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Programme de la journée de révisions n 3 Limite d une fonction de la variable réelle. David BLOTTIÈRE

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Academic year: 2022

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Texte intégral

(1)

M P

Lycée Chrestien de Troyes Mathématique

Programme de la journée de révisions n°3 Limite d’une fonction de la variable réelle

David BLOTTIÈRE

,

L

a définition formelle d’une fonction de la variable réelle présente des liens forts avec la définition formelle déjà énoncée pour les suites numériques. Une fois cette définition introduite, on peut donner un sens précis à la continuité d’une fonction de la variables réelle, au-delà d’une ap- proche intuitive via le graphe. Cette dernière reste néanmoins pertinente, ne serait-ce que pour disposer d’une image mentale de la continuité d’une fonction au-dessus d’un intervalle. Les fonctions continues sur un intervalle/un segment possèdent des propriétés très agréables. Par exemple, des arguments de continuité et de limites permettent d’établir que l’équation

x2022−ex+ sin(x) = 2022

possède une solution surR. On peut également considérer des limites de taux d’accroissement de fonc- tion de la variable réelle et ainsi introduire la notion de fonction dérivable. Un résultat frappant pour les fonctions dérivables est le critère différentiel de stricte monotonie : si I est un intervalle de R, si f: I −→ R est une fonction dérivable sur I telle que f0 > 0, alors la fonction f est strictement crois- sante surI. Il est conséquence du théorème des accroissements finis qui permet souvent de faire rejaillir une propriété de la fonction f0 sur la fonction f. Cette journée est l’occasion de travailler/développer

(2)

R3. 1. Travail sur le cours. Le document support est le polycopié de cours sur la notion de limite d’une fonction de la variable réelle[PDF].

On commencera par apprendre toutes les définitions formelles de la notion de limite d’une fonction de la variable réelle, en essayant de les illustrer par des graphiques, pour en avoir une image mentale.

Une bonne maîtrise de ces définitions formelles (avec des quantificateurs) est essentielle.

On reverra ensuite la définition de la continuité et on étudiera avec le plus grand soin deux résultats cruciaux sur les fonctions continues

• le théorème des valeurs intermédiaires ;

• le théorème sur l’image continue d’un segment.

On devra être en mesure d’énoncer précisément ces théorèmes et de savoir les démontrer, en mettant en lumière le rôle joué par la continuité.

Viendra ensuite le temps d’étudier la notion de dérivabilité, en s’attachant à bien comprendre le rôle joué par les taux d’accroissement. On travaillera alors intensément les théorèmes suivants (énoncés et démonstrations)

• le théorème de Rolle ;

• le théorème des accroissements finis ;

• le théorème sur la limite de la dérivée ;

• les caractérisations données par la dérivée (e.g. la croissance).

On terminera avec un travail sur les notations de Landau (pour les fonctions) et le théorème sur les sommes de Riemann.

Ce travail sur le cours est fondamental.

R3. 2. Vrai-Faux. Les assertions suivantes sont-elles vraies ou fausses ? Si la réponse est « Vrai », alors démontrer le résultat. Si la réponse est « Faux », argumenter au moyen un contre-exemple.

1. La fonctionf définie par

f

R −→ R

x 7−→

0 si x= 0

x2sin 1

x

sinon est dérivable surR.

Vrai. D’après les résultats de dérivabilité des fonctions usuelles et les théorèmes d’opérations sur les fonctions dérivables, la fonctionf est dérivable surR. Il reste à établir la dérivabilité de f en0. Soitx∈R.

06

f(x)−f(0) x−0

=|x|

sin 1

x

6|x|

Par théorème d’encadrement

f(x)−f(0) x−0

−−−→x−→0 0

(3)

et donc

f(x)−f(0)

x−0 −−−→

x−→0 0. La fonctionf est donc dérivable en0(et f0(0) = 0).

2. Soit f: R −→ R une fonction dérivale sur R telle que, pour tout x ∈ R,f0(x) < 0. Alors la fonctionf est strictement décroissante sur R.

Faux. Un contre-exemple est donnée par la fonction

f

R −→ R

x 7−→ 1

x .

La fonction f est dérivable sur R et, pour tout x ∈R,f0(x) =− 1

x2 <0. Or la fonction f n’est pas strictement décroissante surR. En effet, −1<2, maisf(−1)< f(2).

Remarque. Dans les caractérisations de la monotonie, le domaine de la définition est un intervalle. Ici, R n’est pas un intervalle et donc le théorème 24 du document support ne s’applique pas. En revanche, on peut l’appliquer sur chacun des intervalles]−∞; 0[et]0,+∞[. La fonctionf est donc décroissante sur]− ∞; 0[et décroissante sur]0,+∞[.

3. Soit f: R −→ R une fonction qui admet une limite ` ∈ R>0 en 0. Alors il existe α > 0 tel que, pour toutx∈]−α;α[,f(x)>0, i.e.f est strictement positive sur un voisinage de0.

Par définition de la notion de limite

∀ε >0 ∃α >0 ∀x∈R |x−0|< α=⇒ |f(x)−`|< ε . En particulier, pour ε← `

2 >0, il existe α >0 tel que, pour toutx∈R

|x|< α=⇒ |f(x)−`|< ` 2 . Soitx∈]−α;α[. Alors|x|< αet donc −`

2 < f(x)−` < `

2. Ainsi f(x)> ` 2 >0.

4. Soient a et b des nombres réels tels que a < b. Soient f une fonction dérivable sur le segment [a, b]. Comme f est continue sur le segment [a, b], elle admet un maximum qu’elle atteint en un pointxM de [a, b]. Alorsf0(xM) = 0.

Faux. Un contre-exemple est donné par la fonction f

[0,1] −→ R x 7−→ 2−x

qui est affine, donc dérivable sur[0,1]. Son maximum est 2 et il est atteint au pointxM = 0.

(4)

Or f0(xM) = −16= 0.

Remarque.Dans la condition nécessaire d’extremum (Propriété 18 du document support), le point où l’extremum est atteint est intérieur à l’intervalle, i.e. il ne s’agit pas de l’une de ses bornes. Dans la cas où la fonction atteint un extremum en un point du bord, on ne peut pas affirmer que la dérivée s’annule en ce point, comme le montre le contre-exemple ci-dessus.

5. Pour toutt∈[−1; 1],2 arccos

r1 +t 2

!

= arccos(t). Vrai. On introduit la fonction

f

[−1,1] −→ R

t 7−→ arccos

r1 +t 2

! .

La fonctionf s’écrit w◦v◦uoù

u

[−1,1] −→ [0,1]

t 7→ 1 +t

2

v

[0,1] −→ [0,1]

t 7→ √

t w

[−1,1] −→ [0,1]

t 7→ 2 arccos(t) et est donc continue sur[−1,1], comme composée de fonctions continues. De plus, comme pour toutt∈]−1,1[

u(t)∈]0,1[ v(u(t))∈]0,1[

et commeuest dérivable sur]−1,1[,v est dérivable sur ]0,1[etwest dérivable sur ]0,1[, la fonctionf est dérivable sur]−1,1[, comme composée de fonctions dérivables.

On calcule, pour tout t∈]−1; 1[

f0(t) = (w◦v◦u)0(t) = u0(t)v0(u(t)w0(v(u(t)) = 2

 1 2

1 2

r1 +t 2

1 s

1−

1 +t 2

= 1

√1−t2

Comme reconnaît la dérivée de la fonction arccos, on en déduit qu’il existe une constante réellek telle que

∀t ∈]−1; 1[ f(t) = arccos(t) +k . Commearccos(0) = π

2 et arccos 1

√2

= π

4,f(0) = arccos(0)et ainsi k = 0. Ainsi (?) ∀t∈]−1; 1[ f(t) = arccos(t).

(5)

Comme les fonctionsf et arccossont continues sur[−1; 1]

f(−1) = lim

x−→−1 x>−1

f(x) =

cf.(?) lim

x−→−1 x>−1

arccos(x) = arccos(−1) et

f(1) = lim

x−→1 x<1

f(x) =

cf.(?) lim

x−→1 x<1

arccos(x) = arccos(1).

R3. 3. Une fonction continue sur R de limite+∞ en±∞ admet un minimum. Soit f: R −→ R une fonction continue surRtelle quef(x)−−−−−→

x−→−∞ +∞etf(x)−−−−−→

x−→+∞ +∞. Démontrer qu’il existexm ∈R tel que, pour tout x∈R, f(xm)6f(x).

On pourra visionner un corrigé vidéo en cliquant sur le lien suivant[YouTube] (19 minutes).

R3. 4. Théorème de la moyenne. Soienta etb deux nombres réels tels quea < b. Soitf: [a, b]−→R une fonction continue sur [a, b]. Démontrer qu’il existe un réel c∈[a, b] tel que :

1 b−a

Z b a

f(t) dt=f(c).

Indication : On pourra considérer la fonction à la fonctionϕ: [a, b] −→R ; x 7−→(b−a)f(x)− Z b

a

f(t) dt et démontrer qu’elle prend une valeur positive et une valeur négative.

• La fonction f est continue sur le segment[a, b]. D’après le théorème des bornes atteintes, il existe (xm, xM)∈[a, b]2 tel que :

∀t∈[a, b], f(xm)6f(t)6f(xM) .

• Pour toutx∈[a, b]: ϕ(x) := (b−a)f(x)−

Z b a

f(t) dt = Z b

a

f(x) dt− Z b

a

f(t) dt= Z b

a

(f(x)−f(t)) dt . Par croissance de l’intégrale,ϕ(xm) 6 0 et ϕ(xM) > 0. Comme la fonction f est continue sur [a, b], la fonction ϕ l’est également. D’après le théorème des valeurs intermédiaires, il existe un réelcentrexm et xM,a fortioriappartenant à [a, b], tel queϕ(c) = 0, i.e. tel que :

1 b−a

Z b a

f(t) dt=f(c).

R3. 5. Point fixe d’une fonction. Soient aet b des nombres réels tels quea < b. Soit f: [a, b] −→R une fonction telle que :

f([a, b])⊂[a, b].

(6)

On considère la suite(un)n∈N définie par la donnée de u0 ∈[a, b] et la relation de récurrence : un+1 =f(un)

valable pour toutn ∈N. On rappelle qu’un point fixe de f est une solution de l’équation f(x) = x

d’inconnuex∈[a, b].

1. On suppose dans cette question 1 quef est dilatante, i.e. que :

∀(x, y)∈[a, b]2 |f(x)−f(y)|>|x−y|.

Établir une condition nécessaire et suffisante suru0 pour que la suite(un)n∈N converge.

Supposons que la suite(un)converge. Soit`la limite de(un). Grâce au caractère dilatant de f, on observe :

|u0−u1|6|u1 −u2|6|u2 −u3|6. . .6|un−un+1|6. . .

Plus formellement, un nombre entiernétant fixé, on démontre par récurrence surpque pour tout p∈N:

|un−un+1|6|un+p−un+p+1|.

En faisant tendrep vers+∞dans la précédente relation, il vient 06|un−un+1|6|`−`|= 0.

Doncun =un+1.

Nous venons de prouver que si la suite(un)converge, alors elle est constante. La réciproque est claire.

Donc(un)converge si et seulement si elle est constante, i.e. si et seulement siu0 est un point fixe def.

2. On suppose dans toute la question 2 quef est contractante, i.e. que :

∃k ∈ [0,1[ ∀(x, y)∈[a, b]2 |f(x)−f(y)|6k |x−y|. On se propose de démontrer que f possède un unique point fixe.

(a) Démontrer que si f admet un point fixe, alors celui-ci est unique.

Soient x1 etx2 des points fixes def. Grâce au caractère contractant def, nous avons

|x1−x2|6k|x1−x2|.

Si |x1 −x2| 6= 0, alors la précédente relation implique 16k, ce qui contredit 06k <1. Donc |x1−x2|= 0, i.e.x1 =x2.

(b) Démontrer quef est continue sur[a, b].

(7)

Nous pourrions citer le cours : la fonction f est k-lipschitzienne, donc uniformément continue, donc continue, mais la formulation de la question incite fortement à proposer une démonstration.

Si k= 0, la fonctionf est constante dont continue. Supposons donck ∈]0,1[. Soit x0 ∈[a, b]. Soit ε >0. Posons δ:= ε

k. Six∈[a, b] vérifie|x−x0|6δ, alors :

|f(x)−f(x0)|6k|x−x0|6kδ =ε.

La fonction f est donc continue en x0. (c) Démontrer que pour toutn ∈N:

|un+1−un|6kn |u1−u0| .

Pour tout n ∈N, posons

P(n) : |un+1−un|6kn |u1−u0|.

Initialisation

P(0) s’écrit|u0+1−u0|6k0 |u1−u0|. Puisquek0 = 1, elle est donc vraie.

Hérédité

Supposons P(n)vraie pour un entier natureln fixé.

|un+2−un+1| = |f(un+1)−f(un)|

= k|un+1−un| [f estk-lipschitzienne] 6 kn+1|u1−u0| [hypothèse de récurrence] La propriété P(n+ 1) est établie.

Conclusion

De l’initialisation à n= 0, de l’hérédité et de l’axiome de récurrence, on déduit que

|un+1−un|6kn|u1−u0|

pour toutn ∈N. (d) Démontrer que la sérieX

un+1−un converge.

D’après ce qui précède|un+1−un|=O(kn). Or la série géométriqueX

knest convergente (|k|<1). Par sommation d’une relation de comparaison la sérieX

|un+1−un|converge (et on a une propriété sur les restes).

La série X

un+1−unest absolument convergente, donc convergente.

(e) En déduire que la suite converge vers un point fixe de .

(8)

D’après ce qui précède la suite(un)n∈Nconverge (cf. résultat sur les séries télescopiques).

Soit `∈R sa limite.

Pour tout n ∈N

a 6un6b

car u0 ∈ [a, b] et f stabilise [a, b]. En passant à la limite dans cette inégalité, il vient a 6`6b et donc` ∈[a, b].

Par définition de la suite (un),

(?) un+1 =f(un) pour toutn ∈N. D’une partun+1 −−−−−→

n−→+∞ `(suite extraite), et d’autre partf(un)−−−−−→

n−→+∞

f(`)(continuité def et critère séquentiel de continuité). En passant à la limite dans(?), il vient f(`) = `.

3. On suppose dans cette question 3 quef est de classeC1 sur[a, b]et que :

∀x∈[a, b] |f0(x)|<1. Démontrer que f possède un unique point fixe.

La fonction|f0|est continue sur le segment[a, b]. Elle est donc bornée et atteint ses bornes.

Donc il existexM ∈[a, b]tel que

∀x∈[a, b] |f0(x)|6|f0(xM)|.

Du théorème des accroissements finis, on déduit que f est k-lipschitzienne, avec 0 6 k :=

|f0(xM)|<1, i.e. quef est contractante.

La fonction f vérifie donc l’hypothèse de la question 2 ; elle admet donc un unique point fixe.

4. On suppose dans cette question 4 qu’il existe p ∈N tel que fp est contractante, où fp désigne l’itérée p-ième def. Démontrer que f possède un unique point fixe.

Puisquefp est contractante, la fonctionfp admet un unique point fixe d’après la question 2.

Notonsx0 l’unique point fixe defp.

• Existence d’un point fixe pour f

On afp(x0) = x0. En composant parf, il vient fp+1(x0) =f(x0), soit : fp(f(x0)) =f(x0).

Donc f(x0) est un point fixe de fp. Par unicité de ce dernier,f(x0) = x0, i.e. x0 est un point fixe de f.

• Unicité du point fixe pour f

Il est clair que tout point fixe defest point fixe defp. La fonctionfppossèdant un unique point fixe, la fonction f ne peut pas posséder deux points fixes distincts.

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