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Sur les radioéléments formés dans l’uranium irradié par
les neutrons. II
Irène Curie, Paul Savitch
To cite this version:
SUR LES
RADIOÉLÉMENTS FORMÉS
DANS L’URANIUMIRRADIÉ
PAR LES NEUTRONS. II Par IRÈNE CURIE et PAUL SAVITCH.Institut du Radium. Laboratoire Curie.
Sommaire. 2014 Il se forme dans l’uranium irradié par les neutrons lents ou rapides, un radioélément de période
3,5 h qui possède des propriétés chimiques semblables à celles du lanthane. Ce radioélément est produit en
quantité comparable à celle des corps transuraniens déjà connus ; c’est probablement aussi un corps
transu-ranien mais on ne peut décider pour le moment le nombre atomique qu’il convient de lui attribuer.
Nous avons
rappelé
dans un articleprécédent (1)
les résultats obtenus parHahn,
Meitner et Strass-mann(2)
sur les radioéléments formés lors de l’irra-diation de l’uranium par lesneutrons,
résultats dont nous avons vérifié unepartie.
Ces auteurs classent les radioélémentsqu’ils
ont observés en trois séries de noyaux isomères. Nous lesdésignons
ici par la lettre R avec l’indication de leur nombreatomique
présumé
et de leurpériode.
Le processus
(III)
estproduit
par les neutrons lents : neutronsthermiques
et niveaux de résonance de 25 eV. Les processus(I)
et(II),
dontl’importance
est du même
ordre,
sontproduits
par les neutrons lents et par les neutronsrapides,
cequi
est assez inusité. Il estprobable,
néanmoins,
qu’il
s’agit
toujours
d’un processus decapture
de neutron.Rappelons
que le travail sur les radioélémentsproduits
dans l’uranium est trèsdifficile,
pour les raisons suivantes : 10 la formation d’uraniumX,
qui oblige
àpurifier
l’uranium avantchaque
expé-rience ;
20 legrand
nombre de radioélémentsf ormés ;
30l’impossibilité
d’avantager
la formation d’une série de radioéléments parrapport
auxautres,
les conditions deproduction
de tous les transuraniens étant lesmêmes ;
40 la difficulté d’effectuer desséparations
complètes
entre ces corps,homologues
supérieurs
du rhénium et des corps de la famille duplatine,
dont lespropriétés chimiques
sont peu diffé-rentes.(1) Sirène CURIE et PAUL SAVITCH. Journ. de Phys. et Rad., 1937, 7, p. 385.
(2) 0. HAHN, L. 1~ZEITNER et F. STRASSMAN. Chem. Ber., 1937,
70, p. 1374. - L.
MEITNER, O. HAHN et F. STRASSMANN. Z. f . Physik, 1937, 106, p. 249. - L. MEITNER. Ann.
Physik, 1937,
29, p. 246.
Nous avons
utilisé,
commeappareils
de mesures, descompteurs
Geiger-Müller
ayant
desparois
d’alu-minium mince de0,15
mmd’épaisseur
environ,
etune chambre d’ionisation reliée à un électromètre
Hoffmann,
fermée par une feuille d’aluminium de~ j10
mm.Dans notre
précédent
article,
nous avions montréqu’en
étudiant l’uranium irradié à travers des écrans assezépais
pour arrêter lerayonnement ~
de l’ura-niumX,
on n’observeplus, après
la destruction des corps depériode
trèscourte,
que deuxradioéléments,
Rie
min et unautre,
depériode
3,5 h,
qui
n’était pas connu.Fig. 1. - Mesures
au compteur à travers un écran de 0,48 g/em2
de cuivre
La
figure
1représente
la courbe obtenue en mesu-rant unepréparation
de 4 g d’uraniumpurifié disposé
en coucheépaisse
et irradiépendant
15 h dans la356
paraffiné, près
de la source de neutrons(Rn
+Be,
650
mc).
La mesure est faite à travers un écran de cuivre de0,48
g ~cm2 qui
absorbe presquecomplète-ment les
rayons p
de l’uranium X. Grâce àcela,
il a étépossible
de faire une irradiationlongue
sans avoir une activitéexagérée
due à l’uranium X. Audébut,
on voit la décroissance deR16
min ; 2 haprès
la fin de l’irradiation on observe encore une inten-sitéconsidérable,
due àR3,5
h. 24 haprès
la fin del’irradiation,
l’activité de lapréparation
irradiéeest redevenue
égale
à celle d’unepréparation
iden-tique
non irradiée.Si l’on
précipite
duplatine
parl’hydrogène
sulfuré en solution acide dans l’uraniumirradié,
on entraînetous les éléments
homologues
deRe,
Os, Ir,
Pt.Or,
si l’on mesure les sulfures à travers l’écranprécédemment employé,
on n’observequ’un
faible résidu d’activitéaprès
la destruction deR16
min. Lesrayons p
de tous les transuraniens làpériode plus
longue
mentionnés dans le tableau sont arrêtés par l’écran etR3,5
h neprécipite
pas dans les sulfures. Nous avons établi que le radioélément nouveauR3,5
hpeut
êtreprécipité
commehydrate quand
on a éliminé les corpsprécipitables
parH2S
en solution acide etséparé
l’uranium. Nous avions cru, toutd’abord,
qu’il s’agissait
d’unisotope
du thorium formé parcapture
du neutron etdépart
d’uneparti-cule oc.
Hahn et Meitner nous ont
signalé
par lettrequ’ils
n’étaient pas d’accord avec nous sur l’existence d’un telisotope
du thorium.Nos
expériences
nous ont montré par la suite queRs,5
h n’est pasisotope
duthorium,
maisprésente
despropriétés
semblables à celles des terres rares.(1).
Après
ungrand
nombred’expériences,
extrêmement difficiles audébut,
tant que nous n’avons pas eu de bonne méthode pourséparer R3,5 h
de l’uraniumet de l’uranium
X,
voici lespropriétés chimiques
que nous avons établies pour ce radioélément.R3,5
h neprécipite
pas parH2S
en solution HCI 2 normale ou même demi-normale. Ilprécipite
parNH3,
par le sulfured’ammonium,
par l’acideoxa-lique
en solutionacide,
par le carbonate d’ammo-nium. Ilprécipite
par l’acidefluorhydrique
et nepré-cipite
pas parH~O~
en solution faiblement acide(différences
avec leprotactinium). Mélangé
avec dulanthane,
onpeut
leséparer
presquecomplètement
du thorium enprécipitant
l’iodate de thorium en solutionnitrique
trèsacide,
ou enreprécipitant
le lanthane par addition d’eau dans une solutiond’oxa-lates dans l’oxalate d’ammonium. Il se
sépare
aussi du cériumquand
onprécipite
ce corps par leperman-ganate
depotassium
en solution neutre. Ilprécipite.
par le sulfate depotassium
dans une solution presqueneutre saturée de ce sel.
Dans
l’ensemble,
lespropriétés
deR3,5
h sont (1) IRÈNE CURIE et PAUL SAVITCH. C. R., 1938, 206, 906.celles du
lanthane,
dont il semblejusqu’ici
qu’on
nepuisse
leséparer
que par fractionnement.La
précipitation
de sulfatedouble,
par le sulfate depotassium
est la réaction que nous avons trouvé debeaucoup
laplus
commode à utiliser pour lasépa-ration de
R3,5
h.On
procède
de la manière suivante : l’uraniumest
privé
d’uranium X(en
le faisantprécipiter
plu-sieurs fois par l’acétate de sodium en solutionacé-tique), précipité
parH,O,
et séché.L’hydrate
ainsi obtenu est irradié.Après
l’irradiation on dissout l’uranium dansl’acide
sulfurique, puis
onajoute
à la solution dulanthane pour entraïner
R3,5 h
et duplatine
pour faciliter laséparation
deshomologues supérieurs
deRe, Os, Ir,
Pt. On neutralise avec de lapotasse
et onajoute
des cristaux de sulfate depotassium.
Le lanthaneprécipite
sous forme d’un sulfate doublecristallin très facile à filtrer. On redissout dans l’acide
chlorhydrique,
on neutralise parl~rH3
et onprécipite
par le sulfure d’ammonium pourséparer
le sulfate depotassium
(on peut
aussiprécipiter
parNI-I3,
mais la filtration est moinsrapide).
Dans cette
opération,
on aséparé
l’uranium ettous les transuraniens semblables au
platine,
mais l’uranium X a été entraîné avecR3,5
h.Pour
séparer
l’uranium
X,
isotope
duthorium,
la méthode la meilleure que nous ayons trouvéejus-qu’ici
consiste àprécipiter plusieurs
fois depetites
quantités
de thorium par l’eauoxygénée
en solution peu acide. L’inconvénient de cette méthode c’est que le thorium contienttoujours
du radiothoriumet,
Fig. 2 - Mesures au
compteur à travers un écran de 0,73 g/cm2
par
conséquent,
du thorium X et dudépôt
actifqu’il
faut éliminer par unepurification
convenable avant depouvoir
utiliser ce corps comme entraîneur On termine enprécipitant
le lanthane par le carbo_ nate d’ammoniummélangé
desulfhydrate
d’ammo-nium,
cequi
sépare
les restesd’uranium,
d’ura-nium X et de corps transuraniens.L’extraction et la
purification
prennent
en moyenne 1 h1j2.
On donne dans la
figure
2 la courbe dedécrois-sance d’une telle
préparation
mesurée à travers un écran.L’analogie
despropriétés chimiques
deR3,5
h avec celles des terres rares étant bienétablie,
laquestion importante
qui
seposait
était de savoirs’il
s’agissait
d’unisotope
de l’actinium(nombre
ato-mique 89).
Pour
cela,
nous avons fait subir à ce radioélément un fractionnement semblable à celuiqui
a servi à Marie Curie(1)
pour la concentration de l’activité du lanthane actinifère. Cetteopération
consiste en uneprécipitation
fractionnée des oxalates en solutionnitrique.
L’actinium se concentre très fortement en queue parrapport
au lanthane.Nous avons effectué une
précipitation
de ce genre surLa--R3,5
h,puis
nous avonsrépété l’expérience
surLa+R3,5 h--~Ac ; l’actinium,
étantintroduit
sous forme d’une faiblepréparation
de lanthaneactinifère
privée
de RAc etAeX,
reste presque inactifpendant
2jours.
On mesure la décroissance deR3,5
h dans la tête et la queue de fractionnement tout de suiteaprès l’opération,
et l’accumulation dedépôt
actif de Ac par l’intermédiaire de RAc et AcX décèleau bout de
quelques jours
laprésence
de l’actinium.R3,5
h sesépare
nettement deAc,
allant en tête defractionnement,
alors que Ac va en queue(2).
Uneexpérience
deprécipitation incomplète
parl’ammoniaque
dans La +R3,5
hindique
aussi queR3,5
h se concentre dans lapremière portion
préci-pitée,
et serait donc moinsbasique
que le lanthane.Or,
on sait que l’actinium estplus basique.
Il
paraît
donc certain queR3,5
h n’est pas uniso-tope
de l’actinium.Nous avons constaté que
lorsqu’on
mesure uneprépa-ration de
R3,5 h
à travers un écran de0,73
g /cm2
decuivre,
il ne reste aucune activitéaprès
la destruc-tioncomplète
de cet élément(fig.
2).
Si l’on effectue les mesures à travers un écranbeaucoup plus
minceou sans
écran,
il y atoujours
un résidu d’activité assezimportant.
Nous avonspensé
tout d’abord que c’était un peu d’uranium X. Enréalité,
ils’agit
de radioéléments artificiels à vieplus
longue.
Nous n’avons pas encore pu déterminer lespériodes
de ces radioéléments ni établir s’ils dérivent deR3,5
h ou en sontindépendants.
(1) Mme Pierre CuRIE, J. Chim. Phys., 1930, 27, 1.
(2) IRÈNE CURIE et PAUL SAVITCH. C. R., 1938, 206 p. 1643.
Conditions de formation de
R3,5
h. - Il estassez facile d’étudier les conditions de formation de
R3,5
hcomparativement
à celles deR16
min, en me-surant comme ci-dessus lespréparations
irradiées à travers des écrans suffisammentépais
pour que lerayonnement
de ces deux radioéléments soit seul àagir
sur lecompteur.
Nous n’avons pu déceler aucunedifférence dans les conditions de formation de ces
deux corps.
Par
exemple,
on a irradié deuxpréparations
iden-tiques,
de 4 g d’uranium dans une boîte deparaffine
dequelques
centimètresd’épaisseur
deparois.
Lespréparations
étaientplacées
symétriquement
toutprès
de la source de Rn +Be,
mais l’une des deux était enfermée dans une boîte de cadmium de0,5
mmd’épaisseur. Après
irradiation de 15h,
les deuxpré-parations
ont été mesurées à travers un écran de0,73
g /cm2
de cuivre. Les courbes obtenues avec les deuxpréparations
étaient semblables dans la limite des erreursexpérimentales,
l’intensité étant réduite d’un facteur2,5
parl’absorption
des neutronsdans le
cadmium,
pour la
période
de 16 min et pourla
période
de3,5
h. Un absorbant de bore assezépais
a donné le même résultat.Il est donc intéressant d’évaluer le rendement de
production
deR3,5
hcomparativement
à celui deRie
minpuisque
lerapport
des rendements ne semble pasdépendre
des conditionsexpérimentales.
Pour évaluer ces rendements on a irradié
pendant
16 min unepréparation
d’uraniumpurifié
d’où l’on a extrait les corpsprécipitables
parl’hydrogène
sulfuré,
pour les mesurer ; on a irradié ensuite dans les mêmes conditions unepréparation
semblablependant
3,5
h et on a extrait etpurifié R3,5
h. On trouve que lerapport
des activités deR3,5 h
et
R16
min à saturation est environ2 /3
(mesurées
aucompteur,
sansécran).
Cerapport
serait peu différentsi on tenait
compte
del’absorption
des rayons dans laparoi
ducompteur.
Laproduction
deR3,5 h
estdonc un
phénomène d’importance comparable
à celle des processus I et II. Onpeut
estimerqu’en
irradiant l’uraniumpurifié
dans les conditions lesplus
favo-rables,
contre la source et à l’intérieur d’une boîte deparaffine,
laproduction
horaire deR3,5
h est de l’ordre de deux fois laproduction
naturelle d’ura-nium X(période
24,5
jours),
si la source est de 1 000 millicuries de Rn + Be. De laproduction
deR3,5
h, la moitié environ est attribuable aux neutronsthermiques
et la moitié aux neutronsrapides.
Si l’on irradie avec la même source presque à
saturation,
pendant
12h,
laquantité
d’uranium X forméependant
l’irradiation est du même ordre quela
quantité
deR3,5.h.
Enpratique,
il y atoujours
une bienplus
grande proportion
d’uranium X à sé-parer, d’abord parce que lapurification
de l’uranium n’est pas, engénéral, parfaite,
ensuite parcequ’il
s’écouletoujours
un certaintemps
entre la dernièrel’ura-358
nium est
précipité,
séché et mis àirradier,
enfin parce que la source est d’ordinaire de moins de 1 000 millicuries.Nous avons vérifié aussi par des irradiations de durées variées
(0,5 h;
1h; 3,5 h;
15h)
suivies de l’extraction deR3,5
h, que ce corpsparaît
se former directement àpartir
del’uranium ;
cesexpériences
ne sont pas trèsprécises.
Elles sont pour-rant suffisantes pour affirmerqu’il n’y
a pas de corps intermédiaire depériode supérieure
à une demi-heureenviron,
entre la transmutation de l’uraniumet la
production
deR3,5
h.h’ature du rayonnement. - Nous avions étudié le
rayonnement
deR3,5
h par la méthode d’absorp-tion avec uncompteur
simple. Malgré
la correctionapportée
pour l’effet durayonnement
y, cesexpé-riences nous avaient donné des valeurs de
l’énergie
maximum que nous avons reconnues commetrop
élevées.
En étudiant le parcours des
rayons p
par la mé-thode descoïncidences,
nous trouvons pour le parcoursmaximum des
rayons ~
(dans
l’aluminium ou labaké-lite),
en tenantcompte
del’épaisseur
ducompteur :
Admettant 2 100 ekV pour la limite
supérieure
d’énergie
deU(X1 +
X2) (1)
ou 2 250 ekV pour celle deTh(B
-~- C -~-C"),
on trouve pour lesénergies
maximum desrayons p :
Le
spectre
deB3,5 h
a été étudié aussi àl’appareil
Wilson avecchamp
magnétique.
Cesexpériences
faites en collaboration avec M. da Silva sont en accordavec cette évaluation. Le
spectre
deR3,5
h estcons-titué
principalement
d’électronsnégatifs,
mais il y aaussi
quelque
pour cent d’électronspositifs.
D’après
desexpériences
faites par la méthode de latrochoïde,
avec l’aide de M.Monadjémi
que nous remercionsici,
laproportion
d’électronspositifs
serait de l’ordre de 6 pour 100. Ils’agit peut-être
d’une matérialisation interneparticulièrement
in-tense durayonnement
y.Discussion. - Nous
reproduisons
ici les trois dernièreslignes
du tableau deMendéléieff,
enindi-quant
lesplaces
attribuées par Hahn et Meitner auxradioéléments
qu’ils
ont étudiés. Nous voyons queces éléments se
placent
de manière à continuernor-malement le tableau. Il y a pour les
places 92, 93,
94,
plusieurs
radioéléments,
probablement
isomèresplutôt
qu’isotopes.
°
Nous apercevons tout de suite la difficulté
qu’il r
y a àplacer
R3.5 h dans ce tableau.La case de
l’actinium,
Z =89,
était uneplace
possible
pour un radioélémentayant
despropriétés
analogues
à celles des terres rares et formé àpartir
de l’uranium. Cela auraitnécessité,
il estvrai,
l’expul-sion de trois
charges
positives
(un
rayon oc et unproton,
parexemple).
Mais nous avons vu queR3,5
h n’est pas unisotope
de l’actinium.Si le tableau de Mendeléieff se continuait
normale-ment,
on ne devraitplus
trouver aucun élémentsemblable aux terres rares dans toute la
ligne
sui-vante du tableau.
Mais si l’on admet que les
règles changent
après
Z =96, l’interprétation
n’en devient paspour cela
beaucoup
plus
facile.Nous savons, en
effet,
queR3,5
h se forme àpartir
de l’uranium directement ou par l’intermédiaire de corps à viecourte ;
en tout cas il ne dérive pas des corps depériode
59 min ou5,7
h.Donc,
si cet élément est de nombreatomique supérieur
à96,
il fautmettre l’existence de
plusieurs
corps intermédiaires à vie courte inconnus.Essayons
d’attribuer àR3,5
h un nombreatomique
plus
voisin de celui de l’uranium. Onpourrait
ima-giner,
parexemple,
que ce corps a le nombreato-mique
93 et que les corps étudiés parHahn,
Meitneret Strassmann ont des nombres
atomiques
de 94 à 97(homologues supérieurs
deOs, Ir, Pt, Au)
et se formeraient tous par l’intermédiaire de corps de nombre
atomique
93 à vie courte(isotopes
ou isomères deR3,5
h)
que ces auteurs n’auraient pasobservés à cause de leurs
propriétés
de terres rares.On
pourrait
faire unesupposition analogue
en attri-buant àR3,5
h le nombreatomique
94 et auxtransu-raniens connus les nombres
atomiques
93, 95, 96,
97.Il ne semble pas que les connaissances actuelles
s’opposent
à une tellehypothèse,
mais elleimplique
desirrégularités
assezsingulières
dans lespropriétés
chimiques.
On
peut
aussi se demander siR3,5 h
ne seplace
pas,malgré
les apparences, dans l’une des casesdéjà
occupées
par lestransuraniens,
commehomologue
supérieur
de Re ou d’un corps de la famille duplatine
se trouvant dans un état de valenceplus
faibleparti-culièrement stable. Ceci
paraît
assezimprobable,
car nous n’avonsjamais
observé ce radioélément secomportant
comme les autres transuraniens etHahn,
Meitner et Strassmann nesignalent
pour aucun des transuraniens uncomportement
occa-sionnel
analogue
à celui d’une terre rare.Il nous reste encore
l’hypothèse
queR3,5
h soitisotope
ou isomère de l’uranium ou de l’un destran-suraniens connus, mais que son état de valence infé-rieur soit un état
permanent
dû à une distribution-différente des électrons entre les couchespériphé-riques
et les couches intérieures de l’atome.Suppo-sons que pour un certain nombre
atomique,
il y ait instabilité dusystème
électronique,
de sorte queplusieurs
électrons aient des chances à peuprès
égales
de seplacer
en électrons de valence ou dans une coucheélectronique
ïntérieure ;
unepetite
différence dans la structure du noyau auraitpeut-être
pour résultat de déterminer l’une ou l’autre des
dis-positions,
de sorte que deux noyauxisotopes
ouisomères
pourraient
avoir despropriétés chimiques
radicalement différentes. Une tellehypothèse
est évidemment difficile àadmettre,
mais il ne semble pas que l’on doive l’exclure apriori
L’étude du résidu d’activité observé
après
la des-truction deR3,5 h
apportera
peut-être quelque
donnée nouvellepermettant
de choisir entre les diverseshypothèses.
_