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Considérations sur l'hélénine dans son emploi comme médicament · BabordNum

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(1)

FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE

ide boe.eea.xjx

ANNÉE 1894-95 86

CONSIDÉRATIONS

L'HÉLÉNINE

Dans son emploi comme

médicament.

THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE

présentée et soutenue publiquement le 12 juillet 1895

Scipion

AUDIGNON

licencié ès sciences physiques pharmacien de ire classe,

préparateur a la faculté demédecine et de pharmacie de bo

Né àSt-Vivien-de-Monségur (Gironde), le 9 mai1869.

EXAMINATEURS 3DB J-tA. THESE MM. de NABIAS, professeur, président

VERGELY, professeur,

j

POUSSON, agrégé, jugt>fi

AUCHÉ, agrégé,

j

Le Candidat répondra aux questions quilui serontfaites surles diverses parties de l'enseignement médical.

-vp

BORDEAUX

Imprimerie Vve Cadoret

17 rue montméjan 17

1895

(2)

MIT! II IIHICIH IT M HHIICIIIII fOMIlUÏ

MM. MICE..

AZAM.

M. PITRES Doyen.

PROFESSEURS :

Professeurs honoraires.

Clinique médicale Cliniquechirurgicale Pathologie interne

Pathologie et thérapeutique générales Thérapeutique

Médecine*opératoire Clinique obstétricale

Anatomie pathologique

Anatomie

Histologie et Anatomie générale Physiologie

Hygiène

Médecinelégale -

Physique

Chimie

Histoire naturelle Pharmacie Matière médicale Médecine expérimentale Clinique ophtalmologique

Clinique des maladies chirurgicales des enfants.

Clinique gynécologique

AGREGES EN EXERCICE SECTION DE MÉDECINE

Pathologie interne et Médecine légale

MM. PICOT.

PITRES.

DEMONS.

LANELONGUE.

DUPUY.

VERGELY.

ARNOZAN.

MASSE.

MOUSSOUS.

COYNE.

BOUCHARD.

VIAULT.

JOLYET.

LAYET.

MORACHE.

BERGONIÉ.

BLAREZ.

GUILLAUD.

FIGUIER.

DE NABIAS.

FERRc,.

BADAL.

PIÉCHAUD.

BOURSIER.

MOUSSOUS.

DUBREUILH, MESNARD.

CASSAËT.

AUCHÉ.

SECTION DE CHIRURGIE ET ACCOUCHEMENTS

I POUSSON.

Pathologie externe.

Accouchements.

DENUCE.

VILLAR.

RIVIÈRE.

CHAMBRELENT.

SECTION DES SCIENCES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES

\ a. i Q, . . IMM. PRINCETEAU.

Anatomie et Physiologie, j ^ Histoire naturelle. N.

SECTION DES SCIENCES PHYSIQUES

Physique MM. SIGALAS.

Chimie et Toxicologie DENIGES.

Pharmacie BARTHE.

COURS COMPLEMENTAIRES Clin, internedes enfants

Clin, des mal. syphil. etculan...

Clin,des mal.desvoies urin....

Mal. dularynx, desoreillesetdunez.

1. A. MOUSSOUS DUBREUILH.

POUSSON.

MOURE.

Maladies mentales.... MM. RÉGIS.

Pathologie externe .. DENUCE.

Accouchements... RIVIÈR.E.

Chimie DENIGÈS.

Zoologie BEILLE.

LeSecrétaire de laFaculté, LEMAIRE.

« Par délibération du5 août 1879, la Faculté a arrêté que les opinions émises dans les

» Thèsesqui lui sontprésentées doivent être considéréescomme propres à leursauteurs

» et qu'elle n'entend leur donnerni approbation ni improbation. »

(3)

A LA MÉMOIRE DE MON PÈRE

A MA MÈRE ET A MA GRAND-MÈRE

A MES AMIS

A MES MAITRES

DE LA FACULTÉ DEMÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX

(4)

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(5)
(6)
(7)
(8)
(9)

CON SIDÉRATIONS

SUR

L'HÉLÉNINE

DANS SON EMPLOI GOMME MÉDICAMENT

AVANT PROPOS

Un certain nombre d'auteurs ont prétendu que l'Hélénine jouissait de propriétés antiseptiques remarquables et consti¬

tuait un médicament très propre à enrayer la tubercu¬

lose à sa première période. Mais si de pareilles propriétés

semblaient dignes d'attirer l'attention des thérapeutes et des expérimentateurs, elles demandaient à n'être acceptées qu'avec

la plus grande réserve et après contrôle. Or, ce contrôle

nécessaire ne pouvait s'exercer avec fruit qu'en utilisant des

Hélénines identiques à celles dont s'étaient servis les premiers expérimentateurs.

A cette seule condition, les résultats des expériences de

contrôle auraient présenté quelque valeur. Malheureusement,

(10)

l'Hélénine n'est pas toujours

semblable

à

elle-même; c'est

un médicament complexeoù les constituants sont toujours

réunis

en proportion variable.

11

eût

donc

été

absurde de

songer

à

contrôler des résultats trouvés à l'aide d'une Hélénine déter¬

minée par des résultats obtenus à

l'aide d'une Hélénine

nota¬

blement différente. Une ressource cependant permettait d'as¬

surer le contrôle désiré. Puisque l'Hélénine brute est un médi¬

cament complexe dont les constituants sont très

bien

connus, il devenait possible de synthétiser les propriétés

générales du

médicament, en étudiant séparément chacun de ses consti¬

tuants.

Nous devons avouer qu'à l'étude de la question ainsi posée,

nous n'avons apporté qu'une modeste contribution, nous étant

borné simplement à étudier le rôle que joue

l'anhydride alan-

tique dans l'Hélénine

brute.

Nous avons essayé

également, à

l'aide de quelques données tirées

de

nos

recherches, de

classer les Hélénines et de les caractériser suffisamment pour qu'il fût possible de ne plus

les confondre

entre

elles.

Nous avons divisé notre travail en quatre chapitres :

Le premier résume l'historique

de l'Hélénine,

au point

de

vue chimique et au point de vue clinique.

Dans le second, nous étudions la valeur du traitement à l'aide de l'Hélénine et principalement de l'anhydride alan- tique.

Dans le troisième, nous recherchons quel rôle joue l'anhy¬

dride alantique dans l'Hélénine brute.

Dans le quatrième, enfin, nous

étudions le

pouvoir antisep¬

tique de

l'anhydride alantique,

et nous en

déduisons quelques

conséquences

utiles.

Avant d'entrer en matière, nous tenons à remercier notre

collègue et ami, M.

Favrel, qui

nous a

prêté dans

nos recherches un concours précieux. Nous adressons également

(11)

13 -

nos remerciements à M. Kivière, préparateur au laboratoire

des cliniques, pour tous les services qu'il nous a rendus dans

nos expériences bactériologiques.

A M. de Nabias, nous offrons l'expression de notre profonde gratitude, pour l'honneur qu'il nous lait en voulant bien pré¬

sider notre thèse inaugurale.

(12)

CHAPITRE PREMIER

HISTORIQUE

En 1804, Valentin extrayait de la racine

d'aunée

une

subs¬

tance d'aspect

cristallin qu'il

supposa

être le principe actif de

cette racine, et qu'il désigna sous

le

nom

d'Hélénine brute.

Plus tard, un chimiste allemand,

Gerhardt, reprit l'étude de

l'Hélénine brute, et constata que ce

produit n'offrait

aucune homogénéité et

contenait plusieurs éléments différents les

uns

des autres. Ses travaux furent repris en 1873 par

Kallen, qui

désigna,ainsi

qu'il suit, les éléments constitutifs de l'Hélénine

brute :

Ilélénine proprement dite;

Camphre d'aunée;

Anhydride

alantique

; Alantol.

Kallen, dans deux articles importants

du Beritche Deutsche

Chem., passe tour à tour en revue

les propriétés chimiques et

physiques

de chacun de

ces corps.

11 assigne à l'Hélénine

pro¬

prement dite

la formule C°H80,

et

lui reconnaît les propriétés

suivantes : corps indifférent, sans

odeur, à

.saveur

fade,

presque

insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool où il cris¬

tallise en longues

aiguilles, fusible

à

109°. Ses tentatives

pour

en obtenir des dérivés chlorés et bromés ne l'ont

conduit

qu'à la

production de

corps

résinoïdes.

Quant au

camphre d'aunée, Kallen le décrit ainsi

:

substance

se présentant en

fines aiguilles, à odeur de menthe et à saveur

(13)

I

15

brûlante; point de fusion 64°. Ce corps se dissout facilement

dans 1 alcool et l'éther, mais très peu dans l'eau. Distillé avee du pentasulfure de phosphore, le camphre d'aunée donne un carbure d'hydrogène qui n'est autre chose que le cymène.

Passant ensuite à l'anhydride alantique Ivallen lui assignela

formule C15H,0O2, il reconnaît que ce produit est soluble dans

l'alcool faible il cristallise en aiguilles prismatiques inco¬

lores douées d'une odeur et d'une saveur faibles. Point de

fusion, 60°; il constate également que l'anhydride alantique

bout à 275° en se décomposant partiellement. De l'anhydride alantique à l'acide alantique il n'y avait qu'un pas; Kallen

passe donc à l'étude de cet acide et reconnaît qu'il offre les

caractères d'un acide alcool à la façon de l'acide lactique. 11 dit

aussi que cet acide est soluble dans l'eau bouillante, l'alcool, l'éther, qu'il cristallise en fines aiguilles fusibles à 90°, et qu'il

donne des sels stables avec les alcalis, l'argent et le baryum.

Quant à l'alantol, quatrième substante constituante de l'Hé-

lénine brute, Kallen le décrit ainsi : liquide jaunâtre, d'une

odeuraromatique, d'une saveur de menthe, bouillant vers 200°

et dont la formule semble être C10H16O. Distillé avec le penta¬

sulfure dephosphore, l'alantol donne un hydrocarbure, proba¬

blement du cymène.

Depuis 1873 les travaux de Kallen n'ont pas été repris.

Cependant en 1892, Posth s'est livré à des recherches particu¬

lières sur l'Ilélénine proprement dite et dans sa dissertation inaugurale (Bonn 1892) il démontreque cecomposé présente les

caractères d'une lactone. Mais depuis 1892 rien de plus n'a été produit sur la question et l'étude chimique des éléments cons¬

titutifs de l'Hélénine brute reste encore à compléter.

En raison de sa complexité et des variations que présentent

ses constituants dans leurs rapports mutuels, il semblait diffi¬

cile de faire entrer l'Hélénine dans le cadre thérapeutique.

:

lit!®

M

(14)

- 16

La raison indiquait en

eflet, qu'utiliser ce médicament de

constitution extrêmement

variable c'était

se

préparer à recueil¬

lir des résultatscliniques

pleins d'incertitude. Mais sans entrer^

dans depareilles

considérations,

en

1883 un médecin espagnol,

Yalenzuela, déclara dans

El siglo medico du 28 octobre, qu'il

avait employé

l'IIélénine

avec

succès dans des cas de tubercu¬

lose à la première

période. 11 donnait à cette substance une

couleurjaune, un

point de fusion de 72°.

En 1885, Baëza, dans la Cronica

medica du 5 février, écrivit

que

l'IIélénine diminuait toutes les sécrétions mais plus parti¬

culièrement celles de la

trachée

et

du larynx. Suivant cet

auteur, à petite

dose

cette

substance empêche les effets siala-

gogues et

diapliorétiques du jaborandi. Baëza constata égale¬

ment que 1

centigramme d'Hélénine brute ajouté à un litre

d'urine en empêchait

la putréfaction. Dans le courant de l'an¬

née 1882 Korab avait établi que

les bacilles tuberculeux

sus¬

pendus

dans du sérum stérile additionné d'une petite quantité

d'Hélénine refusaient de se

développer

et que

le sérum deve¬

nait incapable de

donner la tuberculose chez les animaux aux¬

quels on

l'injectait. Il prétendait également que donnée dans

les aliments l'Hélénine agit comme un

préventif à l'infection

par

inoculation

et

modifie favorablement la maladie déjà exis¬

tante; la formule du corps

qu'il utilisait était de C6H8().

En Allemagne, dans

le

courant

de l'année 1887, Marpmann

écrivit deux articles importants

traitant de l'action thérapeuti¬

que et

de la chimie de l'IIélénine. 11 déclara que l'IIélénine est

constituée par deux corps :

l'alàntine et l'acide alantique, qui

tous les deux sont employés en

médecine. La substance, après

avoir été longtemps

administrée

aux

tuberculeux, occasionnait

la disparition

des bacilles dans leurs crachats.

En 1889, M.Yersin,

étudiant les propriétés antiseptiques de

l'Hélénine brute, signale que cette

substance possède

un pou-

(15)

17 -

voir antiseptique tel que dans la proportion de 4 0/0 elle tue

tous les microbes dans l'espace de deux heures.

En somme nous ne voyons guère les expérimentateurs s'oc¬

cuper de savoir si l'IIélénine agit comme antiseptique par cha¬

cun de ses éléments ou si l'un d'eux contribue seul à donner

au médicament ses qualités antiseptiques; tous utilisent l'IIé¬

lénine du commerce sans la caractériser autrement que par un

point de fusion plus ou moins bien déterminé.

11 faut arriver en 1891 pour voir expérimenter l'IIélénine

d'une laçon rationnelle ou du moins plus conforme à la rigueur

désirable.

Dans une recherche faite au laboratoire de Lander Brunton

et publiée dans le British médical journal, M. Bokenham,

assistant démonstrateur à l'hôpital Saint-Bartholomew de Lon¬

dres, dit qu'il a essayé d'analyser l'action antiseptique de

l'IIélénine brute en expérimentanttour à tour avec chacun des produits qui entrent dans sa constitution. Sur l'avis du Dr Brunton il s'adresse à l'importante maison Schuchardt de Gorlitz qui lui promet ainsi qu'il suit les éléments de l'IIélé¬

nine brute.

Hélénine proprement dite, point de fusion 109 à 110°, en

aiguilles blanches et cristallines C6H80.

Camphre d'année. Point de fusion 64°, se présentant

en masse cristalline C10H16O.

Anhydride alantique. Aiguilles cristallines, fusibles à 66°, C15H2102.

Alantol. Liquide jaune.

Mais des difficultés apparurent cependant quand il fallut

isoler ces substances en notable quantité en sorte que Boken¬

ham n'obtint de la maison Schuchardt que la fourniture d'anhydride alantique pur. Bokenham fut donc obligé de pré¬

parer lui-même les produits sur lesquels il se promettait d'ex-

3 A.

(16)

18

périmènter et

il

nous est

permis de douter du succès de

sa

tentative après l'insuccès

de la

maison

Schuchardt. Quoi qu'il

en soit, Bokenham étudia séparément l'influence

qu'exercent

l'Hélénine lactone, le camphre d'aunée,

l'anhydride alantique

et l'alantol sur la croissance du bacille tuberculeux etde quel¬

ques autres micro-organismes.

Il

constata que

l'une quelcon¬

que des substances énumérées

plus haut prévenait le dévelop¬

pement du bacille

tuberculeux dans des proportions même

réduites à 1 de substance pour 10,000 de milieu

nutritif.

Les

milieux nutritifs utilisés furent tour à tour le sérum du sang solidifié, l'agar glycériné, le

bouillon glycériné

et

le bouillon

avec l'albumine d'œuf solide. Il est utile de faire observer que

tous les milieux de culture ci-dessusénumérés, sans l'addition

des dérivés de l'aunée, sont d'excellents milieux nutritifs du

bacille tuberculeux. De plus, Bokenham constate que les

milieux liquides additionnés d'Hélénine et tenant en suspen¬

sion de grandes quantités de bacilles sont

incapables de

pro¬

duire la tuberculose ou un gonflement des ganglions lympha¬

tiques les plus voisins

quand

on

les

injecte à

des cobayes

sains.

L'expérimentateur

conclut

que

la substance,

même

dans la

proportion de I pour

10,000,

est

fatale

au

bacille tuberculeux.

Ces résultats semblent concorder avec ceux de M. Ivorab.

Bokenham essaie incidemment de cultiver d'autres micro¬

organismes sur des milieux également

additionnés d'Hélénine

et il n'est pas inutile de rapporter ici les

résultats qu'il

obtint.

Il constata que les micro-organismes les

plus

vigoureux et

de

croissance rapide n'étaient pas sensiblement éprouvés par la présence de 1

de substance

pour

1,000 de milieu nutritif.

D'autrepart, les streptocoques (pyogène,

eresypelatus)

et quel¬

ques bacilles

(bacille typhique, bacille de la morve)

ne

crois¬

sent pas dans ces

milieux ainsi

préparés.

(17)

19 -

Si dans cet historique nous avons parlé longuement des

travaux de Bokenham, c'est qu'il résument en quelque sorte

tout ce qui a été produit de sérieux sur l'Hélénine. Bokenham,

en effet, spécifie qu'il a expérimenté non plus avec un produit vaguement désigné sous le nom d'Hélénine mais bien avec

l'anhydride alantique, l'Hélénine lactone et l'alantol.

(18)

CHAPITRE II

Dans ce chapitre nous nous sommes proposé de réunir les principales relations expérimentales qui traitent de l'action thérapeutique de l'Hélénine ou de ses constituants dans le

processus tuberculeux chez les animaux. Malgré les recherches

les plus actives, nous n'avons pu trouver qu'un nombre très

restreint de relations de ce genre. Nous avons donné égale¬

ment, dans ce chapitre, deux observations personnelles, prises

chez des tuberculeux humains, que nous avons traités par

l'anhydride alantique.

Expériences de M. de Korab.

lr0 Expérience. M. de Korab prend dix cobayes, et leur injecte directement dans la cavité péritonéale du sérum tenant

en suspension des bacilles tuberculeux. Toutes les précautions antiseptiques sont observées dans cette opération. A l'au¬

topsie, on constate un épaississement de l'épiploon avec infil¬

tration de massesjaunâtres remplies de bacilles.

Aucune de ces lésions expérimentales ne s'est produite chez

les cinq autres cobayes à la boisson desquels il avaitété ajouté

une petite quantité d'Hélénine : 3 centigrammes par jour et

par malade.

2e Expérience. M. de Korab injecte des bacilles à quatre lapins dans la chambre antérieure de l'œil, et constate chez

eux la tuberculose de l'iris avec panophtalmie.

(19)

21

J1 laisse la maladie suivre son cours chez deux de ces ani¬

maux. Quant aux deux autres, il les soumet, à partir du

dixièmejour, à des injections régulières de0 gr. 02 d'Hélénine

par jour. Ces deux derniers lapins ne sont pas morts, et même

la tuberculose de l'iris s'est modifiée avec tendance à la oué-

O

rison

En rapportant ces expériences de M. de Korab, nousdevons faire observer que cet expérimentateur n'indique pas la nature de l'Hélénine qu'il utilisait, et que c'est grand dommage car celte ind ication eûtpermisd'interpréter, à leur juste valeur, les

résultats remarquables indiqués ci-dessus.

Expériences de M. Bokenham.

Dans toutes ses expériences, Bokenham utilisait une Hélé-

nine constituée en majorité par de l'anhydride alantique.

Cependant, la substance contenait aussi une faible propor¬

tion d'Hélénine lactone.

Dans une première série d'expériences, trois animaux seule¬

ment furent nourris à l'Hélénine. L'animal contrôle mourut de tuberculose aiguë dans l'espace de 57 jours. Les deux autres

moururent, l'un 67 jours après l'inoculation, l'autre après

93 jours. Ce dernier présentait du tissu cicatriciel, et aussi de

la caséification abondante. Les animaux de la deuxième série furent inoculés avec le foie de l'animal contrôle de la série

précédente.

Dans la deuxième série d'expériences cinq cobayes furent

utilisés, deux servirent de contrôle et les trois autres furent

nourris à l'Hélénine. Les dates de leur mort arrivèrent ainsi

qu'il suit :

(20)

Cobaye n. 1 (contrôle), mort au 109e jour.

» n. 2 (contrôle) » 161e »

» n. 3 (nourri) » 157e »

» n. 4 (nourri) » 130e »

» n. 5 (nourri) » 179e »

Les deux derniers animaux ne présentaient rien que des

lésions tout à fait chroniques. Les nodules

tuberculeux

étaient

notablement cicatrisés et les ganglions lymphatiques

volumi¬

neux et fibreux. Très peu de bacilles furent trouvés

dans les

tissus de l'un quelconque des animaux nourris.

Dans la troisième série, Bokenham prend dix animaux, dont

trois servent à titre de contrôle, et dont les sept autres sont soumis au régime de l'Hélénine,

longtemps

avant

d'être

ino¬

culés. Les dates de leur mort sont indiquées ainsi qu'il suit :

Cobaye n. 1 (contrôle), mort au 48e jour.

» n. 2 (contrôle) » 54e »

» n. 3 (contrôle) » 43e »

m 11 4 (nourri) » 62e »

» n. 5 (nourri) » 81e »

» il. 6 (nourri) » 29e »

» il. 7 (nourri) » 89e »

» n. 8 (nourri) )) 70e »

» n. 9 (nourri) » 121e )>

» n. 10 (nourri) » 135e )>

Cette série semble montrer que les animaux furent protégés

dans une certaine mesure par la nourriturehélénique et Boken¬

ham attribue la mort du n. 6 à une infection accidentelle provenant, peut-être,

de l'emploi de crachats humains

comme

agniit d'inoculation.

Dans la quatrième série

d'expériences, les animaux furent

soumis au régime de

l'Hélénine

avant

leur inoculation

et ce

(21)

23

régime leur fut continué après inoculation. Ils reçurent des

doses quotidiennes de la substance en même temps qu'une légère quantité de racine d'année pulvérisée. Les dates de

mort sontindiquées dans le tableau suivant :

Cobaye: n. 1 (contrôle) mort le 48ejour.

» n. 2 (contrôle) » 59e »

» n. 3 (nourri) » 44e »

)> n. 4 (nourri) » 89° »

» n. 5 (nourri) » 106e »

» n. 6 (nourri) » 99° »

» n. 7 (nourri) » 135e »

» n. 8 (nourri) » 120e »

Les résultats obtenus ne sont donc pas sensiblement meil¬

leurs que dans les séries précédentes.

Dans la cinquième série, les animaux n'étaientpas préalable¬

ment nourris à l'Hélénine avant d'être inoculés. Bokenham se

contentait, après inoculation, de leur injecter de l'Hélénine dis¬

soute dans l'huile d'oliveau niveau de la fosse sous-scapulaire.

Les résultats lurent les suivants :

Cobaye n. i (contrôle) mort le 54ejour.

» n. 2 (contrôle) » 36e

» n. 3 (contrôle) » 70e

» n. 4 (injecté) » 76e

» n. 5 (injecté) » 42e

» n. 6 (injecté) » 99e

Ces résultats n'étant pas très satisfaisants, l'expérimenta¬

teur songe à employer, au lieu d'un bacille très

virulent,

un bacille atténuépar la culture sur l'agar glycériné,pensant avec-

raison que l'infection déterminée par ces bacilles atténués représente bien mieux que l'infection due aux

bacilles

très

(22)

virulents (toujours susceptibles de provoquer unetuberculose

miliaire aiguë), le genre d'infection qui s'opère chez l'homme.

Avec le même tube de bacilles atténués huit cobayes furent

inoculés et Bokenham obtint les résultats suivants :

Cobayen. 1 (contrôle) mort le 92e jour,

n. 2 (contrôle) » 108e » n. 3 (contrôle) » 130e » n. 4 (contrôle) encore en vie.

n. 5 (injecté) encore en vie.

n. 6 (injecté) encore en vie.

n. 7 (injecté) mort le 142e jour,

n. 8 (injecté) encore en vie.

L'expérimentateur signale qu'au moment de la publication

de son travail, c'est-à-dire six mois après ses expériences, les

animaux vivaient encore et se portaient bien.

En somme quelles conclusions faut-il tirer des travaux de Bokenham?A notre avis il est difficile d'admettre les résultats de la cinquième série. Ne voyons-nous pas, en effet, lecobaye

contrôle 4 rester en vie alors que le cobaye 7 meurt en 142 jours après avoir reçu cependant des injections régulières

d'Hélénine? Ces contradictions sont assez choquantes pour

nous permettre de penser que si l'action de l'anhydride alan- tique dans le processus tuberculeuxn'estpas absolumentnulle elle n'est du moins pas très puissante. Du reste les séries antérieures montrent bien que pas un seul animal n'a été pro¬

tégé par la nourriture ou les injections héléniques, et il nous

paraît bien extraordinaire d'admettre que si l'anhydride alan- tique agit radicalement sur le bacille atténué elle soit sans

effet sur le bacille virulent.

Nous devons avouer que malgré nos recherches il nous a

été impossible de trouver dans la littérature médicale une

seule observation signalant l'emploi de l'Héléninedans letrai-

(23)

tement de la tuberculose humaine. Nous donnons ici deux

observations, que nous avons prises à la suite d'un traitement

institué chez des tuberculeux à la première période. La subs¬

tance utilisée était l'anhydride alantique.

OBSERVATION I

Joseph M.... 22 ans, boulanger, a eu une forte hémoptysie il y a deux ans. Le malade est resté dix-huit mois sans cracher le sang; il a

eu de nouveau des hémoptysies abondantes venant tous les cpiatre ou

cinq mois. Le malade accuse des sueurs nocturnes et un léger état fé¬

brile. L'auscultation et lapercussion dénotentun tuberculeux à la pre¬

mière période. Les craquements secs sont d'une nettetéremarquableet s'entendent au sommet gauche. A droite, rudesse dela respiration.

Nous commençons le traitement à lTIélénine le 3 mai, endonnant au malade la dose de 0 gr. 06 d'anhydride alantique. Ce traitement est continué les jours suivants sans qu'on puisse trouver chez le malade

une amélioration quelconque. Les sueursnocturnes persistent, les cra¬

quements secs sont toujours d'une grande intensité.

Le II mai, nous administrons au malade une dose double de médica¬

ment, soit 0 gr. 60 à prendre dans la journée en trois cachets. Ce trai¬

tement est continué lesjours suivants et l'examen quotidien du malade n'indique aucune amélioration. L'état général estassez satisfaisant mais

les craquements secs et les sueurs nocturnes ne sont en rien modifiés.

Le 20 mai, nousadministrons au malade 0gr. 80 d'anhydride alantique

et cette dose de médicament continue à être prescrite tous les jouis jusqu'au 30 mai, A celte date, le malade n'est pas mieux et tous les symptômes constatés au début du traitement persistent avec la même

intensité.

OBSERVATION II

Pierre M , 52 ans, menuisier, a eu une forte hémoptysie il y a

quinze mois. Depuis cette époque, il a eu de nombreux crachements de

4 A.

(24)

26

sang. A Ici percussion on constate une obscurité du son du côté gauche

età l'auscultation dans la fosse sous-épineuse on entend des râles sibi¬

lants très accentués. Nous laissons le malade plusieurs jours dans cet état et nous l'auscultons de nouveau le jour doit débuter le traite¬

ment à l'anhydride alantique. Nous constatons encore desrâles sibilants

au niveau de la losse sous-épineuse.

Nous donnons alorsau malade l'anhydride alantique à la dose de

0 gf. GO par jour et nous continuons le traitement les jours suivants

avec la même dose d'anhydride alantique. Deux jours après l'adminis¬

tration de la substance l'auscultation nous permet de constater que la

sibilance a disparu faisant place à unerespiration rudeet à une expira¬

tionlongueetsaccadée. Quelquesjours plus tard nous portons à 0 gr. 80

la dose d'anhydride que nous administronsà notre malade; maisaucune amélioration ne semble se produire, la respiration continueà être rude, l'expiration est longue et saccadée. Après un mois de ce traitement rien ne semble modifié dans l'état denotre malade,et les lésionstuber¬

culeuses toujours aussi intenses se manifestent à l'auscultation par la

rudesse de la respiration et la longueur de l'expiration.

Les faits que nous venons de réunir touchant l'action de l'Hélénine dans le processus tuberculeux chez l'homme et les animaux tendent à démontrer qus si véritablement l'Hélénine brute possède des propriétés bienfaisantes chez les tuberculeux

à la première période, ces effets ne semblent pas devoir être attribués à la présence de l'anhydride alantique dans le médi¬

cament. Or nous verrons, dans le chapitre suivant, quel rôle important joue l'anhydride dans cette association d'éléments

qui constitue l'Hélénine, nous verrons nettement que ce pro¬

duit tient une place prépondérante dans tous les échantillons d'IIélénine et ce fait nous conduira à discuter la valeur théra¬

peutique de l'Hélénine et à établir surdes bases nouvelles son

emploi comme médicament.

(25)

CHAPITRE III

L'historique que nous avons tracé, au début de ce travail,

nous montre la plupart des expérimentateurs utilisant l'Hélé-

nine sans connaître aucunement les proportions des éléments qui la composent. Pas un d'eux ne semble ignorer que cette substance esttrès complexe, mais tous semblent la considérer

comme toujours identique à elle-même. Il était donc intéres¬

sant de connaître dans quelle proportion s'associent les élé¬

ments constitutifs de l'Hélénine, de constater si cette associa¬

tion était proportionnellement toujours la même et de voir si

dans un poids déterminé d'Hélénine, d'origine quelconque, un des éléments associés ne rentre pas toujours pour une grosse

part dans le mélange. Il était désirable de résoudre un pareil problème autant pour expliquer les contradictions auxquelles

a donné lieu l'emploi de l'Hélénine que pour mettre en garde

les futurs expérimentateurs contre de graves causes d'erreurs.

Nous n'avons pas la prétention d'avoir élucidé, d'une façon absolue, une question aussi obscure mais nous avons tentédu

moins de l'éclaircir en partie.

Pour étudier d'une façon générale le mode d'association des

éléments constitutifs de l'Hélénine, il était nécessaire de ne pas se borner à l'étude d'un seul échantillon de cette subs¬

tance. Naturellement, cette idée nousconduisit ànousprocurer à différentes sources cinq spécimens d'Héléninedu commerce.

Trois des échantillons nous furent fournis respectivement par les maisons Merck de Darmstadt, pharmacie centrale de

France etAdrian de Paris. Quant aux deux derniers l'un pro-

(26)

- 28 -

venait d'une des collections de l'Ecole de pharmacie de Paris,

l'autre de la collection de notreFaculté de médecine.

Nous devons dire, cpie les points de fusion des cinq échan¬

tillons qui nous ont passé par les mains offraient entre eux de

notables différences, c'est ainsi que :

Le produit venant de chez Merck fondait à 66°

Le produit venant de la pharmacie centrale. ... 66°

Le produit venant de chez Andrian fondait à 68°

Le produitvenant de la collection de Bordeaux 75°

Le produit venant de la collection de Paris 78°

Ainsi donc, il ressort de ces premières indications que les

Hélénines du commerce varient entre elles d'une façon nota¬

ble dans le degréde leur point de fusion et naturellement dans

leur constitution. Nous devons ajouter à cette constatation

que les Hélénines utilisées par les nombreux expérimentateurs

dont nous avons donné les noms dans notre historique, diffé¬

raient aussi notablement entre elles par leur point de fusion.

C'est ainsi que l'Hélénine de Valenzuela fondait à 72°, celle de

M. de Korab fondait également à 72°, celle de Bokenham fon¬

dait à 67°.

Dans l'ignorance où nous étions du genre de composition

de l'Hélénine, nous eûmes l'idée de soumettre à l'analyse élé¬

mentaire trois des échantillons qui nous paraissaient le plus homogènes, produit Merck, produit Pharmacie centrale, pro¬

duit Adrian.

Nous étions en droit de penser, que du poids de carbone

trouvé dans chacune de ces analyses, nous pourrions à coup sûr tirer des indicationsprécieuses concernant la constancede composition de l'Hélénine. Il nous était en outre permis de

supposer que les chiffres trouvés auraientpeut-être l'avantage

de nous conduire à certains rapprochements importants.

(27)

29

Avant d'entreprendre les analyses élémentaires des princi¬

pales Hélénines que nous avions entre les mains, nous essayâ¬

mes de les dessécher dans le vide en présence de l'acide sul¬

furique. Mais au bout de quelques heures les produits s'étaient

totalement transformés en un liquide brunâtre, homogène, à odeur légèrement aromatique. Quelle était la nature de cepro¬

duit? Nous devons avouer notre ignorance à ce sujet. Quoi qu'il en soit, devant un pareil inconvénient force nous fut de

livrer nos Hélénines à la combustionsans dessiccation préala¬

ble. Bien entendu, les conséquences de cet empêchement à la

dessiccation se retrouveront dans les chiffres exprimant lepour

cent d'H, qui seront nécessairement majorés.

Nous donnons ainsi qu'il suit, pour les trois échantillons

soumisà l'analyse, les résultats détaillésquenousavonsobtenus.

Combustion du produit de la Pharmacie Centrale.

Poids de la nacelle pleine 1,6432

Poids de la nacelle vide 1,3007

Poids de la substance 0,3415

Poids des tubes à ponce sulfurique après combustion . . 2,0938

Poids des tubes à ponce sulfurique avant combustion . . 1,8192

Poids de l'eau obtenue dans la combustion 0,2746

Poids des tubes à boules après combustion 3,4745

Poids des boules avant combustion 2,5422

Poids d'acide carbonique obtenu 0,9323

Poids du tube à potasse supplémentaire après combust. . 0,6388

Poids du tube à potasse supplémentaire avant combust. . 0,6045

Poids d'acide carbonique obtenu 0,0333

Poids total d'acide carbonique 0,9656

T ,,TT . , TT 0,2746x0,11111x100 0 0

Le pour cent cl 11 est exprime par 11= (T34Ï5 = '

T . ~ 0,9656x0,27273X 100

LepourcentdeL est exprime parL= ô~34Ï5 =77,1

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