G ERGONNE
Géométrie de la règle. Application de la doctrine des projections à la démonstration des propriétés des hexagones inscrits
et circonscrits aux sections coniques
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 4 (1813-1814), p. 78-84
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Et ,
pour lecas
de m NOMBRE POSITIF ET IMPAIR ,]es
signes supérieurs
devant êtrepris lorsque
m-I est un nombredoublement
pair ,
et lessignes inférieurs
dans le cas contraire.Or,
les valeurs des termes du second membre del’équation (5)
affectés du
signe d’intégration ,
sontdonnées ,
sous formefinie
,par
l’équation (i) ;
et celles des termes du second membre del’équa-
tion
(6)
sontégalement données,
sous forme-finie ,
parl’équation (2) ; donc , quelles
que soient les valeurs entières etpositives
de m et n,on a exactement , et sous forme
finie , l’intégrale
demandée de .zndzSin.m z.GÉOMÉTRIE DE LA RÈGLE.
Application de la doctrine des projections à la démons-
tration des propriétés des hexagones inscrits
etcirconscrits
auxsections coniques;
Par M. G E R G O N N E.
ON
connaitdéjà
diverses démonstrations desthéorèmes
relatifs auxhexagones
inscrits et circonscrits aux sectionsconiques (*).
En(*) Voyez , entr’autres ,
la note de la page 335 dupremier
volume de ce recueil.INSCRITS ET CIRCONSCRITS.
79voici d’autres
queje
crois nouvelles etqui
meparaissent
assezsimples
pourpermettre
d’introduire dans les élémens deux théorèmes si féconds en bellesapplications.
I.
Hexagone inscrit.
i. Par les élémens de
géométrie,
il est facile de démontrer que, si deux côtésconsécutifs
d’unhexagone
inscrit au cercle sontrespectivement parallèles
à leursopposés,
les deux autres côtésopposés
de cethexagone
seront aussiparalréles
l’un à l’autre.(*)
2. Il résulte de là que, si deux côtés
consécutifs
d’unhexagone
inscrit à
l’ellipse
sontrespectivement parallèles
à leursopposés ,
les deux autres côtés
opposés
de cethexagone
seront aussiparallèles
l’un à l’autre.
Que
l’onconçoive
eneffet , qu’après
avoir rendule
petit
axe del’ellipse parallèle
à unplan
fixe on fasse tournerson
plan
autour de cet axe ,jusqu’à
ce que laprojection orthogonale
du
grand
axe sur leplan
fixe soitégale
à ce mêmepetit
axe.(*) Soient A ,
B, C,D,
E, F les sommets consécutifs del’hexagone,
et suppo-sons que AB, BC soient
respectivement parallèles à
DE, EF ; on aurad’où,
enajoutant
et réduisantou,
plus simplement
ce qui établit le
parallélisme
dea côtésopposés
CD, FA , du moinslorsque ,
comme nous le supposons ici , ces côtés ne se coupent, pas dans le cercle.
La
projection
de toute lafigure
sur ceplan
sera alors un cercleauquel
sera inscrit un
hexagone
dont deux côtés consécutifs seront respec- tivementparallèles
à leurs opposes,puisque
lesprojections
deparallèles
sur un mêmeplan
sont elles - memesparallèles.
Donc(I)
les deux autres cotes opposes de
l’hexagone
inscrit au cercle sontaussi
paralleles.
Il en doit donc elfe de même de leurscorrespondans
dans
l’ellipse, puisque
lesprojections
sur unplan
de deux droites situées sur un autreplan
ne sauraient êtreparallèles ,
si celles-cine le sont elles-mèmes.
3. Il suit de là que , dans tout
hexagone
inscrit aucercle ,
lespoints
de concours desprolongemens
des côtésopposés
sont toustrois situés sur une même
ligne
droite.Que
l’onfasse,
eneffet ,
uneperspective
de lafigure,
de telle manière que cetteperspective
soitune
ellipse
àlaquelle
soit inscrit unhexagone
dont deux côtésconsécutifs soient
respectivement parallèles
à leursopposés (*) ;
lesdeux autres côtés
opposés
de cethexagone
serontégalement (2)
Qparallèles
l’un à l’autre. Donc les droites menées de l’oeil auxpoints
de
concours desprolongernens
des côtésopposés
del’hexagone
inscritau cercle sont toutes trois
parallèles
autableau ,
etconséquemment
dans un
plan passant
parl’oeil ;
lespoints
de concours sont doncdans ce
plan ;
et ,puisqu’ils
sont aussi dans leplan
ducercle ,
ilssont sur une même droite intersection de ces deux
plans.
4.
Comme toute sectionconique
est laperspective
d’un certaincercle ,
et comme , d’un autrecôté ,
laperspective
d’une droite est , elle-même uneligne droite ;
onpeut
conclure de cequi précède
que ,
généralement,
lespoints
de concours des directions des côtésopposés
de touthexagone
inscrit à une sectionconique,
sont toustrois situés sur une même
ligne
droite.(*) Il suffit pour cela de mener des droites de- l’ceil à deux
quelconques
despoints
de concours desprolongemens
des côtésapposes
del’hexagone
inscrit aucercle ,
et dedisposer
leplan
du tableauà
celui de ces deux droites.INSCRITS ET CIRCONSCRITS.
8III.
Hexagone
circonscrit.I. Par les élémens de
géométrie ,
on démontre facilement que, si deux desdiagonales joignant
des sommetsopposés
d’unhexagone
circonscrit au cercle se
coupent
à son centre, ladiagonale joignant
les deux autres sornmets
opposés
passera aussi par le centre du cercle,(*)
2. Il résulte de là que , si deux
diagonales joignant
des sommetsopposés
d’unhexagone
circonscrit à uneellipse
secoupent
à soncentre, la
diagonale joignant
les deux autres sommetsopposés pas-
sera
aussi par le
centre del’ellipse. Que
l’onprojette,
eneffet,
lafigure
sur un
plan
tel que laprojection
del’-ellipse
soit uncercle ;
laprojection
(*) Soient A , B, C, D, E, F les sommets conséctitifs de
l’hexagone
et 0 le centre du cercle ; supposons que lesdiagonales
AD, BE se coupent en cepoint,
et soient menées les droites OC , OF; les deuxtriangles AOB ,
DOEayant un
angle égal
en 0 , on auraou en doublant
On a d’ailleurs
en ajoutant ces trois- dernières
équatmns
membre à membre, on verra que lasomme de quatre
angles
du pentagoneOFABCO
estégale à
la somme de quatre angles du pentagone OCDEFO ; on en conclura donc que leursangles
en 0sont aussi
égaux ; puis
donc que leur somme est quatreangles
droits , cliacund’eux doit en valoir deux, ou , en d’autres termes , les droites OC, OF n’en forment réellement qu’une senle,
laquelle
est la troisièmediagonale
CFqui
passe consé-quemment
par le centre O.de son centre sera le centre du
cercle ;
deux desdiagonales joignant
des sommets
opposés
del’hexagone
circonscrit au cerclepasseront
donc par son centre ; la troisième y passeradonc
aussi(i)
, et consé-quemment
lacorrespondante
dansl’ellipse
passeraégalement
par lecentre de cette courbe.
3. Il suit de là que, dans tout
hexagone
circonscrit aucercle
les
diagonales joignant
es sommetsopposés
secoupent
toutes troisen un même
point. Que
l’onfasse ,
eneffet,
uneperspective
de lafigure,
de telle manière que laperspective
du cercle soit uneellipse ayant
pour centre laperspective
de l’intersection de deuxquelconques
des trois
diagonales
del’hexagone
circonscrit à ce cercle.(*)
Deuxdes
diagonales joignant
les sommetsopposés
del’hexagone
circonscrit àl’ellipse
secouperont
à son centre; ces troisdiagonales
secouperont
donc au mêmepoint (2) ;
il en sera donc de même pour leurscorrespondantes
dans lecercle.
4.
Comme toute sectionconique
est laperspective
d’un certaincercle,
et commed’un
autrecôté ,
lesperspectives
de droitesqui
se
coupent
au mêmepoint
sont des droitesqui
secoupent
aumême
point ,
onpeut
conclure de cequi précède
que ,géné- ralement ,
lesdiagonales qui joignent
les sommetsopposés
detout
hexagone circonscrit
à une sectionconique
secoupent
aumême
point.
III. Généralisation de cette théorie.
Dans les raisonnemens que
rai
faitsci-dessus , j’ai supposé
taci-temerit, i.° que
l’hexagone
inscrit ati cercle était tel que la droite(*) Soient menées de l’oeil trois droites, l’une à l’intersection des deux
diagonales
dont il
s’agit
et les deux autres aux deux extrémités du diamètrequi
contientcette intersection. Par un
point
pris arbitrairement sur lapremière
de ces trois droites , soit menée, dans leurplan,
une droite , se terminant aux deux autres, dont cepoint
soit le milieu ; leplan
du tableau devra passer par cette dernière droite et êtreperpendiculaire
auplan
des troispremières.
INSCRITS ET CIRCONSCRITS.
83joignant
deux despoints
de concours des directions des côtésopposés
était extérieure à ce
cercle;
2.° quel’hexagone
circonscrit était tel que deux au moins dediagonales joignant
des sommetssopposés
secoupaient
dans l’intérieur du cercle.Mais, lorsque
les côtés del’hexagone,
soit inscrit soitcirconscrit,
se
coupent
les uns les autres , entre leursextrémiés ,
il est descas nombreux où ces conditions ne
peuvent plus
êtresatisfaites ,
de sorte
qu’il
semblerait manquerquelque
chose auxprécédentes démonstrations ;
mais onpeut
lescompléter
à l’aide des considérations suivantes.On sait que
l’équation générale
deslignes
du second ordre ren-ferme
cinq
coefficiens nécessaires etindépendans ,
dont onpeut
disposer
pour faire passer la courbe parcinq points
ou la rendretangente
àcinq
droites données.Si l’on veut au contraire
assujettir
la courbe à passer par sixpoints
ou à toucher six droitesdonnées ,
on obtiendra entre les donnéesqui
déterminent ces sixpoints
ou ces six droites une certaineéquation
de
relation , laquelle
demeurera invariablement lamême, quelle
que soit la situationrespective
de cespoints
ou de cesdroites , puis-
qu’on peut parvenir
à cetteéquation
derelation,
sans savoir aucunementde
quelle
manière lespoints
ou les droites sont situés.Mais,
si l’onsupposait
leur situation telle que lesexceptions
que
je
viens de mentionner n’eussent paslieu , l’équation
de relationne
pourrait
être quel’expression analitique
de l’un ou de l’autre de nos deuxthéorèmes ; puisque ,
dans le cascontraire ,
on setrouverait avoir deux
équations
de relation au lieu d’uiie.Puis donc que cette
équation
de relation est invariable dans saforme ,
nos deux théorèmes doivent être vrais dans tous les cas.Le tour de raisonnement par
lequel
ces deux théorèmes viennent d’être démontréspeut s’appliquer
à la démonstration du suivantqui
renferme la
propriété
despôles
des sectionsconiques ;
Deux
hexagones
étant l’un inscrit et l’autre circonscrit à unemême
sectionconique,
de manière que les sommets de l’inscritcoi’nciddent
84
avec lespoints
detangence
ducirconscrit,
si lesdiagonales joignant
les sommetsopposes
de l’inscrit secoupent
en un mêmepoint,
les
points
de concours des directions des côtésopposés
du circonscritseront tous trois sur une même
ligne droite ,
etréciproquement.
On ne doit pas
perdre
de vue , dans toutceci ,
que lesystème
de deux droites tracées sur un même
plan
forme une véritableligne
du second
ordre ,
et doitconséquemment
en avoir toutes lespropriétés.
Concevons que le centre d’une surface
conique quelconque ,
dusecond
ordre ,
coïncide avec celui d’unesphère ;
lesystème
totaldes courbes à double courbure résultant de l’intersection des deux surfaces
jouira,
parrapport
aux arcs degrands cercles ,
des mêmespropriétés
dontjouissent
leslignes
du second ordre parrapport
aux
lignes
droites.En
général ,
toutprobléme qui
serésout ,
sur unplan ,
enn’employant
que larègle seulement , peut
être résolu sur lasphère,
à l’aide d’une ouverture de compas constante et
égale
à l’arète del’octaèdre
régulier
inscrit.CHRONOLOGIE.
Calendrier perpétuel ;
Par M. SERVOIS , professeur
auxécoles d’artillerie. (*)
LE
calendrier dontje vais expliquer
les usagespeut
servir a résoudrecette
question générale , qui
en renfermequatre particuliers :
De(*) Ce n’est qu’à la prière du rédacteur des Annales que M. Servois,
qui
lui avait
communiqué
cetingénieux
calendrier, sans y attacher la moindreimpor-
tance, a bien voulu permettre
qu’il
parut dans cerecueil où
l’on apensé qu’il
ne serait
point
du toutdtplacé.
J. D. G.ces