Louis Merlin
CONCOURS BLANC 2 - 1` ere ´ epreuve - CORRECTION
1. Bar`eme et exigences.
Exercice 1. 35 points.
Partie A.
1. a. 2 points. Il est important de citer qu’une fonction qui tend vers une limite finie est ´equivalente
`
a cette limite et qu’un ´equivalent du quotient est le quotient des ´equivalents.
b. 2 points. 1 pour la bonne IPP, -0.5 si on ne justifie pas l’IPP (les fonctions sont C1...), 1 pour la limite.
c. 2 points. 1 point pour citer correctement le th´eor`eme de comparaison.
2. a. 2 points. 1 pour l’´equivalent du d´enominateur, 1 pour la bonne utilisation des croissances compar´ees.
b. 2 points. 1 pour citer le r´esultat de convergence de l’int´egrale de Riemann, 1 pour la mise en oeuvre.
3. 2 points. 1 pour la relation de Chasles, 1 pour dire que la somme de deux int´egrales convergentes est convergente.
Partie B.
4. a. 2 points. 0.5 pour remarquer que le terme du milieu est la somme de deux nombres positifs et en d´eduire l’in´egalit´e de gauche, 1.5 pour le seconde in´egalit´e.
b. 2 points. 1 pour la bonne IPP, 1 pour la fin du calcul.
c. 3 points. 1 pour la croissance de l’int´egrale, 1 pour le recours `a la question 1.b, 1 pour la conclusion.
5. a. 3 points. 1 pour ln(x)6x, 2 pour les deux in´egalit´es.
b. 2 points. 1 pour croissance de l’int´egrale, 1 pour le calcul.
c. 2 points, 1 pour chaque limite.
Partie C.
6. 2 points. -1 si soit les bornes, soit la fonction, soit dt est mal modifi´e.
7. a. 1 point.
b. 2 points. 1 point pour citer le th´eor`eme de transfert, 1 point pour faire apparaˆıtre la bonne int´egrale.
8. 2 points. 1 pour ne pas confondre net m, 1 pour la bonne formule pour Y(i).
9. 2 points. Toute tentative rapporte facilement 1 point.
1
Exercice 2. 35 points.
Partie A : exemples de matrices appartenant `a A.
1. 2 points. 1 pour mettre α en ´equation, 1 pour la r´esoudre.
2. 2 points. 0.5 pour l’affirmation du r´esultat, 1.5 pour un bon contre-exemple.
3. a. 2 points, 1 pour chaque calcul.
b. 3 points. 1 pour donner les valeurs propres, 2 pour les espaces propres.
c. 2 points. 1 pour citer le cours pour montrer queB est diagonalisable, 1 pour la matriceP (on ne demande pas de calculerP−1).
d. 2 points. 1 pour D, 1 pour le raisonnement qui montre que deux matrices semblables sont simultan´ement dansAou non. Le calcul direct pourB marche aussi (mais c’est plus long).
4. 2 points.
Partie B : Diagonalisabilit´e des matrices deA.
5. 2 points. 1 pour le polynˆome annulateur, 1 pour le spectre (question de cours).
6. 1 point, il suffit de citer le cours.
7. a. 2 points. 1 pour l’inversibilit´e, c’est du cours (caract´erisation des valeurs propres), 1 pour la conclusion.
b. 1 point. Constater que le raisonnement est le mˆeme suffit.
8. 1 point. C’est `a nouveau le mˆeme argument.
9. a. 2 point. 1 pour trouver par le mˆeme argument un polynˆome annulateur. 1 pour justifier que ce polynˆome annulateur est responsable des deux formules.
b. 1 point, c’est du cours.
c. 2 points. 1 pour utiliser un raisonnement par l’absurde et 1 pour la mise en place.
d. i. 1 point, c’est du cours.
ii. 2 points. 1 pour la d´efinition de famille libre, 1 pour la justification.
iii. 3 points. 1 pour dire que ˆetre dans le noyau de ker(f +Id) c’est ˆetre un multiple de u (pareil avec v), 1 pour en d´eduire les deux ´egalit´e, puis 1 pour la conclusion.
10. 2 points, il faut r´ecapituler en reprenant tous les cas.
Exercice 3. 27 points.
Partie I. Conditionnement par une loi de Poisson.
1. 2 points. 1 pour reconnaˆıtre la loi d’apr`es le texte, 1 pour ´ecrire la formule (-0.5 s’il manque un commentaire sur le support).
2. 2 points. 1 pour la formule des probabilit´es totales, 1 pour dire que si i < k, la probabilit´e conditionnelle est nulle.
3. 2 points. 1 pour finir le calcul en explicitant les probabilit´es conditionnelles dans la formule pr´ec´edente, 1 pour reconnaˆıtre la loi.
4. 2 points. 1 pour la loi de X+Y, 1 pour en d´eduire l’ind´ependance.
5. 3 points. 1 pour la formule de la covariance deX etY qui fait intervenir la somme, 1 pour finir explicitement le calcul, 1 pour un commentaire sur le signe de la covariance.
Partie II. Conditionnement par une loi binomiale.
6. 1 point, c’est du cours.
7. a. 1 point, c’est du cours.
b. 2 points. 1 pour organiser les calculs avec la formule des probabilit´es compos´ees, 1 pour le r´esultat explicite.
c. 2 points. 1 pour la loi marginale, 1 pour la covariance.
8. 2 points. 1 pour reconnaˆıtre la loi, 1 pour la formule exacte.
9. 2 points. Il suffit d’expliciter les coefficients binomiaux.
10. 2 points. 1 pour refaire le calcul avec la formule des probas totales, 1 pour reconnaˆıtre la loi.
11. 2 points.
12. 2 points. 1 pour le calcul de la covariance, 1 pour le commentaire sur le signe.
Total97 points, multipli´es par 0.28 pour obtenir la note sur 20 (7.16 points de bonus).
2. Erreurs fr´equentes.
Quelques points sont bˆetement perdus en analyse par manque de rigueur dans la r´edaction.
◦ On ne fait pas de changement de variables dans des int´egrales impropres.
◦ On ne fait pas d’int´egration par parties dans des int´egrales impropres.
◦ Il faut citer les th´eor`emes utilis´es (comparaison, relation de Chasles).
Lorsqu’on a trouv´e 2 valeurs propres pour la matrice B dans la question 3.a, on n’est pas sˆur de les avoir trouv´ees toutes. Ce n’est qu’`a la fin de la questionb. que l’on sait que les valeurs propres sont exactement −1 et −2.
Une grosse partie des raisonnements faux de l’exercice d’alg`ebre lin´eaire consistent `a utiliser (`a tort !) qu’un produit de 3 matrices est nul si et seulement si l’un des trois facteurs est nul.
C’est faux pour les matrices !
Ne surtout pas calculer l’inverse d’une matrice pour rien !
Des confusions entre matrice non inversible et matrice nulle (question7.ade l’exercice d’alg`ebre).
S’il y a une question avant la question ”l’ensemble ... est-il un espace vectoriel”, c’est tr`es probablement que l’ensemble n’est pas un sous-espace vectoriel et que la raison provient de la question pr´ec´edente. S’il n’y a pas de question avant, il est probable que l’ensemble soit un espace vectoriel.
Ne pas connaˆıtre encore les caract´eristiques des lois de probabilit´e mod`eles est une faute im- pardonnable.
Il faut donner le support lorsqu’on veut d´ecrire une loi de proba.
3. Correction d´etaill´ee.
EXERCICE 1. ECRICOME 2021Exercice 2.
Pour tout entiernsup´erieur ou ´egal `a 2, on pose, si ces int´egrales convergent : In=
Z +∞
0
ln(t)
1 +tndt, Jn= Z 1
0
ln(t)
1 +tndt et Kn= Z +∞
1
ln(t) 1 +tndt.
Partie A
Dans cette partie, on fixe un entiern sup´erieur ou ´egal `a 2.
1. a. D´emontrer que : 1+tln(t)n ∼
t→0ln(t).
b. D´emontrer que :∀y∈]0,1], Z 1
y
ln(t)dt=−1 +y−yln(y).
En d´eduire que l’int´egrale Z 1
0
ln(t)dt converge et d´eterminer sa valeur.
c. D´emontrer que l’int´egrale d´efinissantJn converge.
2. a. Calculer lim
t→+∞
t3/2 ln(1+tt)n
.
b. En d´eduire la nature de l’int´egrale d´efinissantKn. 3. Quelle est la nature de l’int´egrale d´efinissantIn? Partie B
Dans cette partie, on s’int´eresse `a la limite deInlorsque ntend vers +∞.
4. a. D´emontrer que pour tout entier nsup´erieur ou ´egal `a 2, on a :
∀t∈]0,1], 06 ln(t)
1 +tn −ln(t)6−tnln(t).
b. A l’aide d’une int´` egration par parties, d´emontrer que pour tout entier n sup´erieur ou ´egal
`
a 2, l’int´egrale Z 1
0
−tnln(t)dt converge et vaut (n+1)1 2. c. D´eduire des questions pr´ec´edentes que : lim
n→+∞Jn=−1.
5. a. D´emontrer que pour tout r´eel xsup´erieur ou ´egal `a 1 : 06ln(x)6x.
En d´eduire que pour tout r´eel x sup´erieur ou ´egal `a 1 et pour tout entier n sup´erieur ou
´egal `a 3 :
06 ln(x)
1 +xn 6 1 xn−1.
b. En d´eduire que pour tout entiern sup´erieur ou ´egal `a 3 : 06Kn6 n−21 . c. D´eterminer lim
n→+∞Kn, puis lim
n→+∞In. Partie C
L’objectif de cette partie est d’obtenir une valeur approch´ee de l’int´egraleJn `a l’aide deScilab 6. Soit nun entier sup´erieur ou ´egal `a 2 ety un r´eel de ]0,1]. `A l’aide du changement de variable
u=−ln(t), montrer que : Z 1
y
ln(t) 1 +tndt=
Z −ln(y) 0
−u 1 +e−nudu.
7. SoitX une variable al´eatoire d´efinie sur un espace probabilis´e (Ω,A,P), suivant la loi exponen- tielle de param`etre 1.
a. Donner une densit´e deX.
b. Pour tout entiernsup´erieur ou ´egal `a 2, on poseYn= 1+e−X−nXnn .
D´emontrer que pour tout entier sup´erieur ou ´egal `a 2, Yn admet une esp´erance et que E(Yn) =Jn.
8. On rappelle qu’en langage Scilab, l’instruction grand(1,1,'exp',1) renvoie une r´ealisation d’une variable al´eatoire suivant une loi exponentielle de param`etre 1.
Recopier et compl´eter la fonction ci-dessous qui prend en argument deux entiers net m, et qui renvoie une matrice `a une ligne etmcolonnes dont chaque coefficient est une simulation de la r´ealisation de Yn.
function Y=simulY(n,m)
Y=zeros( ... , ... ) for i= ... : ...
X=grand(1,1,'exp',1) Y(i)= ...
end endfunction
9. 1 On admet pour les besoins de cette questions l’´enonc´e suivant. Soit (Xn)n∈N une suite de variables al´eatoires mutuellement ind´ependantes et de mˆeme loi qui admet une esp´eranceE(X1).
Alors la variable al´eatoire
1 m
m
X
k=1
Xk
converge (en un sens qu’il n’est pas n´ecessaire de pr´eciser) lorsque m tend vers +∞ vers la variable al´eatoire certaine E(X1). C’est-`a-dire que la moyenne empirique converge vers la moyenne th´eorique.
En utilisant ce r´esultat et la fonction pr´ec´edente, ´ecrire enScilabune fonction qui demande
`
a l’utilisateur un entier n>2, puis calcule et affiche une valeur approch´ee deJn. Corrig´e.
Partie A
Dans cette partie, on fixe un entiern≥2.
1. a. Etant clair que 1 +´ tn −→1, t→0, on a 1 +tn∼1, t→ 0, et par quotient d’´equivalents, on obtient bien
ln(t) 1 +tn ∼
t→0ln(t).
b. Soit y∈]0; 1]. L’int´egrale demand´ee, classique, se calcule par IPP. En posant, u(t) = ln(t)
v0(t) = 1
u0(t) = 1/t v(t) = t ,
on d´efinit deux fonctionsuetvde classeC1 sur [y; 1] rendant licite la formule d’int´egration par parties qui donne
Z 1 y
ln(t)dt = [tln(t)]1y− Z 1
y
dt
= −yln(y)−[t]1y
= −yln(y)−1 +y,
ce qu’on voulait. Par croissance compar´ee,yln(y)−→0,y→0, ce qui permet de conclure
`
a la convergence de l’int´egrale consid´er´ee et d’´ecrire Z 1
0
ln(t)dt=−1.
1. Le texte de cette question a ´et´e modifi´e.
c. On a ´ecrit pr´ec´edemment que ln(t) 1 +tn ∼
t→0 ln(t) et que Z 1
0
ln(t)dt ´etait convergente. At- tention, le crit`ere de convergence par ´equivalence s’applique normalement `a des fonctions positives, mais quitte `a multiplier par −1, on peut l’appliquer `a des fonctions n´egatives, il est simplement important que les fonctions consid´er´ees soient de signe constant. On peut donc affirmer, par crit`ere d’´equivalence, que Jn converge.
2. a. On voit que
t3/2 ln(t) 1 +tn ∼
t→+∞t3/2ln(t)
tn = ln(t) tn−3/2.
Or, commen≥2,n−3/2>0 et un argument de croissante compar´ee donne
t→+∞lim t3/2 ln(t) 1 +tn = 0.
b. On a ´egalement choisi 3/2 > 1 de sorte `a pouvoir appliquer un crit`ere de Riemann. En effet, l’int´egrale
Z +∞
1
dt t3/2
est convergente. La limite pr´ec´edente permet d’´ecrire que ln(t)
1 +tn =o 1
t3/2
, t→+∞.
Ainsi, commet7→ ln(t)
1 +tn est continue sur [1; +∞[, par crit`ere de n´egligeabilit´e (ici tout est positif), on peut conclure `a la convergence de l’int´egraleKn.
3. L’int´egrale d´efinissantInpeut s’´ecrire, par Chasles, comme somme de deux int´egrales (`a savoir Jnet Kn) convergente ; elle est donc ´egalement convergente.
Partie B
4. a. Soit n≥2 un entier et soitt∈]0; 1] un r´eel. On a ln(t)
1 +tn −ln(t) = ln(t) 1
1 +tn −1
= ln(t)
−tn 1 +tn
.
Or, ln(t)≤0 et clairement−tn/(1 +tn)≤0. Donc−tnln(t)≥0 et il suit que 0≤ 1
1 +tn ≤1 =⇒0≤ −ln(t)tn
1 +tn ≤ −tnln(t) ce qui donne bien l’encadrement demand´e.
b. Soit y∈]0; 1]. En posant
u(t) = −ln(t) v0(t) = tn
u(0t) = −1/t
v0(t) = tn+1/(n+ 1) ,
on d´efinit deux fonctionsuetvde classeC1 sur [y; 1] rendant licite la formule d’int´egration par parties qui donne
Z 1 y
−tnln(t)dt =
−ln(t)tn+1 n+ 1
1 y
+ 1
n+ 1 Z 1
y
tndt
= ln(y)yn+1 n+ 1 + 1
n+ 1 tn+1
n+ 1 1
y
= ln(y)yn+1
n+ 1 + 1
(n+ 1)2 − yn+1 (n+ 1)2
−→y→0
1 (n+ 1)2
par croissance compar´ee. Ainsi, on a bien convergence de l’int´egrale consid´er´ee qui vaut Z 1
0
−tnln(t)dt= 1 (n+ 1)2.
c. D’apr`es l’encadrement obtenu `a la Question (4a), le fait que les trois int´egrales suivantes convergent, la lin´earit´e et la croissance de l’int´egrale, on a
0≤ Z 1
0
ln(t) 1 +tndt−
Z 1 0
ln(t)dt≤ Z 1
0
−tnln(t)dt ou encore
0≤Jn−(−1)≤ 1 (n+ 1)2.
Comme 1/(n+ 1)2 −→0,n→+∞, le th´eor`eme des gendarmes donne queJn+ 1−→0 ou encore
n→+∞lim Jn=−1.
5. a. Il est bien connu que pour x ≥ 1, ln(x) ≥ 0. Pour l’autre in´egalit´e (ultra-)classique, les arguments sont nombreux. On peut par exemple dire quex7→ln(1 +x) est concave surR+
(car de d´eriv´ee seconde strictement n´egative) et donc en dessous de ses tangentes, y compris celle en 0 d’´equation y=x. Puis, commex≤x+ 1 et que la fonction ln est croissante, on a bien
0≤ln(x)≤ln(x+ 1)≤x.
(Observons qu’avec cette preuve, on a seulement besoin de x >0.)
En multipliant cet encadrement par 1/(1 +xn) qui est une quantit´e positive (et inf´erieure
`
a 1), on obtient bien
0≤ ln(x)
1 +xn ≤x× 1
1 +xn ≤ x
xn = 1 xn−1.
b. L’int´egrale qui d´efinit Kn est convergente et comme n ≥ 3, n−1 > 1 donc par crit`ere de Riemann, l’int´egrale
Z +∞
1
dx
xn−1 est ´egalement convergente. La croissance de l’int´egrale appliqu´ee `a l’encadrement de la question pr´ec´edente donne
0≤ Z +∞
1
ln(x) 1 +xndx≤
Z +∞
1
dx xn−1. Comme
Z A 1
dx xn−1 =
− 1
(n−2)xn−2 A
1
A→+∞−→
1 n−2, on d´eduit bien
0≤Kn≤ 1 n−2.
c. Par le th´eor`eme des gendarmes, l’encadrement pr´ec´edent donne
n→+∞lim Kn= 0.
Comme In =Jn+Kn, `a l’aide de la limite de Jn obtenue `a la Question (4c), on conclut que
n→+∞lim In=−1 + 0 =−1.
Partie C
6. Soient n≥2 un entier et y∈]0; 1] un r´eel. Le changement de variableu=u(t) =−ln(t) est de classe C1 sur [y; 1] donc licite et donne (observant quet= exp(−u))
du=u0(t)dt=−dt
t ⇐⇒dt=−e−udu.
Il suit que Z 1
y
ln(t) 1 +tndt=
Z 0
−ln(y)
−u
1 + (e−u)n(−e−u)du=
Z −ln(y) 0
−ue−u 1 +e−nudu, comme attendu.
7. Soit X ,→ E(1).
a. On r´ecite le cours. En notantf une densit´e de X, on peut ´ecrire f(t) =
0, sit <0 e−t, sit≥0 b. Soit n≥2. On pose Yn= −X
1 +e−nX. D’apr`es le th´eor`eme de transfert Ynadmet une esp´erance ⇐⇒
Z +∞
−∞
−x
1 +e−nxf(x)dx converge absolument
⇐⇒
Z +∞
0
−x
1 +e−nxe−xdx converge Or, d’apr`es le changement de variable pr´ec´edent,
Z −ln(y) 0
−ue−u 1 +e−nudu=
Z 1 y
ln(t) 1 +tndt.
Comme
Z 1 y
ln(t)
1 +tndt−→
y→0Jn, et −ln(y)−→
y→0+∞, on en conclut que l’int´egrale
Z +∞
0
−ue−u
1 +e−nudu converge et vautJn et donc Yn admet une esp´erance et
E(Yn) =Jn.
8. Il suffit d’appliquer la formule qui d´efinitYn en fonction deX `a des r´ealisations successives de variables de loi exponentielles `a l’aide de la boucle for.
function Y=simulY(n,m)
Y=zeros(1,m) // m realisations de Y_n : on prepare m composantes for i=1:m
X=grand(1,1, 'exp', 1) Y(i)=-X/(1+exp(-n*X)) end
endfunction
9. On peut s’inspirer du r´esultat admis pour fabriquer une approximation deJn. En effet, il suffit pour cela de simuler la variable
1 m
m
X
k=1
Yk,
o`u (Yk) est une suite de variables ind´ependantes qui suivent toutes la loi deYn. On obtient ainsi une bonne approximation de E(Yn), c’est-`a-dire deJn. On en d´eduit la ligne de code suivante disp(mean(simulY(n,1000))
Le nombre 1000 est arbitraire et peut-ˆetre remplac´e par n’importe quelle ”grande” valeur de m.
EXERCICE 2. ECRICOME 2021Exercice 1
Soit E=M3(R) l’ensemble des matrices carr´ees d’ordre 3 `a coefficients r´eels.
On note I3 la matrice identit´e et 03 la matrice nulle de E.
Soit Al’ensemble des matrices M de E v´erifiant l’´egalit´e : M(M+I3)(M + 2I3) = 03. (?) Partie A. Exemples de matrices appartenant `a A.
1. D´eterminer l’ensemble des r´eelsα tels que αI3 ∈ A.
2. L’ensemble Aest-il un sous-espace vectoriel de E.
3. On note B =
−1 −1 1
1 −3 1
1 −1 −1
.
a. On poseX1=
1 1 0
etX2 =
1 1 1
. Calculer BX1 etBX2. b. En d´eduire deux valeurs propres deB.
D´eterminer une base de chacun des sous-espaces propres associ´es.
c. D´emontrer que B et diagonalisable et expliciter une matriceDdiagonale et une matriceP inversible telles que B=P DP−1.
d. D´emontrer queD∈ A, puis queB∈ A.
4. Plus g´en´eralement, on suppose queM est une matrice deE diagonalisable, telle que le spectre de M soit inclus dans {0,−1,−2}.
Montrer que M ∈ A.
Partie B : Diagonalisabilit´e des matrices deA.
Soit M une matrice appartenant `a A. On note Sp(M) le spectre deM.
5. D´eterminer un polynˆome annulateur deMet d´emontrer que le spectre est inclus dans{0,−1,−2}.
6. On suppose dans cette question que M admet 0,−1 et −2 comme valeurs propres.
Justifier que M est diagonalisable.
7. a. On suppose dans cette question que −1 est l’unique valeur propre de M. Justifier queM etM+ 2I3 sont inversibles, puis d´emontrer que M =−I3. b. Que peut-on dire deM si Sp(M) ={−2}? Si Sp(M) ={0}?
8. On suppose dans cette question que M n’admet aucune valeur propre.
Justifier que les matricesM,M+I3etM+ 2I3sont inversibles. Aboutir `a une contradiction.
9. Dans cette question, on suppose que M admet exactement deux valeurs propres distinctes.
On traite ici le cas o`u Sp(M) = {−1,−2} (on on admet que dans les autres situations, le r´esultat serait similaire).
On veut d´emontrer par l’absurde que la matrice M est diagonalisable, et on suppose donc que M ne l’est pas.
On note B la base canonique deR3. Soitf l’endomorphisme de R3 dont la matrice dans la base B estM.
On note Id l’endomorphisme identit´e deR3. a. Montrer que :
(f+Id)◦(f+ 2Id) = 0 et (f+ 2Id)◦(f+Id) = 0.
b. D´emontrer que dim(ker(f +Id))>1 et que dim(ker(f+ 2Id))>1.
c. En utilisant le fait queM n’est pas diagonalisable, d´emontrer que dim(ker(f+Id)) = 1 et dim(ker(f+ 2Id)) = 1.
d. Soit uun vecteur propre de f associ´e `a la valeur propre−1.
Soit vun vecteur propre de f associ´e `a la valeur propre−2.
i. Justifier que (u, v) forme une famille libre dans R3. ii. Soit wun vecteur de R3 n’appartenant pas `a Vect(u, v).
Montrer que la famille (u, v, w) est une base deR3.
iii. En utilisant le fait que ((f+Id)◦(f+ 2Id)) (w) = 0 et ((f + 2Id)◦(f +Id)) (w) = 0, montrer qu’il existe deux r´eelsαet β tels que
f(w) + 2w=αu et f(w) +w=βv.
En d´eduire quew est une combinaison lin´eaire de u et de v, et aboutir `a une contra- diction.
10. Montrer alors que pour toute matrice M etE :
M ∈ A ⇐⇒M est diagonalisable et Sp(M)⊂ {0,−1,−2}. Corrig´e.
Partie A : exemples de matrices appartenant `a A.
1. Soit α∈R. Par d´efinition de A
αI3 ∈ A ⇐⇒ αI3(αI3+I3)(αI3+ 2I3) = 03
⇐⇒ α(α+ 1)(α+ 2)I3 = 03
⇐⇒ α(α+ 1)(α+ 2) = 0
⇐⇒ α = 0 ouα=−1 ou α=−2.
2. D’apr`es la question pr´ec´edente, −I3 et −2I3 sont deux matrices de A. Or, −I3 + (−2I3) =
−3I36∈ A etA n’est pas stable par addition et ne peut donc pas ˆetre un sous-espace vectoriel de E.
3. On note B =
−1 −1 1
1 −3 1
1 −1 −1
.
a. On fait le calcul BX1 =
−2
−2 0
=−2X1, BX2 =
−1
−1
−1
=−X2.
b. On d´eduit des deux calculs pr´ec´edents (et du fait que les vecteurs X1 etX2 sont non nuls) queX1 est vecteur propre deB associ´e `a la valeur propre−2 et queX2 est vecteur propre de B associ´e `a la valeur propre −1. En particulier, −1 et −2 sont deux valeurs propres de B.
Une base des sous-espaces propres correspondants s’obtient en r´esolvant BX = λX pour λ∈ {−1;−2}.
Pour λ=−1 : X=
x y z
∈E−1(B) ⇐⇒ (B+I3)X= 0
⇐⇒
−y+z = 0 x−2y+z = 0 x−y = 0
⇐⇒ x=y=z
⇐⇒ X=x
1 1 1
Ainsi,
E−1(B) = Vect
1 1 1
En particulier, (X2) forme une base de E−1(B) qui est donc de dimension 1.
Pour λ=−2 : X=
x y z
∈E−2(B) ⇐⇒ (B+ 2I3)X= 0
⇐⇒ x−y+z= 0
⇐⇒ X=y
1 1 0
+z
−1 0 1
Ainsi,
E−2(B) = Vect
1 1 0
;
−1 0 1
Donc
X1,
−1 0 1
forme une base deE−2(B) qui est alors de dimension 2.
c. On a trouv´e deux valeurs propres dont la somme des dimensions des sous-espaces propres associ´es est 3. On peut alors conclure que ce sont les seules valeurs propres de B et comme la somme des dimensions des sous-espaces propres deB est ´egale `a l’ordre deB, celle-ci est diagonalisable.
En notant
P =
1 1 −1
1 1 0
1 0 1
la matrice de passage de la base canonique vers la base de vecteurs propres
X2;X1,
−1 0 1
(qui en est bien une par principe de concat´enation), la formule de changement de base donne bienB =P DP−1, o`u
D=
−1 0 0
0 −2 0
0 0 −2
.
d. Il est facile de voir que Dv´erifie la relation (∗) D(D+I3)(D+ 2I3) =
−1 0 0
0 −2 0
0 0 −2
0 0 0
0 −1 0
0 0 −1
1 0 0 0 0 0 0 0 0
= 03 doncD∈ A. Mais alors,
B(B+I3)(B+ 2I3) = P DP−1 P DP−1+I3
P DP−1+ 2I3
= P DP−1 P DP−1+P P−1
P DP−1+P2I3P−1
= P DP−1P(D+I3)P−1P(D+ 2I3)P−1
= P D(D+I3)(D+ 2I3)P−1
= 03 etB appartient bien ´egalement `aA.
4. Soit M une matrice diagonalisable dont le spectre est inclus dans {0;−1;−2}. Il existe donc une matrice de passage inversible Qet une matrice diagonale
∆ =
λ1 0 0 0 λ2 0 0 0 λ3
avec λi ∈ {0,−1,−2}telles que
M =Q∆Q−1. On voit facilement que ∆ v´erifie (∗). En effet,
∆(∆ +I3)(∆ + 2I3) =
λ1(λ1+ 1)(λ1+ 2) 0 0
0 λ2(λ2+ 1)(λ2+ 2) 0
0 0 λ3(λ3+ 1)(λ3+ 2)
= 03 car commeλi∈ {0,−1,−2}, on a n´ecessairementλi(λi+ 1)(λi+ 2) = 0. En passant `aM comme dans la Question (3d), on obtient que M ∈ A.
Partie B : Diagonalisabilit´e des matrices deA.
Soit M une matrice appartenant `a A. On note Sp(M) le spectre deM.
5. La condition (∗) permet imm´ediatement d’affirmer que le polynˆome X(X+ 1)(X+ 2) annule la matrice M. Les racines de ce polynˆome ´etant 0, 1 et−2, le cours permet de conclure que
Sp(M)⊂ {0,−1,−2}.
6. Dans ce cas,M est une matrice d’ordre 3 admettant 3 valeurs propres distinctes. Le cours nous permet de conclure directement que M est diagonalisable.
7. a. Comme−1 est l’unique valeur propre deM, c’est l’unique r´eel pour lequel M−λI3 n’est pas inversible. En particulier,M etM+ 2I3 sont inversibles et admettent donc des matrices inverses. En utilisant ces inverses dans la relation (∗) satisfaite par M, on obtient
03=M−1·M(M+I3)(M+ 2I3)·(M + 2I3)−1=M+I3 et doncM =−I3.
b. Il suffit, pour r´epondre `a cette question, d’´echanger le rˆole de −1 avec celui de 0 ou de
−1 avec 2. Dans le premier cas, c’est M +I3 et M+ 2I3 qui seront inversibles et par les inverses desquelles on pourra multiplier dans (∗) pour obtenirM = 03 dans l’autre c’estM etM+I3 qui sont inversibles et qui m`enent `aM + 2I3 = 03 ou encore M =−2I3.
8. On suppose dans cette question que M n’admet aucune valeur propre. Ainsi, pour tout r´eel λ, les matrices M−λI3 sont inversibles, c’est le cas en particulier pourM, M+I3 et M+ 2I3. En multipliant par leurs inverses dans (∗) on aboutit `a
03 =M−1·M(M+I3)(M + 2I3)·(M+ 2I3)−1·(M+I3)−1 =I3, ce qui est absurde. Ainsi, M admet au moins une valeur propre.
9. Dans cette question, on suppose queM admet exactement deux valeurs propres distinctes et on traite ici le cas{−1;−2}. Comme le pr´ecise l’´enonc´e, les autres situations (c’est `a dire couplages de valeurs propres dans {−1,−2,0}) se traitent exactement e la mˆeme mani`ere.
On suppose que M n’est pas diagonalisable.
On note Bla base canonique deR3 etf l’endomorphisme deR3 dont M est la amtrice dans la base B.
a. Comme, par hypoth`ese, 0 n’est pas valeur propre deM,M est inversible et en multipliant
`
a gauche par M−1 dans (∗), on obtient
(M +I3)(M+ 2I3) = 03. Sachant que
Mat(f+ Id) =M+I3, Mat(f+ 2Id) =M+ 2I3 et que
Mat ((f+ Id)◦(f+ 2Id)) = (M+I3)(M+ 2I3), on a bien
(f+ Id)◦(f + 2Id) = 0 Comme de plus les matrices correspondantes commutent
(M+I3)(M + 2I3) =M2+ 2M +M+I3 =M2+ 3M+I3= (M+ 2I3)(M+I3), on a ´egalement
(f + 2Id)◦(f + Id) = 0.
b. Les noyaux Ker(f+Id) et Ker(f+2Id) sont les sous-espaces propres respectivement associ´es
`
a −1 et −2 qui sont les valeurs propres de B donc def. Comme ces valeurs sont bien des valeurs propres, ces noyaux ne peuvent ˆetre r´eduits `a{0}et sont donc au moins de dimension 1.
c. Comme M n’est pas diagonalisable, la somme des dimensions des sous-espaces propres (`a savoir les deux noyaux susmentionn´es) ne peut ˆetre ´egale `a 3. Cette somme est donc inf´erieure ou ´egale `a 2. Comme elle est au moins ´egale `a 1+1 = 2, elle est en fait exactement
´egale `a 2 et donc chacun des deux sous-espaces propres est de dimension ´egale `a 1.
d. Soit uun vecteur propre (donc non nul) def associ´e `a la valeur propre−1.
Soit vun vecteur propre (´egalement non nul) def associ´e `a la valeur propre−2.
i. Par principe de concat´enation, la famille (u, v) est libre dansR3. ii. Soit wun vecteur de R3 non ´el´ement de Vect(u, v).
La famille (u, v, w) est alors libre. En effet, soient α, β, γ sont trois r´eels tels que αu+βv+γw= 0.
Siγ 6= 0, on peut ´ecrirewcomme combinaison lin´eaire deu etv, ce qui est contradic- toire avec le fait quew n’appartient pas `a Vect(u, v). Donc γ = 0. Mais alors, comme (u, v) est libre, on d´eduit de αu+βv = 0 queα=β = 0. On a bien ce qu’on voulait.
La famille (u, v, w) est compos´ee de trois vecteurs lin´eairement ind´ependants dans un espace de dimension 3 : elle en forme bien une base.
iii. Comme (f+ 2Id)◦(f+ Id) = (f+ Id)◦(f+ 2Id) = 0, on retrouve bien 0 si on applique ces compos´ees `a w. Ce qui se traduit d’une part par le fait que
(f+ 2Id)(w)∈Ker(f+ Id) = Vect(u) ce qui donne l’existence d’un r´eel α tel que
f(w) + 2w= (f+ 2Id)(w) =αu, et d’autre part par
(f + Id)(w)∈Ker(f+ 2Id) = Vect(v) ce qui fournit un r´eel β tel que
f(w) +w= (f + Id)(w) =βv, comme demand´e.
iv. Il suit de la question pr´ec´edente que
w=f(w) + 2w−(f(w) +w) =αu−βv∈Vect(u, v),
ce qui est contradictoire avec la construction dew qui d´ecoule de l’hypoth`ese de non diagonalisabilit´e de M. Ainsi, n´ecessairement,M est diagonalisable.
10. SiM ∈ A, la Question (5) nous a permis d’obtenir que Sp(M)⊂ {0;−1;−2}. Les questions qui ont suivi on permis d’obtenir successivement que M avait au moins une valeur propre. Si elle n’en a qu’une seule, la Question (7) nous a permis de conclure queM ´etait d´ej`a diagonale donc diagonalisable. Si M en a trois (distinctes), on a ´egalement conclus queM ´etait diagonalisable avec la Question (6). Si M n’a que deux valeurs propres distinctes, le raisonnement (´etendu) de la Question (9) a aussi permis de conclure que M ´etait diagonalisable. Ainsi, dans tous les cas, M est diagonalisable et on a bien le sens =⇒de l’´equivalence demand´ee.
R´eciproquement, siM est diagonalisable avec un spectre inclus dans{0,−1,−2}, la Question (4) a permis de conclure que M ´etait un ´el´ement de A.
On a bien d´emontr´e l’´equivalence souhait´ee.
EXERCICE 3. Dans tout l’exercice, on dispose d’une pi`ece amenantPile avec la probabilit´e 1/3.
les parties I et II de cet exercice sont ind´ependantes.
Partie I. Conditionnement par une loi de Poisson.
Soitλun r´eel strictement positif etN une variable al´eatoire suivant la loi de Poisson de param`etre λ.
On suppose queN donne le nombre de lancers successifs de la pi`ece.
Autrement dit, pour tout i∈N, si N =i, alors on lance ifois de suite la pi`ece et on note.
X le nombre de Pile obtenus lors de ces ilancers.
Y le nombre de Face obtenus lors de cesi lancers.
Les diff´erents lancers de la pi`ece sont ind´ependants.
1. Soit i∈N. D´eterminer la loi conditionnelle deX sachant [N =i].
2. Montrer que :
∀k∈N, P(X=k) =
+∞
X
i=k
P[N=i](X =k)P(N =i).
3. Prouver que X suit une loi de Poisson dont on pr´ecisera le param`etre.
On admet de mˆeme que Y suit la loi de Poisson de param`etre 2λ/3.
4. Que vaut X+Y. Prouver que les variables al´eatoiresX etY sont ind´ependantes.
5. Toujours en consid´erant la variable al´eatoire X+Y, calculer la covariance deX et de N. Comment peut-on interpr´eter le signe de cette covariance ?
Partie II. Conditionnement par une loi binomiale.
Soit n un entier naturel sup´erieur ou ´egal `a 2. On lance n fois de suite la pi`ece et on note N le nombre de lancers ayant amen´e Face.
On relance alors la pi`ece autant de fois que l’on a obtenuFace lors de la premi`ere s´erie de lancers.
Autrement dit pour touti∈J0, nK, si N =i, alors on relance ifois de suite la pi`ece et on note
X le nombre de Pile obtenus lors de ces ilancers.
Y le nombre de Face obtenus lors de cesi lancers.
6. D´eterminer la loi deN.
7. Dans cette question seulement on suppose que n= 2.
a. Expliciter la loi deN.
b. D´eterminer la table de la loi conjointe de N et de X.
c. En d´eduire la loi marginale deX ainsi que la covariance de X et N.
8. Soit i∈J0, nK. D´eterminer la loi conditionnelle deX sachant que [N =i].
9. Montrer que si 06k6i6n alors : i
k n
i
= n
k
n−k i−k
. 10. Montrer que X suit la loi binomiale de param`etren et 2/9.
On admet de mˆeme que Y suit la loi binomiale de param`etren et4/9.
11. Prouver que les variables al´eatoires X etY ne sont pas ind´ependantes.
12. En consid´erant la variable al´eatoire X+Y, calculer la covariance deX et deY. Comment peut-on interpr´eter le signe de la covariance ?
Corrig´e.
Partie I. Conditionnement par une loi de Poisson
1. Conditionn´e `a [N =i] et en consid´erant que Pile est le succ`es d’une ´epreuve de Bernoulli (le succ`es a ici probabilit´e 1/3 de se produire), on constate que X est le nombre de succ`es d’une r´ep´etition de i´epreuves de Bernoulli ind´ependantes. C’est donc une loi binomiale de param`etre iet 1/3. Explicitement, la loi conditionnelle deXsachant [N =i] a pour supportJ0, iKet, pour k∈J0, iK,
P[N=i](X=k) = i
k 1 3
k 2 3
i−k
.
2. L’ensemble des ´ev´enements (N = i) pour tout i ∈ N est un syst`eme complet d’´ev´enements.
On calcule alors P(X = k) en utilisant ce syst`eme complet d’´ev´enements et la formule des probabilit´es totales. Il vient, pour toutk∈N,
P(X=k) =
+∞
X
i=0
P[N=i](X=k)P(N =i).
Or, si i < k, on a P[N=i](X = k) = 0 d’apr`es la question pr´ec´edente (le support de la loi conditionnelle est exactement J0, iK). On a donc
P(X =k) =
+∞
X
i=0
P[N=i](X=k)P(N =i) =
+∞
X
i=k
P[N=i](X =k)P(N =i).
3. On poursuit maintenant le calcul commenc´e `a la question pr´ec´edente. Pour cela, on rappelle que, puisque N suit la loi de Poisson de param`etreλ, on a
P(N =i) =e−λλi i!. On a alors
P(X=k) =
+∞
X
i=k
P[N=i](X=k)P(N =i)
=
+∞
X
i=k
i k
1 3
k 2 3
i−k
e−λλi i!
=
+∞
X
i=k
i!
(i−k)!k!
1 3
k 2 3
i−k
e−λλi i!
= 1
k!
1 3
k
e−λ
+∞
X
i=k
1 (i−k)!
2 3
i−k
λi
= 1
k!
1 3
k
e−λ
+∞
X
i=0
1 i!
2 3
i
λi+k
= 1
k!
λ 3
k
e−λ
+∞
X
i=0
1 i!
2λ 3
i
= 1
k!
λ 3
k
e−λe2λ/3
= 1
k!
λ 3
k
e−λ/3
Plusieurs lignes de ce calcul m´eritent une explication. `A la troisi`eme ligne, on a explicit´e la valeur du coefficient binomial. `A la quatri`eme, on a factoris´e dans la somme tous les termes ind´ependants dei. `A la cinqui`eme, on a fait le changement de variable i=i+k. `A la sixi`eme, on a ´ecrit λi+k =λiλk et on a factoris´e λk dans la somme, puis ´ecrit que 13k
λk = λ3k
(et mˆeme manipulation dans la somme). Enfin, on a reconnu une s´erie exponentielle de param`etre
2λ 3 .
On reconnaˆıt finalement la formule de la loi de Poisson de param`etre λ3. Donc X suit la loi de Poisson de param`etreλ/3.
4. On aX+Y =N car la somme des lancers amenantPile et des lancers amenantFace est ´egale au nombre total de lancers. Puis on a
P(X=k∩Y =j) = P(X =k∩N −X=j)
= P(X =k∩N =X+j)
= P(X =k∩N =k+j)
= P[N=k+j](X=k)P(N =k+j)
=
k+k k
1 3
k 2 3
j
e−λ λk+j (k+j)!
= (k+j)!
k!j!
λ 3
k 2λ
3 j
e−λ (k+j)!
= 1
k!j!
λ 3
k 2λ
3 j
e−λ
= e−λ/3 k!
λ 3
k
·e−2λ/3 j!
2λ 3
j
= P(X =k)P(Y =j) On conclut bien que X etY sont ind´ependantes.
5. On a
Cov(X, N) = Cov(X, X+Y) = Cov(X, X) + Cov(X, Y) = var(X)
car X et Y sont ind´ependantes et donc Cov(X, Y) = 0, puis que Cov(X, X) = var(X). Or X suit la loi de Poisson de param`etre λ/3, sa variance est donc λ92.
Il n’est pas ´etonnant de trouver ici une covariance positive, car X et N ´evoluent dans le mˆeme sens : lorsque le nombre de lancers est grand, le nombre de face est probablement plus grand aussi.
Partie II. Conditionnement par une loi binomiale.
6. La variable N suit une loi binomiale de param`etre n et 23 : on compte le nombre de succ`es (Face) dans une suite d’´epreuves de Bernoulli ind´ependantes et de mˆeme probabilit´e de succ`es
2
3. Plus explicitement, on a N(Ω) =J0, nKet pour touti∈J0, nK, P(N =i) =
n i
2 3
i 1 3
n−i
7. a. On a donc ici
P(N = 0) = 1
9 P(N = 1) = 21 3 ×2
3 = 4
9 P(N = 2) = 4 9
b. On a toujours X 6 N donc le support de la loi conjointe de X et N est l’ensemble des couples (k, i) avec k ∈ J0,2K et i ∈ J0,2K. Pour calculer P(X = k∩N =i), on utilise la
formule des probabilit´es compos´ees.
P(X =k∩N =i) =P[N=i](X =k)P(N =i).
Comme dans les questions de la premi`ere partie, la loi conditionnelle deX sachant [N =i]
est une loi binomiale de param`etre iet 1/3. On trouve alors les valeurs suivantes.
k/i 0 1 2
0 1/9 4/27 16/81
1 0 8/27 16/81
2 0 0 4/81
c. Pour avoir la loi marginale, il faut sommer sur les lignes du tableau pr´ec´edent. On a P(X= 0) = 1
9 + 4 27 +16
81 = 37 81. P(X= 1) = 0 + 4
27+ 16 81 = 40
81 P(X = 2) = 0 + 0 + 4
81
(on v´erifie que la somme de ces trois probabilit´es fait bien 1).
Pour calculer la covariance, nous avons besoin de E(N), E(X) et E(N X). Commen¸cons (par le plus difficile) par
E(N X) =
2
X
i,k=0
P(X=k∩N =i)
= 0×1/9 + 0×4/27 + 0×16/81 + 0×0 + 1×8/27 + 2×16/81 + 0×0 + 2×0 + 4×4/81.
= 72/81 = 24/27.
On connaˆıt E(N), c’est l’esp´erance de la loi binomiale de param`etre 2 et 23, on a E(N) = 4/3. PourE(X), on se ram`ene `a sa loi :
E(X) = 0×P(X= 0) + 1×P(X= 1) + 2×P(X= 2) = 48/81.
Finalement, on trouve
Cov(X, N) =E(N X)−E(N)E(X) = 72 81 −4
3×48
81 = 8/81.
8. On a d´ej`a remarqu´e que, de la mˆeme mani`ere que dans la premi`ere partie, conditionn´ee `a [N =i], X suit une loi binomiale de param`etre net 13. Ainsi, le support de cette loi condition- nelle est J0, iKet, pour tout k∈J0, iK, on a
P[N=i](X=k) = i
k 1 3
k 2 3
i−k
9. On a i
k n
i
= i!
k!(i−k)!
n!
i!(n−i)! = n!
k!(n−k)!
(n−k)!
(i−k)!(n−i)! = n
k
n−k i−k
10. On utilise `a nouveau la formule des probabilit´es totales avec le syst`eme complet d’´ev´enements (N =i)i∈N. On a alors
P(X=k) =
+∞
X
i=0
P[N=i](X=k)P(N =i)
=
n
X
i=k
P[N=i](X=k)P(N =i)
=
n
X
i=k
i k
1 3
k 2 3
i−k n
i 2 3
i 1 3
n−i
=
n
X
i=k
n k
n−k i−k
1 3
k 2 3
i−k 2 3
i 1 3
n−i
= n
k 1 3
k n
X
i=k
n−k i−k
2 3
i−k 2 3
i 1 3
n−i
= n
k 1 3
k n−k
X
i=0
n−k i
2 3
i 2 9
i+k 1 3
n−i−k
= n
k 2 9
k n−k
X
i=0
n−k i
2 3
i 2 3
i 1 3
n−i−k
= n
k 2 9
k n−k
X
i=0
n−k i
4 9
i 1 3
n−i−k
= n
k 2 9
k 4 9 +1
3 n−k
= n
k 2 9
k 7 9
n−k
Tous les calculs sont assez parlants. On a utilis´e la formule du binˆome `a l’avant-derni`ere ligne.
On reconnaˆıt enfin la loi binomiale de param`etre net 2/9.
11. On note encore une fois que X +Y = N. On peut raisonner de la mani`ere suivante. Si les variables ´etaient ind´ependantes, on aurait Var(X+Y) = Var(X) + Var(Y). Or
Var(X+Y) = Var(N) =n×23 ×13 = 2n9 .
Var(X) = 14n81 .
Var(Y) = 20n81.
Puis on constate qu’on n’a pas l’´egalit´e Var(X+Y) = Var(X) + Var(Y). Donc les variablesX et Y ne sont pas ind´ependantes.
12. On a la formule
Cov(X, Y) = 1
2(Var(X+Y)−Var(X)−mathrmV ar(Y)). On trouve alors, en utilisant les donn´ees de la question pr´ec´edente
Cov(X, Y) =−22n 81 .
La covariance est donc n´egative ; et on aurait pu s’y attendre car plus on tire dePile, moins on tire de Face, donc les variables X etY semblent en effet corr´el´ees dans des sens oppos´es.