HAL Id: jpa-00206828
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Submitted on 1 Jan 1969
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Apport de la diffusion Rayleigh dépolarisée et des techniques de mesure de l’anisotropie optique a la détermination du paramètre de corrélation angulaire
intermoléculaire des liquides
J.R. Lalanne
To cite this version:
J.R. Lalanne. Apport de la diffusion Rayleigh dépolarisée et des techniques de mesure de l’anisotropie
optique a la détermination du paramètre de corrélation angulaire intermoléculaire des liquides. Journal
de Physique, 1969, 30 (8-9), pp.643-653. �10.1051/jphys:01969003008-9064300�. �jpa-00206828�
APPORT
DE LA DIFFUSIONRAYLEIGH DÉPOLARISÉE
ET DES
TECHNIQUES
DE MESURE DEL’ANISOTROPIE OPTIQUE
A LA
DÉTERMINATION
DUPARAMÈTRE
DE
CORRÉLATION ANGULAIRE INTERMOLÉCULAIRE
DESLIQUIDES
Par
J.
R.LALANNE,
Centre de Recherches du C.N.R.S. Paul-Pascal, 33-Pessac.
(Reçu
le 17 avril 1969, rivisd le 13 mai1969.)
Résumé. 2014 Le traitement en théorie
quantique
deschamps
de lacomposante isotrope
de la diffusion
Rayleigh
est étendu au cas de lapartie anisotrope.
La section efficaceanisotrope
s’avère, comme enphysique classique, proportionnelle
àl’anisotropie optique
moléculaire.Une confrontation bien choisie
liquide/solution
permet une meilleure détermination duparamètre
de corrélationangulaire
et conduit à desrenseignements importants
concernantl’ordre à courte distance dans les
liquides.
L’accord avec les données récentes de laspectro- scopie
X est satisfaisant.Abstract. 2014 Quantum theory of
Rayleigh scattering isotropic component
is extended toanisotropic
case. Theanisotropic
cross-section is shown to be as in classicalphysics,
propor- tional to molecularoptical anisotropy.
An
adequate comparison
betweenliquid
and solution allows a better determination ofangular
correlationparameter
andgives interesting
information of short range order inliquids.
A
good
agreement is found with modern X raysinvestigations.
A. Introduction. - I1 est
possible
dedéfinir,
apartir
du tenseur de
polarisabilit6 optique
mol6culaire[oc],
un terme d’anisotropie y2 - 1 Y (,XXX-7yy)2
que2 x,
Y, Z1’experience
a montre etre tres sensible a 1’environ-nement mol6culaire et dont 1’etude
peut,
par cons6- quent, donner desrenseignements precis
sur l’ordre àcourte distance existant dans les
liquides.
Pluspr6ci- s6ment,
nous montreronsqu’une comparaison judi-
cieuse entre les
anisotropies
mol6culaires duliquide
pur et de certaines de ses solutions conduit a la d6ter-
mination du
parametre
de correlationangulaire JA,
dont nous d6taillerons
plus
loin lecalcul,
etqui
renddirectement
compte
desangles
faits par les axesprincipaux
depolarisabilit6 optique
des molecules eninteraction au sein des
liquides.
Depuis quelques ann6es,
des chercheurs ontpubli6
les
premieres
valeurs duparametre JA
pourquelques liquides.
Le tableau Iprecise
les valeurs obtenues pour le benzene etrappelle
lestechniques
de determination utilisees.La
divergence
de ces résultats estfrappante
etTABLEAU I
Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01969003008-9064300
suffirait a condamner toute
investigation
des orien- tationsprivil6gi6es
au sein desliquides
a uneepoque
ou :
- Certaines
applications
des ondes laser de hauteenergie permettent
de nouvelles determinationsexperimentales
del’anisotropie optique,
et parconsequent
fournissent de nouvelles sources derenseignements
sur l’ordre intermoléculaire. 11s’agit
des mesures :- de la
birefringence
induite par les ondes laserdeclenchees;
- de la
puissance critique
assurant leur auto-focalisation ;
- de la
dépolarisation qui
accompagne leur interaction avec la matiere.- Le
d6veloppement
del’optique
non lin6aire n6ces- site desrenseignements precis
sur l’ordre a courtedistance dans les
liquides.
- Les
premiers
modelesapprofondis
rendant compte des orientations mol6culaires au sein desliquides
sont
proposes
par lesspectroscopistes
X etappellent
des verifications dont une
pourrait
etrejustement
trouv6e dans la determination des correlations d’orientation par les
techniques
del’optique
moderne.
Ces raisons nous ont
persuade
de la necessite d’une mise aupoint
dans ce domaine et nous ont conduit àproposer une nouvelle m6thode de determination du
parametre JA, s’appuyant,
d’unepart,
sur une meil- leure connaissance desph6nom6nes
fondamentaux influant sur1’anisotropie
« apparente » de la moleculeau sein du
liquide
et, d’autre part, sur unetechnique
de determination directe de
1’anisotropie optique
quenous avons
perfectionn6e
en utilisant les ondes laseret certains de leurs
harmoniques.
Ils’agit
de la mesurerelative directe de la
composante d6polaris6e
de ladiffusion
Rayleigh.
Apr6s quelques rappels theoriques
concernant la demonstration de laproportionnalité
existant entre lapuissance
«anisotrope » Rayleigh
diffus6e et le termed’anisotropie y2,
nous d6crirons sommairement nosdifferentes realisations
experimentales
et r6sumeronsles resultats obtenus. Nous nous livrerons ensuite a une
etude
critique approfondie
des determinationspossibles
du
parametre JA
etpr6ciserons
notreapport
en ce domaine.B.
Rappels thdoriques.
- Consid6rons un volume diffusantunite,
constitue par N mol6cules. En l’absence deperturbation,
ces molecules sont toutes sur 1’etat fondamental n. A l’instant t =0,
un flux dephotons
incidents
i, d’énergie hv,
de vecteur d’ondeki polarises
suivant
Oz (ei I Oz),
tombe sur le volume diffusant.L’expérience
montrequ’il
y a diffusion dephotons
d.Intéressons-nous
simplement
auxphotons
diffusessuivant
Oy (kd II Oy)
et depolarisation
ed.L’anisotropie
des diffuseurs fait que ei et ed ne sont pas
parall6les.
FIG. 1.
On
appelle
composanted6polaris6e
lacomposante
de ed situ6e dans leplan xOy.
Laphysique classique
montre que cette composante est
engendr6e
par les fluctuations d’orientation des molecules etqu’elle
estdirectement
proportionnelle
a1’anisotropie optique
mol6culaire
[5].
Nous r6sumerons en
appendice
le calcul en th6oriequantique
deschamps
de cettecomposante d6polaris6e Rayleigh.
Nous avonsgeneralise grace
a certains calculs de moyenne de Kielich[6]
le traitementquantique
dela
composante isotrope rapporté
par Ditchburn[7].
L’expression
definitive de la section 6 de diffusionest alors :
dP
e
represente
1’eclairementincident, dO
l’intensité lumi-di2
neuse
rayonn6e
dans1’angle
solidedQ,
À lalongueur d’onde,
N le nombre de diffuseurs incoh6rents par unite de volume.L’anisotropie optique
mol6culaireapparait
dans larelation
(1) par 1’expression (2) :
e et h sont bien entendu la
charge electronique
et laconstante de
Planck, v
est lafrequence
de l’ondeincidente,
v.. et r nmrespectivement
lafrequence
et lemoment de la transition m -- n. Il est a noter que :
- ce resultat est valable
quelle
que soit lapolarisation
de la lumi6re
incidente,
- sa validite se limite aux cas pour
lesquels :
ou
AX..
est lalargeur
a mi-hauteur de la transi-tion m - n,
- il suppose l’incoh6rence des diffuseurs et devra etre modifie pour rendre compte des
phénomènes
dediffusion dans les milieux denses.
La relation 6tablie en th6orie
quantique
deschamps
est bien entendu
identique
a celle obtenue enphysique classique,
mais elles’appuie
sur un modele d’interac- tionphoton-molecule,
vraisemblablementbeaucoup plus rapproche
de la realite.Il
s’agit
la d’une des m6thodes lesplus simples
dedetermination de
l’anisotropie optique.
Les effets Kerret
Cotton-Mouton, employ6s
a ceteffet,
sont en effetd’interprétation beaucoup plus
difficile et les mod6lesqui
en rendent compte sont actuellement enpleine
evolution.
Nous allons maintenant d6crire sommairement les differentes realisations
experimentales
que nous avons utilis6es pour determiner lesanisotropies optiques
mol6culaires et
rappeler
les resultats obtenus.C.
Techniques expdrimentales.
- La difficulté desmesures de la
composante d6polaris6e Rayleigh
nousa conduit a
multiplier
et a diversifier au maximum nosrealisations
experimentales.
Nous avons utilise deuxtypes
dedeterminations,
totalement differentes.1. MESURES RELATIVES STATIQUES A FAIBLE ECLAI-
REMENT INCIDENT
[8], [9].
- Deux montages(fig.
2et 2
a)
ont ete utilises. Le montage no 2 utilise un arc OSHRAM HBO200,
choisi en raison de saponctua-
lit6. Un choix de filtres permet l’isolement des radia- tions 4 354k
et 5 461k.
Le tubephotomultiplicateur
utilise est un
radiotechnique
56 AVP. Le montage no 2 b utilise la transition delongueur
d’onde 6 328A
d’un laser He-Ne de faiblepuissance r6gl6
en T.E.M. 00.La cellule de mesure est
plac6e;h
l’int6rieur de la caviteP6rot-Fabry
et b6n6ficie d’unepuissance
incidenteFIG. 2. - Determination relative
statique
par m6thode de zero :Longueur
d’onde d’6tude, 4 354 A et 5 461 A.FIG. 2 a. - Determination relative
statique
par m6thode de zero :Longueur
d’onde d’6tude, 6 328 A.d’environ 300 mW. La detection est effectuée par un tube
Radiotechnique
XP 1002. I1s’agit
en fait dev6ritables balances
optiques,
tresfidèles, permettant
des determinations aisees et conduisant a des valeursd’anisotropie optique
connues avec uneimprecision
ned6passant
pas 1%.
2. MESURES RELATIVES IMPULSIONNELLES A FORT
ECLAIREMENT INCIDENT
[10], [11].
- Deux montages( fig.
3 et 3a)
ont eteutilisés, permettant 1’emploi
delongueurs
d’onde d’6tude rouge(6
943A)
et ultra-FIG. 3. - Determination relative
dynamique :
Longueur
d’onde d’6tude, 6 943 A.FIG. 3 a. - Determination relative
dynamique : Longueur
d’onde d’6tude, 3 471 A.violette
(3
471A).
Lepremier harmonique
de l’ondelaser est
engendr6
au sein d’un cristald’orthophosphate monopotassique,
taille pour nous par la SocieteQuartz
et
Silice,
et orient6 afin d’assurer1’6galit6
des indicesoptiques
ordinaire(onde fondamentale)
et extraor-dinaire
(onde harmonique).
L’6clairement incident des ondes laser est
ajust6
aun niveau tel
qu’aucun phenomene parasite
stimule(Raman, Brillouin, Rayleigh)
n’estengendr6
dans noscellules de mesure. De
plus,
und6poussi6rage
tressoign6
permet 1’elimination duclaquage di6lectrique
tres souvent detecte dans des
experiences
de cetype.
Les
impulsions
incidente et diffus6e sontenregistr6es
simultan6ment au moyen d’une
electronique rapide.
L’adaptation d’imp6dance
-quand
elle est n6ces-saire - est effectuée par des transistors a effet de
champ
a
temps
de montee r6duit.L’enregistrement
est effectu6sur film
polaroid
10 000 ASAgrace
a unoscilloscope
double canon Fairchild 777 100 MHz.
L’imprecision
moyenne affectant
plusieurs
dizaines de determinations relatives a un memecompose
estcomprise
entre 5et 10
%.
Dans les deux
types
de mesures, des filtres interf6ren- tiels isolent lesfréquences
excitatrices et contribuent a 1’elimination de la lumi6reparasite.
Lessyst6mes
dedetection de la
composante d6polaris6e comportent
plusieurs prismes
deglazebrook sp6cialement adaptes
aux
longueurs
d’onde d’6tude(variation
desangles
detaille et de la substance de
collage
avec lalongueur d’onde).
La reduction
progressive
de la lumiereparasite
dansles differents montages conduit a une
augmentation
continue des rapports
d’anisotropie
entrecomposes
fortement et faiblement
anisotropes.
Elle invalide lesmesures anciennes des facteurs de
dépolarisation
et, parconsequent,
les valeurs absolues desanisotropies.
Certains de nos travaux ant6rieurs
[9], [10], [11]
rapportent des valeurs
d’anisotropies
mesur6es enchoisissant pour base
1’anisotropie optique
ducyclo-
hexane
y2
=1,98 A6
a 5 461A,
d6termin6e àpartir :
- de la valeur de la constante de L.
Rayleigh
dubenzene
[12] :
- de la mesure du
rapport Rc/Rb == 0,271 [13],
- de la valeur p =
0,056
du facteur dedépolarisation
du
cyclohexane [13].
Les
anisotropies
des autrescomposes
sont alorsdonn6es
apr6s
mesure directe du rapport des intensitésd6polaris6es
diffus6es.Or,
la valeur(p cyclohexane # 0,056)
du facteurde
dépolarisation
ducyclohexane 6tant,
de par sapetitesse, beaucoup plus suspecte
que la valeur corres-pondante
du benzene(p benzène # 0,42),
nouspr6f6-
rerons d6sormais
rapporter
toutes nos mesures à1’anisotropie optique
du benzeneprise
pour base.Les resultats
obtenus,
relatifs acinq composes
orga-niques
courants, sont donn6s dans le tableau II.Le tableau II
renseigne
sur ladispersion
de I’aniso-tropie optique.
Peuimportante
dans le cas des quatrecomposes paraffiniques etudies,
elle s’accentue dans lecas du benzene et se r6v6le en bon accord avec les
previsions semi-théoriques
d6duites desrenseignements
fournis par la
spectroscopie
U.V.TABLEAU II
VALEUR POUR LES LIQUIDES PURS DES ANISOTROPIES
y2 (exprim6es
enlis)
La courbe ci-dessous met en evidence cette exaltation
en confrontant notre determination directe a la
disper-
sion bien connue de la
polarisabilit6
moyenne et auxprevisions semi-empiriques
de Servant relatives àl’anisotropie optique [14].
CoURBE. -
Dispersion
del’anisotropie optique
et de lapolarisabilit6
moyenne du benzeneliquide
pur a 25 °C :--0--0--
Dispersion expérimentale
de a,2.- + - + -
Dispersion semi-th6orique
dey2.
- I - I - Nos mesures directes de
y2
avec in-dication de l’incertitude.
Ces resultats
exp6rimentaux permettent
d’entre-prendre
1’6tude des correlations d’orientation inter- mol6culaires dans lesliquides.
D.
Applications
des mesuresd’anisotropie optique
moleculaire par diffusionRayleigh ddpolaris6e
a ladetermination
des orientationsprivil6gi6es
des mold-cules dans les
liquides.
L’ordre a courte distance existant dans les
liquides (1)
conduit a penser que certaines orientations mole- culaires sont
privil6gi6es
et de nombreux resultatsexp6rimentaux
ontdeja
confirme cettehypothèse.
Bien
entendu, malgr6
des difficultés deprincipe [15], 1’apport
de laspectrom6trie
X est a 1’heure actuellepredominant,
mais les résultatspubli6s
sont encoretres souvent contradictoires.
Par
exemple,
certaines 6tudes anciennes de diffrac-tion,
effectu6es sur le benzeneliquide,
ont conduit àadmettre une
configuration
danslaquelle
les molecules voisines ont tendance a s’orienterparallèlement [16].
Cette
hypothese
vient d’ailleurs d’etre tout derni6re-ment
exploitée
dans1’interpretation
de l’influence des(1)
Le cas des cristauxliquides
n’est pasenvisage
ici.correlations
angulaires
sur l’indice de refraction nonlin6aire des
liquides [17].
Par contre, un travail ancien
[18],
confirm6 par une etude r6cente[19] toujours
despectroscopie X, pr6-
sente un modele dans
lequel
la structure du benzeneliquide
ressemble au contraire a celle du cristal. Les moleculesvoisines,
bien que les orientations a « ten-dance »
parallele
ne soient pasexclues,
s’oriententpréférentiellement
dans despositions
a « tendance »perpendiculaire.
La
partie anisotrope
de la diffusionRayleigh
6tantprincipalement engendr6e
par les fluctuations d’orien- tation desmolecules,
il est normald’essayer
de d6duiredes résultats fournis par cette
technique
des rensei- gnements sur l’ordre mol6culaire dans lesliquides.
En
1956,
Benoit[20] generalise
lesequations
deCabannes et de Gans aux cas des gaz loin du
point critique
et des solutions diluees. Maisdeja
des difficultés consid6rablesapparaissent
dans le cas desliquides.
Depuis,
de nombreux travaux ontrepris
cettequestion [21], [22], [23]. Quelques-uns, simplement,
sont cites ici.
Il
s’agit
essentiellement de confronterl’anisotropie optique y2 gaz
ducompose
a 1’etat de vapeur et celley2 liq
du meme
compose
a 1’etatliquide.
On montre
[24]
que pour des molecules deLange-
2
vin
(2)
lerapport Iii 2
estproportionnel
a(1
+JA)
etYgaz
on calcule
JA
par la relation :JA
est def ini par :’t’ p et Tq sont les variables d6finissant les
positions
etles orientations des
molécules p
et q; wp et (ùq sont lesangles
que font les axes desym6trie
desmol6cules p
et q avec un
referentiel; e pq
estl’angle
fait par ces memesaxes de
symetrie; g2(T", Tq)
est la fonction de correlation desmolécules p
et q, N le nombre de molecules dans le volume V. Si l’on choisit comme volume d’étude lapremiere sphere
de coordination et si Zrepr6sente
lenombre de
proches voisins,
ilvient,
sig2(,rp, ’rq)
#1,
c’est-a-dire si le fluide n’est pas trop condense :
(2)
Une molecule est dite « deLangevin
» si sonellip-
soide de
polarisabilit6
est de revolution. Ces deuxpolari-
sabilites
optiques
sont alors not6es ajj(suivant
l’axe derevolution)
et (Xi.(dans
leplan perpendiculaire
a l’axede
revolution).
Dans ce cas
simple, 1’integrale
du num6rateur ses6pare
en deux et la valeur moyenne du cos20.,,,
appa- rait imm6diatement sous sa forme habituelle :soit
On voit que la mesure de
JA
et la connaissance de Z(souvent pris 6gal
a 1 dans un butsimplificatif ) conduisent,
dans le cas des fluides peucondens6s,
àla valeur moyenne du carr6 du cosinus de
1’angle
fait par les axes de
sym6trie
mol6culaire.L’intérêt de la determination
expérimentale
duparametre f A
est alors evident.Malheureusement,
detres nombreuses difficultes subsistent
quand
on veutappliquer
un calcul de ce genre aux cas desliquides.
Nous allons tout d’abord les d6nombrer et les
expliciter :
1.
gtude critique
des difficultés rencontrdes lors de la déterminatíon duparametre JA. - a)
DIFFICULTES D’ORDRETHEORIQ,UE. - 1.
Sur ladifinition
même de laa leur moyenne. -
L’expression :
n’est valable en toute
rigueur
que pour les gazparfaits
et les solutions infiniment diluees pour
lesquels JA
= 0et cos26pq >
=1/3 (d6sordre total).
Dans le cas dessyst6mes
condensesg2(’t’p, Ir,) =,4
1 etmalgr6
le trai-tement astucieux de Kielich
qui,
dans la fonction de correlationbinaire, distingue
les contributions radialeet
orientationnelle,
il ne nous semble paspossible
decalculer la valeur moyenne du cosinus
carré,
apartir
de
JA,
au sens habituel du terme.Tout au
plus,
la valeur deJA peut-elle indiquer
unetendance chiffr6e a l’orientation mol6culaire
parallele
ou
perpendiculaire, apport d6jA
nonn6gligeable :
- Une valeur nulle
indique
un d6sordre mol6culairetotal,
- Une valeur
negative indique
une tendance a l’orien-tation
perpendiculaire (diatropisme
au sens dePrins),
- Une valeur
positive indique
une tendance al’orientation
parall6le (paratropisme
au sens dePrins) .
2. Concernant le dinombrement et
l’identification
desdiffi-
rents
phénomènes
intervenant dans la variationsystimatique
del’anisotropie optique
lors dupassage vapeur-liquide.
- Ladifference presque
toujours importante
existant entreles valeurs
y2 _,
ety2 ,
nes’explique
pasuniquement
par les correlations d’orientation existant dans lesliquides.
Il y a lieu de tenir
compte
d’au moins deuxph6nom6nes supplémentaires :
- Dans le cas des
liquides
peuanisotropes,
lescorrelations radiales intermoléculaires introduisent une
dépolarisation [25],
,[26]
et, parconsequent,
induisentune
anisotropie
que l’onpeut improprement
attribuera la molecule.
Les calculs cites montrent en effet
qu’une
collectionde molecules
isotropes
en interaction provoque unedépolarisation
de l’onde incidente.Ceci
pourrait
parexemple expliquer
la valeurexp6-
rimentale anormalement 6lev6e de
1’anisotropie optique
du t6trachlorure de carbone.
En
premiere approximation,
seule intervient la fonc- tion radiale binaireJR
d6finie ci-dessous. La composanted6polaris6e
est alorsproportionnelle
a01. 2 J,,.
Appelons r
lerapport
entre les contributions radialeet orientationnelle. On
peut
montrer que :ou a est la
polarisabilit6
moyenne,y2 l’anisotropie
mol6culaire.
p est le nombre de molecules par unite de volume
et
g(r)
lapartie
radiale de la fonction de correlation.Dans
F approximation
de Kirkwood[27] :
ou Vest le volume mol6culaire.
En prenant un coefficient d’encombrement volu-
mique [28]
de0,5, légèrement
sous-estimé pour faciliter les calculs :Rvaluons-le
dans le cas ducyclohexane
en prenantël #
11A3, y2 # 6 Å 6 [29],
il vient r - 24. Bien quece calcul base sur
1’approximation
de Kirkwoodexag6re
manifestement
l’importance
de la fonction de corr6- lation radiale et parconsequent
celle duparametre JR,
on voit que ce
phenomene
est loin d’etren6gligeable
pour les
liquides
a molecules peuanisotropes
et devientmeme
preponderant
dans le cas de moleculesisotropes
telles celles des gaz rares
[30].
- Dans les cas des
liquides anisotropes,
il y alieu,
comme 1’a fait remarquer Benoit
[20],
de tenircompte
de ladépolarisation
induite par les fluctuations duchamp
interne. Dans son travail dethese,
Kielich[24]
a montre comment 6tendre le modele d’Yvon et
Kirkwood a la
dépolarisation
due aux fluctuationsd’anisotropie
duchamp
interne.Les calculs sont tres
longs
et consistent dans uneevaluation
precise
d’un termeaE a
rendantcompte
de la variation de la composante a du
champ
Fagis-
sant r6ellement sur la molecule en fonction de la
composante P
duchamp applique
E.On peut en r6sumer les resultats en
indiquant
que les fluctuations duchamp
mol6culaire induisent unedépolarisation
nonn6gligeable
dont on peut rendre compte enremplaçant
le termey2(1
+JA) par le
terme
y 2(l
+J A) (1
+Aani)’
Dans cetteexpression, y2
rendcompte
deI’anisotropie
de la moleculeisol6e, (1
+JA)
chiffre 1’influence des correlations d’orien-tation, (1
+Aa,,i)
compense ladépolarisation parasite
induite par les fluctuations du
champ
interne. On peut calculer le termeAani
parexemple
dans le cas dumodele
d’Onsager ellipsoidal,
le calcul conduit h :avec :
et :
n est bien entendu l’indice de refraction. Les
symboles
//et L concernent des
grandeurs
serapportant
respec- tivement a l’axe desym6trie
et a sonplan perpendi-
culaire.
L’importance
de ce termepeut etre, d’apres
le mod6le
d’Onsager,
considerable.I1 est malheureusement
possible
que d’autres causes entrant enjeu
dans la modificationsyst6matique
desanisotropies
mesur6es lors du passageliquide-gaz
soientencore totalement inconnues.
3. Concernant l’évaluation correcte du
champ
interne. -La
plupart
des travauxexp6rimentaux
effectu6s aumoyen des
techniques
de mesure del’anisotropie optique
mol6culaire(diffusion Rayleigh,
effetKerr, birefringence induite...)
utilisent le modele de Lorentzsph6rique. Or,
si nous sommes sursqu’il
traduit assezmal la realite
[31],
nous neposs6dons
aucune preuve formelle de la validit6 des autres modeles utilisables(Lorentz ellipsoidal, Onsager sph6rique, Onsager ellipsoidal...),
et ces differents modeles conduisent à des valeursd’anisotropie
nettement differentes[32].
b)
DIFFICULTES D’ORDRE EXPERIMENTAL. - 1. Dans la détermination del’anisotropie
gazeuseYgaZ.
- Elle sedetermine
principalement
par la mesure du facteur dedépolarisation
dans les gaz et les vapeurs, mesureparmi
lesplus
delicates de laphysique.
Des valeurs utilis6es dans des travaux r6cents[4], [33]
sont cellesde Cabannes
[5].
Les nombrespubli6s
sont in6vita-blement entach6s d’une
imprecision
considerable(pou-
vant atteindre 25
%
dans le cas des faibles aniso-tropies [34]).
De
plus,
les ameliorationstechniques
r6centes setraduisent souvent par 1’61imination d’une
partie
dela lumi6re
parasite, accompagn6e
d’une chute specta- culaire de1’anisotropie (par exemple rapports 3,2
et 2entre les determinations anciennes et r6centes de
1’anisotropie optique
dun-propanol [34]
et du n-pen-tane
[35].
2. Dans la détermination de
l’anisotropie optique
duliquide y2.
- Les m6thodes utilis6es sont assez nom-breuses ;
certaines bas6es sur les effets des ondes laser de haute6nergie,
tres r6centes.Malheureusement,
les désaccords :- entre les differents modeles rendant
compte
d’unmeme
phenomene,
- entre les differents resultats
expérimentaux,
sont
flagrants.
Voici
(tableau III) quelques
valeurs du rap-port Ybe;Zène
2 deduit des resultats de differentes tech-YCC14
niques
de mesures.La diversite des nombres obtenus
implique :
- soit 1’existence des causes differentes : il faut alors revoir
compl6tement
les modelesutilises,
- soit 1’existence de
ph6nom6nes parasites,
non tota-lement
61imin6s, qui
faussent les resultatsexperi-
mentaux ; il est alors n6cessaire
d’essayer
d’améliorer lestechniques experimentales.
Quoi qu’il
en soit etquant
a la determination des correlationsd’orientation,
1’etudecritique pr6c6dente
montre clairement :
-
Qu’il
est difficile de faire confiance aux mesuresactuelles des
anisotropies
gazeuses(difficulté
n°1).
-
Qu’il
est encoreimpossible
de faire choix d’un modele satisfaisant conduisant a une evaluation cor- recte duchamp
interne(difficulté
n°2).
-
Qu’il
estimpossible
de confronter des mesures ne provenant pas du meme lotd’experiences (diffi-
cult6 n°
3).
Nous allons proposer une m6thode
permettent
de reduire ces difficultés.2.
Suggestions
concernant la ddtermination duparametre JA.
-L’anisotropie
gazeuseYgaZ
sera rem-plac6e
par1’anisotropie Ysol (extrapol6e
a concentra-tion
nulle)
ducompose
etudi6 en solution dans unsolvant aussi
isotrope
quepossible (afin
de reduire auminimum les correlations
soluté-solvant)
et nepr6sen-
tant pas d’interaction
particulière
avec le solut6. Cefaisant,
nous 61iminons la difficulté n° 1 et r6duisons2
la difficulté n° 2
puisque chaque
terme du rapportyliq
Yso1 est 6valu6 avec le meme modele de
champ
interne.La difficulté n° 3 est 6vinc6e :
yflq
ety2ol
6tantmesurées par le meme
expérimentateur
usant de lameme
technique.
On tiendra
compte
du terme de correctionA,
I I I
U
LE
B
TA
TABLEAU IV
Determination, par diffusion
Rayleigh depolarisee,
duparametre
d’orientation moleculaireJA,
Relation utilisee :
calcule par Kielich et chiffrant les fluctuations d’aniso-
tropie
duchamp
interne. Il vient alors :relation que 1’ on substituera a la relation
(1).
Nous allons illustrer les résultats de cette etude en
determinant le
parametre JA
dubenzene,
du sulfurede carbone et du n-décane. Le solvant choisi est le
cyclohexane.
Le tableau IV
precise
les differentsparametres
utilises et donne les resultats obtenus.
3. Conclusions. - Dans le cas du
benzene,
la valeurdu
parametre JA
est voisine de celle(- 0,18)
obtenuepar Kielich et Surma
[2]
dans 1’6tude de 1’effet Cotton-Mouton,
etude effectuée enprenant
le t6trachlorure de carbone comme solvant. Nous avonsprefere
choisir lecyclohexane
commesolvant,
le t6trachlorure de car-bone donnant un effet des associations avec le benzene.
Notons a ce
sujet qu’il s’agit
IA de la seule d6termi- nation cit6e n’utilisant pas les valeurs desanisotropies
a 1’etat gazeux. Cette valeur faiblement
negative
im-plique
desprobabilités
du meme ordre degrandeur
pour les orientations
parall6le
etperpendiculaire
aveccependant
une16g6re
tendance avantageant lesposi-
tions de «
type » perpendiculaire,
comme il en existedans le cristal de benzene.
Le sulfure de carbone
pr6sente
une exaltation d’ani-sotropie optique
mol6culaire lors du passage vapeur-liquide.
Mais il ne faut pas, comme le fait Coumou[29],
en d6duire une tendance a une
disposition parallele
des mol6cules. Notre
resultat,
en tres bon accord aveccelui de Dezelic
[3],
montre que, comme lepensent Shapiro
et Broida[44],
lespositions perpendiculaires
sont au contraire
16g6rement
favoris6es dans leliquide.
Remarquons
aussi que les résultats relatifs au sulfurede carbone constituent une preuve
expérimentale
de1’existence de la
dépolarisation
induite par les fluc- tuationsd’anisotropie
duchamp
interne. Eneffet,
I’absence de ce facteur conduirait a un d6sordre total
au sein du
liquide
en d6saccord avec les donn6esexp6-
rimentales cit6es.
Ces deux resultats sont en bon accord avec les conclu- sions que l’on
peut
tirer de 1’6tude de 1’effet Cabannes- Daure effectu6e par Rousset et Rouch[45] (largeur
de raie
importante
de lacomposante d6polaris6e
diffu-s6e par le benzene et le sulfure de carbone et par
consequent petitesse
dutemps
de correlation d’orien- tationintermoleculaire) .
Dans le cas des
alcanes,
une tendanceplus
nette al’orientation
parallele
des chaines sedessine,
commel’avait
deja
fait remarquer Bothorel[46].
Le
parametre JA positif
augmenter6guli6rement
avec le nombre d’atomes de
carbone,
comme le montreune etude actuellement
entreprise.
Il chiffre latendance,
de
plus
enplus marquee,
a l’orientationparall6le
deschaines.
Signalons 6galement
que des résultats concernant enparticulier
le n-hexane prouvent 1’existence duterme de fluctuation
d’anisotropie
duchamp
internedans le cas ou la molecule
anisotrope
estplong6e
ausein d’un solvant
isotrope.
Ceci met en evidence le roleimportant joue
par lechamp
de reaction en bon accord avec les modelesinspires
de celuid’Onsager.
Nous tenons a remercier le Professeur S. Kielich et ses collaborateurs de l’Universit6 de Poznan
(Pologne) qui
nous ontcommunique
de nombreux travaux et avecqui
nous avons discute et am6lior6 certainesparties
de ce travail.
Cette etude fait
partie
de notre travail de these de Doctorat esSciences, enregistr6e
au C.N.R.S. sousle no 2913.
E.
APPENDICE
PRESENTATION EN THEORIE QUANTIQUE DES CHAMPS,
DU CALCUL DE LA COMPOSANTE DEPOLARISEE DE L’INTEN- SITE RAYLEIGH DIFFUSEE PAR LES LIQUIDES. -
D6signons
par
S1, S2, S3 les
trois 6tats dusysteme photon-molecule
avant,
pendant
etapr6s
1’interaction. Nous savons que si la constante decouplage
n’est pastrop
forte(ce qui
est le cas en diffusion
elastique
nonr6sonnante),
lafonction
d’onde I T2 >
définissant lesystème
per-turb6 S2
sedecompose
lin6airement sur la base ortho-norm6e I Tlj >
dusystème S1 :
Le calcul des coefficients a est
classique :
En
integrant (2),
enportant
dans(3)
et en netenant
compte
que du terme en(W1 - W3) -1,
tresgrand
devant celui en(W2
-W3) -1 puisque W,
#W3,
il vient :
On
peut exprimer
maintenant l’intensit6 diffus6equi est :
P et Q sont
respectivement
lapuissance
diffus6e et1’angle
solide de diffusion.Il vient
après
calcul des differents termes du nu- m6rateur :Le calcul
présenté
par Ditchburn et que nous venonsde
rappeler
estclassique.
Il consiste en 1’6valuation de lamoyenne { (r. ei) nm (r . ed) nm}2
et conduit alors à lapartie isotrope
de la diffusion que nousexpliciterons plus
loin. Enfait,
ilfaut effectuer
la moyenne du carré et non le carri de la moyennepour
traiter ladiffusion Rayleigh
en toute
généralité.
Evaluons
le terme sous lesigne
2. Ce termes’6crit, d’après
Kielich :Comme nous 1’avons
d6jh dit,
Ditchburn a calcul6la
partie isotrope
de1’expression :
elle s’ écrit :
La difference entre
(4)
et(5)
conduit a lapartie anisotrope
de la diffusionqui s’ écrit, toujours
dans leformalisme de Kielich :
De telle sorte que la
puissance
«anisotrope »
diffus6es’ecrit :
Intéressons-nous maintenant a la
composante depo-
laris6e de la diffusion que nous avons d6finie comme la
composante
situ6e dans leplan xOy,
c’est-a-dire per-pendiculaire
auplan
d6fini par les vecteurs ei etkd.
Elle
correspond
au seul terme 3 dans le dernier crochet de1’expression (7).
Il vient alors :Evaluons
maintenant la section efficace de diffusion a en definissant parhvcai
l’éclairement incident E :D6finissons
I’anisotropie optique
mol6culaire par1’ expression :
L’expression
definitive de la section efficace de diffu- sion est alors :Le terme entre crochets calcule dans la
repre-
sentation
diagonale
du tenseur depolarisabilit6
conduit en effet au
parametre d’anisotropie
mole-culaire :
L’intensit6
d6polaris6e
diffus6e est liée à la sectionefficace 6 par la relation :
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