HAL Id: jpa-00233327
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Les traces des particules H et α dans les émulsions
sensibles à la lumière
A. Jdanoff
To cite this version:
LE
JOURNAL
DE
PHYSIQUE
ET
.
’
LE
RADIUM
LES TRACES DES PARTICULES H ET 03B1 DANS LES
ÉMULSIONS
SENSIBLES A LALUMIÈRE
Par A. JDANOFF.
Institut d’Etat du Radium à
Leningrad.
Sommaire. 2014 Diverses émulsions de bromure d’argent ont été étudiées dans le but d’enregistrer les particules 03B1 et H. On a constaté l’influence des dimensions du grain et de la concentration de Ag Br sur le caractère des traces des particules Les recherches ont conduit aux recettes d’émulsions les plus pro-pices à l’enregistrement simultané des particules 03B1 et H. De plus on a observé dans les émulsions des protons de recul des particules 03B1 et des neutrons. Quelques cas de formation de telles traces sont repré-sentés sur des images stéréoscopiques.
SÉRIE
VII.
-TOME
VI. N°6.
Juix1935.
1. Introduction. - Dernièrement différents
au-teurs
(’)
ontessayé d’employer
la méthodephotogra-phique,
pour étudier ladésintégration
du noyau de l’atome.Néanmoins,
l’application
de cette méthode dans le butindiqué
rencontre une série de difficultés. Ces difficultés viennentpremièrement
de ce que pourenregistrer
lesparticules
H,
ainsi que l’a démontré M. Blau(2),
il estimportant
de faire un choixavanta-tageux
de l’émulsion. Enoutre,
comme la couche d’émulsion est très mince sur lesplaques
photogra-phiqaes
ordinaires,
l’observation desparticules
H estpossible
seulement dans le cas, oùl’angle
de leur inci-dence avec la surface de laplaque
est trèspetit.
Cette dernière circonstance se faitueaucoup
plus
sentir pour lesparticules
H,
en raison de lalongueur
considérablede leurs
traces,
que pour lesparticules
a, Pour cette mêmeraison,
les observations à vue aumicroscope,
et lesmicrophotographies
plates
ordinaires nepeuvent
donner de tableau
précis
destrajectoires
desparticules
dans la couched’émulsion,
nepermettant
point
dedis-tinguer
sûrementleségratignures
accidentelles des tracesvéritables,
elles nepeuvent
donc donner de certitude. Ce défaut essentiel de la méthodephotographique
aété écarté par les recherches de L.
Myssowsky
etP.
Tschijow (3),
enemployant
desplaques
à couched’émulsion
épaisse,
et ce sont eux aussiqui
ont élaboré laméthode,
à l’aide delaquelle
ont été obtenues lesmi-crophotographies stéréoscopiques
des tracesséparées.
De cette manière il est devenupossible
d’observernon seulement les
trajectoires
desparticules
aséparé-ment, mais aussi le
phénomène
de ladispersion
et de la formation defourches,
analogue
à celuiqu’on
observe dans la chambre de Wilson.M. Deisenroth
(,)
a, de soncôté,
élaboré dans sesrecherches la méthode de
photographie stéréoscopique
d’un parcours entier departicules
a, et ainsi fut résolue laquestion
del’application
de la méthodephotogra-phique
ayant
pour but l’étude des rayons a.Le
perfectionnement
ultérieur de la méthodephoto-graphique
et sonapplication
à l’étude de laquantité
de fourches ont été effectués par les travaux de A. Jda-noff). Ce
dernier aperfectionné
leprocédé
demicro-photographie
stéréoscopique
enemployant
unepetite
table
spéciale,
en mêmetemps
qu’élaboré
le moyen de définir lesangles d’espace
de lafourche,
en lesmesu-rant sur les
stéréomicrophotographies.
La formule’
fondamentale pour le calcul des
angles présente
l’as-pect
suivant :où 4J est l’un des
angles
d’espace
de la fourche entre clrux de ses branches(par exemple, l’angle
entre la directionpremière
et la direction finale d’uneparti-cule
x),
tandis que x,)5,
a’et Pl’
sont lesangles,
sur lesphotographies
de la fourche, formés par les branchesindiquées, ayant
unedirection,
parallèle
à l’axe derotation de la
petite
tables
estl’angle
entre les diverses inclinaisons de la tablependant
laphotographie
de la fourche. Le calcul desangles
de la fourche sesimplifie
considérablement,
si,
enphotographiant,
latrajectoire
première
de laparticule x
estprise parallèle
à l’axe de rotation de latable,
on a alors a’ =~’ == 0,
et la.mule
(1~)
prend
unaspect plus simple :
La détermination des éléments restants de la fourche
- la
longueur
de ses branchesqui
estindispensable
pour calculer les vitesses des
particules qui
s’entre-choquent peut
être aussi effectuée en les mesurant surles
stéréomicrophotographics,
et en calculant suivant la formulequ’il
est aisé de déduire en se basan sur les mêmes considérations que pour la formule(1 ).
Pourtantce mode de détermination de la
longueur
des branches n’est que d’uneprécision
médiocre. Une valeurplus
exactepeut
être obtenue enprenant
les mesures de lalongueur
des branches aumicroscope.
Lespeuvent
être définis de la même manière.Quant
à lapratique,
celle-ci a démontré que lesparcours des
particules
se définissent t leplus
exacte-ment en les mesurant directement au
microscope,
tan-dis quepourles
angles
il vaut mieux les mesurer surles
négatifs
et le~ calculer suivant t la formule(2).
Pour observer directement les parcours desparti-cules sur les
plaques
à couche d émulsionépaisse,
ilest recommandé
d’employer
l’oculaire binoculaire« Bitukni », sans
quoi,
en observant à travers unoculaire
ordinaire,
onrisque
deprendre
unrassem-blement accidentel de
grains
pour une trace véritable.L’oculaire
ordinaire nepermet
pas nonplus
dedistin-guer si deux traces données sont
placées
dans le mêmeplan,
ou bien si l’une d’ellesreprésente
la suite del’autre,
etc.Ajoutons
que l’observation à l’aide Ce l’oculaire binoculaire est moinsfatigante
que l’obser-vation à travers un oculaire ordinaire.Grâce aux susdits
perfectionnements
de la méthodephotographique,
on a obtenul’approximation
donnée par la chambre deWilson,
avec un cliché environ millefois
plus
petit
du mêmephénomène.
tandis que dans la chambre de Wilson lestrajectoires
clesparti-cules
prennent l’aspect
delignes
continues,
sur lacouche d’émulsion de la
plaque
photographique
elles sontreprésentées
par unerangée
depoints séparés.
Cette circonstance constitue assurément un défaut dela
méthode,
car elle a unerépercussion,
surtout pour lesparticules
H,
sur l’exactitude dos mesures dupar-cours des
particules.
On aespéré
climinupr autant quepossible
ce défaut de la méthode en choisissant la meil-leurecomposition
pour l’émulsion. Pourcela,
il est évidemment nécessaire d’éclaircir avant tout la causedont
dépend
le caractère destrajectoires
desparticules
dans l’émulsion. La résolution de cettequestion
dans cette étude a été traitée d’abord pour lesparticules
oc,qui
donnent des traces dans toutes les émulsion= ordi-naires.~. Influence de la diminution du
grain
et de la concentration Ag Br sur le caractère des traces desparticules
x. -Cettequestion,
àpremière
vue,peut
être résoluethéoriquement
de la manière sui-vante : commel’aspect
destrajectoires
desparticules x
dans une couche d’émulsion
épaisse
nedépend
aucu-nement de la dimension de
l’angle
de leur incidenceavec la
plaque,
le calcul du nombregrains
AgBrr
touchés par laparticule a
dans sonchemin, peut
être effectué de la même manièrequ’on
calcule le nombre des chocs de l’électron avec les molécules dans la théoriecinétique.
Enprenant
poursimplifier
(comme
le fait la théoriecinétique:,
que lesgrains
AgBr
repré-sentent de
petites sphères
de diamètre moyend,
il est facile de déduire que :,..
où M est la concentration de
Ag Br
dans l’émulsion~,,
latrajectoire
desparticules
a, dans l’émulsion donnée et kun coefficient constant
(
=0,~3~
si M estexprimé
eng/cm3).
En introduisant laquantité A
-2013,
que nous npouvons
appeler
lalongueur
moyenne du parcours libre desparticules
oc dansl’émulsion,
on transcrira laformule
(3)
de la manière suivante :Ainsi,
pour deux émulsionsquelconques,
aux dimen-sions moyennes degrains égales
à 7,
et et auxcon-centrations en
AgBr 1Jfi
etM,
nous auronsCette formule
s’adapte
mieux que la formule(3)
aucontrôle
expérimental,
parce que toutes les dimensionsqui
en fontpartie
peuvent
être définies directement parl’expérience - A -
en mesurant les traces des par-ticules a aumicroscope,
M - en seguidant
par larecette de l’émulsion et en mesurant le « coefficient de dessèchement ))
(rapport
del’épaisseur
de la couche de l’émulsionliquide,
versée sur laplaque,
àl’épais-seur (le la couche
sèche).
En suile , au lieu deprendre
_2
y
qui
est lerapport
des dimensions moyennes desgrains
avant le
développement (lesquelles
dimensions sontégalement
accessibles
à lamesure),
onpeut prendre
le
rapport d,
des dimensions moyennes desgrains
di
après
ledéveloppement
qui
sontplus
faciles à définir parl’expérience.
Si les conditions dudéveloppement
des deux émulions étaientpareilles,
ceremplacement
dans la
pratique
n’introduira pas d’erreurs en cequi
concerne les dimensions desgrains.
Pour cette causele contrôle
expérimental
de la formule a été effectuéen se servant de la formule
(5).
Dans ce but, nous avons obtenu les
trajectoires
desparticules
« dansquatre
émulsions différentes,prépa-rées avec un soin
spécial
(du
type
desdiapositives).
Commepoint
dedépart
nous avonspris
une émulsion235
Les trois autres émulsions ont été
préparées
d’après
la mêmerecette,
mais enaugmentant
ou diminuant le contenu ensels,
et enchangeant
latempérature
d’élnul-sionnement. Il a été versé un volume d’émulsion de 3 cm3 sur uneplaque
de3x4
cm2. En mesurantl’épaisseur
de l’émulsionséchée,
on a pu calculer M.Les
plaques
ainsi obtenues ont étéexposées
de la manière ordinaire(3)
auxparticules
a Ra C. Ensuitej’ai
pris
les mesuresstatistiques
destrajectoires
des par-ticules a à l’aide dumicroscope (en
prenant
autant quepossible
les diversangles
d’incidence desparticules
avec la surface de la
plaque).
La table 1 montre les résultats du contrôleexpérimental :
TABLEAU 1.
La
première
colonne renferme les émulsionsindi-quées,
la deuxième les dimensions moyennes desgrains
d en microns([J.)
(après
ledéveloppement) (*),
latroisième,
la concentration engjcm3,
laqua-trième,
les valeursde, A
, obtenues enprenant
lesfi
mesures
statistiques,
et lacinquième,
les valeurs de A calculées suivant la formule(~),
en se servant,comme
base,
des données pour l’émulsion normale(Et).
En
comparant
les nombres des deux dernièrescolonnes,
oupeut
sepersuader
que la théorie coïncide assezbien avec la
pratique.
Cette coïncidence prouve aussi(au
moins, dans les limites de laprécision
des mesuresprises
et pour les émulsionsindiquées),
quechaque
grain
tl’émulsion touché par uneparticule
devientpro-pre à
êtredéveloppé,
cequi
s’accorde avec les résul-tats desexpériences
de divers chercheurs.Ainsi,
le nombre desgrains
sur latrajectoire
d’uneparticule
a du donnée(eu
supposant
quechaque grain
(*) Le meilleur révélateur est le suivant : H20, 440 cm3 ; Na’SOI (en cristaux) 30 g; Hydroquinone, 6 g: KBr, ;2,0 g
KOH, 2,5 g. Il vaut mieux opérer le développement des
pla-q’iPs t couche d’émulsion épaisse suivant la méthode du
développement lent, en coupant plusieurs fois avec de l’eau
touché par elle devient
apte
audéveloppement)
dépend
exclusivement des dimensions du
grain d,
et de la concentration Ji du bromured’argent
dans l’émulsion.Donc,
pour caractériser les émulsions parrapport
auxtraces des
particules
x,il]est
commoded’employer
la formule suivante :(Le multiplicateur
est4,3,
si ¿tJ estexprimé en g/cm B)
Cette formuleexprul18
clue lalongueur
du parcours moyen et libre d’uneparticule
x estproportionnelle
àla
dimension
moyenne desgrains,
et inversementpro-portionnelle à
la concentration deAgBr
dans l’émulsion. La formule(3)
conduit directement à ladépendance,
trouvée par lesexpériences
de I.Eggert
et F. Luft(6),
dépendance,
qui
existe entre le noircissement total causé par les rayons a et la concentrationAgBr
del’émulsion.
3. Les
trajectoires
desparticules
a dans lesémulsions à
grains
fins. -- Il a été démontré dansle
paragraphe précédent,
que la formule(3)
sejustifie
assez bien pour les émulsions(du
type
desdiapositi-ves),
dont on se sert ordinairement pour observer lestrajectoires
desparticules
~. Ici se pose naturellement unequestion
d’ungrand
intérêt,
à savoirquel
sera le caractère des traces departicules
a dans les émulsionsà
grains plus
fins,
car dans ce cas en se basant sur la formule(3),
onpeut
s’attendre à obtenir des traces àgrains plus
nombreux.Dans ce
but,
on aessayé
d’observer lestrajectoires
departicules
a surles.plaques
deLippman,
préparées
suivant la recette de Valent : 1Les observations
microscopiques
ont été effectuéessur fond noir
(à
l’aide du condenseurcardioïde),
avecimmersion à l’eau et en
remplaçant
l’oculaire ordinairepar le « Bitukni ».
L’emploi
de ce dernier afind’ob-server les
trajecLoires
desparticules,
commeje
l’aimentionné
plus
haut,
représente
desavantages
nom-breux,
grâce
à la vuestéréoscopique.
Néanmoins,
l’observation desgrains
dans ces émul-sions fines rencontre degrandes difficultés,
à causede la
présence
de corpshétérogènes
dans lagélatine.
En
examinant,
à l’aide d’unultramicroscope,
lesplaques
deLippman,
exposées
préalablement
auxrayons x
(pendant
destemps
trèsvariés),
on a observéle tableau suivant : non seulement on ne
put découvrir,
sur aucune desplaques,
leschapelets,
caractéristiques
comme traces des
particules a, mais,
enoutre,
lesgrains
endisposition
radiale se trouvèrent totalement absents(pour
l’émission desparticules
x, on s’était servi d’uneaiguille
àpointe
enduite de matière radio-active).à celui
qln’on
observe enexposant
à la lumière d’unpetit
orifice,
lesgrains
sont trèscompacts
immédia-tement sous lapointe
del’aiguille,
et cette densité tombegraduellement
vers lapériphérie,
mais sansaucune trace de
chapelets
sur l’étenduedonnée,
et sansaucune direction
privilégiée
dans ladisposition
desgrains.
Ens’appuyant
sur les résultats de cesexpé-riences
préliminaires, je
pusconclure,
que la formule(3)
ne convient pas pour les émulsions deLippman.
On a le moyen de s’en
persuader
en faisant le calcul d’orientation suivant : prenons pour concentration de bromured’argent
dans l’émulsion deLippman
J1;/ =0,3
et pour dimension cl’ungrain,
suivantles mesures
prises
par Tollert(7) d
=3.10-2[J..
Enremplaçant
les lettres de la formule(3)
par cesnombres,
nousobtiendrons,
pour lesparticules a Po,
au parcoursdans l’émulsion À - 28 u,, le nombre des
grains
ren-contrés :
Le tableau des
champs
departicules
a sur lesplaques
deLippman
décrit ci-dessusdépend,
selon toute apparence, de ce que ces émulsions sont infiniment peu sensibles aux rayons a, comme cela a étéprouvé
grâce
aux recherches de M. Blau et H. yVambacher(S).
Pour obtenir uneexplication plus
détaillée de laquestion
concernantl’application
de la formule(3)
aux diverses sortes
d’émulsions,
l’auteur de cette étude a effectué une séried’expériences,
qui
per-mettent d’examiner le caractère destrajectoires
departicules a
en fonction des dimensions dugrain.
Dansbut il a
préparé
une série d’émulsions àgrains,
augmentant
graduellement
en dimensions.L’émulsion,
prise
commepoint
dedépart
(L),
a étépréparée
suivantla recette décrite ci
dessus,
mais contenant deux foisplus
de sels. Les autres émulsionsLi, L2,
L3, L,~
etL5
ont étépréparées
possédant
la mêmeconcentration,
mais à
température
d’émulsionnement s’élevantgra-duellement -
40°, 451,
501,
55° et 60°. Lesplaques,
couvertes par cesémulsions,
ont étéexposées
de la manière ordinaire aux rayons a(par
Po et aussi RaC . L’observation destrajectoires
a été effectuée au microns-cope, avec immersion à l’eau,éclairage
auchamp
sombre et
emploi
du « Bitukni o. Les résultats desobservations sont mentionnés dans la liste suivante : -.
En
résumant,
nous pouvonsaffirmer,
que dans lesémulsions à
grains
menus, il estimpossible
d’obtenir destrajectoires
departicules
x, mais à mesure que lesgrains augmentent
en dimensions lestrajectoires
appa-raissent en forme dechapelets. Quand
la dimension d’ungrain
s’élève à d N0, t
-0,4 ~t
(émulsionL.",),
la formation destrajectoires
peut
être considérée commeaccomplie,
vu que la formule(3)
sejustifie
pour cette émulsion d’une manière satisfaisante.4.
Emploi
d’émulsions àgrains
fins pour observer lestrajectoires
desparticules
tI sur lesplaques
à couche d’émulsionépaisse. -
a)
Obser-vation des
particules
Hprojetées
par lesparticules
a. - Au cours de ce travail
j’ai
étudié lestrajectoires
desparticules
H en me servant deplaques
à couche d’émulsionépaisse.
Lestrajectoires
desparticules
H ont été obtenues à l’aide d’une installationsimplifiée,
représentée scliématiquement
sur lafigure
1,
oùA,
est laplaque
à coucheépaisse ;
B,
la source desparticules
a
(l’aiguille
àpointe
enduite deprécipité
Po ouRa C) ;
C,
une lame deparaffine
de10-fl0 y;
D,
un écrand’aluminium,
l’épaisseur
duquel
agrandement
suffi pour absorber lesparticules
a.Fig. 1.
Les
particules
H tombent sur lesplaques
sous unangle
de 30-40, avec la surface. Lespremières
difficul-tés de cetteexpérience
consistaient dans le choix d’une émulsion convenable. Lesexpériences
ont montré que lestrajectoires
desparticules
H ne s’obtiennent pasdans
chaque
émulsion.Ainsi,
parexemple,
dans l’émulsionE,
’d =1,~ ~
et M= 3,7
il a étéimpossible, malgré
desexpériences
réitérées,
d’obtenir destrajectoires
departicules
H en forme dechapelets.
L’émulsionE1
(d =
1,0 lJ.
etJI - 1,4
bJcm3) ne
convient pas nonplus,
parce que dans cette émulsion lestrajec-toires des
particules
H renferment unpetit
nombre degrains (voir,
parexemple,
la tracegauche
sur laphoto
N°9).
La meilleure émulsion entre toutes celles quenous avons
préparées
jusqu’ici
estE3
(d
=0,8 ~
et -11 - ~,~-/cm,).
Au cours despremières expériences
avec cette émulsion,j’ai
observé lestrajectoires
desparticules H,
projetées
de laparaffine
par les rayonsx Po. A cette occasion il a été
constaté,
que lesgrains
longeant
latrajectoire
desparticules H
étaientdisposés
en moyenne
plus
rarement,
que sur latrajectoire
des237 tandis que
Ensuite,
à l’aide de la mêmeinstallation,
j’ai
obtenu destrajectoires.
plus longues
departicules
11,
projetées
hors de laparaffine
par les rayons a Ra C.En ce
qui
concerne ladisposition
desgrains
sur les traces desparticules
H àlong
parcours,j’ai
presquetoujours
observé laparticularité
suivante : au bout du parcours lesgrains
sontdisposés plus
serrésqu’au
commencement. Enoutre,
l’étude de la densité desgrains
lelong
du parcours desparticules
H,
adémontré,
que la
quantité
Ajy
_
dépend
de lalongueur
desn
traces. La courbe du dessin 2 montre les résultats des mesures,
prises
sur la densité desgrains
lelong
destrajectoires
desparticules H,
obtenus en bombardant laparaffine
par lesparticules
x Po et RaC.Fig. 2.
Comme abscisse on a choisi les
longueurs
despar-cours des
particules
H dansl’émulsion,
en ordonnéeson a
porté
lesquantités
Ajy
= 2013 .
En examinant lan
courbe,
on voit que’AH
augmente
avecl’allongement
du parcours. De cette
manière,
ilarrive, qu’avec
l’ac-croissementd’énergie
d’uneparticule
H,
la densité desgrains
lelong
dela trajectoire
diminue,
c’est-à-dire que les
particules
Hà grande
énergie
possèdent
moins d’activité
photochimique
parrapport
auxtra-ces.
b)
Observation desparticules
Hprojetées
par les neutrons. - Suivant les recherches de M. Blau etH. Wambacher
(1) (1°),
afincl’enregistrer
lesprotons
projetés
par les neutrons enemployant
ia méthodephotographique,
il est nécessaire debaigner
lespla-ques dans le
jaune
dePinacryptol.
Au cours de cetravail
j’ai entrepris
desexpériences ayant
pour but d’observer lestrajectoires
desprotons
projetés
de laparaffine
par les neutrons sur desplaques
à couche d’émulsionépaisse.
Comme source deneutrons,
j’ai
pris
Be avec un peu de Po( N
0,5
MC).
En
employant
desplaques
couvertes d’émulsionE3,
j’ai
observé ungrand
nombre detrajectoires
aux par-cours relativenu nt courts de 30 - 150 u,parmi
les-quels
on recontre enpetit
nombre des parcoursplus
longs
de 150 -230 th
et rarement de300 [1.
environ. Le caractère de ces traces estidentique
à celuiqui
a été observé chez les
particules
Hprojetées
de laparaffine
par lesparticules x
{*).
Tandis
qu’en
employant
desplaques préala1Jlernent
préparées
aujaune
dePinacryptol (pendant 8 -
10minutes,
enprenant
une concentration de 1 : 50CO et 1: 200) et lesbaignant
ensuite à l’eau courantependant
40 - 50minutes) je
n’ai pas obtenu de tra es departi-cules H.
Néanmoins,
il faut mentionner que, sur lesplaques
ainsipréparées,
on remarque très souvent unnombre assez élevé de fines
égratignures
à lasurface,
ayant
unelongueur
deplusieurs
centaines et même,plus
de microns.J’ai en
plus produit
une séried’expériences
afin d’observer les traces desparticules
H,
projetées
de laparaffine
par les rayons 2, sur lesplaques
couvertesavec les émulsions
Ei,
E,
etL,, baignées
de la même manière aujaune
dePinacryptol.
Il nous a étéimpos-sible,
non seulement de découvrir des tracesquel-conques, mais aussi le moindre noircissement dans.
aucune des émulsions. _
5. Examen des observations
expérimentales.
- Les résultats d’une étude
systématique
destrajec-toires des
particules
« et H dans diverses émulsionspeuvent
être résumées sommairement de la manière suivante : -.1. Le nombre des
grains
sur le chemin desparticules
a dans les émulsions
dispositives
satisfait à la formule JIfondamentale
(3); ît
= k >111.
Cela prouve que(dans
dles limites des
erreurs)
chaque grain
de cesémulsions,.
touché par une
particule
a, devient propre à êtredé-veloppé.
2. A mesure que les
grains
de l’émulsion diminuenten
dimension,
les traces en forme dechapelets
carac-téristiques
disparaissent.
La formule(3) perd
alors sa(*) On est actuellement en train d’effectuer à l’aide des plaques
portée.
Cela prouve quechaque grain
de cesémul-sions,
touché par uneparticule
~, devient propre àêtre
développé.
3. Les
trajectoires
desparticules
H, ayant l’aspect
dechaînettes,
ne s’obtiennent que dans certainesémul-sions. Le
long
des traces desparticules
H,
lesgrains
sontdisposés plus
rarement que chez lesparticules
a,1,
tandis que la
quantité
Au
s’accroît avecl’au
gmen-n
tation du parcours. Cela montre que la formule
(3)
nes’applique
pas pour les traces desparticules
H. 4. Au bout des traces desparticules
H,
lesgrains
sont,
dans lamajorité
des cas,disposés plus
serrés,
qu’au
commencement.Maintenant,
examinonsquelles
sont lesconséquen-ces du fait
principal,
concernant ladisposition
plus
rare des
grains
sur lestrajectoires
desparticules
H. Enpassant
à travers l’émulsion uneparticule
Hren-contre,
sur une unité delongueur
de sonchemin,
le même nombre degrains
que rencontre uneparticule
a.Si
après
ledéveloppement
lesgrains
sur son che-min se trouventdisposés plus
rarement, cela veut seulement direqu’une
particule H,
contrairement àune
particule
a, ne rend pas propre audéveloppement
chaque grain
touché par elle. Cette différence dans lacapacité
d’influer sur legrain
peut
êtreexpliquée
par laperte
différented’énergie
desparticules
et H.Cette
explication
est aussi confirmée par ladépendance
AH de À et parce que les
grains
sontdisposés plus
serrés au bout de latrajectoire,
où,
comme onsait,
laperte
d’énergie
estplus
considérable.Quant
auxpar-ticules a, comme leur parcours est
plus
petit
et leurperte
d’énergie plus grande
encomparaison
avec lesparticules
H,
il est naturel que la densité croissante desgrains
au bout du parcours ainsi que ladépen-dance 6.a. de 7. ne soient pas pour elles
aussi prononcées.
Pour confirmer
l’explication
ci-dessus,
il est très intéressant de comparer laperte
d’énergie
d’unepair-ticule 2 sur son chemin à travers un
grain
d’émulsion,
avec le nombre d’atomesd’argent
libérés(*).
Pourdéfinir la
première
quantité,
il faut calculerpremière-ment le parcours d’une
particule 7..
dansAgBr.
Ennous servant dela formule
deBragg,
nous aurons pour uneparticule
a RaC :La
quantité À
seraplus
grande
que lavraie,
parce que la formule deBragg
sejustifie
d’une manière satis-faisante seulement pour les corpslégers,
tandis que, pour les corpsplus
lourds,
elle donne desquantités
plus grandes
que celles del’expérience,
sont de PourAg
etBr,
les parcoursexpérimentaux
sont de 69 pour 100 et 88 pour 100 des parcours calculés à l’aide de cette formule. Enprenant
pour correctionune
quantité
moyenne deî~3,~
pour100,
nous auronspour un parcours d’une
particule
x Ra C dansAgBr :
). AgBr = 28 y,
(**).
Comme
l’énergie
d’uneparticule
aRaC est de 1~.10-~ ergs, la moyenne de laperte
d’énergie
pour de parcours dansAgBr
sera :Dans le cas où nous aurons affaire à un
grand
nombre detrajectoires
departicules
x la moyenne dedistance,
parcourue par unepartirulex
à travers ungrain
d-émul-sioli, seraU,66 ; - ainsi
qu’il
est facile de calculer.(*) Les calculs suivants ne peuvent servir qu’à s’orienler.
Lpurg données ont été prises dans le « flandbuch rl.
Phyrdk ’’’, 192"3.
(**) Remarquons. que les vaieurs dfs parcours calculés de la
même manière pour d’autres sels haloides s accordent
parfai-tement t avec les données expérimentales. Ainsi, par exemple, pour KBr la différence entre les quantités calculées et expéri-mentales est de 0,5 [.L ( ~ 0, 8 pour 100).
En
prenant
comme moyenne de dimension pour ungrain
de l’émulsiondiapositive
d=1~,
nous trouvons que laperte
d’énergie
d’uneparticule
a tombant enmoyenne sur un
grain
est :0,66.~,
J. to-7 -2,9.10-ï
ergs. Suivant I.
Eggert
et Noddack(11)
lequanta
de rayons X delongueur
d’onde X -0,45
A° eth =
1, 1
lO-s ergs et libère 103 atomesAg ;
parconsé-quent
pour libérer un atomeAg
il faut unedépense
de4,4.10
-’~ergs. De là il est facile de
calculer,
que le nombre d’atomesAg,
libérés dans ungrain
par uneparticule
a, sera en moyenne 6 61i0. Ce nombres’ac-corde avec les données
de
Nernst et Noddack(12),
qui
le trouvent
égal
à 6 000.En admettant que, suivant
Eggert
etNoddack,
pour rendre ungrain propre au développement,
il faut libérer 1 0)0 atomesAg,
il est facile de calculer que. dans lapratique, chaque
grain
d’émulsion touché par uneparti-etile i sera rendu
apte
à êtredéveloppé
par cette dernière.Quant
à laparticule
H(ayantla
mêmeénergie)
et per-dantbeaucoup
moinsd’énergie
que laparticule
x, nousaurons
que, dans
une émulsion à dimension moyenne d’ungrain d N
ip,
la faculté d’êtredéveloppée
seraobtenue seulement par ceux des
grains,
que laparti-cule H aura traversé
près
de leur centre. Doncaprès
ledéveloppement,
lesgrains
serontdisposés plus
rarementsur le parcours d’une
particule
H,
que sur celui d’uneparticule
7..Pour accorder ce fait avec la formule
(3),
il auraitfallu introduire une « dimension effective » du
grain de,
alors la formule(3)
pour uneparticule
Hprendrait
l’aspect
suivant :--. ~
De cette formule il résulte aussi que
se
rapporte
à laparticule, qui
rend propre à êtredéve-loppé
chaque
grain
d’émulsion touché par elle (dans lapratique
laparticule x).
Néanmoins,
afin d’être en mesure de se servir de la formule(7)
pourcalculer,
il e~ t évidemmentnécessaire,
de connaître les dimensions desp rains
avant ledéveloppement.
6. Conclusion. - En résumant cette étude on
peut
faire les déductions suivantes :
1. Pour
appliquer
la méthodephotographique
à l’étude de ladésintégration
du noyau del’atome,
il est nécessaire d’obtenir non seulement des traces de bonnoqualité
desparticules a,
mais aussi des traces de par-ticules H tout à fait distinctes.2. Pour obtenir de bonnes
trajectoires
desparticules
H,
il est nécessaire de se servir d’une émulsion àgrains
assez fins
(à
dimension dugrain
d= 0,~
à0,8
p.),
assezconcentrée,
àgrains
égaux
en dimensions.3. Les
plaques,
destinées àenregistrer
lesparticules.
H,
doivent avoir une couche d’émulsionépaisse
(au
moins de 50 ce
qui
estéquivalent
à uneprofondeur
de la chambre de Wilson de 7
cm.),
danslaquelle
doitse
placer
entièrement tout le parcours desparticules
H,
même si elles tombent sur la surface de laplaque
sous unangle
considérable.4. Il estnécessaire d’effectuer les observations visuelles
en se servant de l’oculaire binoculaire « Bitukni » ; les.
microphotographies
doivent êtreprises
austéréoscope,
enappliquant
la méthoded’éclairage oblique
pourphotographier
leschamps
et en se servant d’unepetites
table
pour les tracesséparées.
Enphotographiant
ouobservant sans
stéréoscope,
onrisque
deprendre
di-verseségratignures
ou des rassemblements accidentels degrains
d’émulsion pour destrajectoires
véritables.En concluant
j’exprime
maprofonde
reconnaissance auprofesseur
L. V.Myssowsky
pour le thèmeproposé,
pour l’intérêtplein
d’attentionqu’il
apris
à montravail et pour ses
précieux
conseils.Description
desépreuves.
Les microphotographies stéréoscopiques des traces, obtenuessur des plaques à couche d’émulsion épaisse, données ci-dessus, ont été prises avec agrandisselnent de 200-iU0 fois; les épreuves
No 3, No 4 et 1T° 5 ont été obtenues à raide du condenseu r car-dinoïde :
- . _ _ _ _ _ _
Phoio N° 6. - Traces d’une
particule H projetée de la
paraf-fine par une particule x RaC; longueur de latrace dans l’émulsion ), = 115 ~t (Ñ 16,5 cm
dans l’air).
N" 7. - Trace d’une
particule H, projetée hors de la
paraffine par un neutron; longueur de latrace dans l’émulsion À = 252 y (36 cm dans l’air
- 7,~.10~
Photo N’ 8. - Dàviation d’une
particule et, causée par le noyau d’un élément lourd dans l’émulsion; angle de déviation + N 33°.
Photo N° 9. - Fourche
représentant le choc élastique d’une particule a, avec un atome d’hydrogène
(branche gauche) de la gélatine. Les angles 4J
et 0, calculés selon la formule (2) s’éva-, luent à :
le calcul de la masse de l’atome âe recul selon la formule du choc élastique :
(en mettant 11 = 4), donne dans le cas
241 l’hoto N. 10. -
Fourche, représentant le choc élastique d’une
particule a avec un atome de carbone (la branche courte du haut de la gélatine). N 1:50°, EJ ~ 1.0", le calcul de la masse de l’atome de recul selon la formule du choc élastique donne : m = 1i,8,
Mo/oAH.2013Cas rare de désintégration du noyau par une particule x RaC (trace droite), avec un
proton (trace gauche) projeté dans l’émulsion
même. Longueur de la trace de la parti-cule 46,4 y ( - 6,6 cm dans l’air), longueur de la trace du proton = 82,2
~t
(~ 11,7 cm dans l’air). Leurs énergies au
moment du choc, calculées selon la longueur des traces, s’évaluent à :
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