Paraissait le Jenaï et le Dimanche à la Ceanx-ie-Ionis

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L e s C o n s u l a t s s u i s s e s à l ' é t r a n g e r r e ç o i v e n t l e j o u r n a l . pa

Douzième Année. — N

74.

P r i x d u n u m é r o 1 0 c e n t i m e s

Jeudi 16 Septembre 1897.

B u r e a u x : R u e d e l a S e r r e , 5 8 .

ABONNEMENTS

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Paraissait le Jenaï et le Dimanche à la Ceanx-ie-Ionis

ANNON6ES ffil Provenant de la Suisse 20 et. la ligne

» de l'étranger 26 » » Minimum d'une annonce 50 cent.

Les annonces se paient d'avance.

O r g a n e <lc l a Société I n t c r c a n t o n a l e d e s I n d u s t r i e s d u J u r a , d e s C h a m b r e s d e c o m m e r c e , d e s B u r e a u x d e c o n t r ô l e e t d e s S y n d i c a t s p r o f e s s i o n n e l s .

Nécrologie

Nous a p p r e n o n s avec regret la m o r t de Monsieur Gaspard B r u n n e r , direc- teur du Bureau fédéral des matières d'or et d'argent, à Berne, survenue lundi soir 13 courant, à la suite d'une attaque d'apoplexie. D'origine schaffhousoise, le défunt était n é le 19 septembre 1841, à la Chaux-de-Fonds, où il passa la plus grande partie de sa vie et où il possé- dait une importante fabrique de pen- dants de boîtes de montres ; il y avait laissé de n o m b r e u x amis.

Monsieur Brunner- dirigeait le Bureau fédéral des matières d'or et d'argent de- puis 1887, c'est-à-dire depuis l'entrée en vigueur de la loi fédérale sur le com- merce des déchets d'or et d'argent, épo- que à laquelle il s'était r e n d u à Berne, après un séjour à Paris. C'était u n noble cœur, un h o m m e intègre et d'une grande bonté. Nous e x p r i m o n s ici encore à sa famille affligée nos plus vives condo- léances. Paix à ses cendres et que la terre lui soit légère !

C. S.

Tarif brésilien

L ' u n de nos abonnés de Rio de Ja- neiro nous adresse l'intéressant article suivant :

Le Brésil est en pleine revision de son tarif de douane. Celui actuellement en vigueur date de 1895, légèrement moefi- tié l'année dernière. Mais ces moditica- tions étaient sur toute la ligne des aug- mentations de droits déjà excessifs, de sorte que certains articles, et des plus ordinaires, sont arrivés à un taux si exorbitant (pi'il est impossible de les faire venir du dehors. Le résultat im- médiat de cette circonstance est la dimi-

nution des recettes de douanes brési- liennes, sinon l'unique, 4n tout cas la plus importante source e ë rentes de l'Union. Sentant bien qu'il ne pouvait être question de hausser continuellement les droits d'année en année sans tenir compte des représentations et des récla- mations reitérées du commerce en général, les chambres législatives de l'année pas- sée ont autorisé, à la dernière heure, le pouvoir exécutif à n o m m e r une com- mission de revision composée de séna- teurs, députés, fonctionnaires de douanes et de négociants de chaque branche de commerce. Cette commission s'est divi- sée à son tour en autant de sous-com- missions qu'il y a de groupes représentés et qui sont chargées d'étudier les diffé- rentes classes du tarif et de présenter leurs propositions.

Or, M. Ch. M a e d e r - D u b o i s , notre compatriote, chef de l'importante maison d'horlogerie et de bijouterie Mœder-Du- bois & Cie, vient de conclure le r a p p o r t de son groupe et nous d e m a n d o n s la permission de reproduire ici les études sur la classe 29, Horlogerie.

Parlant de cette classe, M. Maeder- Dubois expose ce qui suit :

«Cette classe, à ce qu'il n o u s semble, doit passer par une profonde revision, non-seulement pour ce qui concerne les valeurs oflicielles, qui sont loin d'être exactes, mais aussi, afin de grouper en- semble les articles dont les prix sont plus ou moins les mômes et qui au contraire se trouvent réunis à des arti- cles distincts, à taux très élevés.

« C'est ainsi que nous voudrions réunir sous un même titre les divisions établies à l'art. 831 et procéder de la sorte par rapport aux art. 832 et 834 de cette classe, en ne tenant pas compte des distinctions que les dits articles établis- sent entre fournitures p o u r m o n t r e s de poche et pendules.

« Nous s u p p r i m o n s l'art. 833 parce que les pendules, de par leur n a t u r e , doivent être réunies à l'art. 834. Art.

835, Les m o n t r e s de métal et de nickel qui viennent en plus grandes quantités sur le marché brésilien, coûtent de frs. 3.50 à 4.— ou au change de 12 doll.

2 Reis 780 à 3 R s 180. A teneur d u tarif actuellement en vigueur, les mon- tres de nickel paient 4 R s 000 pièce, à raison de 48 % de la valeur officielle. — O r , 48 % des valeurs susdites seraient 1 R s 340 et 1 R s 5 3 0 , chiffres r o n d s , dont il résulte que ces articles se trou- vent surchargés de la différence à payer, soit de 2 R s 660 et 2 R s 470, ce qui se traduit en 198,5 et 164,37 % en plus.

« A l'appui de ce que n o u s venons de dire, nous estimons que le taux de 2 R s 000 serait équitable.

« L e s m o n t r e s d'argent importées ici coûtent de 7 à 11 fr. tandis que les droits actuels sont calculés à raison de 10 % de la valeur officielle de 78 R s 000 p o u r chaque m o n t r e .

« L e prix de cet article, comme nous v e n o n s de le dire, étant de 7 à 11 fr. ou en moyenne de 9 frs. correspondant à 7 R s 150 au change de 12 d., il en ré- sulte que, au lieu de 1 R s 200 qui de- vraient être perçus, l'on perçoit 6 R s 600 jusqu'à 7 R s 800 au plus, donc une dif- férence équivalant à 550 % ·

« Il nous parait ainsi que la taxe de 4 R s 000, comme droit d'entrée d'une montre d'argent répondrait parfaitement aux intérêts du fisc et du commerce.

« P o u r ce qui concerne les m o n t r e s d'or, il est juste de reconnaître que dans ce genre la variété est très grande. Il y a des montres de 18 à 20 francs, et d'autres de valeur beaucoup supérieure,

La monnaie qui a cours au Brésil est le Milreis, divisé en 1000 Reis. 1 Milreis = en- viron fr. 2x>88.

404 L A F É D É R A T I O N H O R L O G E R E S U I S S E

tant en montre pour hommes q u e p o u r dames.

« C'est u n e marchandise de contre- b a n d e facile est fréquente, et p o u r ce mo- tif il ne n o u s parait pas convenable d'é- tablir des droits très élevés. P o u r éviter des difficultés, nous e n t e n d o n s faire la classification en y comprenant la valeur de la façon et en distinguant entre mon- tres p o u r h o m m e s et p o u r dames p a r le plus grand ou le plus petit diamètre, pris des côtés extérieures de la boîte, c'est à dire, q u e le diamètre sera calculé ou mesuré p a r la ligne perpendiculaire aux tangentes tirée sur deux points op- posés à l'extérieur de la boite.

« De la sorte nous considérerions

« p o u r dames » les m o n t r e s q u i mesure- raient j u s q u ' à 35 millimètres, p o u r h o m m e s celles q u i excéderaient celle dimension.

« Etant d o n n é q u e les m o n t r e s pla- quées or sont d'une valeur inférieure à celles e n or, n o u s p r o p o s o n s p o u r les plaquées le taux de 5 R s 000. » {

Jusqu'ici, q u a n t a u x montres, ξ Mais avec la même logique surprenante M.

Mœder-Dubois analyse la taxation ?çxa- gérée de l'orfèvrerie en ramenant ,les valeurs officielles à leur juste niveau.; A l'appui d'études détaillées il propose de réduire le taux par gramme d'or ouvré à 200 reis de 300 reis actuellement en vigueur et de 20 ou 30 reis le taux p a r gramme d'argent ouvré, au lieu de 30 ou 50 reis perçus jusqu'ici.

De môme il demande u n e réduction de 20 % des droits s u r la bijouterie et estime q u e les pierres précieuses, qu'il voudrait toutes réunir dans u n e même classe, ne devraient être imposées q u e d'une façon proforma puisque, tout de m ê m e , cet article s'introduit presque entièrement en contrebande.

Q u a n t a u x boites à musiques M. Maî- der-Dubois entend les imposer suivant la longueur des cylindres, comme elles sont facturées en E u r o p e , contrairement au système suivi actuellement en douane de calculer les droits suivant les dimen- sions intérieures de la boite.

La Gommisson centrale de revision vient de discuter longuement les propo- sition de notre compatriote en les a p - p r o u v a n t p o u r la plupart. Il y a eu p o u r t a n t quelques modifications en ce qui concerne la classe 29. La commis- sion n'entend point faire de distinction entre m o n t r e s p o u r hommes et p o u r dames, par contre elle a décidé de dis- tinguer entre m o n t r e s simples et montres compliquées. Dans cette dernière caté- gorie rentrent les m o n t r e s chronogra- phes, à répétition o u secondes indépen- d a n t e s . — P o u r la catégorie des m o n t r e s simples les droits futures seraient : mon- tre nickel ou métal ordinaire 2 R s . 000, u n milreis calculé au change de 12 d.

soit: 796 reis pour un franc, argent 4 R s 000, or 10 R s 000, plaqué 3 R s 000.

P o u r celles des montres compliquées :

nickel, ou métal ordinaire 4 R s 000, ar- gent 8 R s 000, or 30 R s 000 et plaqué 5 R s . 000.

Les chronomètres de marine sont pro- posés à 70 R s 000 de droits d'entrée par pièce contre 64 R s 000 d'après le tarif en vigueur. Mais les droits actuels sont à raison de 10 % de la valeur offi- cielle qui représenterait ainsi 640RsOOO, tandis q u e les 70 R s 000 proposés sont considérés comme représentant 50 % de la valeur réelle, qui serait ainsi admise officiellement p o u r 140 R s 000. O r , les frais de magasinage, dont toute mar- chandise, q u i passe en douane, est gre- vée à raison de 1 % de la valeur offi- cielle, se montent actuellement à 6 Rs 400 pour un chronomètre de marine, ne com- porteraient à l'avenir q u e 1 R s 400, de- sorte q u e les droits s u r cet article n e souffriraient p a s de modilication.

Du reste, toutes les valeurs officielles, actuellement de beaucoup exagérées, seraient, ramenées, d'après le projet de revision à leur taux réel, ce qui est d'une grande importance p o u r la statistique d u c o m m e r c e , à laquelle les recettes de douanes doivent servir de base pour établir la valeur des marchandises im- portées. Mais si les proportions des droits perçus sur la valeur officielle sont fausses, toute statistique commerciale pèche p a r la m ê m e inexactitude et la môme exagération.

Sitôt que la commission centrale de révision aura terminé ses travaux, le

projet d u tarif-revisé devra être soumis à la sanction des Chambres législatives et quiconque s'intéresse véritablement à la prospérité commerciale de ce beau et vrai pays est auxieux de savoir com- ment les représentants du peuple sou- verain c o m p r e n d r o n t leur devoir en face de la crise q u e nous traversons actuel- lement.

Information

Les intéressés peuvent demander des renseignements. Sur la maison

J. Berry,

2 5 a, H a t t o n G a r d e n , L o n d r e s au Secrétariat général de la Chambre cantonale d u Commerce, à la Chaux-de- F o n d s .

Brevets d'invention

Horlogerie et Bijouterie

LISTE DES DESSINS ET MODELES Dépote

N0 4557. 14 août 1897, 8 h. p. — Ouvert. — 1 modèle. — Mouvement de montre. — Fabrique d'horlogerie de Fonlaineme- lon, Fontainemelon (Suisse).

N0 4559. IS août 1897, 8 h. p. — Ouvert. — 2 modèles. — Couronnes de montres pour remontoirs. — Vuarchex & Kupfer, Ge- nève (Suisse).

N0 4575. -25 août 1897, 8 h. p. — Ouvert. — 1 modèle. — Calibre de montre à seconde

au centre. — Fabrique d'ébauches de Sonceboz, Sonceboz (Suisse).

N° 457(5. 26 août 1897, 3 3A h. p. — Ouvert.

— 1 modèle. — Couronnes pour montres remontoirs. — Neuhomm & Monlandon, St-Imier (Suisse). Mandataire: Hanslin et C", C , Berne.

I * ι ·< >3 < >ι ι ϋ : 11 i o i i M

N° 390. 27 juin 1892, 3 Ii. p. — (IIP période 1897/1902.) — 1 modèle. — Cadran de po- domètres. — Châtelain. Fritz-Gusla\<e, Neuchàtel (Suisse); enregistrement du 28 août 1897.

N" 411. 30 juillet 1892, 7 '/> h. p. — (IIP pé- riode 1897/1902.) — 2 modèles. — Horlo- gerie (montres do poche). — Francillion tfc Cie, Ernest, St-Imier (Suisse); enregis- trement de 18 août 1897.

N" 413. 8 août 1892, 8 h. p. — (IIP période 1897/1902.) — 1 modèle. — Mouvements d'horlogerie. — Bachschmid, F., Bienne (Suisse); enregistrement du 20 août 1897.

X" 2319. 27 juillet 1895, 12 '/2 h. p. — (IP période 1897/1900.; — 1 modèle. — Mou- vements de montre seconde au centre. — Gueissaz, Voe, Ed., Fleurier (Suisse);

enregistrement du 21 août 1897.

N0 2371. 15 août 1895, 12h. m.—(IP période 1897/1900.) — 1 modèle. — Calibres de montres. — Huguenin & Rudolf, Sclzach (Suisse) ; enregistrement du 21 août 1897.

Radiation!».

N" 2227. 28 juin 1895. — 1 modèle. — Ca- che-poussière de montre.

Une Chambre cantonale de commerce et de l'industrie dans le canton de Berne

Une réunion convoquée sous les auspices du syndicat des fabricants d'horlogerie, pour discuter le projet de décret instituant une Chambre cantonale du commerce de l'indus- Irie, a eu lieu à Bienne dimanche.

Le président ouvre la séance en souhaitant la bienvenue aux personnes présentes, puis donne connaissance du but de la réunion et enfin le rapporteur fait l'historique des Cham- bres du commerce du pays et de l'étranger en démontrant toute la nécessité de cette institu- tion.

M. Reymcnd a parlé pendant 1 '/-i heure ; l'auditoire a suivi très attentivement son long et intéressant rapport puisé dans des docu- ments officielles de l'étranger et du pays. Il a démontré par des tableaux graphiques que dans le canton de Berne il n'était pas fait, rapport aux personnes vivant du commerce et de l'industrie, la moitié de ce que ce can- ton pourrait prétendre, en égard aux allocu- tions toujours généreusement votées à l'agri- culture et qu'en conséquence les paysans ne pourront pas refuser la dépense de l'institution projetée.

De formidables bravos retentirent dans toute la salle. M. Reymond est remercié très cha- leureusement.

Voici, en substance, l'organisation prévue : La Chambre du commerce et de l'industrie est adjointe en qualité d'autorité préconsulta- tive à la direction de l'intérieur. Elle siège à Berne.

Elle est composée de 18 membres, nommés par le conseil exécutif pour quatre ans, sur les propositions faites, pour les deux tiers, par l'Union du commerce et de l'industrie, l'Asso- ciation industrielle cantonale et le Syndicat des fabricants d'horlogerie. Le dernier tiers peutêtre proposé par la direction de l'intérieur.

Les art. 4, 5 et (5 prévoient la composition du bureau et ses attributions.

Au secrétaire officiel de langue allemande

!

• -

LA FEDERATION HORLOGERE SUISSE 405

est adjoint un secrétaire français résidant a Bienne.

L'assemblée du Bielerhof, modifiant l'art. 8, propose d'élever de 500 francs le traitement destiné à cet adjoint et de le porter au chiffre

•de fr. 4000 à 4500. Le secrétaire permanent de Berne serait payé fr. 4500 à 5000.

La Chambre se réunit obligatoirement 2 fois par année et davantage selon les besoins, avec jetons de présence et indemnité de voyage.

Le projet de décret est ensuite discuté arti- cle par ai ticle et l'assemblée exprime sa satis- faction.à la Direction de l'Intérieur pour son projet sur la création d'une Chambre canto- nale du commerce et de l'industrie pour le canton. En même temps elle formule le désir que les autorités que cela concerne, Direction de l'Intérieur, Conseil exécutif, Grand conseil, etc., mettent toute diligence pour que l'insti-

tution proposée entre en vigueur le plus vite possible.

{Communiqué.)

Rachat

M. Geilinger, membre de la Commission du Conseil national pour le rachat, a formulé de nouvelles propositions relativement à l'organi- sation de l'administration. Il propose de sup- primer les Conseils d'administration d'arron- dissement ; en revanche, il voudrait faire nommer, par le Conseil d'administration des chemins de fer, des commissions préconsul- tatives et de surveillance permanentes. Ces commissions seraient désignées en tenant compte des circonstances locales, techniques et administratives.

Assurances

Protectionisme

La Commission d u conseil national p o u r les assurances s'est réunie mardi 14 courant. Seuls MM. Kinkelin, Pioda et Boiccau sont absents, MM. Deucher et Laclienal p r e n n e n t part aux délibérations, ainsi q u e MM. Schmid, directeur de l'oiïice fédéral, le Dr Rieser, Moser et Cérésole. La proposition de conserver le titre de Yersicherangsamt a été re- poussée. Après u n e longue discussion, l'assemblée décide en principe p a r G voix contre 5 q u e le patron a-le droit d e déduire à un ouvrier la prime entière, a u lieu de la moitié, si l'ouvrier quitte le travail sans îaison valable.

— Dans sa séance de mercredi la com- mission des assurances a repoussé la proposition qui avait été présentée au Conseil national par M. Ming sur le choix des médecins. Elle a repoussé également une proposition de M. Biihler (Argovie) demandant à la Confédération de participer par un subside de 30 % a u x frais incombant aux cantons d u fait d e leur garantie, en cas de déficit des caisses. Après u n e longue discussion, la commission a décidé que la Confédéra- tion contribuerait au surcroit de dépen- ses occasionnées aux caisses de district par les soins médicaux d o n n é s dans les contrées montagneuses.

Les délibérations de la commission sont terminées. La question des assu- rances viendra au Conseil national dans la troisième semaine de la prochaine session.

Les journaux américains annoncent que le gouvernement de la république Argentine a augmenté les droits de douane sur les impor- tations américaines. M. MacKinley proposera prochainement au Congrès de majorer de 50 pour cent les droits sur les marchandises pro- venant de la république Argentine.

Le Congrès des Trades-Unions Le trentième congrès des Trades-Unions a clos sa session. Les 390 membres, assemblés à Birmingham, y ont discuté pendant une se- maine les intérêts actuels ou prochains d'un million et demi d'ouvriers syndiqués, soit le quart environ du prolétariat industriel du Royaume-Uni. Les délégués ouvriers ont formulé leur desiderata en proposant l'adop- tion, dans tous les métiers de la journée de huit heures déjà introduite par le gouverne- ment dans ses chantiers, arsenaux et docks, préconisée par les deux chambres du Parle- ment pour les employés de chemins de fer et recommandée pour les mineurs par la der- nière Chambre des communes. « Le conflit des mécaniciens avec leurs employeurs, dit à ce sujet le Speaker, organe du pur libéra- lisme, contient une terrible leçon de choses à l'adresse de ceux qui, déconseillant Tinter1

vention législative en matière d'heures de travail, estiment que la réduction de ces heu- res pourrait être obtenue d'une manière plus prompte et plus pacifique par l'action des syndicats. » Et il ajoute : «De toutes maniè- res, chez nous, le problème des huit heures ne consiste plus qu'en ceci : est-il opportun d'accomplir cette réforme dans telle industrie particulière ou dans toutes à la fois ] »

Nous ne pouvons entrer dans le détail des autres résolutions du ejângrès. La plus im- portante après celles que nous avons indi- quées, a été votée malgré l'opposition des mandataires de l'industrie textile : elle de- mande au Parlement d'interdire tout travail des enfants au-dessous de quinze ans et le travail de nuit au-dessous de dix-huit, afin que l'Angleterre ne reste pas, à cet égard, trop en arrière, de l'Allemagne où la limite générale a été' fixée à quatorze.

Population

Le Journal de statistique suisse publie une communication provisoire sur le mouve- ment de la population en Suisse pendant le premier trimestre 1897. Voici quelques rensei- gnements tirés de ce rapport :

Dans les trois premiers mois de l'année courante, les naissances se sont élevées à 21.635 et présentent un excédent de 5400 sur le chiffre des décès, ^l y a eu 203 naissances multiples. La natalité de ce trimestre reste de mille naissances environ au-dessous de celle du trimestre correspondant de 1890.

Sur les 16.235 décès du trimestre, 3256 — le 21 °/° — appartiennent à la catégorie des personnes ayant atteint ou dépasssé l'âge de 70 ans. Dans le nombre, il y a trois cas de longévité à signaler, à savoir ceux de trois veuves qui étaient nées, l'une en 1796, l'autre en 1799 et la troisième en 1800. La première est morte à Benken, canton de Zurich : la seconde à Millœdi (Glaris) et la dernière à Hinterhein (Glaris).

En tète des causes de décès les plus actives figurent les maladies aiguës des organes res- piratoires, qui ont emporté 2551 personnes:

puis vient la phtisie pulmonaire avec 1S00 décès, auxquels s'ajoutent 57S cas d'autres maladies tuberculeuses. Les affections orga- niques du cœur ont causé S08 décès, l'entérite infantile 427. Les accidents mortels se sont

élevés au chiffre de 390, dont 71 ont été pro- duits par la chute d'un lieu élevé et 59 par submersion dans les lacs et cours d'eau.

La population de la Suisse, calculée au mi- lieu de 1897, s'élève à 3.074.819 âmes en augmentation de 34.000 sur le premier tri- mestre de 1896.

L'or et l'argent dans le monde entier IjesAnnales des mines viennent de publier, à l'aide des statistiques officielles les plus ré- centes, un relevé général de la production annuelle de l'or et de l'argent dans le monde entier.

On a extrait, en un an, plus de 206.000 kilogrammes d'or et 4.477.591 kilogrammes d'argent, ce qui représente, en nombres ronds, une valeur de 658 millions pour l'or et de prés de 934 millions pour l'argent, soit en tout environ 1.592 millions.

Les principaux pays producteurs de l'or sont ; les Etats-Uuis, 172 millions ; l'Australie, 127 millions: la Russie, 117 millions; la Ré- publique sud-africaine, 69 millions : les pos- sessions anglaises de l'Afrique et de l'Asie, 48 .millions ; la Chine, 27 millions ; la Nouvelle- Zélande, 19 millions.

La Guyane française, l'Allemagne, la Hon- grie, le Chili, le Mexique, le Venezuela, la Guyane anglaise, le Canada, ont une produc- tion dont la valeur annuelle, pour chacun de ces pays, oscille entre 5 et 7 millions, en ad- mettant qu'un kilogramme d'or vaut, prix moyen 3.188 francs.

On évalue à 209 francs le prix moyen d'un kilogramme d'argent.

En adoptant ce chiffre, on constate que les principaux pays producteurs de l'argent sont les Etats-Unis, dans les quels l'extraction représente plus de 390 millions : le Mexique, 271 millions; la Bolivie, 80 millions; l'Alle- magne, 69 millions. Viennent ensuite, fort loin en arrière, le Chili, 15 millions; l'Espagne et la France, chacune 11 millions; l'Amérique centrale et la Guyane anglaise, chacune 10 millions; enfin, la Chine, 9 millions.

Quant à la production d'or en France, elle est absolument insignifiante et ne dépasse pas 200 kilogrammes, soit une valeur de 640,000 francs environ.

Nouvelles diverses

Le peu d'activité d e s l i b r e s é c h a n g i s - t e s f r a n ç a i s se manifeste bien dans la si- tuation actuelle, où toute agitation populaire à cause de la cherté du pain est abandonnée aux socialistes. En réalité, il ne pouvait guère se présenter une meilleure occasion pour les libre-échangistes de se tourner du côté du peuple et de le mettre en mouvement. Cette année, pendant laquelle il sera nécessaire d'importer une aussi grande quantité de blé étranger pour la consommation, les droits augmenteront sans doute de toute leur valeur le prix du grain, c'est-à-dire que selon le rap- port entre l'importation et Ia consommation totale, le peuple, en plus du prix réel, paiera probablement 200 millions de francs environ en droits et 450 ou peut-être encore davan- tage, soit 1/2 milliard, aux cultivateurs indi- gènes. Cela peut être indifférent aux petits cultivateurs qui mangent eux-mêmes leur blé : mais c'est un impôt des plus détestables prélevé sur la masse du peuple au profit des grands cultivateurs qui font du blé pour le vendre.

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