IMAGES EN MÉDECINE D’URGENCE /IMAGES IN EMERGENCY MEDICINE
Frac ture du tubercu le ma jeur assoc iée à une luxa t ion g lénohuméra le an tér ieure
Grea ter tuberos i ty frac ture assoc ia ted w i th an ter ior g lenohumera l d is loca t ion
D. Tourdias · C. Lapos · G. Tourdias
Reçu le 19 août 2013; accepté le 20 novembre 2013
© SFMU et Springer-Verlag France 2013
Un patient de 36 ansest adressé aux urgences pourimpotence fonctionnelle totale et douloureuse de l’épaule droite suite à une chute lors d’une compétition de motocross. Il présente une déformation del’épaule évocatrice d’uneluxation gléno- humérale antérieure (LGHA) sans atteinte neurovasculaire associée. Les radiographies standard de l’épaule mettent en évidence une LGHA compliquée d’une fracture totale et déplacée dutubercule majeur(Fig. 1A). Après une réduction de la luxation aux urgences par la technique de Milch, les clichés de contrôle objectivent une réduction satisfaisante de Fig. 1 Radiographies del’épaule de face avant (A) et après (B)la réduction manuelle d’uneluxation glénohumérale antérieure
A. Fracture verticale céphalométaphysaire externe détachant en masse le tubercule majeur sous la forme d’un volumineux fragment osseux pointu à son extrémitéinférieure (flèches)
B. Repositionnement du massiftubérositaire fracturé
D. Tourdias (*) · C. Lapos
Service d’accueil des urgences–Smur,
Centre hospitalier Sud Gironde, rue Paul Langevin, F-33210 Langon, France
e-mail : tourdiasdamien@yahoo.fr G. Tourdias
Service de chirurgie orthopédique et traumatologique, Centre hospitalier Sud Gironde, rue Paul Langevin, F-33210 Langon, France
Ann. Fr. Med. Urgence (2014) 4:128-129 DOI 10.1007/s13341-013-0395-x
Cet article des Editions Lavoisier est disponible en acces libre et gratuit sur archives-afmu.revuesonline.com
celle-ci ainsi que de la fracture (Fig. 1B). Un traitement conservateur parimmobilisation pendanttroissemainesa per- mis d’obtenir untrès bon résultat fonctionnel. La fracture du tubercule majeur complique la LGHA dans environ un tiers des cas[1]. Lafréquence de cette complicationjustifielaréa- lisation systématique de clichés avant et aprèstoute manœu- vre de réduction d’un épisode de LGHA post-traumatique. Elle constitue une véritable désinsertion osseuse des muscles delacoiffe desrotateurs(supra-épineux,infra-épineuxet petit rond) s’insérant sur cette grandetubérosité fracturée. Sa pré- sence nereprésente pas à elle seule une contre-indication àla réduction de laluxation aux urgences sous réserve de l’utili- sation d’une méthode nontraumatisante. La simpleréduction manuelle permet habituellement le repositionnement quasi anatomique dutubercule majeur[1]. Lorsquele déplacement résiduel dufoyerfracturaire n’excède pas 5 mm, untraitement orthopédique est indiqué en première intention [1]. Un suivi spécialisé doit être systématiquement programmé et ce dès
la première semaine afin de déceler une complication pré- coce dutraitement conservateur:le déplacement secondaire. Ce dernier peut être source de pseudarthrose et de conflit sous-acromial. Sa découverte nécessite donc un abord chirur- gical afin de réduire et de stabiliserla fracture. Chez le sujet jeune, la présence d’une fracture du tubercule majeur lors d’un premier épisode de LGHA représente néanmoins un avantage. Elle diminuelerisque de survenue d’uneinstabilité secondaire del’épaule [2].
Ré férences
1. George MS (2007) Fractures ofthe greatertuberosity of the hume- rus. J Am Acad Orthop Surg 15:607–13
2. Hovelius L, Augustini BG, Fredin H, et al (1996) Primary anterior dislocation of the shoulder in young patients. A ten-year prospec- tive study. J Bone Joint Surg Am 78:1677–84
Ann. Fr. Med. Urgence (2014) 4:128-129 129
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