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Etude des interactions verbales entre pilotes et contrôleurs aériens : cas de l’aéroport « Ferhat-Abbas » de Jijel

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Academic year: 2021

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Texte intégral

(1)

République Algérienne Démocratique et Populaire

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique Université Mohamed Seddik Ben Yahia-Jijel

Faculté des lettres et des langues Département de lettres et langue française

N° de série : N° d’ordre :

Mémoire présenté en vue de l’obtention du diplôme de Master Option : Sciences du langage

Intitulé

Présenté par: Sous la direction de:

Amina ASKRI. M. Naâmane BOUKROUH.

Nesrine MEKIRCHA.

Membres du jury :

Président : Mme. Manel GHIMOUZE.

Rapporteur : M. Naâmane BOUKROUH.

Examinateur : Mme. Widad ASSILA.

Année académique : 2018 / 2019

Etude des interactions verbales entre pilotes et contrôleurs aériens : cas de l’aéroport « Ferhat-Abbas » de Jijel

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« La bougie ne perd en rien de sa lumière en la communiquant à une

autre bougie »

Proverbe japonais

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Remerciements

Nous remercions d’abord Allah de nous avoir donné la foi en nos capacités pour réaliser ce travail.

Nous tenons à remercier également notre encadrant : monsieur BOUKROUH Naâmane pour le temps qu’il a consacré pour les précieuses informations qu’il nous

a prodiguées avec intérêt et compréhension.

Nous adressons aussi nos vifs remerciements aux membres du jury pour avoir bien voulu examiner et juger ce travail.

Nos remerciements s’adressent chaleureusement à tous les membres de nos familles respectives pour l’aide, encouragement et l’accompagnement qu’ils nous ont accordés, mais surtout pour la patience dont ils ont fait preuve avec nous tout au long

de notre cursus.

Nos remerciements vont également à tous le personnel que nous avons contactés durant notre travail au sein de la tour de contrôle à l’aéroport Ferhat Abbas à Taher,

auprès desquelles nous avons trouvé l’accueil chaleureux, l’aide et l’assistance dont nous avons eu besoin.

Nous ne laisserons pas cette occasion passer, sans remercier tous les professeurs, trop nombreux pour les citer, qui ont pris le temps de discuter de notre sujet. Chacun des

échanges que nous avons eu avec nous a aidés à faire avancer notre analyse.

Enfin, nous remercions tous ceux qui nous ont donné leur soutien constant et leurs encouragements.

Merci à tous et à toutes.

Amina et Nesrine…**

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Dédicace

Avec l’expression de ma reconnaissance, je dédie ce travail

À la mémoire de mon cher papa, je ne saurais exprimer mon grand chagrin en ton absence. J’aurais aimé que tu eusses été à mes cotés ce jour. Puisse Allah vous

accorder une grande miséricorde.

À ma très chère maman, quoi que je fasse ou que je dise, je ne saurais point te remercier comme il se doit. Ton affection me couvre, ta bienveillance me guide et ta

présence à mes côtés a toujours été ma source de force pour affronter les différents obstacles. J’implore Dieu le tout puissant de vous accorder bonne santé et longue vie.

À mes chères sœurs : Chafia, Aicha, Samira, Fatima, et Meriem, qui n’ont pas cessé de me conseiller, encourager et soutenir tout au long de mes études. Que Dieu les

protège et leurs offre la chance et le bonheur.

À mes neveu Ahmed Nadir, Mohamed El-Amine, Abd El-Rahman et Sohib, qui savent toujours comment procurer de la joie et du bonheur pour toute la famille.

À mon binôme et amie Nesrine pour son soutien moral, sa patience et son encouragement tout au long de ce travail.

Sans oublier tous mes amis, la liste est longue et je ne peux pas tous les citer de peur d’oublier quelqu’un, merci de votre présence dans ma vie.

À tous ceux que j’aime et ceux qui m’aiment.

Amina…*

(5)

Dédicace

Avec l’expression de ma reconnaissance, je dédie ce travail

À l’homme, mon précieux offre du dieu, à qui je dois ma vie, ma réussite et tout mon respect : mon cher père Bachir.

À la femme qui a souffert sans me laisser souffrir, qui n’a jamais dit non à mes exigences et qui n’a épargné aucun effort pour me rendre heureuse : mon adorable

mère Fadila.

À ma chère sœur : Khira, et mes chers frères : Haroun, Mohammed, Ahmed et Amir qui n’ont pas cessé de me conseiller, encourager et soutenir tout au long de mes

études. Que Dieu les protège et leurs offre la chance et le bonheur.

À mes belles-sœurs, Somia et Aziza, la fiancée de mon frère Amina et mes nièces Sara, Amani, Hadjer et mon neveu Youcef, qui savent toujours comment procurer de

la joie et du bonheur pour toute la famille.

À mon binôme et amie Amina pour son soutien moral, sa patience et sa compréhension tout au long de ce travail.

À mes oncles et mes tantes, que Dieu leur procure une longue et joyeuse vie Sans oublier tous mes cousins, et les amis que j’ai connus jusqu'à maintenant, merci

pour leurs amours et leurs encouragements.

À tous ceux que j’aime et ceux qui m’aiment.

Nesrine…*

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Table des matières

(7)

Table des matières

Introduction générale……… 14

Partie théorique Chapitre I : La communication humaine Introduction………... 20

1. La communication et le besoin d’échange entre les individus……... 20

2. La communication : définitions………... 20

3. Les théories de la communication……….. 22

3.1. Le modèle de Jakobson………... 22

3.1.1. Le schéma de la communication de Jakobson……... 22

3.1.2. Les facteurs et les fonctions de la communication selon Jakobson…….... 23

3.2. Le modèle SPEAKING de Hymes………... 24

4. La communication verbale et la communication non verbale……... 26

4.1. La communication verbale………... 26

4.2. La communication non verbale…………...……….. 27

Conclusion………... 28

Chapitre II : Le champ interactionnel Introduction……… 31

1. L’interaction comme notion générale………. 31

2. L’interaction verbale………... 32

2.1. La définition de l’interaction verbale……… 32

2.2. Les caractéristiques de l’interaction verbale……… 33

2.3. Eléments constitutifs de l’interaction verbale………. 34

2.3.1. Contexte de l’interaction verbale………. 34

a. Le cadre………......... 34

b. Les partenaires de l’interaction verbale……….. 35

c. le dispositif……….. 35

2.3.2. Statut et le rôle de l’interaction verbale………. 35

a. Statut……… 35

b. Rôle……….. 35

2.3.3. Rapport de place………... 35

2.4. Les genres de l’interaction verbale……….. 36

(8)

2.5. Typologie e l’interaction verbale……….……… 37

2.5.1. La conversation……….……… 37

2.5.2. La discussion……… 38

2.6. Fonctions de l’interaction verbale………... 39

2.6.1. Construction du sens………. 39

2.6.1. Construction de la relation sociale……… 40

2.6.3. Construction des images identitaires……… 40

2.6.4. Construction de forme discursive………. 40

3. Méthodes linguistiques pour analyser les interactions verbales………. 41

3.1. L’analyse de l’interaction en rang………... 41

3.1.1. Unités dialogales………...……….. 42

a. L’interaction………......... 42

b. La séquence………... Séquence d’ouverture………. Corps de l’interaction………. Séquence de clôture………... 42 42 42 42 c. L’échange………...………. 42

3.1.2. Unités monologales………...……… 43

a. L’intervention………... 43

b. Acte de langage………... 43

3.2. Analyse pragmatique de l’interaction……….. 43

a. Le choix de thèmes………. 44

b. Les questions posées………... 44

c. Les tours de parole……….. 44

d. La durée de parole……….. 44

e. L’interruption……….. 44

Conclusion……….. 45

Partie pratique Chapitre I : contexte d’étude Introduction………. 48

1. La radiocommunication aéronautique……… 48

1.1. Les procédures de la radiocommunication aéronautique (la phraséologie aéronautique)……….. 49

(9)

1.1.1. Les techniques de transmission……… 49

1.1.2. Transmission des lettres ou « Alphabet aéronautique »………... 50

1.1.3. Transmission des nombres……… 51

1.1.4. Termes et expressions conventionnels……….. 52

1.1.5. Indicatif d’appel……… 55

1.1.5.1. Indicatifs d’appel des stations aéronautiques……… 55

1.1.5.2. Indicatif d’appel des aéronefs……… 55

1.2. Les langues utilisables………...………..…………. 55

1.2.1. Les langues utilisables en Algérie………... 56

2. La communication pilote/contrôleur………... 56

3. présentation du lieu de travail et des interactants………... 58

3.1. Le lieu de recherche……... 58

3.2. Le contrôleur………...……… 59

3.3. Le pilote………... 59

3.4. Le marshaller……...………... 60

4. Corpus………... 60

4.1. Présentation des données……...……… 60

4.2. L’enregistrement………...……… 61

5. Les conventions de transcription……… 63

Conclusion………. 65

Chapitre II : analyse et interprétation des données Introduction………. 67

1. Transcription du corpus……….. 67

2. L’étude de la structure de l’interaction selon les critères de KERBRAT- ORECCHIONI……… 78

2.1. L’interaction aéronautique comme une unité du rang supérieure……… 78

2.2. La séquence……….. 79

2.2.1. La séquence d’ouverture………... 79

2.2.2. Le corps de l’interaction……… 81

2.2.3. La séquence de clôture………... 86

2.3. L’échange……… 88

2.4. Intervention……….. 89

2.5. Acte de langage……… 90

(10)

2.6. Tours de parole……… 91

2.7. Durée de parole……… 93

4. Communication non verbale………... 94

Conclusion……….. 97

Conclusion générale……….

Liste des références bibliographiques………...

Annexes……….

Résumés………

Résumé en français………..

Résumé en anglais (abstract)………..

Résumé en arabe (صخلم)……….

100 104 107 122 123 124 125

(11)

Figures

Figure 1 : Schéma de la communication selon Jacobson……… 22 Figure 2 : Schéma de la communication pilotes-contrôleurs……….. 57 Capture 1:Prise dans la tour de contrôle aérien de l’aéroport Ferhat Abbas de

Jijel………. 48 Capture 2 : Prise dans la tour de contrôle aérien de l’aéroport Ferhat Abbas de

Taher, et représentant le contrôleur en travail……….... 48

Tableaux

Tableau 1 : Les signaux lumineux du « Gun light » et leurs significations………. 28 Tableau 2 : Alphabet aéronautique……… 50 Tableau 3 : Transmission des nombres………. 51 Tableau 4 : Prononciation des chiffres……….. 52 Tableau 5 : Les expressions conventionnelles et leurs significations………….. 53 Tableau 6 : Indicatif d’appel des stations aéronautiques……….. 55 Tableau 7 : Indicatif d’appel des aéronefs………. 55 Tableau 8 : Correspondance graphème-phonème de la langue arabe suivant

l’alphabet phonétique internationale API……… 64 Tableau 9 : Les signaux visuels et leurs significations……… 95

(12)

Introduction générale

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14

Introduction générale

Presque implicitement, dès qu’on évoque la communication entre personnes humaines disposant de la parole, on pense à la communication verbale ; celle-ci sous- tend une communication de type langagier. L’homme ne semble marquer une préférence pour le langage que lorsqu’il communique avec son semblable. Par la parole, il formule des ordres, transmet des informations, construit des raisonnements, et cordonne des actions.

On appelle « interaction verbale » tous les échanges oraux entre deux ou plusieurs personnes. Le terme « interaction » renvoie à l’idée d’une communication intentionnelle entre des personnes et le terme « verbal » à l’échange de parole. Certaines interactions peuvent donc être non verbales si elles se contentent par exemple de gestes et/ou de mimiques.

Au vu de cette définition, on pourrait penser que les interactions verbales seraient l’objet de prédilection de la linguistique. Paradoxalement, elle ne s’y est intéressée que très tard. Aujourd’hui, l’analyse des interactions verbales est un champ d’études pluridisciplinaires qui intègre différents types d’approches et différentes sortes d’outils méthodologiques. Pour comprendre la place de l’analyse des interactions verbales et des interactions aéronautiques en particulier dans les sciences du langage, nous nous proposons de traiter le thème suivant : « Etude des interactions verbales entre pilotes et contrôleurs aériens : cas de l’aéroport « Ferhat-Abbas » de Jijel ».

La naissance de ce thème est venue à partir de la réalité évidente observée de notre part. Cette réalité montre que ce domaine est très intéressant car il se caractérise par l’existence du phénomène de l’interaction verbale dans les échanges entre les contrôleurs aériens et les pilotes.

Notre travail de recherche s’intéresse donc à l’étude des interactions verbales aéronautiques entre le pilote et le contrôleur aérien dans la tour de contrôle de l’aéroport de Taher. Pour mener à bien cette étude, nous avons choisi un corpus constitué de données authentiques, et plus précisément d’enregistrements audio réalisés dans des situations naturelles.

Concernant la communication non verbale, nous enrichissions notre étude par des documents présentant le mécanisme de la communication non verbale entre le pilote et

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15

le marshaller ; c'est-à-dire les signaux visuels utilisés entre eux au sol pour compléter la tâche du contrôleur.

Le choix de l’étude des interactions aéronautiques est le fruit d’une longue réflexion dans ce domaine. Ce travail répond à ce que nous avons remarqué comme un besoin voire un manque dans les études linguistiques et sociolinguistiques, ce qui participe à l’originalité de notre étude. Il est considéré aussi comme une implosion méthodologique, théorique et généralement scientifique afin d’alimenter la recherche sur les interactions verbales et les sciences du langage dans leur grande diversité. De plus, le corpus des interactions aéronautiques est spécifique parce que leur déroulement est soumis à des contraintes bien particulières :

Le nombre des participants est limité et toujours fixe ;

La communication entre les participants est obéit à des procédures de transmission normalisées par l’organisation internationale de la circulation aérienne (OACI) ;

Les interactions se basent sur un seul sujet et sont presque identiques tous les jours.

Sous cet angle, notre travail n’a pas été facile à réaliser à cause des difficultés auxquelles nous avons été confrontées, comme la difficulté d’obtenir l’accord de la direction de la tour de contrôle pour enregistrer les conversations entre le pilote et le contrôleur en raison de la confidentialité de la profession. Après avoir surmonté cette difficulté, nous avons rencontré un autre problème au niveau de déplacement.

Concernant la documentation, nous avons constaté un manque de références bibliographiques car le domaine d’étude que nous avons choisi n’a jamais fait l’objet d’aucune étude linguistique au niveau local pour le moins.

Afin de circonscrire notre travail, nous posons la problématique suivante :

Comment se structurent et s’organisent les interactions verbales entre le pilote et le contrôleur aérien dans la tour du contrôle à l’aéroport de Jijel ?

Des sous-questions en découlent spontanément, à savoir :

A quel degré cette structure est respectée dans les différentes interactions ?

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16

Et de quelle façon participe-t-elle à faciliter l’intercompréhension pilote- contrôleur ?

Pour atteindre notre objectif et répondre à notre problématique, il est primordial de suggérer des hypothèses que nous tenterons de confirmer sinon d’infirmer. Ces hypothèses sont les suivantes :

Malgré le cadre stricte de règles de communication entre le pilote et le contrôleur aérien, ces derniers ne peuvent pas coller à une structure type de communication, car elle change d’une situation à l’autre et d’un jour à l’autre.

De ce fait, les interactants sont obligés d’avoir recours à des formes de communication familiarisées pour palier aux différentes difficultés de communication.

Les interactions verbales entre le contrôleur aérien et le pilote obéissent à des mécanismes spécifiques.

Les tours de paroles seraient partagés et organisés selon des conventions bien précises, lorsque le pilote demande les renseignements et les conditions de vol.

L’objectif principal de ce travail de recherche consiste à apporter une contribution à l’analyse des interactions verbales entre les pilotes et les contrôleurs de la circulation aérienne à travers l’étude des situations de communication réels.

Un autre objectif qui nous nous sommes assignés est l’acquisition de connaissances pointues dans le domaine de l’analyse des interactions aéronautiques.

À cet égard, il s’agit de présenter ce qui se passe et ce qui se dit dans le microphone entre le contrôleur qui est dans la tour de contrôle et le pilote qui se trouve dans l’aéronef.

En effet, nous voulons découvrir la relation pilote/contrôleur à travers la structure des interactions dans la tour de contrôle aérien. Nous nous attachons ensuite à décrire la manière d’organisation de ces interactions lors d’un vol d’aéronef.

Pour parvenir à nos objectifs, nous nous sommes basées sur ce que l’analyse interactionnelle a mis en œuvre pour l’étude des interactions verbales et plus précisément pour l’étude de la structure de l’interaction verbale et l’organisation des tours de parole. De plus, nous voulons mettre en évidence la communication non verbale en tant qu’élément complémentaire et essentiel pour la communication verbale.

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Nous allons essayer donc de collecter tous les documents et toutes les photos que nous considérons importants et utiles pour l’analyse du non verbale.

Concernant le plan et l’organisation de notre travail de recherche ; il se compose de deux parties : l’une théorique et l’autre pratique, chacune comprenant deux chapitres.

Dans le premier chapitre de la partie théorique, nous parlerons avec précision de la communication humaine comme une notion globale et de ses aspects. Nous faisons suivre le premier chapitre d’un deuxième où nous parlerons de l’interaction et de l’interaction verbale en particulier en tant qu’élément constitutif de la communication et de tous les éléments qui appartiennent à ce domaine. Ainsi, nous allons présenter la structure de l’interaction selon deux modèles d’analyse proposés par Kerbrat- Orecchioni : le modèle en rang et l’analyse pragmatique. En utilisant des exemples tirés de notre corpus.

Quant à la partie pratique, nous nous pencherons dans le premier chapitre sur l’exposé du contexte de notre étude et de la méthodologie suivie : descriptive et analytique, ainsi que sur la présentation des données recueilles pour mener à bon escient notre étude. Le dernier chapitre de ce mémoire sera réservé à l’analyse des données.

Enfin, nous proposons une conclusion récapitulative dans laquelle nous rappelons les résultats auxquels nous aboutissons.

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Partie théorique

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Chapitre I

La communication humaine

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20

Introduction

Dans ce chapitre intitulé : « La communication humaine » nous allons discuter de la communication en tant que notion générale, donner une définition générale puis particulière à notre champ d’étude suivie de l’explication de deux modèles de communication de Dell Hymes et de Roman Jacobson. Nous allons aborder aussi les deux types de la communication verbale et non verbale.

1. La communication et le besoin d’échange entre les individus

Depuis toujours, l’humain a besoin d’échanger, de communiquer. Pourquoi ? Pour créer un lien, partager ses émotions, ses expériences, son opinion, et pour acquérir des connaissances. De ce fait, les individus ne peuvent pas fonctionner sans la communication.

Donc, la communication est l’acte d’établir des relations avec quelqu’un. Une bonne communication apporte le succès à une rencontre. Rencontrer l’autre, c’est lui parler, mais c’est aussi l’écouter. Pour communiquer, il est indispensable qu’il y ait un émetteur (ou destinateur) et un récepteur (ou destinataire), et qu’un message visuel ou sonore soit délivré du premier vers le second. Elle peut se faire sur le plan verbal comme non verbal, elle est aussi vitale pour le bien-être de chacun.

2. La communication : définitions

Etymologiquement le mot communication vient du mot latin « communicare », qui veut dire « mettre en commun, faire part de, partage, dérivé de communis, commun ».(www.toupie.org/Dictionnaire. Consulté le 21/04/2019). La communication est l’action de communiquer, de transmettre des informations ou des connaissances à quelqu’un ou, s’il y’a échange de les mettre en commun (exemple : la conversation).

Plusieurs disciplines prennent la communication pour objet d’étude. Pour de nombreuses recherches, elle constitue le point commun auquel elles convergent. Parmi ces domaines, nous pouvons citer celles qui concernent les sciences du langage. La communication est omniprésente dans divers domaines mais sa définition change lorsqu’elle s’inscrit dans un domaine précis, nous débutons par les définitions tirées des ouvrages non spécialisés, comme définitions générales et nous terminons par les ouvrages spécialisés comme définitions spécifiques.

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Nous commençons par les ouvrages non spécialisés ;

-Pour le dictionnaire encyclopédique « Larousse super majeur »; la communication est définie comme suit :

1) « le fait de communiquer, quand on ne parle pas la langue d’un pays, la communication est difficile »

2) « exposé, discours dans lesquels des informations sont données. Le président a fait une communication à la presse »

3) « Liaison et conversation par téléphone. Quel est le prix de la communication téléphonique pour Montréal ? » (2007 : 236)

Ces définitions tirées de l’Encyclopédie « Larousse super majeur » couvrent l’aspect humain et social de la communication.

Dans les ouvrages spécialisés comme le dictionnaire de linguistique et sciences du langage de J. Dubois; définit la communication comme suit : « La communication est l’échange verbal entre un sujet parlant, qui produit un énoncé destiné à un autre sujet parlant, et un interlocuteur dont il sollicite l’écoute et/ou une réponse explicite ou implicite (selon le type d’énoncé). La communication est inter subjective.»(1994 : 94).

Ici, Dubois considère que la communication nécessite la présence des trois éléments essentielles qui sont : les participants ou les acteurs de la communication, la situation de la communication définie par les partenaires de la communication, le rôle, et le contexte et enfin, le statut de la communication définie par la distance entre le sujet parlant et ses interlocuteurs ou ce qu’on appel, la distance intersubjective. Dans cette définition Dubois partage également l’idée qui consiste à désigner la communication par l’échange, ce dernier, fait partie des unités constitutives de l’interaction verbale, cette dernière indique un des deux aspects de la communication (aspect verbal, aspect non verbal), donc cela signifie que la communication est plus générale que l’échange.

3. Les théories de la communication

La théorie de la communication est aussi ancienne que la réflexion sur la connaissance, sur le savoir et sur les conditions de leur transmission. La parole, l’écriture ont conduit les linguistes, les écrivains et les chercheurs sur le chemin de cette indispensable réflexivité. Comment les choses se transmettent-elles, au fond, se

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communiquent-elles ? Voila une question aussi ancienne que la mise en relation de valeurs communes entre plusieurs groupes.

Les premiers travaux menés dans le domaine de la communication humaine ont eu lieu aux Etats Unis notamment, avec l’apparition des appareils radiophoniques dans les années 20-30 et la propagation du média, à l’époque, la communication est employée sur la base de réception de signaux ou l’information d’un point à un autre.

Nous allons essayer d’aborder les principales théories de la communication qui ont un rapport avec notre thème de recherche, dont les plus connues celles conçues par Roman Jacobson, et D. Hymes.

3.1. Le modèle de Jacobson

3.1.1. Le schéma de la communication de Jacobson

Le schéma général de la communication humaine a été proposé par le linguiste (R.

Jakobson, 1969).

Figure 01 : Le schéma de la communication selon Jacobson

A l’origine le schéma de Jacobson développe une réflexion sur le langage et ses différents facteurs, ainsi que ses fonctions. Linguiste de formation, Jacobson enrichit les analyses de ses prédécesseurs en s’intéressant au langage comme source de toute

communication verbale.

Ce schéma plus complet permet également d’identifier un plus grand nombre d’intervenants, facteurs et les fonctions intervenant dans une interaction. Tous les

Le contexte

Le message Le destinataire

Le destinateur - -

Le canal

Le code

Le code

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23

facteurs identifies dans ce schéma ont un rôle à jouer dans le cadre d’une interaction et ils influencent tous, à leur façon, le message qui est transmis.

3.1.2. Les facteurs et les fonctions de la communication selon Jacobson : A partir du schéma ci-dessus, Roman Jacobson considère que tout échange verbal nécessite la présence de six éléments qu’il appel facteurs. Ces éléments sont résumés aussi dans la citation suivante :

Le destinateur envoie un message au destinataire pour être opérant, le message requiert d’abord un contexte auquel il renvoie (c’est ce qu’on appel aussi, dans une terminologie quelque peu ambigu, « le référent »),contexte saisissable par le destinataire, et qui soit verbale, soit susceptible d’être verbalisé ; ensuite, le message requiert un code, commun, en tout ou au moins en partie, au destinateur et au destinataire(ou, en d’autre terme, à l’encodeur et au décodeur du message), enfin, le message requiert un contact, un canal physique et une connexion psychologique entre le destinateur et le destinataire, contact qui leur permet d’établir et de maintenir la communication .(JACOBSON in VION, 2006)

Selon lui, la production d’une situation de communication se fait par le mécanisme suivant :

D’abord, le destinateur envoie un message au destinataire ; ce dernier est censé recevoir le message. Pour bien transférer celui là entre les deux, il y’a besoin de l’existence d’un contexte (référent), pour le message soit compris par le destinateur et le destinataire, un langage commun entre eux est sollicité. Enfin, le message requiert un contact, un canal physique et une connexion psychologique entre le destinateur et le destinataire, ce contact leur autorise de construire et de maintenir la communication.

Selon Roman Jacobson, chaque facteur de ceux décrits auparavant remplit une fonction linguistique différente de l’autre. Les fonctions du langage sont les suivantes :

a- La fonction expressive : elle est relative à l’émetteur utilisée par le destinateur pour informer le récepteur sur sa propre personnalité ou ses propres pensés.

b- La fonction conative : c’est la fonction orientée vers le destinataire, elle est utilisée par l’émetteur pour que le récepteur agisse sur lui, même et s’influence.

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c- La fonction phatique : elle consiste à construire et à maintenir le contact de manière à ce que la communication puisse fonctionner. La fonction phatique joue un rôle particulièrement important à la communication entre le pilote et le contrôleur aérien, puisque l’un des interlocuteurs ne voit pas l’autre. Donc il est obligé de s’assurer que le contact est bien établi. De nombreuses langues possèdent ainsi de petits mots ou locutions dont la seule fonction consiste à confirmer que « la ligne est bien établie ».

Dans le cadre de notre travail, pour confirmer que la ligne est bien établie entre le pilote et le contrôleur aérien, il doit utiliser les formules suivantes : « bien reçu, reçu, cinq sur cinq (5/5) », et le collationnement des instructions par le pilote pour bien confirmer la transmission des informations fournies par le contrôleur aérien.

d- La fonction poétique : lorsque c’est la forme même du message qui constitue sa saison d’être ; cette fonction permet de faire d’un message un objet esthétique.

e- La fonction référentielle : lorsque le message porte sur le contexte, sur le monde à titre d’exemple : le contexte professionnel, social…

f- La fonction métalinguistique : lorsque c’est le cadre lui-même qui est pris comme objet du discours, par exemple : le dictionnaire.

3.2. Le modèle SPEAKING de Hymes :

Dell. Hymes (1967) pose un nouveau modèle pour l’étude de la communication.

Selon son postulat, les fonctions du langage ne sont pas universelles et fixées. Elles peuvent changer selon la situation de la communication. Ainsi pour lui, l’étude de la communication consiste d’une part à classer les ressources verbales de différentes communautés linguistiques, et d’autre part à recueillir des données qui permettent de déterminer les influences qui s’exercent réciproquement entre le langage et le contexte social. Hymes a collaboré à l’étude de la communication avec la formation de son modèle SPEAKING et l’introduction du concept « la compétence de communication », ce concept qui aura des retentissements importants sur la didactique des langues.

Le modèle SPEAKING de Hymes, est une sorte de grille d’observation et de description d’une situation de communication. Il a le grand mérite d’avoir étudié les pratiques langagières des différents groups socioculturels et d’observer comment la parole fonctionne dans ces groups.

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Nous reproduisons ici la liste que donne Hymes de ces composantes en suivant l’ordre mnémotechnique des termes en anglais « SPEAKING » :

« Setting » : (cadre) ; il s’agit tout à la fois du cadre physique (temps et lieu) et du cadre psychologique.

« Participants » :(participants) : Hymes regroupe non seulement le destinateur et le destinataire, mais aussi tous ce qui sont présents et participent d’une façon ou d’une autre au déroulement de l’action, qu’ils prennent la parole ou non.

« End » :(finalités) ; il s’agit d’une part du but ou de l’intention, d’autre part du résultat de l’activité de communication.

« Acts » :(actes) ; c’est-à-dire le sujet dont il est question et la forme du message qui l’exprime.

« Key » :(tonalité) ; c’est la fréquence et la qualité du son des partenaires de la communication.

« Instrumentalités » :(instruments) ; sont les moyens et les outils de la communication, c’est la composante fondamentale de toute cette grille, puisque il s’agit d’une part des canaux de la communication, d’autre part des codes qui lui correspond.

« Norms » :(normes) ; normes d’interaction et normes d’interprétation. Les premières ont trait aux mécanismes interactionnels de la conversation : tours de parole, interruptions et chevauchements, silence, etc. les secondes ont trait au sens du message tel qu’il est transmis et reçu.

« Genre » :(genre) ; c’est-à-dire le type d’activité de communication dans lequel les participants sont engagés (débat, conversation, discussion,…)

Ce modèle de communication restitue la communication dans sa dimension sociale, il met l’accent sur la situation de communication, c'est-à-dire le contexte dans lequel la communication se déroule. Hymes présente les participants à la communication comme des humains sociaux qui peuvent être affectés psychologiquement et ainsi peuvent influer sur le déroulement de la communication.

A travers la notion des « finalités », Hymes montre bien que la communication est un acte social qui s’inscrit dans un but prédéterminé par les participants.

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Avec Hymes, nous assistons aussi à la prise en compte de la dimension culturelle de la communication. Donc la manière de dire du participant est mise en exergue par son comportement socioculturel.

4. La communication verbale et la communication non verbale

Dans toute communication, nous transmettons des « ensembles » de messages – verbaux et non verbaux- qui constituent chacun des systèmes de communication plus ou moins complexes et cohérents. A cette perceptive, les théoriciens de la communication humaine confirment que cette dernière : « doit procéder par l’usage du verbale et non verbale, appelé aussi ‘’multicanal’’ et ‘’multimodal’’ » (J.COSNIER et A.BROSSARD, 1984 : 02)

4.1. La communication verbale

La communication est dite « verbale »lorsqu’elle fait dans une symbolique écrite ou orale, impliquant une concision et des normes communes ; une langue ou plus, généralement un langage ; le dépassant. Cela inclut l’écriture, la langue des signes, la voix…. L’art de conceptualiser ce message dans un langage afin de minimiser les interférences est appelé rhétorique.

La communication verbale désigne également l’ensemble des moyens utilisés pour transmettre des éléments d’informations. Comme l’indique son nom, le « verbe »est très important dans cette forme de communication. Le verbe est exprimé par la voix, mais les registres lexicaux et auditifs entrent également en jeu. Le choix des mots ainsi que la qualité de la voix sont donc autant d’indices importants qui permettent d’analyser plus facilement une situation de communication, une émotion ou même un état d’esprit.

Par exemple : dans une situation de communication, les interlocuteurs utilisent plusieurs modes de communication verbale. En synergie et en même temps utilisent leur appareil vocal acoustique pour parler et entendre la partie verbale de l’énoncé ainsi que la partie vocale comme le timbre, l’intonation de la voix, l’hauteur, intensité et accent…

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27 4.2. La communication non verbale

Pour communiquer, nous utilisons bien plus que des mots dans nos interactions avec les autres, notre corps possède aussi son propre langage, nos gestes, notre façon de nous asseoir, de parler et d’établir un contact visuel sont autant de moyens de communication non verbale qui influencent les messages qui nous transmettons verbalement. Donc la communication non verbale est concerne tous les éléments, en dehors de l’oral et de l’écrit qui entrent dans le processus de communication.

Par ailleurs, la communication non verbale se présente par « un système structuré de signes non verbaux remplissant une fonction de communication » (Le Petit Larousse illustré, 2004). Elle renvoie à un partage d’informations transmis sans emploi de parole.

C'est-à-dire qu’elle n’utilise en aucun cas le discours. La communication non verbale est beaucoup plus difficile à identifier que la communication verbale car la question de la limite, des supports ainsi que celle qui renvoie à la part du conscient dans l’émission de nos signes non verbaux. De plus, le langage non verbal correspond à un aspect implicite de la communication, c’est un savoir dissimulé par l’homme et qui est généralement inconscient. C’est alors que l’expression « plus on parle, moins on montre »est très parlante.

Dans le cadre de notre travail, la communication non verbale apparaît dans les gestes qui guident les avions au sol par le Marshaller. On ne gare pas un avion comme une voiture. Car depuis leur cockpit, les pilotes ne peuvent pas voir les marquages au sol, vérifier si leur machine est bien alignée et s’ils peuvent couper les moteurs. Au sol, un homme, le Marshaller ou parqueur, sert donc de guide. Armé de ses deux bâtons lumineux -c’est le nom qu’on leur donne- il dirige par des gestes précis l’avion jusqu'à son point de stationnement.

Une fois que l’avion est à l’arrêt, le Marshaller lève son poing pour indiquer au pilote qu’il peut enclencher les freins au parc. Cette action permet de mettre en place les cales, la passerelle pour le débarquement des passagers et de sécuriser l’appareil.

Le Marshaller lève la main, fermée, formant un poing, un peu plus haut que la hauteur de l’épaule. En maintenant le contact visuel avec l’équipage de conduite, en ouvrant la main, il ne bouge pas avant d’avoir reçu l’accusé de réception de l’équipage

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de conduite (signal « tout va bien »). Ce geste signifie que le pilote doit desserrer les freins.

Le deuxième cas de la communication non verbale dans le cadre de notre travail apparaît quand il est jugé que la communication au moyen d’un système de signaux visuels répond aux besoins ou en cas de panne de radiocommunication. Donc le contrôleur doit utiliser le « Gun light » ou le « Pistolet lumineux » pour transférer les instructions au pilote. Les signaux ci-dessous seront utilisés, avec la signification indiquée ci-contre.

Signal lumineux émis par le contrôleur Signification

Série d’éclats verts Permission de traverser l’aire

d’atterrissage ou de s’engager sur la voie de circulation

Série d’éclats rouges Évacuer l’aire d’atterrissage (ou la voie de circulation) et faites attention aux aéronefs

Série d’éclats blancs Évacuer l’aire de manœuvre

conformément aux instructions locales Tableau 1 : Les signaux lumineux du « Gun light » et leurs significations

Conclusion

Pour conclure, la communication est un concept très vaste qui comprend plusieurs significations. Nous nous sommes intéressées à la communication humaine comme elle se manifeste chez les interlocuteurs d’une langue. Nous avons fait un rappel des théories de la communication pour comprendre les caractéristiques fondamentales de celle-ci.

Une situation de communication se présente par des signes verbaux et non verbaux, le premier type se manifeste par l’utilisation de l’écrit ou de l’oral, et le deuxième type se manifeste d’une manière diffuse avec les gestes et les mimiques.

Dans le cadre de notre travail, nous allons considérer que la communication verbale n’est pas seulement un échange de messages entre deux interlocuteurs ou plus mais aussi une interaction entre eux qui s’influence par les actions et les obligations.

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Ces considérations nous poussent à aborder la notion de l’interaction. C’est ce qui va avoir lieu dans le chapitre II ci-après.

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Chapitre II

Champ interactionnel

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Introduction

Dans ce chapitre intitulé « champ interactionnel », nous abordons la notion de l’interaction par rapport à la communication humaine et par rapport aux relations des individus qui entrent en communication, ainsi que les concepts importants et fondamentaux à l’étude des interactions verbales. Puis nous présentons les deux méthodes que nous suivrons dans l’analyse du corpus.

1. L’interaction comme notion générale

L’interaction est une notion d’abord née dans le domaine des sciences de la nature et des sciences de la vie, puis adoptée par la suite par les sciences humaines. C’est un terme très vaste et difficile à identifier parce qu’il est utilisé dans divers domaines.

Dans le langage courant, l’interaction signifie : action réciproque qui se construit entre deux ou plusieurs personnes. Robert Vion a défini l’interaction comme suit : « L’ensemble de ce qui se produit entre deux ou plusieurs sujets, de l’instant de leur rencontre à celui de leur séparation » (1992 : 16). En d’autres termes l’interaction ressemble toutes les actions produites par l’ensemble des participants au cours de la rencontre. De son côté, Goffman précise que : « par interaction, on entend l’ensemble de ce qui se produit en une occasion quelconque quand les membres d’un ensemble donné se trouvent en présence continue les uns des autres ; le terme « une rencontre » pouvait aussi convenir.» (GOFFMAN in R.VION, 1992 : 145). Cette définition implique que l’interaction renvoie aussi à l’échange strict de face à face. Goffman conditionne donc l’interaction par une présence face à face des partenaires dans le même espace physique ; ce qui apparait comme une définition limitée excluant toute autre forme de communication qui ne se passe pas dans une situation de coprésence dans le même espace physique. Selon un autre point de vue, Karbrat-Orecchioni signale que l’interaction est conditionnée par « la continuité », puisque le terme « modifiable » risque d’être pris comme un facteur de clôture, donc elle a dit : « pour qu’on ait affaire à une seule et même interaction, il faut et suffit que l’on ait un groupe de participants modifiable mais sans rupture, qui dans un cadre spatiotemporel modifiable mais sans rupture, parlent d’un objet modifiable mais sans rupture » (GOFFMAN in R.VION, 1992 : 146). L’auteur ajoute que l’interaction verbale se compose de plusieurs unités fondant sa structure, et justifie aussi sa confirmation que le mot rencontre

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contient plusieurs interactions verbales, ainsi que le terme interaction est plus vaste que rencontre.

Les participants de l’interaction verbale s’engagent dans une activité quelconque, l’objet ; le cadre spatiotemporel peut se modifier dans la mesure où les participants sont les même.

2. L’interaction verbale

Nous avons parlé dans le chapitre précédent de la communication comme domaine très vaste, puis de l’interaction au sens large du mot, pour arriver ici à l’interaction verbale dont le but est de rétrécir notre champ d’étude. Donc notre recherche se fonde sur un élément très important utilisé de nous jours afin d’optimiser la pratique de la langue.

2.1. Définition de l’interaction verbale

L’interaction verbale est une notion constituée de deux termes. D’un côté

« interaction », définie selon le dictionnaire « Linternaute » par : « réaction réciproque entre deux phénomènes ou deux personnes » (http://www.Linternaute.fr. Consulté le 21/04/2019) et d’un autre coté, le mot « verbale » qui désigne l’utilisation d’un code langagier oral articulé.

A partir de cela, le concept de l’interaction verbale peut être défini par l’influence réciproque qui se produit entre les interlocuteurs (les uns sur les autres), dans une présence réelle par tous types d’échange oral. A cet égard, Karbrat-Orecchioni souligne que : « tout au long du déroulement d’un échange communicatif quelconque, les différents participants, que l’on dira donc des interactants, exercent les uns sur les autres, un réseau d’influence mutuelle_ parler, échanger, et c’est changer en échangeant » (1990 : 17)

Dans une interaction verbale, il y’a un échange communicatif entre deux interlocuteurs ou plus quand ils sont engagés dans l’échange et qu’ils produisent des signes dans cet engagement. L’interaction verbale ne se produit et ne fonctionne qu’avec la présence de différents interlocuteurs dans un cadre spatiotemporel comme le signale Traverso : « l’interaction correspond à ce qui se passe lorsque plusieurs personnes se trouvent réunies » (1984 : 09)

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L’interaction verbale constitue la première raison d’être du langage humain. C’est un phénomène social qui a plusieurs caractéristiques et qui assure diverses fonctions dans le rapport entre les individus.

2.2. Les caractéristiques de l’interaction verbale

L’interaction verbale se caractérise par la coprésence des partenaires (le caractère le plus important), cette dernière permet aux interactants de se comprendre mutuellement en utilisant le verbal et le non - verbale (mimiques, gestes, regards,…), elle leur permet aussi de s’influencer réciproquement à travers leurs attitudes et leurs comportements. L’interaction verbale est donc caractérisée par l’importance des tours de paroles du contrôleur du vol par rapport au pilote.

Le deuxième caractère est la Co-gestion du processus communicatif des interactants à travers l’interaction verbale. Donc les interactants de la communication partagent une responsabilité dans le but de réaliser le succès ou l’échec de la communication et d’assurer l’intercompréhension. Mais, si l’un de ces interactants serait incapable de bien interagir sur l’autre, dans ce cas on ne pourra pas parler de l’interaction verbale. De ce point, Bonicco dit que : « Si nous n’étions pas capable de prendre en considération l’esprit de l’autre, sa capacité à interpréter notre comportement et à produire du sens, il n’y aura pas d’interaction verbale.».(BONICCO cité par AZERI Afef, ‘’L’activité théâtrale comme moyen d’interaction verbale pour développer l’expression orale des apprenants en classe de FLE et interculturelle’’. Mémoire de master. Université Msila, 2015 : 12)

Le dernier caractère de l’interaction verbale est le respect de certains principes pour son accomplissement comme le principe de coopération qu’est considéré comme une convention générale de l’interaction. Ce principe est introduit par P. Grice : « les partenaires d’une interaction langagière s’attendent toujours à ce que lancer d’eux contribue à la conversation d’une manière rationnelle et coopérative pour faciliter l’interprétation de ses énoncés » (GRICE cité par AZERI Afef ‘’L’activité théâtrale comme moyen d’interaction verbale pour développer l’expression orale des apprenants en classe de FLE et interculturelle’’. Mémoire de master. Université Msila, 2015 : 18)

Donc, les interactants doivent agir d’une manière sensée raisonnable, rationnelle, ainsi que compréhensible.

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2.3. Eléments constitutifs de l’interaction verbale

L’interaction verbale se présente généralement dans un contexte bien déterminé.

Elle se passe entre des partenaires qui maintiennent des rapports sociaux de natures très diversifiées. Ces rapports sont identifiables dans l’interaction elle-même et ces mêmes rapports qu’entretiennent les individus entre eux sont définis par le statut et le rôle de chacun dans l’interaction. Ces rapports sont appelés « rapport de place ». Ils se définissent tout au long du déroulement de l’interaction.

Ainsi, la situation de communication et les rapports de places que maintiennent les individus dans ce contexte sont déterminants par la compréhension et l’interprétation de toute interaction verbale.

Selon les travaux de C. Kerbrat-Orecchioni, les éléments constitutifs de l’interaction verbale sont les composantes de base qui distinguent toute interaction verbale.

2.3.1. Contexte de l’interaction verbale

D’après C. Kerbrat-Orecchioni, le concept de contexte dans le domaine de l’interaction verbale est appelé également « situation de communication » (BOUCHRIBA Najete, ‘’Les pratiques communicatives pour l’amélioration de l’oral en classe de FLE : cas des élèves de 4ème année primaire. ‘’ Mémoire de magistère.

Université Constantine, 2008), qui précise que le contexte comporte trois éléments qui sont essentielles lors de l’analyse d’une interaction. Ces éléments sont les suivants :

a. Le cadre

Pour Goffman, le terme « cadre participatif » renvoie à l’environnement physique dans lequel se déroule l’interaction verbale. Il concerne toutes les interactions présentes en scène au moment de la rencontre. Le cadre participatif serait plus proprement « l’ensemble des individus qui ont accès à un évènement de parole donnée, et dont la prise en compte est essentielle pour comprendre le fonctionnement de la communication. »(TRAVERSO, 1999 : 10)

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35 b. Les partenaires de l’interaction verbale

Sont les participants eux-mêmes qui choisissent de contribuer ou de ne pas contribuer à l’interaction. Chacun des interactants possède des caractères sociaux qui lui sont propres (spécifiques). (YAHIAOUI Kheira, ‘’Analyse des interactions radiophoniques polylogues d’Alger chaîne III –volume –‘’. Thèse de doctorat.

Université d’Oran, 2016.

c. Le dispositif

Le dispositif c’est l’ensemble des moyens qui mettent en marche l’interaction (souvent sur le déroulement de l’interaction), c’est la situation expérimentale et les moyens pour recueillir des données.

2.3.2. Le statut et le rôle des interactions verbales

Dans une interaction verbale donnée, les participants n’ont pas toujours les mêmes statuts et rôles interlocutifs, c'est-à-dire les interactants sont classés selon leurs formats de participation, alors chacun d’eux assume un statut et un rôle.

a. Statut

C’est un constituant très important dans l’interaction verbale. Il est le rôle ou la position sociale de l’individu. Il s’intéresse aux caractéristiques externes comme le fait d’être homme ; fils ; père ; pilote ; contrôleur de vol ; médecin…etc

b. Rôle

Le rôle des participants est essentiel pour l’analyse des interactions verbales.

C’est l’ensemble de valeurs et d’attitudes que la société attribue à un individu, le rôle est l’aspect dynamique du statut, et celui-ci lui permet de se positionner dans sa société.

2.3.3. Rapport de place

Le plan est la position de chacun des interactants en interaction, chacun d’eux essaye d’influer son partenaire selon sa position. Le rapport de place est spécifié par un double caractéristique. Il est caractérisé de l’extérieur par les statuts et les rôles des partenaires (pilote ; contrôleur de vol ; maitre ; apprenant…), il est aussi caractérisé de l’intérieur par la relation de place subjective que chacun prend par rapport à l’autre

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(dominant/dominé ; demandeur/conseiller…). Ce rapport de place permet de comprendre la relation existée entre les interactants. Il existe deux types de rapport de place, le premier est lorsque les partenaires s’échangent d’une manière égalitaire, il s’agit d’un rapport de place symétrique, et lorsque les interactants s’échangent d’une manière inégale, il s’agit d’un rapport de place complémentaire ou asymétrique. Donc les partenaires ont des différences de statut et de rôle, l’un des interactants va occuper une position haute et l’autre occupe la position basse.

Dans le cadre de notre travail, c’est le contrôleur qui occupe une position haute, il est considéré comme un commandant, c’est lui qui dirige le pilote et lui donne toutes les informations concernant les conditions de vol. Ainsi que les instructions pour assurer la séparation avec les autres aéronefs. Cependant, le pilote est considéré comme un demandeur de service et celui qui subit les ordres qui viennent du contrôleur aérien.

2.4. Les genres de l’interaction verbale

Avant de citer les différentes acceptions des linguistiques, nous allons parler de deux types généraux de l’interaction verbale qui sont : l’interaction symétrique et l’interaction complémentaire (asymétrique). La première signifie la minimisation de la différence entre les interactants. La deuxième est la maximalisation de la différence entre les interactants.

Les interactions qui ne sont pas complémentaires se caractérisent par un rapport de places symétriques sans solliciter l’existence d’un rapport réellement égalitaire entre les participants. Ce mot signifie également que les places ne sont pas prédéfinies en termes de statut professionnel ou de place institutionnelle. Donc le rapport de places entre deux individus qui s’engagent dans une interaction non complémentaire n’est pas établi de façon explicite. Les interactions symétriques se distinguent par l’égalité entre les interactants dans un type d’interaction verbale quelconque ayant les mêmes droits de prendre tous les actes de langage de leurs manières choisies.

Quant aux interactions complémentaires, elles se distinguent par les places inégalitaires entre les interactants où le rapport complémentaire apparait mieux dans l’interaction à savoir : les deux capacités manquées par l’un des participants de ce type qui sont : le pouvoir et le savoir. Dans cette mesure, la consultation entre un médecin et

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