FACULTÉ DE MÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
A. "STN F: F: 1897-98 X" 82
REMARQUES
SUR CERTAINES FORMESde
TIÏIT
D'ORIGINE MICROBIENNE
THÈSE POUR LE DOCTORAT EN MÉDECINE
présentée et soutenue publiquement le 18 Mars 1898
Jean-Auguste-Victor
DARRACAncien externe des Hôpitaux Né àCauneille(Landes), le 8 octobre 1870.
( MAI. BADAL, professeur.... Président.
n • ,
, , i FERRÉ, professeur.... i
Examinateurs de la lliese < ,,nric(:AW
, . I . I POLISSON, agrégé ) Juges.
'
AUCHÉ, agrégé '
Le Candidat répondraaux questions qui lui seront faites sur les diverses parties de l'Enseignement médical.
BORDEAUX
IMPRIMERIE Y. CAD OR ET 17 — rue montméjan 17
1898
FACULTÉ
DEMÉDECINE ET DE PHARMACIE DE BORDEAUX
M. de NABIAS Doyen. | M. PITRES Doyen
honoraire.
PROFESSEURS : MM. MICE
AZAM DUPUY MOUSSOUS.
Professeurshonoraires.
Clinique interne Cliniqueexterne Pathologieetthérapeu¬
tiquegénérales Thérapeutique
Médecineopératoire...
Cliniqued'accouchements
Anatomiepathologique
Anatomie
Anatomie générale et histologie
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MM.
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Cliniqueophtalmologique Clinique desmaladieschirurgicales
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maladies des enfants.
MM.
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deNABIAS.
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AGREGES EN EXERCICE :
section de médecine (Pathologie interneetMédecinelégale).
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section de chirurgie et accouchements
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COURS COMPLÉMENTAIRES :
Cliniquedesmaladiescutanéesetsyphilitiques MM.
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Maladies dularynx, des oreillesetdu nez MOURE.
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Pathologie externe DENUCE.
Pathologie interne RONDOT.
Accouchements RIVIERE.
Chimie DENIGES.
Le Secrétairede la D'acuité: LEMAIRE.
Pardélibération du5 août 1879, laFacultéaarrêté queles opinionsémisesdansles 1hèsesqui
lui sont présentées doivent être considéréescomme propres à leursauteurs, etqu'elle n'entend
leurdonnerniapprobation ni improbation.
A mon Président de thèse
Monsieur le Docteur BADAL
Professeur deClinique ophtalmologiqueàla Facultéde Médecine de Bordeaux, Chevalier de laLégion d'honneur.
AVANT-PROPOS
Nous avons crudevoir isoler la première phrase de notrethèse
pourmieux l'offrir en respectueux hommage à tous ceux
qui
nous ont appris à aimer lamédecine.
Parmi ces maîtres éminents, il en est qu'on qualifierait volon¬
tiers d'amis si la science n'imposait le respect : M. leDr Froma- get est de ceux-là. Il nous a prouvé que l'expérience n'est pas
l'apanage exclusif de l'ancienneté, mais que la
science
est le lotde la modestie. Nous regrettons de ne pouvoir trouver dans
notre belle langue une expression à la hauteur de sa modestie,
et à lagrandeur de son talent.
Que M. leprofesseurPousson,dont labienveillanceaété pour
nous sans bornes, reçoive aussi l'assurance de notre profonde
reconnaissance.
Enfin, nous ne feronspas à M. le professeur Badal,dont nous
avons pu suivre le haut enseignement pendant plus de trois
années et quinous a dirigé dans le champ si vaste et si délicat
des études ophtalmologiques, l'injure d'un remerciement banal.
11nous sauragré, pensons-nous, de nous être rappelé à temps
lejuste mot du philosophe : « Lesecret et le silencesontlescon-
» ditions d'un pacte entre le bienfaiteur délicat et son obligé».
Nous le remercions bien sincèrement de nous faire l'honneur
d'accepter la présidence de notre thèse.
REMARQUES SUR CERTAINES FORMES
DE
IJOMMÏÏ P1D0-IMMB
D'ORIGINE MICROBIENNE
INTRODUCTION
Dans le travail qui fait le sujet de notre thèse, nous nous proposons de faire quelques remarques sur les conjonctivites pseudo-membraneuses d'origine microbienne dont l'étude n'a pas cessé depuis quelques années de passionner les ophtalmo¬
logistes.
Nous excluons, de cefait, les conjonctivites membraneuses de nature chimique (jequirity, nitrate d'argent, etc.) dont le diag¬
nostic ne soutfre aucune difficulté, et aussi certaines formes
microbiennes, celles résultant du gonocoque par exemple, dont
les observations, au nombre de quatre, ont été rapportées par Lorr (1), parce que le produitdesécrétionest plutôtunexsudât purulent réparti à la surface de la conjonctive qu'une fausse
(1) Lorr,Journ. Soc.se. nat. et méd.Bruxelles, 1894,p.533.
— 12 -
membrane, telle que l'a
définie Littré dans
sonDictionnaire de
médecine.
Notre intention estdenousoccuperspécialement des
conjonc¬
tivites membraneuses les plus fréquentes,
de celles qui sont
l'apanageexclusif, tantôt du bacille de Lœffler, seul
ouassocié
auxstreptocoques et aux
staphylocoques, tantôt de
cesderniers
microbes seulementisolés ou associés à leur tour.
Voici du reste ladivision que nous comptons
donner
ànotre
travail.
Dans un premier
chapitre,
nous exposeronsrapidement l'his¬
torique de la
question.
Le deuxième comprendra, en plus
de quelques considérations
générales surlesconjonctivites membraneuses,
unepartie expé¬
rimentale.
Le troisième relatera l'examen de nos observations, ce
qui
nous conduit à émettre quelques réflexions sur
le diagnostic et
le traitement de ces affections, qui, avec une deuxième
partie
expérimentale, formerontle quatrième chapitre.
Enfin, dans le dernier, nous exposerons
les conclusions
quenouspourronstirer
de
cetravail,
tropcourt
surbien des points,
maisnosjuges voudrontbien tenir compte
des circonstances et
nous continuer labienveillance qu'ils nous ont
si souvent témoi¬
gnée au cours denos études.
CHAPITRE PREMIER
HISTORIQUE
M. le professeur Rouisson, lepremier, a décrit, dans le Compte
rendu de la clinique chirurgicale, en 1846, un cas de conjonc¬
tive membraneuse ; plus tard, après en avoir observé plusieurs
de ce genre, ilpublia, dans le Montpellier médical, 1859, et le
Tribut à la chirurgie, 1861, t. II, un travail sur la conjonctivite diplitéritique où le véritable caractère de la diphtérie, tel que
nous l'adépeint de Grsefe, n'est pasdéfini.
En 1847, Chassaignac (1) signale, sans élucider la question,
la formation de membranes muqueuses oufibro-muqueuses sur laconjonctive des nouveau-nés.
Dans le Compte rendu de l'Académie des sciences, 1858,
p. 1260, Magne publie quatre observations de diphtérie con- jonctivale et en déduit des conclusions exprimant les opinions généralement reçues à cette époque, mais niant l'inoculabilité
de la diphtérie conjonctivale.
Au même moment, de Graefe (2), quiavait à Rerlin l'occasion
d'observer souvent cette maladie caractérisée par la formation
de membranes sur la muqueuse malade, avait donné la pre¬
mière description exacte de la conjonctivite diphtéritique et séparé nettement cette dernière de la conjonctivite membra¬
neuse. Et c'estàpartir dece moment queles auteurs ont assigné
deux formes à cette affection : la conjonctivite membraneuse ou
croupale, h fausses membranes superficielles, à pronostic bénin;
la conjonctivite diphtéritique vraie où la conjonctivite était pro-
(1) Ann. cL'ocul.,1847.
(2)Archiv furOphlamologië, 1854, t. I.
fondément infiltrée et où le pronostic
était d'une gravité parti¬
culière.
Après que Lœffler,
1884, eut découvert dans les membranes
de ladiphtérie
pharyngienne le bacille qui porte
son nom, onle
retrouva bientôt dans la diphtérie
conjonctivale (1). Toutefois,
personne ne
pensait devoir attribuer
aubacille de la diphtérie
la formation des fausses membranes sur la conjonctivite, et l'on
continua, comme par le passé, à
envisager cette affection
sousdeux formes distinctes.
Cependant,bien
qu'en pathologie générale la théorie dualiste
fut reconnue fausse et rejetée par la plupart des auteurs
qui
ne voyaient en ces deuxaffections qu'un seul et même
processus inflammatoire, produisant des effetsvariables suivant
sondegré
de virulenceou la résistancedestissus,les ophtalmologistes, peu accoutumés à cette localisation de la diphtérie, conservaient
encorecettedivision et, denosjours,il n'est pasdifficile
de
ren¬contrer dans laplupart des traités
d'ophtalmologie cette distinc¬
tion qui n'a plus sa raison
d'être depuis les travaux de Leloir,
Virehow, Corail, etc., qui établissent d'une
manière irréfutable
l'unité du croup et de la diphtérie.
Voilà où en était la question quand, il y a
quelques années,
Escherich, Uhthoff, Sourdille, Schirmer, etc., ayant
décélé le
bacille de Lœffler dans les fausses membranes, démontrèrent
que cette distinction
n'était
pasaussi absolue qu'on le préten¬
dait, et des observations relatant la gravité de
certaines
con¬jonctivites croupales et leur passage à la forme
interstitielle,
firent qu'ils se demandèrent si c'étaient là
deux degrés d'une
même maladie ou deux processus de cause bien
distincte.
Les expériences entreprises par Sourdille
(2) (1893) et les
observations de Morax, Coppez, Fage(3), etc., ontlevé le
doute,
et tous sont d'accord aujourd'hui sur la nature commune
de la
forme croupale et de la formeinterstitielle.
(1)Babes,Kolisko,Paltaufetautres.
(2) Arcli.d'ophl., 1894,p.240.
(3) Avch.d'opht., 1891, p.52.
A de ces conjonctivites membraneusesdues au bacille de
Lœffler, il en est d'autres présentant le même tableau clinique
et quine sont point fonction dece bacille.
Pendant de longues années, les termes de diphtérie et de
fausses membranes furent associés et confondus à tel point qu'angine diphtéritique, angine pseudo-membraneuse étaient synonymes dans la nomenclature médicale. Toute affection
pseudo-membraneuse était essentiellement diphtéritique.
Sourdille, malgrétous les progrès qu'il a faiteffectuer à cette
question, admetjusqu'à nouvel ordre du moins que « laforme profonde, interstitielle cle la conjonctivite pseudo-membraneuse
esttoujours d'origine diphtéritique». Il n'en est rien cependant.
Depuis cet auteur, de nombreuses observations ont prouvé qn'ilexistait des ophtalmies pseudo-membraneusesprofondesne dépendant nullement du bacille de Lœffler.
En 1895, Sourdille (1), lui-même, a rencontré un cas d'oph¬
talmie pseudo-membraneuse très grave, oùl'examenbactériolo¬
gique n'a pu relever que du gonocoque et du staphylocoque.
Déjà Bronner (2), en 1893, citeuncasdeconjonctivite pseudo¬
membraneuse chez un sujet âgé de quarante-trois ans où il lui fut impossible d'isoler un microbe spécifique.
De même en 1894, notre camarade Albert (3) (de
Bordeaux)
rapporte l'observation d'un enfant de treize mois, atteint de conjonctivite pseudo-membraneuse etquiguéritenquatrejours.
On ne découvrit nonplus aucun microbe spécifique.
Actuellement, les nouvelles recherches
bactériologiques
ontmontré que les agents morbides les plus variés, de nature chi¬
mique ou parasitaire, peuvent faire naître des fausses membra¬
nes sur la conjonctive. Le bacille de Lœffler n'est donc pas le
concomitant obligéde toute conjoncfivitepseudo-membraneuse;
ilen est où les streptocoques, les staphylocoques, lespneumoco-
quesjouent un rôle exclusif.
(1)Soc.d'opht,,Paris, séance dejuin 1895.
(2)Soc.d'opht., Royaume-Uni,4mai 1893.
(3)Soc.d'opht. deBordeaux,janvier 1894.
— 16 -
Du reste, lagravité de ces
conjonctivites ne le cède en rien à
cellede lavraiediphtérie,
d'autant
quela diphtérie oculaire est
rarement pure; on a
même dit qu'elle n'existait pas et que tou¬
jours à côté
du bacille de Lœffler le microscope décèle d'autres
microbes tels que des coques,
des diplocoques, etc., dont l'asso¬
ciation à la diphtérie
produit les formes graves des conjoncti¬
vites
pseudo-membraneuses.
Voilà quel est
l'état de la question. Ainsi renseigné sur ce
qu'on
entend
parconjonctivite à fausses membranes, nous pou¬
vons recherchercomment se
comporte la muqueuse oculaire vis-
à-vis des ditférents microbes, et
comment
cesmicrobes peuvent
s'associer donnant lieu à un
dépôt de fausses membranes qui
rentreront les unes dans ce que
Gosselin (1) désigne sous le nom
de conjonctivite
diphtéritique proprement dite, que Terrier
appelle
conjonctivite pseudo-membraneuse, ayant bien voulu la
différencierdeceque Albert
de Graefe et les Allemands désignent
improprementsous
le
nomde conjonctivite diphtéritique, et qui
les unes ou les autres ne sont au
fond qu'une réaction particu¬
lière del'organisme contre
des agents infectieux.
(1)Kirmisson,Path. externe,II,p.194.
CHAPITRE II
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LES CONJONCTIVITES PSEUDO-MEMRRANEIJSES ET PARTIE EXPÉRIMENTALE
Les conjonctivites pseudo-membraneuses sont des inflamma-
mations suppuratives d'origine infectieuse et dont la sécrétion infectieuse elle-même se dépose sous forme de membrane dans
une étendue variable sur la muqueuse malade.
Disons d'abord, commenous l'avons fait remarquer au début,
que nous ne considérons point comme membraneuses les con¬
jonctivites catarrhales et purulentes, la blennorrhée, etc., dont
la sécrétion montre une certaine tendance à se coaguler, mais
seulement celles dont tout le produit se dépose sousforme de
membraneàla surfaceconjonctivaleet quine sécrètentendehors
de ces masses qu'un peu de sérosité entremêlée de quelques fragments de membranes déjà éliminées.
Ces conjonctivites sont sous la dépendance d'agents morbides
les plus variés, et l'inflammation qu'ils provoquent est toujours
très vive et appartient, dans les cas graves, aux plus violentes
que l'onpuisse observer sur la conjonctive.
Les paupières sont considérablement gonflées, luisantes,rou¬
ges, chaudesetdouloureuses autoucher. Parfois ellesacquièrent
une dureté ligneuse; aussi ne peut-on les renverser et n'arrive-
t-on que très difficilement à ouvrir la fente palpébralc.
L'aspectde la conjonctive dépend aussidudegré de virulence
de l'agent morbide et de la résistance des tissus; aussi est-il donnéd'observer, quelquesoit l'agentmisen cause, deux formes
a toute conjonctivite : une superficielle, généralement bénigne,
maispassantvolontiersàl'autreforme: interstitielleouprofonde,
Darracq 2
— 18 —
d'un pronostic toujours grave par
suite de la constriction des
vaisseaux de la partie
envahie et de la névrose consécutive.
Aprèsla
période de sécrétion des
massescoagulables, apparaît
une période de
purulence, souvent très courte, pendant laquelle
la couche épithéliale, qui a
été
enpartie détruite
avecl'élimina¬
tion des fausses membranes, se reconstitue
de telle sorte
quecette ophtalmie
purulente terminée,
onretrouve la muqueuse
dans un état d'intégrité parfaite.
Ajoutons que c'est
là
uncaractère qui différencie ces diverses
formes de conjonctivite d'avec
la diphtérie conjonctivale qui ne
guérit qu'après une
destruction plus
oumoins complète de la
conjonctive et la
formation ultérieure de cicatrices.
Toutefoiscesdeuxphasesne présententpas
toujours des
carac¬tères aussitranchés. Il existe aussi, comme en
pathologie géné¬
rale, pour le larynx par
exemple,
uneforme fruste de cette
affection. Ona observédescas oùlapériodedes dépôts
fibrineux
a ététout àfaittransitoireetapassé si
rapidement
quela maladie
simulaitune ophtalmie
purulente
avectous
cessymptômes.
A côté de ces observations, on en cite d'autres où
la période
dela formation des membranes fut trèslongue,
l'infiltration du
tissuconjonctivaltrèsintense,sans
purulence, rien qu'une légère
sécrétion de sérosité.
Disons encore qu'un même agent
pathogène peut produire sur
laconjonctive deseffets
variables, changer complètement l'aspect
du tableau clinique et simuler
ainsi des affections différentes.
Le streptocoque, par
exemple, le plus virulent des agents de la
suppuration, peut
n'occasionner qu'une simple conjonctivite alors
que dans la plupart
des
casle chémosis est très intense et la
cornée en partie ou en
totalité détruite.
Tels sont les caractères de ces conjonctivites
membraneuses
qui, comme onle voit, sont identiques à la diphtérie oculaire :
œdème des paupières,
chémosis, fausses membranes, puru¬
lence, etc., tous les symptômessontles mêmes.
Il estun fait cependant dont il faut
tenir compte
:c'est
quela
diphtérie pure,
celle
oùle microscope
aété impuissant à décéler
un autre microbe concomitant, n'atteintjamais la cornée.
Les
quelques observations où l'on n'a rencontré que le bacille de
Lœffler seul et quiont été publiéesparMorax (1), Aubineau (2), Gayet(3), Collins, (4), etc. n'accusent aucune lésion de la cor¬
née, pas la moindre trace d'infiltration. La guérison fut très prompte, malgré l'extrême virulence du bacille qui tuait le cobaye dans untemps relativement très court, entre dix-huit et trente heures.
Dans les observations de conjonctivite
diphtéritique
à bacillede Lœffler, où il est donné d'observer cette infiltration de la cornée, il règne une association microbienne, streptocoques, sta¬
phylocoques ou autres, dont la virulence exaltée par le bacille
cause les ulcérations de cette membrane, ses perforations et la
suppuration de tout le globe.
Mais si nous refusons au bacille de Lœffler le pouvoir d'atta¬
quer directement la cornée, nous ne prétendons point lui ôter toute participation auxtroubles qu'on observe de ce côté. Loin de là : ce bacille agit par voie détournée. En effet, dans les observations où le traitement a été institué trop tard, soit faute du malade, soit retard occasionné par le laboratoire, on a pu constater l'opacification de la cornée. Mais alors on n'observait
point de suppuration à proprementparler; onpouvait constater
simplement un ramollissement de cette membrane, dû au man¬
que de nutrition, effet de la constriction des vaisseaux exercée par l'infiltration des massessécrétées. Si parfois la suppuration
vient à se montrer, il faut en accuser les microbes existant à l'état normal dans les culs-de-sac conjonctivaux, dans les lar¬
mes et qui trouvent dans ce milieu de moindre résistance un
terraintrès favorable à leur développement.
Au contraire, lorsque le traitement a suivi de près le début de l'affection, cette infiltrationn'a pastardé à céder, etla vision,
loin d'être abolie, comme dans les cas où d'autres microbes
sont associés, a pu être restituée ad integrum.
(1) Sociétéd'oplit. deParis, 4 janvier 1895.
(2)Thèsesde Paris1895-1896.
(3)Arch.d'opht., mars1895.
(4) TheLancet,27 juin 1896.
— 20 —
Nous avonsnous-même essayéde
produire
unekératite diph-
téritigue sur le
lapin.
Expérience I.—Le4février, à4heures du
soir,
nousavonsinjecté
dansleslamesdelacornée, avecuneseringue
Pravaz, préalablement
stérilisée, dubacille de Lœfller,
provenant d'un ensemencement sur
bouillon datant de 24 heures.Nous avions
pris la précaution de bien
laverlaconjonctive, lespaupières
ainsi
quetout le pourtour de l'œil
àl'eau chaude etau sublimé pour écarter
autant
quepossible les
causesd'infection; puisl'injection terminée,nous avons
fait
unpan¬
sementocclusif, au coton hydrophyle et au
eollodion, de manière à
empêcherle contact des germes
extérieurs, tout en laissant à l'œil
ainsi qu'auxpaupièresla
faculté de
semouvoir.
Yingt-quatre heures après,
le 5, le pansement est enlevé à l'eau
chaude; nous trouvonslespaupières
collées;
enles écartant, un pus
jaunâtre et épais s'écoulepar
la fente palpébrale. La conjonctive est
très rouge, maisil n'y apas de
chémosis,
encoremoins de fausses
membranes.
Lacornée n'offre qu'un point d'infiltration
répondant
assezexac¬
tement,commelimites,aubiseau de
la pointe de l'aiguille qui servit
à pratiquerl'injection.
L'iris,primitivement marron,
actuellement de teinte gris sale, est
tout déchiqueté, morcelé au niveau
de
sonouverture pupillaire et
présente à safaceantérieure
des dépôts d'exsudat de couleur nacrée.
Cesexsudats, de forme rectangulaire et du
volume d'une petite tête
d'épingle, sont disposés
parallèlement et
parsérie de quatre ou
cinq.
Pansement occlusif: Le6, exophtalmie, œil
dur. T. -f- 1.
Lepus estplus abondant que la
veille. La conjonctive, très en¬
flammée, est le siège d'un léger exsudât
blanc bleuâtre déposé en
une couche trèsmince àlasurface de lamuqueuse.
La cornée, qui, hier ne présentait qu'un
point d'opacification au
niveaudel'injection, estaujourd'huiinfdtréedans touteson
étendue.
Aucentre, existe unegrandeulcération
envahissant les couches pro¬
fondes de cette membrane et ayant 3 millimètres dediamètre
envi¬
ron.
4
La chambre antérieureest totalement remplie de pus. On n'aper¬
çoitplus l'iris. La visionest abolie etlacornée insensible.
Examen bactériologique : On détache de la cornée des parcelles de pus quel'on examine par le Gram. On nedécouvre que des staphy¬
locoques.
L'exsudatdéposé sur la conjonctive sous forme de membrane est
l'objet d'un secondexamen. Nous obtenons le même résultat.
Enfin nous pratiquons l'ensemencement de la sécrétion sur bouillon.Vingt-quatreheures après, lemicroscope, malgré lesrecher¬
ches lesplusattentives, ne nous a révélé quele staphylocoque.
Le 7 : Etat stationnaire. Cependantl'infiltration estplusprononcée
au niveau du point injecté. Une perforation semble imminente.
Nouvel examenbactériologique suivi du même résultat.
Le 9 : La suppuration estmoins abondante. La conjonctive pré¬
sente toujours des fausses membranes. Les lames de la cornée se
détachent ets'enlèventtrèsfacilement.
Le 13 : La suppuration n'est point tarie. L'étatcle lacornée est sta¬
tionnaire. Menace de perforation.
3n Examen bactériologique: Présence de staphylocoques, associés
à quelquescoques.
Le 16: Lacornée estperforée. Un pusjaunâtre etépais s'échappe
parla plaie. La suppuration a gagné le corps vitré dans lequel doit
setrouver le cristallin.
Le 18: L'œil s'est considérablement atrophié; son volume a dimi¬
nué de moitié ;la plaie cornéenne tend à se fermer.
Le 21: Laplaie de lacornée est à peu près fermée:la suppuration
est presquetarie.
Le 26: L'œilne suppure plus; laplaie de la cornéeest fermée, et il nereste plus qu'un moignon complètementinsensible.
Expérience II. — Le 4 février 1898, à peu prèsaumême moment que dans l'expérience précédente, nous avons inoculé du Lœffler provenant delà même source, dans leslames de lacornée d'un autre
lapin, mais après avoir soigneusement retourné les paupières que nous avons lavées ainsi que les culs-de-sacs conjonctivaux au cya¬
nure de mercure au 1/1000de manière àdétruireleplus grand nom-
- 22 —
bre possible des microbes
qui existent normalement dans l'œil
L'injection terminée, nousavons
fait
unpansement occlusif abso¬
lumentidentique à celui de l'observation
précédente.
Le6, nous avons enlevé le pansement.
Rien d'anormal
nes'est
produit; c'est à peine si l'on peut
diagnostiquer
unlarmoiement très
léger, d'après les quelques traces*
de larmes
quenous relevons sur
lapaupière inférieure, presque au
niveau de l'angle antérieur des
paupières. Encore est-il très
difficile d'affirmer que ces traces que
nousrapportons auxlarmes n'ontpas
été produites
parl'eau chaude
dontnous noussommes servispourenlever le pansement.
Lacornéene présente pas d'infiltration;
n'était la
tracede l'injec¬
tion quise présente sous forme
d'un petit rectangle d'un demi-milli¬
mètrede large surdeux delongueur, personne ne
soupçonnerait le
moindre traumatisme de cette membrane.
Le 7,lelarmoiement,sijamaisila
existé,
acomplètement disparu.
L'état dela cornée est stationnaire.
Le 9, aucun phénomènede réaction ne
s'est
encoreproduit.
Le 13, rien de nouveau.
A partir de ce
moment
nous avonsvisité chaque jour notre
lapin que nous
avions
eusoin d'isoler, jamais nous n'avons
observé quoi que ce
soit d'anormal, et aujourd'hui, le 24, nous
ne constatons pasla moindre rougeur
de la conjonctive. La trace
del'injection, au
contraire, semble avoir diminué de dimensions;
entout cas, elle ne forme plus
qu'un léger
nuagesurla cornée,
alors qu'au moment môme
de l'injection la cornée à son niveau
étaitcomplètement
opacifiée.
Expérience III. — Le jour du début del'expérience est
le même
quedanslesprécédentes,
c'est-à-dire le 4 février 1898. Après avoir
traumatisé avec un fer chaud et des pinces à griffes
la conjonctive
d'un lapin, nous avonsinstillé sur ses
conjonctives quelques gouttes
dubouillon dans lequel nous avons ensemencé du
Lœff'er. Ce bouil¬
lon date de 24heures environ.
Aprèsavoir faitunpansementantiseptiqueen
même temps qu'oc¬
clusif,nousavons isolé le lapin etl'avons
placé dans
unecagede fer.
Le 6, après avoir enlevé le pansement,nousconstatons un œdème considérable des paupières par l'ouverture desquelles s'échappe un pusblanc grisâtre, très épais.
A l'aide de pinces, nousretournons les paupières et voici ce que l'on observe. La conjonctive palpébrale supérieure est recouverte d'une fausse membrane qu'il est impossiblede détacheraveclespin¬
ces, tellement elle est adhérente. Cette fausse membrane estgrisâ¬
tre et d'une telle consistance qu'elle ne permet pas à la pointe de
notre pince de la déprimer.
La paupière inférieure présente sur toute sa surface une fausse membrane ; mais ici elle se détache très facilement : ilsuffit de la toucher avec un tampon de ouate pourl'enlever.
La troisième paupière olïre à l'œil quelque chose d'identique à
une fausse membrane ; mais si on presse dessus, on fait sourdre du pus en quantité considérable. On dirait que cette membrane s'est transformée en un sac de pus.
Lacornée présente, à peu près àson centre,uneulcérationarron¬
die d'environ deuxmillimètres de diamètre. La base de cette ulcéra¬
tion tranche sur le reste de la cornée qui estégalement infiltrée par sa couleur jaune sale et obstrue complètement l'ouverture pupil-
laire.
Aumoment de l'examen, la cornée estsuffisamment trouble pour qu'il ne soitpas possible de distinguer l'iris.
Premierexamen bactériologique: Porte surle pusqui s'échappede la fente palpébrale, sur les fausses membranes etsur le pus de l'ul¬
cération cornéenne.
Des culturessur géloseetsurbouillon ont été pratiquées enmême temps qu'un examen microscopique immédiat dû à l'obligeance de
notre ami, le docteur Rivière.
Ce dernier, portantsur quatre préparations, nous a révélé lapré¬
sence de staphylocoques nombreux, associésà quelques streptoco¬
ques, maispas la moindre tracede Lœffler.
Le lendemain, vingt-quatre heures après l'ensemencement, les culturessur gélose etsur bouillon ont poussé. Celles sur gélose pré¬
sentent de nombreuses colonies qu'on peut aisément grouper en deux catégories bien distinctes : les unes, les plus nombreuses,
24 —
offrent une couleur blanc nacré; les autres
sont gris jaunâtre. Les
colonies blanches ont été reconnues pour
des staphylocoques, les
jaunespour des streptocoques.
L'examen dubouillon donne lesmêmes
résultats.
Le7, l'œdème des paupières est
beaucoup plus considérable que
la veille, ainsi que la suppuration, ce
qui n'est
pasétonnant,
carla
cornée présente une perforation
occupant exactement le centre de
l'ulcération que nous avons signalée
hier, bien
quecette dernière
n'ait pasaugmenté de diamètre.
Par contre,la cornée, beaucoup plus
infiltrée, semble aussi plus
épaisse.
Le9, la perforation s'est agrandie. Le
cristallin est luxé dans la
chambre antérieure.
Le 11,la suppuration a un peu
diminué. On
neretrouve plus le
cristallin.
Deuxième examen bactériologique suivi des mêmes
résultats,
en plusquelquesmicrobes nonclassés.
Le 14, les paupières semblent avoir
diminué de volume, bien qu'il
existe encore autant de faussesmembranes qu'audébut.
Le 17, le lapin qui, les jours précédents,
avait sensiblement mai¬
gri, esttrouvé mortdanssa cage.
Comme, à
cemoment, nous étions
absentde Bordeaux, sonautopsie n'apas été faite.
Ainsi que le démontrent ces
expériences, la kératite diphtéri-
tique n'existe pas.
La cornée, qui
selaisse si facilement pénétrer
par le streptocoque,
le staphylocoque, le gonocoque, etc., se
défend très bien contre les atteintes du Lœffler. C'est
ainsi
quenous avons rencontré, dans la première
expérience, le staphy¬
locoque et, dans la
troisième,
cemême microbe, plus le strepto¬
coque, au lieu du
Lœffler
que nousavions pourtant injecté dans
la profondeur même
de la cornée.
La chose est d'autantplusintéressante que nous
trouvons ces
divers microbes à l'endroit même de l'injection, ce qui prouve
que le Lœffler, après
avoir vainement tenté de pénétrer dans
les lames de la cornée dont le tissu s'opposait àson
dévelop¬
pement, a cédé sa place à ses
rivaux qui vivaient dans l'œil à
l'étatd'inaction, danslesculs-de-sacconjonctivaux,ouauniveau
même du traumatisme, charriés par les larmes et les paupières
sur toute la surfaceantérieure du globe.
Il ressort encore de nos expériences un autre fait qui a, lui aussi, son importance. Les streptocoques,
aussi bien
queles
staphylocoques, dont la présenceétait inoffensive dans l'œil,
ont vu leur virulence se réveiller au voisinage du Lœffler. Per¬
sonne ne songe à contester que ce bacille soit resté dans la cor¬
née pendant vingt-quatre heures sans sécrétersa
toxine,
queles
larmes ont diffusée à la surface du globe : dès lors, les animal¬
culesensuspension dans lasécrétion lacrymale,
obligés de vivre
dans un milieu tout nouveau pour eux, se sont trouvés dans l'obligation de réagir pour ne pas succomber et
c'est précisé¬
ment ce besoin de réaction contre l'élément nouveau, expression
fidèle de la lutte pourl'existence, qui constituece
qu'on
estcon¬venu d'appeler exaltation cle
virulence d'après les
uns,simple
réveil d'après les autres. En touscas, c'est toujours
la lutte
pourla vie, lutte quitrouve son dénouement
dans l'infiltration de la
cornée et la perte de la vue.
Nous pouvons encore déduire un
troisième fait de
nosrecher¬
ches.
Il n'est pas douteux que nous n'ayons
inoculé du Lœffler puis¬
qu'un examen attentifavait démontré avantl'injection
la
puretéde la culture. Cependant, dans lesdiverses
préparations faites
àl'aide du pus, de l'infiltration cornéenne ou même
des fausses
membranes, nous n'avonsjamaispu décélersa présence. Qu'est-
il donc devenu? Tout porte à croire que notre examen a
porté
sur un nombre suffisamment grand de préparations, prises,
nous le répétons, un peu partout dans les différentes
parties de
l'organe, pour que sa valeur soitincontestable.
Il faut donc admettre que le bacille de Lœffler peut
disparaî¬
tre d'un moment à l'autre, victime soit de la phagocytose, soit
des antagonistes dont il a redoublé la puissance, soit de sa pro¬
pre toxine.
Ce fait a une importance capitale, beaucoup
plus grande
qu'on ne le supposegénéralement, car unedes grandes diffiçui-
— 26 —
tés du diagnostic réside dans la disparition rapide ou éven¬
tuelle du Lœffler, et pour peu qu'un examen bactériologique
n'ait pas été fait dès le début
de l'affection,
ons'expose
à pren¬dre pour une conjonctivite
ordinaire
cequi,
enréalité, n'est
autre qu'une conjonctivite
diphtéritique. C'est
pourcela qu'il
serait bon de multiplier les examens autant que possible, à compter du début, tout le temps que
durera la maladie.
Ce n'est pas encore tout. Le plus important à connaître est
souvent le plus difficile à déterminer, et dans le cas présent
nous ne voyonspas très bien le rôle quejoue le bacille, surtout
vis-à-vis des associations microbiennes. D'après nosexpériences
et les observations que nous possédons, ce rôle nous aparu va¬
riable dans le cours d'une même conjonctivite pseudo-membra¬
neuse.
Tantôt, en effet, nousvoyons lebacille disparaîtreaprès
avoir
préparé la voie à l'infection, puis,lorsque
toutsemble fini et
quela conjonctive et la cornée ont à peu près
repris leur aspect
normal, on le voit réapparaître pour causer de nouveaux
désor¬
dreset donner un regain de vie à l'infection ou rester
absolu¬
ment inactif et cela pendant un temps illimité, puisque
Aubi-
neau (1) l'a retrouvé à l'état d'assez grande virulence un
mois
environ aprèsla fin des accidents.
Tantôt enfin, dans une conjonctivite pseudo-membraneuse diagnostiquée bactériologiquement diphtéritique, le
bacille de
Lœffler se trouvant en très petite quantité et très peu
redouta¬
ble, alors que les autres microbes associés semblaient
avoir la
prédominance dansl'affection, il a été donné de
voir le bacille
augmenter de virulence aufur et à mesure qu'on
approchait de
la fin de la maladie sans pour cela en augmenter la
gravité.
Bien osé serait donc celui qui, dans ces conditions,
ferait des
conjectures sur l'issue d'une telle affection.(1) Thèse de Paris, 1895-96.
CHAPITRE II[
EXAMEN DES OBSERVATIONS
Ainsi fixéssur les résultats quepeuvent
produire les inocula¬
tions primitives ou
secondaires
surla
muqueuseoculaire, dans
le domaine expérimental, nous devons
chercher maintenant
ce qui peut arriver lorsque cesinoculations
sedéveloppent indé¬
pendamment denous sur le
terrain clinique.
A ceteffet, l'examen des diverses observations
mentionnées
par les auteurs, nous sera d'un
précieux
secours.Nous
avonscru intéressant de rapporter les divers cas
de conjonctivite
pseudo-membraneuse en les groupant
de la façon suivante
: a) Conjonctivites diphtéritiques pures.b) Conjonctivites diphtéritiques associées.
c) Microbiennes, c'est-à-dire où le
bacille de Lœffler
nefigure
pas.
Nous relaterons d'une façon aussi complète que possible les
observations qui offrent un intérêt
particulier,
nousbornant à
réunir, dans un tableau d'ensemble celles qui viennent
simple¬
ment, par la constatation des symptômes
cliniques, corroborer
les faits que nous avançons.
A.
Diphtérie
pure.Observation I
Dr Morax. InSociétécl'oph., Paris,1895.
B... (Emile), âgé de 10 mois, est apporté le 23 mars àla clinique
du Dr Parinaud. L'enfant étaitun peusouffrantdepuisunequinzaine
dejours: coryza, bronchite. Le 15 mars, début de l'affection par