• Aucun résultat trouvé

PARTIE I : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE

1.1. Agent responsable de la cysticercose porcine : Tænia solium

Le genre Tænia serait issu de deux grandes sous-classes : Cestodiria et Eucestoda (Pawlowski, 2002). Taenia solium provient de la sous-classe des Eucestoda, de l’ordre des Cyclophillidea et de la famille des Taeniidae (Smyth et al., 1994). Tænia solium cycticercosis est un parasite de l’homme et du porc. Le ver adulte est plat et présente un aspect brillant puis une taille variant entre 3 et 5 m. Ce ver présente un aspect rubané et segmenté en anneaux ou proglottis. La tête ou scolex de Tænia solium est sphérique, et comporte quatre ventouses arrondies et un rostre court muni d'une double couronne de crochets. Ces crochets sont au nombre de 22 à 36 avec une alternance de gros crochets (139 à 200μm) et de petits crochets (93 à 159μm) (OIE., 2008). Au scolex de Tænia solium cycticercosis, fait suite le cou qui mesure quelques millimètres de longueur et donne naissance aux proglottis. L’ensemble des proglottis forme le corps du ténia ou le strobile. Chaque proglottis comporte à maturité des organes sexuels. Les ramifications utérines de ces organes sexuels sont moins nombreuses (7 à 12) de chaque côté de l'axe central du proglottis et sont dendritiques (Pawlowski, 2002). Les proglottis de T. solium sont émis passivement dans le milieu extérieur, avec les selles. On retrouve ces proglottis, isolément ou en chaînes plus ou moins longues dans les selles (Pawlowski, 2002 ; OIE., 2008). Tænia solium ne dispose pas de tube digestif (Pawlowski, 2002).

Le cycle biologique de Tænia solium se poursuit avec les œufs. Ces œufs sont retrouvés dans le milieu extérieur après le délitement des proglottis. Les œufs de Tænia solium possèdent 2 coques qui protègent l’embryophore (Figure1).

Figure 1: Scolex, Proglottis et Embryophore de Taenia solium Source : (Azangou, 2011)

Scolex Embryophore

s Proglottis

UAC/EPAC/CAP 2013 Ogoudélé Noël OBE Page 5

Ces œufs sont de forme plus arrondie et d’une taille légèrement grande (31-40μm). Les stries radiaires de la coque interne sont fines et nombreuses (Laclette et al., 1982). Les œufs de T. solium évoluent du stade larvaire pour donner le vers adulte. Le stade larvaire ou cysticerque est hébergé par un hôte intermédiaire : le porc. Ce stade larvaire est infestant pour l’homme qui est l’hôte définitif. On parle dans ce cas de téniasis. Toutefois, l’homme peut accidentellement devenir l’hôte intermédiaire pour T. solium. Dans ce cas, les larves de T. solium peuvent alors y déterminer une cysticercose dont les formes les plus graves sont la neurocysticercose et la cysticercose oculaire (Pawlowski, 2002 ; Prabhakar et Gagandeep, 2002 et Kumar et Namrata, 2002). Le cycle de développement de Tænia solium est représenté à la figure 2. Dans ce cycle, l’homme s’infeste en consommant la viande de porc mal cuite ou crue contenant des larves vivantes de cysticerques. Après ingestion de la viande mal cuite, les larves libèrent, dans les environs des tissus digestifs, les scolex qui s’attachent aux muqueuses du duodénum-jéjunum grâce à leurs deux rangées de crochets et leurs quatre ventouses. Ces scolex ainsi fixés commencent leur développement au niveau du duodénum (Richard et Shantz, 1985 Pawlowski, 2002 ; Secka et al., 2010). Ils deviennent au bout de huit à douze semaines à la suite d’une nouvelle infection des vers adultes qui libèrent des proglottis gravides (Filsser et al., 2005). Chaque proglottis libéré peut contenir jusqu’à 50-60 x 103 œufs fertiles (Filsser, 1994). Le ver adulte peut vivre jusqu’à 25 ans dans l’intestin de l’homme (Pedro et Szyfres, 2003). Ce ver produit plusieurs milliers d’œufs qui sont diffusés dans l’environnement par les matières fécales de l’homme. L’homme est l’hôte naturel final du Tænia solium (Pawlowski, 2002).

Lorsque ces œufs sont ingérés par le porc qui est l’hôte intermédiaire (mais aussi le sanglier, le phacochère, …), l’embryophore est digéré et l’oncosphère libéré va se localiser dans le tissu conjonctif des muscles striés, pour former au bout de quelques mois : les larves cysticerques (Cysticercus cellulosae) (Pawlowski, 2002). Quand l’homme consomme la viande de porc crue ou mal cuite contenant les cysticerques, ces derniers se développent en un adulte qui vit dans l’intestin humain.

UAC/EPAC/CAP 2013 Ogoudélé Noël OBE Page 6

Toutefois, l’homme peut également s’auto-infecter par voie interne ou externe (Pawlowski, 2002). L’auto-infestation externe implique une infestation fécale par voie orale des œufs de T. solium chez un individu souffrant de téaniose intestinale (Pawlowski, 2002). L’auto-infestation interne a été suggérée en 1856 par Leukart cité par Pawlowski (2002). Elle implique une infection avec les œufs à travers un mouvement péristaltique inverse (Goennert et al., 1967). L’auto-infestation interne paraît théoriquement improbable puisque les œufs doivent séjourner pendant un moment dans le suc gastroduodénal nécessaire pour la désintégration des embryophores avant d’envahir les tissus (Goennert et al., 1967). Néanmoins l’auto-infection interne doit être prise en compte et mérite une étude approfondie car 5% à 40% des porteurs de tænia adulte développent la cysticercose (Schantz., 1993).

Selon Maravilla et al. (1998), Presas et al. (2005) et Avial et al. (2006) ; Taenia solium adulte peut bien se développer dans l’intestin des Gerbilles et des chinchillas qui se trouvent être le meilleur hôte définitif. Tænia Solium est moins spécifique que le tænia adulte (Pawlowski, 1982). Les hôtes naturels intermédiaires sont le porc domestique, le sanglier, les chameaux, les lapins et lièvres (Pawlowski, 1982) qui ingèrent les œufs du tænia en consommant les selles de l’hôte définitif. Ces œufs se transforment en cysticerques dans les tissus de ces hôtes intermédiaires. On rencontre de façon exceptionnelle les cysticerques chez les chiens, les chats et l’homme (Pedro et Szyres, 2003). L’homme reste le seul qui peut être porteur des stades évolutifs de T. solium : adulte et métacestode (Pawlowski, 2002).

UAC/EPAC/CAP 2013 Ogoudélé Noël OBE Page 7

Figure 2: Cycle biologique de T. solium

Source : www.dpd.cdc.gov/dpdx/HTML/Cysticercosis.htm

1.2. Importance économique et distribution de la cysticercose porcine

Documents relatifs