lement du
globe.
CHAPITRE II
OBSERVATIONS
Parmi les observationsque nous avonsrecueillies, le droit de priorité revient à celle de M. Pousson. C'est, en effet, àpropos d'une causerie entre celui-ci et notre maître, M. le professeur
Badal,
que nous eûmes l'idée de prendre leschoroïdites infec¬tieuses endogènes comme sujet de notre thèse. Nous tenons à l'en remercier publiquement.
Observation I
Du rôle des organismes inférieurs dans la pathogénie de la
choroïdite purulente des femmes en couches.
(Alf. Pousson, Archiv. d'ophtalmologie,janv. 1881.)
G..., âgée de vingt-huit ans; forte constitution, bonne santé habi¬
tuelle; fièvre typhoïde à quatorzeans ; depuis, aucune maladie. Une première grossesseily a dix-huit mois; avortement à deuxmois, provo"
qué par de grandes fatigues; suites simples. Deuxième grossesse, à terme, il y a quinze jours; accouchement laborieux; application de
forcepsen ville. Aprèsdes efforts de traction qui durent plus de vingt minutessansrésultats, l'accouchementest abandonné aux forces natu¬
relles. Quatorze heures après, expulsion, au milieu de très vives dou¬
leurs, d'un fœtusà terme, très volumineux, mort et macéré. La malade dit que depuis dix-huit jours elle ne sentait plus les mouvements de
son enfant. Délivrancefacileetcomplète. Aussitôt aprèsl'accouchement,
s'établit par le vagin un écoulement de matières séro-sanguinolentes
trèsfétides. Pendant quatrejours, la maladeva bien; pasde fièvre, pas de douleurs abdominales; pasde poussées congestives ducôté des seins, qui restentflasques etindolents. L'écoulement vaginal séro-sanguinolent
estdevenu sanieux et très fétide. Lavages et injections phéniquées.
Le quatrième jour, 7 mai, frissons, fièvre, état saburral. Pas de douleurs abdominales; pas de nausées ni de vomissements. Le ventre est simplement ballonné; constipation. A ce moment, l'œil gauche devient rouge, douloureux, suppurant. Cataplasmes sur l'œil. Lavages intra-vaginaux. Pas de traitement interne. Lesjours suivants, l'étatde l'œils'aggrave et présente tous les phénomènes de la choroïdite suppu-rée. Les lochiessont abondantes et restent fétides. Le ventre, toujours ballonné, n'est pas douloureux.
11 mai.— La face dorsale de la main gauche gonfle; la peau est chaude et unpeu rouge, la malade y éprouve quelques douleurslanci¬
nantes. Le même jour, mêmes phénomènes inflammatoires à la face
dorsale de l'avant-bras droit. De ce côté, la réaction locale est plus
modéréequ'à lamaingauche : c'est à peine si lapeau estchaude etsi la
malade yéprouve quelques douleurs. L'écoulement lochial, malgré les lavages,est toujoure fétide. La malademaigrit rapidement, lestéguments prennent unecoloration jaunâtre,blafarde; le faciès devient abdominal.
15mai.— Entrée à l'Hôtel-Dieu, salle Sainte-Martine, service de
M. Moutard-Martin, d'où elle est transférée, dès le lendemain, dans le
serviceophtalmologiquede M. le professeur Panas.
Ason entréedans ce service, l'aspect général de lamalade est celui
des affections puerpérales : faciès amaigri, traits tirés, peau jaunâtre, cireuse; amaigrissement général, masses musculaires des membres flasques. Pas d'œdème. Le ventre estballonné; lapalpation n'est pas douloureuse. Pas de nausées ni de vomissements. Constipation. Tempé¬
rature, 37°,5. Perteslochiales, fétides.
Par le touchervaginal, on constate que l'utérus est volumineux; le
colest très gros et mou; ses lèvres, encore entr'ouvertes, donnent au doigt la sensation de déchirures. Les culs-de-sac sont libres; le vagin
estchaud;la muqueuse en est boursouflée et hyperémiée. Cette
explo¬
ration n'est nullement douloureuse; abcès franchement fluctuant à
la
face dorsale de la main gauche et del'avant-bras droit.
L'œilgauche présentel'état suivant: conjonctivite végétante
couverte
d'un pus séreux abondant. La cornée, complètement infiltrée, ne per¬
met pas de voir lesparties sous-jacentes; sonépithélium est
détruit,
seslames sont ramollies; elle est insensible dans toute son étendue.
Le
tonus de l'œil estau-dessous de la normale, et la pression sur le
globe
n'est pas douloureuse. Visioncomplètement abolie.. Œildroit sain.
Traitement. — Lavages boriqués répétés plusieurs fois par jour.
Compresses froides et ésérine. Ouverture des abcès sous le Lister.
Lavages vaginaux à l'acide phénique au 1,000e. Sulfate de quinine à
l'intérieur.
18mai. —L'état de l'œilest sensiblement lemême; la cornée reste insensible, infiltrée, maisnonulcérée. Pas de douleur.
20 mai. — Suppuration abondante de l'œil. La cornée est détruite;
l'œil, enpleine suppuration, est rentré dans l'orbite. L'abcès de l'avant-bras droitest complètement cicatrisé. L'abcèsde la maingauchesuppure
encore un peu. Arthritemétacarpo-phalangienne de l'index. Gonflement, craquement, douleur, immobilisation. État général bon. Presque plus
de pertes, nonfétides.
26 mai. — A la partie postérieure du coude, un peu au-dessus de l'olécrane, tumeur dure, indolente, non fluctuante. On y plonge le
bistouri et il s'en échappe un flot de pus épais.
Pendantce temps etles jours suivants, l'œil maladesuppuretoujours;
il rentre dans l'orbite, diminue de volume,et n'offre plus, àla sortie de
lamalade, le 20juin,qu'unpetit moignon mobile, surlequelonapplique
une pièceprothétique.
Les anciensanatomistes, les médecins nous ont transmis l'expression de dents de l'œil pour désigner les canines, ce qui
indique
que la relation entre les dents et l'œil, oudu
moinscertainesdents, était connue etadmise depuis fort longtemps.
A propos de la dentition des enfants, Actius disait : « Aliqui
vero lippitidinibus capiunturet sanguis ex oculorum angulis ftuit. y> Ces symptômes n'ontpas été observés parles médecins
modernes; cependant ontrouve dans quelques auteurs assez récents quelques renseignements à cet égard.
Dans son Traité des maladies des enfants, publié à Paris
en 1819, Combes-Brassard dit que «l'ophtalmie peut être
déterminée par la dentition».
Oudet, dans sa brochure DesDents, en1835, ditque, «dans
d'autres circonstances, le travail des dents s'est compliqué