FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
ANNÉE 1901 -1902 N° 27
CONSIDERATIONS
SUR LES
CH0R01D1TES INFECTIEUSES
ENDOGÈNES
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A>,^' A Qw . V O
THÈSE
POUR LE DOCTORAT ENMÉDECINE»
•:\pTy,
v\vi Présentée et soutenue publiquement le 4 décembre 1901V'iv
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PAR
Paul-Marie-Philomène-Victor
LALUNG-BONNAIREANCIEN EXTERNE DES HOPITAUX
Né à Fort-de-France (Martinique)le 21 juillet 1878.
MM.BADÀL,professeur Président.
Es animateurs de la Thèse:
!
i LAGRANGE,agrege )\ Juges.(. CABANNES, agrégé )
Candidat répondra aux questions qui lui seront faites surles diverses parties
de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
G. GOUNOUILHOU, IMPRIMEUR DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE
II, RUE GUIRAUDE, II
19° 1
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
M. de NABIAS Doyen. | M. PITRES..,
PROFESSEURS:
Doyen honoraire.
MM. MICE )
DUPUY
[
Professeurshonoraires.Clinique interne.
Cliniqueexterne.
Pathologie etthérapeu¬
tiquegénérales. . .
Thérapeutique. . . .
Médecineopératoire . Cliniqued'accouchements.
Anatomiepathologique. .
Anatomie
Anatomie générale et histologie
Physiologie .".
MOUSSOUS MM.
IPICOT.
• -\PITRES, jDEMONS.
|LANELONGUE VERGELY.
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Médecinelégale . . . MORACHE.
Physique médicale. . BERGONIÉ.
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Histoire naturelle . . GUILLAUD.
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Matièremédicale. . . deNABIAS.
Médecineexpérimentale . FERRÉ.
Cliniqueophtalmologique. BADAL.
Cliniquedesmaladieschi¬
rurgicalesdes enfants .
PIÉGHAUD.
Cliniquegynécologique BOURSIER.
Cliniquemédicale des
maladies desenfants A. MOUSSOUS
Chimie biologique. .
DENIGÈS.
Physiquepharmaceutique SIGALAS.
AGRÉGÉS EN EXERCICE:
section demédecine (Pathologie interneetMédecinelégale.)
MM.SABRAZÈS.
LeDANTEG.
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Pathologie externe.
section de chirurgie MM.GHAYANNAZ.
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et accouchements
Accouchements.(MM. FIEUX.
ANDÉBODIAS.
section des sciencesanatomiques et physioi.ogiques
. , . (MM.GENTES. I Physiologie . . . MM.
PAGHON,
Anatomie . . .
.j
CAVALIÉ.|
Histoirenaturelle.BEILLE.
section des sciencesphysiques
Chimie M. BENECH. — Pharmacie.... M.
DUPOUY.
COURSCOMPLÉMENTAIRES:
Clinique desmaladiescutanéeset syphilitiques
MM. DUBREUILH.
Clinique desmaladies des voies urinaires
POUSSOa.
Maladies dularynx,des oreilleset dunez
MOURE.
Maladiesmentales
REGIS.,
Pathologie externe
OENUUU
Pathologie interne
^tiy
Accouchements
FIE'UX~
Phvçinlno-ip PACHON.
Embryologie ! ! ! i
.! ! ! ! .' ! ! i ! ! ! ! !
.: : raracerMir.
Ophtalmologie
LAGUANG
Hydrologieetminéralogie M^rirr
Pathologie exotique
FL DAN
Le Secrétairede laFaculté: LEMA1RE.
Par délibération du 5 août 1879, la faculté a arrêtéque les opinionsémisés i ^ Thèses qui lui sontprésentées doivent être considérées commepropres
à leurs au
. qu'elle n'entend leurdonner niapprobationniimprobation.A MA
GRAND'MÈRE
MON
PÈRE,
A MAMÈRE
A MA FIANCÉE
A MES PARENTS
A MES MAITRES
A MES AMIS
AUX FAMILLES LACHAUD ET
DÉJACQUES
A MON PRÉSIDENT DE THÈSE
M. LE Dr BADAL
PROFESSEUR DE CLINIQUE OPHTALMOLOGIQUE A LA FACULTÉ DE MÉDECINE
CHEVALIER DE LA LÉGION D'HONNEUR
OFFICIER DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
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1
Les premières lignes de mon modeste travail
inaugural
me sont dictées par ma reconnaissance aux maîtres quim'ont,
par leur bonté et leur enseignement précis, rendu douce et agréable l'étude de la médecine.
Je veux tout d'abord remercier mon maître préféré, M. le professeur Bada.1, de l'honneur qu'il me fait en acceptant la présidence de ma thèse. C'est avec un plaisir mêlé du regret
de sa trop courte durée quejemerappellerai l'année d'externat
que j'ai accomplie dans son service, et
les
savantes cliniques qui m'ont initié à la pratique ophtalmologique. Et,pour ne pas sortir du domaine « des yeux », qu'il me soit permis deremercier en même temps M. le professeur agrégé Lagrange
pour sa bienveillance, le docteur Victor Picotet moncamarade Aubaret pour les marques d'amitié
qu'ils
m'ont prodiguées.A M. leprofesseurBoursier, je
témoigne
masincère gratitudepour l'intérêt qu'il m'a porté et
le profit
quej'ai
retiréde
sesprécieuses leçons.
Je veux rappeler ici
l'amitié qui
melie
audocteur Oraison
et qui ne s'est pas démentie
pendant
noscinq
années de relations, loin de la patrie commune.Que
mesamis Saux
et Lacouture soient assurés que jen'oublierai jamais
les bons et précieux moments passés en leurcompagnie.
CONSIDÉRATIONS
SUR LES
CHOROIDITES INFECTIEUSES
ENDOGÈNES
CHAPITRE PREMIER
§ I.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE
DE LA
CHOROÏDE
Avant de pénétrer
dans le
cœurmême de notre sujet, il
nous semble utile de
rappeler tout d'abord,
enquelques mots,
la constitution anatomique
de la choroïde.
Située entre la sclérotique et
la rétine, la choroïde a pour
caractère essentield'être très
vasculaire,
cequi lui
avalu de
la part de
quelques auteurs le nom de membrane nourricière
de Vœil. Grâceà ses nombreux
vaisseaux et à la circulation
toujours très
active dont ils sont le siège, cette membrane
tient, tout
d'abord,
sous sadépendance la pression des liquides
intra-oculaires. Elle constitue, en
outre,
pourla rétine, une
véritable chambre chaude,
entretenant autour des cônes et des
bâtonnets une température
constante, éminemment favorable
à leur fonctionnement.
Considérée au point
de
vuede sa structure, la choroïde se
compose
de quatre couches concentriques, qui sont, en allant
de dehors en dedans: 1° la lamina fusca; 2° la couche des gros
vaisseaux;3°la couche descapillaires; 4° la lamevitrée. Sinous
enlevons les deux couches extérieure et
intérieure,
nous ne nous trouvons plus en présence que de vaisseaux :veines,
artères et capillaires.
La couche des gros vaisseaux se divise elle-même en deux
plans: un plan profond, formé par les artères; un plan superficiel, formé par les veines.
Les artères de la choroïde proviennent des ciliaires courtes
postérieures, branchesde
l'ophtalmique.
Cesartères cheminent d'arrière en avant, parallèlement aux méridiens de l'œil,jetantlatéralement de nombreux rameaux et ramuscules, dont les dernières divisions aboutissent à la couche
chorio-capillaire.
Les veines de la choroïde présentent, dansleur trajetet leur
mode determinaison,une
disposition
vraiment caractéristique:elles forment des tourbillons, d'où le nom de vasa vorticosa,
de veines vorticineuses, de veines
vorticillées,
que lui donnent indistinctement la plupart des anatomistes. Voici en quoiconsistent ces tourbillons : un certain nombre de veinules,
dix à quinze, convergent vers un même point, en suivant
chacune une direction curviligne, et là se réunissent en un seul troncule; ce troncule et l'ensemble de ses affluents, tous plus ou moins contournés en arc, constituent un tourbillon.
Les troncules, à leur tour, forment de nouveaux tourbillons, disposéssuivant la même modalité que leprécédent et aboutis¬
santà un seul tronc, etc.Finalement, lesdivers canauxveineux de la choroïde aboutissentà quatre tourbillonsprincipaux,
qui
occupent le plan le plus superficiel de la couche des gros vaisseaux. Ces quatre tourbillons ont leurcentre placé un peu
en arrière de
l'équateur
de l'œil: deux sont supérieurs et sedistinguent
en interne et externe; les deux autres, inférieurs,se
distinguent
de même. Chacun d'eux donne naissance à une grosse veine,laquelle,
se portant en arrière, perforela sclérotique
pour aller se jeter dansl'ophtalmique.
La couche des capillaires, couche chorio-capillaire ou mem¬
brane de
Buysch,
est essentiellement composée par unréseau
— 15 —
de fins capillaires, dont les mailles, irrégulièrement arrondies
auvoisinage du nerf optique, s'allongentets'élargissent d'autant plus qu'on se rapproche de l'ora serrata.
On peut donc résumer brièvement la structure de la choroïde de la manière suivante: la choroïde consiste princi¬
palement en un ensemble de vaisseaux qui, d'après leur calibre, sont disposés en trois couches superposées. Les plus
grossont les plus externes, les plus fins les plusinternes. Cette disposition se comprend, parce que la choroïde est destinée à nourrir engrande partie les tissus qui se trouvent sur sa face
interne (rétine et corps vitré). C'est doncbien à la. face interne quedoivent setrouverlesvaisseaux lesplus fins, lescapillaires, puisque à eux est dévolu le soin de fournir le plasma sanguin
nutritif.
Cette grande richesse vasculaire de la choroïde, qui en fait,
comme dit Scarpa, «le dépôt central du matériel alimentaire
de l'œil, » nous permet d'expliquer ces
choroïdites,
dites métastatiques, quinous étonnent par leur brusque apparitionau cours de diverses affections et leur évolution rapide,
presquefatale, vers la phtisie bullaire.
Nousnevoulons pasreprendre ici, àproposde l'œil,toutes les discussions soulevées par l'infection purulente. Disons seule¬
ment quela découverte des microorganismes par Pasteur jeta
un
jour
tout nouveau sur la question et fit que, à l'heure actuelle, tousles ophtalmologistes sont d'accord pour assigner toujours — sauf dans quelques cas rares — une originemicrobienne aux choroïdites dites métastatiques.
«L'infection par des agents qui proviennent de l'organisme
même a lieu par embolie, lorsque des substances, provenant d'un foyer purulent, arrivent dans le torrent
circulatoire,
for¬ment embolie et s'arrêtent dans les vaisseaux de la choroïde.
C'estainsi, dit Fuchs, que se développe la choroïdite métasta- tique. »
«La choroïdite suppurative spontanée, dit avec plus de
raison M. Lagrange, est la conséquence d'une maladie géné¬
rale infectieuse
qui envoie
sesmicrobes
coloniser dans l'œil. » 2— 16 —
L'embolie septique,
telle
quesemble l'entendre Fuchs, n'est
donc point une
condition essentielle, mais simplement
unecause adjuvante à la
formation de la choroïdite. On sait bien
que les
microorganismes introduits dans le
sang ne sedéve¬
loppentpas tant que ce
liquide reste
enmouvement. Si donc
des micrococcus, par exemple,
transportés
parle
sang, ren¬contrentsurleurtrajetunvaisseau
oblitéré soit
parthrombose,
soit par embolie,
ils s'arrêtent
en cepoint et forment des colo¬
nies quideviendront
le point de départ des abcès. L'oblitération
du vaisseau est-elle donc absolumentnécessaire pourla
multi¬
plication de,ces
microorganismes? Non.
«La loi de leur mul¬
tiplication, dit en
effet Doléris, c'est la condition d'un repos
absolu ou relatif. » Bien
plus, les micrococcus pyohémiques
peuvent
aussi, d'après Iioch, devenir eux-mêmes cause d'obli¬
tération de finscapillaires en
agglutinant les globules rouges et
en semultipliant; dès
lors, produire l'infarctus purulent.
Or, lachorio-capillaire
n'est-elle
pasessentiellement disposée
pour procurer aux
microbes pyogènes
ce reposrelatif ? Si la
théorie microbienne estvraie, c'est donc
là,
etlà seulement,
que siégera
l'infection. Les
examensmacroscopiques et micro¬
scopiques faits à ce
sujet
ontparfaitement prouvé
savéracité.
Voilà ce que dit M.
Lagrange à
proposde
ceschoroïdites :
«Quelle qu'en soit
la
causepremière, il s'agit de traînées puru¬
lentes ayant pour siège
la chorio-capillaire.
»Le professeur
Panas, dans son Traité des
maladies des
yeux,s'exprime de la
façon suivante : «A la dissection de
l'œil,
onrencontre des
amas de pus sous forme de
traînées, ayant
poursiège exclusif
la chorio-capillaire. » Plus
loin, il ajoute
: «Dans une obser¬
vationpubliéepar notre
ancien interne Pousson,
—observation
que nous citorts dans notre
thèse,
—l'examen du sang, du
pus provenant de
l'œil
etd'abcès sous-cutanés, démontra
l'existence de microorganismes,
dont les plus caractéristiques
étaient des streptocoques sous
forme de chapelets courts... Ce
résultat rend peu
admissible la théorie de la métastase hippo-
cratique, ainsi que
celle, moderne, de l'embolie. Il est plus
conforme auxidéesbactériologiques
d'admettre
quedes micro-
— 17 —
bes pyogènes, provenant
des lochies,
—dans le
casde M. Pous-son, —parviennent jusque dans
les
vaisseaux de la choroïde, s'y arrêtentety évoluent. L'arrivéedes
microorganismes dansl'œil parla circulation nous a été également révélée chez un individu atteint de grippe épidémique, avec broncho-pneumo¬
nie concomitante etlymphite phlegmoneuse du membre supé¬
rieurgauche. Le pus,
recueilli dans
unpetit abcès de la
racinedu bras, contenait des streptocoques. » Longue serait la liste
d'observations semblables, si nous voulions les citer toutes.
Rappelons seulementpour
mémoire
queWagenman^)
a ren¬contré le streptocoque,
Mitwalsky(2) le staphylocoque,
etHlava des bacilles typhiques. Herrnheiser(3) signale deux fois
le streptocoque et une
le staphylococcus
aureus.Dans l'un des
cas où le malade avaitsuccombé à lapneumonie, il y avait des diplocoques
incapsulés, aussi bien dans les
yeux quedans les
poumons.
(i) Wàgenman, Arch. f.Opht., XXXVIII,2,147.
(8) Mitwalsky,Sbornick. lek.,III, H. 2,3.
(3) Hernheiser, Klin. med., déc.1892,p.393.
SU. SYMPTOMÀTOLOGIE
Avant d'allerplus loin,nous croyons devoir rappeler briève¬
ment ici les symptômes de la choroïdite, suppurative ou non.
C'estqu'en effet — comme on le verradans les cas de cachexie palustre, de Poncet, rapportés plus loin— l'inflammation
de
la choroïde parinfection endogène n'a pas toujours
la
suppu¬ration pour terme fatal.
A. Choroïdite exsudative
(non suppurative).
Symptômes. — La choroïdite exsudative se présente
le plus
souvent sous forme de foyers isolés, disséminés sur la
surface
de la choroïde. Tant que ces foyers sont récents, ils
apparais¬
sent à
l'ophtalmoscope
comme des taches jaunâtres, àlimites
peu nettes, appliquées sur le fond de l'œil rouge sous
les
vaisseaux de la rétine. Ce qui paraît jaune est
l'exsudat qui
recouvre le rouge de la choroïde normale. A mesure que l'exsudat disparaît par résorption, la choroïde réapparaît,
mais
sous un autre aspect: elle est atrophiée, privée
de
sonpig¬
ment, et, çàet là, transformée en tissu conjonctif
cicatriciel.
C'est ainsi que l'on voit le point malade devenir
plus clair
après la disparition de l'exsudat jaune. Quand lachoroïde est
tout à faitatrophiée, on trouve à sa place une tache
blanche,
qui est la sclérotique blanche devenue apparente.Dans d'au¬
tres cas, on peut reconnaître des restes de vaisseaux et
de
pigment choroïdiens dans la cicatrice blanche. Plus tard,le
pigment
prolifère souvent, de façon que lesplaques de cho-
— 19 —
roïdite sontbordées par un cercle
de pigment noir
ousimple¬
ment taché de noir. Les taches
dépigmentées
oucolorées
ennoir, qui ont
persisté après la disparition de la choroïdite,
peuventêtre
justement considérées
commedes cicatrices de la
choroïde.
Il estfacilede
comprendre
quela rétine,
encontact immé¬
diat avec la choroïde, est également
entreprise
parl'inflamma¬
tion dans l'étendue des points
affectés. On désigne alors
l'affection sous le nom de rétino-choroïdite. D'ailleurs,
l'exsudat fourni par la
choroïde
nes'arrête
pasà la rétine,
mais traverse cette membrane et envahit le corps vitré, où il
détermine des opacités
d'une façon
presqueconstante.
C'est à cause de la
participation de la rétine et du
corpsvitré à l'inflammation que se
manifestent des troubles visuels
de diverse nature, quiéveillent
l'attention du malade. L'acuité
visuelle est diminuée dans son ensemble par le
trouble de
transparencedu
corpsvitré et l'hyperémie de la rétine. Aux
endroits occupés par
les foyers inflammatoires, la
vuepeut
être entièrementperdue,
de
sortequ'il existe des lacunes
enformed'îlots— des scotomes— dansle champ
visuel. Comme,
au niveau desfoyers
inflammatoires, la rétine est soulevée, et
que ses
éléments n'occupent plus leur situation normale, les
objets dont
l'image tombe
sur cespoints peuvent être déformés
—
métamorphopsie. Tant
quel'inflammation est récente, des
symptômes
irritatifs
semanifestent également du côté de la
rétine; ilexiste entre autres
des sensations lumineuses subjec¬
tives
(photopsies), telles
quedu scintillement, la vue d'étin¬
celles, de boules de feu, etc.
Lorsque après la disparition de
l'inflammation,
l'atrophie
aenvahi la choroïde, ainsi
quela
couche avoisinante de la rétine, il se
manifeste,
aulieu de
phénomènesd'irritation, des symptômes qui indiquent l'exis¬
tence de scotomes,
c'est-à-dire de lacunes dans le champ
visuel. On comprend
aisément
quel'influence exercée
parles
scotomes surlavue en général
dépend
avanttout de l'endroit
qu'ils occupent surle fond de l'œil.
B. Choroïdite et irido-choroïdite
suppurative.
Dans la choroïditesuppurée, il se produit un exsudât sous forme d'une masse riche en cellules, qui se dépose sous la
rétine et dans le corps vitré. L'inflammation violente s'étend presque toujours rapidement au corps ciliaire et à l'iris, de façon qu'alors on a affaire à une irido-choroïdite, qui s'accom¬
pagne de symptômes inflammatoires extérieurs d'autant plus
violents.
Symptômes. — Lorsque l'irido-choroïdite est arrivée à son
apogée, les paupières se gonflent fortement, la conjonctive est
très injectée et aussi fort œdémateuse, de manière à former
souventun bourrelet
chémotique
autour de la cornée. Celle-ciest mate et diffusément opaque. L'humeur aqueuse, elle aussi, est trouble, et un hypopion est déposé au fond de la
chambre antérieure. Sur l'iris, on observe les signes d'une
inflammation violente, tels que décoloration, tuméfaction, synéchies postérieures.
En même temps que ces phénomènes, l'œil et son pour¬
tour sont le siège de douleurs intenses. L'acuité visuelle est complètement perdue, le patientest souvent atteint d'un léger
mouvement fébrile.
Dans les casles moins graves,les symptômes
inflammatoires
disparaissent lentement au bout de quelques semaines.L'œil,
dont la tension était au début augmentée par la masse
de l'exsudat,
devient plusmou, puis, peu après,pluspetit,
etfinit
par s'atrophier.Dans lescasplusgraves, au contraire,
l'inflam¬
mation aboutit à lasuppuration du globe oculaire, à la pan- ophtalmite. L'œdème despaupières prend une telle
extension
quele médecinparvient à peine à ouvrir l'œil. Outre
les
symp¬tômes de
l'irido-cyclite
décrits tantôt, le globeprésente
une forteexophtalmie,
avec diminutionde sa motilité. Lesdouleurs
sont à peine tolérables et s'accompagnent souvent
de photo-
psies incommodes. Il y a une fièvre intense, souvent accompa-— 21 —
gnée
de vomissements, surtout
audébut. Ces phénomènes
se prolongentjusqu'à
ce quel'exsudat purulent de l'intérieur de
l'œil se frayeunchemin au
dehors
enperforant la sclérotique;
celle-ci auniveau de son segment
antérieur. On voit alors,
enun de sespoints, la
conjonctive proéminer et laisser apparaître
la sclérotique, qui a
pris
uneteinte jaune. Enfin, les deux
membraness'ouvrent, et lepus
s'écoule lentement. Dès
quele
globeoculaire s'est ouvert, les douleurs cessent
;l'œil devient
plus mou, et, par
rétraction,
setransforme finalement
en un petitmoignon, —phtisie bulbaire.
D'après ce
qui vient d'être dit, la panophtalmite
sedistingue
donc de l'irido-choroïditesuppurative
simple
parl'addition de
deux symptômes :
la protrusion du bulbe et la perforation
purulente des
enveloppes du globe oculaire. La protrusion
provient de ce que
l'inflammation s'est propagée
auxtissus
situés derrière l'œil, surtout à la
capsule de Tenon. Il
sedéve¬
loppe ainsiun
fort œdème inflammatoire qui refoule le globe
oculaire enavant. Les violentes douleurs dépendent du
tirail¬
lement des nerfs, aussi bien
dans le bulbe fortement distendu
par l'exsudat que dans
l'intérieur de l'orbite,
parsuite du refou¬
lement du
globe.
CHAPITRE II
OBSERVATIONS
Parmi les observationsque nous avonsrecueillies, le droit de priorité revient à celle de M. Pousson. C'est, en effet, àpropos d'une causerie entre celui-ci et notre maître, M. le professeur
Badal,
que nous eûmes l'idée de prendre leschoroïdites infec¬tieuses endogènes comme sujet de notre thèse. Nous tenons à l'en remercier publiquement.
Observation I
Du rôle des organismes inférieurs dans la pathogénie de la
choroïdite purulente des femmes en couches.
(Alf. Pousson, Archiv. d'ophtalmologie,janv. 1881.)
G..., âgée de vingt-huit ans; forte constitution, bonne santé habi¬
tuelle; fièvre typhoïde à quatorzeans ; depuis, aucune maladie. Une première grossesseily a dix-huit mois; avortement à deuxmois, provo"
qué par de grandes fatigues; suites simples. Deuxième grossesse, à terme, il y a quinze jours; accouchement laborieux; application de
forcepsen ville. Aprèsdes efforts de traction qui durent plus de vingt minutessansrésultats, l'accouchementest abandonné aux forces natu¬
relles. Quatorze heures après, expulsion, au milieu de très vives dou¬
leurs, d'un fœtusà terme, très volumineux, mort et macéré. La malade dit que depuis dix-huit jours elle ne sentait plus les mouvements de
son enfant. Délivrancefacileetcomplète. Aussitôt aprèsl'accouchement,
s'établit par le vagin un écoulement de matières séro-sanguinolentes
trèsfétides. Pendant quatrejours, la maladeva bien; pasde fièvre, pas de douleurs abdominales; pasde poussées congestives ducôté des seins, qui restentflasques etindolents. L'écoulement vaginal séro-sanguinolent
estdevenu sanieux et très fétide. Lavages et injections phéniquées.
Le quatrième jour, 7 mai, frissons, fièvre, état saburral. Pas de douleurs abdominales; pas de nausées ni de vomissements. Le ventre est simplement ballonné; constipation. A ce moment, l'œil gauche devient rouge, douloureux, suppurant. Cataplasmes sur l'œil. Lavages intra-vaginaux. Pas de traitement interne. Lesjours suivants, l'étatde l'œils'aggrave et présente tous les phénomènes de la choroïdite suppu- rée. Les lochiessont abondantes et restent fétides. Le ventre, toujours ballonné, n'est pas douloureux.
11 mai.— La face dorsale de la main gauche gonfle; la peau est chaude et unpeu rouge, la malade y éprouve quelques douleurslanci¬
nantes. Le même jour, mêmes phénomènes inflammatoires à la face
dorsale de l'avant-bras droit. De ce côté, la réaction locale est plus
modéréequ'à lamaingauche : c'est à peine si lapeau estchaude etsi la
malade yéprouve quelques douleurs. L'écoulement lochial, malgré les lavages,est toujoure fétide. La malademaigrit rapidement, lestéguments prennent unecoloration jaunâtre,blafarde; le faciès devient abdominal.
15mai.— Entrée à l'Hôtel-Dieu, salle Sainte-Martine, service de
M. Moutard-Martin, d'où elle est transférée, dès le lendemain, dans le
serviceophtalmologiquede M. le professeur Panas.
Ason entréedans ce service, l'aspect général de lamalade est celui
des affections puerpérales : faciès amaigri, traits tirés, peau jaunâtre, cireuse; amaigrissement général, masses musculaires des membres flasques. Pas d'œdème. Le ventre estballonné; lapalpation n'est pas douloureuse. Pas de nausées ni de vomissements. Constipation. Tempé¬
rature, 37°,5. Perteslochiales, fétides.
Par le touchervaginal, on constate que l'utérus est volumineux; le
colest très gros et mou; ses lèvres, encore entr'ouvertes, donnent au doigt la sensation de déchirures. Les culs-de-sac sont libres; le vagin
estchaud;la muqueuse en est boursouflée et hyperémiée. Cette
explo¬
ration n'est nullement douloureuse; abcès franchement fluctuant à
la
face dorsale de la main gauche et del'avant-bras droit.
L'œilgauche présentel'état suivant: conjonctivite végétante
couverte
d'un pus séreux abondant. La cornée, complètement infiltrée, ne per¬
met pas de voir lesparties sous-jacentes; sonépithélium est
détruit,
seslames sont ramollies; elle est insensible dans toute son étendue.
Le
tonus de l'œil estau-dessous de la normale, et la pression sur le
globe
n'est pas douloureuse. Visioncomplètement abolie.. Œildroit sain.
Traitement. — Lavages boriqués répétés plusieurs fois par jour.
Compresses froides et ésérine. Ouverture des abcès sous le Lister.
Lavages vaginaux à l'acide phénique au 1,000e. Sulfate de quinine à
l'intérieur.
18mai. —L'état de l'œilest sensiblement lemême; la cornée reste insensible, infiltrée, maisnonulcérée. Pas de douleur.
20 mai. — Suppuration abondante de l'œil. La cornée est détruite;
l'œil, enpleine suppuration, est rentré dans l'orbite. L'abcès de l'avant- bras droitest complètement cicatrisé. L'abcèsde la maingauchesuppure
encore un peu. Arthritemétacarpo-phalangienne de l'index. Gonflement, craquement, douleur, immobilisation. État général bon. Presque plus
de pertes, nonfétides.
26 mai. — A la partie postérieure du coude, un peu au-dessus de l'olécrane, tumeur dure, indolente, non fluctuante. On y plonge le
bistouri et il s'en échappe un flot de pus épais.
Pendantce temps etles jours suivants, l'œil maladesuppuretoujours;
il rentre dans l'orbite, diminue de volume,et n'offre plus, àla sortie de
lamalade, le 20juin,qu'unpetit moignon mobile, surlequelonapplique
une pièceprothétique.
Les anciensanatomistes, les médecins nous ont transmis l'expression de dents de l'œil pour désigner les canines, ce qui
indique
que la relation entre les dents et l'œil, oudu
moinscertainesdents, était connue etadmise depuis fort longtemps.
A propos de la dentition des enfants, Actius disait : « Aliqui
vero lippitidinibus capiunturet sanguis ex oculorum angulis ftuit. y> Ces symptômes n'ontpas été observés parles médecins
modernes; cependant ontrouve dans quelques auteurs assez récents quelques renseignements à cet égard.
Dans son Traité des maladies des enfants, publié à Paris
en 1819, Combes-Brassard dit que «l'ophtalmie peut être
déterminée par la dentition».
Oudet, dans sa brochure DesDents, en1835, ditque, «dans
d'autres circonstances, le travail des dents s'est compliqué
d'ophtalmie.
»En compulsant les
dilférents traités des maladies des
enfants,on trouverait fortprobablement
d'autres
emprunts à faire surce sujet.
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Pour ce qui a trait aux recherches dans les ouvrages d'oph¬
talmologie, on peut s'en rapporter au travail publié en 1892 parle Dr Courtaix, sous le titre de : Maladies desyeux etmala¬
dies des dents.
M. Courtaix s'est livré à de patientes recherches. Il a com¬
pulsé livres, annalesetjournauxd'ophtalmologie. Il a
reproduit
toutes les appréciations et toutes les observations qu'il a ren¬
contrées. Il a fait un ouvrage aussi complet qu'on
puisse
ledésirer.
Cependant, malgré un travail aussi complet, toutn'a pas
été
dit. Bien des faits n'ont pasété signalés. De là, des lacunes
qu'il
s'agit de combler en publiant les faits originaux quechacun
a eul'occasion de rencontrer dans la pratique.
A cetitre, le cas suivant, quej'ai observé, me paraît
digne
d'être mentionné : car il a une allure spéciale,
complètement
nouvelleet même nullement signalée jusqu'à cejour.
Observation II Choroïde et lésion dentaire.
(G.Sous,Journal de médecine de Bordeaux,nov. 1892.)
Demoiselle S..., âgée de vingt ans, a un tempérament lymphatique,
une constitution faible et une menstruation irrégulière. Sa santé est
bonne. Depuis trois semaines, elle a remarquéque la vision de son
œil
avait graduellement diminué, sans que l'œil soit devenu rouge ou
douloureux.
Le 26 novembre 1888, elle vient me consulter, et voici ce que
je
.constate:
Œil gauche. — Emmétrope. Acuité de la vision normale.
Amplitude
de l'accommodation, dix dioptries, normale.
Œil droit. —Acuité de la vision réduiteà1/10. A l'éclairage
oblique,
lacornéeprésente à lapartie postérieure une série depetits
points d'une
coloration d'un blanc grisâtre. Cespoints sont massésunpeu
au-dessous
du champ pupillaire. L'iris est normal. Les contractions de
la pupille
sont lentes; il n'y a pas de synéchies postérieures.
Le corps vitré est transparent. A l'ophtalmoscope, image
renversée,
on voit au-dessus de la papille unetache d'un brun rougeâtre
foncé, sur
laquelle passent les vaisseaux de la rétine, en faisant une courbe
nettement accusée. Cette tache, dont la saillie est démontrée par les
mouvements parallactiques, a unreflet mat. Elle ne présente pas de
traces de pigment àson pourtour. Ellea l'étendued'environ untiers du diamètre de la papille.
Il n'y a pas de staphylome postérieur. La papille est légèrement hyperémiée, si on compare sa coloration à celle de l'œil gauche.
Légère sensibilité de l'œil àla lumière.
En présence de ce bouton floride de choroïdite ayant entraîné une kératite ponctuée, survenant au milieu d'une bonne santé et ayant évolué très rapidement, je cherchais en vain les causesquiavaient pu occasionnercet étatetluiimprimerune marche si active: car, en trois semaines, la vision avait diminuéd'une quantité fort notable. Je dusme rattacherà l'idée du trouble menstruel, etje prescrivis le sirop d'iodure
de fer, les révulsifs intestinaux, une bonne nourriture et l'exercice au
grand air.
1er décembre.— Même état. Depuis deux jours, la malade éprouve
une douleur très vive à la première molaire supérieure droite, toutes les fois que les aliments viennent s'appuyer sur cette dent. Elle m'apprend alors que cette dent a été plombée dans les premiers jours
de novembre. En pressant avec le doigt sur cette dent, comme si je voulais l'enfoncer dans sa cavité, je détermine desdouleurs,etl'œil droit devient aussitôt larmoyant.
Je conseille l'ablation de la dent, qui est refusée énergiquement par la maladeet par sa mère. En présence dece refus, j'émets l'avis qu'il y a lieu de fairedéplomber la dent et que cette opération est urgente, absolument nécessaire et indispensable.
6 décembre.— La dent a été déplombée le 2. L'acuité de la vision
est égale à 1/2. La cornée présente quelques points opaques, mais en
petit nombre. La lésion choroïdienne est àpeine appréciable.
13 décembre. — Etat normal de l'œil. Absence de lésions cornéennes et choroïdiennes. L'acuité de la vision égale l'unité. L'amplitude de l'accommodation est de dixdioptries.
20 décembre. — La dent a été plombée de nouveau le 18. L'acuité de la visionest réduiteà 1/6, sans troublesapparentsdansla circulation de la choroïde. L'amplitude de l'accommodation est de 4 dioptries. Je
conseille au plus tôt le déplombage de la dent, qui est fait le jour même.
26 décembre. — État normal de l'œil.
Dans ce cas,
la relation
entrele plombage de
la dent etl'apparition
de la lésion oculaire est évidente et indiscutable.Il ne s'agit pas ici d'une simple coïncidence, survenue une fois et par hasard, mais bien d'une relation de cause à effet.
Les troubles oculairesseprésentent deux fois, etd'une manière régulière, après chaque plombage de la dent, et ils disparais¬
sent rapidement, et comme par enchantement, aussitôt que la
dent est débarrassée de son contenu. La marche de la mala¬
die, son apparition brusque, sa guérison rapide, toutindique qu'il n'y a pas eu une simple coïncidence. L'opération den¬
taire a bien été le point de départ des accidents oculaires.
Comment interpréter le développement de la maladie? On
ne le peut qu'en admettant une action réflexe du nerf maxil¬
laire supérieur surla branche ophtalmique de Willis. C'est, du reste, par l'influence du nerf de la cinquième paire qu'on explique les lésions oculaires à la suite d'altérations dentaires.
A côté du fait queje viens de citer, on peut placer ceux
qui
ontété observés par Caffe etpar Galezowski.
M. Caffe a cité un exemple d'un individu qui, ayant une dent molaire supérieure creusée par la carie, devenait
immé¬
diatement amaurotique de l'œil du côté correspondant à cette
dernière toutes les fois qu'une parcelle alimentaire
entrait
dans la cavité. De même, l'amaurose cessait dès qu'à
l'aide
d'un corps quelconque il avait récuré la dent et nettoyé sa cavité (Mauzini, Lancette française, 1839).
Une dame avait perdu le pouvoir de lire depuis le
moment
où une dent lui avait été plombée. On enlève le métal, et
la
malade reprend l'usage de sa vue. La dent est replombée et
la
malade perd encore une fois la vision. Enfin, la guérison
est
obtenue par l'arrachement de la dent (Galezowski,
Recueil
d'ophtalmologie, 1886, p. 432).Dans ces deux cas, il n'est pas question de la nature
de la
maladie oculaire.
Chez ma malade, il y avait une choroïdite, et cegenre
de
maladie, survenantà l'occasion d'un plombagedentaire, n'a
pas été signalé dans ces circonstances. A mon avis,
il consti¬
tue donc un cas nouveau et non encore mentionné.
Observation III
Choroïdite séreuse à répétitions coïncidant avec des poussée>
d'ostéo-périostitealvéolo-dent aire.
(FromagetetUlry, Journal de médecine de Bordeaux, juin 1897.)
J'ai l'honneur de présenter à la Société d'anatomie, au nom de
M. Fromagetet au mien,un maladevenu le 1er mai à la consultation
de M. le Dr Badal, se plaignant d'une diminution considérable de la
vision de l'œil droitsurvenuetrès rapidement.
Son acuité visuelle était, en effet, réduite à moins de 1/10. Il existait une légère injection périkératique etun fin pointillé siégeantà la facepostérieure de la cornée, symptômes insuffisants pourexpliquer
les troubles subjectifs de la vision. A l'examen ophtalmoscopique, on constatait un trouble du corps vitré, trouble très fin et diffus, qui empêchait devoir le fond de l'œil. En raison de ces symptômes, nous
portonsle diagnostic de choroïdite séreuse; mais rien dans les antécé¬
dents du malade ne nous permettait de remonter à la cause de
l'affection: pas de syphilis ni de blennorragie, aucune maladie infec¬
tieuse, pasde vice de réfraction.
En procédant à un examen attentif de notre malade, nous consta¬
tâmes une tuméfaction peu marquée et diffuse, siégeant au niveau du
maxillaire supérieur droit, tuméfaction due à une ostéo-périostite développéeautour de la canine; la dent était profondément cariée et la gencive environnante criblée de fistules. Le malade, interrogé, se
souvint alors que savision avait, àdeux reprises successives, la première
fois en 1893, la deuxième en1895, présentéles mêmestroubles, et que les symptômes oculaires avaient chaque fois coïncidéavec une fluxion de
lamêmedent.
L'extraction de ladent,conseilléecommetouttraitement,estpratiquée
le matin même.
Le malade revient le 4. Son acuité est presque normale; le pointillé cornéen a à peu près disparu, et le trouble du corps vitré,
presque nul, permettrès bien l'examen du fond de l'œil, qui n'offrerien
de particulier.
M. Fromaget insistesur la relation des deux affections. La première
observation dece genre aétépubliée parM. le Dr Sous il y a quelques
années. Ils'agissait d'une malade qui avait des poussées de choroïdite chaque fois qu'onlui plombait une dent.
Ce qui est difficile, c'est d'expliquer la pathogénie de l'affection. II faut