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ETUDE DES RISQUES CHIMIQUES LIES A UTILISATION DES PESTICIDES DANS LES CENTRES MARAICHERS DE COTONOU

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Academic year: 2022

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(1)

---

MINESTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEURE ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE

---

UNIVERSITE D’ABOMEY CALAVI ---

ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI ---

DEPARTEMENT DE GENIE DE L’ENVIRONNEMENT ---

Option : Aménagement et Protection de l’Environnement

POUR L’OBTENTION DU DIPLOME DE LICENCE PROFESSIONNELLE THEME

Présenté par : Modeste DOSSA Sous la Supervision de :

Prof. Henri H. SOCLO Professeur Titulaire (CAMES)

Directeur du LERCA Responsable de l’UREEQ

Année Académique 2015 – 2016 9

ème

Promotion

UTILISATION DES PESTICIDES DANS LES

CENTRES MARAICHERS DE COTONOU

(2)

TABLE DES MATIERES

DEDICACE ... iii

REMERCIEMENT ... iv

LISTE DES TABLEAUX... v

LISTE DES FIGURES ... vi

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS ... vii

RESUME ... ix

ABSTRACT ... x

INTRODUCTION ... 1

PARTIE I : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL ... 5

1. Présentation de la structure d’accueil ... 6

1.1. Présentation de LERCA ... 6

1.2. Présentation de l’UREEQ ... 7

PARTIE II : ETUDE DES RISQUES CHIMIQUES LIES A L’UTILISATION DES PESTICIDES DANS LES CENTRES MARAÏCHERS DE COTONOU ... 8

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES PESTICIDES ... 9

1.1. Définition du concept pesticide ... 9

1.2. Composition chimique ... 9

1.3. Classification des pesticides ... 9

1.3.1 Classification des pesticides selon leur action biologique ... 9

1.3.2 Classification des pesticides selon leur degré de toxicité ... 10

1.3.3 Classification des pesticides par groupe chimique... 10

1.4 Effets liés à l’utilisation des pesticides sur l’homme et l’environnement ... 11

CHAPITRE II : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE ... 13

2.1 Présentation des centres maraîchers étudiés dans la ville de Cotonou... 13

2.1.1 Les centres maraîchers et leurs situations géographiques ... 13

2.1.2 Les types de sols exploités et les superficies occupées par les acteurs de maraîchage ... 14

2.1.3 Système de cultures ... 15

2.1.3.1 Les associations culturales ... 15

2.1.3.2 Les rotations culturales ... 15

2.1.4 Les types de cultures pratiquées ... 15

2.1.5 Commercialisation ... 16

3.2.1 Technique de collecte de données ... 17

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSIONS ... 21

4.1 RESULTATS ... 21

4.1.1 Inventaire des produits phytosanitaires ... 21

4.1.2 Circuits de distribution des pesticides dans la commune de Cotonou. ... 23

(3)

4.1.3 Moments de traitements phytosanitaires ... 25

4.1.4 Mode de pulvérisation et dosage des produits phytosanitaires ... 25

4.1.5 Délais de carence... 26

4.1.6 Mesures de protection lors des traitements phytosanitaires ... 28

4.1.7 Équipements de protection ... 29

4.1.8 Gestion des emballages ... 30

4.1.9 Malaises couramment ressentis par les maraîchers ... 31

4.1.10 Mesures prophylactiques après les traitements phytosanitaires ... 32

4.1.11 Attitudes adoptées en cas de malaises ... 33

4.1.12 Répartition de la clientèle par origine ... 34

4.1.13 Formation sur l’application des produits phytosanitaires ... 34

En effet d’après le graphe de la figure 12, on fait les constats ci-après : ... 35

4.2 DISCUSSION ... 35

CHAPITRE V : CONCLUSION ET SUGGESTIONS ... 38

5.1 CONCLUSION ... 38

5.2 SUGGESTIONS ... 38

5.2.1 A l’endroit des instituts de recherche ... 38

5.2.2 A l’endroit de tout producteur ... 38

5.2.3 A l’endroit des autorités Etatiques ... 39

5.2.4 A l’endroit des structures d’encadrement ... 39

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES... xvii

Annexe ... xx

(4)

DEDICACE

Je dédie ce travail :

A mes parents pour vos soutiens indéfectibles et vos inlassables efforts pour l’avenir de vos enfants. Vous êtes pour moi les plus merveilleux parents du monde. Ce document est le fruit de vos 20 ans de sacrifices à mon égard et je vous le consacre intégralement.

(5)

REMERCIEMENT

La réalisation de ce rapport n’a été possible que grâce à la contribution de certaines personnes que nous tenons à remercier, tout particulièrement, en l’occurrence :

 Notre superviseur Professeur Henri H. SOCLO, Professeur Titulaire des Universités du CAMES, pour la qualité de son encadrement tout au long de la conduite de nos travaux de recherche ;

Jacques ADJAKPA, Chef du Département de Génie de l’Environnement pour les maints efforts déployés à l’endroit l’ensemble de notre promotion ;

 Monsieur SOKOME Janvier, Economiste Gestionnaire des Projets à la SONAPRA pour sa disponibilité;

 Madame Vigan Murielle, Agent Communal d’Inspection Phytosanitaire et de la Protection des Végétaux (ACIPPV) au SCDA Cotonou pour son accompagnement dans la réalisation de ce mémoire ;

 Monsieur TOUDONOU Herman, doctorant à l’UREEQ pour ses conseils ;

Les producteurs, pour leur disponibilité et tous les conseils prodigués pendant la réalisation de ce document ;

Le Président et les honorables Membres du jury, qui ont accepté, juger et améliorer ce document malgré leurs multiples occupations ;

Tout le corps professoral du Département de Génie de l’Environnement de l'Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi (EPAC) pour la qualité de l’enseignement qu’ils nous ont dispensé pendant nos trois années de formation ;

 Monsieur DOSSOUMON MICHEL pour son soutien à mon égard ;

 Madame DOURODJAE pour le rôle de mère qu’elle joue dans ma vie.

(6)

LISTE DES TABLEAUX

Numéro Libellé Page

Tableau I Classification selon le risque en utilisant des indices oraux et cutanés

12

Tableau II Répartition des maraîchers enquêtés 22

Tableau III Inventaire des produits phytosanitaires dans la commune de

Cotonou 24

Tableau IV Liste des pesticides avec leurs DAR 31

Tableau IV Fréquences des malaises rapportés par les maraîchers

34

(7)

LISTE DES FIGURES

Numéro Libellé Page

Figure1 Situation des centres maraîchers dans la ville de cotonou 15

Figure2 Circuits informels de distribution des pesticides dans la commune de Cotonou

27

Figure3 Répartition des maraîchers en fonction du moment des traitements dans la journée

28

Figure4 Répartition des maraîchers en fonction du matériel de pulvérisation utilisé

29

Figure5 Répartition des maraîchers en fonction du délai de carence observé 30

Figure6 Mesures de protection lors des traitements phytosanitaires 32

Figure7 Mode de traitements aux pesticides 33

Figure8 Gestion des emballages usagés par les maraîchers 34

Figure9 Répartition des maraîchers en fonction des mesures prophylactiques 36

Figure10 Origine de la clientèle 37

Figure11 Formation des maraîchers à l’utilisation des produits phytosanitaires 38

Figure12 Répartition des maraîchers en fonction des attitudes adoptées suite aux malaises

38

(8)

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

- ACIPPV : Agent Communal d’Inspection Phytosanitaire et de la Protection des Végétaux - CAMES : Conseil Africain Malgache pour l’Enseignement Supérieur

- CARDER : Centre d’Action Régional pour le Développement Rural - CILSS : Comité Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse au Sahel - CNHU : Centre National Hospitalier

- CRE : Centre de Recherche en Ecologie - CSP : Comité Sahélien des Pesticides

- DDPD : Direction Départementale du Plan et de Développement - DDT : Dichlorodiphényltrichloroéthane

- DL50 : Dose Létale 50 - EC : Emulsion Concentré

- EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi - FSA : Faculté des Sciences Agronomiques - g : gramme

- GPS : Système de géolocalisation par satellite - ha : hectare

- IITA : Institut International d’Agriculture Tropicale - INRAB : Institut National des Recherches Agricoles

- INSAE : Institut National de Statistique et d’Analyse Economique - Kg : Kilogramme

- L : Litre

-LERCA : Laboratoire d’Etude et de Recherche en Chimie Appliquée - MAEP : Ministère de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche - N° : Numéro

- OMS : Organisation Mondiale de la Santé

- ONIP : Office National d’Imprimerie et de Presse - PAE : Plan d’Action Environnemental

- PDF : Portable Document Format -QA : Assurance Qualité

-QC : Contrôle Qualité

- RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitation - SC : Suspension concentrée

(9)

- SCDA : Section communale pour le développement agricole - SONAPRA : Société Nationale pour la Promotion Agricole - Sup : Superficie

- UAC : Université d’Abomey-Calavi

- UREEQ : Unité de recherche en Ecotoxicologie et Etude de Qualité

- UREV : L’Unité de Recherche sur les Extraits Végétaux et Arômes Naturels

-% : Pourcentage -< : Inférieur -> : Supérieur

(10)

RESUME

La présente étude, effectuée dans le cadre de notre stage de fin de formation s’est déroulée sur les sites maraîchers de Cotonou. Elle porte sur l’utilisation des pesticides dans les centres maraîchers de Cotonou. Cette étude vise à constituer une base de données sur l’utilisation des pesticides dans les centres maraîchers de Cotonou. Pour atteindre cet objectif, L’approche méthodologique utilisée a connu globalement trois phases à savoir la revue documentaire, la phase exploratoire et la phase d’étude approfondie. Les méthodes utilisées sont les observations participantes, les entretiens non structurés, semi-structurés et structurés.

Les résultats ont montré que même si l’inventaire des pesticides utilisés dans les centres maraîchers de Cotonou est connu, le circuit de distribution des produits phytosanitaires destinés au maraîchage par contre n’est pas du tout organisé. Les moments de traitement diffèrent d’un maraîcher à un autre et d’un centre à l’autre. Les modes d’utilisation et les délais de carence (délai entre la dernière application du produit phytosanitaire et la récolte) ne sont pas maîtrisés.

Les maraîchers en majorité peu formés n’ont pas une bonne connaissance des doses d’application et des fréquences de traitement. Ils sont peu convaincus des risques directs qu’ils encourent et de ce fait se protègent rarement. C’est ce qui justifie d’ailleurs notre problématique intitulé «utilisation des pesticides dans les centres maraîchers de Cotonou ».

Mots-clés : Pesticides ; centres maraîchers ; Cotonou ; Bénin.

(11)

ABSTRACT

This present study, made from our internship, took place at vegetable’s crops areas in Cotonou.

It has been based on the chemical risks toward pesticides on the crop centers in Cotonou. It is an epidemiological study of the pesticides use on the crops centers in the city. To reach this objective, three phase of the global methodology method such as: documentary review, exploratory phase and the deeping study phase have been executed. These methods are participant’s observations, unstructured maintain and semi-structures and structures.

Even if inventory of pesticides used over vegetable areas crops in Cotonou was known, distribution way of the chemical products used for vegetable crops were not well organized.

There is different way of vegetable crops treating from one place to another. Method and their expiration date (between the last application of the chemical product and the harvest) are not well measured. Most of the practicians are not well formed and do not have any knowledge about the applicant dose and it treatment frequency. They are less aware about the direct risks they could have and don’t protect themselves. This is the main of our study «on pesticides chemical risks in vegetable crops centers »

Key words: pesticides; crops centers, cotonou; Bénin.

(12)

INTRODUCTION

La population mondiale et celle urbaine en particulier connait une forte augmentation (Mougeot, 2005 ; Veron, 2007). Cette croissance concerne aussi bien les capitales que les villes secondaires qui jouent un rôle important en matière d’aménagement du territoire et de développement économique (Aubry et al, 2010). En République du Bénin, l’accroissement urbain se fait à un taux élevé, environ 10 % l’an, selon le Plan d’Action Environnemental (PAE, 1993). Les causes d’une telle urbanisation sont liées au fort taux de natalité en milieu urbain et un exode rural de plus en plus important. Une conséquence inhérente à cette croissance urbaine rapide est la dégradation continue des conditions de vie des populations, particulièrement celles des couches les plus pauvres. L’urbanisation rapide pose surtout des défis d’approvisionnement alimentaire (Bricas et Seck, 2004) et d’offres d’emploi. Ainsi, pour faire face à ces défis, les populations pauvres des villes se tournent vers l’agriculture urbaine et péri-urbaine, en particulier le maraîchage qui contribue de plus en plus à l’approvisionnement alimentaire des villes, notamment pour les légumes (Delmarche, 2007 ). Mais ce secteur de production est confronté aux menaces parasitaires à un point tel que les efforts des entrepreneurs maraîchers sont généralement hypothéqués.

Afin de répondre à une demande croissante de la population en produits maraîchers et atteindre des niveaux de production économiquement soutenables, les maraîchers sont contraints d’utiliser des produits phytosanitaires en quantité non négligeable et parfois au mépris des règles en la matière. Or les produits phytosanitaires sont toxiques et leur utilisation ne serait admis qu’à condition d’en maîtriser parfaitement les modes d’application compte tenu des risques pour la santé humaine et pour les milieux naturels susceptibles d’être affectés (Deviller et al, 2005).

En effet si l’introduction des pesticides dans l’agriculture urbaine contribue d’une façon générale à l’amélioration des rendements agricoles, elle suscite cependant de nombreuses inquiétudes liées notamment à leur toxicité et à leur impact négatif sur l’homme et l’environnement. Parmi ceux-ci, notons les phénomènes de résistance consécutifs liés à l’accoutumance des déprédateurs aux produits utilisés (Georghiou, 1986), la dégradation des ressources naturelles (sol, eaux, air), la persistance des résidus de certains pesticides dans les produits et sous-produits agricoles (Ngom, 1992) dont l’une des conséquences les plus insidieuse est le problème sanitaire qu’ils posent. Plusieurs pathologies leur sont directement

(13)

associées dans le long terme, notamment les cancers, les stérilités, les malformations congénitales, les déficiences mentales, les troubles neurologiques et de reproduction (Gibons et al, 1987), etc.

D’après une étude de l’Organisation Mondiale de la Santé (1991), les pesticides tuent environ 20.000 personnes et en empoisonnent près de 1.450.000 autres chaque année. C’est dans les pays en développement qu’on recense le plus grand nombre de morts et d’empoisonnement. C’est cet état de chose qui a suscité en nous la curiosité de mener la présente étude dans le cadre de notre rapport de fin de formation en licence de Génie de l’Environnement sur le thème de :l’utilisation des pesticides dans les centres maraîchers de Cotonou ».

(14)

Objectifs de recherche :

L’objectif global de l’étude est de constituer une base de données l’utilisation des pesticides dans les centres maraichers de Cotonou.

De façon spécifique, l’étude vise à :

 Inventorier les différents types de pesticides utilisés dans les centres maraîchers de Cotonou ;

 Déceler les circuits de distribution et les modes de gestion des pesticides utilisés dans les centres maraichers de Cotonou ;

 Recenser les pratiques ou comportements à risques liés à l’utilisation des pesticides dans les centres maraîchers de Cotonou ;

 Rechercher les affections majeures rencontrées chez les maraîchers et susceptibles d’être attribués à l’utilisation des pesticides ainsi inventoriés.

Hypothèse de recherche :

Les objectifs ci-dessus énumérés reposent sur les hypothèses de recherche suivantes :

 Les maraîchers utilisent des produits très toxiques et très rémanents pour protéger les cultures ;

 Les pesticides interdits sont frauduleusement importés et utilisés aussi, les traitements phytosanitaires varient suivant les stades du cycle végétatif et peuvent se faire à tout moment en fonction des moyens disponible ;

 Nombreux sont les maraîchers qui n’utilisent pas d’équipement de protection lors des traitements phytosanitaires ;

 L’utilisation des pesticides est à l’origine de nombreuses affections au sein des populations.

Dans la première partie du présent document, nous présenterons la structure dans laquelle s’est déroulé notre stage. Ensuite la deuxième partie intitulée étude des risques chimiques liés à l’utilisation des pesticides dans les centres maraîchers de Cotonou sera structuré ainsi qu’il suit :

 Le premier chapitre fait une revue bibliographique sur les pesticides et les problèmes de santé et d’environnement y liés;

 Le deuxième présente le milieu d’étude ;

(15)

 Le matériel et les méthodes utilisées pour la réalisation de l’étude sont exposés au troisième chapitre ;

 Le quatrième chapitre est consacré au volet résultats et discussion ;

 Tout ceci se termine par une conclusion et des recommandations en vue de limiter les risques chimiques auxquels les populations sont exposées dans le sous-secteur du maraîchage.

(16)

PARTIE I : PRESENTATION DE LA STRUCTURE

D’ACCUEIL

(17)

1. Présentation de la structure d’accueil 1.1. Présentation de LERCA

Le LERCA est un laboratoire de recherche et d'enseignement dirigé par le Professeur Henri H. SOCLO, Professeur Titulaire (CAMES). Ce dernier est assisté d’une équipe constituée de Professeurs Titulaires, Maitres de conférences, Maîtres assistants et de plusieurs doctorants.

Ce laboratoire accueille des doctorants et mémorants pour leur stage de fin de formation ou de perfectionnement. Le LERCA participe actuellement à l'enseignement à l'EPAC, dans certaines entités de l'UAC, en formation initiale, continue ou en troisième cycle. Il réunit des chimistes et des biologistes, modélisateurs ou expérimentateurs autour des sciences de la nature. Le champ de compétences de base du laboratoire est la chimie appliquée, avec pour objectif général la compréhension et/ou la modélisation des phénomènes. Les activités au LERCA sont conduites dans quatre unités de recherche à savoir :

1. L’Unité de Recherche sur les Extraits Végétaux et Arômes Naturels (UREV) : Elle étudie la chimie des substances naturelles telles que les extraits volatils et non volatils et est dirigée par le Professeur Félicien AVLESSI, spécialiste en Chimie organique, Professeur Titulaire (CAMES).

2. L’Unité de Recherche sur les Interactions Moléculaires (URIM) : Elle a pour thématique la valorisation des agro-ressources dans le but de contribuer à l'amélioration de la rentabilité de filières au Bénin. Il s'agit de mettre au point des procédés et d'adapter les propriétés fonctionnelles des produits à l'évolution du marché. Elle est dirigée par le Professeur Dominique C.K. SOHOUNHLOUE, spécialiste en Chimie Physique, Professeur Emérite (CAMES).

3. L’Unité de Recherche en Ecotoxicologie et Etude de Qualité (UREEQ) : Elle étudie la chimie de l'environnement et les normes de qualité. Elle est dirigée par le Professeur Henri SOCLO, spécialiste en Chimie de l’environnement, Professeur Titulaire (CAMES).

4. L’Unité de Recherche en Génie Enzymatique et Alimentaire (URGEA) : Elle a pour objectif, la valorisation des substances lipidiques par catalyse enzymatique. Elle est dirigée par le Professeur Mohamed M. SOUMANOU, spécialiste en Biochimie, Professeur Titulaire (CAMES).

(18)

Vu que notre étude porte sur les risques chimiques liés à l’utilisation des pesticides, nous avons effectué notre stage au sein de l’UREEQ

1.2. Présentation de l’UREEQ

L’Unité de Recherche en Ecotoxicologie et Etude de Qualité est un centre de recherche axé sur l’étude des pollutions des milieux environnementaux (air, sol, eau et tissus biologiques). Elle est l’une des quatre unités de recherche du Laboratoire d’Etude et de Recherche en Chimie Appliquée (LERCA) de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi. Cette unité de recherche conduit spécifiquement ces investigations dans les domaines ci-après :

 Écotoxicochimie des systèmes naturels (air, eau, sol, tissus animaux et végétaux….) ;

 Développement de méthodes d’analyses chimiques des micropolluants organiques et inorganiques basées sur le principe d’Assurance Qualité/Contrôle Qualité (QA/QC) ;

 Traitement des pollutions (de l’air, de l’eau et des sols) ;

 Valorisation agronomique et énergétique des déchets solides ménagers.

La qualité du travail qui est mené par le personnel de cette unité de recherche a valu la publication de nombreux articles scientifiques dans des revues de renommée internationale, et ce à travers des centaines de mémoires de licence professionnelle, d’ingénieur des travaux ou de conception et des thèses de doctorat.

Compte tenu des objectifs de l’UREEQ et de tout ce que nous avons observé, il nous parait nécessaire de faire une étude sur l’utilisation des pesticides dans les centres maraîchers de Cotonou.

(19)

PARTIE II : L’UTILISATION DES PESTICIDES DANS LES

CENTRES MARAICHERS DE COTONOU

(20)

CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES PESTICIDES 1.1. Définition du concept pesticide

Etymologiquement, le terme pesticide vient de deux mots latins : « pestis » qui signifie peste ou déprédateur et « coedere » qui veut dire tuer. Les pesticides sont donc des substances dont la terminaison de leur nom en « cide » indique qu’ils ont pour fonction de tuer des êtres vivants. Ils sont des produits chimiques ou naturels qui permettent de lutter contre les vecteurs des maladies des végétaux et aussi pour désherber.

Parfois appelés «produits phytosanitaires» ou «produits phytopharmaceutiques», ils sont utilisés en agriculture pour se débarrasser des organismes nuisibles : insectes ravageurs, champignons, herbes concurrentes des cultures.

1.2. Composition chimique

Un pesticide est composé de deux éléments : la matière active ou principe actif d’origine naturelle ou synthétique et les adjuvants qui constituent, ensemble, une spécialité commerciale vendue sous un nom de marque, le plus souvent spécifique à chaque fabriquant. Le principe actif est la substance qui détruit ou empêche l’ennemi de la culture de s’installer ; c’est la substance qui présente le plus de danger pour l’homme et son environnement. Quant aux adjuvants, ils renforcent l’action de la matière active (produits de dilution, surfactants,…etc.) afin d’améliorer leur efficacité et de faciliter leur emploi.

1.3. Classification des pesticides

Nombreuses, sont les classifications faites aux pesticides selon que l’on s’intéresse à la fonction de la structure chimique du composé utilisé, de l’organisme visé et de la gravité des risques correspondants pour la santé.

1.3.1 Classification des pesticides selon leur action biologique

Différents types de produits phytosanitaires sont disponibles pour combattre les ravageurs des cultures, les maladies, les adventices(ou « mauvaises herbes »), etc.

Ainsi on classe en fonction des organismes ciblés, les produits en diverses catégories :

Les insecticides et acaricides, qui combattent respectivement les insectes et les acariens ravageurs ;

Les fongicides, qui permettent de lutter contre les champignons pathogènes ;

Les herbicides, qui éliminent les mauvaises herbes ;

Les nématicides, qui contrôlent les nématodes phytoparasites ;

(21)

Les rodonticides, utilisés contre les rongeurs ;

Les molluscicides, qui permettent de lutter contre les mollusques (en particulier les limaces) ;

1.3.2 Classification des pesticides selon leur degré de toxicité

La toxicité d’un pesticide est mesurée selon un certain nombre d’indices (tels que la DL50 orale et cutanée) basé sur des essais effectués sur des animaux de laboratoire. Bien que ceci fournisse une indication valable du risque probable pour l’homme, il n’est pas identique à ce risque.

Le risque chimique dépend des divers itinéraires par lesquels les hommes peuvent absorber un pesticide et ceci dépend dans une certaine mesure de l’état physique du pesticide employé, et de la méthode d’utilisation (ou du type d’abus).

Tableau I. Classification selon le risque en utilisant des indices oraux et cutanés Classe DL50 en (mg/kg)

Voie orale Voie cutanée

Solide Liquide Solide Liquide

IA

Extrêmement dangereux

<5 <20 <10 <40

IB Fortement dangereux

5-50 20-200 10-100 40-400

II Modérément dangereux

50-500 200-2000 100-1000 400-4000

III Légèrement dangereux

>500 >2000 >1000 >4000 Source : Brader (1989)

1.3.3 Classification des pesticides par groupe chimique

Il s’agit d’un classement technique à partir de la molécule principale utilisée. On distingue :

(22)

Les organochlorés : parmi les plus anciens et les plus persistants, dont le fameux DDT. Ils sont surtout utilisés comme insecticides en agriculture et dans les métiers du bois. (Exemples : aldrine, dieldrine, endosulfan, etc.)

Les organophosphorés : comme le parathion, le malathion,etc.

Les carbamates : comme le manganèbe éthylène, utilisés comme fongicides et insecticides.

Les pyréthrinoides : repérables par le suffixe « trine », (exemple : cyflutrine, cypermétrine,deltamétrine,etc.)

Les organo-azotés : repérables par le suffixe «zine», principalement utilisés comme herbicides. (Exemple : atrazine, simazine, etc.)

Les urés : repérables par le suffixe «uron», utilisées comme herbicides et fongicides (Exemple : diuron, isoproturon, etc.)

1.4 Effets liés à l’utilisation des pesticides sur l’homme et l’environnement

 Les eaux de pluies et d’irrigation provoquent le lessivage de ces produits utilisés pour les traitements phytosanitaires et d’assainissement et par ricochet entraîne la pollution des nappes d’eaux souterraines et des rivières. Les poissons, le phytoplancton, les algues et d’autres micro-organismes qui contribuent à l’équilibre naturel de ces milieux sont ainsi détruits. Une étude réalisée entre 1988 et 1989 par la Faculté des Sciences agronomique de l’Université du Bénin, montre que toutes les eaux, y compris celle du robinet, sont contaminées par l’aldrine et accessoirement par l’heptachlore, le lindane, l’endrine et le DDT. Il s’agit là de pesticides très dangereux dont l’usage est interdit ou fortement réglementé dans les pays qui les produisent ;

 Les agriculteurs et les consommateurs subissent aussi les conséquences de l’utilisation massive des pesticides : accroissement de maladies liées à l’inhalation ou au contact avec des substances, apparition et développement de cas de cancers chez des sujets provenant en majorité des zones rurales, naissance d’enfants anormaux ou handicapés, augmentation des cas de stérilités chez les hommes et les femmes. En Colombie par exemple 98% de la population présente des teneurs détectables de résidus d’organochlorés dans le sang. Les concentrations étaient les plus élevées chez ceux vivant dans les zones agricoles (Hernandez, 1986 cité par Forget,1991). Les mêmes phénomènes affectent également les animaux d’élevage exposés à ces produits, selon le Centre de Recherche en Ecologie (CRE, 1993) ;

(23)

 En Asie du Sud-est, les poissons et les bactéries vivant dans les rivières ont été décimés par l’emploi d’organochlorés et d’autres pesticides surtout dans les eaux courantes généralement porteuses aussi bien d’une faune riche en poissons qu’en gros crustacés particulièrement les crevettes, où on peut compter des groupes ayant une grande importance économique. Les crevettes en général sont connues pour leur sensibilité aux insecticides tels que les pyréthrinoides (Hill, 1989).

(24)

CHAPITRE II : PRESENTATION DU MILIEU D’ETUDE

2.1 Présentation des centres maraîchers étudiés dans la ville de Cotonou

2.1.1 Les centres maraîchers et leurs situations géographiques

La circonscription urbaine de Cotonou s'étend sur une superficie de 85,917 km2 dont 33 % sont constitués de marécages. Ville côtière, elle se situe en partie entre le littoral et le lac Nokoué et bénéficie comme les départements du Sud Bénin de deux saisons sèches et deux saisons des pluies. La pluviométrie annuelle oscille entre 900 et 1200 mm et occasionne par endroits de fréquentes inondations (monographie de cotonou 2010). Les centres maraîchers de Agla, de Houeyihô, de ONIP et de Novotel sont situés respectivement dans le (13ème, 13ème, 12ème, 17ème) arrondissement de cette circonscription comme l’indique la figure 1.

Figure1.Situation des centres maraîchers dans la ville de cotonou.

Source : (Données du terrain)

(25)

2.1.2 Les types de sols exploités et les superficies occupées par les acteurs de maraîchage

Le site de Novotel, est caractérisé par un sol sableux généralement pauvres en matières organiques avec une faible capacité d’échange cationique et un faible pouvoir de rétention d’eau ce qui nécessite des amendements organiques avant toute activité de production. Par contre ceux d’Agla, de Houeyiho et d’ONIP sont caractérisés par des sols sableux argileux.

Les centres maraîchers de Cotonou sont des milieux très modifiés à cause de l’activité humaine. La végétation rencontrée est essentiellement composée d’espèces légumières cultivées (chou, carotte, laitue …) et de quelques espèces arbustives, fruitières ou florales comme Azadirachta indica, Carica papaya, etc., plantées pour servir d’ombrage au cours des travaux agricoles.

La nappe phréatique est à proximité de la surface du sol dont la perméabilité généralement élevée assure l’infiltration des eaux pluviales et usées (un risque de pollution).

En période de crue, la ville est menacée par de graves inondations. (CARDER, Cotonou 2011).

 Le site de Houéyiho d'une superficie de 15 ha et qui nourrit 335 producteurs: il s'agit d'une propriété de l'ASECNA occupée de façon tacite par les maraîchers depuis 1972.

Ces producteurs s'étaient organisés en coopérative afin d'exploiter le domaine suivant un règlement intérieur avalisé par l'ASECNA.

 Le site de l'ONEPI d’une superficie de 2,5 ha situé sur le domaine de la Presse écrite nationale compte 54 exploitants réunis au sein d'une coopérative.

 Le site d’Agla d’une superficie de 2 ha : il s’agit d’une propriété de CEB akossombo occupé par 41 maraichers.

 Le site de Novotel d’une superficie totale d’environ 10 hectares est occupé par 158 maraichers

La plupart de ces maraîchers, installés sur les sites constitués généralement de réserves foncières non encore valorisées, sont regroupés au sein d'une coopérative agricole régulièrement enregistrée et encadrée par les services du développement rural. Chaque membre de la coopérative dispose d'un lopin de terre d'une superficie variable de 100 à 1500 m2 dont il contrôle le revenu et ne s'acquitte que des droits et autres souscriptions sollicitées pour le fonctionnement de la coopérative. Les sites de production sont généralement localisés dans les zones résidentielles.

(26)

2.1.3 Système de cultures

2.1.3.1 Les associations culturales

Les associations généralement pratiquées sur les exploitations se font entre des légumes de familles très différentes. Elles ne sont pas standards mais sont pratiquées en fonction des légumes cultivés et permettent d’économiser la main-d’œuvre, et de l’espace. Les associations autour de l’amarante sont très fréquentes. C’est une plante à croissance rapide qui n’est pas attaquée par les nématodes. Sa culture interrompt donc le cycle de ces ravageurs.

Les associations effectuées sur les sites par ordre d’importance sont : Amarante – Carotte, Amarante – Laitue, Amarante – Chou, Laitue - Grande morelle, Radis-Carotte ou navet-carotte.

2.1.3.2 Les rotations culturales

Les rotations culturales sont pratiquées en alternant généralement entre elles des cultures attaquées par des groupes différents de ravageurs ou des cultures qui exploitent des couches différentes du sol ainsi que divers types d’éléments nutritifs. Ainsi, on observe par exemple les rotations laitue (Lactuca sativa)-amarante (Amaranthus cruentus) -carotte (Daucus carota), tomate (Lycopersicon esculentum)-amarante (Amaranthus cruentus)-laitue (Lactuca sativa) – vernonia (Vernonia amygdalina). Les cultures telles que le navet (Brassica rapa), le radis (Raphanus sativus) et l’amarante (Amaranthus cruentus) précèdent souvent des cultures sensibles aux nématodes telles que la tomate, la laitue, les cucurbitacées (concombre, courgette). Le vernonia étant une plante peu parasitée et peu exigeante en éléments nutritifs, il est souvent mis en fin de rotation pour interrompre le cycle de certains ravageurs qui est de 30 jours.

2.1.4 Les types de cultures pratiquées

Les principales spéculations produites sur les sites sont : La carotte (Daucus carota), la laitue (Lactuca sativa), l’amaranthe (Amaranthus cruentus), le vernonia (Vernonia amygdalina), le concombre (Cucumis sativus), le poivron (Capsicum annuum), la Tomate (Lycopersicon esculentum), le chou pommé (Brassica oleracea).

A ces cultures s’ajoutent d’autres cultures marginalement cultivées comme l’épinard (Spinacia oleracea), la betterave (Beta vulgaris), le piment vert (Capsicum annum), Le haricot vert (Phaseolus vulgaris), le navet (Brassica rapa), la courgette (Cucurbita pepo var.

geromontiina), le radis (Raphanus sativus), les oignons vert (Allium cepa), le poireau (Allium

(27)

porrum), le thym (Thymus spp), le basilic (Ocimum basilicum L.), la menthe (Mentha spicata), le melon (Cucumis melo L.), le céleri (Apium gravealens).

2.1.5 Commercialisation

La commercialisation est beaucoup plus concentrée autour des zones de production, dans les grands centres urbains et dans les grands hôtels des environs. On observe deux circuits de commercialisation :

1er circuit : les commerçantes viennent sur le site pour négocier les produits par planche à un prix bord champ. Certaines paient directement les planches et font la récolte puis convoient leurs produits vers les lieux de vente respectifs. D’autres font des réservations 2 ou 3 jours en avance en payant la moitié du prix des planches choisies. Le reste est payé le jour où elles viennent récolter et emporter leurs produits.

2ème circuit : les présidents de groupement fait chaque jour des livraisons sur commande au niveau des grands hôtels de la place

(28)

CHAPITRE III : METHODOLOGIE Rappel des objectifs de recherche

L’objectif global de constituer une base de données sur l’utilisation des pesticides dans les centres maraîchers de Cotonou.

De façon spécifique, l’étude vise à :

 Inventorier les différents types de pesticides utilisés dans les centres maraîchers de Cotonou ;

 Identifier les circuits de distribution et les modes de gestion des pesticides utilisés dans les centres maraîchers de Cotonou ;

 Identifier les pratiques ou comportements à risques liés à l’utilisation des pesticides dans les centres maraîchers de Cotonou ;

 Rechercher les affections majeures rencontrées chez les maraîchers et susceptibles d’être attribués à l’utilisation des pesticides ainsi inventoriés.

3.1 Matériel

Dans le cadre de la réalisation de cette étude, le matériel est composé : - Des guides d’entretien ;

- Des outils de prise de notes ; - D’un appareil photo ;

- D’un ordinateur ;

- Un GPS qui a permis de prendre les coordonnés géographiques des centres maraîchers.

3.2 Méthodes

3.2.1 Technique de collecte de données

Les techniques utilisées au cours de des travaux de recherche pour collecter les données sont : - L’exploitation des documents ;

- L’entretien individuel ; et - L’observation.

(29)

3.2.2 Documentation

La phase de recherche documentaire constitue la base de recherche. Elle a débuté depuis la phase d’élaboration de la proposition de recherche jusqu’à la rédaction complète du rapport.

Cette étape a été consacrée à la collecte, à l’exploitation, à l’analyse et à la synthèse de la documentation disponible sur les pesticides, dans le monde, en Afrique et au Bénin. Elle a permis de faire le point des connaissances sur le maraîchage en général et sur les risques chimiques liés à l’utilisation des pesticides dans les centres maraîchers de Cotonou en particulier. La phase de recherche documentaire a été également utile dans l’analyse et les interprétations des résultats. Cette phase s'est appuyée sur les sources d'information écrites, graphiques ou orales. Les informations recueillies auprès dans les bibliothèques ont été complétées par l'utilisation d’Internet.

Concernant les bibliothèques, nous avons été :

- Au centre de documentation du Département de Génie de l’Environnement de l’EPAC pour consulter d’anciens mémoires afin de nous enquérir de la structure et des méthodologies de rédaction ;

- Au centre de documentation de la FSA ; - Au centre de documentation de l’IITA ; - Au centre de documentation de l’INRAB - Au centre de documentation central de l’UAC - Documentation via Internet

Dans notre quête d’informations, nous avons, dans une première phase, utilisé les moteurs de recherche en ligne tels que Google et GoogleScholar.

Le premier problème rencontré a été l’insuffisance de résultats pertinents avec l’utilisation de mots-clés en langue française. Afin d’y remédier, nous sommes passé à l’utilisation de mots- clés plus spécifiques de la langue anglaise (risk ; chemical ; pesticide ; gardening sites), afin d’obtenir des résultats plus pertinents.

Les informations collectées sur Internet, ont été classées en fonction de leur pertinence. Les documents PDF ont été privilégiés au détriment des pages web dont les contenus peuvent ne pas être fiables.

(30)

3.2.3 Phase d’enquête

Une phase de prospection exploratoire a permis de dresser la liste des zones de production maraîchère à travers la ville de Cotonou. Ainsi la présente étude a couvert les quatre (4) centres maraichers de Cotonou : site de Houeyiho, site de l’ONIP, site de Novotel, site de Sêtovi. Le choix de ces sites était motivé non seulement par des raisons d’accessibilité, mais également par des raisons techniques (nombre de producteurs par site et superficie exploitée).

Les différents points d’observation ont été localisés par GPS.

3.2.3.1 Collecte et analyse des données

Les données ont été collectées par la méthode des enquêtes individuelles (Sinarinzi et Nisabw, 1999). Elle a été complétée dans certains cas par des discussions de groupe (« focus group »). Cette approche a permis de comprendre les connaissances, les attitudes, les pratiques et perceptions des groupes ciblés par rapport aux questions posées (Dawson et al., 1995). Les enquêtes ont été réalisées sur la base d’entretiens (Sinarinzi et Nisabw, 1999) à l’aide de questionnaires conçus à cet effet. Les questionnaires ont été adressés aux producteurs et aux agents phytosanitaires du CARDER. Certaines réponses ont fait l’objet de vérification par observation directe sur l’exploitation. Au total, 80 maraîchers ont été enquêtés (Tableau 2).

Les données collectées ont porté sur, l’inventaire des produits phytosanitaires utilisés, les modes d’utilisations des produits phytosanitaires, le circuit de distribution de ces produits, la perception environnementale, les pratiques à risque liées à l’utilisation des produits phytosanitaires, la santé des maraîchers suite à l’utilisation des produits phytosanitaires et l’origine de la clientèle. Les données collectées ont été dépouillées sous Excel® et leur traitement a été effectué en fonction des variables notées sur le terrain. Les paramètres statistiques (les moyennes et les pourcentages) ont été calculés et utiliser pour la construction d’histogrammes de distribution pour chacune des pratiques d’application analysées : type de traitement phytosanitaire, moment de traitement, mode de pulvérisation, dosage des produits phytosanitaires, mesures de protection lors des traitements, le temps écoulé entre la récolte des légumes et la vente, gestion des emballages, mesures prophylactiques après les traitements phytosanitaires, niveau de perception du risque, manifestation de malaises liés aux applications de pesticides, et attitudes adoptées en cas de malaises.

(31)

Tableau II. Répartition des maraîchers enquêtés Centre

maraîchers

Nombre estimatif de producteurs par sites

Nombre de personnes à enquêter

Total

Cadjèhoun 335 20

Novotel 158 20 80

Onip 54 20

Agla 41 20

Source : DOSSA 2016 3.2.3.2 Groupes cibles

Les groupes cibles sont les producteurs des quatre sites de maraîchage et les agents phytosanitaires du CARDER de la ville de Cotonou.

Les catégories de personnes rencontrées sur les sites de maraîchage sont les maraîchers, les ouvriers qui aident les maraîchers dans leurs tâches quotidiennes et les clients qui viennent s’approvisionner en cultures maraîchères.

(32)

CHAPITRE IV : PRESENTATION DES RESULTATS ET DISCUSSIONS

4.1 RESULTATS

Ils représentent l’aboutissement des travaux de collecte de données effectués sur le terrain sur la base des visites, entretiens et interviews avec les différents acteurs de la filière maraichage.

4.

1.1 Inventaire des produits phytosanitaires

Les produits phytosanitaires utilisés dans les centres maraîchers de Cotonou sont de types divers et variés. Le tableau 3 regroupe ceux recensés avec leur nom commercial, leurs matières actives, leurs familles, les cultures sur lesquelles ils sont appliqués et les nuisibles contrôlés.

Tableau III. Inventaire des produits phytosanitaires dans la commune de Cotonou.

N° Nom commerci al

Matières actives Familles Cultures sur lesquelle

s le

produit est utilisé

Nuisibles contrôlés

1 PACHA 25 EC

Acetamipride 10g+Lambda- cyaholothrine15g

NéonicotinoÏde s

Légume feuilles, piment, tomate

Insectes

2 Synpiripho se

Clopiriphose 46 _ Piment Acariens 3 K-optimal Acetamipride

10g+Lambda- cyaholothrine

NéonicotinoÏde s

Piment Chenilles

4 TOPSIN-M Methylthiophanat e

_ Piment,

tomate

Champions

(33)

5 FINISH360 L

Glyphosate sel d’amine480g/L

_ Cultures maraîchèr es

Adventices

6 MALIK 108 Haloxyfop-R- methyl 108g/L

_ Cultures maraîchèr es

_

7 LAMBDA FINER

Lambda- cyaholothrine

pyréthrinoïdes Piment Insectes 8 COGA Mancozèbe

800g/kg

Organochlorés Cultures maraîchèr es

Champigno ns

9 GLYPHOG AN

Glyphosate _ Cultures

maraîchèr es

Adventices

10 SULFA 80 Sulfur 80 Organochlorés Cultures maraichèr es

Champigno

ns et

bactéries 11 LAMBDAC

E

Lambda et

Acetamipride

NéonicotinoÏde s

Cultures maraîchèr es

Insectes

12 LASER 480 sc

Spinosad 480g/L _ Cultures maraîchèr es

Insectes

13 MAMBA 360 SL

Glyphosate acide 360g/L

_ Cultures maraîchèr es

Adventices

14 NOVAC 116

Novaluron

100g/L+Acétamip ride 16g/L

_ Cultures maraîchèr es

Insectes

15 EMACOT FORT 48 EC

Emamectine benzoate 48g/L

Néonicotinoïde s

Cultures maraîchèr es

Insectes

(34)

16 VIPER 46 EC

Acétamipride 16 g/l Indoxacarbe 30 g/l

Néonicotinoïde s

Tomate Insectes

17 CYPERCA L

P 330 EC

Cyperméthrine 30 g/l Profénofos 300 g/l

pyréthrinoïdes Cultures maraîchèr es

Insectes et acariens 18 GLYCEL

41%

Glyphosate acide 410 g/l

_ Cultures maraîchèr es

Adventices

Source : la présente étude Nous avons remarqué que les produits phytosanitaires utilisés sont :

 Contre les insectes : PACHA 25 EC, LAMBDA, LAMBDACE, LASER 480, NOVAC 116, EMACOT FORT 48 EC, VIPER 46EC, CYPERCAL ;

 Contre les acariens : Synpiriphose, CYPERCAL ;

 Contre les chenilles : K-optimal ;

 Contre les champignons : TOPSIN-M, COGA, Sulfa 80 ;

 Contre les adventices : FINISH360, GLYPHOGAN, MAMBA 360, GLYCEL 41% ;

4.1.2 Circuits de distribution des pesticides dans la commune de Cotonou.

Les pays par lesquels transitent les pesticides de sources frauduleuses sont : le Ghana, le Nigéria et le Togo. Une fois passé ces frontières ces pesticides se retrouvent dans la commune de Cotonou et par le canal des marchés, commerçants et boutiques, les producteurs s’en procurent. La figure 2 présente l’itinéraire parcourue par les pesticides dans la commune de Cotonou.

(35)

Figure 2. Sources de provenance et de distribution des pesticides dans les centres maraîchers de Cotonou

Source : La présente étude

Contrairement à la filière coton où les circuits de distribution des produits phytosanitaires sont bien organisés, ceux des cultures maraîchères ne semblent pas suivre les mêmes itinéraires.

Nous avons remarqué suite à nos entretiens et interviews avec l’économiste gestionnaire des projets de la SONAPRA et l’agent communal d’inspection phytosanitaire et de la protection des végétaux de Cotonou que la totalité des produits phytosanitaires provient du secteur informel. Ainsi certains de ces produits proviennent des pays voisins tel que le Togo, le Nigéria et le Ghana. Le transfert des produits à l’intérieur du pays est assuré par les commerçants grossistes (ce sont pour la plupart des producteurs) qui se chargent de les distribuer aux commerçants détaillants. Ces derniers à leur tour revendent ces produits aux producteurs.

Sources d’introduction frauduleuses

Ghana Nigéria Togo

Cotonou

Commerçants

Producteurs

Marchés Boutiques

(36)

4.1.3 Moments de traitements phytosanitaires

Les moments d’application des pesticides sont très variables suivant les quatre centres de maraîchage de la commune de Cotonou (Figure 3). Sur le site de Houéyiho, et de l’Onip les traitements phytosanitaires se font pour plus de 70% des maraîchers, dans l’après-midi à partir de 16h. Sur les sites de Novotel et d’ Agla la plupart des maraîchers traitent leurs cultures le matin. 1% des maraîchers de l’ Onip pratique les traitements phytosanitaires à tout moment de la journée.

Figure 3. Répartition des maraîchers en fonction du moment des traitements dans la journée.

4.1.4 Mode de pulvérisation et dosage des produits phytosanitaires

Les outils d’application des produits phytosanitaires sont variables (Figure 4). La plupart des maraîchers utilisent des outils conventionnels (pulvérisateurs, arrosoirs, etc.). 80%, 55%, 70%, 30% des maraîchers respectifs de Houéyiho, d’Onip, de Novotel et d’Agla utilisent des pulvérisateurs. Mais il est à noter que 70% des maraîchers d’Agla utilisent des arrosoirs pour la pulvérisation des produits phytosanitaires.

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Houéyiho Onip Novotel Agla

Effectifs %

Centres maraîchers

Après midi Tout moment Matin Midi

(37)

Figure 4. Répartition des maraîchers en fonction du matériel de pulvérisation utilisé.

Les maraîchers n’appliquent pas les doses indiquées par le fabricant sur les emballages.

Les éléments de dosage sont plutôt de fortune tels que : les bouchons des contenants des produits phytosanitaires, les boîtes de tomate vides, les cuillères. Les raisons qui peuvent expliquer cela sont :

L’illettrisme qui implique les difficultés de lecture des modalités d’utilisation ;

La non-acquisition d’instruments de mesure précis (notamment éprouvette) pour des dosages normalisés.

Voici quelques propos tenus par les maraîchers ;

« Je pratique le maraîchage depuis plus de 10 ans et je vous dis que je n’ai pas besoin d’un catalogue pour savoir quelle dose de pesticide une planche a besoin. C’est une question de coup d’œil, car j’ai l’expérience…. » Producteur 50

4.1.5 Délais de carence

Tous les maraîchers enquêtés savent qu’il est indispensable de respecter un délai entre

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Houéyiho Onip Novotel Agla

Effectifs%

Centres maraîchers

Pulvérisateurs Arrosoirs

(38)

apprécié, varie non pas en fonction des produits phytosanitaires comme le recommande les normes en la matière, mais selon le bon vouloir du maraîcher. Ainsi, 41 % des maraîchers observent un délai de carence compris entre 7 et 14 jours et 39 % un délai compris entre 14 et 21 jours (Figure 5). Seulement 13,8 % des maraîchers appliquent un délai de moins d’une semaine. Très peu de maraîchers (6,2 %) observent un délai au-delà de 21 jours. Il est à noter que le délai de carence des produits phytosanitaires est variable en fonction du produit appliqué et est toujours mentionné sur l’emballage.

Figure 5. Répartition des maraîchers en fonction du délai de carence observé.

Voici le délai de carence de quelques produits recensés sur les sites maraîchers de Cotonou.

Tableau IV. Liste des pesticides avec leurs DAR

Nom commercial Délai avant récolte

1 PACHA 25 EC 7jours

2 SYNPIRIPHOSE 7jours

3 K-OPTIMAL 10jours

4 TOPSIN-M 14jours

5 FINISH360L 14jours

6 MALIK 108 7jours

7 LAMBDA FINER 14jours

8 COGA 7-10jours

13,8

41 39

6,2

moins de 7 jours 7 à 14 jours 14 à 21 jours 21 jours et plus

(39)

9 GLYPHOGAN 7jours

10 SULFA80 3jours

11 LAMBDACE 7-10jours

12 LASER480 14jours

13 MAMBA 7jours

14 NOVAC 3jours

15 EMACOT FORT 3-10jours

16 VIPER 7jours

17 CYPERCAL 7-15jours

18 GLYCEL 7jours

DAR : Délai Avant Récolte Source : la présente étude

4.1.6 Mesures de protection lors des traitements phytosanitaires

Toute activité d’épandage de pesticides requiert des mesures particulières de protection.

Mais, à travers cette étude, il ressort les constats ci-après :

- La quasi-totalité des maraîchers d’Agla n’utilisent pas de matériels de protection ; - 10% de ceux de Houehiyo et de Novotel utilisent du matériel de protections (gants et

cache-nez)

- 75% des maraichers du centre d’ONIP ne se protègent pas

Somme toute, on peut retenir que très peu de maraîchers utilisent des équipements de protection.

(40)

:

Figure 6. Niveau d’application de mesures de protection lors des traitements phytosanitaires.

4.1.7 Équipements de protection

Aucun maraîcher ne dispose d’équipement de protection (gants, lunettes, cache-nez, masques, etc.), le protège-nez semble être l’équipement de protection adopté pour la majorité des maraîchers.

Vêtements de protection

Il a été observé sur l’ensemble des quatre sites maraîchers que la blouse combinée recommandée comme vêtement approprié pour les traitements phytosanitaires est quasi absente. L’ensemble chemise-pantalon semble le vêtement de protection le plus courant. D’une manière générale, en l’absence de vêtements adéquats, on se protège au moment du traitement phytosanitaire même si c’est sommairement.

Voici quelques propos tenus par les maraîchers ;

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Houéyiho Onip Novotel Agla

Effectifs%

Centres maraîchers

Pas de protection Protection

(41)

« Je sais qu’il est important de se protéger lors des traitements, mais le matériel coûte très cher et avec mes charges sociales je ne peux pas me permettre d’investir plus de 50.000 FCFA pour avoir une combinaison, des bottes ou encore des gants et je suis toujours en bonne santé alors que j’ai fait plus de 13 ans dans le maraîchage » Producteur 17

On voit ainsi à quel point le niveau d’inconscience des maraîchers est inquiétant.

Figure 7 : Mode de traitements aux pesticides.

Source : DOSSA Modeste

4.1.8 Gestion des emballages

Après usage des produits phytosanitaires, 58 % des maraîchers du centre de l’ONIP et 75 % de ceux du centre de Houéyihô incinèrent les emballages usagés (Figure 8). Cette forme de recyclage des emballages usagé de produits phytosanitaires montre que les producteurs sont très peu informés des impacts écologiques engendrés par la mauvaise gestion de ces emballages. Pire, certains producteurs (jusqu’à 10%) du centre maraîcher d’Agla procèdent à la réutilisation de ces emballages comme contenants de produits alimentaires (eau de boisson, denrées alimentaires, etc.).

(42)

Figure 8. Gestion des emballages vides par les maraîchers.

4.1.9 Malaises couramment ressentis par les maraîchers

Quelques problèmes sanitaires liés à l’utilisation de produits phytosanitaires ont été mentionnés (Tableau 5) par certains maraîchers. La fatigue, les maux de tête, les maux d’yeux, l’irritation et les brûlures de la peau, les troubles respiratoires et le rhume ont été les plus fréquemment cités par les applicateurs.

Tableau V. Fréquences des malaises rapportés par l’ensemble des maraîchers.

Symptômes cités Nombre de maraîchers %

Fatigue 31 38.75

Maux de tête 16 20

Irritation de la peau 11 13.75

Rhume 8 10

Troubles respiratoires 5 6.25

Maux de ventre 3 3.75

Brûlure cutanée 2 2.50

Toux 1 1.25

Vertige 1 1.25

Maux d’yeux 1 1.25

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Houéyiho Onip Novotel Agla

Effectifs%

Centres maraîchers

Jetés réutilisés Brulés

(43)

Irritation du nez 1 1.25

TOTAL 80 100

Source : la présente étude Il ressort de cette étude que :

- 38.75% des maraîchers souffre de la fatigue ; - 20% souffre des maux de tête ;

- 13.75% souffre de l’irritation de la peau ;

- Le rhume est mentionné par 10% des maraichers

- Seulement 1.25% souffre de la toux du vertige de l’irritation du nez et des maux d’yeux.

4.1.10 Mesures prophylactiques après les traitements phytosanitaires

Après les opérations de traitements phytosanitaires, les maraîchers utilisent plusieurs moyens prophylactiques pour éviter d’éventuels ennuis sanitaires pouvant découler de la manipulation des produits (Figure 9). Parmi ces stratégies, deux sont mieux partagées par les maraîchers :

La prise d’une douche aussitôt après la manipulation des produits phytosanitaires chez les maraîchers ;

Le lavage des mains après traitement.

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Houéyihô Onip Novotel Agla

Prendre aussitôt une douche Se laver juste les mains Ne fait rien Boit du lait Mange un fruit

(44)

Figure 9. Répartition des maraîchers en fonction des mesures prophylactiques.

4.1.11 Attitudes adoptées en cas de malaises

Malgré que les maraîchers soient conscients des risques encourus avec l’application inappropriée des produits phytosanitaires, seulement 6 % (Figure 10) se rendent dans un centre de santé quand survient un malaise, tandis que 53 % ne font rien.

Il est à noter que certains utilisent des méthodes traditionnelles pour traiter les malaises ressentis. On peut citer par exemple : l’absorption d’huile de palme, le massage du corps par du beurre de karité ou application sur le corps de poudre de talc après la douche.

Voici quelques propos tenus par les maraîchers ;

« Les produits sont dangereux mais on a l’habitude, en tout cas aucun médecin m’a dit que j’étais malade à cause des produits, mais plutôt à cause de la cigarette » Producteur 71

Figure 10. Répartition de l’ensemble des maraîchers en fonction des pratiques de traitement

41

16 13

5 3

1 2

Ne fait rien Automédication Boire du lait

Consultation Douche une fois rentré Boire lait et huile rouge Massage avec beurre de karité

(45)

4.1.12 Répartition de la clientèle par origine

De l’étude de la figure 11, il ressort que :

- 36% des produits maraichers sont consommés par les populations de Cotonou ; - 21% de la population va vers les villes voisines telles que Abomey-Calavi, Sèmé- Podji ;

Certains pays frontaliers du Bénin tels que le Togo et le Nigéria viennent s’approvisionner dans les centres maraichers de Cotonou.

Figure 11. Répartition (en %) de la clientèle par origine

4.1.13 Formation sur l’application des produits phytosanitaires

Les maraîchers sont peu formés à l’application des pesticides. D’une manière générale, ils se réfèrent aux conseils des autres maraichers plus anciens dans le domaine. Ou bien ils se réfèrent aux prescriptions des fournisseurs ou pour ceux qui sont instruits consultent les modes d’emploi sur les emballages.

5

18

36 21

Lomé Nigéria

Zone urbaine de cotonou zone péri-urbaine de cotonou

(46)

Figure 12. Formation des maraîchers à l’utilisation des produits phytosanitaires.

En effet d’après le graphe de la figure 12, on fait les constats ci-après : -Sur le site d’Agla seulement 15% des maraîchers sont formés ;

-20% sont par contre formés sur le site Novotel ;

-30% et 25% sont respectivement t formés sur les sites d’ONIP et de HouéyihÖ

4.2 DISCUSSION

Les résultats de recherche menée auprès de 80 producteurs de cultures maraîchères dans la commune de Cotonou montrent que la totalité des pesticides utilisé dans les centres maraîchers, sont acquis dans le circuit informel par les producteurs. Ce fait s’explique par la non organisation du circuit de distribution et la cherté de ces produits qui incitent les producteurs à s’approvisionner dans le secteur informel. La plupart des pesticides recensés sont non autorisés proviennent en majorité de l’informel et échappent à tout contrôle. On y rencontre des matières actives comme par exemple l’endosulfan qui est frappé de mesure de retrait sur le marché des neuf pays membres du Comité Inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) par le Comité Sahélien des Pesticides (CSP). Il ressort de ces constats un risque environnemental lié à la qualité des produits utilisés.

Les pratiques d’utilisation des pesticides sont identiques dans la commune de cotonou et ailleurs (Wade, 2003 ; Fofiri, 2004 ; Cissé et al., 2006 ; Sougnabe et al., 2009). L’emploi des

0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%

Houéyihô Onip Novotel Agla

Non formés Formés

(47)

pesticides permet de réduire les pertes de récoltes dues aux ravageurs et de stabiliser les rendements. Néanmoins, leur utilisation non maîtrisée peut être source de nuisances pour la santé humaine et pour l’environnement (Kanda, 2011).

A Cotonou, les traitements phytosanitaires peuvent se faire à tout moment en fonction des moyens disponibles. Cette observation a été également soulignée par Sougnabe et al.

(2009) qui notent que le moment de traitement est aussi fonction de la disponibilité de pulvérisateur. Si l’utilisation de pulvérisateur semble commune, cet outil n’est pas toujours disponible. Ainsi, le producteur recourt-il à divers autres moyens pour assurer la pulvérisation aux pesticides. C’est le cas notamment de l’utilisation d’arrosoirs observée dans d’autres pays africains par Ahouangninou et al. (2011). Doumbia et Kwadjo (2009) précisent que cette pratique n’a aucune efficacité et pourtant son adoption est en bonne place dans la commune de Cotonou.

Les maraîchers se protègent très peu au moment des traitements comme l’ont montré les études menées ailleurs (Snelder et al., 2008 ; Doumbia et Kwadjo 2009 ; Ahouangninou et al., 2011 ). Selon Sougnabe et al. (2009), les maraîchers ne se protègent pas en raison du coût élevé du matériel de protection. Or, il a été montré que la non utilisation de matériels de protection corporelle accroît les risques d’intoxication qui, mineurs au début, peuvent devenir graves par bioaccumulation (Wade, 2003 ; INRS, 2007 ; Gomgnimbou et al., 2009). Plusieurs cas d’intoxication et de maladies liés aux pesticides en milieux maraîchers et de culture de cotonnier ont été relevés (Ton et al., 2000 ; OBEPAB, 2006). Les cas de malaises souvent soulevés par les maraîchers de la commune de Cotonou seraient liés au non-respect des règles d’hygiène pendant et après les traitements phytosanitaires comme l’ont montré Williamson et al. (2008). Conscients des risques encourus pour la santé, tous prennent quelques précautions après les traitements : lavage des mains, prise de bain, etc.

Les maraîchers utilisent des produits très toxiques et/ou très rémanents (organophosphorés et organochlorés) pour protéger leurs cultures. Les risques pour l’environnement sont souvent ignorés ou minorés comme le soulignent Doumbia et Kwadjo (2009), Sougnabe et al. (2009).

Le manque d’information et de formation sur les bonnes pratiques d’utilisation des pesticides est un problème majeur également noté par Cissé et al. (2006). Le faible taux d’instruction

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limite fortement les connaissances sur les pesticides notamment sur les modes d’application, les rémanences, le respect des délais de carence ainsi que les précautions à prendre au moment des traitements (Kanda, 2011 ; Wade, 2003).

La clientèle s’approvisionnant en produit maraîchers dans les centres de Cotonou est d’origine diverse (Nigéria, Togo, Cotonou, Zone péri-urbaine de Cotonou). Ce qui montre l’aspect épidémiologique de l’utilisation des pesticides en cas de mauvaises pratiques des maraîchers qui est lié par exemple au non-respect du délai de carence.

Enfin d’une manière générale il est constaté sur le terrain une utilisation de pesticides frauduleux par les maraîchers, lesquels contiennent des substances interdites, exposant ainsi l’environnement et les populations aux risques chimiques. L’utilisation intensive des pesticides dans les cultures maraîchères impacte la diversité biologique, de par leur emploi, généralement en circuit ouvert et de par leur capacité à se disperser au-delà de la cible visée. Par conséquent, un pesticide, destiné à lutter contre un nuisible, présente un potentiel toxique plus ou moins étendu pour d’autres organismes qu’il ne cible pas.

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