X – MAP
PC – mardi avril – Espaces probabilis´es
Igor Kortchemski –igor.kortchemski@cmap.polytechnique.fr
Corrig´e des exercices non trait´es surhttp:// www.normalesup.org/ ˜ kortchem/ MAPun peu apr`es la PC.
Manipulations des concepts de base
E xercice 1. (ou)
() Soient AetBdeux ´ev´enements tels que A⊂B. On suppose queP(A) =; que dire deP(B) ? Et siP(B) =, que dire deP(A) ?
Soit (Ai)i≥ une suite d’´ev´enements d’un espace probabilis´e (Ω,A,P).
() On suppose queP(Ai) =pour touti≥. Montrer queP ∩∞
i=Ai
=et queP ∪∞
i=Ai
=.
() On suppose queP(Ai) =pour touti≥. Montrer queP
∪∞i=Ai
=et queP
∩∞i=Ai
=.
E xercice 2. (Ind´ependances)Alix dispose de quatre livres, un livre de math´ematiques, un livre de biologie, un livre de chimie, et un livre math´ematiques-biologie-chimie. Alix choisit au hasard, avec la probabilit´e uniforme, un livre parmi les quatre. NotonsM,BetC les ´ev´enementsle livre choisi traite notamment de math´ematiques(respeivement biologie, chimie). Les ´ev´enementsM,BetC sont-ils ind´ependants ?
E xercice 3. (Probabilit´es conditionnelles)Camille cherche un bicorne dans un meuble conitu´e de sept tiroirs. La probabilit´e qu’il soit effeivement dans ce meuble ep. Sachant que Camille a examin´e les six premiers tiroirs sans succ`es, quelle ela probabilit´e qu’il soit dans le septi`eme ?
E xercice 4. (Cylindres)Sasha mod´elise des lancers d’une pi`ece comme suit. On pose Ω={,}N∗. Un ´el´ement deΩedonc une suite de et de. Pour ω= (ωn)n≥ ∈Ω on interpr`eteωk comme le r´esultat du k-i`eme lancer ( pour pile, pour face). Pour tout k ≥ et u, . . . , uk ∈ {,} on d´efinit l’ensemble
Cu,u,...,uk ={(ωn)n≥:ω=u, . . . , ωk =uk}. () () Exprimer (par des unions, interseions et compl´ementaires) les ´ev´enements suivants en fonc-
tion d’ensembles de type () :
(a) Bn:on obtient pile pour la premi`ere fois aun-i`eme lancer (b) A:le r´esultat du second lancer epile
(c) C:on n’obtient jamais pile
(d) Dn:on obtient pile au moins deux fois au cours desnpremiers lancers
Pour des queions, demande d’explications etc., n’h´esitez pas `a m’envoyer un mail.
On admet l’exience d’une plus petite tribu A contenant tous les ensembles de type () et l’exience d’une probabilit´ePsur (Ω,A) telle que
P
Cu,u,...,uk
=
k. ()
() Calculer les probabilit´es des ´ev´enementsA, Bn, C, Dnpr´ec´edents.
Remarque :On peut prouver queΩn’epas d´enombrable, et qu’il n’exie pas de probabilit´eP sur (Ω,P(Ω)) telle que () soit v´erifi´ee pour tous les ensembles de type ().
Lemmes de Borel–Cantelli
E xercice 5. (Limite sup´erieure d’ensembles)Soit (An)n≥une suite d’´ev´enements d’un espace pro- babilisable (Ω,A). On pose
lim sup
n→∞ AnB
\
p≥
[
n≥p
An
.
() Que repr´esente l’´ev´enement lim supn→∞An?
() SiA=R, donner lim supn→∞Andans les trois cas suivants : (a) An= [−/n,+/n]
(b) An= [−−(−)n,+ (−)n[
(c) An=pnN, o `u (pn)n≥ela suite des nombres premiers etpnNel’ensemble des multiples depn,
() Comparer lim supn→∞(An∪Bn) et lim supn→∞(An∩Bn) avec lim supn→∞Anet lim supn→∞Bn. () Que repr´esente l’´ev´enement lim infn→∞AnBS
p≥
T
n≥pAn
?
Rappel des lemmes de Borel-Cantelli.
∗ Premier lemme de Borel-Cantelli. Soit (Ω,A,P) un espace probabilit´e et (An)n≥ une suite d’´ev´enements. On suppose queP∞
n=P(An)<∞. AlorsP(lim supn→∞An) =. En d’autres termes, de mani`ere ´equivalente :
– presque s ˆurement,Ann’er´ealis´e qu’un nombre fini de fois ; – presque s ˆurement,Ann’epas r´ealis´e `a partir d’un certain rang ; – avec probabilit´e,Aner´ealis´e une infinit´e de fois.
∗Deuxi`eme lemme de Borel-Cantelli. Soit (Ω,A,P) un espace probabilit´e et (An)n≥une suite d’´ev´enementsind´ependants. On suppose queP∞
n=P(An) =∞. AlorsP(lim supn→∞An) =. En d’autres termes, de mani`ere ´equivalente :
– presque s ˆurement,Aner´ealis´e une infinit´e de fois.
– avec probabilit´e,Ann’epas r´ealis´e `a partir d’un certain rang.
E xercice 6. (Marche al´eatoire vue de l’origine) Soit (Yn)n≥ une suite de variables al´eatoires de Bernoulli ind´ependantes d´efinies sur (Ω,A,P) telles que P(Yn =) = p et P(Yn = −) = −p avec
< p <et p,/. On consid`ere la marche al´eatoire Zn=Y+Y+· · ·+Yn (avec Z =). On note An={Zn=}.
() Que repr´esente l’´ev´enement lim supn→∞An? () Montrer queP(lim supn→∞An) =.
() Lorsquep=/, on peut montrer en utilisant la formule de Stirling que P(Zn=) ∼
n→∞
√ πn. Peut-on en d´eduire direement queP(lim supn→∞An) =?
Exercice `a chercher pour le lundi avril
E xercice 7. (Un contre-exemple ?) Soit X une variable al´eatoire g´eom´etrique de param`etre /.
Pour n ≥, on consid`ere l’´ev`enement An ={X ≥ln(n)/ln()}. Montrer que P
n≥P(An) = ∞ et que P(lim supn→∞An) =. Commenter.
Plus appliqu´e
E xercice 8. (Un petit calcul) Combien de fois faut-il, en moyenne, lancer une pi`ece en l’air pour observer une suite d’un nombre impair de piles, suivi d’un face ?
E xercice 9. (Temps d’attente) Anne retourne une `a une les cartes d’un jeu decartes bien m´elang´e, pos´e face cach´e sur une table, jusqu’`a trouver un as. Combien de cartes aura-t-on vu en moyenne ?
E xercice 10. (Piles cons´ecutifs)Andrea lance une infinit´e de fois une pi`ece ´equilibr´ee. Pourn≥, on noteLnla plus longue s´equence depilescons´ecutifs dans lesnpremiers lancers. Le but de cet exercice ed’´etudier le comportement deLnquandn→ ∞. Par exemple :
n · · · tirage F P P F P P P F P · · · Ln · · ·
Pour mod´eliser ce probl`eme, Andrea consid`ereX, X, . . . des variables al´eatoires ind´ependantes et de mˆeme loi telles queP(X=) =P(X=) =/. Posons :
Ln:= max{k≥; il exiei≤n−ktel queXi+=· · ·=Xi+k =}. () Montrer que pour toutj∈ {, . . . , n}on aP(Ln≥j)≤ n−j+
j ≤ n
j. () Montrer que pour toutj∈ {, . . . , n}on aP(Ln≤j)≤
−
j
bn/jc
.
() Trouver une suite (an) de nombre r´eels positifs tels que pour tout∈],[, on a
P − < Ln
an <+
!
−→
n→∞ .
() Montrer que pour tout ∈],[, on a P L
n
an >−, `a partir d’un certain rang
= . Montrer que pour tout∈],[, on aP
L
n
an <+, `a partir d’un certain rang
=.
() En d´eduire queP L
n
an →lorsquen→ ∞
=. Autrement dit, presque s ˆurement, Lann converge vers.
Pour aller plus loin
E xercice 11. (Approximation diophantienne et Borel-Cantelli)On admet l’exience d’une tribu Asur [,] contenant tous les intervalles inclus dans [,] (c’ela tribu bor´elienne) et d’une mesure de probabilit´eP sur ([,],A) telle que P([a, b]) =b−a pour tous≤a≤ b≤ (c’ela mesure de Lebesgue).
() Soit >fix´e. Montrer que
P (
x∈[,] :∃un nombreinfinide rationnelsp/qavec pgcd(p, q) =tq
x−p q
≤ q+
)!
=.
Ainsi,presque toutxemal approchable par des rationnels `a l’ordre+. Indication.Pour toutq≥, on pourra consid´erer
AqB[,]∩
q
[
p=
"
p q−
q+,p q+
q+
# .
() Montrer que P
(
x∈[,] :∃un nombreinfinide rationnelsp/qavec pgcd(p, q) =tq
x−p q
≤ q
)!
=.
Ainsi,presque toutxebien approchable par des rationnels `a l’ordre.