Évolution et Diversité du Vivant
(101-NYA-05)
Cours 14
Bernadette Féry Automne 2007
Chapitres 53, 54 et 55
Campbell, 3
eédition
LES ÉCOSYSTÈMES
Partie 1 :
La structure trophique de l’écosystème (Chapitre 53)
Campbell (3eéd.) — Figure 54.1 : 1283
1. Structure trophique de l’écosystème
Ensemble des relations
alimentaires qui existent entre les organismes de l’écosystème
Réseau alimentaire m arin
= réseau trophique
= réseau alimentaire
Définition
4 niveaux trophiques, en général, dans un réseau alimentaire
Quatrième niveau trophique
Troisième niveau trophique
Deuxième niveau trophique
Premier niveau trophique
PRODUCTEURS (Plante)
HERBIVORE (Sauterelle)
CARNIVOR E
DE 1 ier ORDRE (Souris) CARNIVO RE
DE 2e ORDRE (Serpent) )
DÉTRIVORES Bactéries
Mycètes
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Élémen ts
minéra ux
Producteu rs
Consommate urs
secondaires Consommate urs primaires Consommat eurs
tertiaires
Chaque niveau
trophique représent e un
étage
alimentair e
Parfois, un cinquième niveau
trophique s’ajoute : les consomma teurs
quaternair es
Lombric
Réseau marin de l’Antarctique
1
2 et 3 2
3 3 et 4
4, 5 et 6 3
4, 5 et 6
3 4 et
5
3
4 et 5
4 et 5
3 et 4
Calmar
Zooplanc ton
herbivor e
(copépo de) Euphausiacés
(krill)
Zooplanc ton
carnivor e
Phytoplancton Oiseau Poisson
Léopar d de mer Petits cétac és à dents Humai ns
Cachal ot Cétacé
s à fanons
Phoque s
crabier s
Éléphant de mer
Campbell : 1291 (2eéd.) — Figure 53.11
Ainsi, sur ce schéma, tous les no 3 (carnivores de 1ier ordre) se nourrissent de l’étage no 2 (herbivores).
Les éléphants de mer font partie du niveau (4) car ils mangent du poisson de niveau (3) et du niveau (5) car ils mangent des calmars de niveau (4).
Si un organisme se nourrit à plusieurs étages
alimentaires, il fait partie de plusieurs niveaux
trophiques.
Tous les organismes qui obtiennent leur énergie à partir du même étage alimentaire font partie du même niveau
trophique.
Les omnivores (les
mangeurs de viande et de plantes) et les
détrivores (les mangeurs de détritus organiques non représentés ici)
appartiennent à tous les niveaux trophiques car ils se nourrissent de divers étages
alimentaires.
2. Chaîne
alimentaire Un réseau
trophique est en réalité constitué de multiples
chaînes
alimentaires
reliées les unes aux autres de diverses façons.Chaîne
alimentaire
Transfert « en
ligne droite » de la matière et de l’énergie d’un
niveau trophique à l’autre dans le réseau
trophique.
Ensemble des
êtres vivants qui se nourrissent
«directement»
les uns des autres.
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Détrivores
Déchets
organiques : excréments, urines,
cadavres, détritus…
Le lièvre mange le feuillage du sapin
baumier.
Les plantes puisent les éléments minéraux restitués par les
détrivores afin de
mener leur photosynth èse.
Le loup mange le lièvre.
Transformatio n des débris en éléments minéraux
Une chaîne alimentaire de la forêt boréale
3. Les producteurs des chaînes alimentaires
Milieu Source
d’énergie Type de chaîne alimentaire
Producteurs
Terrestr
e Énergie
lumineuse Chaîne
photosynthé tique
Végétaux
Aquatiq
ue Énergie
lumineuse Chaîne
photosynthé tique
Cyanobactéri es, petites algues du plancton, grandes algues, végétaux aquatiques Abyssal Énergie
tirée de l’oxydatio n du H
2S (sulfure d’hydrogè ne) et du CH
4(méthane )
Chaîne
chimiosynth étique
Bactéries hébergées par les vers tubicoles des cheminées
chaudes et par les
moules des
suintements
froids
Source
Les
végétaux terrestres
Des lentilles d’eau Des laminaires
Les grandes algues
(règne des protistes)
Les
végétaux aquatique s
Des producteurs !
Des producteurs !
Les algues microscopiques du phytoplancton ou plancton
végétal (règne des protistes)
Spirogyre
Chlorella
Volvox Algues
vertes
(3) espèces de Desmidiés
(3) espèces de Diatomés
Algues dorées (90% du
phytoplancton)
Encore des producteurs !
Encore des producteurs !
Bactéries hébergées par les vers
tubicoles et par des moules : au fond
des océans, là où il fait très noir.
Photo
Les cyanobactéries «algues bleu vert»
du plancton végétal (sont minuscules par rapport aux algues vertes du
plancton car ce sont des procaryotes)
Les algues bleues et leurs
toxines
Rivularia
Agmenellum Anabaena
Nostoc
Source
Vers tubicoles Vers tubicoles Moules
Moules
Toujours des producteurs !
Toujours des producteurs !
LES ÉCOSYSTÈMES
Partie 2 :
La circulation de l’énergie dans l’écosystème
(Chapitre 54)
Source
4. Les paramètres du flux d’énergie dans l’écosystème
Le flux d’énergie est le transfert de l'énergie d'un niveau trophique à
l'autre dans l’écosystème.
Le rôle de l'énergie est d’organiser la matière minérale en matière organique en
fournissant l’énergie des liaisons chimiques entre les atomes.
La source d’énergie des écosystèmes
est généralement la lumière solaire.
Sour ce
Glucos e
Une exception
Les écosystèmes marins des grands
fonds sont alimentés par l’énergie tirée
de l’oxydation de certaines
substances minérales
(chimiosynthèse).
L’énergie lumineuse qui
alimente les écosystèmes est le bleu violet et le rouge
(captée par la chlorophylle des chloroplastes). Comme le vert n’est pas capté (donc réfléchi), les végétaux paraissent verts.
Lumière verte Lumières rouge et bleue
400 500 600 700
nm •Spirogyre (une algue
verte) est éclairé par une lumière
décomposée par un prisme.
•La croissance des
bactéries est maximum autour des zones
bleues et rouges.
L’expérience d’Engelman prouve que la
photosynthèse est maximum dans le bleu et le rouge
Campbell (3e éd.) — Figure 10.7 : 198
Campbell (3e éd.) — Figure 10.9 : 200
L'énergie circule des producteurs aux détrivores.
Le flux de
l’énergie est
unidirectionnel.
Environ 1 % de l'énergie lumineuse pénètre
dans les
écosystèmes et y
maintient les niveaux trophiques.
Campbell (3e éd.)
— Figure 54.11 : 1291
10 000 J
1 000 000 J d’énergie
solaire x 1 % =
Environ 10% de l'énergie contenue
dans un niveau trophique s'incorpore à la biomasse (masse biologique des
organismes) du niveau suivant. La différence de 90% est perdue de multiples façons.
Carnivores
secondaires = 10 J Carnivores primaires
= 100 J Herbivore
= 1 000 J
Producteurs = 10 000 J
Énergie solaire = 1 000 000 J
Campbell (3e éd.) — Figure 54.11 : 1291
10 000 J x 10 % = 1000 J 1 000 J x 10 % = 100 J
100 J x 10 % =
10 J
Toute l'énergie qui entre dans
l’écosystème finit par se perdre en
chaleur. Cette énergie perdue n’est pas recyclable.
L'énergie perdue est continuellement
renouvelée car le soleil continue d'éclairer la Terre. L’énergie est renouvelable.
CHALEUR PERDUE VERS L’ESPACE
Chaque chaîne alimentaire correspond à un seul circuit au sein du flux énergétique.
La quantité
d’énergie qui entre dans un écosystème détermine le
nombre maximal de niveaux trophiques qu’il contient.
Quand il n'y a plus
assez d'énergie pour maintenir un niveau trophique supérieur, la chaîne
alimentaire s'arrête.
Pour cette raison, il y a rarement plus de 4 niveaux
trophiques.
Source
5. Les causes des pertes d’énergie de l’écosystème
Ce qui est mangé
Seule, une fraction de la proie végétale ou animale est
effectivement
prélevée et dévorée par le niveau
supérieur.
Source Sourc
e
Sourc
e
Ce qui est assimilé
• Seule une partie des aliments ingérés est digérée puis absorbée vers le sang
(assimilée).
• Ce qui n'est pas
digéré sort du tube digestif à l'état de déchets.
Source
Glucos e
L'efficacité relative de la respiration
cellulaire, le
processus qui permet de dégrader nos
aliments et d’en
récupérer l’énergie La respiration
cellulaire ne récupère qu’environ 40% de
l’énergie du glucose.
Les aliments assimilés finissent par se retrouver dans les cellules, sous forme de glucose qui sera dégradé par respiration cellulaire, un processus métabolique. Sa dégradation libère l’énergie
emmagasinée dans les liaisons chimiques ainsi que les atomes constitutifs. Des 100% d’énergie
potentielle contenue dans les liens du glucose, 40% est transféré à de l’ATP et 60% est perdu en chaleur qui contribue à maintenir la température corporelle des organismes.
Explications sur l’efficacité relative de la respiration cellulaire
+ 6O2 6 CO2 + 6 H2O + Énergie
C C C C
CC H2OH OH OH OH H H H H O
Équation OH
générale de la
respirati on cellulaire
Chaleur
60%
+
36 ATP Adénosin e
triphosph ate
36 ADP + 36 Pi
Adénosine diphosphate
40
•L’ATP est la réserve
%
d’énergie qui
permet la plupart du travail cellulaire.
•Après le travail
cellulaire, l’énergie de l’ATP se dissipe aussi en chaleur.
Démonstration de la perte de 60
% de l’énergie du glucose lors de la respiration cellulaire
1.L'énergie potentielle d'une molécule de glucose est d’environ 2 870 kJ par mole de glucose.
2.La respiration cellulaire produit 36 ATP (eucaryotes) ou 38 ATP (procaryotes) à partir d'une mole de glucose.
3.Dans la cellule, la phosphorylation de l’ADP (en ATP) emprisonne 30,5 kJ/mol.
4.Le rendement de la respiration
cellulaire chez les cellules eucaryotes est de :
[ 36 ATP x 30,5 kJ/mol ] x 100 = ± 40 % 2 870 kJ/ mol
Références : Campbell (3e éd.) : p.
72 et p. 174
Pas à l’exame n
L’efficacité relative du transfert de
l’énergie de l’ATP (une part de l'énergie de l'ATP n'est pas récupérée lors d'une réaction chimique et se perd en
chaleur)
L’énergie dépensée pour maintenir la vie
Une part de l'énergie des molécules d'ATP maintient le métabolisme basal de l'animal et ses diverses activités (reproduction, recherche de
nourriture, toilettage…).
Campbell (3e éd.)—
Figure 8.10 : 157
Coccinelles Bonobos Activité de reproduction
Activité de toilettage
Recherche de nourriture
6. L’allocation énergétique de la Terre
(rayonnement solaire) et sa productivité totale
Plus le rayonnement solaire est intense, plus la
photosynthèse est grande et plus l'écosystème dispose
d'énergie. L’intensité du rayonnement solaire dépend de l’angle d’incidence des rayons
lumineux qui frappent le sol.
Grand angle d’incidence de la lumière = peu de lumière et de chaleur au Angle d’incidence de la sol lumière nul ou faible = beaucoup de lumière et de chaleur au sol
Source
Source
L’angle d’incidence de la lumière dépend de la latitude, de la saison et de l’heure de la journée.
La lumière qui parvient au sol sur le coup du midi a un angle d’incidence plus faible. Il fait chaud et
clair. L’inverse est vrai : le matin et le soir, l’angle d’incidence est plus grand. Il fait plus froid et
moins clair. Lorsque le soleil est bas sur l'horizon, sa lumière doit traverser davantage de couches atmosphériques et une part plus grande de son énergie sera absorbée ou reflétée avant
d'atteindre le sol. Ceci contribue au fait qu’il y a moins d’énergie lumineuse et de chaleur qui
parvient au sol.
Les tropiques reçoivent plus de lumière et de chaleur car les
rayons lumineux arrivent
perpendiculairement au sol (les rayons sont concentrés). À
l'inverse, plus on s'approche des pôles, plus l'angle d'incidence est grand et moins les écosystèmes disposent d'énergie.
Angle nul Angle élevé
Angle élevé
L’angle d’incidence augmente le matin et le soir
Campbell (3e éd.) — Figure 50.10 : 1182
L’angle d’incidence augmente aux hautes latitudes
Malgré tout, 1% de lumière visible captée annuellement par les
chloroplastes se fait convertir en
énergie chimique pour un total de 170 milliards de tonnes de matière
organique.
La productivité totale de la terre est de 170 milliards de tonnes de
matière organique par année
• Chaque jour la Terre reçoit environ 10
22joules / jour (1J = 0,239 cal) via les rayons lumineux.
• La plus grande part de ces rayons lumineux est absorbée ou réfléchie par l'atmosphère.
• Parmi les rayons qui parviennent
aux chloroplastes, seuls les rouges
et les bleus sont absorbés .
7. La productivité primaire concerne les producteurs
La productivité primaire brute (PPB) est la production des premières molécules organiques par les producteurs.
• Résultat de la photosynthèse.
• Issu du 1% d’énergie lumineuse assimilé par les chloroplastes.
Membranes contenant de la
chlorophylle, la molécule qui capte l’énergie lumineuse
Chloroplaste d’une cellule végétale
• Accumulation de biomasse par les producteurs.
• Photosynthèse (PPB) moins les
pertes en énergie par respiration cellulaire (R) .
• 50% à 90% de la PPB.
• 170 milliards de tonnes de matière organique /an.
Chloroplaste
PERTE
D’ÉNERGIE
La productivité primaire nette (PPN) est la croissance végétale annuelle ;
exprimée en quantité d'énergie (J/ m
2/ an) ou de matière (g de masse sèche/
m
2/ an).
• PPN = ajout de nouvelle biomasse chaque année.
• Biomasse mesurable =
accumulation de la productivité
primaire nette au fil des ans. PPN BIOMASSE Forê
t Faible
productivité car elle consomme une grande
portion des
produits de sa photosynthèse (par respiration).
Grande biomasse végétale
accumulée dans ses grands arbres formés de
substances
difficiles à digérer.
Prair
ie Grande
productivité car ses petites
plantes respirent de façon
modérée.
Faible biomasse végétale car les petites plantes annuelles sont rapidement
dévorées par les herbivores.
Ne pas confondre productivité primaire
nette et biomasse mesurable !
La productivité primaire dépend, de façon générale, de la qualité des
facteurs abiotiques.
L’eau et la
température influencent fortement la productivité primaire des écosystèmes terrestres
Dans les écosystèmes aquatiques l’eau,
abondante, et la température, peu variable, ont peu d’influence sur la
productivité primaire.
En revanche dans les
écosystèmes terrestres la rareté de l’eau et les températures extrêmes ont une grande
influence sur la
productivité primaire.
Photo © Jean-Jacques Cordier (Galerie photo l'Internaute)
Désert de Gobi
(entre la Chine et la Mongolie)
En hiver le
mercure peut
atteindre les - 50
°C alors qu'en été, la température
grimpe jusqu'à 40
°C.
Océan Lac
Campbell (3e éd.) — Figure 50.16 : 1187
La lumière
influence fortement la productivité
primaire des écosystèmes aquatiques
Dans les écosystèmes terrestres la lumière, abondante, a une
influence plus restreinte sur la
productivité primaire.
En revanche dans les écosystèmes
aquatiques l’absence de lumière dans les zones profondes
bloque la
photosynthèse et la productivité primaire est limitée à la zone éclairée ou
euphotique.
Nutriments limitants. Nutriments dont les producteurs ont besoin mais souvent
présents en faible quantité.
Les nutriments limitants — N— Fe — P — influencent fortement la productivité
primaire des écosystèmes terrestres et aquatiques
Tant dans les écosystèmes terrestres
qu’aquatiques, les nutriments limitants restreignent la productivité primaire.
Les écosystèmes aquatiques ont peu de nutriments parce que :
1. la décomposition (qui restitue les minéraux à
l’écosystème) se fait au fond des plans d’eau
alors que la photosynthèse se fait en surface
2. les zones aquatiques éloignées des littoraux
reçoivent peu de poussières riches en fer et
autres nutriments apportées par les vents
venant des terres.
Des expériences d’enrichissement en
nutriments ont confirmé que l’azote (N) limite la croissance du phytoplancton au large des côtes
Phytoplancton (en millions
d’organismes / ml Phosphor
e
inorgani que (en
µ g/ L) Great South Moriches Bay
Bay Shinnec
ock Bay
2 4 5 11 30 15 19 21
L’analyse des échantillons
d’eau prélevés
sur la côte révèle que l’abondance des algues
correspond à l’abondance du phosphore.
Situation initiale.
Des fermes d’élevage de
canards polluent les eaux côtières de
Long Island (dans l’état de New York) par des composés phosphatés et
azotés. Ces fermes sont concentrées près de Moriches Bay.
2
4 5
11 30
15 19
21
Moriches Bay
Océan Atlantique
Great South Bay
Shinnecock Bay
Les numéros indiquent les endroits où des échantillons d’eaux sont prélevés.
Long Island
Campbell (3e éd.) — Figure 54.6 : 1288
Expérience.
Les chercheurs ont préparé descultures de l’algue verte Nannochloris atomus dans de l’eau provenant des sites de collectes de Long Island. Ils ont ajouté dans ces cultures : du
phosphore, de l’ammonium ou rien du tout (groupes témoin).
Groupes témoins (aucune addition)
Addition de phosphate PO43+
Addition d’ammonium NH4+
L’addition de phosphore n’a pas eu d’effet sur la croissance des algues mais celle d’une source d’azote a causé une
explosion des
populations d’algues en culture.
Numéros des sites de collecte
On en déduit que la concentration d’azote est faible dans la baie parce que le
phytoplancton utilise cet azote sitôt qu’il est disponible car ils en
ont un grand besoin.
C’est donc un
nutriment qui limite la croissance lorsqu’il
devient «manquant».
Densité initiale
des algues
Des expériences d’enrichissement en nutriments ont confirmé que le fer (Fe)
limite la croissance des Cyanobactéries en haute mer
Expérience
Des chercheurs ont répandu dans la
mer des Sargasses, sur 72 km2, des
faibles
concentrations de nutriments puis ils ont mesuré la
variation de la densité des
Cyanobactéries pendant une
période de sept jours. Ce sont les enrichissements en fer qui ont
provoqué la
prolifération des Cyanobactéries.
Campbell (3e éd.) — Tableau 54.1 : 1289
Remontée d'eau
Les zones océaniques qui ont des courants
ascendants (upwelling) — remontée d’eaux profondes riches en nutriments vers la surface — sont d’une productivité
exceptionnelle.
+ C + N + C + N + P + P
+ C + + C + N N
Campbell (3e éd.) — Figure 54.7 : 1289
Eutrophisation
expérimentale d'un lac (En Alberta)
Des expériences d’enrichissement en
nutriments ont confirmé que le phosphore (P) limite la croissance des Cyanobactéries dans les lacs
Expérience
Des chercheurs
(1974) ont isolé les deux bassins d’un lac par une
pellicule de
plastique puis ont ajouté des
nutriments : C et N pour l’un et C, N et P pour l’autre.
Deux mois plus tard, le bassin
enrichi de P était recouvert de
cyanobactéries.
Pellicule plastique Pellicule plastique
Campbell (3e éd.) — Figure 54.9 : 1290
Des expériences d’enrichissement en
nutriments ont confirmé que l’azote (N) limite la croissance des plantes dans les marais salants
Expérience
Des chercheurs (été 1980) ont
ajouté, dans divers parcelles
expérimentales
d’un marais salant de la baie
d’Hudson, de
l’azote et, ou, du phosphore.
Comme la
productivité a
augmenté dans les parcelles enrichies avec, au moins, de l’azote, c’est
l’azote qui est le nutriment limitant.
Biomasse aérienne vivante en g de masse sèche par m2
Juin Juillet Août
30 0 25 0 20 0 15 0 10 0 50 0
N +
P N
P
Témo in
Influence
des saisons sur la
productivit é primaire des
écosystème s
BELLE SAISON
Facteurs abiotiques favorables = grande productivité primaire SAISON «DIFFICILE » Facteurs abiotiques défavorables =
productivité primaire faible voire nulle
En pays nordique la productivité primaire est plus grande au printemps et en été
Source Source
En pays chaud la productivité primaire est plus grande en saison des pluies
Dans les plaines du Serengeti
Source
Source Sour
ce
Productivité de quelques écosystèmes à l’échelle planétaire
Campbell (3e éd.) — Figure 54.4 : 1286
OCÉANS
Grande surface x Très faible productivité = Très grande
contribution à la
productivité totale de la Terre
MARAIS ET MARÉCAGE
Très petite surface x Très grande
productivité = Très petite contribution à la productivité totale de la Terre
% de la surface planétair e
Productiv ité primaire nette
moyenne (g/m2/an)
% de la productiv ité primaire nette
planétair
Milieux marins e
Milieux marins
Milieux terrestres Milieux terrestres Milieux dulcicoles Milieux dulcicoles
FORÊT TROPICALE HUMIDE
65% 125 24,4%
3,3% 2 200 22%
0,4% 2
000 2,3%
8. La productivité secondaire concerne les consommateurs
La productivité secondaire nette (PSN) est la croissance animale annuelle.
•
Accumulation de biomasse par les consommateurs
•
Correspond à la croissance et à la reproduction
•
Alimentation - pertes en énergie
(mangé, assimilé, efficacité de la
respiration cellulaire …)
Le rendement énergétique à l’échelle du consommateur (rendement de
consommation) est la fraction de
l’énergie assimilée par un organisme et mise en réserve dans sa biomasse.
Campbell (3e éd.) — Figure 54.10 : 1291
Perte d’énerg ie par fèces, urine et mue
Perte d’énerg ie par respirat ion cellulair e
Croissance . Nouvelle biomasse de la
chenille
200 J
100 J 67 J
33 J
100 J
Assimilat ion
Rendement de
consommation de la chenille
Productivité
secondaire nette Énergie assimilée 33J = 0,33
= 33%
100 J
Grands mammifères RC de 3,1 % en
moyenne
Les carnivores ont un meilleur
rendement que les herbivores car la viande est plus
facile à digérer que l’herbe.
Oiseaux
RC de 1,3 % en moyenne Dépensent beaucoup
d’énergie pour voler.
Insectivores
RC de 0,9 % en moyenne
Contrôlent mal leur To et doivent manger
beaucoup.
Groupe des endothermes
Dépensent de l’énergie pour maintenir leur température interne.
Le rendement de
consommation des groupes
d’organismes varie beaucoup !
Groupe des ecthothermes
Ne dépensent pas d’énergie pour maintenir leur température interne.
Invertébrés
herbivores « pas des insectes » (ex : une
daphnie)
RC de 21 % en moyenne
Poissons et
insectes sociaux RC de 10 % en moyenne
Invertébrés carnivores
« pas des insectes » (ex : un copépode)
RC de 28 % en moyenne
Invertébrés détrivores
« pas des insectes »
(ex : un lombric) RC de 36 % en moyenne
Invertébrés détrivores « insectes non sociaux »
(ex : une larve de Hanneton, un bousier…)
RC de 47 % en moyenne
Rendement de
consommatio n = RC
Efficacité écologique
= ÉÉ
100 J de = 0,10 = 10%
1 000 J de sauterelles Efficacité écologique du 3e niveau trophique
Carnivores
secondaires = 10 J Carnivores primaires
= 100 J
Herbivore = 1 000J Producteurs = 10 000J Énergie solaire = 1 000 000 J
Campbell (3e éd.) — Figure 54.11 : 1291
1
2 3 4
Le rendement écologique à l’échelle de l’écosystème
(efficacité écologique) est la fraction de l’énergie assimilée par un niveau trophique et mise en réserve dans sa biomasse.
•Rapport entre la productivité nette d'un niveau trophique donné et la productivité nette du
niveau trophique inférieur.
•Correspond à la croissance et à la reproduction de l’ensemble du niveau trophique.
•10 % en moyenne.
• Série de blocs empilés correspondant aux niveaux trophiques
• La taille de chaque bloc est proportionnelle à la productivité du niveau
• Son utilité : visualiser les pertes d'énergie d'un niveau à l'autre
• Types de pyramides écologiques : de masse, d’énergie et de nombre
Une pyramide écologique est un diagramme
qui représente la productivité nette de chaque niveau trophique d'un écosystème.
Carnivores secondaires = 10 J Carnivores primaires
= 100 J
Herbivore = 1 000J Producteurs = 10 000J Énergie solaire = 1 000 000 J
Nombre d’individus
3354 904 708 624 5 842 424
Niveau trophique
Carnivores 1 Herbivores Producteurs Carnivores 2
Masse sèche (g / m2) 1,5
11 37 809
Canal de la Manche Tourbière de la Floride Niveau trophique
Tertiaires Secondaires Primaires Producteurs (phytoplancton) Consommateurs
primaires (zooplancton) Producteurs
21 4
Observez. La biomasse des producteurs est plus faible que celle des consommateurs mais elle se renouvelle si
rapidement qu’elle répond aux besoins de ceux-ci.
Une application de la notion de productivité.
D’après ces schémas, quel type
d’alimentation permet de nourrir le plus d’humains sur la terre ?
Campbell (3e éd.) — Figure 54.14 : 1293
LES ÉCOSYSTÈMES
Partie 3 :
La circulation de la matière dans l’écosystème
(Chapitre 54)
Source
Le flux de matière est le mouvement des éléments au travers des divers organismes et des réservoirs de l’environnement.
Réservo ir
abiotiqu e
Matière minérale
Réservo ir
biotique
(Non-vivant) (Vivant)
Matière organiqu e
9. Les paramètres du flux de la matière
dans l’écosystème
La matière circule alternativement entre les mondes abiotique et biotique d’où
l’expression cycle biogéochimique. Il y a deux types de cycles biogéochimiques :
La matière est le matériau de base avec lequel les formes vivantes et non vivantes se construisent.
La matière est là !
• Cycles mondiaux. Ont une composante
atmosphérique : carbone, azote, oxygène, eau, soufre…
• Cycles locaux. N’ont pas de composante atmosphérique : phosphore, potassium, calcium…
Les éléments chimiques ont été créés au
début des temps et il n'y a plus d'apparition de matière actuellement sur la Terre. La
matière est donc « non renouvelable » contrairement à l'énergie.
La terre contient un stock de matière en quantité «finie».
Les éléments de la matière se combinent sous différents aspects :
Sels cristallisés dans les
sédiments : calcaire CaCO3, dolomite CaMg(CO3)2 …
Molécules gazeuses dans l'atmosphère (N2, O2, CO2, anhydride sulfureux, oxydes d'azote...).
Molécules organiques dans la
biomasse : glucose, protéines, lipides…
Ions solubles dans
l'hydrosphère : nitrites NO2-, nitrates NO3-, ammonium NH4+,
bicarbonates HCO3-, sulfates SO42-,
phosphates PO4-
…
• La matière est injectée dans la chaîne alimentaire au niveau des racines des
plantes mais aussi au niveau des feuilles.
• Sous forme de CO2, d’H2O, et d’éléments minéraux.
Une quantité considérable de matière minérale pénètre dans les
écosystèmes par le biais des
producteurs qui la transforme en matière organique.
• Les molécules organiques quittent la phase organique sous forme :
d'excréments, d'urine, de détritus
végétaux et animaux et de cadavres.
• Utilisées par les détrivores (bactéries et mycètes), elles sont retransformées en matière minérale (décomposition).
La matière organique circule des producteurs aux détrivores puis retourne dans les réservoirs
abiotiques, sous forme minérale,
grâce aux détrivores.
Qu’arrive-t-il aux déchets non
recyclables ? Déchets
radioactifs
Plastiques non dégradables
Pesticides de longue durée (PCB, DDT…
Dioxines…
L'étape-clé de la circulation de la matière est son recyclage après son passage dans la phase organique.
Recyclage
Décomposition des molécules organiques en molécules minérales.
PRODUCTEURS (Les algues, les plantes, les
cyanobactéries et certaines autres bactéries)CONSOMMATEURS
(Les animaux, les champignons, les protistes à
caractère animal et beaucoup de
bactéries ) DÉTRIVORES
(Les bactéries et les mycètes) Matière organique
Réservoir s
abiotique Terres
Air
Eau Éléme nts minér aux
Réservoir biotique
• Si nos yeux pouvaient voir les atomes des organismes, on aurait l'impression de voir leurs organes « scintiller » à cause du
renouvellement ininterrompu de la matière qui les constitue.
• Les structures des organismes se conservent pendant leur vie, mais leurs éléments de
construction sont sans cesse renouvelés (enlevés et remplacés).
Ainsi, la muqueuse du tube digestif se renouvelle à tous les sept jours et l'être humain, à tous les sept ans.
• Ce renouvellement dynamique se fait
également dans les réservoirs abiotiques.
Le renouvellement dynamique de la matière au travers du réservoir biotique et des
réservoirs abiotiques de l'écosystème constitue son « turnover ».
Grâce à la respiration cellulaire Décompose complètement les molécules en leurs éléments minéraux.
+ 6O
26 CO
2+ 6 H
2O +
36 ATP
C C C C
CC H2OH OH
OH OH H H H H O OH
Dioxyde de
carbone Glucose Eau
Dioxygè ne
gazeux
La décomposition est complète dans
les sols bien aérés.
•Les résidus incomplètement brûlés
s'accumulent dans le milieu en lui conférant une odeur particulière comme au voisinage des
marécages.
•La matière organique de ces sols très riches est peu à peu incorporée aux sédiments ; c'est
l'origine de l'humus, de la tourbe, du charbon, du gaz naturel et du pétrole.
C C C C
CC H2OH OH
OH OH H H H H O OH
Glucose
2 ATP 2 Lactate ou
2 Éthanol
+
Fermentatio
n lactique Fermentation alcoolique
Grâce à la fermentation
Décompose les molécules organiques en molécules organiques encore relativement complexes (décomposition partielle).
La décomposition est incomplète
dans les milieux peu ou non oxygénés
comme les boues et l’eau stagnante.
C'est pourquoi le sol des forêts
tropicales contient peu d'humus car la matière organique y est
rapidement dégradée et réinjectée dans la chaîne alimentaire.
Plus les conditions abiotiques sont
favorables plus la décomposition est
rapide.
Les éléments minéraux qui quittent la phase organique peuvent être directement
réinjectés dans la chaîne alimentaire ou s'incorporer aux sédiments.
Les éléments minéraux réinjectés dans la
chaîne alimentaire au niveau des racines et des feuilles la
requitteront à nouveau dans l'urine (azote), les excréments (soufre et phosphore),
l’expiration, les cadavres…
Les minéraux incorporés aux sédiments ne sont pas disponibles aux
producteurs mais peuvent le devenir
lorsqu'ils sont libérés par l'érosion des roches puis solubilisés dans l'eau de ruissellement.
Campbell (3e éd.) — Figure 54.18 : 1298
Consommateurs
Producteurs
Décomposeurs
Nutrime nts
disponibl es pour les
producte
urs Réserv oir abiotiq Processue us
géologiq ues
Le cycle biogéochimique du carbone. Les atomes de carbone sont nécessaires à
l'élaboration des chaînes carbonées qui structurent le vivant.
10. Les cycles biogéochimiques
1. Les roches calcaires et les combustibles fossiles sont le principal réservoir de
carbone.
2. Les producteurs terrestres absorbent le
carbone sous forme de CO2 atmosphérique et les producteurs aquatiques l'absorbent sous forme d'ions bicarbonates HCO3- (mais aussi un peu de CO2 dissous et d’ions carbonates CO32-).
3. L'océan exerce un effet tampon sur le CO2 atmosphérique via la précipitation du
calcaire et la formation des coquilles des organismes.
4. La combustion des combustibles fossiles libère du carbone, dans l'atmosphère, plus rapidement que la capacité de l'océan à le piéger.
5. La concentration de CO2 atmosphérique qui s'élève augmente l'effet de serre et
contribue au réchauffement de la planète.
La photosynthèse et la respiration assurent la
circulation du carbone entre le réservoir biotique et l’atmosphère.
CO2 + H20 H2CO3 + CaCO3 Ca2+ + 2HCO3- 2H+ + 2CO32-
CO2
Carbonates ou Trioxocarbonates Remontée
des roches par les mouvements tectoniques . Décomposition totale
Producteurs Consommateurs Détrivores Respiration Photosynthèse Photosynthèse Ions
calcium
Le réservoir aquatique du carbone contient 50 fois plus de carbone que l’atmosphère.
1.L’eau de pluie réagit avec le CO2 de l’atmosphère ce qui forme les pluies acides (H2CO3).
2.Les pluies acides dissolvent les roches calcaires (CaCO3) du continent en formant des ions
calcium et bicarbonates transportés vers le compartiment aquatique par l’eau de ruissellement.
Ions
bicarbonates Calcaire
(Carbonate de calcium) 84 %
10%
Ruissellement 1%
Acide carbonique (acide faible) Décomposition partielle
Pétrole
Le principal réservoir de carbone est le CO2 de la lithosphère (roches calcaires et combustibles fossiles).
Roches calcaires
Roches calcaires en surface.
Dioxyde de carbone dissous
(Réservoir mineur de carbone) Combustion
: pétrole /forêts et volcanisme.
Respiration (Des végétaux, des animaux et dans le sol.)
Ca2+ + 2HCO3- CaCO3 + H2CO3
CaCO3 CaCO3 CaCO3
4.Une autre part d’ions calcium et bicarbonates, plus petite, vient former abiotiquement du CaCO3 qui précipite en roche calcaire au fond de l’océan. (Le calcaire est
insoluble.)
3.La plus grande part des ions calcium et
bicarbonates est utilisée par les organismes marins pour sécréter leur squelette et ou leur coquille. À leur mort, ils sédimentent en roches calcaires.
CaCO3
Le cycle biogéochimique de l’azote. Les atomes d'azote sont nécessaires à
l'élaboration des protéines et des acides nucléiques.
1. L’atmosphère est le principal réservoir de l’azote.
2. Les producteurs absorbent l'azote sous forme d'ions ammonium NH4+ (en pH plus
acide) et sous forme de nitrates NO3- (en pH plus basique).
3. La majeure partie de l’azote de l’écosystème provient de la circulation locale
(décomposition des déchets organiques puis réintroduction au niveau des racines des
producteurs).
4. L'azote, un élément nutritif limité dans les sols et les lacs, fait partie des engrais.
5. Une partie de l'azote des écosystèmes
terrestres est perdue par lessivage des sols vers les cours d’eau et contribue à leur
eutrophisation (leur enrichissement en éléments minéraux).