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Ce qui revient à dire que l'Hélénine analysée contient 81 pour

100 d'anhydride alantique.

Si nous

récapitulons

les chiffres trouvés dans chacun des

dosages précédents, nous voyons que : j

Le produit Merck contient

Le produit Pharm. Centrale

Le produit Adrian

95 87

97 pour cent d'anhydride.

Le produit venant de l'Ecole de Paris. . . 75 Le produit de la Faculté de Bordeaux ... 81

»

»

»

Ainsi donc, sur cinq échantillons d'Hélénine d'origine diffé¬

rente, noiis voyons quelle place énorme tient dans chacun d'eux l'anhydride alantique. Nous sommes donc en droit d'in¬

duire que dans toutes les Hélénines brutes, la proportion d'anhydride alantique l'emporte toujours sur la proportion

des autres constituants.

Enprésenced'un pareil résultat,nous nous sommes demandé si le prétendu pouvoir antiseptique de l'IIélénine brute ne

devait pas être attribué à la substance qui constitue la plus

grosse partie de sa masse; cette idée nous a conduit à étudier dans une certaine mesure le pouvoir antiseptique de l'anhy¬

dride alantique. Cette étude fait en partie l'objet du chapitre

suivant.

CHAPITRE IV

Nous diviserons ce chapitre en deux paragraphes. Le premier sera consacré à l'étude du pouvoir antiseptique de

l'anhydride

alantique. Dans le second nous ferons ressortir

l'importance des résultats trouvés dans le premier et nous en

déduirons des conséquences importantes sur la posologie de

l'Hélénine et sur les moyens de l'utiliser en thérapeutique.

POUVOIR ANTISEPTIQUE DE L ANHYDRIDE ALANTIQUE

Avant d'aborder l'étude de l'anhydride alantique comme

agent microbicide nous nous sommes rendu compte si ce

produit contenait des germes. Pour cela nous incorporions

une grande quantité de la substance à du bouillon de bœuf

peptonisé maintenu à la température de 37°. L'observation journalière de ce liquide de culture et des ensemencements

quotidiens, pratiqués sur divers milieux nous ont montré que

l'anhydride expérimentée semblait exempte de microbes susceptibles de se développer.

Si nous avions voulu faire une étude complète du pouvoir antiseptique de l'anhydride alantique, nous aurions dû recher¬

cher l'action de ce corps sur le développement de tous les

microbes pathogènes connus. Le champ d'expérience était

certainement trop vaste et son exploration méthodique eût

nécessité un temps dont nous ne pouvions disposer.

Nous avons donc limité nos recherches au staphylocoque

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pyogène doré, au

bacterium

coli commune et au bacille

du

choléra.

La bactériologie utilise pour ses cultures deux grandes

variétés de milieux; les uns sont liquides, les autres solides.

Nous avons choisi deux types dans ces deux catégories : 1° le

bouillon de bœuf peptonisé; 2° la gélose peptonisée contenant

5 pour cent de glycérine. Toutes nos expériences ont été faites

à la température de 37°.

L'anhydride alantique étant soluble seulement dans l'alcool

et dans l'éther nous ne pouvions songer à utiliser ces véhicules

sans entacher d'erreur les résultats que nous nous proposions

de recueillir. Ces liquides, en effet, auraient pu à côté de l'anhydride agir directement sur les microbes, nous empêchant

ainsi de discerner quelle part d'action revenait à l'anhydride.

Aussi est-ce par pure curiosité que nous avons utilisé les

milieux de culture liquides. Leur inconvénient capital résidait

dans l'impossibilité où on était d'établir, par leur intermé¬

diaire, un contact réel entre la substance à étudier et les

micro-organismes sur lesquels on se proposaitde la faire agir.

Puisque les milieux de culture liquides semblaient inutilisa¬

bles ou tout au moins défectueux, nous avons essayé de nous servir de milieux solides préparés d'une façon spéciale. A cet effet nous prenions de la géloseglycérinée quenous ramenions

à l'état liquide par passage au bain-marie et nous y incorpo¬

rions la quantité d'anhydride voulue. L'anhydride alantique

étant fusible à 66° devenait liquide au contact de la gélose

fluidifiée et par agitation constante s'émulsionnait en particu¬

les d'une extrêmeténuité. La masse, en se refroidissant, main¬

tenait stable cette émulsion et quand elle était complètement

refroidie et solidifiée, l'anhydride alantiquese trouvait unifor¬

mément réparti dans le milieu à ensemencer.

En raison de la nature du milieu de culture,

l'ensemence-— 39

-ment devait présenter certaines particularités. Il devait être largement effectué de façon à établir de nombreux points de

contact entre la substance expérimentée et les micro-organis¬

mes. La semence devait être diluée dans une petite quantité

d'eau stériliséepuis répandue en minces couches liquides à la

surface de la gélose. De cette façon, le liquide ne tardant pas à s'évaporer sous l'influence de la chaleur de l'étuve laissait largement en contact intime le milieu nutritifet les micro¬

organismes.

Ces considérations générales terminées, nous allons donner

successivement les résultats de nos recherches en milieux

liquides et en milieux solides.

Expériences sur milieu liquide.

Dans nos expériences en milieu liquide, nous nous sommes contenté de suspendre dans le bouillon la substance à étu¬

dier.

Nous avons d'abord préparé un mélange titré d'anhydrideet de bouillon avec :

Anhydride . . 10

Bouillon de bœuf .... 1,000

Ce mélange assez homogène nous a servi à obtenir d'autres mélanges d'anhydride et de bouillon, dont les titres variaient

entre 10 pour 1,000 et 1 pour 1,000.

Les tubes à essai contenant ces divers mélanges recevaient

chacun unegoutte d'une culture en bouillon, soit

de staphylo¬

coque doré, soit de coli bacille, soit de

choléra.

Nous préparions en même temps

des tubes témoins

ense¬

mencés comme les précédents, mais ne contenant pas,

bien

entendu, d'anhydride alantique.

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Au bout de 24 heures de séjour à l'étuve, les milieux de

culture, malgré l'addition d'anhydride, paraissaient s'être trou¬

blés. De plus, le contenu de ces différents tubes servit à ense¬

mencer du bouillon de bœuf peptonisé pur, et de la gélose glycérinée pure.

Dans tons les cas, nous avons obtenu un développement de

microbes.

Donc, en milieu liquide, l'anhydride alantique ne montre pas de propriétés microbicides.

Ce résultat pouvait provenir de l'inégale répartition du pro¬

duit au sein du liquide. Sous l'influence de la pesanteur, l'an¬

hydride ne tardait pas, en effet, à gagner le fond des tubes.

Expériences sur milieu solide

Les milieux solides n'offraient pas les inconvénients que

nous venons de signaler pour les milieux liquides.

L'émulsioïi d'anhydride dans la gélose avait l'avantage

d'être toujours stable et régulière.

Nous avons ensemencé à l'aide d'une goutte de bouillon de

culture de chacun des microbes déjà signalés, la surface de

différentes géloses contenant des doses d'anhydride, variant

de 10 gr. à 1 gr. pour 1,000 cc. du milieu. Bien entendu, nous préparions en même temps des tubes témoins dépourvus d'anhydride.

Après 24 heures d'étuve à 37°, les tubes mis en culture avec le bacterium coli et le choléra étaient tous recouverts de colo¬

nies aussi belles que celles des tubes témoins.

Les tubes ensemencés avec le staphylocoque pyogène, au

contraire, n'offraient aucune trace de culture. Nous avons alors repris le liquide de condensation de ces tubes, et nous l'avons transporté sur de la gélose glycérinée pure. Au bout

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de 12 heures, cet ensemencement nous a fourni de belles colonies en tout semblables aux témoins.

Cette expérience montre que l'Hélénine, incorporée aux mi¬

lieux solides, paraît jouir, du moins en ce qui concerne le stophylôcoque doré, d'un pouvoir infertilisant manifeste, mais qu'elle n'a aucune action antiseptique ni sur lui, ni sur le coli bacille, si sur le bacille du choléra.

Ainsi donc, il ressort au moins un lait de nos recherches,

c'est que l'anhydride alantique ne possède pas de propriétés antiseptiques générales. Si donc, suivant Yersin, l'Hélénine

brute jouit de la propriété de détruire en deux heures, même

à la dose de 4 p. 100, tous les microbes, ce n'est assurément pas à l'anhydride alantique que cette substance doit ses pro¬

priétés antiseptiques. Nous admettrons donc que c'est à l'en¬

semble des autres constituants de l'Hélénine que doivent

revenir les propriétés antiseptiques de cette substance; or, dans le cours de ce travail, nous croyons avoir démontré que la proportion d'anhydride l'emporte toujours et de beaucoup

sur la proportion des autres éléments de l'Hélénine brute, en

sorte que sur un poids déterminé

de

cette substance le poids

réel du médicament antiseptique n'est qu'une assez faible frac¬

tion du poids d'Ilélénine

considéré.

Nous

rendrons

notre

idée

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