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Prévalence de la cysticercose porcine et son impact potentiel sur la santé publique dans les Communes de Djakotomey, Dogbo et Klouékanmé

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Academic year: 2022

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Texte intégral

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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

---

UNIVERSITE D’ABOMEY- CALAVI ---

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY- CALAVI ---

CENTRE AUTONOME DE PERFECTIONNEMENT ---

RAPPORT DE FIN DE FORMATION POUR L’OBTENTION DE LA LICENCE PROFESSIONNELLE EN SCIENCES AGRICOLES

Option : Production Animale THEME

Présenté par : Ogoudélé Noël OBE

Année académique 2012-2013 Sous la direction du:

Dr. Chakirath F.A. SALIFOU Spécialiste en Normes, Contrôle de Qualité et

Technologie Alimentaire

Enseignant chercheur à l’EPAC/UAC

Prévalence de la cysticercose porcine et son impact potentiel sur la santé publique dans les Communes de Djakotomey, Dogbo et Klouékanmé

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UAC/EPAC/CAP 2013 Ogoudélé Noël OBE Page ii

DEDICACES

A

Feu Monseigneur Nicolas OKIOH et

Feu Kérikan Obè Osé ONI

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UAC/EPAC/CAP 2013 Ogoudélé Noël OBE Page iii

HOMMAGES

Au Docteur Chakirath F.A. SALIFOU, notre Maître de mémoire et Enseignant- Chercheur au Département de Production et Santé Animales de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi. Merci pour avoir accepté encadrer ce travail. Vos précieux conseils, votre appui scientifique et votre disponibilité permanente malgré vos multiples occupations tout au long de ce temps de recherche nous ont permis de mener à bien ce travail. Veuillez bien recevoir nos hommages.

Au Docteur Kadoéito Cyrille BOKO, Maître-Assistant, Enseignant-Chercheur au Département de Production et Santé Animales (DPSA) de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, qui a œuvré en amont et en aval, afin que ce travail soit réalisé.

Vous nous avez non seulement suscité et préfinancé notre inscription, mais nous avons bénéficié aussi de votre accompagnement ;

Au Président et à tous les membres du jury, pour l’honneur que vous nous faites en acceptant de juger ce travail et y apporter vos critiques constructives malgré vos multiples occupations, toutes nos gratitudes et nos hommages respectueux ;

A tous les Enseignants du Centre Autonome de Perfectionnement (CAP) de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC), qui n’ont ménagé aucun effort pour nous orienter sur le chemin édifiant de la science. Recevez ici nos profondes reconnaissances.

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UAC/EPAC/CAP 2013 Ogoudélé Noël OBE Page iv

REMERCIEMENTS

Nous remercions très sincèrement :

 Dieu Père, Fils et Saint Esprit pour sa protection

 notre chère épouse, Madame Sylvie Pélagie AGBEDE, pour les sacrifices consentis ces quatre dernières années-ci, tes belles idées et tes prières ;

 nos enfants, Kobéro Solange ; Kaligbagbo Viviane Immaculée ; Modoukpè Marie-Reine Merveille ; Oluwatchègoun Bienvenu Constantin et feu Icossi Babatoundé Philippe Nicolas ; les uns, pour vos prières et la tolérance de nos absences à vos côtés pour raison d’études, l’autre, pour ta puissante intercession;

 nos parents (Essè Jérémie OBE, Atchikpin Madeleine OGAN) feu Ezin Jean OBE et Danvi Blaise AWONON, pour nous avoir donné la vie, et avoir assuré notre éducation sur tous les plans ;

 feu beau-père Boniface AGBEDE, pour la bonne éducation que vous avez assurée à vos enfants

 notre belle mère Monique TOYE, pour ses conseils

Madame BOKO pour l’hospitalité que vous nous avez offerte durant nos séjours à Abomey-Calavi;

Daah, HOUENOU, Euzèbe QUENUM, pour vos soutiens de tous ordres

 Monsieur Thomas ONI et son épouse, pour vos assistances, l’esprit de solidarité et de partage que Dieu vous a donnés ;

 Monsieur Elie AWONON et son épouse, pour vos soutiens moraux, matériels et financiers ;

 Professeur Jacques Boco ADJAKPA et son épouse, pour votre franche collaboration et vos conseils ;

 Monsieur Isidore HOUAGA, pour votre disponibilité, votre modestie et vos apports lors du dépouillement, du traitement des données, ainsi que lors de la rédaction de ce document ;

 Monsieur Félix DANSIGA et son épouse, pour vos soutiens de tous les jours ;

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UAC/EPAC/CAP 2013 Ogoudélé Noël OBE Page v

 Madame Macoorie AHOSSI et son époux, pour vos appuis et votre ouverture d’esprit,

 Monsieur Crésus ADISSO, responsable du développement Rural de Klouékanmé, pour vos apports ;

 Messieurs Casimir HOUESSOU, Jean pierre DOSSA, Codjo DJITRINOU, Marcel BOHOUNTON pour vos contributions et les bons moments vécus ensemble,

nos frères et sœurs du Renouveau Charismatique Catholique de Klouékamè, pour vos prières, vos bénédictions et communion d’esprit

 nos frères, sœurs et cousins, Jacques ; François ; Patrice ; Hilaire, Suzanne OBE ; André ; Gaston AWONON ; Julien ; Hyppolyte ONI ; nos frères de la collectivité OSSANOU, pour les moments de joie passés ensemble et pour les sacrifices consentis ;

 nos oncles, feu Cossi Jean, Marcelin OGAN et Pedro ONI, pour vos conseils de vos vivants et vos intercessions, de l’au –delà.

feu Paul et Maxime ONI, pour ce que nous avons pu faire ensemble de votre vivant. Que la terre-vous soient légère et que vos âmes reposent en paix

 notre tuteur, feu Jacob ADJAKPA, son épouse, feu Suzanne ADJAKPA, leurs enfants, feux Rachelle et Emmanuel ADJAKPA, pour avoir assuré notre éducation et notre formation au primaire ;

 notre tutrice, feue révérende sœur Angéline HOUNKPONOU, pour les sacrifices consentis et pour l’affection manifestée à notre égard ;

nos collègues de promotion à l’EPAC et tous ceux qui, de près ou de loin, ont contribué à la réalisation de ce document.

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TABLE DES MATIERES

DEDICACES ... ii

HOMMAGES ... iii

REMERCIEMENTS ... iv

TABLE DES MATIERES ... vi

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ... viii

LISTE DES TABLEAUX ... ix

LISTE DES FIGURES ... x

RESUME ... xi

ABSTRACT ... xii

INTRODUCTION ... 1

PARTIE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE ... 3

1.1. Agent responsable de la cysticercose porcine : Tænia solium ... 4

1.2. Importance économique et distribution de la cysticercose porcine ... 7

1.2.1. Importance économique de la cysticercose porcine ... 7

1.2.2. Distribution géographique de la cysticercose porcine ... 8

1.3. Méthodes de diagnostic de la cysticercose porcine ... 12

1.3.1. Examen de la langue ... 12

1.3.2. Inspection des viandes ... 13

1.3.3. Tests sérologiques ... 14

1.4. Cysticercose porcine et santé publique : la cysticercose humaine ... 16

1.5. Prévention et Traitement ... 17

PARTIE II : MATERIEL ET METHODES ... 20

2.1. Cadre de l’étude ... 21

2.2 Matériel et Méthodes ... 27

2.2.1. Matériel ... 27

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2.2.2. Méthodes ... 27

2.2.2.1. Echantillonnage des carcasses et des consommateurs de la viande de porc.... 27

2.2.2.2. Diagnostic de la cysticercose porcine ... 28

2.3. Analyses statistiques ... 28

PARTIE III : RESULTATS ET DISCUSSION ... 29

3.1. Résultats ... 30

3.1.1. Niveau de connaissance des consommateurs de la viande de porc sur la cysticercose ... 30

3.1.2. Saisies de Carcasses porcines pour motifs de Cysticercose ... 32

3.1.3 Estimation du nombre de personnes susceptibles d’être contaminées par carcasse de porcs non inspectée ... 32

3.2. Discussion ... 35

Conclusion et Suggestions ... 37

Références Bibliographiques ... 37

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS DE : Direction de l’Elevage

OIE : Organisation Internationale des Epizooties Ag-ELISA : Enzyme-linked Immunosorbent Antigene OMS : Organisation Mondiale de la Santé

PDC : Programme de Développement Communal

RGPH : Recensement Générale de la Population et de l’Habitat CeRPA : Centre Régional pour la Promotion Agricole CeCPA : Centre Communal pour la Promotion Agricole CAP : Centre Autonome de Perfectionnement

EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi ELISA : Enzyme-Linked Immunosorbent Anticorps IC : Intervalle de Confiance

USA: United States of America

DPSA: Département de Production et Santé Animales

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I: Estimation des pertes économiques (Euro) dues à la cysticercose porcine

dans dix pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre ... 8

Tableau II: Prévalence de la cysticercose porcine en Afrique de l’Ouest et Centre ... 10

Tableau III: Prévalence de la cysticercose porcine en Afrique de l’Est et du Sud ... 10

Tableau IV: Prévalence de la cysticercose porcine, humaine et le téniasis dans quelques pays d’Asie ... 11

Tableau V: Prévalence de la cysticercose humaine en Afrique au Sud du Sahara et au Madagascar ... 17

Tableau VI: Fiche signalétique de la Commune de Djakotomey ... 22

Tableau VII: Fiche signalétique de la Commune Dogbo ... 23

Tableau VIII: Fiche signalétique de la Commune de Klouékanmè ... 25

Tableau IX: Niveau de connaissance des consommateurs de porcs sur la Cysticercose porcine ... 31

Tableau X : Récapitulatif des carcasses porcines saisies en 2011 et 2012 pour motif de cysticercose dans les Communes de Djakotomey, Dogbo et Klouékanmé ... 33

Tableau XI: Estimation du nombre de personnes susceptibles d’être contaminées par une carcasse porcine atteinte de cysticercose ... 34

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LISTE DES FIGURES

Figure 1: Scolex, Proglottis et Embryophore de Taenia solium ... 4

Figure 2: Cycle biologique de T. solium ... 7

Figure 3: Distribution géographique globale approximative de T. solium ... 9

Figure 4: Méthode traditionnelle d’examen de la langue (Langueyage) ... 13

Figure 5 : Muscle du membre antérieur avec des cysticerques ... 14

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RESUME

Dans le cadre de la préparation du rapport de fin de cycle pour l’obtention du diplôme de Licence Professionnelle en Sciences agricoles à l’Ecole Polytechnique d’Abomey- Calavi (EPAC), nous avons effectué un stage pratique du 02 Mai au 03 Octobre 2013 dans les tueries des Centres Communaux pour la Promotion Agricole (CeCPA) de Dogbo, Djakotomey et Klouékanmè. L’objectif de ce stage a été de développer des compétences en matière de l’inspection des viandes et d’évaluer la prévalence de la cysticercose porcine durant la période de 2011-2012 ainsi que son impact potentiel sur la santé publique. Les données des registres de saisies du service d’inspection vétérinaires des CeCPA ont été utilisées. La méthode adoptée a consisté en des entretiens semi-structurés à base d’un questionnaire adressé à 500 consommateurs de viande de porc. En effet, nos résultats montrent que 3749 ; 281 et 410 carcasses de porcs ont été respectivement inspectées dans les Communes de Klouékanmé, Djakotomey et Dogbo de 2011 à 2012. En ce qui concerne les cas de cysticercose, aucune différence significative n’a été observée entre les trois Communes (P˃0,05).

Cependant, la prévalence la plus élevée a été observée dans la Commune de Dogbo (1,71%) comparativement aux Communes de Djakotomey (1,23%) et de Klouékanmé (0,71%). Les proportions des consommateurs de porcs ayant une bonne connaissance de la cysticercose sont 6,50%, 5% et 5% respectivement dans les Communes de Djakotomey, Dogbo et Klouékanmé. Une carcasse de 20 kg en moyenne est consommée par 239 personnes environ, ce qui explique un risque élevé en cas d’infestation massive de carcasse non inspectée. Il est souhaitable de sensibiliser les charcutiers sur le respect des principes d’hygiène dans les tueries et l’importance de l’inspection vétérinaire afin de limiter les infestations humaines par la cysticercose.

Mots Clés : cysticercose porcine, inspection, prévalence, santé publique

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ABSTRACT

As part of the preparation of the report at the end of the cycle of first Professional Degree Graduation in Agricultural Sciences at the Polytechnic School of Abomey- Calavi (EPAC), we performed an internship from 2nd May to 3rd October 2013 at small slaughterhouses of Municipal Centers for Agricultural Promotion ( CeCPA ) of Dogbo, Djakotomey and Klouekanme . The purpose of this course was to develop skills in meat inspection and to assess the prevalence of porcine cysticercosis during the period 2011-2012 and its potential impact on public health. Data records of seizures of Veterinary Inspection Service of CeCPA were used as well as semi- structured investigation on pork consumers.

Indeed, our results show that 3749, 281 and 410 carcasses of pigs were inspected respectively in the municipalities of Klouekanme, Djakotomey and Dogbo from 2011 to 2012. Regarding porcine cysticercosis, no significant difference was observed between the three towns (P ˃ 0.05). However, the highest prevalence was observed in Dogbo Municipality (1.71 %) compared to Municipalities of Djakotomey (1.23 %) and Klouekanme (0.71 %). The proportions of pig consumers with a good knowledge of cysticercosis are 6.50 %, 5% and 5% respectively in the municipalities of Djakotomey, Dogbo and Klouekanme. A carcass of 20 kg is consumed by about 239 people, which explains the high risk of contamination in the event of carcass fraud. It is essential to educate butchers on the principles of hygiene in the killings and the importance of veterinary inspection to limit human cysticercosis contamination.

Keywords: porcine cysticercosis, inspection, prevalence, public health.

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INTRODUCTION

Au Bénin, la production en viande est assurée par les bovins, les ovins, les caprins, les porcs, la volaille, les lapins et les aulacodes. Parmi ces spéculations, la production porcine est plus développée au Sud du Bénin (Youssao et al., 2008, Djimènou, 2010), le Nord étant caractérisé par l’élevage des ruminants en général, les bovins en particulier (Balogoun, 2010). Au Sud-Bénin, la viande de porc est transformée soit en boudin ou en brochettes de type barbecues (Goussanou, 2010) avant d’être consommée. La consommation de la viande de porc avoisine 50% de la consommation totale de viande (Direction de l’Elevage, 2010). Ces préparations dérivées de la viande de porc, sont très recherchées et appréciées des consommateurs qui les consomment dans les charcuteries ou à l’occasion des fêtes et différentes cérémonies. Juste après l’épidémie de la peste porcine africaine survenue au Bénin vers les années 1998, la production porcine a baissé.

En effet, plusieurs travaux ont été réalisés pour améliorer les performances zootechniques du porc local du Bénin, la qualité nutritionnelle et technologique de cette viande (Youssao et al., 2004a; Youssao et al., 2004b ; Youssao al., 2008). Dans le Sud du Bénin et en particulier dans les Départements de l’Atlantique et du Littoral, Goussanou (2010) a évalué la qualité microbiologique des carcasses de porcs parvenant aux abattoirs de Cotonou-Porto/Novo et dans les tueries de Cotonou et de Godomey. Cette étude n’a pas pris en compte la qualité parasitaire de la viande de ces porcs malgré l’importance de la cysticercose en santé publique. Dans une autre étude, Goussanou et al. (2013) ont évalué la distribution spatiale et les facteurs de risque de la cysticercose porcine au sud du Bénin pendant la période 2006-2010, mais la commune de Djakotomey n’a pas été prise en compte dans le Département du Couffo.

Cette zoonose parasitaire majeure due à Taenia solium, est à l’origine de pertes économiques importantes dans la production de porc et de trouble neurologique chez l’homme (Zoli et al., 2003, Carabin et al., 2006). Ces pertes ont été estimées à environ 25 millions d’Euro/an en Afrique Centrale et en Afrique de l’Ouest (Zoli et al., 2003) et à 18,6-34,2 millions/an en Afrique du Sud (Carabin et al., 2006). Ainsi, pour contribuer à la lutte contre cette parasitose au Bénin, nous avons choisi dans le cadre

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de notre Rapport de fin de formation pour l’obtention du Diplôme de Licence Professionnelle en Sciences Agricoles, d’évaluer la prévalence de la cysticercose porcine dans les Communes de Djakotomey, Dogbo et Klouékanmé. De façon spécifique, il s’agira de :

évaluer le niveau de connaissance des consommateurs de la viande de porc sur la cysticercose

estimer le nombre de personnes susceptibles d’être infestées par une carcasse de porc non inspectée

évaluer le niveau d’infestation sur les carcasses inspectées

La première partie, ce travail présentera les connaissances actuelles sur la cysticercose porcine. La deuxième partie abordera la méthodologie utilisée pour atteindre les objectifs fixés et la troisième partie sera consacrée aux résultats obtenus et leur discussion.

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PARTIE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

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1.1. Agent responsable de la cysticercose porcine : Tænia solium

Le genre Tænia serait issu de deux grandes sous-classes : Cestodiria et Eucestoda (Pawlowski, 2002). Taenia solium provient de la sous-classe des Eucestoda, de l’ordre des Cyclophillidea et de la famille des Taeniidae (Smyth et al., 1994). Tænia solium cycticercosis est un parasite de l’homme et du porc. Le ver adulte est plat et présente un aspect brillant puis une taille variant entre 3 et 5 m. Ce ver présente un aspect rubané et segmenté en anneaux ou proglottis. La tête ou scolex de Tænia solium est sphérique, et comporte quatre ventouses arrondies et un rostre court muni d'une double couronne de crochets. Ces crochets sont au nombre de 22 à 36 avec une alternance de gros crochets (139 à 200μm) et de petits crochets (93 à 159μm) (OIE., 2008). Au scolex de Tænia solium cycticercosis, fait suite le cou qui mesure quelques millimètres de longueur et donne naissance aux proglottis. L’ensemble des proglottis forme le corps du ténia ou le strobile. Chaque proglottis comporte à maturité des organes sexuels. Les ramifications utérines de ces organes sexuels sont moins nombreuses (7 à 12) de chaque côté de l'axe central du proglottis et sont dendritiques (Pawlowski, 2002). Les proglottis de T. solium sont émis passivement dans le milieu extérieur, avec les selles. On retrouve ces proglottis, isolément ou en chaînes plus ou moins longues dans les selles (Pawlowski, 2002 ; OIE., 2008). Tænia solium ne dispose pas de tube digestif (Pawlowski, 2002).

Le cycle biologique de Tænia solium se poursuit avec les œufs. Ces œufs sont retrouvés dans le milieu extérieur après le délitement des proglottis. Les œufs de Tænia solium possèdent 2 coques qui protègent l’embryophore (Figure1).

Figure 1: Scolex, Proglottis et Embryophore de Taenia solium Source : (Azangou, 2011)

Scolex Embryophore

s Proglottis

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Ces œufs sont de forme plus arrondie et d’une taille légèrement grande (31-40μm). Les stries radiaires de la coque interne sont fines et nombreuses (Laclette et al., 1982). Les œufs de T. solium évoluent du stade larvaire pour donner le vers adulte. Le stade larvaire ou cysticerque est hébergé par un hôte intermédiaire : le porc. Ce stade larvaire est infestant pour l’homme qui est l’hôte définitif. On parle dans ce cas de téniasis. Toutefois, l’homme peut accidentellement devenir l’hôte intermédiaire pour T. solium. Dans ce cas, les larves de T. solium peuvent alors y déterminer une cysticercose dont les formes les plus graves sont la neurocysticercose et la cysticercose oculaire (Pawlowski, 2002 ; Prabhakar et Gagandeep, 2002 et Kumar et Namrata, 2002). Le cycle de développement de Tænia solium est représenté à la figure 2. Dans ce cycle, l’homme s’infeste en consommant la viande de porc mal cuite ou crue contenant des larves vivantes de cysticerques. Après ingestion de la viande mal cuite, les larves libèrent, dans les environs des tissus digestifs, les scolex qui s’attachent aux muqueuses du duodénum-jéjunum grâce à leurs deux rangées de crochets et leurs quatre ventouses. Ces scolex ainsi fixés commencent leur développement au niveau du duodénum (Richard et Shantz, 1985 Pawlowski, 2002 ; Secka et al., 2010). Ils deviennent au bout de huit à douze semaines à la suite d’une nouvelle infection des vers adultes qui libèrent des proglottis gravides (Filsser et al., 2005). Chaque proglottis libéré peut contenir jusqu’à 50-60 x 103 œufs fertiles (Filsser, 1994). Le ver adulte peut vivre jusqu’à 25 ans dans l’intestin de l’homme (Pedro et Szyfres, 2003). Ce ver produit plusieurs milliers d’œufs qui sont diffusés dans l’environnement par les matières fécales de l’homme. L’homme est l’hôte naturel final du Tænia solium (Pawlowski, 2002).

Lorsque ces œufs sont ingérés par le porc qui est l’hôte intermédiaire (mais aussi le sanglier, le phacochère, …), l’embryophore est digéré et l’oncosphère libéré va se localiser dans le tissu conjonctif des muscles striés, pour former au bout de quelques mois : les larves cysticerques (Cysticercus cellulosae) (Pawlowski, 2002). Quand l’homme consomme la viande de porc crue ou mal cuite contenant les cysticerques, ces derniers se développent en un adulte qui vit dans l’intestin humain.

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Toutefois, l’homme peut également s’auto-infecter par voie interne ou externe (Pawlowski, 2002). L’auto-infestation externe implique une infestation fécale par voie orale des œufs de T. solium chez un individu souffrant de téaniose intestinale (Pawlowski, 2002). L’auto-infestation interne a été suggérée en 1856 par Leukart cité par Pawlowski (2002). Elle implique une infection avec les œufs à travers un mouvement péristaltique inverse (Goennert et al., 1967). L’auto-infestation interne paraît théoriquement improbable puisque les œufs doivent séjourner pendant un moment dans le suc gastroduodénal nécessaire pour la désintégration des embryophores avant d’envahir les tissus (Goennert et al., 1967). Néanmoins l’auto- infection interne doit être prise en compte et mérite une étude approfondie car 5% à 40% des porteurs de tænia adulte développent la cysticercose (Schantz., 1993).

Selon Maravilla et al. (1998), Presas et al. (2005) et Avial et al. (2006) ; Taenia solium adulte peut bien se développer dans l’intestin des Gerbilles et des chinchillas qui se trouvent être le meilleur hôte définitif. Tænia Solium est moins spécifique que le tænia adulte (Pawlowski, 1982). Les hôtes naturels intermédiaires sont le porc domestique, le sanglier, les chameaux, les lapins et lièvres (Pawlowski, 1982) qui ingèrent les œufs du tænia en consommant les selles de l’hôte définitif. Ces œufs se transforment en cysticerques dans les tissus de ces hôtes intermédiaires. On rencontre de façon exceptionnelle les cysticerques chez les chiens, les chats et l’homme (Pedro et Szyres, 2003). L’homme reste le seul qui peut être porteur des stades évolutifs de T. solium : adulte et métacestode (Pawlowski, 2002).

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Figure 2: Cycle biologique de T. solium

Source : www.dpd.cdc.gov/dpdx/HTML/Cysticercosis.htm

1.2. Importance économique et distribution de la cysticercose porcine 1.2.1. Importance économique de la cysticercose porcine

La cysticercose porcine occasionne des pertes énormes de production. Elle représente une maladie parasitaire qui provoque des pertes économiques importantes car elle affecte un grand nombre de porcs et rend la viande impropre à la consommation humaine. En Amérique latine ces pertes sont estimées à 164 millions US$ (Schantz et al., 1993). Dans des régions de l’Ouest du Cameroun, la cysticercose porcine a entrainé des pertes annuelles dont la valeur a été estimée à 10,3 millions d’Euro dont 4,7% étaient dues aux pertes de production de porcs et 95,3% ont été directement ou indirectement dues à l’infestation de l’homme (Secka et al., 2010). Les pertes annuelles dues à la cysticercose porcine dans une dizaine de pays de l’Afrique de

Œufs ou proglottis dans les fèces présents dans l’environnement

cysticercosis

Oncosphères éclos pénètre la paroi intestinale et circule dans les muscles du porc et l’homme

Œuf et/ou proglottis ingérés par le porc ou l’homme

Scolex se fixe à la paroi intestinale

Adulte dans l’intestin grêle

Phase infectante Phase de diagnostic

3

2

4

5

6

Oncosphères évoluant en cysticerque dans le muscle porcin ou humain

Cysticerques peuvent se développer dans le tissu sous cutané nerveux ou oculaire

L’homme s’infecte en consommant de viande crue ou mal cuite issue d’un hôte infecté

1

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l’Ouest et du Centre ont été estimées à 25 millions d’Euro (Zoli et al., 2003). Le tableau I montre quelques estimations de ces pertes dans quelques pays.

Tableau I: Estimation des pertes économiques (Euro) dues à la cysticercose porcine dans dix pays de l'Afrique de l'Ouest et du Centre

Pays Effectifs des porcsa Prévalence moyenne (%) de la

cysticercose b

Estimation des pertesc (Euro)

Angola 800.000 3,4 408.000

Burkina Faso 587.000 0,6 52.830

Burundi 71.000 20,5 218.325

Cameroun 1.410.000 9,75 2.062.125

Tchad 23.000 16,25 56.063

Congo

Démocratique 1.180.000 12,1 2.141.700

Ghana 339.000 11,7 594.945

Nigéria 7.600.000 15,3 17.442.000

Togo 850.000 17 2.167.500

Total 13.180.000 12 25.201.088

a :FAO., 1999 ; b : estimation basée sur les chiffres de prévalence ; c : 30% du prix d’un porc adulte, 15 Euro Source : Zoli et al. (2003)

1.2.2. Distribution géographique de la cysticercose porcine

La cysticercose porcine est largement distribuée dans les zones rurales des pays en voie de développement de l’Amérique Central et du Sud, de l’Afrique et de l’Asie (figure 3). La distribution de la cysticercose porcine est mondiale mais elle est beaucoup plus élevée dans les campagnes de l’Amérique Latine, de l’Asie et d’Afrique (Schantz et al., 1993 ; Garcia-Noval et al, 2002 et Singhl et al, 2002 ).

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Figure 3: Distribution géographique globale approximative de T. solium Source : http://www.who.int/en/

En Afrique, la cysticercose porcine a été observée dans plusieurs pays à l’exception des pays musulmans de l’Afrique du nord et du sud du Sahara. Le tableau II présente la prévalence de la cysticercose porcine en Afrique de l’Ouest et du Centre. Carabin et al. (2006), Praet et al. (2009) ont observé des prévalences de cysticercose porcine très élevées dans les zones endémiques telles que l’Afrique du Sud et le Cameroun.

L’Afrique australe présente les prévalences de cysticercose porcine les plus élevées (Praet, 2009).

Zones endémiques

Zones suspectées endémiques

Transmission de cysticercose humaine par importions de nouveaux cas Absence d’informations

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Tableau II: Prévalence de la cysticercose porcine en Afrique de l’Ouest et Centre

DD : Données non Disponible ; a : inspection classique de la viande ; b : examen de la langue Source : Zoli et al. (2003)

Phiri et al. (2003) ont observé la cysticercose porcine en Afrique de l’Est et du Sud.

Les résultats de ces études réalisées entre 1987 et 2002 sont présentés dans le tableau III. Ces résultats montrent des prévalences très élevées pour la zone d’étude.

Tableau III: Prévalence de la cysticercose porcine en Afrique de l’Est et du Sud

Pays Cysticercose

porcine : prévalence (%)

Nombre de porcs inspectés

Type

d’inspectiona

Tanzanie 0,04-4,9 45794 P

4,5-37,7 83 P

3,2-46,7 770 L

0-26,9 1789 L

Kenya 10,0-14,0 407 L

Uganda 0-33,7b 297 P

33,7-44,5 600 P

Zambie 8,2-20,8 249 L, S

20,6-56,6 1316 S, P

Zimbabwe 0,03-4,3 1000000 P

2,7-28,6 99525 P

Mozambique 6,5-33,3 387 S

Afrique du Sud 0,5-25,1 >100000 P

0-9,1 28242 P

a : P= post-mortem ; L= examen de la langue ; S= sérologie ; b : huit fœtus issus de porc enceinte ont été infectés par les cysticerques

Source : Phiri et al. ( 2003)

Pays Prévalence chez les

porcsa

Bénin DD

Burkina Faso 0,6

Ghana 11,7

Côte d’Ivoire 2,5

Nigéria 20,5

Sénégal 1,2

Togo 17

Angola 0-6,8

Burundi 2-39

Tchad 25,7b

Congo 10-30

Rwanda 20

(23)

UAC/EPAC/CAP 2013 Ogoudélé Noël OBE Page 11

La cysticercose porcine, a été fréquemment observée dans plusieurs pays d’Asie. Le tableau IV présente les prévalences obtenues.

Tableau IV: Prévalence de la cysticercose porcine, humaine et le téniasis dans quelques pays d’Asie

Pays Cysticercose porcine

(%)

Chine 0,22

Indonésie 0,02-2,63

Vietnam 0,04-0,09

Inde 9,3

Népale 32,5

Corée NA

NA : non disponible

Source : Rajshekar et al. (2003)

En Amérique latine, des études réalisées entre 1959 et 1961 dans les abattoirs du Panama, de la Costa Rica, du Nicaragua, du Honduras et du Guatemala ont montré une prévalence de 2,3% (Acha et al, 1964). D’autres études effectuées entre 1984 et 1986 à Honduras montrent une prévalence de 4,8% (Kaminsky, 1991). Carabin et al. (2005) ont rapporté des prévalences de cysticercose porcine de 1-35%, 13-61%, 38,9%, 7,5%

et 14% respectivement au Mexique, Pérou, Bolivie, Equateur et au Guatemala. Ces différentes études étaient effectuées en prenant en compte la sérologie et l’examen de la langue comme méthode de diagnostic. Aux Etats Unis d’Amérique, des cas de cysticercose ont été observés à cause du fort taux d’immigration depuis les zones endémiques. Ces cas ont été notamment observés dans les régions situées entre les USA et le Mexique (Carabin et al., 2005).

En Europe la cysticercose porcine a été pratiquement éliminée grâce aux meilleures règles d’hygiène et mesures sanitaires de la population, à l’inspection exhaustive de la viande et la mise en place d’un système performant de gestion des fermes porcicoles.

Toutefois, à cause du brassage humain intercontinental, 45 cas de neurocysticercose humaine ont été détectés entre 1996 et 2000 dont 11 ressortissants d’Europe.

(24)

UAC/EPAC/CAP 2013 Ogoudélé Noël OBE Page 12

1.3. Méthodes de diagnostic de la cysticercose porcine

La méthode utilisée dans le contrôle parasitaire des porcs est l’examen fécal qui détermine la prévalence des parasites par la méthode de McMaster. Toutefois, pour le contrôle spécifique de la présence de T. solium sur le porc vivant ou sur la carcasse de porc, l’inspection de la langue, l’examen macroscopique de la carcasse et l’examen sérologique sont utilisés. Le diagnostic de la cysticercose porcine peut intervenir à l’étape ante-mortem ou post-mortem. A l’étape ante-mortem, l’examen de la langue est fréquemment utilisé de même que l’examen sérologique. L’inspection de la carcasse se fait à l’étape post mortem.

1.3.1. Examen de la langue

L’examen de la langue est la méthode traditionnelle de détection des cysticerques.

Pour réaliser le « langueyage » ou palpation de la langue, l’inspecteur ouvre la bouche du porc et y fixe un morceau de bois dur. La langue du porc est tirée vers l’extérieur, examinée visuellement et palpée au niveau de sa face ventrale afin d’identifier d’éventuelles présences de cysticerques (Assana et al., 2001 ; Boa et al., 2002 ; Tido, 2004 et Secka. et al., 2010). Un porc avec un ou plusieurs kystes sur la langue est considéré comme positif pour la cysticercose T. solium (figure 4). La méthode du langueyage est spécifique mais très peu sensible (Phiri et al., 2006 ). Gonzalez et al.

(1990) ont observé une sensibilité de 70% à Pérou. Dorny et al. (2004) utilisant l’approche bayésienne ont trouvé une valeur de la sensibilité inférieure (21%) en Zambie. Cette méthode est la plus simple et a été fréquemment utilisée par les éleveurs Sud-américains ainsi que les éleveurs et les commerçants de porcs de l’Afrique (Gonzalez et al., 1990 ; Tido., 2004).

(25)

UAC/EPAC/CAP 2013 Ogoudélé Noël OBE Page 13

Figure 4: Méthode traditionnelle d’examen de la langue (Langueyage)

1.3.2. Inspection des viandes

L’inspection consiste à réaliser des incisions au niveau des sites de prédilection des cysticerques de T. solium. Pour Assana et al. (2001), Boa et al. (2002) et OIE (2008), les sites de prédilection T. solium sont : les muscles psoas, les masséters internes et externes, le triceps brachial, les muscles des membres antérieurs (figure 5), les muscles de la tête, la langue, les muscles des membres postérieures, le diaphragme, le cœur, les muscles abdominaux, les muscles du tronc, le cerveau. L’inspection de la carcasse est également très spécifique mais peu sensible. D’souza et Hafeez (1999) ont observé que 33,33% des porcs déclarés négatifs à l’inspection post mortem étaient positifs avec la sérologie avec Ag-ELISA.

Pour Dorny et al. (2004) et Phiri et al. (2006), le langueyage et l’inspection post mortem de la carcasse ne peuvent être utilisés seuls pour des enquêtes épidémiologiques car ils sous-estiment la prévalence de la cysticercose.

(26)

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Figure 5 : Muscle du membre antérieur avec des cysticerques 1.3.3. Tests sérologiques

Deux types de tests sont fréquemment utilisés : le test de détection des anticorps (Ab- ELISA) et le test de détection des antigènes (Ag-ELISA). Ce dernier test est plus couramment utilisé.

a- Détection des anticorps

De nombreux tests utilisant l’antigène homologue (T. solium) ou l’antigène hétérogène (T. crassiceps) ont été mis au point pour détecter les anticorps de Cysticercus cellulosae (Tido, 2004). Toutefois, la détection des anticorps de T. solium a été fréquemment réalisée en se basant sur les méthodes utilisant l’ELISA (Enzyme-linked immunosorbent assay) ou l’EITB (Enzyme-linked immunoelectrotransfer blot). Les antigènes utilisés dans ces essais sont les fluides des kystes de T. solium et de T.

crassiceps ou une préparation brute à base de T. solium et de T. crassiceps (Pardini et al., 2001). Les travaux effectués par Biondi et al. (1996) pour détecter la présence de T. solium à partir d’un test ELISA indirect utilisant les antigènes métacestode de T.

crassiceps, ont donné une sensibilité de 100% et une spécification de 97% à 100%.

Pour Nguekam et al. (2003), la limite de ce test réside dans le fait que les antigènes de T. crassiceps peuvent avoir des réactions croisées avec l’hydatidose et l’ascariose.

Toutefois, Dorny et al. (2004) ont obtenu une sensibilité de 35,8% et une spécificité de 91,7% lors de l’évaluation du test Ab-ELISA avec l’antigène de T. crassiceps.

D’autres tests Ab-ELISA utilisant les scolex larvaires de T. solium ont permis

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d’obtenir une sensibilité de 91,6% et une spécificité de 92,3% mais des réactions croisées avec T. hydatigena ont été observées (Kumar et al., 1987). Pour éviter les réactions croisées et augmenter la performance des tests Ab-ELISA, des antigènes purifiés ont été développés. Mais, selon Assana et al. (2007) la purification des antigènes entraîne une réduction de la sensibilité du test. Toutefois, Dorny et al. (2004) et Krecek et al. (2008) ont rapporté que la détection des antigènes a une sensibilité plus élevée que les tests de détection des anticorps. Le test de détection des anticorps comporte quatre limites essentielles qui sont :

1. le dénombrement d’une exposition à l'infection et non nécessairement la présence d'une infection établie et viable ;

2. les anticorps peuvent persister longtemps après que le parasite ait été éliminé par des mécanismes immunitaires et / ou la thérapie de drogue (Harrison et al., 1989 ; Garcia et al., 1997) ;

3. la réponse transitoire d'anticorps à une infection à T. solium sans implantation patente d'une infection (Garcia et al., 2001)

4. la persistance des anticorps maternels à partir de truies séropositives transférés par l'intermédiaire du colostrum dans les porcelets jusqu'à 7 mois pourrait influer sur l'interprétation des résultats séropositifs chez les jeunes porcs (Gonzalez et al., 1999).

b- Détection des antigènes

Plusieurs études ont été menées pour valider le test Ag-ELISA dans le diagnostic de la cysticercose porcine. Les travaux conduits par Dorny et al. (2004) ont observé une sensibilité de 87% et une spécificité de 95%. Krecek et al. (2008) ont rapporté respectivement 76% et 84% pour la sensibilité et la spécificité dans une étude récente en Afrique du Sud. Toutefois, l'inconvénient majeur de l'anticorps monoclonal à base de Ag-ELISA est sa réaction croisée avec T. hydatigena (Dorny et al., 2003). Ainsi, ce test n'est fiable que dans les régions à forte prévalence de ce parasite chez les porcs.

Toutefois, T. hydatigena n'est pas un parasite commun des porcs dans de nombreux pays africains contrairement à la situation dans certains pays asiatiques (Secka et al.,

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2010). La sensibilité du test Ag-ELISA est souvent élevée car il peut permettre la détection d’un porc n’abritant qu’un seul kyste (Nguekam et al., 2003b).

1.4. Cysticercose porcine et santé publique : la cysticercose humaine

L’ingestion accidentelle d’œufs de T. solium par l’homme est à l’origine de la cysticercose humaine qui se manifeste souvent sous forme neurologique, sous cutanée, ou oculaire. Très peu de neurologues et de généralistes des pays africains arrivent à diagnostiquer la cysticercose parce que l’accès aux méthodes de neuro-imagerie moderne et de sérologie est limité (Druet-Cabanac et al., 2002). Le premier cas de cysticercose humaine a été rapporté en Afrique au Madagascar en 1910 par Andrianjafy (1910). En 1911, Bettencourt (1911) rapporté par Druet-Cabanac et al.

(2002) a observé des cysticerques chez un angolais mort de paludisme. En 1938, la neurocysticercose a été rapportée chez un épileptique au Bénin (Gallais, 1938 et Houinato et al., 1998). Plusieurs auteurs ont aussi rapporté des cas de T. solium cysticercosis dans beaucoup de pays en Afrique. En Afrique de l’Ouest des cas de cysticercose humaine ont été rencontrés par Collomb et al. (1961) et (1964), Avodé et al. (1994), Grunitzky et al. (1995), Heroin et al. (1972) ; Bullock et al. (1980), Odamtten et al. (1967), Preux et al. (1996) et Geerts et al. (2002) respectivement au Sénégal, au Bénin, au Togo, en Côte d’Ivoire, Ghana, Burkina-Faso et au Nigéria.

En Afrique de l’Est et du Centre des cas de cysticercose humaine ont été rapporté en République Démocratique du Congo (Fain et al., 1956 ; Lelo et al., 1992), au Cameroun (Marty et al. 1985), au Burundi (Aubry et al., 1990), au Kenya (Ruberti et al., 1985), au Rwanda (Kestelyn et al., 1985 ; Vanderick et al., 1972), en Tanzanie et en Uganda (Preux et al., 1996).

En Afrique du Sud, la cysticercose humaine a été rapportée au Zimbabwe (Gelfand et al., 1948 ; Mason et al., 1992), en Sud-Afrique (Becker et al., 1951 ; Michel et al., 1993) et au Madagascar (Michel et al.,1993).

Toutefois, il est important de faire un diagnostic différentiel avec les nodules de l’onchocercose pour les cysticercoses sous cutanées dans certains pays africains où

(29)

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cette maladie est endémique. Le tableau V présente les prévalences de T. solium cysticercosis en Afrique au Sud du Sahara et au Madagascar

Tableau V: Prévalence de la cysticercose humaine en Afrique au Sud du Sahara et au Madagascar

Pays Années Population

étudiée

Prévalence (%)

Taille de

l’échantillon Méthode de

diagnostic

Bénin 1996 PG 3,5 319 S

1998 PG 3,9 1443 S

1998 PG 1,5 2625 S

Burundi 2000 PG 24 87 S

Cameroun 1987 PG 2,4 764 S

2002 PG 0,8 4128 S

2000 PG 16,7 174 S

République de Centre Afrique

1999 PG 2,4 374 S

Madagascar 1993 PG 18 1408 S

Afrique du Sud

1965 PG 8,5 2124 S

1987 E : Transkei 0,23 736 S

E : Kwazulu 2,49 677 S

1991 E 5,5 1352 S

Togo 1989 PG 2,4 5264 S, R, N

2000 PG 3,8 1343 S

PG : Population Générale ; E : Elèves ; S : Sérologie ; R : Radiographie ; N : Nodule sous-cutané Source : Druet-Cabanac et al. (2002).

1.5. Prévention et Traitement

Prévention

La prévention des porcs contre la cysticercose peut se faire par la vaccination. La vaccination est une méthode de contrôle qui augmente le potentiel de protection des porcs contre la cysticercose. Trois essais indépendants réalisés au Mexique et au Cameroun avec deux antigènes recombinants de T. solium (TSOL18 et TSOL45-1A) ont induits des protections très élevées des porcs contre les œufs de T. solium (Flisser et al., 2004). Des essais effectués par Assana et al. (2010) en utilisant le TSOL18 dans une zone endémique au Nord du Cameroun ont montré une protection totale de tous les porcs vaccinés. L’utilisation de l’ADN vaccinal, pcADN3-B a offert 92,6% de

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protection des porcs contre une infestation des porcs aux œufs de T. solium (Guo et al., 2004).

Au niveau de l’homme, le contrôle ou l’éradication de la taeniose et de la cysticercose a été réalisé en Europe et en Amérique du Nord. Ce contrôle passe selon Kyvsgaard et Murrell (2005) par six stratégies que sont :

 l'inspection des viandes pour prévenir l'infection humaine,

 l’amélioration de la gestion des exploitations agricoles afin de prévenir la cysticercose des animaux,

 le dépistage des ouvriers agricoles pour taeniose, et le traitement si cela est justifié,

 le traitement adéquat de l'utilisation des effluents et des boues à des fins agricoles,

 le contrôle des systèmes de commercialisation des porcs pour assurer la conformité propriétaire et

 l'éducation sanitaire à la fois de l’agriculteur et du consommateur, en particulier sur la cuisson de la viande.

La cysticercose porcine ou humaine peut être prévenue par l'assainissement de base, l’adoption des règles d’hygiène, le traitement et l’élimination des déchets urbains et l'amélioration des pratiques d'élevage de porcs.

Traitement

Plusieurs molécules ont été mises au point pour le traitement du T. Solium et des cysticerques. Les plus couramment utilisées sont : Oxfendazole, Niclosamide, Praziquantel et Albendazole.

L’Oxfendazole est la molécule de choix contre la cysticercose porcine. On obtient pratiquement 100% de succès à la dose unique de 30mg/kg et l’élimination dans les muscles au bout de 8 à 12 semaines et une protection contre de nouvelles infections au moins trois mois après le traitement (Gonzalez 1996, 2001a et b). Toutefois, il n’est pas efficace contre la neurocysticercose.

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La Niclosamide est la première molécule synthétique efficace et non toxique introduite en 1959 contre la taeniose et la cysticercose. Elle lutte contre les cestodes intestinaux en bloquant le glucose consommé. Son efficacité est de 85% et peut être utilisée même chez la femme enceinte. La posologie applicable chez l’adulte est 2g, chez les personnes de moins de 35kg il faut 1g et 0,5g chez les enfants de moins de 10kg.

Toutefois, la molécule de Niclosamide ne peut être utilisée que dans le cas d’une lutte massive contre les T. solium à cause de sa cherté.

Le Praziquantel est efficace contre un grand nombre de cestodes. Il a été introduit sur le marché dans les années 70 (Robles et al., 1979 ; Secka et al., 2010). Toutefois, il est contre indiqué dans le cas de la cysticercose oculaire et chez les femmes enceintes (Pawlowski et al., 2005). Plusieurs études ont rapporté l’efficacité du Praziquantel sur la neurocysticercose (Gómez et al., 1981 ; Markvalder et al.,1984). Son utilisation à faible dose diminue tout risque de complication (Cruz et al., 1989 ; Pawlowski, 1990).

Dans le cas de la taeniose, le traitement se fait par prise unique et sur plusieurs jours lorsqu’il s’agit de la cysticercose. (Pawlowski et al., 2005). L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) préconise 5-10mg/kg de poids (OMS 1995).

L’Albendazole a un large spectre anthelminthique. Il est utilisé contre les douves du foie, les ténias et les vers ronds (McKellar et al., 1990). Il est également efficace contre les cysticerques (Sotelo, 1995 ; Del Brutto, 1995 ; Sotelo, 1997). Il a été testé pour la première fois en 1987 contre la neurocysticercose (Escobedo et al., 1987).

Chang et al (1988) ont rapporté son efficacité contre le taenia lorsqu’on l’utilise à très forte dose sur plusieurs jours. Il est très efficace contre la neurocysticercose parenchymateuse (Alarcón et al., 1989 ; Sotelo et al., 1992), sous-arachnoïdienne et ventriculaire (Sotelo, 1997). Geerts (1994) confirme qu’il est mieux que le Praziquentel dans le cas de la neurocysticercose. Cependant il est contre indiqué chez les femmes enceintes (Pawlowski et al., 2005).

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PARTIE II : MATERIEL ET METHODES

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UAC/EPAC/CAP 2013 Ogoudélé Noël OBE Page 21 Commune de Dogbo Commune de Djakotomey Commune de Klouékanmè

2.1. Cadre de l’étude

L’étude sur la prévalence de la cysticercose porcine s’est déroulée du 02 Mai au 03 Octobre 2013 dans les tueries des Communes de Djakotomey, Dogbo et Klouékanmé (Figure 4). La collecte des données sur les saisies partielles et totales liées à la cysticercose a été effectuée à partir des registres des Centres Communaux pour la Promotion Agricole (CeCPA) des Communes de Djakotomey, Dogbo et Klouékanmé.

La région bénéficie d’un climat de type subéquatorial caractérisé par deux saisons de pluies alternées par deux saisons sèches. La grande saison de pluie s’étend d’Avril à Juillet et la petite saison des pluies s’étend de Septembre à Novembre. Les deux saisons de pluies sont entrecoupées par les deux saisons sèches.

Les tueries présentent à leur arrière cours des aires d’abattage des porcs. Ces aires d’abattage sont très peu aménagées et présentent un sol nu surmonté ou non d’un hangar de protection contre le soleil ou la pluie. Les consommateurs de porcs questionnés proviennent également des trois Communes. Les fiches signalétiques de ces trois Communes sont présentées dans les tableaux VI, VII et VIII.

Figure 4: Carte de situation géographique des Communes de Dogbo, Djakotomey et Klouékanmé

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Tableau VI: Fiche signalétique de la Commune de Djakotomey Situation Au Nord-Ouest du département du Couffo.

Limites

Au Nord par les communes d’Aplahoué et de Klouékanmè, au Sud par celle de Dogbo, à l’Est par Toviklin et Klouékanmè et à l’Ouest par la République du Togo

Superficie de 235 km2. Altitude moyenne

80 m

Nombre de villages Soixante-douze (72) Villages et quartiers de villes.

Nombre

d’arrondissements

Dix (10) Arrondissements (Djakotomey I, Djakotomey II, Betoumey, Sokouhoué, Kinkinhoué, Kpoba, Houégamey, Gohomey, Adjintimey, Kokohoué)

Climat De type Sub équatoriale avec une moyenne de température de 27 °C sur toute l’année.

Précipitation 1100 mm de pluie par an.

Nombre de saisons Deux saisons pluvieuses (une petite et une grande) et deux saisons sèches une petite et une grande).

Types de sols

Des sols ferralitiques communément appelés terre de barre ou terre rouge sur le plateau ;

des sols hydro morphes dans la vallée du fleuve Mono ;

des sols gravionnaires dans la zone de transition entre la vallée et la région du plateau.

Végétation

Autrefois la savane arbustive ou arborée;

aujourd’hui cultures annuelles et de palmiers à huile non sélectionnés (Elaeis guinéens).

Population 96.732 habitants (RGPH3, Mars 2002) Soit (47,5 % d’hommes et 52,5% de femmes)

(35)

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Source : PDC 2011-2015

Tableau VII: Fiche signalétique de la Commune Dogbo Situation Au Sud du département du Couffo

Limites

Au Sud par les Communes de Lokossa et de Bopa

Au Nord par les Communes de Lalo, Toviklin et Djakotomey à l’Est par les Communes de Lalo et Bopa

et à l’Ouest par la République du Togo.

Superficie 375 km²

Altitude moyenne

80 m

Nombre de villages Cinquante-deux (52) Villages et quartiers de villes.

Nombre

d’arrondissements

Sept (07) Arrondissements, à savoir : Ayomi, Dévé, Honton, Lokogohoué, Madjrè, Tota et Totchangni

Climat De type subéquatorial caractérisé par de faibles écarts de température, avec une moyenne de 27° C sur l’année

Précipitation Annuelles fluctuent autour de 1100 mm

Nombre de saisons Deux saisons pluvieuses (une petite et une grande) et deux saisons sèches une petite et une grande).

Densité 410,3 habitants au km2

Économie

Taux d’activité de la population : 70,67% (dont 33,03% pour l’agriculture et 36,40% pour le commerce).

Prépondérance du secteur informel

Accessibilité RN2 bis qui relie Djakotomey à Azovè et Lokossa et RN21 qui relie Djakotomey à Lalo.

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Types de sols

Des sols ferralitiques communément appelés terre de barre ou terre rouge sur le plateau ; caractérisés par deux unités topographiques à savoir les régions élevées et les régions basses suivant l’axe Est – Ouest., des sols hydro morphes.

Végétation

Autrefois la savane arbustive ou arborée;

Aujourd’hui cultures annuelles et de palmiers à huile non sélectionnés (Elaeis guinéens).

quelques reliques de forêts dont la plus importante est la forêt classée de Dogbo Ahomey

Population 76 947 habitants (RGPH3, mars 2002) Soit (environ 52%) Densité 410,3 habitants au km2

Économie

Taux d’activité de la population : 70,67% (dont 33,03% pour l’agriculture et 36,40% pour le commerce).

Prépondérance du secteur informel

Accessibilité RN2bis qui relie Lokossa, Dogbo, Djakotomey et Azovè Source : PDC 2011-2015

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Tableau VIII: Fiche signalétique de la Commune de Klouékanmè Situation Au Nord – est du Département du Couffo

Limites

Au Sud par les Communes de Djakotomey, de Toviklin et de Lalo Au Nord par les Commune d’Agbangnizoun et d’Aplahoué

A l’Est par le fleuve Couffo, frontière naturelle qui la sépare de la Commune d’Agbangnizoun

A l’Ouest par la Commune d’Aplahoué.

Superficie 394 km² (RGPH 2002), Altitude moyenne

80 m

Nombre de villages soixante un (61) villages et quartiers de ville.

Nombre

d’arrondissements

huit (08) arrondissements, à savoir : Adjahonmè, Ahogbèya, Ayahohoué, Djotto, Hondjin, Lanta, Tchikpé et Klouékanmè

Climat De type subéquatorial caractérisé par de faibles écarts de température, avec une moyenne de 27° C sur l’année

Précipitation varie entre 900 et 1200 mm

Nombre de saisons Deux saisons pluvieuses (une petite et une grande) et deux saisons sèches une petite et une grande).

Types de sols

les sols ferrugineux tropicaux sur les granites du précambrien et les grès du crétacé dans la partie Nord de la Commune (Lanta, Kpévidji et Gbowimè);

les sols ferrallitiques sur sédiment meuble argilo-sableux du continental et sur les grès du crétacé dans la partie sud de la Commune (Ahogbéya, Hondjin, Akouègbadja, Tchikpé, Komè).

les sols constitués de minéraux bruts d’origine lithique sur roche affleurante. On note aussi la présence des sols hydromorphes.

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Source : PDC 2011-2015 Végétation

Autrefois la savane arbustive ou arborée;

Aujourd’hui cultures annuelles et de palmiers à huile non sélectionnés (Elaeis guinéens).

Les quelques rares essences végétales naturelles qu’on rencontre aujourd’hui sont : le Baobab (Adansonia digitata), le Néré (Parkia biogloboza). Les essences comme Iroko (Melicia excelsa), l’Afzelia africana, le Pteurocarpus erinaceus ont quasiment disparu.

Les essences forestières plantées sont l’Eucalyptus camaldulensis, le Teck (Tectona grandis), l’Acacia auriculiformis et le Khaya senegalensis.

Il faut signaler que les formations spontanées de Neem (Azadirachta indica) précieusement protégées par tout producteur agricole.

Population 93.324 habitants Densité 237 habitants / km2

Économie

L’agriculture est la base de l’économie de la Commune. C’est une agriculture de subsistance encore pluviale malgré le potentiel hydrographique de la Commune, une agriculture tributaire des aléas climatiques.

63 685 vivent de l’agriculture, soit 91,68 % de la population de la Commune

actifs agricoles 39,40 % de la population active.

Le commerce constitue le secteur le plus varié tant au niveau des activités qu’au niveau des acteurs

Les activités commerciales concernent les produits manufacturiers, les produits agricoles et les produits d’élevage

Accessibilité RN2bis qui relie Djakotomey à Azovè et Lokossa et RN21 qui relie Djakotomey à Lalo.

(39)

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2.2 Matériel et Méthodes 2.2.1. Matériel

La collecte des données de saisies pour cas de cysticercose porcine a été effectuée sur des carcasses de porcs locaux préalablement abattus et inspectés dans les tueries des trois Communes concernées. Les résultats d’inspection ont été consignés dans les rapports mensuels des services vétérinaires de chaque CePA du milieu d’étude.

Ensuite, 500 questionnaires ont été utilisés pour la collecte des données sur les consommateurs de la viande de porc. Une balance de Capacité 50kg a été utilisée pour peser les carcasses.

2.2.2. Méthodes

2.2.2.1. Echantillonnage des carcasses et des consommateurs de la viande de porc L’échantillonnage a pris en compte toutes les carcasses des porcs abattus et inspectés par les Agents vétérinaires. Toutes les carcasses concernant la période d’étude ont été prises en compte. Les tueries qui ont été sélectionnées pour l’étude sont des restaurants spécialisés dans la préparation des plats cuisinés à base de viande de porcs L’effectif total des carcasses de porcs inspectées entre 2011 et 2012 s’élève à 3749 pour la Commune de Klouékanmé, 281pour Djakotomey et 410 pour Dogbo.

Une enquête a été effectuée au moyen d’un questionnaire administré aux chefs de ménages consommateurs de la viande de porc. Les informations contenues dans le questionnaire étaient relatives à leur niveau de connaissance de la cysticercose et du mode de transmission de la maladie. Ainsi, 200, 140 et 160 chefs de ménages ont été respectivement enquêtés dans les Communes de Djakotomey, Dogbo et Klouékanmé.

Une autre enquête a été réalisée au niveau des charcuteries afin d’estimer le nombre de personnes qui consomment une carcasse de porc. Cette investigation a permis d’avoir une idée du nombre de contaminations humaines possibles en cas de fraude d’une carcasse de porcs contaminée. A cet effet, deux carcasses entières de porc par Commune ont fait l’objet de cette enquête.

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2.2.2.2. Diagnostic de la cysticercose porcine

Deux types de tests de détection de la cysticercose porcine ont été effectués. Ce sont : l’examen de la langue réalisé par les charcutiers eux même avant l’achat du porc et le second test est l’examen post-mortem de la carcasse effectué par les agents du service d’inspection vétérinaire

a-Examen de la langue

Ce test a été pratiqué à l’achat par les charcutiers. Ces derniers ouvrent la bouche du porc à acheter et y fixent un morceau de bois dur. La langue du porc est tirée vers l’extérieur, examinée visuellement et palpée au niveau de sa face ventrale afin d’identifier d’éventuelles présences de cysticerques.

b-Inspection vétérinaire des carcasses

La méthodologie utilisée par les inspecteurs vétérinaires est celle décrite par (FAO et FIC, 2006). L’inspection consiste à réaliser des incisions au niveau des sites de prédilection des cysticerques de T. solium que sont : les filets, les masséters internes et externes, le triceps brachial, les muscles des membres antérieurs et postérieurs, la langue, le cœur et les muscles du cou.

2.3. Analyses statistiques

Le logiciel Statistical Analysis System (SAS, 2006) a été utilisé pour les analyses statistiques. Les fréquences des motifs de saisies de carcasses ou d’organes de porcins pour cause de cysticercose ont été calculées par la procédure Proc Freq du SAS (2006). Les comparaisons entre ces fréquences ont été réalisées ensuite deux à deux par le test bilatéral de Z.

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PARTIE III : RESULTATS ET DISCUSSION

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3.1. Résultats

3.1.1. Niveau de connaissance des consommateurs de la viande de porc sur la cysticercose

Le tableau IX présente le niveau de connaissance des consommateurs de porcs sur la cysticercose porcine dans les Communes de Djakotomey, Dogbo et Klouékanmé. Il apparaît que 100% des individus enquêtés dans les trois communes consomment la viande de porc. La proportion des personnes qui consomment régulièrement la viande de porc est significativement plus élevée (P˂0,001) dans la Commune de Djakotomey (75,5%) que celle de Dogbo (37,14%). Cependant aucune différence significative n’a été observée entre celle de Djakotomey (75,5%) et celle de Klouékanmé (65,53%). La proportion des gens qui consomment alors la viande de porc de façon circonstancielle (Fêtes, cérémonies) dans la Commune de Dogbo (62,82%) est plus élevée (P˂0,001) que celle de Djakotomey (24,50%).

En ce qui concerne la connaissance de la Cysticercose porcine, les consommateurs de la Commune de Djakotomey ont une meilleure connaissance (P˂0,05) de la maladie (81,50%) que ceux des Communes de Dogbo (63,57%) et de Klouékanmé (69,38%).

Par ailleurs aucune différence significative n’a été observée entre les Communes de Dogbo (63,57%) et de Klouékanmé (69,38%). Par rapport au mode de transmission de la cysticercose porcine à l’homme, aucune différence significative n’a été observée entre les trois Communes. Cependant on constate que les proportions observées sont relativement faibles à Djakotomey (6,50%), Dogbo (5%) et Klouékanmé (5%). La proportion de ceux qui achètent la viande de porc au Kilogramme est significativement plus faible (P˂0,05) dans la Commune de Djakotomey (44,50%) que celles de Dogbo (62,86 %) et de Klouékanmé (63,75%). Inversement, la proportion de ceux qui abattent de porcs dans leurs ménages est plus élevée (P˂0,05) à Djakotomey (55,50 % ; 1 à 2 porc / an) que celles de Dogbo (37,14% ; 2 à 3 porcs/an) et Klouékanmé (36,25% ; 2 porcs/an).

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