École Polytechnique
B. B EAUZAMY
Opérateurs de type Rademacher entre espaces de Banach
Séminaire d’analyse fonctionnelle (Polytechnique) (1975-1976), exp. n
o6 et 7, p. 0-27
<http://www.numdam.org/item?id=SAF_1975-1976____A6_0>
© Séminaire analyse fonctionnelle (dit "Maurey-Schwartz") (École Polytechnique), 1975-1976, tous droits réservés.
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SEMINAIRE MAUREY-SCHWARTZ 1975-1976
OPERATEURS DE TYPE
RADEMACHER
ENTRE ESPACES DE BANACH
par B. BEAUZAMY ËCC7LE
POLYTECHNIQUE
CENTRE DE MATHÉMATIQUES
PLATEAU DE PALAISEAU - 91120 PALAISEAU
Téléphone : 941.81.60 - Poste NI, Télex . ECOLEX t~915 96 F
Exposés
No VI-VII 2-9Décembre
1975VI-VII.0
ABSTRACT
Nous
étendons,
pour desopérateurs
entre espaces deBanach,
lesdéfinitions
dutype
etdu cotype
Rademacher. Nous examinons les liens avec laprésence
de "structureshomothétiques"
dans les espaces dedépart
etd’arrivée
del’opérateur : lorsqu’ils contiennent,
parexemple,
tousdeux des
Î1 (n)
ou des(n) uniformément.
° Nousmontrons
’ pour desopérateurs
de
type Rademacher,
unrésultat analogue à
la "loi forte desgrands
nombres".Nous
étudions aussi,
dupoint
de vue des structureshomothétiques,
lesespaces
d’Interpolation,
et nousobtenons,
dans cecadre,
desrésultats très semblables 4
ceux que nous avions obtenus dans[1]
pour lesopérateurs
uniformément convexifiants, quoique
lesméthodes
dedémonstration
soientcomplètement différentes.
VI-VII.1
INTRODUCTION
Le but du
présent
travail estl’étude
des "structureshomothti- ques"
dans deux espaces de Banach. Parexemple, E, F,
etT, opérateurs
de Edans F étant
donnés, quand existe-t-il,pour
tout n, des sous-espaces deE,
presque
isométriques à î 1
y dontl’image
par T soit aussi presqueisomé-
p q1
q
(n)
Ytrique à (on
verraau §
2 lesdéfinitions précises) ?
Dans le casoù
(n)
°T est
l’identité
d’un espace, ceci se traduit par le fait quel’espace
con-tient
11 uniformément,
cequi
alieu, d’après
unrésultat
de G. Pisier(n)
[9],
si et seulement si il n’est detype
Rademacher pour aucun p> 1(on
dit
qu’il
n’est pasB-convexe).
Nous serons doncamenés à
introduire uneclasse
d’opérateurs généralisant
celle desopérateurs
detype p-Rademacher
pour un p>
1, et,
defaçon analogue,
une classed’opérateurs généralisant
celle des
opérateurs
decotype q-Rademacher,
pour qaJ.Les
définitions
et lespremières propriétés
de ces classesd’opé-
rateurs sont
données
au§
1.Au § 2,
nous montronsqu’elles possèdent
ef-fectivement les
propriétés souhaitées :
unopérateur appartient à
laclasse si et seulement si il n’existe pas, y dans ses espaces de
départ
etd’arrivée,
de structureshomothétiques correspondantes.
Il en résulte que la
première
d’entreelles, constitutée d’opé-
rateurs que nous
appelons
"detype Rademacher",
est stable partransposi-
tion. Nous montrons
également,
pour cesopérateurs,
unanalogue
de la’loiforte des
grands nombres", démontré
par A. Beck[4J
pour les espaces de Banach B-convexes.Les
opérateurs
detype Rademacher,
comme nous le montrons parun
exemple,
nepossèdent
pas lapropriété
de factorisation : unopérateur
de
type
Rademacher ne se factorise pasnécessairement
par un espace detype
Rademacher(c’est-à-dire B-convexe).
Toutefois, si,
au lieud’étudier
lesopérateurs qui
"ne contien- nent pas, 1 (n) uniformément" (c’est-à-dire qui
sont detype Rademacher),
1
nous
étudions
lesopérateurs qui
"ne contiennentpas ;, 11,
lapropriété
defactorisation devient vraie : un
opérateur qui
"ne contientpas il"
sefactorise par un espace
qui
ne contient Comme dans1
elle estdémontrée
dans le cadre des espacesd’Interpolation.
Plusprécisément,
nous
démontrons
au§
3 que, s’il existe uneinjection
continue deA
dansA 1
y les espaces06 1, contiennent ael
si et seule-ment si
Ao
etAl
contiennent desael homothétiques.
Cerésultat, qui
estopti~mal,
estl’anatogue
de celui obtenu dans[1]
pour laréflexivité.
Pour
’terminer,
y nous nousintéressons
aucomportement
de l’Inter-polation à l’égard des opérateurs
detype
Rademacher. Comme dans[l]y nous
n’obtenons
qu’une condition
suffisante : si Topère
de A dansB ,
de0 0
A 1
dansB
y et est detype
Rademacher deAo
dansBo’
il est aussi detype
Rademacher de
(A ,A1)e
dans(Bo,B1)
0e,p j,p
.
Quoique
lesméthodes
dedémonstration
soientcomplètement diffé- rentes, l’analogie
estgrande
entre lesrésultats
que nous obtenons ici et ceux que nous avionsdémontrés
dansPour
mieux lacomprendre,
y il faut remarquerqu’un opérateur est
detype
Rademacher si et seulement siaucune
homothétie
deael dans 1 n’y
est finimentreprésentable (au
sensque nous avons
défini dans [2])y
etqu’un opérateur
estuniformément
con-vexifiant si aucun
opérateur vérifiant
k= pour une suite
bornée (xk), n’y
est finimentreprésentable.
Je tiens enfin
à
remercier M o le Professeur T oFigiel
pour sacontribution,
toutà
faitessentielle, à
ladémonstration
desrésultats
qui
suivent.§
1. DEFINITIONS ET PREMIERES PROPRIETES~
Soient E et F deux espaces de
Banach,
T unopérateur linéaire
continu de E dans F. Nous
désignons
par(Ei(t))
la suite des variables de1
Rademacher sur
0,1 .
Rappelons (voir
p . ex .[9])
que T est detype p-Rademacher (lp~2)
si l’onpeut
trouver une constante C telle que, y pour toutn-uple
de
points
deE,
on ait 1VI-VII.3
T est de
cctype q-Rademacher (2 q co)
si l’onpeut
trouver une cons-tante C’ telle que, y pour tout
n-uple (xl,...,xn)
depoints
deE,
on ait :On dit
qu’un
espace de Banach Econtient l uniformément (resp.
contient loe uniformément) si,
pour tout toutE > 0,
onpeut
trouverdans E des
points xl,...,xn
tels que, pour toute suite de scalairesal5l**Ia ny
y on aitOn dit
qu’un
espace de Banach E est B-convexe s’il ne contient pas(1 ) n) uniformément.
° Il aété démontré
par G. " Pisier9 qu’un
q espacepétait
B-convexe si et seulement si il était(c’est-à-dire
si sonidentité était)
detype p-Rademacher
pour un p>1, et,
demtme, qu’un
espace necontenait
pas 1"0
nuniformément
si et seulement si ilétait
decotype q-Rade-
macher pour un Nous allons
généraliser
cesdéfinitions
et ces résul- tats.Définition :
Nous dirons que T est detype
Rademacher si la suite de nombresréels
tend vers 0
lorsque
n tend vers l’infini.Nous dirons que T est de
cotype
Rademacher si la suite de nombresréels
tend vers l’infini
lorsque
n tend vers l’infini.Il est clair que si un
opérateur
est detype p-Rademacher
pour unpE ]1,2],
il est de
type Rademacher,
et que s’il est decotype q-Rademacher
pour unqE [2,+w[,
il est decotype
Rademacher.Nous avons
défini
dans[2]
lafinie-représentabilité
d’unopéra-
teur
T1 : E -F dans
T. Onvérifiée
facilementqu’avec
cettedéfinition,
le
type
et lecotype
Rademacher sont dessuper-propriétés :
si T les pos-sède,
toutopérateur qui
y est finimentreprésentable
lespossède
aussi.Remarque :
Si l’on pose ,pour les suites
a(p) n ( T )
tendent vers 0 si et seulement sia (T)
(
. n ntend vers
0,
, etal (T)
tendent vers l’infini si et seulement sia’(T)
n
( )
t d t sn
tend vers l’infini : sur les variables de Rademacher les moments de tous ordres sont
équivalents,
ainsiqu’il résulte
d’unthéorème
de J.P. Kahane.,
Les
définitions,que
nous avonsdonnées permettent d’étendre
uncertain nombre de
résultats
connus pour lesopérateurs
detype
p et decotype
q.Proposition
1 : Si T est detype Rademacher,
sontransposé
est decotype
Rademacher.
Démonstration :
Nous allons montrerqui
prouvera notreproposition.
t
’
Soient
n E:N E
F’ 1 des formeslinéaires
avecIltT SillEt
=1,
i =1, ... ,n.
Soit £>0. Onpeut
trouverx , ... , x E E ,
avecVI-VII.5
Ce
qui
prouve notre assertion.Le cas des
opérateurs
detype
Rademacherà
valeurs dans un espaceL1
estparticulièrement simple ;
laproposition
ci-dessousgénéralise
unrésultat
de B.Maurey [8]
:proposition
2 : SiT, à
valeurs dans un espace(où Fi
est une pro-babilité),
est detype Rademacher,
il se factorise par un espace d’Orliczoù y
est une fonction d’Orlicz avec~ /
oo s(Ceci signifie
que 1.’ onpeut
trouver unopérateur
S :E -+ L Cf
tel queS
si i estl’injection
deLy
dansL 1.)
Dêmonstration :
Il suffit pourétablir
cerésultat
de prouver que T est faiblementcompact. Or,
s’il nel’était
pas, onpourrait, d’après
Kadecet
Peyezynski [7J,
trouver dans E une suitebornée
dontl’image
par T soitéquivalente à
la basecanonique de ~ 1.
Il est alors facile devérifier
quean(T)
nepeut
tendre vers0,
et T n’est donc pas detype
Rademacher.Nous verrons
plus
loin que laréciproque
de cetteproposition
est vraie : si un
opérateur à
valeur dansL 1(n,Fi)
se factorise par etl’injection
deLy
dansLil
est detype
Rade-marcher.
Il
résulte
de laproposition
que nous venonsd’établir
que, pourun
opérateur à
valeurs dansL 1
être detype
Rademacheréquivaut à
être
uniformément convexifiant,
au sens que nous avonsdéfini
dans[il.
Remarque :
i Onpeut
démontrer que, y si T est detype Rademacher,
il existeune fonction d’Orlicz
BjJ,
avec4, (t)
croissanteet 2013-2013 0 t-40,
telle que Tt t ’ q
soit de
type
.-Rademacher,
en ce sens que, pour toute suite(x )
depoints
n
de E :
Un
résultat analogue peut
être établi pour lecotype.
§
2. STRUCTURESHOMOTHETIQUES
DANS DEUX ESPACES DE BANACHDéfinition :
Nous dirons que les espaces E et Fpossèdent
desÎ 1 liés
(n)
par T si l’on
peut
trouver uneconstante 0
telle que, y pour tout toutn E N ,
il existe despoints E,
avec, y pour toute suite descalaires :
Nous dirons de même que E et F
possèdent
des,2°° n liés
par T sil’ on
peut
trouver une constante e telle que, pourtout c > 0,
tout yil existe des
points xl,...,xn
dansE,
avec, pour toute suite de scalaires.
Il est clair que si T est
l’identité
d’un espace, cesdéfinitions
serédui-
sent au fait quel’espace
contient1 1
oueco uniformément.
(n) (n)
Remarque :
Lesdéfinitions
ci-dessussignifient
que lamultiplication
par
e, dans Y,
ou deaeoo
danslm,
est finimentreprésentable
dansT,
au sens de
[2].
Pour
simplifier
lesnotations,
nous poseronsdésormais Ixl
=ttTxt)
))x))== llxll,,
Nous supposerons cequi
n’est en rien une restriction.Lemme 1 : S’il existe un nombre 0 tel que, pour tout
c>0,
toutnE IN
on
puisse
trouver dans E despoints
Y avec pour toute suitede scalaires :
VI-VII.7
E et F
possèdent
des(n) liés
par ToDémonstration
1 Ondéduit
de(5)
queun ultrafiltre non trivial sur 9 et
considérons
lesultrapuissances
-
E E
IN/U
. - F 0::F
-N/U (on
pourra parexemple
voir dans[11]
lesdéfinitions
et lespremières propriétés
de cesultrapuissances).
Il est clair quel’opé-
rateur T se
prolonge
en unopérateur T,
de E dansF,
et nous avonsdémontré
dans
[2]
queT étai t
finimentreprésentable
dans T.où . .
avec
c/n,
ou
x
avec ePour toute suite de scalaires
(ai),
on a iD’après
un lemme de RoC.James ([6]=
lemme2.1)~
onpeut
trouver une cons-tante
C, et,
pour toutr,> 0,
une suite croissanted’entiers,
descoefficients
a. ~ i~p. ~ j -1~2~...~
p avec étels que si l’on pose , on
ait,
pour toute suitei
de scalaires
(6.)
-.i
Par
ailleurs, puisque
les coefficientsai,
Ji :::; P j + 1 vérifient
(6),
on a encore- {"’" -
En utilisant le fait que
T,
de E dansF,
est finimentreprésentable
dansT,
on obtient le
résultat
voulu,,Lemme 2 : S’ il existe un nombre 0 tel que, pour tout E > 0 et tout
nE N ,
. t d E d ’ t
(n) (n)
t t .t
on
puisse
trouver dans E despoints
; avec pour toute suite de scalairesal,oe.,an ’
Yles espaces E et F contiennent des
£(n) liés
par ToDémonstration :
Ce lemme s’obtient de la mêmemanière
que leprécédent :
on construit dans E une suite infinie de
points (x.)
avec i1
et ,
en utilisant un autre lemme de RC. a James([6Jy
9 lemme2o2)
onpeut
trou-ver une constante C
et,
9 pourtout c > 0,
J une suite depoint s
y. , avecn -
, _
et l’on en
déduit
lerésultat gràce à
lafinie-représentabilité
de T dans T.Nous allons maintenant
établir
lerésultat principal
de ce para-graphe :
Théorème
1 : T est detype
Rademacher si et seulement si E et F ne con-tiennent pas de
1 1 (n)
liés par T.VI-VII.9
Démonstration :
Il est clair sur ladéfinition
que si E et F contiennent des21 liés
parT,
celui-ci nepeut
être detype
Rademacher. Il nous suf-(n)
’fira donc
d’établir l’implication
inverse.Nous supposons donc que les nombres
an
ne tendent pas vers 0.Soit 0= lim sup a n ; on a 8 > o0
Lemme 3 : Pour tous
n,kE R ,
on a oDémonstration :
Notons A » l’ensemble des entiers Soient nk vecteurs de E. ° On a :Il
On
peut
donc trouver un nombret o E ~0,1]
pourlequel
Si l’on pose 1 on obtient
d’où
l’ondéduit
lerésultat annoncé.
Lemme 4 : Pour tout n, on a n
Démonstration :
Soit £ > 04>Puisque 0-=Iim
sup an, n onpeut
trouver unesuite d’entiers
J
, telle quea (1-£) 8 :v- j E :N .
Enoutre,
on choisitj -, 00 n.
j 0
assezgrand
pour que a n.J
Soit m l’un des entiers n., et soit r m. Si
xl,...,xm
sont desj 1 m
vecteurs de norme au
plus égale à
1 :et on aura
dès
queet donc a fortiori
dès
queSoit maintenant n un entier
quelconque
et choisissonsm >_ n .
EnES
divisant m par n, on obtientm = nk + r,
r _ n, et donc 0 On a donc :et,
yd’après
le lemme3,
yOn en
déduit
que cequi
prouve notre lemme. Il enrésulte évidemment
que la suite(a )
converge vers 6.n
Posons maintenant
Il est clair que
b s: a , :v-
n.Lemme 5 : Si n, on a
Démonstrati on : Soient T>0
etdonnés,
soientky .
Commepré-
cédemment
notons A . l’ ensemble des entiers pour JOn
po seN = n ae
Il Choisissonsk 0
tel que siPour k et ae choisis avec y on
peut, puisque
trouver Nk vecteursei ,
avec etet
puisque
oy on auraVI-VII.11
On utilise le sous-lemme
suivant,
dont la démonstration estimmédiate
iSous-lemme i Si sont des variables
aléatoires indépendantes
avec
et si C , on
peut,,
pourtout ô > 0
1 trouver un nombre tel que si on aitRevenons à
ladémonstration
de notre lemmeo o- 1 W . ,
°
J
On a E f. J
(l4-in)o ;
’ onpeut
donc trouver un nombre N o o et un ensemble0 ,
,Q
de mesure au moins
égale à
tels queChoisissons £ assez
grand
pour que N-a n,~ >_ N 0
0 On a :et done
On
peut
donc trouver unpoint t o
dans 0Q
tel que, 9 si l’on poseon ait : t
et,
y pourSoit maintenant
Ba
l’ensemble des entiers pouret il existe donc
so
tel que, enposant y a = y a (s0),
on aitavec 1 pour a =
1,...,n.
oPar
ailleurs,
on ad’après (7)
dès
que l’on a choisi 1 assezgrand
pour quen N
0o o
De
(8)
ondéduit
Il Il en
résulte
queb n
¿ e, cequi
établit
notre lemme.Démonstration
«Considérons,
commeprécédemment,les
ensembles A.= pour Jj = 1,...,n.
Onpeut,
pourchaque j,
trouver un choix designes
e.,i J
pour
lequel
Posons
VI-VII.13
déduit
par unargument standard,
pour toute suitealo..an
de scalaires :avec
On est alors dans les conditions
d’applications
du lemme1,
cequi achève
notre
démonstration.
correspondant
Nous allons maintenant
établir
lerésultat/pour
lecotype.
Théorème
2 : T est decotype
Rademacher si et seulement si E et F n’ont pas delm (n) liés
par T .Démonstration :
1 On suppose donc que la suite a’ ne tend pas vers l’infi-n
ni. Comme dans la
démonstration précédente,
nous allons voirqu’elle
estconvergente.
Lemme 7 : a’ est une suite croissante.
201320132013201320132013
n
Démonstration :
SoitE> 0 ;
9 onpeut
trouver x ,.o.,x , y avec et1 n 1
Lemme 8 : Si a sont des vecteurs dans un espace de
Banach,
on a :
Démonstration :
On aRevenons
à
ladémonstration
duthéorème
2. Ilrésulte évidemment
du lemme 7 que la suite a’ estconvergente ;
soit M=lim a’ *n n
n-aJ
Soit e>0,
etn E:N donnés.
e Onpeut
trouverko tel
queSoit ;,
=nk
* Onpeut
trouverK tel
queOn choisit
KàK ,
et on pose N = K+, .o
On choisit N vecteurs avec
1
Si l’on pose
On a
et, d’après
le lemme8,
pour tout s :Il en
résulte
que pour tout s :VI-VII.15
Et comme par ailleurs on a
on obtient
On montre exactement de la même
façon
queJ
où A. désigne,
commeprécëdemment,
l’ensemble des entiersJ
tComme
1 A1 1 = k,
on a aussiLemme 9 : Pour
chaque jx l,..o,n,
onpeut
trouver un choix designes
(e.).EA ’
. pourlequel
on asimultanément
i 11
J.Démonstration :
1)
Soit a > 0. Cherchons laplus petite
valeur quepeut prendre
apour ue pour au moins
2k-1
choix designes
F-i, on aitp q
1
Il
Si
ao
est cettevaleur,
on aura,d’après (11)
et(12)
:et donc
Par
conséquent,
sia = M( 1-4e) ,
9 on est sûr queplus
de2k-l
choix designes
une valeur
supérieure à
a.2)
On sait que Il y a au moins2k-l
choix designes
pourlesquels
Eneffet,
si sontchoisis,
ou bienci,
ou bien-E1
conviennent : si l’on aà
la foisalors
jx j 1~
cequi
est contraireà l’hypothèse.
Il est donc clair
qu’il
existe un choix designes
satisfaisantà
la foisà 1)
et2).
Revenons
à
ladémonstration
de notrethéorème. Pour j~
posons y.= E s. xiy
où
les(E.). A
sontdonnés
par le lemme 9. On aJ 1 1
1 J
.1E .
Jet donc si l’on pose
on obtient :
On
déduit
alors de(13)
et(14)
par desarguments
standard 1et le lemme 2
permet
d’achever ladémonstration
duthéorème.
Propositi on
3 : T est detype
Rademacher si et seulement si sontranspo->
sé
est aussi detype
Rademacher.Démonstration :
Si T n’est pas detype Rademacher,
E et F contiennent1 liés
. copar
T,
et onpeut
donc trouverdes ae (2n)
dans desquotients
(2 ) (2 )
VI-VII.17
de E’ et
F’, liés
parl’opérateur déduit
de~’T
par passageà
cesquotients.
Mais
,21
seplonge isométriquement dans aeoo (au
moyen dusystème
de Ra-(n)
1
(2 n)
demacher) ;
en relevantà
E’ et F’ ces1
1 on obtient dans E’ et F’ desî1 liés
par T.Réciproquement,
y sitT
n’est pas detype Rademacher,
~ onpeut
trou-ver dans E’ et F’
des
n
liés
partT
et doncdes tOO
n dans desquotients
(2n)
(2 ) (2)
de E et
F, liés
parl’opérateur déduit
de T parpassage à
cesquotients.
Ces
A
contiennent des,~ 1 9
que l’onrelève à
E et F endes Î 1 liés
(2n) ) (n) (n)
par T a
Corollaire : Si un
opérateur
est detype Rademacher,
il est aussi decotype
Rademacher.’ En
effet,
si T n’est pas decotype Rademacher,
onpeut
trouverdans E et F des
aeoo
liés parT,
et doncdes î 1
liés parT,
et celui-cri(2n) (n)
n’est pas de
type
Rademacher.Il est clair au vu des
propositions précédentes
que l’ensemble desopérateurs
detype
Rademacher constitue unidéal d°opérateurs
ï onvérifie
facilement que cetidéal
est fermé pour la normed’opérateurs,,
Ilcontient les
opérateurs p-sommants (à
cause de la factorisation dePietsch),
mais est distinct de
l’idéal
desopérateurs
faiblementcompacts
ù onsait, d’après
unexemple
de R.C.James, qu’il
existe un espace B-convexe nonréflexif (et
sonidentité
est donc detype
Rademacher sans etre faiblementcompacte).
Un autreexemple
estl’injection
del’espace £1
dansl’espace
Sdes
séries convergentes, qui
est detype 2-Rademacher,
mais n’est pas fai- blementcompacte. Inversement,
il est facile de trouver des espaces réfle- xifsqui
contiennentî 1 (n) uniformément ;
leuridentité
sera faiblementcompacte
sans être detype
Rademacher.Nous allons maintenant
montrer,
pour lesopérateurs
detype
Ra-demacher,
unrésultat
sur la "loi forte desgrands
nombres"qui
est l’ana-logue
de celuidémontré
par A. Beck[4]
pour les espaces B-convexes.Théorème
3 : T est detype
Rademacher si et seulementsi,
pour toute suiteXl,X2’..o,
de variablesaléatoires/centrées définies
sur un espaceindépendantes
(o,p), à
valeurs dans E etvérifiant,
pour un p> 1 :on a
Démonstration :
iLemme 10 : Si T est de
type Rademacher,
pour toute suite(x )
n depoints
de la boule
unité
deE, pour presque tout
choix designes (cn),
on a : iDémonstration
du lemme s Soitk E
N 0 On a 1On
applique
la loi forte desgrands
nombres aux variables scalairesJ IlTyj 11,
9qui
sontindépendantes centrées bornées
o On a donc :et donc
Or
et donc
d’où
l’ondéduit, puisque
T est detype Rademacher,
ce
qui
prouve le lemme.VI-VII.19
On
déduit
du lemme que, pour toute suite de variablesaléatoires symétriques
bornées (Xn ),
on aOn va maintenant montrer
qu’on a (15)
pour toute suite de variablesaléa
toirescentrées indépendantes, vérifiant,
pour un p>1,
Pour tout
C ~ o ~
on pose : 1avec
Yk = X,
siBBXk Il
~C,
0 sinon. oLes
~’k
sont des variablesindépendantes bornées,
o On lessymétrie
enposant
a et on obtient ainsi des variables
indépendantes symétriques bornées
e on endéduit :
c*est-à-dire
Puisque
les sontbornées,
on obtientet donc
Mais on a et donc
Par
ailleurs,
on a 1et,
yd’après
la loi scalaire desgrands
nombres 1car est une suite de variables
aléatoires centrées ayant
un moment d’ordre p. On a donc . 1
Soit
Soit maintenant e>0. Choisissons C assez
grand
pour que*
aura
D’après (16),
y onpeut
trouvern
tel que sinà nOY
o
n oet donc
et finalement ~
qui
prouve notreproposition.
Réciproquement,
si T n’est pas detype Rademacher,
E et F con- tiennent des11 liés
parT,
et on utilise une construction de ABeck,
(n)
VI-VII.21
rappelée
dans[9,
propm1
7], n pour
construire ! une suite depoints (x n ),
bor-née
dansE,
telle que - n1 I c. (t)x. I dt
ne tende pas vers 0lorsque
iJ l i 1
la suite
(e (t)x )
ne satisfait alors pas la conclusion duthéorème.
n n ’
Une
question
naturelle est celle de savoir si lesopérateurs
que nous avons introduits
possèdent
la"propriété
de factorisation" ; parexemple,
si T est detype Rademacher,
se factorise-t-il par un espace detype
Rademacher ?
L’exemple
suivant montre que laréponse
estnégativee
Soit p
une fonction d’Orlicz avec-
t(par (
pexemple
pt ( 1 + Log( 1+t)) )
Onvérifie aisément,
parexemple
enadaptant l’argument
que nous avons
donné
dans[1],
que et n’ont pasde
1 (n) homothétiques : l’injection
deL
dansL1
est donc detype
Rade-macher.
Cependant,
tous les espacesintermédiaires
entreLy
etLl
1contien-
nent, 1 uniformément :
unopérateur
detype
Rademacher ne se factorise(n)
pdonc pas
nécessairement
par un espace B-convexe.Nous allons voir que, par
contre,
la classe desopérateurs qui
"ne contiennent
possède
lapropriété
de factorisation : i un telopérateur
se factorise par un espacequi
ne contientpas i 1
c Comme pour laréflexivité (voir [1]),
lerésultat
sera obtenu dans le cadre des espa-ces
d’Interpolation.
§
3. OPERATEURS DE TYPE RADEMACHER ET ESPACES D’INTERPOLATION11 i p1 i
Soient
Ao
etA1
deux espaces deBanach ;
9 nousdésignons
parA =
l’espace d’Interpolation
de Lions-Peetre deparamètres
9 et p.Nous renvoyons par
exemple à [1]
pour un brefrésumé
desdéfinitions
etpremières propriétés
de ces espaces.Pour le
théorème qui suit,
nous supposonsqu’entre A®
etA 1
exis-te une
injection
continuei ;
nous dirons alors queAo
etAl
contiennentdes 11 homothétiques
si l’onpeut
trouver dansA
une suitebornée
"
o n
équivalente à
la basecanonique de e 1,
dontl’image
par i est aussiéqui-
valente
à
la basecanonique de 1
oRemarquons
que l’ondéduit
alors d’un lemme de oJames, déjà
utilisé
auparagraphe précédent,
que l’onpeut
trouver un nombre91,
telque, pour tout
e>0~
il existe une suite depoints (x ) E"IBT
dansAo,
avec,pour toute suite de scalaires Y
.L
Théorème
4 1 SoientA
yA1
deux espaces entrelesquels
existe uneinjec-
tion continue ic Les espaces
(0Q le
contiennent un. a 1 .
’
.. 1
sous-espace
isomorphe £
si et seulement siAo
etA 1
contiennentdes ael
homothétiques.
Démonstrat~ion :
1 Il est clair que siA o
etA 1
contiennentdes î 1 homothé-
tiques,
Acontient i
Pourdémontrer
laréciproque,
on utilise lesrésul-
tats suivantes -,
- A
contient î
si et seulement si la boule de A n’est passéquentielle-
ment relativement
compacte
dans A" pour latopologie c(A",A’) :
c’est uneconséquence
d’unrésultat
de H o P a Rosenthal~ La boule de A est
séquentiellement
relativementcompacte
dans A"pour
c(A",A.1)
si et seulement sii(A )
estséquentiellement
relativemento
compact
dansA"
pour Cerésultat
aété démontré
parDavis-Figiel- Johnson-Peczynski
pourl’espace
Yqu’ils
construisent dans[5] ;
le lemmeque nous avons
démontré
dans~1~
etdéjà
utilisé pour laréflexivité
per- met d’obtenir le mêmerésultat
pour les espacesd’Interpolation considérés.
On
peut donc,
si Acontient ;21,
trouver une suite(x ) k kEN
dansla boule de
A ,
dont aucune sous-suite ne converge dans A"o 1 1 1
Encore
d’après
H.PaRosenthal,
la suite(xk)
admet une sous-suiteéquiva-
lente dans
A 1 à
la basecanonique de 1 1;
’puisqu’elle
estbornée
dansA ,
yelle y est aussi
équivalente à
la basecanonique de ael.
Nous allons maintenant nous
intéresser
auproblème
suivant :soient
(A®,A 1 ), (B JB1)
deuxcouples d’espaces
deBanach,
T unopérateur
linéaire
continu deAo
dansBo
et deA1 dans Bl. Quand
T est-il detype
Rademacher de
(A o ,A) 1 S, P
dans Comme dans le cas desopérateurs
uniformément
convexifiants([1], chapo III,
prop.2),
nous obtenons seule-ment une condition
suffisante, qui
est que T soit detype
Rademacher oubien de A dans
Bo
Q ou bien deA 1
dans B 1 . e Nous allonsétablir
unrésul-
o o 1 1tat
prél imi.naire :
VI-VII.23
Proposition
4 : T est detype
Rademacher de E dans F si et seulement si il l’est deLP(E)
dansLp(F) ,
pour1 P 000
Démonstration : Considérons
les nombresIl est clair que
a (p) (T) - a(p) (T).
Admettonsprovisoirement
que nous ayons Il est q en
( ) _
n
( )
m p q ymontré l’équivalence :
Soient des
éléments
deLP(E).
Pour tout w, onpeut
écrireet donc
Par
conséquent,
si l’on note T l’extension de Tà LP(E),
on a(p) - (p)
-a n T
=a n T
etT
est detype
Rademacher si et seulement si T 1 ’est.n n
t ),
ypComme il est
évident qu’inversement,
si T est detype
Rademacherde
LP(E)
dansLP(F),
T est detype
Rademacher de E dansF,
il nous resteà
montrerl’équivalence annoncée
en(17)0
Lemme 11 :
Démonstration
s Il nous suffira de montrer que, enposant à
nouveauPour soient tous non
nul s,
avecConsidérons
les ensembles :pour
k:= Oyly2y ...
Les ensembles
Nk
sont vides siPour j E Nk
Y onpeut écrire :
et donc
On va maintenant estimer
et
donc,
si endésignant
par lapartie entière
11, Par
ailleurs,
on aévidemment lN 1 s
n vka p
0Il est facile de voir que la suite
(n a )
est une suite crois-n
sante. On a donc :
et par
conséquent
VI-VII.25
trer que
Soit maintenant
e>0 ;
9 choisissonsk 0
pour queet
no
pour queet donc
I n--~0,
9 cequi achève
1 a preuve de notreproposit ion
0Théorème
5 : Soient(Ao,A1),
deuxcouples d’espaces
de Banachet T un
opérateur
deAo
dansBo
et deA1
dansBia
0 Si T est detype
Rade-macher de
Ao
dansBo
9 il est detype
Rademacher de dans, si
06 1,
etDémonstration : Rappelons
que pardéfinition
où
l’infinimumporte
sur toutes les fonctionsu(t)
telles que etSi
sont deux nombresréels
avec-
Soit E > 0, et
soientx,..,x des
vecteurs de A avecIBxi Il S
1 t> Onpeut
trou-ver des
représentations x.(t)
1 telles queOn
peut écrire,
yd’après
une formule de Lions-Peetre(voir [1] chap. III)
et donc
D’après
laproposition 4.
T est detype
Rademacher deLp(A )
dans ’o 0 on
peut
donc trouver un nombre N tel que pournàN,
on aitet donc
montre que
notre
proposition.
Corollaire 1 ~ Les espaces
(0@ly
sont B-convexes siAo
ouA 1
est B-convexe(cela résultait déjà
de[3J
pour certains d’entreeux)e
.,Corollaire 2 ~ Si i est une
injection
continue detype
Rademacher deAo
dans
Al ’ 1
elle est aussi detype
Rademacher de(A
dans(A O ,A ) 1 o
1 c, q , sie 0,
ou p > q cBIBLIOGRAPHIE
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