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NOUVELLE MÉTHODE DE DÉTERMINATION DE LA CAPACITÉ D'ABSORPTION EN TERRAINS PERMÉABLES

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(1)

J U I L L E T - A O Û T 1960 - № A L A H O U I L L E B L A N C H E 521

Nouvelle m é t h o d e de détermination d e la capacité d'absorption

en terrains perméables

A n e w m e t h o d of determining the infiltration capacity of impermeable land

P A R

A. BOTJCHAKDEAU E T J. KODIEK

D I R E C T E U R D E R E C H E R C H E S I N G É N I E U R E N C H E F A É L E C T R I C I T É D E F R A N C E A L ' O F F I C E D E Ï.\ R E C H E R C H E S C I E N T I F I Q U E C H E F D U S E R V I C E H Y D R O I . O G I Q U E

E T T E C H N I Q U E O U T R E - M E R D E L ' O F F I C E D E L A R E C H E R C H E S C I E N T I F I Q U E E T T E C H N I Q U E O U T R E - M E R

.Sur un bassin de faible superficie, la prévision de l'hijdTogramme de crue correspondant à une averse donnée, se heurte à un problème difficile:

l'estimation de la capacité d'absorption.

En terrain perméable, les facteurs intervenant dans la détermination de cette grandeur sont multiples.

La détermination expérimentale de la hauteur limite de précipitations à partir de laquelle débute le ruissellement, ou pluie d'imbibition, permet de ramener ce problème à l'estimation de la capacité d'infiltration sur une surface hétérogène, ce qui est beaucoup plus facile.

L'emploi de la méthode Porcher donne une base solide pour l'extrapolation des capacités d'in- filtration pour les très fortes intensités de pré- cipitations.

Le calcul des crues exceptionnelles est rendu ainsi beaucoup moins aléatoire.

Cette méthode, valable pour les terrains de per- méabilité moyenne ou forte, doit pouvoir rendre de grands services dans te cas d'épaisse couverture végétale ou de faible ruissellement : cas fréquent dans les pays tempérés.

A difficulty encountered when preparing a flood hydrograph for a particular storm is that of estimating the infiltration capacity.

A great number of factors are involved when determining the infiltration capacity of perme- able land.

An experimental determination of the amount of rain after which runoff begins, makes it possible to reduce the problem to one of es- timating the infiltration capacity of a hetero- geneous surface and this is much easier.

The Porcher method provides a solid basis from which to extrapolate infiltration capaci- ties for heavy precipitation.

This makes the forecasting of exceptional floods a much less random procedure.

The method, which is applicable to land of medium and very great permeability, should be of much use were there is much vegetational cover or little runoff, conditions which frequent-

ly occur in temperate countries.

L a capacité apparente d'absorption sur u n bassin versant h o m o g è n e d o n n é correspond à l'ensemble des pertes q u e subit u n e averse p e n - dant l'unité de t e m p s , à partir d u m o m e n t o ù se produit le ruissellement superficiel. O n la m e s u r e

généralement e n m m / h e u r e .

D a n s le cas simple o ù le sol est relativement i m p e r m é a b l e et la couverture végétale p e u dense, le ruissellement n e d u r e q u e p e u de t e m p s et elle se détermine facilement sur le d i a g r a m m e des intensités de précipitations o u h y è t o g r a m m e , en retranchant de la pointe de ce d i a g r a m m e

Article published by SHF and available athttp://www.shf-lhb.orgorhttp://dx.doi.org/10.1051/lhb/1960008

(2)

5 2 2 L A H O U I L L E B L A N C H E - — N " A - J U I L L E T - A O Û T 1960

e

Ë

c faO

20-

1 0 -

55 mm/h

heures

2 0 22

Fie. 1

Bassin versant expérimental de KoumbaUa IL Détermination de la capacité d'absorption. Averse n" 13.

l'aire représentant le volume de ruissellement tel qu'il a. pu-être mesuré sur l'hydrogramme cor- respondant.

O n limite souvent cette aire vers le bas par une parallèle à l'axe des temps. Si le ruisselle- ment se prolongeait, il faudrait tracer une courbe de séparation décroissante pour tenir compte de l'augmentation de la saturation avec la durée de l'averse. L'ordonnée de cette droite de séparation ou l'ordonnée moyenne de la courbe est la capacité apparente moyenne d'absorption.

Elle comprend, en fait, des pertes de nature très variée : non seulement des pertes par infiltra- tion, mais encore des pertes par interception, par mise en réserve à la surface du sol et, dans une faible mesure, par évaporation.

Cette notion de capacité d'absorption est par- ticulièrement importante, car la connaissance des valeurs qu'elle peut atteindre pour les précipita- tions d'ordre décennal permet de calculer le vo- lume de ruissellement et le débit de crue décen- nale.

Malheureusement, la mise au point du dia- g r a m m e de variation de la capacité d'absorp- tion m o y e n n e en fonction des diverses carac- téristiques de l'averse, sa hauteur par exemple

(pour un degré de saturation préalable constant) est beaucoup plus difficile que la détermination du diagramme de distribution.

Dans le cas de terrains assez perméables, le ruissellement n'intéresse qu'une partie du bas- sin. Le volume de ruissellement est faible par rapport au volume total de précipitations. L a construction exposée plus haut, qui n'est vala- ble que pour u n bassin homogène, conduit à une valeur de la capacité d'absorption voisine de l'in- tensité maximale des précipitations. Dans ces conditions, cette caractéristique n'a plus grande signification physique et elle défie toute extra- polation.

Jusqu'à ces derniers temps, on employait, pour le calcul des volumes de ruissellement, la capa- cité d'absorption de préférence au coefficient de ruissellement, niais la dispersion restait encore très grande dans les relations entre la capacité d'absorption et les facteurs physiques dont elle dépend, par exemple la hauteur de précipitation utile. M . André Bouchardeau a songé alors à uti- liser u n diagramme que l'on trace quelquefois au cours des études sur bassins expérimentaux pour déterminer à partir de quelle hauteur de préci- pitation il y a ruissellement.

Si, sur u n bassin versant situé dans une région où prédominent les tornades, on distingue les pluies ayant donné lieu à ruissellement de celles n'ayant produit aucun résultat, on constate que le ruissellement c o m m e n c e pour une hauteur de précipitation-limite assez bien définie, qui va- rie en fonction de l'intervalle de temps à l'averse précédente (1). Cette variation est lente, en gé- néral, entre la deuxième et la soixantième heure.

La figure 2 montre, en coordonnées semi-loga- rithmiques, c o m m e n t on peut tracer la courbe de cette précipitation-limite en fonction de l'in- tervalle.

L a dispersion est faible, sauf pour des inter- valles de 5 ou 10 jours et plus; ces dernières averses correspondent souvent au début ou à la fin de la saison des pluies, époques pour lesquel- les les conditions de ruissellement sont beau- coup plus complexes. Oh'trouve également quel- ques points aberrants pour des ruissellements partiels ou pour des averses dont le hyètogramme est de forme tout à fait anormale. Il existe cepen- dant une limite bien déterminée, indépendante de

l'intensité de l'averse, qui résulte du fait que les hyètogrammes des différentes tornades sont de formes très voisines.

(1). Ne sont prises en compte, pour les averses précé- dentes, que les précipitations supérieures à 5 ou 3 m m .

(3)

J U I L L E T - A O Û T 19(30 - № A A . B O U C H A R Ü E A U E T J. K O D I E R 5 2 3

E Écoulement N Pas d'écoulement o Station S1

+ Station S2 ou S3

oE15 E13

E6

E6 E5

E7

E 18

E16 EI2

N5 N 19

Intervalle entre deux tornades en h

F I G . 2

Recherche de la précipitation limile de ruissellement. Courbe hauteur-inlervalle.

Campagnes 1956-1057 (Ouadi Kaoun-Tchad).

L a figure 3 montre une série de courbes limi- tes correspondant à des bassins différents, on vérifie que la forme reste la m ê m e . L a courbe supérieure, N I O N 2, correspond à u n bassin fo- restier, la courbe inférieure à un bassin compor- tant des zones imperméables.

A quoi correspond la hauteur de précipitation- limite ainsi définie?

Pour u n bassin pas trop hétérogène :

— A la totalité des pertes par interception;

— A la majeure partie des pertes par mise en réserve à la surface du sol;

— A la quantité d'eau nécessaire pour porter les couches superficielles du sol à u n degré d'hu- midification tel qu'il c o m m e n c e à ruisseler, tout au moins pour la majeure partie du bassin;

— A des pertes par évaporation immédiate (né- gligeables) ;

— A des pertes par infiltration vers les couches situées au-delà des premiers centimètres de sol, pour les zones les plus perméables.

Les trois premiers postes sont les plus im- portants, c'est pourquoi nous appellerons cette hauteur de précipitation-limite : « pluie d'imbi- bi tion P0 ».

O n voit que, si l'on néglige des pertes secon- daires, l'averse n'a plus à subir que des pertes par infiltration lorsqu'elle satisfait aux besoins correspondant à P0.

F I G . 3

Précipitation limite d'écoulement (ou pluie d'imbibition) pour différents bassins expérimentaux.

(4)

524 L A H O U I L L E B L A N C H E N " A - J U I L L E T - A O Û T 1 9 6 0

O n peut résumer le processus de l'écoulement par le schéma ci-après.

(1) Peut, pour de très faibles intensités, être perdue par evaporation directe.

Cl) Ajouter pertes secondaires par evaporation directe et infiltration.

Précipitation m o y e n n e s u r

le B V

P l u i e p r é l i m i n a i r e s'il y a lieu (1 )

P l u i e utile Pu

d ' i n t e n s i t é m o y e n n e îu

P l u i e d'irnbibition P „

P l u i e réduite p - p _ p

'R ru rO (s'il n'y a p a s d e p l u i e p r é l i m i n a i r e ) I n t e n s i t é \u

PR

T e m p s r é d u i t Tn - 1

P e r d u e p a r interception M i s e e n r é s e r v e à la s u r f a c e d u sol I m b i b i t i o n d u sol (2)

R u i s s e l l e m e n r V o l u m e VH

I n t e n s i t é I exc = ~

Infiltration Ci - 1 „ - I . „

Q u e u e d ' a v e r s e

P e r d u e o a r e v a p o r a t i o n

Ce schéma est u n peu simplifié, mais il n'est guère possible de procéder à des études d'hydro- logie analytique sans simplification de ce genre.

Il montre qu'il est possible de remplacer la détermination de la capacité d'absorption par celui de la capacité d'infiltration en liaison di- recte avec les propriétés physiques du sol du bassin.

Les opérations nécessaires sont alors les sui- vantes :

— Si la pluie préliminaire est très longue et de très faible intensité, la supprimer;

— Amputer ensuite du hyètogramme les pre- mières fractions jusqu'à ce que la hauteur de précipitation ainsi déduite soit égale à P0, pluie d'irnbibition ;

— Sur le reste du hyètogramme, déterminer la capacité d'infiltration exactement c o m m e

dans la construction classique; on détermine la capacité d'absorption à partir du volume de ruissellement.

O n voit, d'après le graphique 4, combien la dif- férence peut être importante entre les résultats donnés par les deux méthodes. Cette différence est d'autant plus faible que les sols sont plus imperméables et que P0 est plus petit. C'est pourquoi, pour les bassins imperméables, à forte pente et à faible couverture végétale, il n'y a aucun inconvénient à conserver le schéma clas- sique et à calculer la capacité d'absorption.

Pour les terrains perméables, au contraire, le calcul de la capacité d'infiltration permet de meilleures corrélations avec les divers facteurs de l'écoulement et il permet également des con- frontations avec des mesures directes de la per- méabilité.

D e telles confrontations ne sont pas simples, Intensité pluviométrique

( m m /h)

60- 50 4 0 30 20 -1

10

1h 2h 2h 3h 4h 5h 6h

F I G . 4

Détermination de la capacité d'absorption apparente.

3h 4h 5h 6h

Méthode classique Pcx,.. : 1,4 m m ,

C„ : 49,5 m m / h .

Méthode de la « pluie limite » (ou d'irnbibition) Pluie limite Po : 11 m m ,

Pluie excédentaire Pexc. : 1,4 m m , Capacité d'absorption C„ : 24 m m / h .

(5)

J U I L L E T - A O Û T 1960 - № A A. B O U C H A R D E A U E T J. R O D I E R 5 2 5

car un bassin naturel est rarement homogène (1).

Si u n bassin expérimental est homogène, il y a souvent intérêt à l'abandonner, car il ne corres- pond pas alors à des conditions naturelles. Or, l'hétérogénéité a une influence beaucoup plus marquée en terrains perméables qu'en terrains peu perméahles.

Le premier effet de l'hétérogénéité d'un bassin est assez surprenant : si l'on considère une série de précipitations d'assez courte durée et d'inten- sité croissante, la capacité d'infiltration croît avec l'intensité de l'averse au lieu de décroître sous l'effet d'une meilleure saturation du sol, c o m m e on pourrait s'y attendre.

L'explication est facile cependant : divisons le bassin en parcelles de superficie A4 classées par perméabilité croissante P|.

Soit Q'R le débit de ruissellement et I l'inten- sité de la pluie supposée constante dans le temps, et de durée suffisante pour que l'infiltration ait atteint le régime d'équilibre :

Q l i = = l f ^ —P< -)A« - (1)

Seules figurent dans cette relation les premiè- res parcelles pour lesquelles P{ < I.

Soit Ie x c l'intensité excédentaire (pluie nette), A la superficie totale du bassin :

L A

• S ,

(I — P O

A, (2)

L a capacité d'infiltration de l'ensemble devient alors :

C4 = I

j _ X

P a

_

P | )

A

\ 4 A — ' i A

— Pour des valeurs de I inférieures à la plus faible perméabilité Pj :

Q = I

— Pour I légèrement supérieure à Px :

2 * a - p , > - £ - # o

donc Cj est très voisin de Px.

— Pour I > P„ correspondant à la perméabilité m a x i m u m :

S '

Al A

1

n P A- A

Ct est la moyenne pondérée des perméabilités, indépendante de I et supérieure à Px.

D o n c C\ croît d'une valeur voisine de Pj à

V"

P

*

A <

Zj1

a

quand I croît de P{ à P(i.

Au-delà, Cj reste constant quand I croît.

Si la durée de l'averse se prolonge, le sol se sature de plus en plus et Cj diminue. O n retrouve le schéma classique.

Mais, pour des bassins perméables ou très per- méables, après déduction de la précipitation d'imbibition P0, il est assez fréquent que I ne puisse pas atteindre P„, c'est-à-dire que le bas- sin ne ruisselle jamais en totalité.

Pour les valeurs de I faibles, on retrouve sim- plement I quand on cherche Q . C'est ainsi le cas pour les denses couvertures forestières, pour les- quelles la connaissance de l'intensité maximale est sans intérêt.

Nous avons raisonné sur des intensités crois- santes. O n pourrait penser que l'on retrouverait des phénomènes analogues, quoique moins nets pour une valeur constante des intensités de tou- tes les averses observées et une durée croissante.

Si la valeur constante considérée est assez éle- vée, il a été constaté des phénomènes analogues, quoique la véritable saturation intervienne rapi- dement dans les parties les moins perméables. Il faut pour cela que le régime pluviométrique ad- mette des pluies assez fortes, prolongées pendant plusieurs heures, ce qui n'est pas le cas des tor- nades toujours assez brèves.

E n terrains perméables, les mesures directes d'infiltration par la méthode M u n t z peuvent don- ner une assez bonne idée de la perméabilité des différentes fractions du bassin. Supposons ces perméabilités déterminées en m m / h e u r e ; l'équa- tion (3) montre que l'on peut déterminer par une construction simple la capacité d'infiltration pour d'assez courtes précipitations d'intensité constante dans le temps (fig. 5).

(1) Sauf le cas des plateaux Batékés, par exemple.

Fig, 5

Capacité d'infiltration en fonction de l'intensité supposée constante pendant toute la durée de l'averse.

(6)

5 2 6 L A H O U I L L E B L A N C H E № A - J U I L L E T - A O Û T 1960

Pour I très faible, Cr = I.

Pour I supérieure à P ^ mais inférieure à P2, C( est donné par la droite :

équation d'une droite moins inclinée sur l'axe des abscisses que la droite Q = I.

Pour I supérieure à P1 ; mais inférieure à P2, C{ est donné par la droite :

r — t ( 1

A

t + A2 \ , Pt Ai -j- P2

A

3

dont la pente est plus faible que celle de la droite précédente.

A i - ( - . . . A „

Pour A£ = A „ , — — - * — ~ = 1

i A

Q reste constant.

Connaissant I, PT . .. P„ et At . .. A,„ il est facile de déterminer C£.

E n réalité, I n'est pas constante pendant la durée de la pluie utile, et celle-ci n'est pas la m ê m e pour toutes les averses.

Mais, dans le cas de tornade, la durée de la pluie utile est courte et reste du m ê m e ordre de grandeur, 15 m n à 1 heure; les intensités restent fortes pendant cette période; on ne c o m m e t pas une grande erreur en remplaçant cette pluie utile par une averse d'intensité constante, égale à la moyenne des intensités, à condition de détermi- ner avec beaucoup de soin le début de la traîne à éliminer, ce qui est parfois délicat. O n con- serve alors le m ê m e schéma de calcul que plus haut.

E n pratique, on trace le schéma du dia- g r a m m e 5 d'après les mesures faites à l'infiltro- mètre Muntz, et on reporte sur le diagramme les points expérimentaux déduits du bilan du bassin, par la méthode décrite au début de cet exposé.

Si ces points sont assez voisins de la ligne bri- sée du diagramme, on peut s'inspirer de ce dia- g r a m m e pour extrapoler au-delà des plus fortes intensités directement observées.

O n voit immédiatement que ceci ne serait pas

valable pour le cas où le terrain commencerait à se saturer, mais ceci n'est pas à craindre sur les sols perméables, pour lesquels, nous l'avons déjà dit, I n'atteindrait pas P„.

O n peut alors se demander s'il est bien utile d'observer pluies et averses sur u n bassin et s'il ne suffirait pas d'étudier les perméabilités à l'in- filtromètre M u n t z par exemple.

Nous estimons que, dans l'état actuel de nos connaissances, ce serait fort imprudent. L'action de la couche d'eau qui, dans l'infiltromètre Muntz, surmonte les parties superficielles du sol, est dif- férente de l'action dynamique de la pluie et elle ne donne pas les m ê m e s résxiltats dans de n o m - breux cas. Il arrive que la perméabilité détermi- née par cet appareil soit systématiquement trop forte. Il est donc bon de confronter d'abord les résultats ainsi obterais avec ceux provenant du bilan sur le bassin, pour vérifier si ces essais sont bien représentatifs, surtout pour les inten- sités assez fortes. D'autre part, certaines parti- cularités du réseau hydrographique peuvent per- turber le processus simple que nous avons décrit.

Il faut considérer notre ligne brisée uniquement c o m m e u n guide pour l'extrapolation.

L'utilisation de ces méthodes ne doit pas rester limitée aux régions tropicales. Nous pensons que la notion de pluie d'imbibition peut parfaitement être utilisée dans des régions tempérées où les pluies ne sont pas très violentes et où la couver- ture végétale est suffisante pour limiter le ruis- sellement à très peu de chose, car ces méthodes ont précisément été mises au point pour de fai- bles ruissellements.

Dans ce cas également, la perméabilité du bas- sin est hétérogène : seules ruissellent pour les pluies courantes, les routes, sentiers, cours et toitures.

E n forêt également, les précipitations n'arri- vent au sol qu'après u n premier seuil de précipi- tations; u n second seuil est à franchir pour ob- tenir une sorte d'écoulement que, pour simplifier, on peut appeler ruissellement. O n peut définir une pluie d'imbibition qui englobe ces deux seuils.

Les phénomènes seront cependant u n peu diffé- rents du cas précédent; une fois la limite d'imbi- bition satisfaite, la forêt opérera une certaine régularisation sur la dentelle du diagramme d'in- tensité. C'est la raison pour laquelle, en forêt tropicale, nous n'accordons qu'une faible impor- tance aux intensités; seule compte la hauteur de pluie utile.

(7)

J U I L L E T - A O Û T 1 9 6 0 - N " A A. B O U C H A R D E A U E T J. R O D I E R 527

D I S C U S S I O N Président : M , L I G O U Z A T

M. le Président remercie beaucoup M. R O D I E R .

M. R E M E N I E R A S insiste sur l'intérêt de la notion d'imbi- bition présentée par M. R O D I E R : elle s'apparente aux conceptions d'un spécialiste russe, M. A L E X N O F F , qui ne prend en compte que les « pertes initiales » de l'averse

— ce qui n'est évidemment qu'une approximation moins satisfaisante que celle proposée par M M . B O U C H A R D F . A U et R O D I E R .

M . R O D I E R estime que cette simplification est assez

hardie, car l'intérêt de cette notion d'imbibition est d'éliminer l'interception, de ramener toutes les averses aux m ê m e s conditions initiales, et surtout de permettre l'étude de la véritable infiltration.

M . R E M E N I E R A S ajoute, à la décharge, de M . A L E X N O F F ,

que l'étude visée ne porte que sur de. très grandes crues.

M . R O D I E R précise que M . A L E X N O F F étudie, peut-être, des pluies de très fortes intensités et des terrains de perméabilité relativement faible.

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