant ralentie.

La seconde explication qui peut être apportée est d’ordre hygiénique. Les bibliothèques reposant toutes sur le principe de base du prêt, les documents subissent inlassablement divers mouvements, passant de foyers en foyers, de mains en mains et cela vaut d’autant plus pour la littérature jeunesse, notamment les albums… Nettoyer les livres participe alors à leur promotion, un beau livre propre est toujours plus attractif qu’un livre dont la couverture est tâchée.

Le service public ne s’arrête pas qu’aux prêts et retours, puisque le personnel doit faire preuve de disponibilité, les usagers ayant régulièrement besoin de renseignements. J’ai particulièrement été attentive aux demandes des enfants, qui n’hésitaient pas à me solliciter, pour que je les guide dans leurs choix de lecture et leur fasse découvrir des ouvrages inattendus.

32 LAFFONT Caroline et MOUREN Raphaële, « Les Ennemis du livre », BBF, 2005, n° 1, p. 57

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action Enfin, surtout lorsque nous occupons le poste du prêt, il n’est pas rare d’avoir affaire à des demandes de réservation. Chaque usager ayant le droit d’effectuer trois réservations, ils peuvent venir chercher leurs documents jusqu’à deux semaines après leur mise à disposition, sans quoi ces derniers sont rangés en rayon. Deux sortes de réservations sont à distinguer : d’une part il y a les réservations d’exemplaires déjà empruntés, qui seront disponibles dès leur retour par le dernier emprunteur. D’autre part, il y a les réservations d’exemplaires en rayon.

Souvent, ce sont les lecteurs qui, depuis leur domicile, réalisent une réservation en ligne avant l’ouverture de la bibliothèque. Dès l’ouverture, ils peuvent alors retrouver l’ensemble des documents qu’ils ont fait mettre de côté. Les réservations en rayon sont traitées chaque jour par l’ensemble de l’équipe, quelques minutes avant l’ouverture au public. De même pour la boîte de retours, présente à l’extérieur devant la bibliothèque, qui est chaque jour, à plusieurs reprises, vidée par les membres de l’équipe, son contenu est alors passé en retour avant de regagner les rayonnages.

3.1.3. Le classement et le rangement

La bibliothèque est organisée en quatre espaces distincts ; l’espace « découvrir », l’espace « imaginer », l’espace « raconter » et l’espace « échanger ». Ces différentes aires sont resubdivisées lors du rangement des documents.

Deux chariots sont disposés aux retours, permettant d’organiser le rangement. Le premier chariot concerne les collections jeunesse, à l’exception des documentaires et du fonds cinéma et musique. Notons qu’il contient aussi tous les ouvrages du fonds contes et oralité. Le second chariot concerne les collections adultes, le multimédia ainsi que tous les documentaires, qui sont ensuite divisés entre jeunesse et adulte. Il est intéressant de souligner que ces deux distinctions sont notamment visibles par la couleur de cote des documents, le jaune figurant la jeunesse et le blanc les collections adultes.

Le classement s’inscrit dans la lignée de celui régissant les bibliothèques généralement. D’abord, les albums pour tout-petits sont organisés par pictogrammes (bébé, nature, histoire-géographie, animaux, arts, corps, émotions, société, langage, loisirs, techniques) et les autres sont classés par ordre alphabétique selon l’initiale de l’auteur. J’ai essayé d’instaurer progressivement, en plus, un rangement par ordre de grandeur dans les bacs d’albums, exposant davantage visuellement ces derniers. Malheureusement, cela nécessite un rangement très ponctuel prenant du temps et les bénévoles n’en comprenant pas tous l’utilité... Ensuite, tout comme pour les mangas et les bandes dessinées, les romans jeunesse sont dissociés des romans adolescents, par la cote (MA pour Manga Adolescent, BDA pour Bande Dessinée Adolescent et RA pour Roman Adolescent) et par des rayonnages distincts. Notons que les bandes dessinées sont présentées par séries, les « one shot » étant séparés. Selon les âges, la presse est elle aussi sectionnée, trouvant sa place dans les espaces bien distincts. En outre, les documentaires sont scindés entre jeunesse et adulte, et suivent la classification Dewey. Quelques arrangements lui ont été

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Bruneau Louison | Gestion des collections, action apportés, la simplifiant et l’abrégeant en faveur des lecteurs. Lors de mon stage, j’ai effectué à plusieurs reprises des rangements systématiques, les rayonnages étant souvent bouleversés.

C’est un travail long et fastidieux, mais néanmoins nécessaire. Concernant le fonds musique, il respecte le principe de classement des documents musicaux, le PCDM4. Celui-ci se décompose en neuf classes genrées par grands courants musicaux, la classe 2 représentant la musique rock et la classe 3 la musique classique, par exemple. Pour le fonds cinéma, les DVD sont ordonnés alphabétiquement par titre de films et non par nom de réalisateur, cela permettant aux usagers de mieux se repérer. Une indexation a néanmoins été réalisée par genre de films, différenciant par exemple « polar », « western » ou « romance ».

De plus, des acquisitions sont régulièrement faites, permettant de proposer aux usagers des nouveautés. Pour mettre en valeur ces dernières, des étiquettes colorées « Nouveautés 2019 » sont collées sur les documents. Les couleurs dépendent des saisons de l’année ; orange pour l’automne, jaune pour l’été, bleu pour l’hiver et le printemps en vert. Ainsi, les nouveautés de la saison ne sont pas rangées dans les rayonnages mais sont disposées en présentation sur les mobiliers destinés à cet effet, bénéficiant ainsi de l’attention marquée des usagers de la bibliothèque.

3.1.4. Des missions ponctuelles

a) L’organisation de la braderie

En prévision du 19 mai 2019, date de l’évènement, j’ai participé à la préparation et à l’installation des ouvrages. Déjà désherbés au cours de l’année, les ouvrages à brader étaient rangés dans des cartons. Je me suis chargée de les sortir, les installant pour la vente en fonction de leur genre. Finalement, nous avons remarqué que certains n’avaient pas le statut

« braderie/pilon » sur le SIGB et restaient disponibles au prêt… Cela venant sûrement d’une erreur humaine, j’ai dû repasser tous les exemplaires à la douchette, effectuant ainsi un traitement de lot pour changer le statut de chaque ouvrage bipé avant de les installer pour la vente.

Ajoutons à cela une affiche33 que j’ai réalisée pour attirer le public à la bibliothèque, la commune organisant des festivités le même jour34. Ainsi, la braderie a eu du succès, la recette étant de 450 euros, les Beaufortais ont souligné leur contentement face à l’initiative de cette manifestation.

33 Voir Annexe 5.

34 La fête du Printemps, fête populaire avec vide grenier, manèges et concerts

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