CHAPITRE 11
LES POLITIQUES
CONJONCTURELLES
1. La remise en cause du modèle keynésien
1.1 Le « réglage fin » de la conjoncture 1.2 Les outils de la politique conjoncturelle 1.3 Limites et remise en cause du modèle
2. Les années 80 : de nouveaux principes pour les politiques conjoncturelles
2.1 Les politiques monétaristes
2.2 L’affirmation de politiques de règles
3. L’émergence de nouvelles problématiques ou la réactivation d’anciennes logiques ?
3.1 Faire face à des chocs majeurs
3.2 Limites et mutations des politiques monétaires 3.3 La revanche de Keynes ?
3.4 De nouvelles interrogations
3.5 Au delà de la dynamique conjoncturelle, la question de la stagnation séculaire
Ch.11 - Les politiques conjoncturelles - 2 diapo 1
1. La remise en cause du modèle keynésien
1.1 Le « réglage fin » de la conjoncture 1.2 Les outils de la politique conjoncturelle
1.2.1 La politique budgétaire et les multiplicateurs 1.2.2 Les outils de la politique monétaire
1.2.3 La politique de change
1.3 Limites et remise en cause du modèle
1.3.1 La stagflation et l’échec des politiques de relance
1.3.2 Existe-t-il un arbitrage inflation – chômage ? 1.3.3 Les limites des politiques budgétaires
1. La remise en cause du modèle keynésien 1. La remise en cause du modèle keynésien
Modèle « keynésien » apparaît comme la conception dominante de la politique conjoncturelle dans la période de l’après guerre
Idée clé : possibilité de contrôler l’activité économique avec pour objectif essentiel de limiter le chômage
Expérience historique du New Deal (même si l'influence directe de Keynes est absente)
Cadre théorique : principes de Keynes (même si Keynes parle peu de politique budgétaire) complétés par les modèles de la synthèse
Ch.11 - Les politiques conjoncturelles - 4 diapo 1
1. La remise en cause du modèle keynésien
1.1 Le « réglage fin » de la conjoncture 1.2 Les outils de la politique conjoncturelle
1.2.1 La politique budgétaire et les multiplicateurs 1.2.2 Les outils de la politique monétaire
1.2.3 La politique de change
1.3 Limites et remise en cause du modèle
1.3.1 La stagflation et l’échec des politiques de relance
1.3.2 Existe-t-il un arbitrage inflation – chômage ? 1.3.3 Les limites des politiques budgétaires
1. La remise en cause du modèle keynésien 1. La remise en cause du modèle keynésien
1.1 Le « réglage fin » de la conjoncture 1.1 Le « réglage fin » de la conjoncture
La politique fiscale est nécessaire à la stabilisation de l'économie, étant donné que le plein emploi et la stabilité des prix ne vont pas de soi dans une économie de marché mais doivent être guidés par une politique publique. Sans elle l'économie a tendance à être sujette à de substantielles fluctuations et peut subir des périodes prolongées d'inflation et de chômage. Pour ne rien arranger, chômage et inflation – comme nous l'avons
douloureusement appris ces dernières années – peuvent coexister. Pour conduire cette
politique publique il est nécessaire de prendre en compte ces contingences ce qui ne exclut pas la possibilité qu'une telle politique, mal menée, peut en elle-même avoir des effets
déstabilisants.
Le niveau global du chômage et des prix dans l'économie repose sur le niveau de la demande agrégée, relative au potentiel ou à la capacité de production exprimée en prix courants. […] Quelle que soit la période, le niveau des dépenses peut être insuffisant pour assurer le plein emploi de la main d'œuvre et des autres ressources. Pour diverses
raisons, notamment le fait que les salaires et les prix ont tendance à être rigide à la baisse, il n'y pas de mécanisme en place qui permette de revenir au plein emploi automatiquement.
Des mesures expansives pour augmenter la demande agrégée sont nécessaires.
Robert Musgrave – Theorie des finances publiques - 1959
Ch.11 - Les politiques conjoncturelles - 6 diapo 1
Politique conjoncturelle se met en place dans un contexte de croissance
Volonté de réguler l’activité économique (cf déséquilibres de Kaldor) :
Amortir les phases basses du cycle (absence de récession significative) Freiner les tensions inflationnistes (plans de « stabilisation »)
Utilisation des trois grands outils de la politique conjoncturelle (place particulière de la politique de change dans le contexte de Bretton Woods)
Réflexion théorique : « corridor de stabilité » - Leijonhufvud
Référence à la croissance potentielle : niveau maximal de production soutenable à long terme sans tensions excessives dans l’économie, et plus précisément sans accélération de l’inflation
Notion d’output gap : écart entre croissance effective et croissance potentielle
–> indicateur de la dynamique de la demande par rapport aux capacités de l’offre
Dynamique économique est caractérisée par un double risque : développement de l’inflation ou entrée en récession cumulative Principe de la politique économique consiste à stabiliser la
croissance dans le « corridor »
Détermination de deux règles de base
Règle de Tinbergen : il doit y avoir autant d’instruments différents que d’objectifs de politique économique
(question des conflits entre objectifs et instruments)
Règle de Mundell : pour atteindre un objectif de politique, nécessité d’utiliser l’instrument le plus efficace relativement aux autres
(cf. conclusions du modèle IS – LM – BP selon le système de change)
Interrogation majeure sur les concepts de croissance potentielle et d’output gap :
Ne peuvent être observés directement
1. La remise en cause du modèle keynésien
1.1 Le « réglage fin » de la conjoncture 1.2 Les outils de la politique conjoncturelle
1.2.1 La politique budgétaire et les multiplicateurs 1.2.2 Les outils de la politique monétaire
1.2.3 La politique de change
1.3 Limites et remise en cause du modèle
1.3.1 La stagflation et l’échec des politiques de relance
1.3.2 Existe-t-il un arbitrage inflation – chômage ? 1.3.3 Les limites des politiques budgétaires
Ch.11 - Les politiques conjoncturelles - 12 diapo 1
1. La remise en cause du modèle keynésien 1. La remise en cause du modèle keynésien
1.2 Les outils de la politique conjoncturelle 1.2 Les outils de la politique conjoncturelle
1.2.1 La politique budgétaire et les multiplicateurs (rappel EA E1)
Principe global du multiplicateur (Kahn – Keynes)
Multiplicateur d’investissement
k= 1 /( 1 − c )
Multiplicateur correspond à l’inverse de la propension à épargner
Valeur du multiplicateur sera d’autant plus élevée que la propension à consommer sera forte
(cf. préconisation de politique orientée vers les revenus les plus faibles par Keynes)
14
Multiplicateur avec « frein fiscal » (prise en compte des prélèvements sur les revenus supplémentaires distribués)
k= 1 /( 1 − c+t )
Multiplicateur avec « tax cut » (déficit lié à la baisse des impôts et non à une augmentation des dépenses publiques)
k= ( c )/ 1 − c
Théorème d’Haavelmo : augmentation simultanée des dépenses et des recettes publiques entraîne un coefficient multiplicateur égal à 1
multiplicateur en économie ouverte : hausse du revenu national entraîne une hausse des importations qui réduit l’effet multiplicateur
k= 1 /( 1 − c+m )
14 Ch.11 - Les politiques conjoncturelles -
diapo 1
Le jeu des stabilisateurs automatiques : politique
budgétaire s’appuie sur le jeu
« naturel » de la dynamique des prélèvements et des dépenses publiques en phase de récession
Précision :
Question des stabilisateurs
automatiques n’est pas abordée par Keynes
1. La remise en cause du modèle keynésien
1.1 Le « réglage fin » de la conjoncture 1.2 Les outils de la politique conjoncturelle
1.2.1 La politique budgétaire et les multiplicateurs 1.2.2 Les outils de la politique monétaire
1.2.3 La politique de change
1.3 Limites et remise en cause du modèle
1.3.1 La stagflation et l’échec des politiques de relance
1.3.2 Existe-t-il un arbitrage inflation – chômage ? 1.3.3 Les limites des politiques budgétaires
1. La remise en cause du modèle keynésien 1. La remise en cause du modèle keynésien
1.2 Les outils de la politique conjoncturelle 1.2 Les outils de la politique conjoncturelle 1.2.2 Les outils de la politique monétaire
Définition de la politique monétaire : action sur la quantité de monnaie circulant dans l’économie en vue d’atteindre des objectifs en terme de niveau d’activité
et/ou de niveau des prix
Suppose une exogénéité (au moins partielle) de l’offre de monnaie
problème de la politique monétaire : ne peut agir directement sur les objectifs visés
Variables opérationnelles Objectifs intermédiaires Objectifs finals
Ch.11 - Les politiques conjoncturelles - 18 diapo 1
Action sur les quantités
Encadrement du crédit
Réserves obligatoires (logique de sécurité mais aussi action sur la quantité de monnaie)
logique présente en France dans la période de l’après guerre mais interrogation sur les effets pervers
1- Les moyens d’action
abandon de ces mesures dans les années 80 (influence monétariste)
Action sur les prix
Variation du taux définissant les conditions de refinancement des banques de second rang (taux directeur)
Interventions directes sur le marché monétaire L’exemple de la BCE
Facilités permanentes (principe de prise en pension)
Prêts au jour le jour (BCE est rémunérée par les banques qui empruntent – taux facilité marginale : 0,25 %)
Dépôts au jour le jour (BCE rémunère les dépôts : – 0,40 %)
Détermination d’un « corridor » des taux dans lequel varie le taux du marché monétaire
Ch.11 - Les politiques conjoncturelles - 20 diapo 1
Opérations d’Open Market (action sur l’Euro Overnight Index Average - EONIA – remplacé par l’ESTER ou €STER)
Banque centrale alimente le marché monétaire en liquidités sous forme d’appel d’offre
Opérations à taux variable : banque fixe les quantités et ajuste en fonction du prix
Opérations à taux fixe : banque détermine le taux et fournit en fonction de la demande (0 %)
Question des canaux de transmission renvoie à la manière dont une
décision de politique monétaire se répercute sur les objectifs intermédiaires et finals
Différentes présentations possibles avec distinction entre effet prix et effet quantité + caractéristiques particulières du canal de transmission 2- Les canaux de transmission
Canal du taux d’intérêt :
variation du taux d’intérêt induit une variation de sens inverse de la demande de crédit donc de la quantité de monnaie dans l’économie
→ Canal du taux de change :
Variation du taux d’intérêt induit une variation de même sens du taux de change réel donc un impact sur la production et les placements des agents (voir politique de change)
→ Canal du prix des actifs :
Variation du taux d’intérêt a un impact sur le prix des actifs (actions, obligations, immobilier) et donc sur la valeur du patrimoine des agents - Effet richesse
Ch.11 - Les politiques conjoncturelles - 24 diapo 1
Canal du crédit : accent sur la quantité de crédit disponible
Canal strict du crédit
Modification des conditions de refinancement des banques a un impact sur la quantité de crédit qu’elles distribuent
Canal large du crédit (accélérateur financier)
Structure du bilan des agents endettés aura un impact sur la distribution de crédit
Analyse contemporaines prennent en compte la question des anticipations (variations attendues des taux d’intérêt peut avoir un impact sur le
comportement des agents)
Interrogations sur l’efficacité des politiques monétaires (trappe à liquidité, remise en cause des canaux de transmission traditionnels)
1. La remise en cause du modèle keynésien
1.1 Le « réglage fin » de la conjoncture 1.2 Les outils de la politique conjoncturelle
1.2.1 La politique budgétaire et les multiplicateurs 1.2.2 Les outils de la politique monétaire
1.2.3 La politique de change
1.3 Limites et remise en cause du modèle
1.3.1 La stagflation et l’échec des politiques de relance
1.3.2 Existe-t-il un arbitrage inflation – chômage ? 1.3.3 Les limites des politiques budgétaires
1. La remise en cause du modèle keynésien 1. La remise en cause du modèle keynésien
1.2 Les outils de la politique conjoncturelle 1.2 Les outils de la politique conjoncturelle 1.2.3 La politique de change
Double dimension de la politique de change
Choix d’un régime de change (voir chapitre sur le SMI) Action sur le cours de change
Principe de la politique de change : action sur la valeur externe de la monnaie afin de d’atteindre des objectifs en terme d’activité, de prix et/ou de solde extérieur
Trois modalités d’intervention :
Action directe sur la valeur de la monnaie Impact de décisions de politique monétaire Action sur les anticipations des agents
Ch.11 - Les politiques conjoncturelles - 28 diapo 1
Taux de change et compétitivité
Maintien d’un taux de change sous évalué par rapport à sa valeur d’équilibre afin de réaliser des gains de compétitivité
Question de la dévaluation d’une monnaie Risque : courbe en J
Condition de réussite : condition de Marshall – Lerner (ou théorème des élasticités critiques) : la
somme des valeurs absolues des élasticités – prix des exportations et des importations doit être supérieure à 1
Interrogations :
Risque inflationniste
Caractéristiques de la compétitivité
→ Rappel : impact baisse de l'euro sur la compétitivité
Intérêt et limites d’une monnaie forte
Maîtrise inflation (désinflation compétitive)
Attirer les capitaux
Frein à la croissance (niveau élevé des taux d’intérêt)
Capacité à conserver une monnaie forte (crédibilité)
?
Question clé de la politique de change est celle de la capacité à agir effectivement sur le cours de change
Ch.11 - Les politiques conjoncturelles -
diapo 1 34
Principes dominants des politiques conjoncturelles dans les 30 Glorieuses
Régulation conjoncture (arbitrage inflation - chômage)
Mobilisation des outils budgétaires est privilégiée
Logique du stop and go (R-U)
1. La remise en cause du modèle keynésien
1.1 Le « réglage fin » de la conjoncture 1.2 Les outils de la politique conjoncturelle
1.2.1 La politique budgétaire et les multiplicateurs 1.2.2 Les outils de la politique monétaire
1.2.3 La politique de change
1.3 Limites et remise en cause du modèle
1.3.1 La stagflation et l’échec des politiques de relance
1.3.2 Existe-t-il un arbitrage inflation – chômage ? 1.3.3 Les limites des politiques budgétaires
1. La remise en cause du modèle keynésien 1. La remise en cause du modèle keynésien
1.3 Limites et remise en cause du modèle 1.3 Limites et remise en cause du modèle
1.3.1 La stagflation et l’échec des politiques de relance
Premières réactions au choc pétrolier accordent la priorité à la lutte contre l’inflation (enclenchée avant septembre 73 dans certains pays)
Réorientation vers des politiques de relance avec le constat de l’importance de la récession (Plan Chirac de 1975)
Absence de résultats probants
Ch.11 - Les politiques conjoncturelles - 36 diapo 1
Politiques insuffisamment développées (hésitations, caractère limité de la relance)
Politiques insuffisamment coopératives (échec de la « relance des locomotives » en 1979)
Politiques inadaptées et dangereuses (analyse monétariste + NMC)
Interprétations divergentes de cet échec
1. La remise en cause du modèle keynésien
1.1 Le « réglage fin » de la conjoncture 1.2 Les outils de la politique conjoncturelle
1.2.1 La politique budgétaire et les multiplicateurs 1.2.2 Les outils de la politique monétaire
1.2.3 La politique de change
1.3 Limites et remise en cause du modèle
1.3.1 La stagflation et l’échec des politiques de relance
1.3.2 Existe-t-il un arbitrage inflation – chômage ? 1.3.3 Les limites des politiques budgétaires
Ch.11 - Les politiques conjoncturelles - 38 diapo 1
1. La remise en cause du modèle keynésien 1. La remise en cause du modèle keynésien
1.3 Limites et remise en cause du modèle 1.3 Limites et remise en cause du modèle
1.3.2 Existe-t-il un arbitrage inflation – chômage ?
Rappel Economie Approfondie – chapitre 5
Critique monétariste et de la Nouvelle Macroéconomie Classique de la courbe de Phillips
Impossibilité de descendre durablement en dessous du taux de chômage naturel sans inflation supplémentaire
Interrogations actuelles : aplatissement ou retour de la courbe de Phillips ?
1. La remise en cause du modèle keynésien
1.1 Le « réglage fin » de la conjoncture 1.2 Les outils de la politique conjoncturelle
1.2.1 La politique budgétaire et les multiplicateurs 1.2.2 Les outils de la politique monétaire
1.2.3 La politique de change
1.3 Limites et remise en cause du modèle
1.3.1 La stagflation et l’échec des politiques de relance
1.3.2 Existe-t-il un arbitrage inflation – chômage ? 1.3.3 Les limites des politiques budgétaires
Ch.11 - Les politiques conjoncturelles - 40 diapo 1
1. La remise en cause du modèle keynésien 1. La remise en cause du modèle keynésien
1.3 Limites et remise en cause du modèle 1.3 Limites et remise en cause du modèle 1.3.3 Les limites des politiques budgétaires
Identification d’effets d’éviction : hausse des dépenses
publiques et du déficit entraîne une hausse des taux d’intérêt qui décourage l’investissement privé
Dépenses publiques se substituent aux dépenses privées sans effet significatif sur l’activité
Rappel Economie Approfondie – chapitre 5
Principe de l’équivalence néo-ricardienne (Barro – 1974)
Politique de relance avec creusement du déficit public et
augmentation de la dette entraîne une hausse de l’épargne et non de la consommation
Analyse fondée sur l’hypothèse des anticipations rationnelles couplée avec les hypothèses de base du modèle néo-classique
Débat sur la pertinence théorique et empirique de ce principe
Ch.11 - Les politiques conjoncturelles - 42 diapo 1
Question de la soutenabilité de la dette
Définition globale : capacité d’un Etat à faire face à ses engagements financiers présents et futurs
Distinction :
Solvabilité d’un Etat : capacité d’un Etat à faire face à ses engagements (en théorie non problématique compte tenu de la capacité de l’Etat à prélever l’impôt)
Liquidité : disponibilité de ressources liquides pour faire face à ses engagements
Soutenabilité : perspective temporelle avec prise en compte de la dynamique prévisible de la dette
Ch.11 - Les politiques conjoncturelles -
diapo 1 44
Effet boule de neige et conditions de stabilité
Définition du taux d’endettement et de sa dynamique Dynamique dépend de
La croissance du PIB en valeur Le taux d’intérêt
Le solde primaire du budget
Effet boule de neige :
si le taux d’intérêt sur la dette est supérieur au taux de croissance de l’économie, même en situation de solde primaire équilibré, le taux d’endettement augmente