HAL Id: jpa-00206677
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Submitted on 1 Jan 1968
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Élargissement par diffusion d’un spectre incident dans la limite des faibles élargissements. Application à la
diffusion magnétique critique des neutrons
J. Villain
To cite this version:
J. Villain. Élargissement par diffusion d’un spectre incident dans la limite des faibles élargissements.
Application à la diffusion magnétique critique des neutrons. Journal de Physique, 1968, 29 (5-6),
pp.488-494. �10.1051/jphys:01968002905-6048800�. �jpa-00206677�
ÉLARGISSEMENT PAR DIFFUSION
D’UNSPECTRE INCIDENT
DANS
LA LIMITEDES
FAIBLESÉLARGISSEMENTS
APPLICATION
A LA DIFFUSIONMAGNÉTIQUE CRITIQUE DES NEUTRONS
Par
J. VILLAIN,
Service de
Physique
du Solide et de Résonance Magnétique, Centre d’Études Nucléaires de Saclay.(Reçu
le 14 octobre1967.)
Résumé. 2014 Les
expériences
de diffusioninélastique
fournissent desquantités
de la forme :F(03B5, 03C9)
=~~-~ G(03C9 - 03C9’) g(03B5, 03C9’) d03C9’
où G est la fonction
spectrale
du faisceau incident et où la fonction étudiéeg (03B5, 03C9)
est infiniment étroite pour 03B5 infinimentpetit.
Si G est une fonctionanalytique, l’élargissement
pour 03B5petit dépend
des moments de g. Sig (03B5, 03C9)
= 03B5-1f (03C9/03B5), l’élargissement
estproportionnel
à 03B52 si| f(x) |s’annule plus
viteque | x |-3 à
l’infini, et à 03B5q-1si |f(x)| s’annule comme | x |-q (1
q3).
Si G a en son sommet une
singularité
d’ordre inférieur à 2, la mesure del’élargissement,
oul’étude de la déformation du
spectre,
donne directement letemps
de relaxation. Ces résultats sontappliqués
auxexpériences
de relaxationferromagnétique critique.
On conclut que les résultatsexpérimentaux
ne sont paspleinement expliqués
par les théories connues à l’heure actuelle[6],
[7],[8],
maisqu’il
estpossible
que lesapproximations
faites dans ces théories suffisent àexpliquer
le désaccord. Par ailleurs, une amélioration des conditionsexpérimentales paraît indispensable.
Abstract. 2014 Inelastic
scattering experiments provide quantities
of the form :F(03B5, 03C9) = ~~-~ G(03C9 2014 03C9’) g(03B5, 03B5 03C9’)
d03C9’where G is the
spectral
function of the incident beam and where the functiong(03B5, 03C9) (which
is
generally
the function we are interestedin)
isinfinitely
narrow forinfinitely
small values of theparameter
03B5. If G is ananalytic
function, thebroadening
for small values of 03B5depends
on themoments of g, when
they
exist. Ifg(03B5, 03C9)
= 03B5-1f(03C9/03B5),
thebroadening
isproportional
to 03B52if |f(x)| vanishes
fasterthan |x|-3 (|x | ~ (~),
and to 03B5q-1 if|f(x) vanishes as |x |-q (1
q3).
If G has at its maximum a
singularity
of order smaller than 2, the relaxation time of the Fourier transformof g is directly given by measuring
thebroadening,
orby investigating
the déformation of thespectrum.
The results areapplied
to criticalferromagnetic
relaxationexperiments ;
it is concluded that the
expérimental
results are notfully explained by
recent theories[6], [7], [8],
but it is
possible
that theapproximations
made in these theories are suf ficient to account for thediscrepancy.
In any case, it is necessary toimprove
theexperiments.
Introduction. - Nous nous intéresserons dans cet
article aux
problemes
soulev6s par certaines mesures delargeur
deraies,
notamment enspectrographie neutronique.
L’id6al pour mesurer unelargeur
de raieest 6videmment de
disposer
d’une source de rayonne-ment
beaucoup plus
6troite que la raie naturellequ’on
6tudie.Cependant,
de telles sources sont souventimpossibles
ar6aliser,
notammentquand
ils’agit
desources de neutrons, et on doit alors
exploiter
aumaximum les
experiences
r6alis6es avec des sourcesmal d6finies
[1], [2].
Considerons par
exemple
la diffusionmagn6tique
des neutrons a haute
temperature ;
pour un transfertd’impulsion
kpetit
parrapport
à l’inverse de la distanceinteratomique,
on montre que le nombre de neutrons diffus6sd’énergie comprise
entre hw eth(w
+dw)
est, pour un
spectre
incidentmonochromatique
d’6ner-gie hw’, proportionnel
a : :fk(CJj - CJj’) dCõ,
avec :11 en r6sulte que, si le spectre incident n’est
plus monochromatique
et si le nombre de neutrons incidentsArticle published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/jphys:01968002905-6048800
489
d’6nergie comprise
entre %co’ eth(w’
+do’)
estG(co’) dw’,
le nombre de neutrons diffusesd’6nergie comprise
entre hw eth(w
+dw)
est :Pour mesurer la constante
A,
il faut utiliser des valeurs de k suffisammentpetites
pour que la diffusion soit effectivement lorentzienne. S’il se trouve que lescouplages
entrespins
sontfaibles,
A serapetit
et lalargeur
« naturelle » Ak2 a mesurer sera inferieure a lalargeur
deG(w). Remarquons
que de telsproblemes
ne se rencontrent pas en
general
dans la diffusion des radiationsélectromagnétiques,
car les sources utilis6essont en
general
bienmonochromatiques.
Dans
1’exemple envisage ci-dessus,
lafonction fk (w )
a une forme connue
(lorentzienne) ainsi,
bienentendu,
que la fonction
spectrale G(co)
du faisceauincident,
de sorte que
1’elargissement
en fonction de Ak2 peut 6tre tabul6 par des ordinateurs. 11 arrive malheureu-sement que la forme
de fk(w)
soit mal connue, c’est lecas notamment au
voisinage
despoints
de transitionmagn6tique.
D’autrepart,
unedependance
trop totale vis-a-vis des ordinateurs est pour lephysicien
unesituation inconfortable. Aussi est-il int6ressant d’avoir des resultats
analytiques
dans certains cas limites.Nous 6tudierons d’une
façon g6n6rale
lalargeur
d’unproduit
de convolution de la forme :oil e est un
parametre
infinimentpetit
et ou :Dans
1’exemple precedent,
e =k2;
en diffusionantiferromagnétique critique, e
sera unepuissance
deI
k- Q ,
ouQ
est le vecteur de structure de lasubstance. On attribue souvent a
G(w)
enpremiere approximation
une formegaussienne [1], [3],
et nousallons voir que cela n’entraine pas d’erreur grave dans la mesure ou G est une fonction
analytique.
A.
PREMIfRE
PARTIESLARMSSEMENT
PAR DIFFUSION D’UN SPECTRE INCIDENT DAN S LA LIMITE
DES FAIBLES
PLARGISSEMENTS
1.
Hypothèses.
-a) g(e, w)
est une fonction uni-forme, d6finie,
continue et born6e dans l’intervalle[-
oo, +oo]
si e0;
b) G(w)
estn6gligeable
en dehors d’un certain intervalle[- A’, A] ;
c) G(w)
estanalytique
dans le cercle duplan
com-plexe
de centre(A
-A’)/2
et de rayon3(A
+A’) /2.
11 r6sulte de la
premiere hypothese
que lesquantites :
existent et sont finies pour toutes valeurs finies de X et Y. On deduit de
(2)
que :11 r6sulte de la troisieme
hypothese
que 1’on peut ecrire :pour tous nombres w, w’ de l’intervalle
[- A’, A].
G(n) (w)
est la d6riv6e n’eme deG ( (0 ) .
2.
Ddveloppement
deF(e, (0)
et de ses ddrivdes. -On deduit de
(1), (5), (3)
et del’hypothèse b)
que :Par
suite,
toutes les d6riv6es :existent. La d6riv6e
premiere
est,d’apres (6) :
Le second terme de cette
expression
vaut :et par suite :
Par
recurrence,
on d6montreplus g6n6ralement
que :
3.
Ddplacement
du maximum. - 11 esttoujours possible,
au moyen d’unchangement d’origine,
d’ame-ner en zero le maximum de
G(w).
Dans ce cas :Pour w
petit,
on a :L’abscisse
C0o(s)
du maximum deF(E, w)
est doncpour e
petit :
et la valeur du maximum de
F(e, w)
est :4.
flargissement
duspectre.
- Si nous normalisons la fonctionF(s, (0)’
defaçon
que son maximum ait la meme valeurG(o)
que celui deG(w),
nous obtenonsla fonction
( fig. 1) :
Chaque point
deFnor(E, w)
se deduit dupoint
de
G(w) ayant
la meme ordonn6e par une translation horizontale dont1’amplitude
pour epetit
est :La fonction 8co
(e, w)
- 8w(e,
-w)
d6finit 1’elar-gissement
duspectre
pour lafrequence
co.L’expression
FIG. 1. - Definition de 8w.
pr6c6dente
est ais6ment 6valu6e en utilisant(6)
et(11)
et en remarquant que le second terme du second membre de
(11)
estn6gligeable,
car il est propor-tionnel au carr6 de la
quantite F’(e, 0), laquelle
estpetite
a cause de(7), (9)
et(4).
Cetteapproximation
est
particulierement
bonne siG(w) et F (e, w)
sont avecune bonne
approximation
des fonctionspaires.
On trouve :
Dans le cas où tous les moments de
g(E,6»
sontfinis :
et ou
G(w)
estanalytique
dans tout leplan complexe (exp. : gaussienne),
la formule(12)
sesimplifie
consi-d6rablement si on fait A = A’ = oo :
Cette formule n’est vraie que sous certaines condi-
tions,
notamment sous reserve de la convergence de la serie.5. Cas
particulier.
- Nousenvisagerons
mainte-nant le cas
particulier important
ou :of f(x)
d6croit comme unepuissance
de xsup6rieure
a 1
quand x
tend vers l’infini :Remarquons
au passage que dans le cas ouf (x)
s’annule a l’infini
plus
vite que toute fonctionpuis-
sance
(q
=oo),
cettequantite
tend pour epetit
versune limite
qui
n’est autre queIo(o,
- oc,oo) (
(ùne.
Reportant
ce resultat dans1’6quation (12),
on retrouvela formule
(13),
dont il suffit ici degarder
les deuxpremiers
termes.491
Pour q fini, superieur
a1,
on peut écrire :ou c. est un coefficient. La
comparaison
avec(12)
montre imm6diatement que, si q >
3,
il suffit deretenir les termes n =1 et n = 2
de 1’expression (11),
et
qu’il
revient au même de retenir les termes n = 1 et n = 2 de1’equation (13) ;
le terme n = 1 est leprincipal responsable
dudeplacement
de laraie,
maisl’élargissement qui
en r6sulte est nul dans le cas usuel ou l’une des fonctionsG(co)
etg(e, w)
est une fonctionpaire.
Ainsi :-
Lorsque g(e, w)
s’annule a l’infiniplus
vite que1/ú)3,
ledeplacement
et1’elargissement
sont donnespar les deux
premiers
termes de1’6quation (13).
Pour 1
q 3,
et si les fonctionsG(w)
etg(s, w)
sont
paires (cette
restriction est inutile si 1q 2), 1’elargissement
estproportionnel
a zq-l. Portant(15)
dans
(12),
on trouve uneexpression
oules
sommationspeuvent 6tre effectuées en faisant
apparaitre
les d6ve-loppements
deTaylor
desprimitives
de fonctions telles queG(co + x) /I x I’.
On constate que le resultat final estindépendant
de A etA’,
cequi permet
deremplacer
A et A’ par oo, meme siG(co) possede
dessingularites
a distance finie dans leplan complexe,
mais en dehors toutefois du cercle défini au para-
graphe
1. On trouve :avec :
B.
DEUXILME
PARTIE EFFET DESDISCONTINUITÉS
DU SPECTRE
INCIDENT
Les
hypotheses
faites dans lapremiere partie parais-
sent a
priori
assezgenerales, puisque
de toute fonctionuniforme continue
G(w)
onpeut
donner dans l’inter-valle
[- A’, A]
uneapproximation
aussi bonne que l’on veut par unpolynome,
et que cepolynome
v6rifienécessairement
1’hypothese c)
duparagraphe
A .1.Cependant,
laquestion
se pose desavoir jusqu’a quelle
valeur e pourra 6tre considere comme «
petit
»; il estintuitif que, si
G(w)
subit une variationrapide
dansun
petit
intervallea,
w, il y aura int6r6t a larepresenter
par une fonction discontinue des que e >
31
co.Le
proc6d6
leplus simple
pour 6tudier 1’effet des discontinuités est d’utiliser la formule :ou
r (t )
ety(s, t )
sont les transform6es de Fourier deG(co)
et deg(e, to).
SiG(w)
estanalytique
en toutpoint
de 1’axereel, r(t)
s’annule a l’infiniplus
viteque toute fonction
puissance,
de sorte que1’61argis-
sement ne
depend
que ducomportement
deY(E, t)
pour t
petit,
donc de ses d6riv6es a1’origine,
donc desmoments de
g(e, w) (cf. 6qu. (13))
ou d’une formetronqu6e
deg(s, w) (cf. 6qu. (12)).
C’est cequ’a remarque
Antonini[3]. Remarquons
toutefoisqu’en general 1’elargissement
nedepend
pasuniquement
dusecond moment.
On peut montrer
qu’une
discontinuite en wl dans la d6riv6e nème deG(w)
se traduit dans led6velop-
pement
asymptotique
der(t) pour t grand
par un terme :ou
Gán)
etGán)
sont les d6riv6es nièmes àgauche
et a droite.Nous consid6rerons pour
simplifier
une discontinuite al’origine.
Pourplus
degeneralite,
nous supposerons que l’on a pour wpetit :
ou
Go(w)
est une fonctionanalytique.
La forme asymp-totique
der (t)
est alors :ou le
coefficient uq
vaut :Dans cette derniere
expression, r(- q) d6signe
lafonction d’Euler.
Nous 6crivons tres
grossierement :
ou
ro(t)
est une certaine fonctionqui depend
essen-tiellement de
GO(w).
Aw est lalargeur
deG(to),
sup-posee beaucoup plus grande
que l’inverse1/,r(e)
dutemps
de relaxation dey (E, t ) .
Pour cetteraison,
lepremier
terme de(21) d6pendra
tres peu de e, sig(e, w)
est normalis6e de
façon
quey(s, 0)
soitindépendant
de E. Le second terme de
(21) d6pendra egalement
peu de E, a condition quel(ù I
>>l/r(s).
Par suite :Par contre,
pour w I 1 ji (E),
le second termede
(21)
pourras’6crire,
grosso modo :et par suite :
si I eù I l/T(e).
Le
principal
effet de la convolution deG(eù)
parg(e, w)
sera donc d’6mousser lapointe
de G en luidonnant une
largeur
de l’ordre del/r(s) (fig. 2).
FIG. 2. - Deformation par convolution d’une fonction ayant une d6riv6e
premiere
discontinue al’origine.
g(e, w)
est normahs6e defaqon
quey(e, 0)
= 1.L’élargissement
aupoint
û) >>l/T(e)
est le doublede la
quantite :
Si nous nous
plaqons
dans le casparticulier
duparagraphe
5 de lapremiere partie, 1’elargissement
est
proportionnel
ae’2,
alors que1’elargissement
duau
premier
terme de(21)
estproportionnel
a e2 pour des fonctionspaires,
et n’est doncn6gligeable
quesi q
2.Dans le cas
particulierement
int6ressant d’une dis- continuite de la d6riv6epremiere
al’origine, 1’61argis-
sement est purement et
simplement proportionnel
àl/r(s),
c’est-a-dire a lalargeur
deg(e, co),
et ce resultatest vrai
quelle
que soit laforme
de la fonctiong (z, w).
On voit
qu’il
serait tres int6ressant de r6aliser desspectres avec une
pointe
al’origine.
Parexemple,
sion
pouvait
r6aliser des spectrestriangulaires,
il yaurait,
pour une valeur donnee deG(o),
unelargeur optimale qui depend
del’impr6cision experimentale
sur les mesures
d’intensit6,
d’unepart,
et sur lesfréquences,
d’autrepart.
Dans la
pratique,
la «pointe »
du spectre incidentaura
toujours
une certainelargeur alco,
cequi
nepermettra de mesurer que les temps de relaxation inferieurs a
1/3,co.
C.
TROISIIJME
PARTIEAPPLICATION A LA DIFFUSION
MAGNÉTIQUE
DES NEUTRONS AUX PETITS ANGLES DANS LES
FERROMAGNÉTIQUES
POUR T >T,,
La section efficace de diffusion
magn6tique
desneutrons par un
systeme
despins identiques
localisesaux noeuds d’un reseau de Bravais est
proportion-
nelle
[4],
enchamp
nul et atemperature sup6rieure
ou
6gale
a latemperature
de CurieTc, à :
ou (ù et k sont le transfert
d’6nergle
et le transfertd’impulsion.
Le facteur de formeF(k)
peut 6tre considere commeegal a
1 auxpetits angles
ou k estpetit. S,
est la transformée de Fourier de la densite despin.
La fonction de correlationint6gr6e (S_k(t), Sk)
est une fonction r6elle etpaire
de t si l’hamiltonienest invariant par une
sym6trie
parrapport
a unpoint (cas
de l’hamiltonien deHeisenberg).
Si 1’hamiltoniencommute en outre avec le
spin total,
cequi
est6ga-
lement le cas pour 1’hamiltonien de
Heisenberg,
cettefonction d6croit tres lentement avec t si k est
petit,
de sorte
qu’on
peutremplacer
lefacteur n(ù / (1 - e - [31íCù)
par sa valeur pour w =
0, qui
estKB
T.On a donc :
Y(El t )
=(S-I(t), Sk).
Nous suppo-serons que la fonction
G(w)
v6rifie lespropri6t6s indiqu6es
auparagraphe
A .1. Comme tous les mo-ments de la
fonction g
sont finis[4], [5],
onpeut
admettre que1’elargissement
est donne par(13),
bienque la convergence de cette
expression
reste ici ad6montrer.
Remarquons qu’on
nepeut
pas, enprin- cipe,
limiter(13)
a son terme d’ordre 2.Chaque
moment
de g
estproportionnel
ak2(x2
+k2),
ou1/x
est la
longueur
de correlation d6finie par Van Hove.Il en est donc de meme pour
l’élargissement :
Au
point
deCurie,
x =0,
et on devraitavoir, pour k
trespetit,
unelargissement proportionnel
ak4 ;
ceci est
contraire
a1’experience [1], [2],
selonlaquelle 1’elargissement
estproportionnel
akr,
ou r z 2. Onest tent6 de donner
1’explication
suivante : la theorie493
pr6voit
queg(E, ú»)
a la forme d’une lorentziennetronqu6e [6], [7] :
Une autre theorie attribue
a g
la forme d’unesomme de deux lorentziennes
tronqu6es sym6triques
par
rapport
al’origine [8],
mais celan’apporte
pas degrands changements
dans la mesure ou on nes’intéresse
qu’a l’élargissement pour k petit.
Si lafrequence
de coupurewc(k, x)
estsupirieure
à lalargeur
du spectre incident
ðCJJ,
on est dans la situation duparagraphe
A. 5 avec e =ikl (x)
etl’élargissement
est
proportionnel
a lalargeur "t’kI
deg(E, w).
Or latheorie
[6], [7], [8] pr6voit
aupoint
de Curie uneloi de la forme :
et le coefficient
5/2
est peu different de2,
cequi
esten accord avec
l’expérience... Malheureusement,
latheorie
[7] pr6voit
unefrequence
de coupure de l’ordre de1/,r,
aupoint
deCurie,
donc tres inferieure a Aw.Il faudrait donc admettre que la theorie ait
gravement
sous-estim6 lafrequence
de coupure; nous revien- dronsplus
loin sur cepoint.
Il semble bien que la theorie de R6sibois[8] pr6voit egalement
une fr6-quence de coupure de l’ordre de
1/"t’k
aupoint critique.
Il semble donc que l’on se trouve, dans les
exp6-
riences faites
jusqu’ici,
dans une situation telle que1’elargissement
est sensible aucomportement
dey(E, t) pour t petit
parrapport
autemps
derelaxation,
maisn6anmoins
grand
par rapport ahj J.
Lafonction g
estalors de la forme
(14),
avec e = k5/2. Selon notreth6orie,
la transformée de FourierY (E, t )
=cp (E, t)
est telle que, pour x
petit,
on a[7] :
Il en r6sulte que la
fonction f (x)
de la formule(14)
doit 6tre
proportionnelle
a X-1315 pour xgrand
et que par suite1’elargissement
doit etreproportionnel
aê,8/5,
c’est-a-dire ici encore a k4. Dans la theorie de Resi- bois
[8],
il semble querp(x) = (p (0)
- ax2 pour xpetit,
et que par suite1’elargissement
soitproportionnel
a k5.
Comparaison
détaülée entre la théorie etIlexpd-
rience. - Bien que la discussionpr6c6dente
montrequ’il n’y
a pas d’accordquantitatif
entre lesexp6-
riences et les theories faites
jusqu’ici,
nous nous pro- posons de nous demander maintenant si la situationest
d6sesp6r6e
ou s’il estpossible
de donner un coup de pouce raisonnable a la theorie pour I’am6liorer.Nous 6crirons la formule
(49)
de la reference[7]
sous la forme :
Nous consid6rerons que les
experiences
ont ete faitesau
voisinage
d’une valeurko
de k et que la loiprece-
dente est alors assimilable a une loi lin6aire :
C’est le
coefficient -
5 Ak qui
doit etre identifie4
k0
avec la « constante de diffusion » apparente A obtenue par les
expérimentateurs [1].
Dans le cas desexpe-
riences de
Jacrot
etcoll.,
on avait :ko N 0,065 A-1,
donc
-BIkoa
=0,43
pour le fer.Apres
avoirexplicit6
le coefficient A et effectu6 les calculs
num6riques,
ondeduit des resultats
expérimentaux
la relation sui- vante entre lescoefficients 1)
et1)
definis dans la reference[7] :
Cette valeur
parait beaucoup
troppetite.
Remar-quons toutefois que la m6thode utilis6e au paragra-
phe
V de la reference[7]
devient une tres mediocreapproximation quand
kl devient de l’ordre de -x, pour les raisonsindiqu6es
auparagraphe
VI de cette r6f6-rence, et aussi parce que le facteur
(x2
+k2) k2
de1’6qua-
tion
(34)
doit 6treremplace
par4k2l-2 sin21kij2.
L’erreur commise
d6passe
50%
pour kl = n, alorsqu’elle
n’est que de 20%
pour kl =7t/2.
Onpeut
donc consid6rerqu’une
valeur maximum de Tk seraobtenue en
remplaçant
7r par7t/2
dans(49),
cequi 6quivaut
formellement a faire dans cette formule :qui
est16g6rement
inferieure a la valeur2/5
trouv6epr6c6demment;
cettd derni6re valeur n’est doncpas
a 6carter absolument.
Adoptant
donc la valeur2/5,
on deduit de1’6qua-
tion
(51)
de[7] :
Plutot que par une lorentzienne
tronqu6e,
il estpreferable
de donner de la transformée de Fourier de la fonction(48)
de la reference[7] l’approximation
par la fonction suivante :ou B =
0,58 CX2 2(,xb Djq)8’5
k4 et où1,68
est la valeurde
1t/r (- 1,6)
cos7c/5 (cf. 6qu. (20) ) . La valeur
de wcks’obtient en 6crivant la continuite de la fonction
Pk(6}),
et on trouve pour
rc (k) /rk petit :
La condition pour
qu’on puisse,
dans le calcul de1’elargissement,
assimiler(D, (ù)
à une lorentzienne est :oii ki
est le vecteur d’onde des neutronsincidents;
A?,/X
est lademi-largeur
de raie duspectre
incident dans 1’6chelle deslongueurs
d’onde. Mesuree a la base de laraie,
elle vaut1/10
dans lesexperiences de Jacrot
et coll.
L’in6galit6 pr6c6dente
s’écrit :ou « A » est la constante de diffusion
apparente.
Le coefficient 2M « A»/Ii
vaut 11[2]
et on trouve fina-FIG. 3. - Une
interpretation possible
des resultatsexp6-
rimentaux de
Jacrot
net coll. Pour 4° 0 6°, l’élar-gissement
estproportionnel
a 8w N k5/2. Pour 0 > 6°,l’elargissement
est diminue parce que1’equation (17)
de la reference [7] devient erron6e. Pour 0 4°, il est diminue parce que
(Dk(co)
n’estplus
assimilable a unelorentzienne
(cf. 6qu. (24)).
Lapartie parabolique
dela courbe
qui correspond
aux trespetites
valeurs dek(O 2°)
n’a pas ete observée.lement que, dans les
experiences
deJacrot
etcoll.,
la fonction
(D,(co)
n’est assimilable a une lorentzienne que pour desangles
de diffusion 6sup6rieurs
a 40.Pour des
angles
de diffusioninferieurs,
led6pouil-
lement de
1’exp6rience
devrait se faire apartir
de1’6quation (24),
cequi complique
6norm6ment la situation.Qualitativement,
il en resultera une dimi-nution de
1’elargissement,
et il estpossible
que 1’elar-gissement
devienne ainsi une fonction lin6aire de k2avec une bonne
approximation
dans unlarge
inter-valle de
fréquences,
conformément a1’exp6rience.
D’autre part, pour des
angles
de diffusionsup6rieurs
a 60 dans les
experiences
deJacrot
etcoll., 1’expres-
sion
(17)
de la reference[7]
devientsous-estim6e,
lalargeur
de raie(49)
est doncsurestim6e,
et il estpossible
que celaexplique pourquoi 1’elargissement
semble rester une fonction lin6aire de k2 pour 0 > 60
(fig. 3).
Conclusion. - 1. La theorie et
1’experience
sontquantitativement
en d6saccord en cequi
concerne larelaxation
ferromagnétique critique.
I1 semble que la relaxation deYk (t)
devienneexponentielle
au bout d’untemps environ deux fois
plus
court quepr6vu;
laraison n’en est pas bien
comprise,
mais il n’est pas excluqu’elle puisse
6treexpliqu6e
par un raffinement ult6rieur de la th6orie.2. Le fait que
1’elargissement experimental
soit unefonction lin6aire de k2 dans un
large
intervalle semble 6tre fortuit(voir fig. 3).
3. Pour k infiniment
petit, l’élargissement
doit 6treproportionnel a k4,
dans la mesure ou on peutnegliger
les interactions
qui
ne commutant pas avec lespin
total sont
negligeables. L’expérience
nepermet
ni d’infirmer ni de confirmer cetteprevision,
car on n’apas pu travailler aux tres
petits k,
et même lalargeur
du
spectre
incident(qui
donnerait lepoint k
=0)
estmalheureusement mal connue.
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