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Étude sur la Phosphorescence

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(1)

HAL Id: jpa-00242128

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Submitted on 1 Jan 1905

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To cite this version:

L. Matout. Étude sur la Phosphorescence. Radium (Paris), 1905, 2 (4), pp.124-130. �10.1051/ra- dium:0190500204012400�. �jpa-00242128�

(2)

Étude sur la Phosphorescence 1

IV. - La thermoluminescence.

La production de phosphorescence par élévation de

température est une propriété que possèdent à diffé-

rents degrés un grand nomhre de substances, natu- relles, préparées artificiellement, ou ayant subi des

influences physiques préalables.

Les diamants, les différentes variétés de spath fluor,

la

leucophane,

quelques minéraux u base de chaux, les sulfures phosphoresceuts artificiels, peuvent être considérés comme les corps

possédant

au

plus

haut degré cette propriétés. D’autres tels que la craie, qui

Lorsque les corps therlnoluminescents possèdent également la propriété de phosphorescence persistante après l’action de la lumière ou d’autres radiations, leur émission lumineuse dans ces derniers cas est géné-

ralement semblable à celle provoquée par la chaleur.

àl. H. Becquerel 2 ,

qui

a étudié ces divers effets sur

des mêmes substances, donne un tableau des longueurs

d’onde comparées de la lumière émise par drivers échan- tillons de fluorine, sous l’influence de la chaleur, et

ensuite de la lumière solaire ou de l’arc électrique,

dans le phosphoroscope. On peut se rendre compte par l’examen de ce tableau, que nous

reproduisons,

Tahieau indiquant les longueurs d’onde des raies ou bandes composant les spectres d’émission de différents échantillons de fluorine.

(Les chiffres reunis par une accolade indiquent les longueurs d’onde extrêmes d’une seule bande).

chauffée vers 450° donne une lueur orangée trop faible pour être analysée au spectroscope,

le phosphate

de chaux naturel et surtout les minéraux à base de métaux alcalins et alcalino-terreux, possèdent cette propriété à un degré beaucoup plus faible.

Les premiers savants qui aient étudié ces phéno-

mènes d’une façon assez coml)lète sont Wedwood 1, Schpele, Saussurp, Brugnatelli, Fourcroy, Delametrie, Haüy. Dessaigne 2, Heinrich3, Grothus, Brewster 4, Pearsal5

1. Philosophical Transactions. LXXXII. p, 28.

2. Journal de Physique. t. LXVIII, p. 444, et LXIX. p. 169.

3. Journal de Physique. t. LXXI. p. 307

4. Journal philosophique d’Edimbourg. t. 1. p. 383, - An- nales de Chimie et de Physique. 2e série. t. XIV, p 289,

3. Annales de Chimie et de Physique. 2 série. t. XLIX.

P. 337 et 346.

de l’intérêt que peut présenter la fornle turfs caracté-

ristique des spectres de ces substances.

Les corps qui ont fait l’objet de cette étude sont

certainement les plus riches au point de vue de l’in-

tensité du phénomène et des variations successives des teintes pendant les différentes phases de

l’expérience,

sur un même échantillon.

Si l’on regarde par exemple la

chlorophane

verte au phosphoroscope quand on tourne très lentement, la lumière émise est bleu verdâtre: en augmentant la

N la teinte passe an jaune orangé. pour aboutir au vert clair avec la vitesse maximum.

Par l’action de la chaleur, on voit d’abord apparaître

d la température la plus basse ou l’action commence,

1. Bun- le Radium. t. IL 2. 13 février 1903.

2. C. R. Académie des Sciences. t. CXII. p. 337,

Article published online by EDP Sciences and available at http://dx.doi.org/10.1051/radium:0190500204012400

(3)

puis, que la température s’élève. les raies et bandes 331-497 et

373-478, la lueur terminal parait violacée.

U comblerait, d’après M. H. Becquerel, qu’en ces

cas les différentes émissions lumineuses se manifes-

tant à la lumière et a la chaleur, avec des persistances

et dt’· températures différentes, soient dues à la pré-

Sl’llCC de différentes traces d’impuretés chimiques, qui,

au sein même de la matière, manifestent leur pré-

sence par des sensibilités inégales aux actions qui pro-

voquent le phénomène.

Il est u remarquer cluc’ les fluorines ont des colora- tions propres, très différentes, selon leur provenance, cette coloration ne semble avoir aucun rapport avec la

nature de la lumière qu’elles émettent1 par thermo- luminescence ou par

phosphorescence

ordinaire.

Après calcination, quand ces substances ont rendu toute la somme de lumière qu’elles possédaient

elles deviennent complètement incolores et conservent

leur forme cristalline, mais restent pour toujours inca- pables de devenir phosphorescentes par la chaleur, si

une influence extérieure ne leur rend de nouveau la

somme

d’énergie qu’elles

avaient emmagasinée depuis

leur formation.

On peut néannioins, tl un échantillon quelconque de fluorine, ne fairc rendre qu’une partie de la lumière

qu’il possède en ne le chauffant qu’à une température déterminée; si un temps quelconque après l’avoir

laissé refroidir, on le chauffe de nouveau, il commen- cera à émettre de la lumière au moment précis oil il

atteindra la température maximum à laquelle il avait

été chauffé précédemment; en continuant de chauffer, il émettra le reste de la lumière qu’il avait conservée lors de la première expérience. On voit que de cette

façon on peut, en quelque sorte, doser la fraction de lulnière que l’on veut faire rendre à la suhstance ; on peut même, si l’on veut, en élevant très rapidement la température, lui faire émettre une vive lumière pen- dant un temps très court ; ait contraire, si l’élévation de température est lente, 1 émission est faible mais dure plus longtemps.

Les fluorines décolorées par la chaleur et ayant per- du leur propriété de thermoluminescence, sont encore sensibles à l’action de la lumière dans le phosphoro-

scope, mais avec des lacunes dans le spectre d’émis- sion : la persistance a également diminué.

M. H. Hecquerel a constaté que l’étincelle électrique

éclatant au contact d’un échantillon de fluorine épuisé,

lui communiquait du nouveau la propriété d émettre

de la lumière par calcination: si t’l’tte action est assez

prolongée, le corps prend une coloration bleue ou vio- lacée. suivant sa nature. Cette coloration artificielle

disparaît également par l’échauffement.

D après M. H. Becquerel. ce fait que l’élévation de i. Il. BECQUERREL. Lu lumière. ses causes et ses effets. t. I.

p. 43

température rendre à différents corps de la lumière.

permet de supposer que ces corps ne sont pas dori- gine ignée, il en conclut que le diamant étant thermo- luminescent doit avoir une origine aqueuse. 1 l’appui

de cette hypothèse, l’auteur cite une expérience qui

consiste à dissoudre dan:-, de l’acide chlorhydrique du spath fluor incolore et préalablement calciné: en lais-

sant lentenlent cristalliser la solution on obtient des cristaux de spath fluor légèrement thermolumines- cents.

En réalité cette hypothèse. trés ingénieuse à l’époque

à laquelle elle a été conçue, trouve aujourd’hui un argument oppose dans les phénomènes de radioactivité

atmosphérique.

M. H. Becquerel a montre en effet que le raBo))ne- ment des corps radioactifs rendait an spath fluor épuise la propriété de redevenir thermoluminescent et augmentait dans de notables proportions la per- sistance de sa phosphorescence à la lumière, fil serait donc

permis

de supposer que la radioactivité de l’air des couches souterraines’, plus forte que celle de l’air ambiant, a pu, maigre la faiblesse de son action, dé-

velopper

cette propriété chez les minéraux eu question :

cette action s’exerçant vraisemblablement depuis des temps dont il est difficile de se faire une conception.

Le rayonnement des corps très radioactifs est, du reste,

capable

de

développer

la thermoluminescence chez un grand nombre d’autres substances, en leur

comn1uniquant en même tell! p..; des colorations di-

verses qui se détruisent à la chaleur et souvent a la lumière.

La

lcucohhan e

possède des propriétés très voisines

de celles de la fluorine pour la sensibilité à la chaleur

et aux actions qui lui font récupérer ses propriétés.

Un corps paraissant particulièrement intéressant,

quoique peu étudié, est la fluorine de Thompson conte-

nant des terres rares2, qui émet une l’elle tueur oran-

gée en dégageant de l’hélium sous l’influence d’une élévation de température.

Beaucoup de composés organiques ou naturels, tels

que la houille, la tourbe, la plombagine, le jayel, le soufre, les fécules, le papier. les os, les coquilles, le corail, le sulfate de quinine3. etc., sont thermolumi-

nescents, pourvu toutefois que la température à la- quelle on les soumet ne soit pas assez élevée pour ame-

ner leur combustion ou leur carbonisation

parmi les liquides, les huiles essentielles telles que les essences de térébentine et de citron. l’huile de

naphte. etc., émettent une faible lumière a la tempé-

rature de l’ébullition.

En général les liquides qui distillent sans trace de

décomposition, comme l’eau, l’alcool et les acides, ne

1. Voir les travaux de MM.

de l’air extrait du sol

2. Ce mineral se trouve à Julian

3. Annales de Chimie et de Physique

(4)

possèdent

pas cette propriétés, ce qui semble indiquer

que dans les cas elle se manifeste elle est due u des

phénomènes d’ordre chimique.

Quelques corps combustibles, un peu avant d’at-

teindre la température d’ignition deviennent très fai- blement luinineux ; cet effet semble rentrer dans la catégorie des phénomènes de thermoluminescence or-

dillairc, car il se produit même dans le vide ou dans

un gaz inerte;

cependant

rien ne prouve qu’il n’y ait

pas des actions chimiques intimes et mettant en

jeu

des quantités de matières assez minimes pour ne pas laisscr de traces apparentes de destruction dans la substance totale.

Un phénomène de

phosphorescence

par la chaleur,

d’un autre ordre que ceux que nous venons d’exami- ner, est l’action vive

qui

se produit

quand

on chauffe

des sulfures de zinc, ou alcalino-terreux préparés arti-

ficiellement.

L’action de la chaleur n’a d’autre effet ici ilue de faire émettre â ces corps toute la lumière qu’ils ont absorbée, dans un temps très court et avec une très

grande

intensité.

Si l’on chauffe du sulfure

phosphorescent

â 100° et qu’on

l’expose

à la lumière vive, en rentrant immé-

diatement dans l’obscurité, on constate qu’en se refroi-

dissant il n’est pas lumineux, il faut alors le chauffer de nouveau et ce n’est qu’a

partir

de la température qu’il avait au moment

del’exposition

à la lumière, que l’éllission de

phosphorescence

con1112ence.

Ces faits semblent avoir quelque ressemblance avec ceux que nous avons déjà cités sur les fluorines, seu- lement dans le cas des sulfures artificiels il n’y a pas conservation illimitée de la propriété acquise par inso-

lation, elle

s"épuise

en un temps relativement court

après

l’impression

de la lumière,

probablement

par

une émission trop faible pour être perçue par l’oeil.

Y. - Phosphorescence par les radiations nouvelles.

RAYONS CATHODIQUES.

Les

premiers

effets de phosphorescence cathodique

ont été observés sur le verre des ampoules de Crookes ;

la persistance de cette phosphorescence paraissant

plus

grande que celle

produite

llar la lumière, M. Sandrucci 1 chercha si cette persistance était réelle, ou si elle était

due simplement à la continuation de l’émission catho-

diqtiu lul certain temps après l’arrêt du courant ali-

mentant l’ampoule; il constata que les deux cas sc

produisent, c’est-à-dire qu’il v a encore émission de rayons cathodiques, pendant quelques instants, mais après l’extinction de on observe encore quelque

temps de la phosphorescence. Maintes expériences

ont montré, depuis, que les persistances d un même

1. Il nuovo Cimento, t. VI, 2e semestre. p. 322.

corps sensible séparément à la lumière et aux rayons

cathodiques peuvent être très différentes suivant rem-

ploi de l’un ou de 1 autre de ces modes d’excitation; le

mécanisme de cette excitation n’est donc pas apparem- ment le même quoique la lumière d’émission soit

identique dans les deux cas.

Comme pour la lumière nous n’énumérerons pas le nombre trop grand des corps susceptibles de

phospho-

rescence par l’action de ces rayons, il est mèmc cer- tain que nous ne pourrions y

parienir,

étant donne la grande quantité de ceux qui n’ont pas encore été

observées ; nous nous contenterons donc de

signaler quelques

cas suffisanlment intéressants.

Citons en

première

ligne

parmi

ces corlls, la Wille- mite (silicate de zinc na-

turel) qui

mérite une

mention tt part par l’in- tensité anormale de sa

phosphorescence;

un

frag-

ment de ce minéral pré-

sentant aux rayons catho-

diques

une surface de 5 ou 4 centimètres carrés émet une lumière

jaune

Ycrdatredont la puis-

sance éclairante est con-

sidérable.

Le rubis dans les mè-

mes conditions donne une

très belle phosphorescence

d’un rouge velouté très

agréable

à l’oeil, les rubis

artificiels de MM. Frémy

et Verneuil sont parti-

culièrenient beaux.

Beaucoup de minerais

Fig. 1. - Ampoule a vide dis- posée pour l’dUlie de la

phosphorescence dcs duré-

rentes substances soumiscs a faction des rayons cathodi- quels.

naturels, surtout a base de chaux, sont rendus lumi-

neux par les rayons

cathodiques.

Pour l’exalnen des différentes substances, on peut utiliser un

appareil

analogue à celui qui est représenté par la figure 1.

Les corps maintcnus dans une coupelle C reçois ont

le flux

cathodique

éllanant de l’électrode B.

C’est par un

procédé

de ce genre que Crookca’ ct Swinton 2, et depuis d’autres observateurs, ont étudiée

les spectres caractéristiques de la

phosphorescence

cathodique des sels de terres rares.

Les rayons cathodiques semblent produire sur les

corps phosphorescents soumis à leur influence, des

actions destructives; ainsi les diamants finissent par

se couvrir d’une couche noiràtre ayant l’apparence du graphite, les substances préparées artificiellement,

comme les sulfures de zinc. de calcium, de baryum et

de strontium, les platiné-cyanures, les sels d’ura-

nBIe, etc. paraissent subir une transformation chi- 1. Journal de Physique, série 3, t. IV. p. J03.

Il. Id.. série 3. t. IV, P. 297.

(5)

priété d(, phosphorescence.

I) autres corps, cristallises, de complexion simple.

se désagrègent comme sous une Influence mécanique produisant la pulvérisation des arêtes t’t des surfaces cristallines, ces corps ne perdent pas toujours leur propriété.

Comme on peut le v oir par ces quelques observa- tions, l’excitation par les rayons cathodiques est diffé-

rente de celle produite par la lumière, non au sujet

de l’émission phosphorescente, mais par le mécanisme intime de cette excitation et les transformations par- ticulières qu’elle peut produire sur les corps.

RAYONS X.

OH trouve de nombreuses analogies entre les effets

de la phosphorescence excitée par les rayons X et de celle excitée par les rayons cathodiques, en ce sens

que, l’on1me pour ces derniers, leur action prolongée

ne laisse pas indemncs les substances soumises a leur influence.

Le plus connu des corps sensibles a l’action des

rayons X est le plalinocyanure de baryum dont l’c111ploi s’est répandu dans la fabrication des écrans

radioscopiques employés dans les

cliniques

chirurgi-

cales.

On sait que la matière de ces écrans s’altère après

un certain temps de service, le sel prend peu à peu

une coloration brune et devient impropre aux obser-

vations. Une exposition prolongée u la lunlière solaire lui rend en partie sa coloration prinitive et ses pro-

priétés phosphorescentes.

Les platinocyanures en général sont lumineux par l’action des rayons X avec des diflérences d’intensité

et de couleur d’émission; le

plus

lumineux de ces

sels parait être le

platinocyanure

de lanthane ; son

éclat semble un peu plus vif que ceL:i du platillo-

cyanure de baryum; son emploi dans la fabrication des écrans radioscopiques présenterait peut-être un cer-

tain avantage sur celui de ce dernier sel, quoique son prix soit un peu plus élevé.

TABLEAU DL QUELQUES SELS PHOSPHORESCENIS PAR LI.... RAYONS X.

ne pouvant citer tous les corps impressionnables

par les rayons X, nous donnons ci-dessus un

un certain nombre de sels de métaux alcalins et alca- lino-terreux doues de cette propriété.

Cette nomenclature est évidemment incomplète. le

tungstate de calcium, un des corps les plus lumiueux

aux raons X, y manque néanmoins elle fournit déjà quelques utiles renseignements.

Comme par les rayons cathodiques. certains miné-

l’aux tels que la kunzite2. la scheelite, la willemite. la

leucophane, la ihiorine, sont excites par les rayons X.

Ce dernier corps, la fluorine, possède même en cette

circonstance une propriété (pli jusqu’à présent n’a

jamais été observée sur un corps phosphorescent c’est

démettre de la lumière ultra-violette en même temps

que de la lumière visible. MM. Winkelmann et R. Strau-

bel j ont ainsi obs ervé dans lu spectre de quinze échan-

tillons diilerents de fluorine tlte radiations allant jus- qu’à la longueur d’onde 08233, ce qui est près de la

limite extrême de 1 ultra-piolet.

On ne sait encore si la

phosphorescence

tut’int’

alternativement sur un même corps par ln lumière et par les rayons X, possède dans ces deux (’,h ta moue persistance.

La question serait facile a résoudre par lemploi du phosphoroscopc, les dis(pies des modèles courants de cet appareil sont assez opaques pour que leurs sec- leurs pleins puissent intercepter complètement les rayons X: on pourrait donc opérer avec ces raBous

comme avec la lumière.

RAYONS DES COUPS RADIOACTIFS. RADIUM, POLONIUM.

ACTINIUM, ETC.

Le premier des corps sur lesquels la phosphores-

rence produite par les ravons du radium n été observée est le radium lui-même. M. Curie a d’abord montré que les sels de baryum radifères sont auto- phosphorescents; il a ensuite reconnu cette propriété

aux sels de radium pur.

L’intensité et la nature de cette phosphorescence dépendent surtout du degré de dessication de corsets,

plus ils sont secs, plus ils sont lumineux : lorsqu’ils

sont récemment préparés, ils émettent une lumière propre, mais au bout de quelque temps cette limière

se transforme par suite d’une altération progressive

des cristaux sous l’influence de leur propre rayonne- ment Quand cette altération est complète, la lumière émise ne donne plus que le spectre de phosphores-

cence cathodique de l’air: cette phosphorescences,

comme n’llt, de LI première période. disparait quand

les sels sont exposés à l’humidité: une nouvelle cris-

1. C. R. Andonne 2. Le Radium. t. II.

3. Annalen der Physih, 1904.

4. Société de Physique, 3 mars 1899.

.

(6)

tallisation leur rend leur première propriété pour un

tcnlps égal des mêmes périodes.

Le rayonnement du radium provoque la phospho-

rescence de la plupart des corps sensibles aux autre, radiations en général (lumière, ravons X et catho- diques) ; cependant

d’après

quelques observations de M. H. Becquerel, on pourrait en

plusieurs

cas excepter

de cette généralité les substances qui ne sont lumi-

neuses que sous l’influence de la partie visible du spectre 2. Ainsi par exemple, les rubis qui ne sont pas sensibles aux rayons du radium, le sont aux rayons

cathodiques

et seulement à la partie visible du spectre solaire ou de l’arc

électrique.

Les rayons du radium, de même que les rayons X

et cathodiques, altèrent la

plupart

des substances, sur

lesquelles

s’exerce leur action, les effets de destruction

produits

semblent de même nature que ceux résultant de l’action de ces derniers rayons.

Les effets de

phosphorescence

précités ont été ob-

servés avec le rayonnement total du radium ; on sait

cependant

que certaines substances sont

plus

ou

moins sensibles a1 l’une ou l’autre des trois sortes de rayons (a, B, y)

qu’il

émet.

Lcs rayons B et y SCI2lblellt exciter une phosphores-

cence unifornlc, on

pourrait

dire i1nmobile, alors que les rayons oc produisent en général une sorte de scin-

tillation.

Cette scintillation a été observée par MM. Elster et Geitel3 sur la blende

hexagonale,

qui, très sensible aux

rayons x, ne manifeste

qu’une phosphorescence

très

faible solls l’influence des deux autres sortes de rayons.

Ils ont reconnu en même temps que les radiations rouges et

infra-rouges

qui provoquent l’extinction de

cette substance cxcitéé par la lumière ultra-violette, n’ont aucune action sur le phénomène de scintil- lation.

Sir W. Crookes 4 a

imaginé un petit appareil

auquel

il a donné le nom de spinthariscope, qui montre d’une façon

particulièrement suggestive

ce phénomène.

Le

spinthariscope

se compose d’un grain

impercep-

tible d’un sel de radium pur, maintenu a l’extrémité d’un Îil métallique fin et placé à un demi-millimètre environ d’un écran enduit de blende hexagonale. Au

moyen d’une très forte

loupe

on examine la partie de

l’écran soumise au rayonnement du grain de matière

active, et l’on aperçoit nne agitation extraordinaire

produite par des milliers d"étincelles qui apparaissent

et disparaissent avec une extrême rapidité.

Lorsque les rayons x frappent normalement un

écran sensible et qu’ils sont émis par une source puis-

sante, les points lumineux produits sont en si grand

t. Mme CURH, Thèse du doctorat.

2. ’1. II. BECQUERFI. Recherces sur une propriété nouvelle

de la matiere, p. 117.

ï. Physihalsche Zeitschrift, L IV, p, 439.

-4, Proc. Roy. Soc.. l. LXXI, p 403. Elctrician, 3 avril 1903.

nombre qu’ils n’apparaissent plus séparés les uns des

autres ; le phénomène prend alors l’aspect d’une sur-

face lumineuse agitée de mouvements tourbillonnaires continus.

M. H. Becquerel 1 a reconnu qu’un écran de diarnant

en

poudrc

était trés scintillant sous l’influence des rayons x; le sulfate double

d’uranyle

et de potassium,

le

platinocyanure

de baryum, manifestent également

ce phénomène, mais avec ces deux dernières substances il est masqué par l’action des rayons B et ’Y qui domine

en provoquant une phosphorescence

générale.

Pour

observer la scintillation dans des cas semblables,

on est obligé

d’employer

un artifice qui consiste à limi-

ter un faisceau de rayons émis par une source R de radium

(fig.

2) au moyen d’une fente F

pratiquéc

dans une lame de

plomb

L. Au-dessus

de la fente se trouve un

écran transparent E, cnduit de la substance à examiner qui est placée en dessous, et exposée au rayonne-

ment. En

produisant

un

champ magnétique

normal à la

disposition

de la figure, les rayons

Fig. 2. - Etude due l’at:tion phos- phorogénique individuelle des rayons a et B du radium.

a continuent leur

trajectoire

à peu près dans la

même direction alors que les rayons 8 déviés, se sé- parent, et vont

ilnpressionner

la substance un peu

plus loin.

En examinant avec une

loupe

très grossissante les

plages 7.

et B au travers de l’écran, on voit la

partie a

présenter l’agitation caractéristique, alors que la

partie

B est éclairée uniformén1cnt sans manifeste le moindre mouvement.

Il. II. Becquerel attribue lc

phénomène

de scintil- lation à un

clivage

des cristaux dont sont formés les

corps

phosphorescents ;

ce clivage serait dù à une action

mécanique des rayons a.

A

l’appui

de cette

hypothèse,

)1. Becquerel a montré

que l’on peut reproduire un phénomène analogue à

celui du spinthariscope en écrasant de la blende hexa-

gonale ou du nitrate d’urane entre deux lames de

xerre. Quelques expériences de M. Thon1masina sem- blent très bien confirmer cette supposition, c’est pourquoi nous sommes partisans de l’hypothèse de

)I. H. Becquerel à l’exclusion de toute autre.

Le dispositif décrit a la figure 2 peut servir à sépa-

rer également les rayons des rayons Y et a examiner leurs ellèts respectifs sur n’importe quelle substance.

Si dans le premier cas nous avons négligé de parler

des rayons y qui se trouvaient nécessairement mélan-

gés aux rayons 7., c’est que par suite de leur extrême 1. C. R. Académie des Sciences. t. CXXXVII, p. 629.

9. f:. R. Académie des Sciences. L CXXXVII, p. 743.

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