C HASLES
Géométrie de situation. Mémoire sur les propriétés des systèmes de sections coniques, situées dans un même plan
Annales de Mathématiques pures et appliquées, tome 18 (1827-1828), p. 277-301
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277
GÉOMÉTRIE DE SITUATION.
Mémoire
surles propriétés des systèmes de
sections coniques , situées dans
unmême plan ;
Par M. CHASLES , ancien élevé de l’Ecole polytechnique.
SYSTEMES
DE CONIQUES.
.
M.
PONCELETparaît
être lepremier qui
aitpublié
des recherchessur les
propriétés
dusystèmes
de deuxconiques quelconques ,
situées d’une manière
quelconque
dans un mêmeplan ; propriétés
fort
remarquables,
comme onpeut
leprévoir d’après
celles du sys- tème de deux cercles. Je m’étaisoccupée lorsque j’étais
encore àl’école
polytechc~ique ,
c’est à-dire dèsi8i3~
de l’étude des coni- ques semblables et semblablement situées. J’en ai ditquelques
motsdans la
Corre.~por~danc~e
de l’I.Hachette (toln. III,
pag.326),
oÙj’ai
fait voir que leurspropriétés
sont tout-à-faitanalogues
à cel-- les des cercles.
En
m’occupant postérieurement
desapplications
de la théorie despolaires réciproques, j’ai
reconnu que cette théorie offrait tin moyeu très-facile de traiter lesquestions
relatives ausystème
de deux co-niques quelconques,
situées dans un mêmeplan ,
en les ranlenant, par une méthodegénérale ,
à desconiques
semblables et sembla- hlell1ent situées.Exposer
cetteméthode,
et en faire connaître lesprincipales
ap-plications ~
tel estl’objet
queje
me propose dans cequi’on
va !ireElle est différente de celle de M.
Poncelet,
bien quej’y emploie
la théorie des
polaires réciproques,
#qui
offre uudes points
lesplus
T~. J~7//,
Il.° 10, I ~e~~’~7 i8~8. 39
278
remarquables
de son bel ouvrage. Jeprie
d’ailleurs M. Poncelet de m’excusersi,
me rencontrant avec lui dansquelques résultats
yje néglige
de le faire remarquer. Mou excuse est que, me trouvant ici momentanément et seulementdepuis
peu dejours,
yje
n’ai s:~ns lamain aucune des ressources
qui
me seraient nécessaires pour rem-plir
envers lui un devoir dejustice
et de convenance,auquel je
megarderais
bien de me soustraire dans des circonstancesplus
favora-hies.
§’
LConsidérations préliminaires.
1. On a tellement
étudié,
dans ces dernierstemps,
lespropriétés
de deux ou d’un
plus grand
nombre de cercles tracés sur un mêmeplan, qu’on peut aujourd’hui
considérer cespropriétés
commegéné-
ralement connues des
géomètres ;
elles se trouvent d’ailleurs déve-’
loppées
avecbeaucoup
de détail dans un mémoire de M.Gaultier,
de
Tours ,
faisantpartie
du XVL~ cahier du Journal de l’Ecole~/~/~/2/y~ ~
ainsi que dansplusieurs
endroits des Annales de1VI~~lzémati~r.ees (*).
Il doit donc sufiire à notre but deraplaeler
icisommairement
celles
d’entre elles surlesquelles
nous aurons leplus fréquemment
besoin de nous appuyer.2. Deux cercles étant tracés sur un même
plan,
si on leur mènequatre tangentes parallèles
de directionarbitraire
lespoints
decontact de ces
tangentes
seront lesquatre
sommets d’unquadrila-
tère dont deux côtés
opposés
seront des diamètres des deux cer-cles,
tandis que lepoint
de concours des deux autres côtés op-posés,
ainsi que celui desdiagonales
seront deuxpoints flxes,
iu-dépcndans
de la direction commune destangentes ;
cespoints
se-(«)
Voy.
notamment tom. XIII, pag.Ic~3 ,
1 et tom.XVII ,
pag. 2S5.DE CONIQUES.
279ront les
points
de concours des deuxcouples
detangentes
com-munes, tant extérieures
qu’inférieures
aux deuxcercles,
si ces Jeuxcercles sont extérieurs l’un à l’autre Ces mêmes
points
soiit,ce} qu ’on appelle,
3 les centres de sirr.~~ht~de des deuxcercles ;
.’1’011 l’on voit que, y pour que lepoint
de concours de deuxtangentes
communes soit un centre desir~n~itude ,
il est nécessaire que les cercles soient inscrits tous deux dans l’ull desquatre angles
formes par ces tan-gentes,
ou que l’un d’eux étant inscrit dans l’un de cesangles y
loutre le soit dans son
opposé
au sommet.3
Si ,
par l’un ou l’autre des deux centres de similitude de deux cercles on leur mène une sécante communemobile ,
lesquatre
tan-gentes
menées aux deux cercles en leurspoints
d’intersection aveccette
sécante,
formeront unparallélogranitne ,
dont deux sommetsopposés, qui
seront lespôles
de la sécante relatifs aux deux cer-cles,
seront enligne
droite avec le centre de similitude dont ils’agit,
et décriront lespolaires
de cecentre,
relatives aux deux cer-cles,
tandis que les deux autres sommetsopposés
duparallélo-
gramme ~
décriront
une droitefixe, indépendante
du centre de si-militude
qu’on
aurachoisi, laquelle
sera la corde commune auxdeux
cercles , lorsque
ceux-ci se couperont. Cette droite est cequ’oa appelle
l’axe radical des deux cercles.,
4. Si ,
par unpoint
mobile sur l’axe radical de deux cercles onleur
mène quatre tangentes,
leurspoints
de contact seront lesquatre
sommets d’un
quadrilatère
dont deux côtésopposés ,
seront lespolai-
res du
point mobile,
yrelatives
aux deuxcercles ,
p tandis que les deuxautres côtés
opposés
duquadrilatère
iront concourir en l’un descentres de
similitude
y et les deuxdiagonales
à l’autre.5. Les
polaires
des deux centres de similitude de deuxcercles, prises
parrapport
à cescercles ,
sont cequ’on appelle
leurspolai-
res de
simililude ,
et il y en a deux pourchaque
cercle. Ce sontquatre
droitesparallèles
entre elles et à l’axeradical ,
par rapport au-quel
elles sontsymétriquement situées;
de manière que la distanceSYSTEMES
entre les
deux polaires
relatives à l’an des cercles se trouve êtreégale
à la distance entre les deuxpolaires
relatives à l’autre.6. Trois
cercles,
situés dans un mêmeplan,
ont deux à deux troisaxes radicaux concourant en un même
point qu’on appelle
leure~nlre
ra~’i~’al ,
et six centres de siaiilitude distribués trois à troisaux intersections de
quatre
droitesqu’on appelle
leurs axes deJ7//?/7/~/~ 11
’
7- Nous
pourrions
démontrerdirectement ,
d’une manière pure-ment
géornétr~i~ue ,
à l’aide de la doctrine desprojections
stéréo-graphiques,
que ces diversespropriétés
dusystème
de deux et troiscercles
appartiennent généralement
ausystème
de deuxconiques quelconques ,
semblables et semblablementdisposées ; mais ,
y pou~ne
point
étendre cespréliminaires
outre mesure nousregarderons
cette vérité comme
admise ;
elle estévidente
ausurplus ,
pour desellipses
semblables et semblablementdisposées ,
Jqui peuvent
toujours
êtreprojetées orthogonalement
suivant des cercles.8. Pour éviter les
pér~ipl~rases ,
nous dirons à l’avenir de deuxconiques
tracées dans un mêmeplan, qu’elles
sonthomothétiques,
pour
exprimer qu’elles
sont à la fois semblables et semblabtementdisposées ;
nous abandonnerons d’ailleurs très-volontiers cetadjec-
tif,
si Fon nous en offre un autreplus
convenable.9, Deux
coniques homothétiques
ontdonc,
comme deux cer-cles, deux
centres de similitudepoints
de concours soit de deuxcôtés
opposés
soit des deuxdiagonales d’un quadrilatère
dont lessommets sont les
points
de contact desquatre tangentes parallèles
de directiou
arbitraire, lesquels
sont aussi lespoints
de concours,toujours réels )
de leurstangentes
Cotl~t~.~t~t~eS , réelles ouImaginai-
res ; en ne
prenant toutefois,
pourtangentes
d’une mcmecouple~
que cellesqui
touchent lesdeux
courbes de !a même manière. Ellesont aussi deux
couples
depolaires
de sitnilituoe toutesparallèles ~
tellement situées que la distance entre celles
qui appartiennent à
l’une des deux courbes est
égale
àla
distance entre cellesqui
ap-partiennent ~ l’autre ;
eitcs ont enfin un axeradical ,
lieu de deuxDE CONIQUES.
28Isommets
opposés
duparallélogramme
variable dont les cctés sontdes
tangentes
àquatre points
des deux courbes enligne
droite avecFun
quelconque
de leurs deux centres de similitude. Cet axe ra-dical, parallèle
aux deuxcouples
depolaires
desin1ilitude,’ et éga-
lement
distant des unes et des autres, est ladroite, toujours réelle.
qui
contient les deuxpoints d’intersection
3 réels ouimaginaires des
deux
courbes.to. On sait
qu’en général
deuxconiques,
situées dans un mêmeplan,
ontquatre points d’Intersection ~
réels ouimaginaires ;
maislorsque
deuxconiques
sonthomothétiques
y deux de cesquatre
points passent
àl’infini,
de sortequ’il
n’en reste auplus
que deux(l’accessibles,
réels ouimaginaires,
Cela se voit évidemment pour deuxhyperboles ;
et le calcull’indique également
pour deuxellip-
ses. Il est aisé de voir que,
réciproqiiement,
deuxconiques
dont deuxdes
quatre points
d’intersection sontsitués
àl’infini,
sont par celamême deux coniques homothétiques.
~.
ILExposition de la ~r~é~~~o~e.
ii. Considérons deux
coniques quelconques,
tracées sur un mêmeplan ,
et concevons que l’on construise lafigure polaire réciproque
tle
leursystème ,
relative à uneconique
directricequelconque , ayant
son centre au
point
de concours de deuxtangentes
communes tellement choisies d’ailleurs que les deux courbes soient l’une et .l’autre
inscrites dans l’un desangles
formés par cestangentes , on
que l’une de ces courbes soit inscrite dans l’un de ces
angles
etl’autre dans son
opposé
au sommet. Lapolaire réciproque
sera,comme l’on
sait)
lesystème
de deux autresconiques
dont tous lespoints
seront lespôles
destangentes
aux deuxpremières 3
tandis que lespoints
de contact auront, àl’inverse ~
pourpolaires
lestangen-
tes aux différens
points
des deuxdernières.
Les
intersections
des deuxproposées
auront donc pourpolaires
les
tangentes
communes à leurspolaires réciproques ,
dont les in- tersections seront, àl’inverse,
y lespôles
destangentes
communes.aux deux
premières
Or,
y deux de cestangentes
con) mu nes,passant
par le centre de laconique directrice ,
doivent avoir ~~~urspôles
àl’infini ; donc ,
des
quatre
intersections descoliques polaires réciproques
desproposées
doivent être situées àl’infini,
d’où il résulte que ces po- laires sonthomothétiques.
On a donc ce théorème fondamental :ï2i. Deux
coniques ~~el~~onc~~~~~s ,
situées d’une ~~~~iÉ r~c~r~~elcon~
que
dans
z~~~ mêmeplan,
etrapportées
à r.~necttrii .Ille
dzrectrlc~~~.-°an~
son centre rzapoint
de corrr.oars de dcr~~tc~~l~entcs
cor~~~r~~-nes aux deF~x
courbes,
ont pourpolaires ré~,lproc~~~~~s
deux coni-ques
hornotr~étuiues.
Mais il ne faut pas
perdre
de vue , dansl’application
de ce théo-rème
( 2 , 9 ),
que les deuxtangentes
communes doivent être choi- sies de telle sorte que les deuxconiques
soient inscrites dans le mêmeangle,
ou l’une dans unangle
et l’autre dans sonopposé
ausommet.
13.
Or
il peut ici seprésenter
trois cas : 1.0 Si les deux cour-bes sont extérieures l’une à
l’autre,
elles aurontquatre tangentes
communes et deux seulement de leurs six
points
d’intersection pour-ront être
pris
pour centres de laconique directrice;
9 2.° si les deux courbes secoupent
en deuxpoints ,
y elles n’auront que deux tan-"~génies
communes , etconséquemment
aucune difficulté n’auralieu ;
3.°
enfin,
si les deux courbes secoupent
enquatre points ,
ellesauront de nouveau
quatre tangentes
communes ; mais alors chacun de leur sixpoints
de concours pourra êtrepris
pour centre de laconique
directrice..
14.
Si i l’onprenait
pour centre de laconique
directrice lepoint
de concours de deux
tangentes
telles que les deux courbes se trou- vassent inscrites dans deuxang!~s consécutifs,
leurspolaires
réci-proques ne seraient
plus
desconiques lion~otilétic~ties ,
mais deuxDE CONIQUES.
283hyperboles qui,
ayant leursasymptotes respectivement parallèles,
auraient
bien,
3 à lavérité,
deux intersectionsà l’Infinie
maisqui
lors même
qu’elles
seraientéquilatères ,
etconséquemment
sembla-bles,
ne seraient pas semblablementdisposées ;
lesangles
des asymp-totes
qui
contiendraient les courbes n’étant pas alors de même di-r-ection. ,
ï 5. On voit donc qne le
s~rstéme
de deuxconiques g~uelcon~ues,
~ituées comme on le voudra dans un mérr~e
plan,
esttoztiours
po-laire
conjugué
dusystème
de deuxconiques homotl~ét~9ues ,
situéesdans ce
plan.
Cette considération va nous conduirerapidement à’
la découverte des
propriétés
lesplus remarquables
dusystème
dedeux
coniques quelconques.
Pourplus
de clarté et debrièveté
nousappellerons système primitif,
lesystème
de cesconiques ,
et sys- tèmetransformé
lesystème
desconiques homothétiques
dont il estje
polaire réciproque. ~
.
IIL,~~~o ~~zé~é,~ de deux eo~~~ r~es 9’ ~e~con r.~e~.
16. Soient menées aux deux courbes du
système transformé ,
qua"tre
tangentes parallèles
de directionarbitraire ;
leurspoints
dte con-tact seront
(9)
les sommets d’unquadrilatère
3 dont deux côtés op-.posés
concourront à l’un des centres desimilitude,
tandis que ses.
deux diagonales
concourront à l’autre. Lepolaire réciproque
de cequadrilatère ,
dans lesystème primitif
sera un autrequadrilatère
dont les côtés seront
quatre tangentes
aux deux courbesayant
leurspoints
de contact auxpôles
desquatre tangentes parallèles
du sys-tème
trar~sforn~é ,
et les deuxcouples
de sommetsopposés
de cequadrilatère
devront être constamment sur deux droites fixespolai-
res des deux centres de similitude du
sj sterne
transformé. D’un au-tre
côté ,
lesquatre tangentes
dusystème
transformé étantparal-
lèles,
leurspôles ,
ypoints
de contact des côtés duquadrilatère pri-
284
mitif
doivent
être enligne
droite avec le centre de laconique
di-rectrice, point
de concours de deuxtangentes
communes aux cour- bes de cesystème ;
on adonc, dabord , immédiatement , puis
par la théorie despolaires réciproquies ,
les deux théorèmes quevoici :
1 ~. Si une droite
tnol~zle ,
surle plan
de d~~u~~cozîz’ques quel-
~or~~ues , tourne autour du
~o~tat
de concours de deux
tan,~ entes
conz~nunes à ces
courbes,
de ma-nière à les couper en
q7iatre po~~rts;
les
tarl~entes
auxcluatre points
d’ir~tc~rsec~i on seront telles que les
qziaire points
de concour~s des ~an-ge.,zie.ç
à l’une des courb~,s avecles
~l~r~~er~~es ~ lrau~re ~
déc~r~iront. le
sj,ste ,’îîîe
de deuxdroite.s,~xes ; lesquelles
seror~t des cordes com-~np~nes ~ si les deux courbes se
~~or~~e.nt.
17. Si un
point mobile ,
sur leplan
de deuxconiclrres quelcon-
ques,
parcourt
une corde com-mune à ces
courbe~s ,
de manièreà
poue-oir-
êfre lepoi,xrt
dedépart
dp,
quatre tan~ enft~ r ;
lespoints
de contact de ces
quatre tangen-
tes ser~onl tels que les
clr~atre
droi-tes
cr~t~i ~oindront
lespoT~ts
de con-tact sur l’une des courbes avec
les
Pol1/lis
de contact sr~r~l’ar~tre ~
concor~rront en deux
po7>"~zis fixes ~ lesquels
seront lespoints
de con-c6,zirs des
tat2~entes
corT2munes , si les deux courbes ne se cou-,Peiîl
pas.i8. Dans le cas où les deux courbes du
système primitif
ontquatre tangentes
Gou1u1ï111tS ~ si aupoint
de concours destangentes
d’une mêmepaire
on substitue lepoint
de concours destangentes
de l’autrepaire,
on retrouvera encore les deux mêmes droites ; fixes.. Eneffet,
ce deuxièmepoint
de concours est lepôle
de lacor(ie commune aux deux courbes du
système transformé ;
et l’onsa~t
(4)
que lesquatre points
de contact destangentes
issues d’unpoint
de cette corde commune sont les sommets d’unquadritatere
dont deux cotes
opposés
concourrent en l’un des centres de simi- litude et les deuxdiagonales
àl’autre ;
d’en il suit que lespolai-
res de ces
points
de contacta dans lesystème primitif
3lesquelles
ne sont autre chose que les
tangentes
menées aux deux cour-bes,
aux quatrepoints
ou elles sontcoupées
par la droiteissue
dulJ ECO r~ 1 Q {~ E S.
285point
de concours destangentes communes doivent
se couper deux à deux sur les deux droitesfixes, polaires
des centres de simili-îude du
système
transformé.On verra
pareillement, à
l’aide de la théorie despolaires
réci-p~~oqc~es , que , dans le cas où les deux courbes se
coupent
en qua-tre
points,
9 soitqu’on
prenne pour corde commune cellequi joint
deux
quelconques
de cespoints,
y ouqu’on
prenne au contraire cellequi joint
les deux autres,Inapplication
du second des théorèmes(17)
conduiratoujours
aux deux mêmespoints
fixes.Ces droites fixes
qui, lorsque
deux courbes secotipfiit,
en sont des cordes communes , t ont étéappelées
par M.Poncelet,
û t~~ (ecas
contraire ,
des cordes COlllmunesiêléales ,
cequi ’pourrait
fairepenser
qu’alors
ces droitesdisparaissènt,
tandisquelles
ont une exis-tence réelle dans tous les cas , et
qu’il n’y
a alorsd’Imaginaires
que les intersections des deux courbes. D’un autre
côté,
la déno-mination d’axes radicaux ne saurait convenir ici où il n’est
plus question
de cercles. Enconséquence,
en attendantqu’on
ait trouvé pour cesdroites, qui jouent
un rôletrès-important
dans la théo-rie des sections
co~~iq~~es ,
une dénominationplus convenable
yje
les
appelerai
des uv~~e,~ des~~np~o,se ?
à raison de leurspropriétés
relatives aux
tangentes
Issues de leursdifferens points. Quant
au,point
de concours destangentes
communes 3 choisies comme il, aété
expliqué
ci-dessus( 2,
9 ,14 ) ,
comme la dénomination decentre de similitude ne saurait leur
convenir, lorsqu’il s’agit
de co-niques quelconques
y on nièmede coniques
semblablesqui
ne se-raient pas scmblablement
disposées,
t nous continuerons fi les appe-ler ,
avec M.Poncelet ,
des centresd’hor~olo~ic.
Le centre d"ho-mologie, dans le système primitif,
est donc lepôle
de ¡¡axe ra-dical du
système transformé ,
tandis que ses axes desymptose
sont-, lespolaires
des deux centres de similitude de ce secondsystème.
Au moyen de ces
dénominations y
nos deux théorèmes(17)
peu.--vent être énoncés
plus
brièveillent comme il suit :19. Tous les
quadrilatères
-elont 19. 1"ous les~uaârila~ére,~ ~u~
s
Tom. ¿¡VIII.
4.0-
SYSTEMES
les c6tés tor~c~‘zent deux
coniques
at~x
quatre points
où elles sont cou-pées
par une droite menée ar~l--trarrernet~t par
leur cetitre d’~orno-logie
ont leursquatre
sommets surles deux axes de
sympiose
de ces deuxcourbes ,
pourvuqu’on
neprenne, pour aucun sommet, le
poitit
de concours de deux tan-gentes
à la même courbe.ont leurs sommets azi.,r
quatre
po~nts
de contact de deux coni ques a~~ec leurslangetites
issuesd’~.~n irtéme
poa~rt
de leur axe desymptose
ont leurqur~tre
côtésconcourant aux deux centres d’ho-
mologie
de ces deuxcour~hes ,
pourvu
qu’on
ne prenne, pour ~u-~cun
c~té ~
une droite contenant lesdeux
points
de contact d’une rnémecourbe.
- ~ -- - - -....-
20. M. Poncelet a discuté très-clairement l’existence des centres
d’homologie
et des axes desymptose
et nous ne saurions mieux faire que de renvoyer, sur cesujet ,
à son Traité desproprié~és projectives.
On y verra que ,quand
deuxconiques
secoupent
enquatre points,
elles ont, comme nous l’avonsdéjà
vu(13) ,
six cen-tres
d’homologie , qui
sont les six intersections deux à deux de leursquatre tangentes
COUln1unes, et six axes desymptose, qui
sont les six droites
qui joignent
deux à deux leursquatre points
d’intersection. On
peut
alorsappeler
centresd’homologie conjugués
deux centres
d’homologie qui n’appartiennent
pas à une même tan-gente,
et axes desymptose conjugués ,
ceuxqui
ne cOl1courrerlt pas en un mêmepoint
commun aux deux courbes.Dans tous les autres cas , ou les deux courbes ne se
coupent
pasou bien n’ont que deux
points d’intersection ,
iln’y
a que deuxaxes de
symptose
et deux centresd’homologie seulement ;
et cesdroites et ces
points
onttoujours
une existence réelle. La raisonanalytique
de ce fait est que le~ troissystèmes
d’axes desymptose
conjugués
3 ainsi que les troissystèmes
de centresd’homologie
con-jugués,
sont donnés par une mêmeéquation
du troisièmedegré qui
a nécessairement une racineréelle,
aumoins ;
maisqui
n’ena
qu’une
seule de réellelorsqu’elles
ne le sont pas toutes les trois.Oa
sait (3~
>4 )
que, daus lesystème transformée
toute droiteD ECO N 1 Q {] E S.
,287
qui
contient l’un des centres desimilitude
a sespôles
relatifs auxdeux courbes en
ligne
droite avec ce même centre, et que toutpoint
situé sur l’axe radical a lepoint
de concours de sespolai-
res relatives aux deux courbes sur ce même axe. En repassant donc au
système primitif ,
> on aura ces deux théorèmes :.2 1. Les
polaires
de toutpoint
sitz.,é sur l’un des axes de symp-
tose de deux
coniques, prises
re-lativerl~ent à ces
cor~~bes ,
~Qntconcourir sur ce même axe.
:2 1. Les
pôles
de toute droitequi
passe par l’un des centresd’homologie
de deuxconiques, prl’s
relativement à cescourbes,
sont en
ligne
droite avec ce mêmecentre~
Or,
comme l’onsait,
avec larègle seulement ,
construire lapolaire
d’unpoint
donné ou lepôle
d’une droitedonnée ,
parrapport
à uneconique q~~elconq~~e ,
il s’ensuitqu’avec
larègle
seu-lement,
onpeut
résoudre ces deuxproblèmes.
22. Etant donné un seul des
points
d’un axe desymptose
dedeux
con~:’~ues ,
construire u~~ au-tre
point de
cetaxe, etpar
suitecet axe lui-même?
~3. L’axe de
symptose
étant ainsiconstruit,
on en pourra con-clutre (ig)
les deux centres d’ho-mologie correspondans,
et en-suite ,
au moyen de l’und’eux
l’axe
,de symptose conjugué.
Ainsi,
pour déterminer deuxaxes de
symptose conjugués,
ilsuffit
simplement
de connaître un despoints
de la direction de l’und’eux.
22. Etant donriée une
seule
. desdroites
qui
contiennent un centred’homologie
de deuxcarir~ue,s ,
construire une autre dr~ol’te
qui
le contienne
é~alement ,
et parsuite ce centre lui-méme
23. Le centre
d’homologie
étant.. ) .
ainsi
construit,
on en pourra con-clure (19) les
deux axes de symp-tose
correspondans,
etensuite 9
au moyen de l’un
d’eux,
le cen-tre
d’homotogie conjugué.
Ainsi ,
pour déterminer deuxcentres
d’homologie conjugués,
ilsufîit
simplement
de connaître unedroite
qui
passe par l’und’eux.
SYSTEMES
Il fautpourtant excepter
le caseu. le
point
donné serait unpoint
commun aux deux
courbes,
caralors la construction se trouve-
rait en défaut.
Il faut
pourtant excepter
le -cas où la droite donnée serait une tan-gente
commune aux deux cour-bes,
car alors la construction se- rait en défaut.La raison
analytique
de cefait,
estqu’alors
lepoint
donné ou.la droite donnée se trouvant
appartenir
à la fois aux troiscouples
d’axes de
symptose
ou de centresd’homologue conjugués ,
le pro- blème doit alors s’élever au troisièmedegré ,
et n’êtreplus
dèslors résoluble avec la
ligne
droite et le cercle. Le casoù,
au con-traire
leproblème
se résout par lesélémens ,
doitrépondre
àquel-
que circonstance
particulière dans
leséquations
du troisièmedegré.
~~.
Les axes desymptose
de deuxconiques,
sont deslignes
fort ’inlportantes, puisqu’elles
fontconnaître
lespoints
d’intersection des deuxcourbes ,
et que cespoints
d’intersection donnent la solution de toutproblème
déterminéqui
admetplus
de deux solutions sansen admettre
plus
dequ utre ,
lors mêmequ’un
telproblème
estétranger
à lagéométrie.
On aurait doncbeaucoup
étendu le do- maine de lagéométrie
y si l’onparvenait à construire,
t par laligne
droite et le
cercle,
les axes desymptose
de deuxconiques;
onsaurait alors résoudre les
problèmes qui
admettent trois etquatre solutions y
comme on saitrésoudre
ceuxqui
n’en admettentque
deux.
~5.
Algébriquement parlant ,
chacun des troissystèmes
d’axes desymptose
est uneconique qui
passe par lesquatre points
d’inter-section,
y réels ouimaginaires.
des deux courbesproposées. On
pourra donc les déterminer comme il suit: Soient 1~~~~ o 1~~~~0 les
équations
des deuxcourbes ; l’équation
commune à toutesconiques
passant
par lesquatre
mêmespoints
sera~f--~Â/L~=:o;
et ils’agira
de déterminer A de telle sorte que le
premier
membre de cettedernière
équation
sedécompose
en deux facteurs radonncis du pre.,.mier
degré
cequi
conduira à uneéquation
du troisièmedegré
DE CONIQUES.
- 289- ~
en 2. Les trois
systèmes
d’axes desymptose
de deuxconiques
fai-sant ainsi
partie
desconiques qu’on peut
faire passer par lespoints
d’intersection de ces deux
lâ
s cessystèmes
d’axes doiventjouir
despropriétés
communes à toutes ces courbes.Avant d’aller
plus loin,
faisons remarquerquelques
relations har-moniques qui
existent entre deux axes desymptose conjugués
etles deux centres
d’homologle correspondans,
relationsqu’il peut
être titile de connaître.On sait que, dans deux
coniques liomothétiques ~~) ,
l’axe radi-cal est
également
distant des deuxpolaires
de similitudequi
ré-’
pondent à
un même centre ; il eu résulte ces deux théorèmes 26. Lespôles
de l’un des axesde
symptose
de deuxconi~r~es
~helcon~ues , pris par rapportà
ces
courbes,
diva’sentharrnoni~ue-
Iznent la droite
qui joant
les deuxcentres
d’~omolo~ ic ~-c~ati~‘s
à cetaxe.
~â. Les
polaires
de l’un descentres
d’homologie
de deux co-niques quelcoriques , prises
parrapport
à cescourbes , , forment
un
,~aiscear~ h~xr~~oniclue
avec lesdeux axes de
sy~rrlptose relatifs
à cet axe.
Ces deux
propositions
serviront à résoudre laquestion
suivante:27. Etant donnés zt~z axe de
symptose
et un centre d’homolo-.
gie,
déterruiiîeî- l’axe desy‘rr~ j~tasc
e~ le ccrz~red’homologie
con-zig iiés .?
Nous ne nous so.,mmg>s
occupés,
dans cequi précède ,
que de lapropriété ~~rinci~a.~c
dusystèJne
de deuxconiques , laquelle
con-’
sibie dans l’existenèe des axes de
syulplose
et des centres d~1101110-lagie ;
lnais ii en est c~’~~ut~~es moinslnportan tes qu
i se ratt:.!chent àcelles-l â
t etqu’un
déduiraégale111ent
de la considération des co-ni;. ues 110n10tIH!tÎclues.
~~~
f:xen] pIe,
de ce que les centres defigure
et les centres desitnilitudc de d0UX
coniques h01110thétiqnes
sontquatre points
ellligne iro¡te,
il C~~ l’ésLI.1tera lespropositions
suivantes:290
r-8. Les
polaires
relatives à deuxconiques
de deux centresd’homologie conjugués
l’un à l’au-tre et les deux axes de symp-
tose
qui
leurrépondent,
sontquatre
droitesqui
concourent en un rnéme~naint.
28. Les
pôles relatifs à
deu,rconiclues
de deux axes de symp-tose
conjugués
I*iir., à l’autre et les deux ceiziresd’homologie qui
leur
r~pnndent,
sontquatre points qui appartiennent
à une 1 memedrolie.
Pareillement
de cequ’un point
situé àl’infini,
sur l’axe radicalde deux
coniques homothétiques
a pourpolaires
dans les deux cour-bes ,
la droitequi joint
leurs centres desimilitude,
il en résulterales
propositions
suivantesqui
n’en fontproprement qu’une
seule :~g, La droite
qui joint
descentres
d~lzornolo~ie eoaa ju~ués de
deux
coniques
a pourpôle
coin-mun, dans les deux
courbes,
lepoint
de concours des axes desymptose conjugués
correspon- dant à ces deux centres,29. Le point
de concours desaxes de
symptose conju~r~‘~s
dedeux
coniques
a pourpolaire
com-mune, a dans les deux
courbes,
ladroite
qui joint
les centres d’~o-iïiologie canju~r~és correspondant
à ces deux axes.
30. Si donc on construit deux
triangles
dont l’un ait pour sessommets les
points
de concours des troiscouples
d’axes de symp-tose
conjugués
de deuxconiques ,
et dont l’autre ait pour côtés les droitesqui joignent
leurs troiscouples
de centresd’homologie conjugués,
les sommets dupremier triangle
seront, pour l’une et l’autreconique ,
lespôles
communsrespectifs
des côtés correspon- dans dusecond , lesquels
seront àl’inverse,
pour ces deux cour-bes,
lespolaires
communesrespectives
des sommetscorrespondans
du
premier.
Ces deuxtriangles pourront quelquefois
se réduire àun
point
et unedroite ,
mais ilspourront
aussi avoir une existenceeffective,
dans le cas même où les deuxconiques
n’aurontqu’un
seul
système
d’axes desymptose
et un seulsystème
de centres d’ho-mologie.
DE CONIQUES.
29I~,
IV.Propriétés des sé~~zes de coni u~s qui 07Z~
Z/72.cen~rte ~~077ZoZ~~
ou un a~;ede symptose
CO~Z~Z~T~
3i.
Occupons-nous présentement des
séries deconiques qui
ontun centre
d’homologie
commun ou un axe desymptose
commun.Il nous suffira de nous occuper ici des séries de
coniques
de lapremière
de ces deux sortes ; tout cequi
concerne les autres pourra être déduit de ce que nous auronsdit
decelles-là,
à l’aide dela théorie des
polaires réciproques.
En
prenant
le centred’homologie
commun pour centre de laconique directrice,
toutes lespolaires réciproques
de ces courbes se-ront des
coniques homothétiques;
leurspropriétés dépendront
d’ail-leurs des
conditions particulières auxquelles
elles se trouveront as-sujetties;
9 et, avec les modificationsconvenables,.
cespropriétés
se-ront
transportables
auxconiques proposées.
Par
exemple,
y on sait(6)
que les cordes communes à trois co-niques homothétiques prises
deux à deux concourent toutes troisen un même
point ;
d’où on conclura lespropositions
suivantes : 3~. Si t~oi s~/2/~/~
ont un 32. Si troisconiques
ont uncentre
J~~77~/~g7~
commun , les axe desymptose
commr~n , lescentres
~Z~/~/~7~ ~/2/z/~/~ ~
axes dejy/7?/?/~~ ~~/2/~z/~ ~
~’~-’cel~ï-l~,
clans les troiscourbes, /~z’-/J ~
dans les /r9/~courbcs ,
a~~artiendrorat â
r~ne 772~/72~ droite, concourront en unmême point.
De ce que trois
coniques homothétiques
ont(6), prises
deux àdeux,
six centres de
similitude
y distribués trois à trois auxintersections
dequatre droites
y il en résultera cequi
suit :33. Si trois
conigues
ont un 33.~///"9~~~~/~Z/~9/?/Z/72~.r~~
~~73/r~