verture et à la fermeturedes yeux, usentla cornéepar
contact
anormal, le frottement étant trop
dur
àcertains endroits, à
d'autres pas assez prononcé.
Il résulte de ce défaut de contact des ulcérationsparoù pénè¬
trent les microbes et qui font quele processus cornéen
est placé
sous l'action immédiate des fausses membranes
(Expérience III).
Si doncl'intégritéde la cornée estmaintenue
jusqu'au moment
de l'injection, on ade fortes
chances de sauvagarder cette
mem¬brane et de conserver au malade la vision, car l'injection
faite,
l'exsudat ne tarde pas à disparaître.
C'est
cequ'on
remarquedans chacune denos observations.
Quelquefois, il arrive qu'on amène au médecin un enfant,
atteint depuis plusieurs jours d'une conjonctivite diphtéritique,
de telle sorteque les désordres cornéensau momentde l'examen
sont irréparables. Et bien, même dans ces circonstances, tout
espoir de sauverl'œilnedoit pasêtreperdu, l'injection de sérum peut encore nous être d'un grand secours. En dissolvant les fausses membranes, elle fera disparaître la cause d'irritation
cornéenne et si l'on applique alors les moyens de traitement les plus énergiquescontre les infectionscornéennes,nitrate d'argent, injections sous-conjonctivales,onpeut espérer conserver un cer¬
tain degré de vision.
Ces faits prouvent que le sérum est d'une efficacité absolue lorsque le Lœffler est seul cause de l'infection. Beaucoup d'au¬
teurs ont remarqué que les fausse,s membranes disparaissaient
trèsvite après son emploi. Sur 104 cas guéris àla suite d'injec¬
tions, Kossel (1) a observé 72 fois que les membranes se déta¬
chaient dans les quatrejours qui suivaient l'injection.
Roux remarqua de même que les membranes disparaissaient
souvent après 36 à 48 heures, au plus tard, le troisième jour.
Enfin Coppez (2) fut à ce point émerveillé des résultats du
sérum qu'il s'écrie, dès ses premières études sur la sérothérapie
oculaire : « Les fausses membranes, sous l'effet de l'injection,
semblent fondre comme un flocon de neige dans un rayon de
soleil ».
Nous partageons pleinement cette admiration de Coppez, Moritz, Sourdille, etc., pour un médicament qui a rendu déjà
tant de services signalés. Grâce à lui, nous considérons les con¬
jonctivites membraneuses à Lœffler pur comme une ophtalmie
tout àfait bénigne.
(1) Journ.deBruxelles, ann,1895.
(2) Journ. méd.,chirurg., pharmacol.Bruxelles, 1894, p.665-670, 745-754.
— 36 —
B.
Diphtérie associée.
ObservationIX
Aubineau,In Thèse de Paris,1895-1896.
Marie L..., 13 mois (de Saint-Nazaire), est amenée le 22 juillet à
la consultation du Dr Dianoux.
Le mercredi 17juillet, les deux yeux ont présenté simultanément
une injection conjonctivale intense, le 18juillet
ils s'ouvraient
avec peine.22juillet : Notre maître constate que les paupières sont
œdéma-tiées, violacées, parcourues à leur surface par des veines très
dila¬
tées. Sur laconjonctive sontdesfaussesmembranesépaisses
difficiles
à détacher, etlaissant au-dessous d'elles une muqueuse grisâtre.
Nousemployonsle traitementlocalaucitron et àl'huile de
Gabion.
23juillet : Lesfausses membranes gagnentles culs-de-sac.
Les cornées sont intactes. Nous pratiquons une injection de
10 cent, cubes de sérum.
24juillet: Etat stationnaire.
23juillet: Amélioration, les paupières ont perdu leur aspect
vio¬
lacé et congestionné. Les faussesmembranes s'enlèvent
facilement.
26juillet : L'enfant découvre ses cornées. Nous ne remarquons plus de fausses membranes, il y a seulementun peu de
sécrétion.
28juillet : L'enfantsortguérie.
Bactériologie : Lestubes ensemencés le 22 ont donné des
colonies
abondantes forméesde Lœffler court et de streptocoque.
Dans les ensemencementspratiquésle jour de la sortie, on ren¬
contre encore dubacilleen grand nombre.
Observation X
Dr Sourdille. In Arch. d'opht., 1894, p. 60.
Henri V..., 4 ans. D'après le récit de la mère, il y a quinze jours
ses yeux commencèrent à pleurer et à devenir rouges ; trois
jours
après, la rougeolese déclare,l'ophtalmiedisparaîtalors. La rougeole
se passe sans incidents, quand, au bout de neufjours, les yeux re¬
commencent àgonfler en même tempsque la sécrétion reparaît; un médecin pratique alors des cautérisations au nitrate d'argent sur l'œil gauche, fait des scarifications et recommande lejus de citron.
Mais l'état des yeux allant en s'aggravantavecrapidité, lanière nous
amène l'enfantà la consultation de l'IIÔtel-Dieu.
Le 17 juillet: L'état des yeux est véritablement effrayant; des deux côtés les paupières sont tuméfiées, violacées, indurées, grosses commeun œuf, il faut faire un effort considérable pour les retour¬
ner; il existe une sécrétion séro-fibrineuse abondante.
Les conjonctives palpébrales ne forment plus qu'une couenne
jaune sale, absolumentexsangueetdontl'épaisseurdépasse plusieurs centimètres; au fond du cratère qu'ellesforment, on aperçoit diffici¬
lement les bulbes oculaires. A gauche, on constateune large perfo¬
ration de la cornée dans laquelle setrouvele cristallin luxé.Adroite, la paupière n'est, pasencore perforée, mais présente une large, pro¬
fonde etmenaçante ulcération.
L'état général est mauvais ; perte d'appétit,teintmat, fièvre 38°,1.
Traitementà la glycérine phéniqué'eet auviolet de méthyle.
Le 18: Etat stationnaire à gauche. A droite, la vaste ulcération constatée hier s'est convertie en une large perforation.
Le 20: L'état des yeux est toujours très grave, l'infiltration tou¬
jours profonde etles perforations s'agrandissent; l'état général de¬
vient deplusen plus mauvais : l'enfantne veutplus manger, la fiè¬
vrepersiste toujours.
Le 25 : Lespaupières ont diminué de volume. La conjonctive est moins infiltrée, bien qu'il soit encore impossible d'enlever la mem¬
brane.
Le 28: Amélioration notable du côtédes yeux, persistance de l'in¬
filtration etde l'état, général.
Le 30: Amélioration de l'étatgénéral.
Le 2 août: L'amélioration des yeux etde l'état général s'accentue de plus en plus.
Le 5 août : Le malade retourne en province; ses paupières ont
beaucoup diminuéde volume; l'infiltrationapresquecomplètement disparu.
— 38 —
L'enfant a été revu deux mois après son départ; ses
deux globes
oculaires sontatrophiés, ce qui était prévu, étant
données les deux
larges perforations cornéennes que nous
avions constatées dès le
début.
Examen bactériologique : Trois tubes de