ATS ATS
Jules Ferry
EM4 : Induction électromagnétique
EM4I. Mise en évidence expérimentale
1. Expérience de Faraday (1831-Anglais)
Conclusion : une variation de champ magnétique vue par la bobine produit un courant induit dans la bobine : c’est le phénomène d’induction.
2. Loi de Lenz (ou loi de modération)
Les phénomènes d’induction s’opposent aux causes qui leur ont donné naissance.
Exemple : pour l’expérience de Faraday, le courant induit crée un champ magnétique qui s’oppose aux variations du champ initial.
II. Loi de Faraday
1. Force électromotrice induite eind
Le courant induit en circuit fermé peut être interprété comme le courant dû à un générateur (fictif) de force électromotrice (f.e.m.) eind appelée force électromotrice induite.
Cette fem induite est symbolisée par un générateur de tension : 2. Énoncé
Loi de Faraday : la fem induite eind apparaissant dans un circuit est liée à la variation du flux ϕB du champ magnétique ⃗B à travers le circuit : eind=−dϕB
dt avec ϕB=
∬
M∈S
⃗B(M).⃗dSM où S est une
surface s’appuyant sur le circuit considéré et orientée dans le sens du circuit (règle du tire-bouchon).
ϕB est parfois exprimé en Weber, 1Wb=1T.m2. Remarque : cette variation de flux peut provenir :
• de B⃗ variable (cf III) ;
• du circuit mobile (cf IV) ;
• ou des 2 à la fois (cf moteur asynchrone).
loi de Lenz
eind
i
3. Orientation et utilisation Méthode de calcul de eind :
• on oriente le circuit (on choisit un sens ⊕ puis on oriente eind et i dans ce sens ⊕ ; si i ou eind est déjà définie par l’énoncé alors elle indique déjà le sens ⊕ du circuit) ;
• on calcule ϕB (⃗dS orienté par le sens ⊕) ;
• on applique la loi de Faraday.
Exemples : 1. Orientation :
2. Calcul de eind, pour une spire circulaire fixe, plongée dans un champ B⃗ uniforme mais variable, tel que B⃗⊥ surface de la spire :
4. « Démonstration » (il faut savoir d’où provient la loi de Faraday)
Équation de Maxwell-Faraday : ⃗rot( ⃗E)=−∂ ⃗B
∂t donc
M
∬
∈S(⃗rot⃗E).⃗dSM=−
∬
M∈S
∂ ⃗B
∂t .⃗dSM“ ≃” − ∂
∂t
∬
M∈S
B(⃗ M).⃗dSM=−dϕB dt
Remarque : ce passage mathématique, plus que discutable, reste vérifié pour l’ensemble des exercices vus en ATS, sauf pour le haut parleur (cf ex5 du TD).
Par le théorème de Stokes, on obtient :
∮
P∈Cf
⃗E(P).dl⃗P=−dϕB dt
Signification : la différence de potentiel sur un contour fermé est différente de 0 ! La loi des mailles en régime non stationnaire est mise en défaut !!!
Plutôt que de dire ça, on préfère rajouter artificiellement cette fem induite eind=−dϕB
dt dans le circuit et continuer à appliquer la loi des mailles ! On parle de loi de Faraday.
III. Cas d’un circuit fixe dans un champ magnétique variable
1. Phénomène d’auto-induction a) Flux propre
On considère un circuit C fixe parcouru par un courant d’intensité i (sens
⊕ dans le sens de i).
Ce circuit crée un champ magnétique propre B⃗propre dont le flux (on parle de flux propre ϕpropre), sil varie, peut induire une fem induite : on parle d’auto- induction.
Le champ B⃗propre créé est proportionnel à i en tout point de l’espace donc ϕpropre=
∬
M∈S
⃗Bpropre(M).⃗dSM est aussi proportionnel à i :
on pose donc ϕpropre=L i avec L=cte>0 appelée inductance propre du circuit et s’exprime en henry (de symbole H).
Remarque : si on a un simple circuit sans bobinage, le ϕpropre et la variation de ϕpropre sont négligeables ! Et donc eind est négligée …
b) Bobine
• Pour une bobine :
avec eind=−dϕ
dt =−d Li
dt =−Ldi
dt donc uAB=Ldi dt
Remarque : si le circuit se déforme, L peut varier donc eind=−
(
Ldtdi+idL dt)
.• Pour un solénoïde long de longueur l : B⃗int=μ0n iu⃗z (avec n=N
l et u⃗z suivant l’axe de révolution du solénoïde, orienté dans le sens de i, par la règle du tire-bouchon) donc ϕpropre/1spire=μ0niS soit
ϕpropre/tot=Nϕpropre/1spire=Nμ0niS=μ0n2l S i.
Par identification, Lsolénoïdelong=μ0n2l S ; Ordres de grandeur : 1mH à 100mH . Remarques :
1. si on place un noyau de fer au centre du solénoïde alors μ0 est remplacée par μfer≃400μ0 : on parle d’électroaimant !
2. On voit dans Lsolénoïdelong=μ0n2l S , l’unité retenue pour μ0 : μ0=Lsolénoïdelong
n2l S s’exprime en H.m−1.
c) Énergie magnétique au sein d’un solénoïde long
Emagn(t)=
∭
M∈V
1 2
⃗B2(M , t)
μ0 dVM=
∭
M∈Vext
1 2
⃗Bext2 (M , t)
μ0 dVM+
∭
M∈Vint
1 2
⃗Bint2 (M , t)
μ0 dVM=1 2
⃗Bint2 (t) μ0 Vint donc Emagn(t)=1
2
μ02n2i2(t) μ0 S l=1
2(μ0n2S l)i2(t)=1
2Li2(t) : on retrouve la définition de l’électrocinétique de l’énergie magnétique emmagasinée dans une bobine !
Remarque : Emagn(t) étant continue au cours du temps, l’intensité traversant une bobine est continue.
d) Applications d’une bobine
1. iL(t) est continue au cours du temps : protection des appareils contre les sauts d’intensité ; 2. La caractéristique est intéressante pour les filtres électrocinétiques (uL(t)=jLωi(t)) ;
3. Si courant dans une bobine et on ouvre un interrupteur en série alors iL(t) varie très vite donc eind est très grande : une étincelle, ou arc-électrique, apparaît à l’interrupteur (voulue ou non).
2. Phénomène de mutuelle-induction a) Généralités
On considère deux circuits C1 et C2 parcourus par les intensités i1 et i2.
• Le flux traversant C1 provient :
◦ du flux propre de C1 : ϕB1→C1=L1i1 ;
◦ du flux du champ magnétique créé par C2 : ϕB2→C1=M i2.
• Le flux traversant C2 provient :
◦ du flux propre de C2 : ϕB2→C2=L2i2 ;
◦ du flux du champ magnétique créé par C1 : ϕB1→C2=M ' i1=M i1. Remarques :
1. par le théorème de Neumann (hors programme en ATS), on démontre que M '=M . 2. Dans notre exemple, M<0.
Définition :
• Le flux total reçu par C1 est donc ϕ1=L1i1+M i2 ;
• le flux total reçu par C2 est donc ϕ2=L2i2+M i1 ;
où M est l’inductance mutuelle des circuits C1 et C2, s’exprime en henry (peut être positive ou négative en fonction de l’orientation des deux circuits).
Rupteur des bougies d’un moteur thermodynamique
Étincelles dans les appareils pourvus de bobines
Remarque : ϕ1=
∬
M∈S1
⃗Btot(M).⃗dSM (a) ;
Par principe de superposition, B⃗tot(M)= ⃗B1(M)+ ⃗B2(M) donc ϕ1=
∬
M∈S1
⃗B1(M).⃗dSM+
∬
M∈S1
⃗B2(M).⃗dSM=ϕB1→C1+ϕB2→C1=L1i1+M i2 (b).
Les 2 écritures (a) et (b) sont justes, il faudra s’adapter à l’énoncé ((b) est utilisée si M est donnée ou si le but de l’exercice est de calculer M ).
En exemple, en TD, nous utiliserons (a) pour le transformateur (ex2) et (b) pour le couplage par mutuelle (ex3).
Propriété : M2⩽L1L2 ; dans le cas de l’égalité, on parle de couplage parfait.
Démonstration :
Par l’équation de Maxwell-Flux et par linéarité, divB⃗1=0 donc le flux de B⃗1 se conserve sur un tube de champ. Toutes les lignes de champ magnétique de C1 ne traversent pas C2 donc ϕB1→C1⩾|ϕB1→C2|
⇔L1i1⩾|M|i1⇔L1⩾|M|.
De même, L2⩾|M| d’où la propriété.
Le cas du couplage parfait signifie que l’ensemble des lignes de B⃗1 traversent C2 et l’ensemble des lignes de B⃗2 traversent C1.
Remarques :
1. On définit parfois le coefficient de couplage α = |M|
√
L1L2 entre C1 et C2 (α ∈[0;1]).2. Tout comme le phénomène d’auto-induction, la mutuelle induction est non négligeable uniquement pour des bobines.
b) Énergie magnétique
Attention, par définition, l’énergie magnétique est non linéaire !
Définition : l’énergie magnétique d’un système constitué de 2 circuits couplés par inductance mutuelle est Emagn(t)=1
2L1i12(t)+1
2 L2i22(t)+M i1(t)i2(t) .
Démonstration : cf TD ex3.
IV. Cas d’un circuit mobile dans un champ magnétique stationnaire
1. Méthode générale Évolution temporelle du circuit :
(a) soit mouvement initial du circuit ⇒ courant induit ⇒ F⃗La qui s’oppose au mouvement (loi de Lenz).
(b) soit courant initial dans le circuit ⇒ F⃗La qui met en mouvement le circuit ⇒ courant induit qui s’oppose au courant initial (loi de Lenz).
Remarque : soit les 2 qui se superposent Dans tous les cas, on écrira :
• une équation mécanique où intervient F⃗La (deuxième loi de Newton);
• une équation électrique où intervient eind (loi des mailles).
On aura alors 2 équations couplées (FLa=f(i) et eind=f(v)).
Aspect énergétique : on a toujours Pind+PLa=0 (admis) où :
• Pind=eindi est la puissance électrique fournie par la fem induite ;
• PLa= ⃗FLa.⃗v est la puissance mécanique fournie par la force de Laplace.
Cet aspect énergétique montre que de la puissance mécanique peut être convertie en puissance électrique (sens (a), exemple : alternateur) et inversement (sens (b), exemples : moteur électrique, haut parleur) : on étudie des transducteurs !
2. Exemples à connaître
a) Rails de Laplace (conversion d’énergie électrique en énergie mécanique) TD-cours On étudie le dispositif des rails de Laplace, distants d'une longueur l , alimenté par un générateur de tension continu de fem E . On pose une barre, de masse m, entre les 2 rails, pouvant se déplacer suivant (Ox) sans frottement.
On note R la résistance équivalente du circuit, considérée constante. Le dispositif est plongé dans un champ magnétique extérieur uniforme et stationnaire vertical ⃗Bext=B⃗ez .
À t<0 , la barre est immobile et le générateur de tension est éteint.
À t=0 , on allume le générateur de tension E.
1. Décrire brièvement ce qu’il se passe aux instants positifs.
2. Écrire l'équation mécanique du système pour t⩾0. 3. Écrire l'équation électrique du système pour t⩾0. 4. Déterminer la vitesse v(t) de la tige pour t⩾0.
5. Effectuer un bilan de puissance global. (On constatera que PLa+Pind=0 ).
b) Haut parleur (cf TD ex5)
c) Spire en rotation uniforme autour d’un axe fixe (principe de l’alternateur : conversion d’énergie mécanique en énergie électrique)
• Ce qu’il se passe : mouvement de rotation dans B⃗ext⇒eind⇒i⇒ ⃗FLa dans le sens de Lens (un couple résistant dû aux forces de Laplace apparaît).
• Équation électrique :
◦ on néglige le phénomène d’auto-induction : ϕBext=
∬
M∈S1
⃗Bext(M).⃗dSM=BScos(θ )=BScos(ωt) ;
◦ loi de Faraday : eind=−dϕBext
dt =ω BSsin(ωt) ;
◦ circuit électrique équivalent :
par loi des mailles, il vient eind(t)=Ri(t) soit i(t)=BSωsin(ωt)
R il s’agit d’un alternateur ! Remarque : pour améliorer le système, on fait un bobinage avec N spires.
On obtient ϕBext=NBScos(ωt) et eind/Bext=NBSωsint(ωt) ;
Par principe de superposition pour le champ magnétique, et par linéarité de la loi de Faraday, on peut rajouter le phénomène d’auto-induction (flux propre) « à la main », en rajoutant l’inductance propre L du bobinage dans le circuit électrique :
par loi des mailles, il vient eind/Bext(t)=Ri(t)+Ldi
dt puis étude en RSF par la méthode complexe … si si … z
ω imposée constante uniforme et stationnaire
vue de dessus
B⃗ext=Bu⃗x B⃗ext=Bu⃗x
θ =ωt
⃗uS
V. Courants de Foucault
1. Présentation
Si présence de conducteurs non filiformes (de géométrie surfacique ou volumique) mobiles dans un champ B⃗ statique ou fixes dans un champ B⃗ variable, alors des courants induits apparaissent.
Ces courants induits sont appelés courants de Foucault.
2. Avantages et inconvénients
• Pertes par effet Joule : chauffage par plaque à induction et forge à induction.
Remarque : c’est pour éviter les pertes par effet joule que le noyau d’un transformateur est feuilleté.
• Freinage par induction : utilisé dans les camions et TGV (ralentisseurs électromagnétiques), pas de contact donc usure modérée du dispositif !