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La "race" turque: l'Europe de race blanche devrait être prolongée en Asie et comprendre au moins l'Anatolie et la Perse

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La "race" turque: l'Europe de race blanche devrait être prolongée en Asie et comprendre au moins l'Anatolie et la Perse

PITTARD, Eugène

PITTARD, Eugène. La "race" turque: l'Europe de race blanche devrait être prolongée en Asie et comprendre au moins l'Anatolie et la Perse. In: 15e congrès international d'anthropologie et d'archéologie préhistorique (suite), 5e session de l'institut international

d'anthropologie . Paris : Librairie E. Nourry, 1933. p. 89-95

Available at:

http://archive-ouverte.unige.ch/unige:110195

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XVe Congrès International d' Antbr.opologie

& d' Archéologie Préhistorique

(Suite)

Ve Session de l'Institut International d' Anthropologie

PARIS

20-27 Septembre 1931 EXTRAIT ,

LIBRAIRIE E. NOURRY

62, rue des Écoles, PARIS

(Ve)

1933

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La "race" turque: 11Europe de race blanche devrait être prolongée en Asie

et comprendre au moins 1 'Anatolie

èt

la Perse.

Par le professeur Eugène . PITTARD (Genève).

Lorsqu'on parle des Turcs, la plupart des gens s'imaginent que cette population, parce qu'elle est surtout répa11ùue en Asie, n'appartient pas à la race blanche. N'a-t-on pas fa:it des Turcs des Finn0-0ugrieos et même des Ougro-Japonais ? Et ces termes ne signifient-ils pas des populations asiatiques quant à leur cantonnement, et asiatiques. aussi quant à leur race ? Pour be_aucoup, le nom de Turc év:eille aussitôt le nom de Mongols ou. au moins celui de Tatars. Deniker, dans sa classification, a inscrit la formule : Turco-tatar, ce qui sous- entend une parenté, laquelle, au point de vue des véritables

Tatars n'existe pas. · .

Ces indications - qui sont des erreurs - ont une double origine : historique· et linguistique. Historique, parce qu'on mfüe voloÎ1tiers les invasions tmques aux invasions mongoles et tatares et que, par.simplification., on rassemble ces gens en un seul tout. Linguistique, parce que les auteurs qui ont voulu classifier les races humaines de l'Asie ont utilisé - ils n'avaient guère autre chose il est vèai, à leur disposition - les éléments linguistiques seuls, comme des ùocuments dominants . .Or, dans l'histoire d'un peuple, la langue n'est souvent qu'une aventure sociale toute momentanée. Dès lors elle ne peut être un élé- ment sérièux de classification.

Si l'on veut '"établir une géographie des races, les limites

.,.-- I -

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tNSTlTÙT iNTËRNATlôNAL Di ANTHROPotoGitt

nord-orientales du continent européen sont, quant aux race qui y sont contenues, des limites artificielles. La Russie d'Eu- rope ne renferme pas seulement des hommes de «races » blanches. Au nord, les Lapons, les Samoyèdes, les Ostiak , les Vogouls; à l'~l et au sud, Jes Tatars mo,ng0loïdes; au sud-est, les Kalmouks représe11t1mt les contingents les plus importants de ces populations qui n'appartiennent pas au groupe euT0péen proprement dit, au groupe de Blancs. L' Afri- que berbère e!jt, en somme, plus blanche que la Ru sie. En Asie antérieure, au con~raire, il existe beaucoup plus de popu- lati0ns de <<races'' européennes que de «races>> asiatiques

(il es.t entendu que la majorité des Asiates sont des Jaunes plus ou moins' réels).

Nos analyses ne sont pas assez avancées pour que nous puis- sions écrire l'inventaire quantitatü exact de ces véritables

Asiates et tenter de dresser la carte de leurs enclaves. Lorsque les recherches d'anthropologie physique et descriptive seront poussées plus loin, nous pourrons vraisemblablement étendre les limites de la race blanche proprement dite, depuis les Dé- troits jusqu'à l'Indus.

Pour aujourd'hui je v:eux seulement m'arrêter et} Turquie d'Asie où j'ai eu l'occasion de faire des enquêtes anthro.pol0- giques personnelles, lesquelles sont venues s'ajouter à celles que j'avais entreprises, autrefois, sur les populations turques de la Péninsule des Balkans.

* * *

Les hommes qui composent la nation turque appartiennent en très grande majorité à la race blanche. Les Mongoloïdes (Tatars) sont des minoritaires. Les conquêtes ont introduit, cela va sans dire (nous restons en Asie, ou sur les limites extrêmes du continent) dans ce corps ethnique des éléments étrangers : les uns qui ne polluaient nullement la cc race » même, comme les Tcherkesses, les autres qui, au contraire, modifiaient.

sa physionomie : les Tatars N ogaï par exemple. Mais, la grande majorité de la population turque, les hommes qu'on appelait communément, dans les nomenclatures, les Tun;s Osmanlis, pourraient figurer, sans une contestation possible, parmi les

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SESSION DE PARIS. - PREMIÈRE SECTION

divers types - car eux aussi sont divers - «de race» blanche qui habitent le continent européen.

Vue dans ses grands traits, la Turquie d'Asie, encore une fuis, est plus nettement européenne que la Russie d'Europe.

Si la cassure qui a créé la mer de Marmara ne s'était pas pro- duite, le <c continent ethnique». européen, au lieu de s'arrêter aux Détroits, s'étendrait beaucoup plus loin, vers le sud-est.

D'ailleurs au Paléolithique, cett~ cassure n'existait pas et les hommes ont facilement passé de l'Asie antérieure actuelle

à l'Europe actuelle.

Les analyses anthropologiques de l'Asie Mineure sont bien loin d'être suffisantes pour nous renseigner ur ce qui doit être l'image ethnologique de cette régioll. Pour un territoire aus~i onsidérable, elles ne sont que des éléments extrêmement fragmentaires et il esf nécessaire que ces enquêtes s'étendent à dP. plus larges espaces, et se poursuivent partout en profon-

'

.

dettr. Toutefois, malgré leur pauvreté, les documents que nous possédons nous renseignent ; ils nous in·citent à quelques réflexions; ils nous autorisent déjà à émettre quelques hypo- thèses.

Le «matériel anthropologique >J qui m'est personnel - le seul dont je parlerai ici - est composé par l'examen: de près d'un millier d'hommes étudiés dans la Péninsule des Balkans et en Anatolie. Le premier c.ontingent était surtout con titué par des paysans, des agriculteurs dobroudjiens, que j'ai vus chez eux. Le second centingent est formé par des soldats anatoliens. Les uns et les autres provenaient de régions fort diverse!! de l'ancien empire turc et de la République. Cette mo al:que géograpJ1ique nous montrera-t-elle une mosaïque ethnique

?

On laissera-t-elle apparaître, malgré les distances, des caractères semblables ?

L'hétérogénéité elhnique -- rclntivement peu étendue d'ail- leuri - que ces hommes représentent, marq,ue bien le carac- tère disparate qu'avait l'ancien empire turc constitué avec des morceaux de pays peuplés de races différentes, parlant des langues qui n'étaient pa les mêmes. Paqni les c! Turcs»

d'Europe, il en est beaucoup qui sont des Balkaniques divers, islamisés et devenus des Turcs de nom et de nationalité. Mais leur race, naturellement, n'a pu être modifiée par cette traris-

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INSTITUT INTERNATIONAL D'ANTHROPOLOGIE

formation politique et sociale et nous trouvons parmi e);IX, par exemple, beaucoup de Dinariquc

Si, pour faire une sorte de synthèse de la race _turque, on mettait ,en ligne un certain nombre de Turcs pri au hasard - par exemple lors du recrutement militaire - on s'apercevrait sans doute, nous l'av<ms·clit, de l'hétérogénéité morphologique et descriptive (d'ailleurs tous les pays d'Europe nous donne- raient une pareille image) de cette population.

Mais on s'apercevrait aussi qu'il est possible, après avoir constaté la pré ence de plusieurs types, d'associer ces .indi- vidus-types pour constituer, avec eux, des groupes homogène où la stature, la forme du crâne, la couleur des yeux et des cheveux, la forme du nez, etc., seraient semblables et consacre- raient ainsi de ces «unités anthropologiques n dont on peut parler, si l'on veut, à défaut de races proprement dites.

Je voudrais rappeler ici quelques-un des traits principaux qui, racialement, caractérisent les Turc·. Leur stature e t, en général, élevée. Ceux de l'Asie Mineure, restés plus près du

g~·oup initial, ont une taille pfü élevée que 1 s Tm·cs d'Eu- rope. La moyenne que j'ai mesurée en nat lie e t I m. 7I.

La proportion des grandes ta'illes et des taill s ~u-dessus de la moyenne dépa se 75

°/o.

Les Turcs sont, en grande majorité, des Brachycéphales, en grande majorité également, des Leptorrhiniens. Ils ont habi- tuellement le ner~ droit, fréquemment aquilin. Ils ont les yeux et les cheveux foncés.

Je ne veux pas, maintenant, entrer dans trop de détails sur les essais que nous pourrions faire de rattacher, à telle ou telle race d'Europe actuelle, assez bien connue, tel ou tel groupe turc.

Je veux implement ém ttrc ici une hypoth~ eau sujet prin- cipalement de deux races d'Europe dont, au surplus, nous ne connaissons pas en ore exactement ""7"" pour l'une d'elle princi- palement - l'exacte répartition sur le ·sol même de notre con- tin nt.

Il s'agit d'abord de la race inariquc (ou Adriatique) dont les dernières recherches étendent l'habitat bien loin de cn- dreits qtie embl.ent indiquel' le qualüitatifs ci-dessus. !..n effet, le savants norvégien d'une ·pnrt, les antbropologi les

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SESSION .DE PARIS. - PREMIÈRE SECTION

des île. Britanniques d'autre part, ont reconnu la prés~nce de cette race : d'un côté, d_ans le ud-est de la r orvège, d'un autre côté, dans les île du nord écossais, ce qtti implique que la race dinarique a eu des destinées autrement plus importantes que celles qui lui étaient jnsqu'alor attribuées.

Quelle est l'origine de cette race ? A quelle époque la voit-on apparaitre sur le sol européeü ?

Je rappelle tout d'abord qu'aucune race p<rléolithique n'est réellement susceptible d'être rapprochée de celle-là. Peut-être les hornmes rencontré à Ofnet pourraient-ils représenter l'avant-garde de cette race sur le sol de l'Europe centrale ? Peut-être c_es hommes étaient-ils mêlés au.x Brachycéphales de taille moyenne qui instaurèrent vrai emblablement la civili- sation néolithique en Europe, ceux que nous appelons aujour- d'hui les représentants de 1'« Homo alpinus » il Alors, dans ce c.;i,._, le deux « races 1• seraient de valeur ex requo dans ce fonnidable événement.

Haute stature, brachycéphalie accentuée, nez droit ou aqui- lin, pigmentation foncée; sont les caractéri tique principales des populations dinariques et ce sont aussi celles de beaucoup de Turcs.

Est-il possible d'aller rechercher sur le sol de !'Anatolie - disons, pour être moin limité, de l'Asie antérieure, qui, de i'Indu , s'arrête aux Détroits - le substratum humain qui a créé, sur la. terre d'Europe, la race brachycéphale coimue sous le nom d'Hoino Alpinus ?

Cela semble tout à fait admi sible.

Après l'examen que j'ai fait de la « tace >> turque il m'appa_

rait que.les Tur d'Anatolie (et avec eux, natW'ellement, ceux

<lfl la Pénin ule de Balkan , qui autrefois, ont pas é les Détroits) peuvent, sans aucune difficulté, s'intercaler dans Jes rangs des races européenne·.

De

même que no.us ·ommes arriv~.c; à dis- cerner, sttr le ol europ 'en, -des ic unités antlll'opologiques »,

de même nous. arriveron à discerner dans la population turque les 11 unités anthropologiques» dont elle e t com_po ée. Nous verrons alors que le rapprochement dont je parle era tout naturel entre cei deux sor e de groupes humains.

D'ailleurs ne nttache-t-011 pas an tronc turc plusieur · popu- lations européennes que nous n'hésitons pas à faire figurer

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INSTITUT INTERNATIONAL n' ANTHROPOLOGIE

dans le tableau des races blanches européennes : les Hongrois, en partie au moins, les BUigares, les anciens Scythes, ont été considérés comme issus d~ la nation turque. Aujourd'hui, ils sont fondus dans la masse européenne.

Et si l' Anatolie peut être considérée comme la patrie la plus rapprochée en Asie de la race dinariqne, ne peut-on pas aller chercher, encore davantage à l'est, chez les Tadjiks de .la Perse, par exemple, une attache géographique plus lointaine encore (

En second lieu, que devons-nous penser des origines anthro- pologiques des représentants de l'Homo Alpinus ? Si la civili- sation néolithique nous -est venue de l'Asie occidentale - de l'endroit où l'on retrouve aujourd'hui les céréales poussant à l'état spontané - ne peut-elle pas avoir été apportée par ces. Brachycéphales, également bruns,. de taille moyenne dont nous voyons d'abondantes représentations parmi les races de l'Asie Mineure, parmi les Turc,; ?

C'est fort bien d'avoir constaté, grâce à des milliers d'ana- lyses, l'existence de deux subdivisions européennes princi- pales de Brachycéphales. Mais il faut essayer de découvrir leur patrie odginelle. Pour c.ela regardons les lieux où -sont r.assemblés, dans les territoires les moins éloignés de l'Europe, les <(unités anthropologiques » qui pourraient être les parentes

d~ nôtres.

L'Asie occidentale est peuplée par une forte proportion de Brachycéphales (on disait autrefois que l'Asie est le réservoir des Brachycéphales - ce qui d'ailleurs e t inexaçt). C.e pt1i sant groupe de Brachycéphales de l'Asie occidentale est peut-être celui qui ·a donné naissance aux deux grandes brançhes des Brachycéphales européens. Nous l'avons déjà dit, il existe entre !'Indus et les Détroits, à côté d'autres types anthropo- logiques, une masse numériquement imposante de tels Brachy- céphales. Ils portent des nom dive1 . lis sont, selon les ter- / ritoires considérés, 11aturellement plus abondants ou plus.

disséminés. Des analyses approfondies en révéleraient les quo- tités, en même temps qu'elles dresseraient, pour chaque groupe, l'ensemble de ses qualités morphologiques et descriptives, l'ensemble de sa diagnose. Alors, verrions-nous apparaître - après avoir éliminé les Inc'lo-Afghans - le rcprésentant-typt!

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SESSION bE PAn.ts. - ~REMIÈRE SECTION de l'Homo Alpinus et le représentant type de l'Homo Dinari- cus ? C'est bien possible. En tout cas, ce. n'est pas avoir une , imagination dévergondée que dé le supposer. La Préhistoire, l'Histoire, l' Anthropologie physique, peuvent plaider en fa- veur d'une telle hypothèse. Alors l'Europe .ethnologique devrait être prolongée vers l'Orient jusqu'au moins au delà de la Rerse.

Quant au Turkestan, nous verrons une autre fois ce qthl faut en penser, en même temps que nous reprendrons, en

dét~il, les hypothèses ci-dessus.

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